Choc au sommet :
pomme industrielle-coquelicots
Les Coquelicots alertent partout. Comme, par exemple, dans le Tarn, avec la bataille contre l'épandage de pesticides sur un verger de pommiers. Mangez des pommes... ou pas.
Les Coquelicots repoussent sans cesse, on n’en vient pas à bout, c’en est affreux. Anne, coquelicote du Tarn – des bises ! –, se bat avec des amis contre un verger industriel de 350 hectares dont le siège est à Lavaur. Mais il n’est que la partie émergée d’un empire de 1 200 hectares au total, dont le chiffre d’affaires atteint 110 millions d’euros. À ces hauteurs stratosphériques, faut que ça crache. Surtout des pommes, et depuis peu, diversification oblige, des kiwis jaunes.
Bon, l’affaire. Lundi 14 mars, des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) constatent trois choses. Un, un vent d’autan souffle, et il est fort. Deux, on épand des pesticides sur les pommiers. Trois, c’est rigoureusement interdit, pour la raison évidente que les poisons s’envolent et visent alors les riverains. La suite est si riante qu’on la raconte. Le dirlo du verger, un M. Crosnier, est placé en garde à vue et passe la nuit de lundi à mardi à la gendarmerie de Gaillac. D’où son extrême fureur. Dénonçant une mesure « éprouvante et humiliante », il ajoute : « Je suis stupéfait après cette garde à vue de 24 h et cette nuit en cellule. »
Sans grosse surprise, il nie, assure que le vent était très faible et précise même que l’on utilisait ce jour-là d’impeccables produits bio. L’année d’avant, le même excellent garçon avait empuanti le voisinage en faisant cramer des bottes de pailles pleines de gazole pour lutter contre le gel au pied des arbres. On est là assez loin de l’agribashing, cette invention de la FNSEA pour empêcher la critique du modèle agricole industriel.
Rappelons ce que ne dira pas M. Crosnier pour sa défense. En moyenne, une pomme industrielle reçoit 35 traitements de ce que ces gens appellent des « produits phytosanitaires ». Des fongicides, des herbicides, des insecticides, miam-miam. Encore ne parle-t-on pas des synergies inévitables qu’entraînent de tels cocktails. En se mélangeant, ces pesticides créent de nouvelles structures, souvent plus toxiques encore. Coquelicots, encore un effort. ●
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