Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan. Mais pas que. Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...
BLOG EN COURS D'ACTUALISATION... ...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...
Mardi 2 mai au Lido à20h45 Les Ciné-Rencontres vous proposent
Synopsis
Khaled,
un jeune Syrien, a atterri en Finlande par accident. Il est arrêté,
puis relâché, mais sa demande d'asile ne lui a pas été accordée. Alors
qu'il a trouvé refuge dans un local à poubelles, il tombe nez à nez et
se bat avec Wikström, un quinquagénaire en pleine crise existentielle.
Il vient de quitter son épouse et ne veut plus travailler comme
représentant de commerce. Il aimerait ouvrir son propre restaurant.
Après une entrée en matière compliquée, Wikström engage Khaled, qui
subit le racisme. Le jeune homme vient de recevoir des nouvelles de sa
sœur et il est bien décidé à la retrouver...
Son
art du dépouillement n'a jamais semblé aussi utile. Dans un monde qui
se raconte de plus en plus comme une série télé dramatique et bavarde,
Kaurismäki va à l'essentiel. Des plans comptés, des dialogues choisis. « Showers ? », c'est le premier mot qu'on entend dans L'Autre Côté de l'espoir :
parti d'Alep, en Syrie, et arrivé à Helsinki caché dans un tas de
charbon, sur un cargo, Khaled cherche des douches. Du savon d'abord.
Avant d'essayer de reconstruire sa vie. Ce dont le Finlandais Wikström
doit se préoccuper lui aussi : il a quitté sa femme, qui lui préférait
la vodka, et repart à zéro. Khaled va tout miser sur sa demande de droit
d'asile. Heureusement, Wikström, qui a joué son avenir au poker, sera
là pour l'aider.
L'essentiel, c'est la solidarité. Comme au temps de l'Armée du salut et de la soupe populaire, dans L'Homme sans passé (2002). Comme dans Le Havre (2011),
où un gamin arrivé clandestinement du Gabon était recueilli par un
cireur de chaussures. Si Kaurismäki nous parle à nouveau aujourd'hui du
destin d'un migrant, c'est pour faire entendre un besoin de fraternité
devenu encore plus criant. La réalité s'est durcie. Lorsque Khaled est
questionné par les autorités finlandaises sur son parcours et raconte
les violences qu'il a subies, le décor froid de la pièce dit qu'il n'y a
plus de place pour la compassion. Nul besoin de protection pour le
Syrien, qui peut être renvoyé chez lui, jugeront les autorités. Sur un
écran de télé, surgissent alors les images d'Alep en ruines...
En
même temps qu'il épingle la gestion bureaucratique d'une crise
humanitaire, Kaurismäki reste dans la générosité. Les images du
reportage télé, il les accueille dans son film. Lui qui a toujours rendu
hommage à la pureté du cinéma des origines, aux films muets et à
Charlie Chaplin, il met l'actualité au premier plan. Montrer Alep est
essentiel. Dans son univers si personnel, le Finlandais fait entrer le
monde d'aujourd'hui comme une évidence. Il y a ces noms de pays qui
résonnent dans le récit de Khaled, Turquie, Grèce, Slovénie, Allemagne,
Pologne... Il y a les tenues colorées des Africaines, au centre
d'hébergement, à Helsinki. Et aussi un exotisme plein de fantaisie. Le
représentant de commerce Wikström vend des chemises à une commerçante
qui va prendre sa retraite au Mexique pour y danser le hula, comme à
Hawaii. Et quand Wikström change de vie, il rachète une brasserie où le
prix du steak de hareng est toujours affiché en marks finlandais, pour
en faire un restaurant japonais. L'espoir est dans ces vies
mondialisées qui inspirent des scènes burlesques et tendres, et font
basculer le drame du côté de la comédie. Avec quelques personnages, une
nouvelle Internationale prend forme !
En
allant vers les autres, Kaurismäki revient à lui, retrouve son passé. A
travers Wikström, il évoque son père, qui était VRP spécialisé dans les
chemises. Et comme à ses débuts dans le cinéma, il nous fait souvent
croiser ici des musiciens, des rockers qui chantent au coin des rues,
dans les bars. L'Autre Côté de l'espoir est un film plus
juvénile que ses précédents, en même temps qu'il est très réfléchi,
engageant sa vision du monde aujourd'hui. C'est le film de tous les
partages. Entre la sombre réalité et la légèreté qui permet d'y
survivre. Entre les souvenirs et le changement. Entre Khaled et
Wikström. Un Syrien et un Finlandais qui, avec leurs cheveux gominés,
ont belle allure. Leur héroïsme, c'est l'humanisme. — Frédéric Strauss
Pourquoi
certains électeurs vont-ils voter pour un candidat qui ne leur
ressemble pas et qui ne semble même pas défendre leurs intérêts ?
Pourquoi acceptons-nous ce fossé qui s’élargit chaque jour davantage
entre une classe dominante et les autres ? Comment l’argent est-il
devenu une arme de destruction massive aux mains d’une oligarchie ?
C’est à ces questions que tentent de répondre les sociologues Monique
Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, dans leur ouvrage Les prédateurs au pouvoir,
dans un style clair et corrosif. Pour eux, Marine Le Pen, François
Fillon ou Emmanuel Macron ne sont que différents visages de cette
oligarchie prédatrice qui a fait main basse sur notre avenir. Rencontre.
Basta ! :
Face à l’augmentation des inégalités, à l’intolérable situation dans
laquelle se trouvent une partie de la population qui subit le chômage,
pourquoi la question du partage des richesses n’est-elle pas plus
centrale dans cette campagne ?
Monique Pinçon-Charlot : Il est difficile
aujourd’hui de parler des inégalités abyssales, dont la concentration se
fait pourtant à une vitesse complètement folle. En 2010, 388
multimilliardaires possèdent la moitié des richesses de l’humanité. En
2016, cette richesse est concentrée entre les mains de seulement 8 super
riches ! Mais cela reste tabou car ces richesses ne sont pas le
résultat de mérites, de réalisations favorables à l’humanité, mais de
spéculations, de prédations sur les ressources naturelles, dans tous les
domaines d’activité économique et sociale. Elles sont destructrices
pour la planète et pour l’humain, mais sont passées sous silence. Une
partie du problème vient du fait que ce sont des patrons du CAC40 qui
sont massivement propriétaires des grands médias, qui relaient
volontiers la « voix de leur maître » (lire notre enquête « Le pouvoir d’influence délirant des dix milliardaires qui possèdent la presse française »).
Dans ces conditions, comment des responsables politiques qui
ne s’attaquent pas aux causes de ces inégalités arrivent-ils à nous
faire croire qu’ils œuvrent pour le bien de tous ?
M. P.-C. : On ressent un désarroi très profond chez les Français avec
cette élection présidentielle : ils ne comprennent plus rien ! Ils
sentent qu’il y a quelque chose de vicié, de pervers, de cynique dans
cette situation, qu’ils sont lobotomisés par les médias, qu’ils n’ont
pas les moyens de penser car ils sont dans un brouillard sémantique,
idéologique, linguistique. Ils sont en quelque sorte tétanisés, sidérés.
Et la classe politique est dans une bulle. On nous dit que le système
est démocratique, mais quand on voit comment un ouvrier comme Philippe
Poutou est traité... Il n’y a pas d’ouvriers à l’Assemblée nationale,
alors qu’ouvriers et employés représentent aujourd’hui encore 52% de la
population active ! Un tel décalage entre réalité des classes moyennes
et populaires et ce qui se passe au Parlement est problématique.
Comment est-ce possible que des responsables politiques ne
voient pas où est le problème, à acheter des costumes de luxe, à se
faire payer des cadeaux par des « amis » ?
M. P.-C. : C’est plus grave que cela. Il y a un processus qui se
construit dès la naissance, de recherche d’entre-soi, d’être avec son
semblable. C’est aussi un processus d’évitement et de ségrégation du
non-semblable. Petit à petit, cela construit le dominant comme s’il
venait d’une autre planète, comme s’il était d’une autre « race »… Comme
pour la noblesse, avec son prétendu « sang bleu » : la différence était
marquée dans la définition même du corps. Et dans la déshumanisation de
l’autre, du dissemblable. L’autre, ils s’en fichent… du moment qu’il
continue à voter pour eux.
Mais comment expliquer que François Fillon ait encore autant de supporters ?
M. P.-C. : C’est une question centrale. Pourquoi est-il à un niveau
encore si haut dans les sondages malgré la gravité de ce qui lui est
reproché ? Les 30 années que nous avons passées à travailler sur
l’oligarchie nous ont permis de nous mettre dans leurs têtes – celles de
François Fillon et des proches qui le soutiennent, celles des super
riches. Ils se sont construits avec un sentiment d’appartenir à une
classe sociale, une classe hétérogène évidemment mais suffisamment
solidaire pour capter tous les pouvoirs. Ils sont entre eux en
permanence : cela permet la construction d’un sentiment d’impunité
collective et d’immunité psychologique. Chaque individu se construit une
non-culpabilité, une « non mauvaise conscience ». Ce sont des gens « à
part », qui estiment qu’ils ne peuvent pas être punis sur le plan pénal,
en matière de fraude fiscale ou de corruption. Ils considèrent que les
institutions doivent les protéger. Cette classe a une fonction :
défendre les intérêts de la classe. Ils ne peuvent pas penser en termes
moraux, de culpabilité, cela ne les habite pas. La culpabilité, ça,
c’est pour nous ! Eux, ils font leur job de prédation. C’est plus fort
que de la corruption, que du vol : on bouffe les autres.
Michel Pinçon : Ce sont des gens aimables, propres sur eux, qui
présentent bien, mais ont souvent des casseroles. La sous-évaluation des
biens pour les impôts ou l’évasion fiscale, cela va de soi ! Ils
estiment qu’ils ont suffisamment travaillé, ils ont hérité de leur
parents, ils ont fait fructifier, on ne va pas venir le leur prendre...
Il y a une logique dynastique dans cette accumulation. Le fait de
transmettre aux enfants, de continuer la dynastie (ou de la fonder). Ils
font venir les enfants l’été pour les former dans l’entreprise
familiale.
M. P.-C. : Un peu comme dans l’affaire Fillon…
M. P. : Malgré les conflits entre eux, cette classe bourgeoise est
solidaire sur le fond. L’analyse en terme de classe sociale, ce n’est
pas une foutaise, un truc d’autrefois. Il y a une classe bourgeoise qui
existe par son niveau de richesses, la propriété des moyens de
production, matérielle, mais aussi par la conscience qu’elle a
d’elle-même. Et par le fait de veiller au grain pour que ça dure.
On peut comprendre pourquoi ceux-ci votent pour François
Fillon. Mais pourquoi les classes populaires votent-elles pour des
responsables qui ne leur ressemblent pas ? Dont les intérêts semblent
contradictoires avec les intérêts de la classe populaire, comme pour
Donald Trump ?
M. P. : Cela n’a pas été toujours le cas. Dans la période après
guerre, le Parti communiste représentait une force sociale considérable.
Il y avait notamment chez les ouvriers une conscience de l’existence de
classes, de leur appartenance à une classe qui ne possède pas les
moyens de production. La chute de l’URSS a été vécue comme l’échec des
espoirs de fonder une société qui fonctionne autrement. Avec la
destruction de la conscience de classes, l’expression politique peut
aller vers des choix non conformes aux intérêts des classes populaires.
M. P.-C. : Quand Ernest-Antoine Seillière a pris les rênes du Medef
[de 1998 à 2005, ndlr], il a procédé à une « refondation sociale »,
c’est-à-dire une inversion de la théorie marxiste de la lutte des
classes : les riches sont devenus des « créateurs de richesses ». Et les
ouvriers, qui sont les créateurs de richesses et de plus-value selon la
théorie marxiste, sont devenus des « charges » et des variables
d’ajustement. C’est un processus de déshumanisation très fort. Les
ouvriers qui votent pour le Front national sont des gens perdus, qui ne
comprennent pas ce qui leur est arrivé. Ils votent d’ailleurs pour Le
Pen en disant : « On va peut-être se faire avoir, mais on aura tout
essayé ». Et ils ne vont pas être déçus ! Car Le Pen, c’est la dernière
alternance de l’oligarchie.
Le Front national a un discours virulent contre les
« élites » françaises. Il participe selon vous de cette oligarchie qu’il
dénonce ?
M. P.-C. : Le Front national, c’est une dynastie familiale. Une
dynastie des beaux quartiers, avec de l’argent, des biens immobiliers,
une famille assujettie à l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Une
dynastie avec un rapport très décomplexé à l’argent public et qui
traine ses casseroles : sous-déclaration des biens au fisc, emplois
fictifs, surfacturation des frais de campagnes pour prendre du fric à
l’État. On est bien dans le registre de l’oligarchie, de la délinquance
en col blanc. C’est une dynastie familiale devenue parti politique, avec
trois générations, un phénomène de népotisme assez unique en France.
Autre élément, dont parle peu la presse, la forte présence d’anciennes
familles de la noblesse parmi les hauts dirigeants du FN.
Marine Le Pen a un discours très critique envers l’oligarchie
européenne, mais elle contribue à préserver l’opacité de sa
bureaucratie ! Les gens ignorent tout des votes de Marine Le Pen : sur
la question de l’évasion fiscale, elle s’est opposée à la création d’une
commission d’enquête sur les Panama Papers. Deux de ses proches,
Frédéric Châtillon et Nicolas Crochet, sont épinglés comme possédant des
comptes offshore, selon les Panama Papers. Les eurodéputés du FN ont
aussi voté pour le secret des affaires. Mais Marine Le Pen feint
toujours de se bagarrer contre l’opacité de la bureaucratie
européenne... C’est une imposture (lire notre enquête « Au Parlement européen, les votes méprisants du FN et de Marine Le Pen à l’égard des travailleurs »)
Pourquoi ces éléments sont peu relevés par les médias ?
M. P.-C. : Parce que les médias ne font pas leur travail. Depuis
trente ans, la classe oligarchique a ouvert un boulevard au Front
national. Celui-ci a pour stratégie de casser la gauche radicale, de la
détourner, de prendre sa parole, son programme, ses électeurs.
Résultat : les gens ne comprennent plus rien.
Comment situez-vous Emmanuel Macron ? Vous dites qu’il a
réussi un tour de passe-passe pour parvenir à faire croire qu’il n’est
pas membre de cette oligarchie, malgré sa « parenthèse Rothschild » et
ses liens avec le monde de la finance ?
M. P.-C. : Emmanuel Macron, il est parfait. C’est l’oligarque
parfait. Qui convient parfaitement aux familles sur lesquelles nous
avons mené nos études sociologiques. Il n’est « ni de droite ni de
gauche »...
M. P. : … Donc « ni de gauche ni de gauche » !
M. P.-C. : Voilà… Il représente la pensée unique. Nous sommes dans un
monde orwellien, mais il n’y a plus besoin de parti unique : nous avons
la pensée unique ! Emmanuel Macron en est un porte-parole absolument
extraordinaire. Il connaît des gens dans tous les recoins de
l’oligarchie. Il se fait financer par des banquiers anglo-saxons,
américains, dont il refuse de donner les noms. Il veut supprimer l’ISF
et affirme que c’est une mesure de gauche... Quand on analyse ses
discours, on se rend compte que c’est un vide absolument abyssal. C’est
pour nous la caricature du conformisme qui se transforme en une espèce
de « progressisme radieux » et fallacieux.
M. P. : Il peut faire illusion. L’illusion de la capacité, de
l’expérience. Il apparaît comme un changement serein. Mais il propose
une régression sociale sans précédent.
D’où vient son succès ? De l’attrait du « neuf » ?
M. P.-C. : C’est plus grave que cela. Il peut être le levier pour
l’oligarchie mondialisée, celle qui se cache derrière l’idée de
mondialisation pour mieux faire passer la marchandisation généralisée de
la planète. Macron serait du bon côté du manche. Et un élément décisif.
Nous sommes passés à une étape de plus vers un totalitarisme qui ne dit
pas son nom. Nicolas Sarkozy et François Hollande n’ont pas tenu leurs
promesses : les responsables politiques mentent. Mais là, avec Macron,
on est passé au foutage de gueule : « Je ne prends même pas la peine de
faire un programme parce que de toute façon je ne le tiendrai pas ».
Cela montre à quel point on méprise le peuple. C’est une violence de
plus à l’égard des classes populaires et moyennes.
Vous affirmez dans votre ouvrage que « les prédateurs au
pouvoir ont fait main basse sur notre avenir ». Quelles sont leurs
motivations ? Qu’est-ce qui pousse les plus riches à ces comportements
de prédation ?
M. P.-C. : Il ne s’agit pas d’accumuler pour accumuler. L’argent est
devenu une arme pour asservir les peuples. En ne payant plus d’impôts,
ils construisent le déficit et la dette – qui n’a pas vocation à être
remboursée : c’est une construction sociale, comme le « trou de la
sécurité sociale ». Ils spéculent sur le réchauffement climatique et
accélèrent la marchandisation de la planète. On spécule même sur le
travail social, comme l’accompagnement des sans-abri, qui devient un
nouveau marché financier, avec la création des « contrats à impact
social ». C’est une destruction de tout ce qui peut ressembler à de la
solidarité sociale, par ces oligarques, par le système capitaliste.
La seule raison de vivre des nantis est « l’enrichissement,
les pouvoirs qui lui sont liés et l’euphorie de vies hors du commun »,
écrivez-vous…
M. P. : Un des gains importants est la création d’une dynastie. C’est
quelque chose qui a des effets un peu magiques. Cela donne une
immortalité symbolique. Vous avez des rues de Paris qui porte votre nom
de famille...
M. P.-C. : La reproduction des privilèges passe par les familles, par
la transmission au sein de la confrérie des grandes familles. On a fait
la Révolution il y a plus de deux siècles, mais ce sont encore des
grandes familles qui tiennent les rênes de presque tous les secteurs
d’activité. La bourgeoisie a singé la noblesse après la Révolution et a
inscrit les privilèges et richesses dans le temps long de la dynastie.
La situation peut-elle s’améliorer ?
M. P.-C. : On nous dit que la richesse des plus riches bénéficie à
tous. Mais cette « théorie du ruissellement » fait partie de la guerre
idéologique ! Le fossé s’élargit chaque jour davantage entre la classe
dominante et les autres classes. L’ascenseur social n’existe plus. Il y a
un antagonisme irréductible, qui appelle à un changement radical, à une
révolution. Il faut que les titres de propriété leur soient enlevés !
Et que ceux qui travaillent dans les entreprises prennent les rênes et
les responsabilités.
M. P. : La situation est pire qu’avant car il n’y a plus d’unité
populaire en face du pouvoir de l’argent. Si Emmanuel Macron est élu,
cela risque de s’aggraver encore, car c’est un faux-semblant. Il est
perçu comme le Messie…
M. P.-C. : … alors que c’est le baiser du diable. Et que cette
violence de classe atteint les gens dans leur être profond. Nous ne
sommes pas du tout dans le « tous pourris ». Ce que nous disons, c’est
qu’il faut prendre le problème dans sa globalité, puisque tout est lié :
évasion fiscale, réchauffement climatique... Nous voulons mettre en
lumière le fonctionnement d’une classe sociale, propriétaire des moyens
de production et prédatrice du travail d’autrui. Car c’est vraiment une
guerre de classes que mènent les plus riches contre les peuples.
adressée à
Madame la ministre de la Santé Marisol Touraine
Madame,
Le 21 décembre dernier, la Commission européenne a tenté un passage en force en voulant accorder une dérogation aux industriels de la chimie dans l’usage des perturbateurs endocriniens[1].
Ces substances sont pourtant soupçonnées d’entraîner des malformations génitales, des perturbations psycho-comportementales, soupçonnées aussi de favoriser l’infertilité et l’apparition de nombreux cancers.
En agissant ainsi, la Commission viole de façon évidente le principe de précaution, pourtant défini dans l’article 5 de la Charte de l’environnement, l’un des quatre textes de la Constitution européenne depuis 2005.
En agissant ainsi, la Commission va à l’encontre du consensus scientifique qui pointe les dangers redoutables des perturbateurs endocriniens sur la santé humaine, animale et l’environnement.
Fait rarissime, une centaine de scientifiques a publié une tribune écrite d’une seule main pour protester contre cette situation.
Sur les perturbateurs endocriniens, des chercheurs anglais,
américains, français, allemands, suédois, africains du Sud, danois etc.
dénoncent un « déni de l’état de la science »[2] :
« Les effets nocifs des perturbateurs endocriniens ont amplement été mis en évidence. »
« Nous sommes cependant préoccupés par les options réglementaires
que propose aujourd’hui Bruxelles, très éloignées des mesures
nécessaires pour protéger notre santé et celle des générations
futures. »
Avec ces scientifiques, nous devons refuser en bloc qu’un permis de contaminer soit délivré aux multinationales des produits toxiques !!
Ces multinationales ont déjà fait la preuve de leur puissance d’action qui leur permet de convaincre les plus hauts personnages des institutions et de remporter des batailles :
La propre conseillère scientifique du président de la Commission
européenne a tout fait pour bloquer le processus visant à protéger les
citoyens des perturbateurs endocriniens sous la pression des lobbys[3].
Récemment, la Commission européenne a donné 18 mois de sursis au célèbre RoundUp de Monsanto malgré la forte suspicion du caractère cancérigène (entraîne le cancer) de cet herbicide[4].
NOUS REFUSONSde jouer les cobayes pour augmenter les profits des multinationales de la chimie.
NOUS REFUSONS que les autorités censées
nous représenter transigent avec le plus élémentaire principe de
précaution alors que les risques sur la santé sont documentés.
NOUS EXIGEONSque les preuves indiscutables d’inocuité (absence de danger) soient apportées par des experts indépendants pour que les sociétés Monsanto, Bayer, Syngenta et Cie puissent commercialiser leurs produits.
C’est pourquoi nous vous demandons, Madame la ministre, d’agir pour
faire barrage à la délivrance d’un permis de contaminer à ces
multinationales, et de prendre les initiatives pour interdire l’usage des perturbateurs endocriniens dès lors que le principe de précaution n’est pas respecté.
Nos vies, nos enfants, notre Terre valent plus que les profits des entreprises de Big Chimie.
Je vous prie de croire, Madame la ministre, à l’expression de ma considération distinguée.
L'idée est de réunir des amateurs de la chanson francophone, issue des
cultures traditionnelles ou du répertoire plus récent d'auteurs,
compositeurs et/ou interprètes.
Nous sommes tous habités par des
chants qui nous touchent profondément, reflets de soi et de notre
relation au monde. Venez recontacter l'émotion particulière qu'ils ont
éveillé en vous...
Ce n'est pas un concert, juste un moment de partage entre amateurs amoureux de la belle ouvrage !
Nous vous proposons de venir les écouter, les reprendre ensemble si le
« choeur » vous en dit.. En toute simplicité, bien entendu !
La soirée se déroulera en trois temps et se terminera à temps pour aller écouter La Gouailleuse à l'Entonnoir !!!
-18h30 : ouverture du lieu et du bar
-19h: 1ere partie chants
-20h: petite restauration
-20h30: 2ème partie chants
Un chapeau circulera pour la participation aux frais de déplacements des intervenants, de l'Alchimie...)
La mesure portée par Benoît Hamon était au cœur des débats de la
primaire de la gauche. Un mois et demi plus tard, le candidat a revu sa
copie. Nous avons recueilli la réaction de Nicole Teke, membre du MFRB,
qui milite pour l'instauration d'un tel revenu.
Benoît Hamon avant une conférence de presse, le 10 mars 2017, à Paris. (CHRISTOPHE SAIDI/SIPA)
C’était l’une des mesures phares de la campagne de Benoît Hamon pendant la primaire du PS et de ses alliés : la création d’un revenu universel. Une mesure qui a suscité bien des critiques,
y compris dans le camp du candidat socialiste. Benoît Hamon présente
son programme, jeudi 16 mars. Et si le revenu universel en fait toujours
partie, il a été sensiblement modifié. Aujourd’hui, la "première étape" de la mesure concerne désormais aussi des salariés (ceux gagnant jusqu'à 1,9 smic). En revanche, elle
ne touche plus tous les jeunes de 18 à 25 ans indistinctement : ceux
qui sont salariés sont soumis à la règle générale. Le tout pour un coût
évalué à 35 milliards d'euros. Qu’en
pense le Mouvement français pour un revenu de base (MFRB), mouvement
citoyen transpartisan qui milite pour l’instauration d’un tel revenu ?
Franceinfo a posé la question à Nicole Teke, sa coordinatrice des
relations publiques.
Franceinfo : Depuis la
primaire, Benoît Hamon a modifié son projet de revenu universel à
plusieurs reprises. Etes-vous satisfaite de la version aujourd’hui
retenue dans son programme présidentiel ?
Nicole Teke : Au
MFRB, nous défendons un revenu de base qui repose sur trois piliers :
il doit être universel (c’est-à-dire versé à tous), inconditionnel (sans
exigence de contrepartie, que l'on travaille ou non), et enfin versé à
titre individuel. Benoît Hamon a fait le choix de présenter une mesure
par étapes et de se concentrer sur la première, qui ressemble plutôt à
une prime d'activité améliorée. Il propose en effet d'automatiser le
versement du RSA. Cela répond en partie au problème, car on sait que 36%
des personnes qui ont droit à cette allocation aujourd'hui ne la
demandent pas. Il propose aussi d'en augmenter le montant, à 600 euros
par mois, et de l'ouvrir aux 18-25 ans. En ce sens, c'est une
amélioration du RSA. Par ailleurs, Benoît Hamon propose aussi un
complément de revenus pour tout travailleur qui perçoit un salaire net
jusqu'à 1,9 smic mensuel : c’est une avancée. Mais si cette avancée est
une étape vers le revenu de base, elle ne constitue pas un revenu de
base en tant que tel. Benoît
Hamon imagine aussi une deuxième étape, celle d’un véritable revenu
universel, mais qui est renvoyée à un horizon plus lointain, au-delà
d’un premier quinquennat. Ce que nous craignons, c’est que,
malheureusement, cette deuxième étape n'aboutisse pas. Elle sera
conditionnée à un conseil citoyen qui devra déterminer s’il faut
l'universaliser ou en augmenter le montant, comme Hamon s’y était engagé
lors de la primaire (à l'époque, il défendait un revenu de base à
750 euros). Tout cela dépend de facteurs qui rendent la mesure beaucoup
plus incertaine.
Ce qui vous pose
problème, et vous fait dire que ce n’est pas en l’état un revenu
universel, c’est l’absence d’inconditionnalité ?
La
première étape du revenu universel de Benoît Hamon n'est ni universelle,
ni inconditionnelle, ni individuelle, alors que pour nous, c’est ce qui
caractérise un revenu de base. Son revenu n'est pas universel car il
sera distribué à une certaine catégorie de population (qui certes en a
besoin, mais il n'est pas versé à tous). Il ne sera pas individuel :
aujourd'hui, le RSA est versé sur la base du couple ou du ménage, et je
n'ai pas entendu Benoît Hamon dire qu'il allait verser le RSA de manière
individuelle. C'est pourtant ce qui permettrait de diminuer les
dépendances économiques, dans le couple notamment, et de favoriser une
plus grande émancipation. Enfin, le revenu ne sera pas non plus
inconditionnel, puisqu'il est prévu sous condition de ressources. Donc
aucun des trois critères n'est rempli dans cette première étape.
Ces
amendements n'étaient-ils pas nécessaires pour rendre le revenu
universel acceptable ? Est-ce une façon de "faire passer la pilule" aux
yeux des opposants ?
Je
ne sais pas, mais cette nouvelle proposition de Benoît Hamon se
rapproche beaucoup de celle de Manuel Valls pendant la primaire. Or
Manuel Valls a perdu, pour d'autres raisons bien sûr, mais on pense que
si les électeurs ont voté Benoît Hamon, c'est bien en raison de ce
revenu universel, parce qu'ils croyaient en cette idée novatrice. Ce
recul pourrait, au final, avoir des effets plus négatifs que positifs
sur son électorat. Aujourd’hui, on se rapproche davantage d'une nouvelle
allocation, certes améliorée, mais finalement assez classique.
Mais avec ces modifications, Benoît Hamon répond aussi aux critiques sur le financement de sa mesure...
Pendant
la primaire, il avait pourtant bien expliqué cette question du coût. Il
faut distinguer le coût brut et le coût net : on va donner un revenu
universel, mais en contrepartie, on prélèvera un impôt. Plus
les revenus augmentent, plus l'impôt sera élevé. Ce qui fait qu'à
partir d'un certain seuil, généralement les 20% des revenus les plus
élevés, ces individus ne perçoivent plus de revenu de base, mais
contribuent davantage à son financement. Outre
ce financement par l’impôt sur le revenu, Hamon propose aussi une taxe
progressive sur le patrimoine et une taxe sur les robots. Finalement, la
question du coût relève d’une décision politique. Benoît Hamon est
tombé dans ce piège de devoir défendre un coût moindre du revenu de
base, alors que ce n'est vraiment pas le fond du problème.
Les
modifications apportées changent-elles, pour vous, la philosophie et
l’objectif du revenu universel, en particulier la volonté de permettre
un autre rapport au travail ?
Pour
nous, le revenu universel est un moyen non pas de s’opposer au travail,
mais de s'opposer au travail subi. C'est l'idée de pouvoir donner une
liberté de choix à tout individu et d'équilibrer le rapport de force
entre l'employeur et l'employé. On ne pense pas qu’à cause du revenu
universel, tout le monde restera chez soi à regarder la télé sans rien
faire. Au contraire, il s’agit aussi de permettre une certaine
émancipation et de revaloriser des activités qui, aujourd’hui, ne sont
pas considérées comme productives, comme le bénévolat ou l'implication
dans des associations. Pendant
les débats de la primaire, Benoît Hamon avait su faire passer ce
message. J'ai aujourd’hui l'impression qu'il se recentre beaucoup plus
sur l'éradication de la pauvreté et le pouvoir d'achat.
Au
final, est-ce que vous vous réjouissez qu’un candidat ait porté cette
mesure, même inachevée ? Ou craignez-vous que cette version, si
différente de votre objectif, compromette sa mise en œuvre ?
Le
fait que Benoît Hamon ait porté le revenu universel comme une mesure
phare de sa campagne a été, bien sûr, bénéfique. Cela a permis
d'introduire l'idée au cœur des débats politiques, c’est une avancée
historique ! Le risque, c'est que le revenu de base soit coloré
politiquement, qu’il apparaisse comme une mesure du PS et de Benoît
Hamon. Certains partisans de la mesure, qu’on peut trouver chez Les
Républicains, à En marche ! ou même autour de Jean-Luc Mélenchon, se
sont bien gardés de la défendre au vu de ce contexte. On
espère qu'après les élections présidentielles, peut-être au cours des
législatives, on pourra avoir un appui en dehors du PS. Nous défendons
vraiment le revenu de base comme une idée au-delà du clivage
gauche-droite, qui rassemble toutes les forces progressistes qui veulent
défendre cette idée à l'échelle nationale. Ce n’est une mesure ni de
gauche ni de droite, elle a des partisans comme des détracteurs des deux
côtés de l’échiquier politique.
4 mai 19h : réunion des bénévoles motivés à donner un coup de main pour la journée de soutien à l'Entonnoir.
Une quinzaine de bénévoles seront nécessaire pour organiser en
amont et gérer les ateliers pendant la journée du 10 juin (loto,
pétanque, vente aux enchères, adhésion et inscription, service au bar
ainsi que d'autres propositions d'ateliers…)
Si vous êtes intéressés, contactez Jégé ou Marine pour plus de renseignements.
Jégé : 06 42 38 97 96 Marine : 06 33 60 76 75
- Collecte de vêtements pour Homme -
L'association
ACAL attend l'arrivée de nouveaux migrants à Campôme. On compte sur
vous pour déposer les vêtements à l'Atelier de l'Entonnoir.
10h sur le marché : Viens chanter avec les Wargasound!!!
matin : Permanence de Omnibus
Prêts et ventes de livres
12h30 : Incroyable Cantine populaire
C'est, bio et végétarien,
préparé par les adhérents, ... par vous la semaine prochaine?
Menu entrée/plat/dessert à 6 Euros
20 Réservations mardi à partir de 11h au 04 68 97 06 12
Mercredi
17h30 : Jeux de société
Apportez vos jeux préférés, ouvert à tous en autogestion!
18h30 - 20h: Atelier Jongle
Initiation Jonglage avec Lili et Fab
Les beaux jours sont de retour ! On ressort les balles, massues, diabolos,... C'est l'atelier Jonglage !
Viens t'initier, apprendre de nouvelles figures et partager les tiennes.
C'est gratuit, ouvert à tous et apporte ton matériel si tu en as.
18h30 : Grainothèque
Bienvenue pour l'échanges de graines
Jeudi
17h15 - 18h15 : Théâtre pour adultes débutants
Pour faire quoi ? Différents exercices permettant de maîtriser l'espace, le corps, la voix…
Seulement des exercices ? Oh que non, un petit spectacle de moins de trente minutes en fin d'année, à l'Entonnoir,
Devant les amis bienveillants, permettra de travailler un texte et de
s'imposer une nécessaire pression permettant de progresser …
Ça coûte combien ? Ça ne coûte rien.
Qui contacter ? Olivier au 06 20 76 60 82
Vendredi
10-12h : Yoga Ashtanga
Parce que le yoga est une pratique qui mérite d'être connu de tous !
2h de la première série + méditation finale.
Venir avec son tapis, l'estomac vide, et bien sûr dans la joie et la bonne humeur...
Place limitée à 8, voire 10 maximum
Vendredi à partir de 18H30...
Projection + Concert !
21h30 Concert de La Gouailleuse
Des textes ciselés dans la vie de tous les jours.
Chansons vivantes et grinçantes.
Comme d'habitude petite restauration sur place...
Prix libre et adhésion à l'association obligatoire !
Pour ceux qui aiment faire plusieurs soirées en une, il y a aussi une soirée à l'Alchimie ce vendredi.