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mardi 30 janvier 2024

Les orques du Marineland (Antibes) bientôt vendues au Japon ?


Les orques du Marineland 

bientôt vendues au Japon ? 


N’abandonnons pas 

Wikie, Inouk, et Keijo 

à leur triste sort

 


 

Dans une tribune, des ONG, défenseurs et défenseuses des animaux exigent que le Marineland d’Antibes et sa maison mère, Parques Reunidos, trouvent une solution éthique pour leurs orques : comme ils le méritent, ces animaux doivent désormais vivre leur vie libres, dans des sanctuaires marins et non dans du béton.

 

Il est mort comme il a vécu. Après avoir passé 12 ans emprisonné par le Marineland d’Antibes avec ses compagnons d’infortune, privé de tout semblant de vie naturelle, Moana est décédé en octobre dernier. Né au Marineland, il n’aura connu que la triste réalité de ses bassins de béton sans jamais faire l’expérience de l’océan.

À l’état sauvage, une orque peut vivre jusqu’à 60, voire 90 ans. Après toute une vie d’exploitation, Moana s'est vu refuser ne serait-ce qu'une minute de liberté et les trois orques restantes risquent de subir le même sort.

Un projet d'expédition vers le Japon

Alors que le Marineland planifierait selon certaines informations d’expédier ses orques vers un parc marin au Japon, où leur bien-être serait en grave danger, des ONG et personnalités appellent la direction du parc et le gouvernement français à la responsabilité en garantissant un meilleur avenir à ces trois individus sensibles qui n’ont connu que souffrance.

"Notre époque a changé, elle est celle d’un rapport nouveau à l’animal sauvage [...] il est désormais avant tout un être à préserver et à respecter dans son intégrité", déclarait Barbara Pompili le 29 novembre 2020, lors d’annonces historiques sur les progrès en matière de bien-être animal prévu en France, alors qu’elle était encore ministre de la Transition écologique.

Elle estimait entre 7 et 10 ans la période nécessaire pour faire fermer les delphinariums français (qui comptaient à l’époque 29 dauphins et 4 orques) et envisageait la création d’un sanctuaire marin pour accueillir les orques. "Il est temps que notre fascination ancestrale pour ces êtres sauvages ne se traduise plus par des situations où l’on favorise leur captivité par rapport à leur bien-être" exprimait la ministre.

Accessoires de divertissement, exploités à l'étranger

Cette prise de position gouvernementale répondait enfin au souhait de la majorité du public français et de nombreuses organisations de défense des animaux qui se battaient depuis des décennies pour la fermeture des delphinariums.

Mais, après moult passages à l’Assemblée et au Sénat, la loi finale découlant de ces annonces a été vidée de certains points essentiels du contenu initial, et au moment de sa promulgation, elle ne prévoyait plus de solution pour les animaux marins emprisonnés dans les parcs français.

En outre, elle ne contient plus l’interdiction immédiate (et logique) de la reproduction des espèces qu’il ne sera bientôt plus légal de détenir. Ainsi, Planète Sauvage a annoncé la naissance de deux dauphins en février 2023, et le parc tente de se donner une caution scientifique pour contourner la loi et continuer d’emprisonner des animaux. Un dauphin est né au parc Marineland le 23 décembre 2023, avant de décéder 48 heures plus tard.

Le parc Astérix a fermé son delphinarium et envoyé ses 7 dauphins (la huitième dauphine, Femke, trop malade pour être transportée, a été euthanasiée) à d’autres parcs européens en Espagne et en Suède. Pas de sanctuaires pour eux : ils continuent à être exploités à l’étranger, traités comme des accessoires de divertissement et contraints d'exécuter des tours idiots et contre nature.

Tragiquement, il se pourrait que ce même sort soit réservé aux trois orques survivantes du Marineland. Pour elles non plus, pas de sanctuaire à l’horizon, malgré l’annonce faite il y a trois ans. Bien que le parc n’ait pas encore fait d'annonce officielle, des informations issues de sources crédibles souhaitant rester anonymes laissent penser que les orques Wikie, Inouk et Keijo pourraient être envoyées dans un parc en Asie.

Des sanctuaires pour accueillir les animaux

Après avoir passé leurs vies à divertir le public pour enrichir ces parcs, ces animaux qui devaient être "respectés et préservés" seraient, si ce transfert était avéré, soumis à la détresse inutile d’un voyage stressant, perturbant et potentiellement terrifiant, pour se retrouver dans les mêmes (ou de pires) conditions, tenus captifs et exploités dans des parcs à l’étranger.

Ces êtres sensibles, sociaux et hautement intelligents méritent beaucoup mieux. Il est du devoir de nos élus de ne pas les abandonner à un sort misérable ! Ils doivent prendre leurs responsabilités et éviter que ces individus soient les tristes oubliés d’une loi mal ficelée qui n’est pas allée jusqu’au bout de leur engagement.

Nous, organisations, anciens et anciennes employées de Marineland, défenseurs et défenseuses des animaux, demandons que le gouvernement tienne ses promesses et que Parques Reunidos*, maison mère du Marineland (et ancien propriétaire du Miami Seaquarium, où était détenue Lolita), mette une partie de son chiffre d’affaire conséquent et obtenu en partie par l’exploitation de ces orques au service d’une solution éthique.

Ces animaux doivent être pris en charge dans des sanctuaires afin de garantir une fin de vie aussi naturelle et confortable que possible à ces individus qui ne peuvent être relâchés.

Les transférer à l’étranger, c’est relancer le cycle d’exploitation : non seulement ils continueront à être utilisés, mais ils seront probablement soumis à la reproduction et cette vie déplorable s’appliquera aux générations suivantes.

Nous demandons que cette exploitation que la population française rejette en bloc cesse. Nous demandons qu’une leçon vitale soit urgemment tirée du sort tragique de Moana et que tout soit fait pour en épargner Wikie, Inouk et Keijo. Nous demandons que le gouvernement tienne ses promesses et agisse concrètement pour ces êtres innocents et oubliés, qui sont exploités depuis bien trop longtemps.

 

Signataires :

Association Stéphane Lamart
C’est Assez !
Greenpeace France
Jane Goodall Institute France
La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA)
L214
Paris Animaux Zoopolis
PETA France
Sea Shepherd France
Tilikum Spirit


*PETA États-Unis, en tant qu’actionnaire de Parques Reunidos, fait pression sur l’entreprise pour qu’elle organise le transfert des orques vers des sanctuaires marins côtiers et que les parcs d’attraction qu’elle détient cessent d’exploiter des animaux.


Source : https://www.geo.fr/animaux/tribune-les-orques-du-marineland-bientot-vendues-au-japon-abandonnons-pas-wikie-inouk-et-keijo-a-leur-triste-sort-218416?fbclid=IwAR3W7fZGSMmr3LEVkLzZOQg4XNeIg1RWY-l_WbmJwtyZChCwOGYS27eBxXQ

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