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mardi 30 avril 2019

Violences contre les militantes de la Barbe - Le film de l'action du 25 avril - Les féministes de La Barbe évacuées violemment d’un débat 100% mâle de “Valeurs Actuelles”




Lien vers cette vidéo :


 Lien vers cette vidéo :https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=N-wjcpLT3YQ



Aujourd'hui deux articles sur cette évacuation musclée des femmes de la Barbe venues dénoncer l'absence des femmes dans ce débat sur l'Europe


Premier article 

"Dialogues" sur l’Europe 25/04/2019



 25 membres de la Barbe avaient pour projet d’intervenir pacifiquement au colloque organisé au Cirque d’Hiver sur le thème de l’Europe. Nous avions acheté nos places et comme d’habitude préparé un tract à lire. Depuis 11 ans et 213 actions, il a presque toujours été d’usage qu’on nous laisse parler (lire le tract au minimum) avant que nous sortions dans le calme.

Après nous avoir abreuvées pendant 30 minutes de discours sur la paix, la démocratie et le dialogue et alors que nous intervenions sur scène, une vingtaine d’hommes de la sécurité se sont littéralement jetés sur nous, sous les applaudissements d’une partie du public. Certaines militantes ont été plaquées au sol et d’autres projetées hors de la salle. 3 barbues ont été légèrement blessées. De nombreux médias présents peuvent témoigner de la violence hors norme dont les militantes ont été victimes.


https://www.youtube.com/watch?v=N-wjcpLT3YQ#action=share

Ajoutée le 26 avr. 2019
Vidéo de l'intervention hier au Cirque d'Hiver pour les "Dialogues sur l'Europe" organisés par Valeurs Actuelles et les Éveilleurs d'Espérance (gloire à eux!) Plusieurs valeureuses barbues se sont fait expulser avec grande violence, sous les huées des spectateurs et le regard indifférent de Bruno Le Maire et Eric Zemmour. Vive les Grands Hommes Conservateurs! Et Vive la Barbe!


Violences colloque Europe 1
Violences colloque Europe 2
Violences colloque Europe 3
Violences colloque Europe 4
Violences colloque Europe 5
Violences colloque Europe 6
Violences colloque Europe 7
Violences colloque Europe 8
Violences colloque Europe 9
Violences colloque Europe 10
Violences colloque Europe 11
Merci
Une membre de la Barbe blessée

7 intervenants/7 hommes :
Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie et des Finances,
Philippe de Villiers, Ancien Ministre,
François Xavier Bellamy, Philosophe,
Jacques Attali, Essayiste,
Michel Houellebecq, Ecrivain,
Benoit Duteurtre, Ecrivain,
Eric Zemmour, Essayiste.



Voici le tract que nous n’avons pas pu lire en raison de la violence du service d’ordre :

Européennes : Soumettez-vous aux Mâles !

C’est éperdue de reconnaissance que La Barbe salue ces Hommes qui font corps. OUI, c’est émue que la Barbe vient s’incliner devant Jacques, François-Xavier, Benoit, Michel, Philippe, Bruno, Eric qui déploient leurs esprits virils pour insuffler l’espérance aux faibles, aux femmes notamment, et qui dialoguent, en notre nom, sur l’Europe.

Le Mâle est LE bien commun, l’alpha et l’oméga, la source de toute idée en ce 21ème siècle. Les porteurs de pénis sont nos Valeurs actuelles et nos Eveilleurs de conscience, comme le montre majestueusement ce plateau.

A ceux qui doutent, la Barbe dit : SOU-MIS-SION au verbe masculin. Phallocratie pour toutes ! Notre Dame brûle et ils soufflent un air frais. Quel panache en ces temps de mixité rampante, Messieurs, d’afficher votre glorieuse et exclusive masculinité ! Démultipliée et unie dans l’espace du Cirque d’Hiver.

Vous êtes sept et pourtant vous n’êtes qu’un ! Ah, ce beau corps, mâle, blanc, mûr, ce rempart contre les turpitudes modernes ! La citadelle Europe, assiégée, menacée par l’invasion du politiquement correct, se projetant vers l’avenir grâce à ce noble cénacle ! Quels symboles vous êtes !

Jacques Attali, visionnaire inlassable depuis le siècle dernier, déjà ;
François Xavier Bellamy, fougueux missionnaire de l’hétérosexualité chancelante ;
Benoit Duteurtre, chantre de Play Boy et de La Vie Catholique ;
Michel Houellebecq, Particule élémentaire de génie en fusion, notre guide à Toutes, La carte et le territoire qui remet les choses, donc les femmes, à leur place !
Bruno Le Maire, parangon de vertu capitaliste, notre clef vers LES paradis ;
Eric Zemmour, d’un Z qui veut dire Zemmour, plume exaltée de la Frônce, celui qui a soufflé à La Barbe son 1er cri de ralliement : « Le racisme, c’est bien, le sexisme, c’est mieux ! ».
Philippe de Villiers, enfin, fier apôtre des valeurs familiales et fraternelles.

Pour vous, La Barbe réclame l’immuabilité : LA CONSECRATION. LE MARBRE.

La BARBE





Source : https://labarbelabarbe.org/Violences-Dialogues-sur-l-Europe-25-04-2019

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Second article 

Les féministes de La Barbe 

évacuées violemment 

d’un débat 100% mâle 

de “Valeurs Actuelles”





Houellebecq, de Villiers, Le Maire, Zemmour… L’affiche exclusivement masculine du débat sur l’Europe organisé jeudi 25 avril par “Valeurs actuelles” et l’association Les Eveilleurs d’Espérance a donné lieu à une action de féministes manifestant pacifiquement et avec humour leur réprobation. Réponse : insultes, huées, évacuation musclée…


Ce jeudi 25 avril, le Cirque d’hiver, la salle de spectacle du XIe arrondissement de Paris, s’est transformé en arène romaine. Valeurs Actuelles et l’association versaillaise bien à droite Les Eveilleurs d’Espérance y organisaient un débat sur l’avenir de l’Europe qui rassemblait Jacques Attali, François-Xavier Bellamy, Michel Houellebecq, Philippe de Villiers, Bruno Le Maire et Eric Zemmour. Soit une affiche exclusivement masculine, que les féministes du groupe d’action La Barbe ont voulu dénoncer pacifiquement, par l’humour.


“A mort ! Sales gauchistes ! Dehors, souillons !”



Infiltrées dans l’assemblée, une vingtaine de militantes ont donc interrompu cette grande messe en descendant dans l’hémicycle, affublées de barbes postiches. Mais de mémoire de barbues, en onze ans d’activisme, cette 214e action a été la plus violente au niveau des réactions des interpellés. Sur scène et jusque dans les coulisses, elles ont été brutalisées avec un acharnement inédit par le service d’ordre, sous les encouragements haineux d’un public outragé par l’audace de ces féministes. Une partie des 1 600 personnes présentes dans les gradins (la salle était pleine) les insultent, criant : « A mort ! Sales gauchistes ! Dehors, souillons ! ». Puis se réjouissant, sous un tonnerre d’applaudissements, lorsque l’une des manifestantes, jetée au sol, se retrouve le nez en sang.



Le directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles Geoffroy Lejeune chargé d’introduire les invités se laisse alors complètement submerger par l’émotion : n’écoutant que son courage, il se met à courir derrière les employés à la sécurité, crinière au vent, pour leur prêter main-forte, empoignant sans ménagement sa consœur la journaliste Alice Coffin – une des figures activistes de La Barbe – pourtant déjà soulevée par quatre agents. Une certaine idée de la virilité, sans doute…

Une fois les impertinentes évacuées, Bruno Le Maire déclare : « L’Europe est une femme, je regrette qu’il n’y ait pas plus de femmes sur le plateau », recevant alors à son tour les huées du public. Et Eric Zemmour d’ironiser avec mépris, sous les acclamations de ses fans : « C’est bien, nous avions besoin d’un moment de détente, maintenant passons aux choses sérieuses ».

Pas de quoi intimider cependant les militantes de La Barbe : « Les meilleurs moments sont souvent les pires, ceux où on suscite le plus de réactions, car justement on a barbé ces hommes aveuglés par leur misogynie, ceux-là même qui nous insultent ou nous reprochent de ne pas être à poil comme les Femen », lâche Véronica, l’une d’entre elles. Les Eveilleurs d’Espérance ont annoncé leur intention de porter plainte pour « cris séditieux proférés en un lieu public ». Mission réussie, donc.



Source : https://www.telerama.fr/medias/les-feministes-de-la-barbe-evacuees-violemment-dun-debat-100-male-de-valeurs-actuelles,n6230065.php

lundi 29 avril 2019

Bretagne: des toilettes sèches dans une résidence, une première


Bretagne

des toilettes sèches 

dans une résidence, 

une première




De plus en plus de toilettes sèches s’invitent dans les festivals ou au fond des jardins 52737275/Björn Wylezich - stock.adobe.com


FIGARO DEMAIN - Pour économiser de l’eau potable et réutiliser les matières organiques, des habitants d’un ensemble d’immeubles en construction ont imaginé de nouvelles installations sanitaires, sans eau. Une solution jamais installée en collectivité dans l’Hexagone.

Pour des raisons écologiques, économiques ou pratiques, de plus en plus de toilettes sèches s’invitent dans les festivals ou au fond des jardins. Pour la première fois en France, à Dol-de-Bretagne une résidence collective a prévu d’en installer dans ses appartements. La résidence se compose de 4 petits immeubles de deux étages, et compte 23 logements plus un vaste lieu commun.

» A écouter dans l’esprit d’initiative sur France Inter 
 
« Les toilettes sèches qui seront installées dans notre résidence sont vraiment différentes de celles que l’on trouve sur les festivals par exemple », affirme Irène Cerquetti, membre de l’association de l’habitat participatif Ôooberge. Les toilettes permettront de récupérer différemment les matières solides et liquides. Une sorte de petit tapis roulant permettra de différencier les deux flux.

Les habitants n’auront pas besoin de sciure pour couvrir leurs besoins puisqu’une trappe actionnée au moyen d’une pédale s’ouvrira pour aspirer les matières. Ces dernières tomberont dans deux cuves différentes : l’une recueillera le solide et l’autre le liquide. Ensuite, une société viendra collecter les excréments pour les composter. « Nous cherchons encore une société pour récupérer les urines », indique Irène Cerquetti. Autre idée: le phosphore présent dans les urines pourrait être transformé en engrais. 
 
Par ailleurs, tout est prévu pour que les habitants ne subissent pas de désagréments. Ainsi, une ventilation mécanique (VMC) sera installée pour empêcher les mauvaises odeurs. Ce système imaginé par la société française Ecosec a ainsi convaincu l’ensemble des habitants de la future résidence de souscrire au projet et de se doter de ces installations.

Les déchets deviennent des ressources

 

Rien ne les oblige à installer ce type de toilettes pourtant puisque le bailleur social, Emeraude Habitation, a aussi prévu un système de raccordement au réseau des eaux usées. Ainsi, chaque habitation pourra choisir l’assainissement écologique ou des toilettes plus classiques relié au tout-à-l’égout. Outre l’argument écologique, l’atout économique a pu être décisif dans le choix des habitants. De fait, les toilettes sèches permettent d’économiser de l’eau potable or elle est particulièrement onéreuse en Bretagne, souligne Irène Cerquetti. D’autant que la consommation des WC peut représenter un tiers des consommations d’eau familiales. De plus, ces eaux ne seront pas retraitées, ce qui représente un coût moindre pour la collectivité. Le conseil régional de Bretagne encourage d’ailleurs ce projet au moyen d’une subvention.

De fait, de déchets coûteux à retraiter via le tout à l’égout, les eaux usées deviennent des ressources valorisées. Le système permet ainsi de recréer des cycles de nutriments détruits par les stations d’épuration. Or, tous les engrais vendus aux agriculteurs sont composés de potassium, de phosphore et d’azote, tous présents dans nos excréments très complets pour nourrir les plantes. Mieux vaut donc utiliser cette matière abondante à des fins utiles plutôt que de recréer des engrais chimiques destructeurs pour la planète. D’autant que les résidus chimiques des produits phytosanitaires se retrouvent dans les fleuves et ruisseaux qu’il faut retraiter pour rendre cette eau potable.

Les travaux viennent de débuter et les immeubles devraient être livrés d’ici 2020. Et le projet est suivi de près par d’autres habitats participatifs qui pourraient s’en inspirer.


Source : http://www.lefigaro.fr/conso/bretagne-des-toilettes-seches-dans-une-residence-une-premiere-20190423

dimanche 28 avril 2019

POURQUOI LES DAUPHINS MEURENT EN FRANCE - Dauphins tués en France : le Grand JD sur un bateau de Sea Shepherd


Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Nu3Zx49b5Fk#action=share

Dauphins tués en France : 

le Grand JD 

sur un bateau de Sea Shepherd


La pêche industrielle serait responsable à 90% de la mort des dauphins des côtes françaises. En immersion sur le bateau de Sea Shepherd avec Le Grand JD.


Depuis le début de l’année 2019, plus de 1000 dauphins ont été retrouvés morts sur les côtes françaises. Au moins cinq fois plus auraient coulé ou disparu en mer. Dans 90% des cas, c’est bel et bien la pêche industrielle qui en serait la cause.

Ce 21 avril, nouvelle vidéo publiée pour le vidéaste Le Grand JD. Une immersion en mer sur le Sam Simon, un bateau de Sea Shepherd, l’organisation mondiale pour la préservation des océans. Dans cette enquête, il va suivre les membres de l’ONG pour mettre en lumière les conséquences désastreuses de la surpêche sur les dauphins de la côte atlantique française.

Cette vidéo est d’intérêt public pour comprendre les dommages collatéraux de la pêche industrielle.

Lien vers la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Nu3Zx49b5Fk#action=share

Malgré ce constat alarmant, une bonne nouvelle a néanmoins fait surface la semaine dernière.
L’Europe a interdit la pratique de la pêche électrique pour 2021. Une goutte d’eau dans cet océan ressemblant de plus en plus à un cimetière…

Pour plus d’informations, renseignez-vous sur le site de l’ONG Sea Shepherd. Et pour voir d’autres vidéos du Grand JD, c’est par ici.


Source : https://positivr.fr/6000-dauphins-tues-le-grand-jd-nous-invite-sur-le-bateau-de-sea-shepherd/

samedi 27 avril 2019

A propos des « vermines » (et en soutien à Gaspard Glanz)


A propos des « vermines » 

(et en soutien à Gaspard Glanz)


Frédéric Lordon

paru dans lundimatin#188, le 23 avril 2019 
 
 
 
 
 Dans le monde renversé, et délirant, du néolibéralisme fascistoïde, les offenses en mots ont plus de réalité que les offenses aux corps. Des mains sont arrachées, des yeux éclatés, des vies brisées, et cependant personne n’a encore traité de « vermines » Macron, Castaner et Nunes qui donnent les ordres. Doublement vermines, dirait-on si l’on allait par-là, qui, dans des scènes proprement dystopiques, se rendent dans les écoles pour expliquer aux enfants qu’on ne tire qu’au torse et aux bras – pendant qu’ils laissent viser les têtes.
 
 En tout cas, nous savons que le mot est autorisé puisque « vermine », c’est la déjection sortie d’un des tweets de Renaud Dély à propos des Gilets Jaunes (tous) accusés d’avoir crié « Policiers, suicidez-vous », tweet effacé depuis lors, mais dont on trouve à foison de parfaits équivalents chez ses estimés collègues – « lamentables racailles » suppure de son côté Bruno Jeudy, et tant d’autres avec lui.

On peut, si l’on veut, s’obstiner à ne rien comprendre, mais au risque un jour de mal finir – ici, non plus seulement congédié mais salement renversé. Il est vrai qu’en matière de contestation, les pouvoirs, notamment médiatiques, ont un intérêt psychique immédiat à juger (condamner) plutôt que comprendre – et puis à tenir l’acte d’expliquer pour celui d’excuser. De fait : quand on pressent que les réponses seront trop pénibles à entendre, autant ne pas poser les questions. Alors, dans la casemate de la condamnation, les pouvoirs n’auront aucune idée des processus par lesquels des gens, nombreux, en arrivent à crier ce « suicidez-vous », qui ne leur serait jamais venu à la bouche il y a encore quelques mois. Car, pour bon nombre d’entre eux, ces gens étaient tranquilles. Maintenant ils sont enragés, de plus en plus même – mais il n’y a rien à comprendre ! Si l’on voulait pourtant, il y aurait ça, qui dit presque tout :
 
 Lien pour voir la vidéo  
 
 On ne compte plus les témoignages de primo-manifestants parfaitement pacifiques que leur première rencontre avec lesdites « forces de l’ordre », pareille à celle que montrent ces images, a instantanément rendus fous furieux. Où peuvent-ils donc en être après quatre mois de répression sans précédent depuis un demi-siècle ? Le début de l’année avait pu donner à croire que les médias de garde, par un sursaut déontologique de dernière minute, avaient fini par se réveiller de leur déni obstiné, pour se rendre à l’idée qu’il n’était plus possible de « ne pas en parler » – David Dufresne, compte atroce des mutilations, photos et vidéos à rendre ses boyaux : il avait quand même fallu tout ça pour qu’il se passe quelque chose. Quelque chose, mais quoi au total ? Probablement une fausse victoire, sous la forme d’un emballement aussi éphémère que parfaitement circonscrit, l’attention exclusivement portée aux LBD permettant d’occulter tout le reste des violences policières. Dont les médias, le sentiment du devoir accompli une fois pour toutes, ne montrent plus rien (sauf épisode énorme, difficilement évitable, comme celui de Geneviève Leguay).

Dans ces conditions, les violences verbales, coupées des violences physiques qui leur ont donné naissance (en plus d’être sans commune mesure avec ces dernières !) sont vouées à devenir d’autant plus condamnables qu’elles sont « sans cause ». Mais l’occultation systématique dont les médias sont devenus les agents va plus loin encore puisque, non contents de faire le tri dans les images, ils font aussi le tri dans les mots. Non contents de ne rien dire des agissements réels de la police, ils ne disent rien non plus, par exemple, de ce « Policiers ne vous suicidez pas, rejoignez-nous », dont il y avait pourtant matière à faire, au minimum, un contrepoint.

France Info, média laquais par excellence, commis à la défense de Carlos Ghosn, des DRH, de la police, et des commerçants, voué au macronisme à un point de servilité qui ferait passer la regrettée Pravda pour un fanzine de rock alternatif, France Info hystérise le « suicidez-vous », comme elle avait hystérisé Christophe Dettinger, le boxeur de CRS, puis la cagnotte du boxeur, puis (mais en sens inverse) la cagnotte pour les forces de l’ordre (littéralement : cris de triomphe au micro). Cependant quand Luc Ferry demande qu’on en finisse et que l’armée tire dans le tas, quand le secrétaire général d’Unité Police FO déclare tranquillement à propos d’un mutilé qui vient de perdre sa main que « c’est bien fait pour sa gueule », France Info n’hystérise rien. Et quand il lui serait possible de faire entendre le « Rejoignez-nous », elle ne dira rien non plus.

Ici on pense irrésistiblement aux trois petits singes. Quoique en fait non, il faudrait penser à autre chose : car, au moins, yeux et oreilles bouchés, les singes de jade ont-ils la décence de se taire complètement, quand ceux des micros, qui ne voient rien, et n’entendent rien, eux, ne se taisent que sélectivement, et pour le reste parlent, parlent, parlent, n’en finissent pas de parler, mais dans une longue coulée de haine, de mépris, de racisme social, parfois de racisme tout court, comme une vomissure continue. Avec le calme assuré des aristocrates, Nicolas Domenach sur le plateau de BFM, ose intimer à Jérôme Rodrigues, bien en face, de « [ne pas employer] des mots comme “tirer dessus ». Questions à la profession : 1) Ceci vaut-il mieux ou moins bien que « Policiers suicidez-vous » ? 2) Nicolas Domenach est-il une vermine ? On se demande en tout cas par quelle force d’âme, en allant puiser dans quelles ressources morales, Rodrigues ne s’est pas levé pour aller lui foutre son poing dans la gueule.

En attendant de trancher ces délicates questions, il faut bien que d’autres journalistes fassent le travail que ne font pas les journalistes de service : montrer. Gaspard Glanz est l’un d’eux. Il est donc logique qu’on l’enferme. Même Reporters Sans Frontière s’en indigne, c’est dire. La « profession » elle, syndicats mis à part (tout de même la moindre des choses), ne dit pas un mot. Elle n’avait pourtant pas oublié de se dresser comme un seul homme quand Mélenchon avait traité les journalistes de France Info « d’abrutis » (en quoi, au demeurant, on ne voit pas trop comment on pouvait lui donner tort). Il faut croire que la confraternité est à géométrie variable – ce qu’au reste on savait depuis longtemps déjà : solidarité, mais sous condition d’être du bon côté du manche.

Cependant, les chefferies vont commencer à avoir du mal : car ce sont leurs propres troupes, reporters de terrain, photographes, que bastonnent maintenant indistinctement un pouvoir qui n’a même plus conscience de ses intérêts les plus élémentaires – maintenir « la presse » de son côté –, ou plutôt dont les intérêts à tout occulter sont devenus si puissants qu’ils l’emporteront sur tous les autres, même si c’est un peu coûteux au passage. Ah, si « la presse » était réduite aux chefferies seules – qui savent de longue date qu’Albert Londres, le devoir de dire, le gardien de la démocratie, la plume dans la plaie, tout ça, on se le roule joyeusement en cône.

Mais c’est qu’on ne saute pas comme ça par-dessus la division du travail et qu’il faut compter avec les manars : les photographes et journalistes de terrain qui ramènent « de quoi ». Pendant que les importants, vissés au fauteuil, se réservent l’éditorial et la péroraison – il se pourrait que la lutte des classes, objet de dénégation universelle dans les médias, y ait un certain avenir. Car, de Taranis aux porteurs de carte de presse qui n’avaient pas moins envisagé de porter plainte contre les violences policières fin 2018, se découvre toute une zone grise du journalisme prolétarisé, moitié dehors moitié dedans, qui prend les risques, fait le travail… pour en voir les produits salopés dans les étages – formidable court-circuit des images de l’arrestation de Gaspard Glanz, où l’on voit un autre journaliste se prendre lui-même une charge des CRS alors qu’il travaille… pour Le Figaro ! Et si, à force de grenades de désencerclement et de visées au LBD, les manars de la presse finissaient un jour par renâcler ? Peut-être même à exiger qu’on montre ?

Et pourquoi pas, tant qu’on y est, à dire à quoi sert la loi « anti-casseur » – elle sert aussi contre eux ! Gaspard Glanz n’est-il pas alpagué au motif célèbre de « participation à un groupement en vue de commettre… », celui qui peut faire enfermer votre grand-mère si elle passe par là ? Quant à Alexis Kraland, n’est-il pas lui aussi interpellé parce que sa caméra est « une arme par destination » – et là, on sent qu’on se dirige vers des sommets. « La presse » aurait-elle un petit quelque chose à dire quand une caméra devient une arme par destination ? Et, forcément, un micro (s’il n’a pas sa bonnette, quoique même), ou un stylo (terriblement destiné à force d’être pointu). Comme pour les startupers (et ça n’est évidemment pas un hasard), le propre de la gorafisation du monde c’est que the sky is the limit ! La France de Macron 2019 ressemble à un album de Tintin années 50, le Général Alcazar est dans les choux – the sky ! Pourtant du côté de « la presse », tout va bien, rien à déclarer – à part la chasse aux vermines (là un peu années 30). Mais comme on a déjà eu l’occasion de le dire, cette gorafisation-là n’est vraiment pas drôle.

Il n’y a pas de quoi rire en effet de voir un régime sombrer dans des formes d’Etat policier – celles-là même qui font rire grassement Renaud Dély (l’homme aux vermines) comme « fantasme » grotesque. Pour qui a des yeux pour lire (et nul doute que Dély, ou Domenach, eux, conserveront les deux leurs), on peut prendre connaissance des instructions données aux parquets, et même trouver une ou deux informations à propos de celles données aux policiers. On peut aussi écouter les discours d’Edouard Philippe d’après 16 mars. On peut se renseigner sur le pedigree de cette nouvelle race de préfets-cogneurs, de Strzoda, à l’Elysée même, mais venu de Bretagne où il s’est déjà fait une solide réputation d’éborgneur pendant la « loi Travail », jusqu’à Lallement, en qui un devoir de respect des physiques et de leur différence interdit de voir un lémurien, mais dont les directives parlent pour lui – la nouvelle élite d’un corps préfectoral complètement à la dérive.

Un pouvoir ne signale pas seulement sa fragilité quand il fait donner ses nervis, depuis les préfets galonnés jusqu’aux troupiers bottés, mais aussi quand il commence à avoir peur des signes. Or, on notera que les points de fixation de cet acte 23 ont surtout à voir avec des signes : des mots (le fameux slogan anti-flic), des images, ou plutôt non : la simple possibilité d’images, accompagnée d’un doigt fourré. Plus que tout, ce pouvoir, entouré de ses laquais, redoute, non plus seulement d’être montré dans sa réalité, mais les atteintes symboliques dont il devient l’objet : il s’est enflammé au moment des parodies de guillotine, il s’enflamme quant sont décrochés les portraits du roitelet en mairie, de simples mots le dégondent. Ecorché nu, tout oripeau de légitimité envolé, la moindre atteinte de cette nature lui est insupportable. Alors, dans une fureur aveugle, qui dit son état de nerf, il poursuit tout ce qu’il peut poursuivre (et même ce qu’il ne peut pas) – on annonce que la justice est lâchée contre ceux qui ont crié le « suicidez-vous ». Evidemment ça n’est là qu’une course à l’abîme puisque, ce faisant, il ne cesse d’approfondir les causes qui alimentent son discrédit. Disons-le lui au cas où il ne le saurait pas : un pouvoir dans un tel état de retranchement, un pouvoir à ce degré d’écorchure symbolique, est un pouvoir perdu.
 
 
Source : https://lundi.am/A-propos-des-vermines-et-en-soutien-a-Gaspard-Glanz

jeudi 25 avril 2019

Gaspard Glanz, le journaliste « à tuer direct »


 Gaspard Glanz voit les menaces dont il est victime comme les stigmates d’une société de plus en plus violente et segmentée. Pierre Gautheron/Hans Lucas



Gaspard Glanz, 

le journaliste « à tuer direct »

 
 
Mardi, 28 Mars, 2017


Suite à une vidéo dévoilant des agents de police grimés en reporters lors d’une manifestation, le journaliste de Taranis News est la cible de menaces sur les réseaux sociaux.

« À tuer direct. Nous sommes en France ou pas ? 
Les anciens auraient pris le fusil depuis longtemps » ; 
« C’est sa gueule de con qu’il faut diffuser, avec à la clé une prime à celui qui lui explosera » ;
 « Y a pas une balle perdue pour ce fils de pute ? » 
Ces menaces et ces insultes, qui, tour à tour, peuvent prendre un caractère homophobe ou xénophobe, sont actuellement proférées en quantité sur la page Facebook dénommée « Soutien aux forces de l’ordre ». Elles visent toutes Gaspard Glanz, 29 ans, journaliste et gérant depuis 2012 de la société de production Taranis News.

Le jeune homme fait ses premiers reportages en suivant le mouvement des zones à défendre, puis en se concentrant sur la question des réfugiés. Caméra au poing, il filme la route des Balkans et les différentes étapes de ce qui se trame à Calais, entre 2014 et fin 2016. Ses reportages agacent. Le 26 octobre dernier, à l’heure du démantèlement du bidonville de Calais, Gaspard se fait interpeller et est placé en garde à vue par des policiers en possession d’une photo de lui. On lui signifie une interdiction de séjour dans l’ensemble du Pas-de-Calais dans le cadre de son contrôle judiciaire jusqu’au 2 mars dernier. Le jeune journaliste est accusé par la préfecture d’avoir dérobé un talkie-walkie à un agent de police pendant une précédente manifestation de soutien aux exilés. Lui affirme que le fonctionnaire a fait tomber sa radio. Le procès de Gaspard vient d’être reporté au 7 juin. Rien à voir, cependant, avec les menaces dont il fait aujourd’hui l’objet. Du moins en apparence.

L’un des policiers crache sur l’objectif de sa caméra


Tout commence en avril 2016, pendant le mouvement contre la loi El Khomri. Gaspard a l’habitude de prendre des images en tête de manifs, à Paris. Alors que l’une d’elles donne lieu à des affrontements avec les forces de police, il repère un homme équipé comme tout bon reporter habitué à ce genre de situation particulièrement tendue. Mais il ne l’a jamais vu auparavant. Il se dirige vers lui. 
L’homme lui soutient qu’il est journaliste. Gaspard n’en croit pas un mot. Pour lui, c’est un policier planqué. Les mois passent. Gaspard revient dans la capitale, au mois de février dernier, pour suivre le mouvement qui agite les lycées parisiens. Il retrouve l’homme rencontré au mois d’avril. Deux comparses l’accompagnent qui lui maintiennent, eux aussi, qu’ils sont journalistes.

Puis vient le 19 mars dernier. Lors de la Marche pour la justice et la dignité, à Paris, Gaspard est avec des confrères du Monde et de StreetPress. Les personnes qui, depuis le mois de février, se présentent à lui comme journalistes sont là, une fois encore, sur un trottoir. Gaspard ne va pas tout de suite à leur rencontre. Ses confrères dialoguent tranquillement avec eux. Les hommes avouent alors sans vergogne qu’ils sont des policiers grimés en journalistes. Gaspard décide de les filmer. Il demande à un bénévole d’Amnesty International de l’accompagner. « Devant Amnesty, vous maintenez que vous êtes journalistes ? » leur lance-t-il. L’un d’entre eux tente un « je n’ai jamais dit ça… » tandis que l’autre assène deux coups à Gaspard et crache sur l’objectif de sa caméra. C’est dans la boîte. Le 20 mars, le site Taranis News diffuse la vidéo dénonçant une atteinte à la convention de Genève de 1987, qui fait du métier de journaliste une profession protégée et qui interdit à quiconque de se faire passer pour tel.

Les réactions ne se font pas attendre. « Une balle dans la tête. Une bonne balle entre les deux yeux. J’vous garantis qu’il n’y aura plus jamais aucun problème avec lui », écrit, vers 17 heures, un internaute dans les commentaires de la vidéo reprise sur la page Facebook « Soutien aux forces de l’ordre ». L’auteur de ces lignes se présente sur sa page personnelle en uniforme de la gendarmerie.

Des centaines d’appels au meurtre ou au lynchage

 

« J’ai déjà été menacé suite à certains reportages, indique Gaspard. Ça a été le cas, de la part de membres de groupuscules d’extrême droite, après la diffusion de vidéos sur Calais. Mais que ça vienne aujourd’hui de policiers est particulièrement inquiétant. » Les avocats de Gaspard demandent immédiatement que soient retirés du site les commentaires haineux à l’encontre du journaliste. Mais, pour les administrateurs du géant des réseaux sociaux, ces propos « n’enfreignent aucun de (leurs) standards ». Jusqu’à aujourd’hui, les centaines d’appels au meurtre ou au lynchage de Gaspard Glanz continuent d’être consultables en ligne. D’autres menaces lui sont encore parvenues par mail et sur d’autres réseaux sociaux.

Le jeune homme n’entend pas en rester là. Il s’apprête à porter plainte contre Facebook pour « complicité d’appel à la haine et menace de mort », contre l’auteur des coups portés et du crachat sur sa caméra pour « violence par personne dépositaire de l’autorité publique » et aussi contre les auteurs des différents commentaires, facilement identifiables à partir de leurs profils Facebook. « Je ne souhaite pas devenir un martyr, explique Gaspard. Mais j’ai l’impression qu’on a franchi un cap dangereux. Les gens sont habitués à voir des journalistes prendre des coups de la part d’agents de sécurité ou de militants comme ceux de la Manif pour tous. Ces brutalités sont devenues banales. » Le journaliste y voit les stigmates d’une société de plus en plus violente et segmentée. « Ça ne sent pas bon… », prévient-il en s’inquiétant du résultat des prochaines élections présidentielles.

Emilien Urbach


Source : https://www.humanite.fr/gaspard-glanz-le-journaliste-tuer-direct-633960

mercredi 24 avril 2019

Cette semaine à l'Atelier de l'Entonnoir


 
 
Mercredi :
Reunion du "collectif bienvenue migrants conflent"
AMAP
Grainothéque
Nouveaux !!
!! Soirée Jeux avec Mael !!
 
Jeudi :
Cours Poesie
 
 Vendredi ET Samedi
ATELIER INITIATION M.A.O
De 11 à 17Ans
 
 
 
 
 
Si vous aussi vous voulez proposer un atelier, n'hésitez pas à nous contacter :
 
06.35.39.34.31
 
 
A venir
 
 
MARDI 30 Avril : Conférence PERMACULTURE
 Lundi 6 Mai ATELIER COUTURE. PREMIER LUNDI DE CHAQUE MOIS
 
 
Mercredi
 
 
14h30
"Reunion du "collectif bienvenue migrants conflent"

 
 
17h30 : AMAP du Conflent
 17h30 Grainothéque
 
 
LES SOIREES JEUX
DE L’ENTONNOIR
 

Mercredi 24 Avril 2019
à partir de 19h30 jusqu’à 00h00
(1 semaine/2)


Venez nombreux partager votre passion du jeu de société.
Apportez, ou pas, vos jeux préférés, faites-nous découvrir vos talents de stratège, votre coopération, votre fair-play, votre chance.
Nous vous proposerons des jeux de tous genres : familiaux, stratégie, jeux de dés, de cartes, de coopérations, etc… ; pour tous les nombres de joueurs (à 2,3,4,5,6,7,8, …. Enfin vous avez compris !!!)
Nous proposerons des explications de règles qui se voudront les plus compréhensibles, simples et jouables rapidement (enfin cela dépendra quand même du jeu choisi 😊), des aides sur les jeux, des arbitrages objectifs sur les litiges, bref les plus sûr moyen de passer un bon moment.
Venez nous rejoindre et passer un moment ludique et sympa avec ou sans vos amis !!!

PS : les enfants sont sous la responsabilité des parents.
 
 
 
JEUDI
 
CLUB POESIE
DE 15H a 17H
 

 
VENDREDI ET SAMEDI
 
 

www.atelierdelentonnoir.fr

Atelier de l’entonnoir
1 rue des Marchands
66500
Prades
Tel :04-68-97-06-12
contact@atelierdelentonnoir.fr