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Exportation aérienne de chevaux
vers le Japon :
Une absurdité de plus !
06/05/2021
Fin mars dernier, la presse britannique révélait le sort de milliers de chevaux français et canadiens exportés par avion vers le Japon pour satisfaire la demande croissante pour leur viande, mets très apprécié des consommateurs japonais.
La France, le second exportateur d’équidés vivants du japon
Alertée par cette révélation, la Fondation Brigitte Bardot a mené son enquête pour connaître les conditions dans lesquelles sont exportés ces pauvres animaux à l’autre bout du monde, ainsi que les perspectives de cette filière chevaline sans scrupules pour les prochaines années.
Face à une pénurie de viande chevaline, le Japon a identifié la France comme un potentiel fournisseur de chevaux vivants dès 2016, et en a fait, en quelques années, son second exportateur d’équidés vivants pour l’abattage (21%), après le Canada (71%).
La filière chevaline française, en difficulté depuis plus de 20 ans, en raison du déclin important de la consommation de viande de cheval par les consommateurs, a saisi cette « belle opportunité » commerciale pour les producteurs de chevaux français, voyant en cette augmentation de la demande japonaise un signe d’excellence de la production française…
Si à l’origine, la France et le Japon avaient convenu que la majeure partie des chevaux serait élevée et abattue en France, et leur viande congelée et exportée par avion, les plans ont changé en cours de route. Finalement, c’est un millier de chevaux qui sont exportés vivants chaque année de France vers le Pays du soleil levant, par avion. Une pratique qui ne semble choquer personne, tant les gains aveuglent ceux qui se vantent pourtant d’être les premiers à se soucier du bien-être de leurs animaux… Jusqu’où ira donc l’imagination des éleveurs et de leurs représentants pour gagner de l’argent sur le dos des animaux ?!
Des conditions de transport aérien des équidés encore mal régulées
Sentant le scandale poindre, les autorités ont cependant pris les devants : contrôles des moyens de transport, limitation des temps de trajet, supervision du chargement des chevaux, exigences en matière d’abreuvement et de climatisation à bord… S’il n’existe pas de règles très précises concernant le transport aérien des équidés, les chevaux français pourraient à première vue avoir l’air de voyager en première classe comparé aux bovins exportés chaque année vers le Moyen orient ou le Maghreb à bord de cargos vétustes. Il n’en reste pas moins que faire subir des transports aériens de 12h à des chevaux chargés à 4 par container sans séparateur pour assurer leur stabilité, dans des caisses en bois à usage unique, devant supporter les phases de décollage et d’atterrissage, le bruit du moteur, les variations de température et les éventuelles turbulences en vol, est de toute évidence inadapté et intolérable. De surcroit pour une espèce sensible et extrêmement sujette au stress.
UN BUSINESS JUTEUX
Malgré l’augmentation du prix des vols en raison de la crise sanitaire, les exportations de chevaux vers le Japon se poursuivent en 2021. Un business qui semble donc juteux.
Si le nombre de chevaux exportés par avion vers le Japon (environ 1000 par an actuellement) est sans commune mesure avec le nombre de bovins et d’ovins exportés par la France vers le Proche-Moyen Orient (plus de 150 000 par an), il n’est certainement pas question de taire cette infamie.
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La Fondation Brigitte Bardot dénonçait il y a quelques semaines les exportations de centaines de milliers d’animaux chaque année par voie maritime et routière hors de l’Union Européenne, les exposants à des souffrances inacceptables en raison de transports interminables et de conditions d’abattage d’une atroce cruauté. L’exportation de chevaux par avion vient ajouter une nouvelle absurdité à la liste des pratiques à combattre, que la FBB ne manquera pas de dénoncer auprès des autorités !
Quels que soient les animaux exportés, les longs transports auxquels ils sont soumis leur cause stress et souffrance et ne sont pas compatibles avec la bonne protection de leur bien-être. Pire, les conditions d’abattage dans les pays vers lesquels ils sont envoyés ne sont pas contrôlées et ne respectent pas les normes minimales imposées dans notre pays. La Fondation Brigitte Bardot milite pour la fin de l’abattage des chevaux et leur consommation (hippophagie), elle s’oppose formellement à l’exportation des bovins, ovins et autres animaux vivants et demande aux autorités françaises et européennes que le commerce d’animaux vivants soit au plus vite remplacé par le transport des viandes et carcasses par camions réfrigérés.
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