La France a les taux de cancers
parmi les plus élevés au monde
Le RES souligne que la France métropolitaine se classe au 9ème rang
mondial pour le nombre de cas de cancers, au 4ème rang mondial pour le
cancer du sein et au 6ème rang mondial pour le cancer de la prostate,
mais la Guadeloupe et la Martinique possèdent les taux les plus élevés
au monde.
L’association de loi 1901 Réseau Environnement Santé (RES) a réagi aux nouvelles données publiées par Santé Publique France sur l’augmentation des cancers, qui ont doublé en France depuis 1990. Elle constate un manque d’informations sur les causes environnementales et les perturbateurs endocriniens, pourtant décrites comme causes dominantes par le consensus scientifique international.
Selon le rapport de Santé Publique France : « En 2023, le nombre de nouveaux cancers, toutes localisations confondues, est estimé à 433 136 cas. Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé, avec une augmentation de 98 % des cancers chez l’homme et de 104 % chez la femme, toutes localisations confondues. En France, ils représentaient la première cause de mortalité avec 157 400 décès en 2018. »
Depuis 1990, chez la femme, le taux d’incidence tous cancers a augmenté de 0,9 % par an, tandis que chez l’homme, il a augmenté de 0,3 % annuellement de 1990 à 2023.
Le rapport souligne les causes habituelles et évitables, telles que l’obésité et la sédentarité, le tabagisme, notamment pour le cancer du poumon, l’infection à HPV pour le cancer du col de l’utérus, ou encore les expositions aux ultraviolets (naturels ou artificiels) pour le mélanome cutané.
Chez les femmes, les cancers dominants sont le cancer du sein, dont les causes principales connues sont les facteurs hormonaux et reproductifs, l’alcool, le surpoids, la sédentarité et le tabac. En ce qui concerne les hommes, le cancer de la prostate est prépondérant, mais son augmentation n’est ici pas expliquée.
Dans les deux cas, les perturbateurs endocriniens et les facteurs liés à la pollution et aux pesticides ne sont pas mentionnés comme causes. Un manque plutôt surprenant, étant donné que des enquêtes de plus en plus nombreuses s’accordent à les souligner comme causes importantes, voire prépondérantes pour certains d’entre eux.
Selon une étude publiée en octobre 2018 et réalisée par des chercheurs INRAE, Inserm, CNAM et Université Sorbonne Paris Nord, les consommateurs réguliers d’aliments bio ont 25 % moins de risque de développer un cancer que les personnes qui n’en consomment qu’occasionnellement.
En 2021, plus de 5300 documents scientifiques internationaux ont été rassemblés et analysés par des experts de l’INSERM, couvrant la période de 2012 à 2020. Résultat : la présomption forte de lien entre les pesticides et trois types de cancer ont été ré-établis (comme ils l’avaient déjà étés dans le rapport de 2013 sur le sujet) : le cancer de la prostate, les lymphomes non-hodgkiniens et les myélomes multiples.
Le lien de présomption forte est également émis entre les pesticides et les leucémies aiguës ou les tumeurs du système nerveux central chez les enfants et les femmes exposées professionnellement.
Une enquête menée par Foodwatch et publiée en novembre 2022 démontrait également la présence d’une formation de formaldéhyde 25 fois supérieure à leur niveau maximum autorisé dans des tasses à café en fibres de bambou fabriquées en Chine. Le formaldéhyde est classé substance cancérogène avérée pour l’homme par le Centre international de recherche sur le Cancer.
Le RES souligne que la France métropolitaine se classe au 9ème rang mondial pour le nombre de cas de cancers, au 4ème rang mondial pour le cancer du sein et au 6ème rang mondial pour le cancer de la prostate, mais la Guadeloupe et la Martinique possèdent les taux les plus élevés au monde.
Si le rapport de Santé Publique France mentionne l’âge moyen de survenue des cancers (70 ans pour l’homme et 68 ans chez la femme), il ne mentionne pas que la France se place en 3ème position mondialement sur la survenue des cancers chez les moins de 59 ans pour les hommes, et en 5ème pour les femmes. Elle est également 2ème en ce qui concerne le cancer des seins chez les femmes de moins de 59 ans.
Les cancers sont en augmentation chez les jeunes, ainsi que d’autres maladies. L’évolution par tranches d’âge a été confirmée par les données de la CNAM pour les affections de longues durées (ALD). Entre 2003 et 2017, l’incidence des ALD a progressé de 50 % chez les moins de 60 ans.
Malgré cette évolution, les instances gouvernementales tendent à ignorer le facteur environnemental au sens large du terme. Un collectif citoyen alertait en 2021 sur le manque de prise en compte de ce facteur dans le plan Cancer du gouvernement pour la période 2021-2030. Pour eux, une politique de santé environnementale de prévention est plus que jamais nécessaire.
Pour aller plus loin : Cancer : le gouvernement ignore les risques liés à l’environnement dans sa stratégie de lutte 2021-2030
Source : https://lareleveetlapeste.fr/la-france-a-les-taux-de-cancers-parmi-les-plus-eleves-au-monde/
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