Pyrénées-Orientales
Trains supprimés
sur la ligne
Perpignan-Villefranche :
les usagers dénoncent
"un mépris de la SNCF"
Publié le
Chaque jour, huit allers-retours sont prévus entre Villefranche-de-Conflent et Perpignan |
Les usagers de la ligne de train à un euro, reliant Villefranche-de-Conflent à Perpignan, accusent la SNCF "d'annulations récurrentes de trains". Les membres de l'association "Train en Têt", qui promeut l'utilisation du train comme un moyen de locomotion écologique et économique, sont en colère.
Depuis le début de l'année 2023, "il n'y a pas une semaine sans qu'au moins un train soit supprimé sur la ligne qui relie Villefranche-de-Conflent à Perpignan", affirme Enric Balaguer, président de l'association "Train en Têt". Le constat est le même pour beaucoup d'usagers de la ligne qui accusent "un mépris de la SNCF".
Selon Enric Balaguer, l'entreprise ferroviaire annulerait des trains de la ligne, parfois plusieurs par jour, "jusqu'à trois ou quatre sur les huit allers-retours quotidiens prévus". Il explique : "Celui du matin à 6 heures en direction de Perpignan et celui de 18 heures en direction de Villefranche-de-Conflent sont les plus impactés. Ils sont presque systématiquement supprimés". Pour les remplacer, des bus sont mis en place. Les usagers sont en colère : "On n'en veut pas de ces bus car c'est trop long, on met 1h40 contre 50 minutes en train. En plus, c'est beaucoup moins confortable". Le président de l'association "Train en Têt" ajoute : "Au-delà de ça, le bilan écologique d'un bus est moins bon que celui d'un train. La capacité d'individus d'un train, c'est l'équivalent de trois autocars".
La gestion de cette ligne par la SNCF est critiquée par les usagers, notamment "en contexte d'urgence climatique et de crise économique". Enric Balaguer se désole : "Nous sommes une ligne secondaire et sacrifiée".
"J'ai abandonné l'idée de prendre le train pour aller au travail"
Cette ligne est utilisée "principalement par des jeunes et des gens qui travaillent, mais pas que", affirme Enric Balaguer. Il chiffre : "Il y a entre 30 à 50 personnes sur le train du matin et 120 à 150 usagers sur le train de 17 heures". Une fréquentation qui augmente, mais "elle est fortement impactée par l'incertitude quotidienne causée par les annulations", assure le membre du comité des usagers de la ligne.
Un habitué du train matinal témoigne : "J'ai abandonné l'idée de prendre le train pour aller au travail. Après de nombreux retards et annulations, je prends ma voiture désormais. C'est plus cher et moins écolo, mais plus sûr". Enric Balaguer assure que ce genre de témoignages se multiplie.
L'association "Train en Têt", a réalisé une campagne de publicité depuis plusieurs mois pour encourager les usagers à utiliser cette ligne. "Pour l'instant elle est en suspens car on ne peut pas inciter les personnes à prendre le train si l'offre ne suit pas", annonce son président.
La SNCF pointe un manque de personnel
Contactée, la SNCF communique sur les raisons de ces suppressions de trains. Selon l'entreprise, "la circulation des trains de la ligne reliant Villefranche-de-Conflent à Perpignan est adaptée en raison de difficultés liées à des ressources en personnel".
Mais elle assure que "les trajets domicile-études et domicile-travail ont un suivi particulier depuis plus d'un an". L'entreprise assure que "tout est fait pour épargner ces trajets-là".
En revanche, aucun chiffre sur le nombre de trains supprimés ou la fréquentation de cette ligne n'est communiqué par la SNCF.
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