Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

samedi 30 juin 2018

Les prochains rendez-vous de l'Alchimie

LES RENDEZ-VOUS DE L'ALCHIMIE
(sur 15 jours)

en un coup d'oeil




A NOTER

Avis à participation ! 
 
Vous souhaitez proposer une pratique régulière 
dans les locaux de l'Alchimie ? 

C'est le moment de vous manifester ! 

Dans les prochaines semaines, l'Alchimie va mettre en place son programme d'ateliers hebdomadaires pour la rentrée de septembre.

Les intervenants seront invités à établir le planning collectivement 
 lors d'une réunion à venir.

Contactez Aurélie au 06.27.81.91.43 ou par mail sur 



Expos

Caroline Roussel à partir du 1er juillet


Les événements


SAMEDI 30 JUIN à 19h

19h00 Apéro-jazz 
 
petite restauration


20h30 Concert jazz « blue-bop »

Trombone : Jean Siegfrid Kutemeier

Guitare : Franck Camain

Laissez vous transporter dans un voyage initiatique au cœur du jazz, 

mêlant feeling et virtuosité autour des standards

 d'hier et aujourd'hui (Thelonious Monk, Miles Davis, Sonny Rollins, 

Charlie Parker, Horace Silver, Stevie Wonder, 

Herbie Hancock...)



DIMANCHE 1er JUILLET à 19h

 « chansons amateurs »

dernière rencontre avant septembre !

Suivie d'une « mangeotte »

Si vous souhaitez juste écouter, faites-vous parrainer 

par un.e chanteur.se ou un.e musicien.ne

et portez le dessert !



MARDI 3 JUILLET à 14h30

Vernissage de l'expo de Caroline Roussel

Les images ont envahi le monde : images trépidantes, alarmantes, 

aguichantes, passionnantes, triomphantes.

Venues du fond des âges, d'autres images vous regardent 

et vous interrogent : Ce sont les peintures. 

Sauront-elles 

arrêter un instant votre regard ? 

Saurez-vous déchiffrer leur voix ?

En complément de ce vernissage, sont organisés 3 ateliers créatifs :

  linogravure, carnet de voyage, poèmes

graphiques 
 
les mardis 17, 24 et 31 juillet.


Renseignements et inscriptions : 06 14 86 60 02



JEUDI 5 JUILLET à 19h

Les jeudis de l'alchimie

19h : repas indien


20h30  concert musique indienne

« BAMBOU CLAY »

et pour finir Scène ouverte




VENDREDI 6 JUILLET à 19h

19h Repas chili con musica !
 
20h30 Concert Violeta Duarte et El Puente






Les rendez vous hebdomadaires

Rendez-vous à la rentrée pour les ateliers !

PERMANENCE "SEVE 66" Les jeudis de 15h à 17h

Association de médiation humaniste, qui tiendra une permanence d'information sur la médiation.
Vous pourrez prendre connaissance de cette démarche de communication qui permet, notamment, une meilleure gestion des conflits. Un dépliant est également mis à votre disposition dans votre café culturel.


L'AMAP DE LA KAJETTE BIO ! Les jeudis de 17h30 à 19h30

Venez chercher vos légumes ! Réservez votre kajette au :
06 41 12 47 51 et demandez Marie !

12,50 euros la kajette de légumes (2 personnes pour 1 semaine)
Engagement pour 1 an

LES JEUDIS DE L'ALCHIMIE Les jeudis à 19h

Jeudis qui chantent, chansons françaises ou chansons du monde, jeudis qui jouent, qui font de la poésie, bref les jeudis s'amusent et mettent l'ambiance à l'alchimie !






3 rue de l'Hospice à Prades
07 83 36 77 31
contact@assoalchimie.com

MARDI ET SAMEDI 9h à 15h
MERCREDI 11h à 15h
JEUDI 18h à 23h



vendredi 29 juin 2018

Le constat du HulotScope : 69 % de mesures négatives pour l’environnement


Le constat du HulotScope : 

69 % de mesures négatives 

pour l’environnement



19 juin 2018 / Camille Martin (Reporterre)























          


Il y a un an, Nicolas Hulot prenait la tête d’un grand ministère de la Transition écologique et solidaire. Ministre d’État, numéro 2 du gouvernement Philippe dans l’ordre protocolaire, il a sous sa houlette la ministre chargée des Transports et deux secrétaires d’État. Mais quel poids a-t-il réellement ? Avec son Hulotscope, Reporterre cherche à le mesurer. Bilan : négatif.

Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, fait-il avancer la cause de l’écologie ? C’est pour tenter d’objectiver le poids et la place de Nicolas Hulot — et donc des politiques environnementales sous la présidence d’Emmanuel Macron — que Reporterre a créé le Hulotscope.

Ce thermomètre de l’écologie macroniste fonctionne de la manière suivante :
  • en vert, les mesures qui sont en faveur de l’écologie ;
  • en rouge foncé, les renoncements ou les mesures prises par Nicolas Hulot ou son ministère et qui sont néfastes à l’écologie ;
  • en rouge, les renoncements ou les mesures prises par le gouvernement Philippe ou par Emmanuel Macron qui sont néfastes à l’écologie. Dans ce cas, Nicolas Hulot n’a pas directement pris part à ce recul.
    Il se lit de manière chronologique.
Seules les mesures effectivement actées (lois, décrets, financements) ont été prises en compte. Les plans, feuilles de route, concertations et autres annonces ne sont pas indiquées : elles le seront si elles deviennent des actes.

Bilan au 19 juin 2018 : 69 % des mesures prises depuis un an concernant l’environnement ne vont pas dans le bon sens.

Ce Hulotscope, que nous ré-actualiserons régulièrement, n’est pas exhaustif : nous avons retenu les mesures qui nous apparaissaient les plus importantes. Si vous jugez que nous avons oublié une mesure essentielle, n’hésitez pas à nous l’indiquer à planete (arobase) reporterre.net.





JUIN 2018

 

Adoption de la réforme SNCF

Adoptée définitivement le 14 juin, la réforme de la SNCF risque de détériorer le transport ferroviaire et ne répond pas au problème des « petites » lignes menacées de fermeture.

 


Adoptée par l’Assemblée nationale le 12 juin, la loi Logement (Élan) supprime le délai de deux mois pour la consultation lors de l’implantation d’antennes-relais.

 

MAI 2018

 

Interdiction du dioxyde de titane

Adoptée par l’Assemblée nationale le 30 mai, la loi Agriculture et Alimentation suspend l’usage de l’additif E171, le dioxyde de titane sous forme de nanoparticule, au nom du principe de précaution.



Extension de l’interdiction des néonicotinoïdes

Adoptée par l’Assemblée nationale le 30 mai, la loi Agriculture et Alimentation conduit à un élargissement de la définition des néonicotinoïdes, permettant d’interdire les insecticides aux modes d’action similaires et donc le sulfoxaflor, qui avait fait polémique à l’automne dernier.

 


Pas d’interdiction du glyphosate dans la loi

Malgré la promesse présidentielle d’une interdiction du glyphosate d’ici à trois ans, la loi Agriculture et Alimentation, adoptée le 30 mai par l’Assemblée nationale, n’interdit pas l’herbicide. Nicolas Hulot, qui s’est beaucoup engagé sur le sujet, a perdu un arbitrage important.


Obligation d’avoir 50 % de produits sous signes de qualité dans les cantines

Malgré la promesse présidentielle d’une interdiction du glyphosate d’ici à trois ans, la loi Agriculture et Alimentation, adoptée le 30 mai par l’Assemblée nationale, n’interdit pas l’herbicide. Nicolas Hulot, qui s’est beaucoup engagé sur le sujet, a perdu un arbitrage important.



Pas d’obligation de vidéosurveillance dans les abattoirs

Dans la loi Agriculture et Alimentation adoptée par l’Assemblée nationale le 30 mai, la vidéosurveillance dans les abattoirs, promise par Emmanuel Macron pendant la campagne, a été remplacée par une expérimentation de deux ans uniquement dans les établissements volontaires.

 


Insuffisance sur la qualité de l’air

Les feuilles de route contre la pollution de l’air, présentées par Nicolas Hulot, sont jugées insuffisantes par la Commission européenne qui a décidé de renvoyer la France devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour non-respect des normes de qualité de l’air, le 17 mai.



Autorisation de la « bioraffinerie » de Total

Le 16 mai, le ministère de la Transition écologique autorise la « bioraffinerie » de Total à La Mède (Bouche-du-Rhône), qui va augmenter de moitié les importations de cette huile aux conséquences désastreuses sur les forêts tropicales et le climat mondial.



Relance du projet Europacity

Le 16 mai, le gouvernement fait appel de la décision de justice qui retoquait le projet de mégacomplexe commercial et touristique dans le triangle de Gonesse.

 

Opposition à un moratoire sur la chasse à la tourterelle des bois

Mi-mai, le gouvernement s’oppose à la proposition de la Commission européenne d’un moratoire visant à suspendre la chasse à la tourterelle des bois, espèce vulnérable au niveau mondial. Un nouveau « cadeau » pour les chasseurs, après plusieurs mesures en faveur de la chasse… et une réforme à venir, confiée à Sébastien Lecornu.

 

AVRIL 2018

 

Soutien à l’opération militaire à Notre-Dame-des-Landes

Le 18 avril, lors d’une réunion à Nantes, Nicolas Hulot ne fait pas un geste vers les habitants de la Zad, auxquels il a enjoint d’« arrêter le combat » et de ne pas confondre « écologie et anarchie ».



Affaiblissement du soutien aux « petits » élevages

Publié jeudi 5 avril, le nouveau « guide d’admissibilité des surfaces », pastorales notamment, entraîne une moindre reconnaissance de ces surfaces, et donc à la clé des baisses d’aides européennes conséquentes pour les élevages pastoraux. En début d’année, une autre aide essentielle aux agriculteurs des territoires « défavorisés » a été remise en cause.

 

VRIER 2018

 

Soutien à la papeterie polluante de Tarascon

Lors des résultats de l’appel à projet biomasse, le 28 février, Nicolas Hulot soutient le projet de production d’électricité avec du bois-énergie de l’usine de pâte à papier Fibre excellence de Tarascon.

 


Soutien à l’extension du parc Disney

Le 27 février, lors d’une rencontre avec le PDG de la Walt Disney Company, Emmanuel Macron soutient un nouveau plan de développement du parc d’attractions Disneyland Paris, qui grignotera de nouvelles terres agricoles.

 


Soutien à l’expulsion du bois Lejuc

Le 22 février, les opposants à la poubelle nucléaire de Bure sont expulsés du bois Lejuc. À l’Assemblée nationale, Nicolas Hulot soutient cette opération. Quelques mois plus tôt sur Reporterre, il laissait entrevoir Cigéo comme « la moins mauvaise des solutions ». Alors qu’il avait publiquement assumé son opposition au projet quand il n’était « que » militant.


Adoption d’un plan loup inefficace

Le plan loup 2018-2023, rendu public le 19 février par les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture, autorise l’abattage de quarante loups en 2018. Il réussit l’exploit de poursuivre quasiment à l’identique la politique de gestion menée depuis 2004 sans satisfaire aucune des parties.

 

JANVIER 2018

 

Autorisation du contournement autoroutier de Strasbourg

Le 23 janvier, Nicolas Hulot et Élisabeth Borne annoncent qu’ils prolongent la déclaration d’utilité publique et lèvent la suspension des travaux préparatoires, et qu’ils délivreront l’autorisation environnementale unique pour le Grand Contournement ouest de Strasbourg.

 


Abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Le 17 janvier, au terme de plusieurs mois de médiation, le Premier ministre, Édouard Philippe, annonce l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

 

CEMBRE 2017

 

Ouverture de dérogations aux normes environnementales

 

Un décret paru au Journal officiel du 31 décembre donne à certains préfets, dans le cadre d’une expérimentation d’une durée de deux ans, la possibilité de déroger à des normes arrêtées par l’administration. Ce décret s’inscrit dans un mouvement global de simplification des normes, dont celles environnementales.


 Alignement de la fiscalité diesel sur celle de l’essence d’ici 2022

Adopté le 21 décembre par l’Assemblée nationale, le budget 2018 prévoit une hausse progressive de la taxe sur le gazole, jusqu’à ce que le prix de ce carburant rejoigne celui de l’essence à la fin du quinquennat.



Hausse progressive de la taxe carbone

Adopté le 21 décembre par l’Assemblée nationale, le budget 2018 prévoit une augmentation progressive de la taxe carbone, plus précisément de la composante carbone des taxes intérieures de consommation (TIC).

 


Abandon de l’élargissement de la taxe sur les transactions financières

Adopté le 21 décembre par l’Assemblée nationale, le budget 2018 abandonne l’élargissement de la taxe sur les transactions financières (TTF) aux opérations infra-journalières. La TTF participe au financement de l’aide publique au développement, un autre secteur négligé dans le PLF pour 2018.

 

Coup de pouce aux ménages pour la transition énergétique

Depuis le 1er janvier 2018, les propriétaires de véhicules polluants bénéficient d’une prime à la conversion de 1.000 à 2.000 pour l’achat d’un véhicule moins polluant. Un chèque énergie de 150 euros en moyenne (trop peu regrettent les associations) a également été distribué au printemps. Enfin, les ménages modestes peuvent bénéficier d’une aide allant jusqu’à 3.000 euros pour le remplacement d’une chaudière fioul via les certificats d’économie d’énergie.
Adopté le 21 décembre par l’Assemblée nationale, le budget 2018 prévoit une ponction sans précédent du budget des Agences de l’eau, ainsi qu’une baisse des effectifs du ministère de la Transition écologique et solidaire.

 

Interdiction de l’exploitation d’hydrocarbures d’ici 2040

Adoptée le 19 décembre par l’Assemblée nationale, la loi sur « l’interdiction de l’exploitation des hydrocarbures » entérine la fin progressive de l’exploitation des hydrocarbures, à horizon 2040.

 

NOVEMBRE 2017

 

Appel à « projet pour la planète »

 Le 16 novembre, le ministère lance l’appel à projet « Mon projet pour la planète ». Une enveloppe de 3 millions d’euros pour accompagner les « initiatives citoyennes » dans les domaines de l’économie circulaire, de l’énergie et de la biodiversité.

 


Relance du projet d’arasement des barrages sur le fleuve Sélune

 Le 14 novembre, Nicolas Hulot revient sur la décision de Ségolène Royal :les deux barrages de la Sélune (Manche) seront détruits. Le projet de restauration de la biodiversité du fleuve côtier, lancé fin 2009, repart de l’avant.

 

Autorisation du contournement autoroutier de Rouen

Le 16 novembre, Nicolas Hulot signe la déclaration d’utilité publique pour le contournement autoroutier de Rouen.

 


Abandon de l’objectif de 50% de nucléaire d’ici 2025

Lors du Conseil des ministres du 7 novembre, Nicolas Hulot annonce qu’il sera « difficile de tenir le calendrier » prévu par la loi de réduire la part du nucléaire à 50 % d’ici à 2025. Cet objectif est pourtant inscrit dans la loi de transition énergétique et a été repris par le candidat Macron en mai 2017.

 

OCTOBRE 2017

 

Soutien au projet minier de la Montagne d’Or en Guyane

« Tout le monde connaît mon engagement dans les prémices du projet de la Montagne d’Or », déclare Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse vendredi 27 octobre à Cayenne. En avril 2018, un débat public est lancé.

 

SEPTEMBRE 2017

 

Entrée en vigueur provisoire du Ceta

Le 21 septembre, l’accord de libre-échange avec le Canada entre en vigueur provisoirement. Ce traité pourrait avoir des répercussions sur l’environnement et la santé des consommateurs.



Suppression des aides au maintien de la bio

Le 20 septembre, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, annonce la fin des « aides au maintien » des agriculteurs biologiques. Par la suite, tant le plan bio que le plan pesticides annoncés au printemps 2018 portent de faibles ambitions pour le développement de l’agriculture biologique.


JUILLET 2017

 

Le 7 juillet, Nicolas Hulot décide de faire appel de la décision du tribunal administratif des Bouches-du-Rhône empêchant l’exploitation de la centrale à biomasse de Gardanne.

 

Pause dans le projet Lyon-Turin

Interrogée par Reporterre le 6 juillet, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, confirme que le projet ferroviaire du Lyon-Turin vivement contesté est mis « en pause ».

 

Adoption d’une définition au rabais des perturbateurs endocriniens


Les gouvernements européens adoptent le 4 juillet une définition commune des perturbateurs endocriniens aux garanties insuffisantes… grâce à (ou à cause de) un revirement de la France, jusqu’ici opposée à ce texte.




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Lire aussi : Nicolas Hulot : « Un ministre n’est pas un électron libre »

 



Source : Camille Martin pour Reporterre (Camille Martin est le pseudonyme collectif de la rédaction de Reporterre)


Photo : © Fanny Dollberg/Reporterre, montage : © Marion Susini/Reporterre



Source : https://reporterre.net/Le-constat-du-HulotScope-69-de-mesures-negatives-pour-l-environnement

jeudi 28 juin 2018

« Pognon » des aides sociales : la France n'est pas championne d'Europe pour rien


« Pognon » des aides sociales : 

la France n'est pas 

championne d'Europe 

pour rien

 
 
Par Lilian Alemagna et Amandine Cailhol

Selon un rapport des services du ministère des Solidarités, si la France est en tête des pays dépensiers en protection sociale, cette politique s'avère efficace pour réduire la pauvreté. Le sentiment d'une « charge » pour la société est en « recul ».


Alors ? Les minima sociaux coûtent-ils un «pognon de dingue» pour reprendre l’expression utilisée il y a une semaine par le président de la République dans son bureau de l’Elysée préparant son discours de Montpellier sur la politique sociale ? Eh bien à décortiquer un (long) rapport des services du ministère des Solidarités et de la Santé, difficile de corroborer les dires d’Emmanuel Macron. Selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de la statistique (Drees), «l’effort social de la nation au service de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale est évalué entre 1,8% et 2,6% du PIB en 2016», selon les dépenses que l’on inclut dans le champ «lutte contre la pauvreté». Pour les seuls minima sociaux (dont le Revenu de solidarité active, l’allocation aux adultes handicapés ou le minimum vieillesse), les dépenses étaient, la même année, de 26,6 milliards d’euros. Soit, à peu près, ce que reverse l’Etat aux entreprises, chaque année, en crédit d’impôt compétitivité emploi (20 milliards d’euros).

Idée reçue numéro 1 : les prestations sociales « explosent »


A la recherche d’économies pour rester dans les clous budgétaires européens, le gouvernement pourra toujours s’appuyer sur cette étude pour – au moins – une chose : faire remarquer que les sommes déboursées par l’Etat pour lutter contre la pauvreté ont augmenté de 3% entre 2006 et 2016. De 42,4 milliards d’euros en 2006, «l’effort national» en la matière est passé à 57 milliards en 2016. Entre-temps, notons-le, la crise économique est passée par là… Mais attention, ces sommes regroupent l’ensemble des minima sociaux dont parlait Emmanuel Macron dans sa vidéo (26,6 milliards d’euros en 2016) mais aussi «d’autres prestations sociales», comme la prime d’activité ou bien les aides des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (11,9 milliards d’euros) ainsi que les aides fiscales destinées aux plus pauvres (2 milliards) ou encore les «prestations» logement (10 milliards) et familiales (6,4 milliards). Si on élargit la focale, la Drees note qu’entre 1996 et 2016, l’ensemble des dépenses de l’Etat en prestations sociales (comprenant également les dépenses de retraites, de santé, d’emploi ou de famille à destination de l’ensemble des foyers français) ont «doublé» pour atteindre plus de 700 milliards d’euros en 2016. Un argument que pourrait reprendre à son compte le gouvernement pour interroger leur «efficacité» dans la lutte contre la pauvreté. Sauf qu’il ne tient pas, puisque sur cette enveloppe, une petite partie seulement est dédiée aux pauvres. Si on rapporte ce «coût» à l’ensemble de la richesse produite en France, on passe de 28% du PIB en 1996 à 32% en 2015. Soit une augmentation de 4 points.



Idée reçue numéro 2 : la France fait moins bien que ses voisins européens


La France, championne européenne des dépenses de protection sociale ? Oui. Du moins si l’on se penche sur leurs poids dans le PIB de chaque pays membres. Là, la France arrive bien en tête des 28 Etats de l’UE, en 2015. Avec 32% de la richesse nationale française consacrée aux prestations sociales, l’Hexagone se positionne tout juste devant le Danemark (31,1%) et la Finlande (31,1%). Et assez loin de la moyenne européenne, soit 27,5%. Par ailleurs, la part des dépenses dans le PIB a tendance à évoluer plus vite en France que chez nos voisins européens : entre 1996 et 2014, ces derniers ont en moyenne fait gonfler leurs dépenses de trois points. Soit un point de moins qu’à Paris. «La France est le pays champion d’Europe et probablement du monde dans les dépenses de protection sociale», résume Jean-Marc Aubert, le directeur de la Drees. Du grain à moudre pour Emmanuel Macron ? Pas si sûr. Car le haut fonctionnaire nuance tout de go : «Ceci s’explique essentiellement par les risques vieillesse et santé.» Et non pas, n’en déplaise au chef de l’Etat, par les aides à destination des personnes en situation de chômage et de pauvreté qui sont, certes «importantes», mais «quand même faibles par rapport à la totalité des prestations sociales». Une répartition que l’on retrouve d’ailleurs à l’échelle européenne : selon la Drees, 82% de la dépense des quinze pays de la zone euro est dédiée aux enveloppes «vieillesse» et «santé».

Une autre comparaison de la Drees permet de battre en brèche la réputation dépensière de la France : ce que dépense chaque année un pays en prestations sociales par habitant, exprimé en standard de pouvoir d’achat (ou SPA, une unité monétaire artificielle qui élimine les différences de niveaux de prix entre les pays). Et là, l’Hexagone n’arrive qu’en sixième place, avec 10 100 SPA, soit 10 500 euros par habitant. C’est moins que le Luxembourg, par exemple (14 759 SPA, soit 15 342 euros). Ou que le Danemark (11 000 SPA, soit 14 900 euros).



Conclusion : la France dépense, certes, beaucoup plus que nombre de pays européens, mais, ramenée au nombre d’habitants, son enveloppe reste proche de celle des autres pays européens ayant un niveau avancé de protection sociale. Surtout, ses efforts payent : entre 2008 et 2016, elle a réussi à faire baisser son taux de risque de pauvreté ou d’exclusion de 0,3 point. Concrètement, cela veut dire que la part de sa population ayant un revenu disponible après transferts sociaux inférieurs à 60% du revenu médian (environ 1 000 euros), ou se trouvant en situation de «privation matérielle sévère» (incapacité à payer son loyer, à chauffer correctement son appartement, faire face à des dépenses imprévues…) ou vivant dans des «ménages à faible intensité de travail» (c’est-à-dire au chômage) a baissé. Et en la matière, elle fait mieux que la moyenne des 27 pays membres de l’UE (-0,2%). Résultat, en 2016, son taux de risque de pauvreté et d’exclusion atteint 18,2%. Et son seul taux de risque de pauvreté monétaire, malgré une légère hausse de 1,1% sur la même période, est de 13,6% C’est mieux que la moyenne des 27 pays membres de l’UE (17,3%). Mieux que la Suède (16,2%), que l’Allemagne (16,5%). Bien mieux que le Royaume-Uni (15,9%). Et encore bien mieux que nos voisins espagnols (22,3%) et italiens (20,6%).

Idée reçue numéro 3 : les Français veulent moins de «pognon» pour les plus pauvres


Cela vaut tous les sondages qui risquent de fleurir bientôt dans la presse. D’après le «baromètre» de la Drees (1) «l’idée selon laquelle l’Etat doit jouer un rôle prépondérant dans le système de protection sociale progresse». La part des Français estimant que les pouvoirs publics n’en font «pas assez» est désormais de 65% en 2017 contre 59% deux ans auparavant quand celle qui pense qu’on en fait «trop» est tombée à 5% (contre 8% en 2015). Le RSA ? Lorsqu’on leur fait remarquer qu’une «personne seule qui ne travaille pas» reçoit «525 euros par mois» la part des personnes qui répondent qu’il faut «augmenter» le RSA retrouve, avec 64%, un niveau constaté en 2012. Toutefois, la part des personnes souhaitant voir cette aide «diminuer» est de 14%, son niveau le plus élevé depuis 2015 (17%).




La Drees observe ainsi un «net recul de l’idée que la protection sociale est une charge pour la société». La part des Français jugeant l’Etat trop interventionniste en matière économique et sociale est en forte baisse (21% en 2017 contre 32% en 2014). Tout comme le nombre de personnes considérant que l’Etat dépense trop en matière de protection sociale : 14% d’entre eux jugent encore «excessif» la part du revenu national que le gouvernement y consacre (contre 22%, un pic, il y a quatre ans). 62% trouvent les sommes dépensées «normales» et 22% «insuffisantes», en constante progression depuis 2013. Enfin, fait remarquer la Drees, «l’idée que la Sécurité sociale coûte trop cher à la société demeure majoritaire dans l’opinion». Mais elle l’est de moins en moins : on est ainsi passé de 67% des personnes se disant, en 2014, «d’accord» avec cette idée à 57% en 2017. La part des «totalement d’accord» tombant à 18% l’an dernier contre 25% il y a quatre ans. Difficile pour l’exécutif, avec de tels chiffres, de parier sur un soutien de l’opinion au moment où il cherche - aussi - à faire des économies sur le champ social.


(1) Enquête de suivi de l’opinion des Français sur la santé, les inégalités et la protection sociale réalisée chaque année depuis 2000 auprès d’un large échantillon (au moins 3000 personnes)

Lilian Alemagna , Amandine Cailhol  


Source :  http://www.liberation.fr/france/2018/06/21/pognon-des-aides-sociales-la-france-n-est-pas-championne-d-europe-pour-rien_1660692?xtor=EPR-450206&utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=quot