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vendredi 24 septembre 2021

Zemmour partout (1/2) : quand BFMTV fait campagne pour sa campagne

 

Zemmour partout (1/2) : 

quand BFMTV 

fait campagne 

pour sa campagne

Samuel Gontier

Publié le 22/09/21

C’était il y a deux semaines. Après des jours et des jours de matraquage de BFMTV pour présenter Zemmour en candidat à la présidentielle, le CSA oblige à décompter le temps de parole de la tête de gondole de CNews, conduisant à son retrait de l’antenne. Une belle victoire pour BFMTV… qui n’en a pas moins redoublé d’efforts pour promouvoir le délinquant suprémaciste.

« Éric Zemmour plus que jamais en lice pour 2022 », assure Alain Marschall il y a deux semaines, alors que le CSA vient d’obliger à décompter le temps d’antenne de la tête de gondole de CNews. La veille, mon éminent collègue François Rousseaux m’expliquait que, si BFMTV lui consacre autant de temps d’antenne en le présentant comme quasi-candidat, c’est pour faire pression sur le régulateur et priver CNews de sa locomotive à audience… Une stratégie de pompier pyromane, me dis-je alors. Pourtant, l’annonce de la décision du CSA ne change rien : BFMTV continue de servir la soupe à l’admirateur de Pétain – pardon, au « polémiste » – et à l’extrême droite en général. Il me faut donc remplacer le mot « pompier » et constater que la chaîne de Fogiel est incendiaire pyromane

 


 

« Éric Zemmour attendait de savoir si son horizon judiciaire allait s’éclaircir, poursuit Alain Marschall ce jour-là. — Il vient d’être relaxé par la cour d’appel de Paris », annonce Olivier Truchot. Qui de plus qualifié pour en parler qu’Olivier Pardo, « l’avocat d’Éric Zemmour » ? Ce dernier se félicite de la relaxe avant que soit évoquée l’autre audience du jour, reportée en novembre, sur les mineurs isolés, « tous voleurs et violeurs ». Alain Marschall suggère un complot : « Ça veut dire qu’on essaie de faire taire votre client, on essaie de manœuvrer politiquement pour l’empêcher d’avancer ? » L’avocat dénonce la constitution de « quarante-huit parties civiles dont vingt-deux conseils départementaux. Qu’ont-ils à faire, les conseils départementaux, dans un procès contre Éric Zemmour qui parle des mineurs isolés, s’il ne s’agit pas d’une volonté politique ? Que je sache, ce ne sont pas des mineurs isolés. » Non, mais ce sont eux qui ont la responsabilité de la prise en charge des mineurs isolés, ce que Marschall et Truchot se gardent bien de rappeler.

Après l’avocat du multi-condamné pour provocation à la haine – pardon, du « polémiste » –, BFMTV équilibre le débat avec un autre invité. « Benjamin Cauchy est avec nous, l’ex-Gilet jaune, soutien d’Éric Zemmour. Ça y est, c’est une bonne nouvelle, la route est dégagée pour 2022 pour Éric Zemmour ?, insiste Olivier Truchot. — Oui, c’est un obstacle en moins sur un chemin potentiel à une candidature. » Le présentateur alerte : « Éric Zemmour a réagi sur Twitter. » Cela lui vaut illico l’affichage de son tweet plein écran. Comme le misogyne accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes – pardon, le « polémiste » – a souvent fustigé l’orientation politique des magistrats, Benjamin Cauchy se félicite : « Même des juges de gauche sont en train de le soutenir. »

 


Des juges de gauche ? On peut en douter, si l’on se fie à leurs arguments relayés par Laurent Neumann. « Si j’ai bien lu les attendus, on dit que les propos d’Éric Zemmour ne concernent pas une communauté tout entière, tous les musulmans. Donc quand il dit que “le voile et la djellaba sont les uniformes d’une armée d’occupation”, ça veut dire qu’il ne critique pas tous les musulmans mais uniquement ceux qui portent le voile et la djellaba… Ça fait quand même beaucoup de gens. » Qui devraient porter des habits aussi chrétiens que des prénoms. « Alors qu’en première instance les juges ont considéré que c’était une exhortation à la haine », rappelle l’éditorialiste. Olivier Truchot espère : « Peut-être qu’il faudrait réfléchir sur ces lois, c’est ce qu’il tente de faire. » Bonne idée : faisons confiance à Zemmour pour réfléchir à des lois qu’il juge « liberticides ».

Entre les interventions des soutiens au suprémaciste blanc – pardon, au « polémiste » –, BFMTV se souvient qu’elle est la chaîne officielle de la Macronie (laquelle a tout intérêt à la promotion de l’extrême droite, mais c’est un hasard). Voici « Manuel Valls face à Alain Duhamel pour reparler de cet hommage à Jean-Paul Belmondo » qui s’est tenu l’après-midi. Le présentateur demande : « Peut-il y avoir pour le président de la République un quelconque effet bénéfique politique positif ? – L’effet ne peut être que positif », répond Alain Duhamel. Sa cote de popularité va crever le plafond. « Emmanuel Macron n’est pas un très grand orateur mais il prononce de très bons discours. » Parce qu’il est doté d’une suprême intelligence. « Quand il s’agit d’oraison funèbre, c’est quelque chose qu’il sent très bien avec des mots dont on voit que beaucoup sont vraiment ses mots à lui. » Les mots d’un génie. « Et là il a trouvé un bon ton. » Sans parler de sa voix envoûtante.

 


Manuel Valls s’oppose vigoureusement à Alain Duhamel : « Emmanuel Macron prononce de beaux discours. » À côté, Malraux est un nabot. « Ce qu’on retiendra, c’est cette belle synthèse entre les Invalides, Napoléon, la Légion d’honneur, avec le cinéma, le showbiz. » Il a joué dans quels films, Napoléon ? « Moi, j’ai été ému. Ça dit beaucoup de nous, de ce que nous sommes, nous, les Français. » Les Blancs, les White, les Blancos. « On reproche à Emmanuel Macron d’être trop distant ou trop supérieur, reprend Alain Duhamel. Là, il a très bien su au contraire trouver les bons mots correspondant au climat de la personnalité. » Il est redevenu l’ami préféré des Français.

Manuel Valls s’émeut : « Je me rappelle, j’étais ministre de l’Intérieur, il était venu peu de temps après l’AVC qui l’avait frappé… » Peu de temps après ? Valls a été nommé ministre de l’Intérieur en 2012, Belmondo a fait son AVC en 2001. « … pour la remise du Prix du roman policier à la Préfecture de police, il était très aimé par les flics. » Une preuve de son talent. « Ce qui est beau dans cette famille Belmondo, le père était un grand sculpteur, lui un immense acteur, le fils un grand sportif, y avait ses petits-enfants… Y avait eu une exposition d’ailleurs à l’Orangerie où on avait mis des portraits d’hommes célèbres, j’avais la chance d’avoir le portrait que m’avait fait mon père. » Mégalomane, en plus d’être mythomane.

 


 Alain Marschall enchaîne : « Certains recherchent une figure nationale, à retrouver une idée de la nation… » Avec Belmondo ? « … C’est notre prochain sujet avec Éric Zemmour… » Ça faisait au moins dix minutes qu’on n’en avait pas parlé. « Éric Zemmour dont vous entendez beaucoup parler, vous allez encore en entendre parler… » Je n’en ai jamais assez. « … Avec notamment son livre et puis un entretien au Figaro. Benjamin Duhamel, vous avez réussi à vous procurer les bonnes feuilles [sic] du livre d’Éric Zemmour. » Bel exploit. En réalité, le neveu d’Alain a seulement réussi à se procurer Le Figaro magazine, qui publie lesdites « bonnes feuilles ».

 


 

Benjamin Duhamel relaie fidèlement les écrits du masculiniste – pardon, du « polémiste ». « Ça commence par un clin d’œil du fils d’Éric Zemmour à Éric Zemmour qui peut éclairer sur ses ambitions. » Extrait : « Un jour, je me félicitais du regain dans le débat public des thèses assimilationnistes, celui-ci me rétorqua : “Le diagnostic, tu l’as fait depuis longtemps, maintenant il faut agir.” — Poussé par son propre fils !, s’ébaubit Olivier Truchot. — Exactement, confirme Benjamin Duhamel. On dit que la vérité sort toujours de la bouche des enfants… » Ou de la plume d’Éric Zemmour, ça revient au même. « … Donc c’est une sorte de signe subliminal qui veut dire que la décision d’Éric Zemmour est quasiment prise. » Il est subliminalement candidat.

« On voit aussi que les marottes d’Éric Zemmour sont toujours là, poursuit Benjamin Duhamel. Voilà ce qu’il dit sur la Seine-Saint-Denis, je ne sais pas si on le verra à l’écran… » Mais si, pas de souci, toutes ses saillies racistes – pardon, ses « marottes » – sont affichées en majesté. En l’occurrence : « La Seine-Saint-Denis est l’emblème de ce grand remplacement, la plupart des cafés sont réservés aux hommes par une loi non écrite. Ces enclaves étrangères vivent sous le règne d’Allah et des caïds de la drogue… » Benjamin Duhamel analyse : « Donc là on voit bien ce qu’Éric Zemmour dit sur la Seine-Saint-Denis. » Donc là on évite de préciser que ce sont des fantasmes. « Il formule aussi des propositions sur l’immigration : “Il faut tout faire pour éloigner ces envahisseurs prédateurs loin de nous.” » Ah oui, la « remigration », une proposition de crime contre l’humanité comme une autre.

 


Pour en discuter, BFMTV accueille « un jeune militant porte-parole de Génération Z. Vous êtes à fond derrière Zemmour ». Malgré son prénom affreusement polonais, Stanislas Rigault se félicite : « Les signaux pour nous sont extrêmement bons. On espère qu’il prenne sa décision rapidement. » Face à lui, David Guiraud, de LFI, accuse Zemmour de célébrer Pétain, évoque ses condamnations, contestées par Stanislas Rigault. Olivier Truchot intervient : « On va pas faire le parcours judiciaire d’Éric Zemmour… » Le fait même de les évoquer serait malséant. « Benjamin Duhamel continue de dévoiler les bonnes feuilles, on est là pour ça, on est là pour parler du livre. » Pour en faire la promo, un point c’est tout.

 


« Hier, le CSA a décidé de décompter le temps de parole d’Éric Zemmour, rappelle Alain Marschall. Ça a provoqué la colère d’une ancienne membre du CSA, qui est avec nous. Bonsoir Françoise Laborde. — Le CSA est en train de torturer la loi. Le système est tellement tordu que le fait de décompter le temps de parole d’Éric Zemmour va pénaliser les autres partis d’opposition. » Argument également invoqué par Christine Kelly, venue pleurnicher chez Cyril Hanouna, et démonté par Pierre Lefébure et Claire Sécail dans cette excellente analyse de la défense de Zemmour dans Touche pas à mon poste. À nouveau, Alain Marschall suggère un complot : « Est-ce qu’il y a une pression politique sur le CSA ? — Ben évidemment. — Elle vient d’où, la pression ? — Cherchez, vous allez trouver… Du pouvoir, c’est simple. » Olivier Truchot réclame « une dernière réaction du porte-parole de Génération Z, on veut empêcher votre champion de parler ? — Si le CSA veut compter son temps de parole, que le service public l’invite sur ses chaînes. » Pas de problème, Laurent Ruquier le reçoit pendant une heure le samedi suivant sur France 2. Olivier Truchot conclut en toute impartialité : « C’est pas au CSA de dicter l’agenda politique d’Éric Zemmour s’il en a un. » Nan mais.

 


 « La suite de l’actualité, annonce Alain Marschall, elle est passée au crible par Yves Calvi. — Étrange journée qui nous conduit à passer de l’hommage à Belmondo au projet d’Éric Zemmour. » Ça va nous changer. « Nous allons en parler en deux temps avec notre éclairage d’actualité puis avec le philosophe Michel Onfray. » Ouf ! Enfin, un homme de gauche est invité à déconstruire la parole de Zemmour. Mais d’abord, « notre éclairage d’actualité »… qui consiste à répéter les extraits du livre à l’intention des durs de la bonne feuille. Benjamin Duhamel : « On se demandait quelle allait être la saveur de ce livre. » Goût de chiotte ou de vomi ? C’est reparti pour les citations édifiantes : « On a ce conseil du fils d’Éric Zemmour à son père, on dit toujours que la vérité sort de la bouche des enfants… » Réaction d’Yves Calvi : « C’est le début d’un éventuel engagement, y a une charge affective. » J’en suis tout attendri.

 


 Yves Calvi résume : « Ça reste un livre de polémiste au sens premier du terme. » Ah oui, le « polémiste ». Benjamin Duhamel cite à nouveau le scoop de la conversation téléphonique avec Emmanuel Macron. « Pour la première fois, Éric Zemmour raconte les coulisses de cet appel où on se rend compte qu’ils vont parler d’immigration. Regardez ce qu’ils disent. On voit l’opposition entre les deux hommes qui commencent une joute, peut-être qu’on aura l’occasion de voir une opposition comme celle-là pendant le débat présidentiel. » Ne désespérons pas, Zemmour peut très bien se hisser au second tour de la présidentielle.

 


Yves Calvi accueille « Carl Meeus, rédacteur en chef adjoint du Figaro Magazine » malgré son prénom affreusement germanique. « On rappelle qu’Éric Zemmour a quitté Le Figaro, ce qui rend les choses un peu plus simples pour aborder tout ça. » Plus besoin de défendre un membre de sa propre rédaction. « Ce livre, c’est le premier étage d’une fusée, estime l’invité. L’idée, c’est d’être mis en orbite présidentielle, donc ce livre c’est un peu le kérosène, les boosters… » Ah non, les boosters, ils sont extérieurs au premier étage. Si le premier étage c’est le livre, les boosters, ce sont Le Figaro Magazine et BFMTV. « Si c’est un énorme succès de librairie, ça va le conforter dans l’idée que les Français l’attendent. La question, c’est : est-ce que les lecteurs font les électeurs ? C’est à lui de transformer ça. » Puisqu’il souffre d’un désintérêt total de la part des médias.

 


Carl Meeus admire : « Il se compare à Victor Hugo. » S’abaisser au niveau de l’auteur de La Légende des siècles, c’est courageux. « Il a des comparaisons assez flatteuses pour lui donc c’est très bien… » Ça confirme son statut de génie littéraire. « … Notamment avec Choses vues, de Victor Hugo, et d’ailleurs ce livre aurait pu s’appeler Choses tues parce qu’Éric Zemmour révèle des choses que les politiques ne disent pas. » Mais que Victor Hugo aurait eu le courage de dire.

Pour conjurer l’objectivité journalistique de Carl Meeus, Yves Calvi accueille « Antoine Diers, vous êtes porte-parole de l’association Les Amis d’Éric Zemmour ». Ça va changer du porte-parole de Génération Z. « J’avais pas eu la chance d’entendre les bonnes feuilles, ça a l’air super intéressant, avoue à ma grande surprise Antoine Diers. On retrouve la franchise, le courage d’Éric Zemmour. » Ses incontestables affabulations. Le supporteur du falsificateur de l’histoire – pardon, du « polémiste » – condamne la décision du CSA avec l’argument seriné sur tous les plateaux, de CNews en passant par celui d’Hanouna : « Y a des chroniqueurs et des journalistes de gauche sur le service public qui défendent des idées politiques. » Dominique Seux, Léa Salamé, Alain Finkielkraut, etc. Yves Calvi tient à rassurer son invité : « On n’est pas du tout là pour le censurer ou l’empêcher de s’exprimer. » Ni pour le valoriser à longueur de journée.

 


 « On retrouve Philippe Juvin depuis les journées parlementaires LR, enchaîne Yves Calvi. J’ose pas vous demander si le nom de Zemmour est dans tous les esprits. » Tous les moyens sont bons, y compris la prétérition, pour ne pas censurer le « trublion ». « Vous êtes candidat à la primaire LR. Si elle a lieu, pensez-vous qu’il faut s’emparer d’un certain nombre de ses thèmes ? La sécurité, l’immigration ? — Ses thèmes, oui, évidemment. Il y a un très grand désordre en France. Y a des quartiers entiers où on ne peut pas aller. » La Seine-Saint-Denis. « Et il y a un droit d’asile qui est dévoyé. » Auquel il faut renoncer – qu’attend-on pour supprimer du préambule de la Constitution l’insupportable Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen ?

 


« Qu’est-ce qui pourrait empêcher Éric Zemmour d’être candidat ?, s’inquiète Yves Calvi. —Que son livre fasse un flop, répond Carl Meeus. Mais ça, on n’y croit pas beaucoup… » À défaut d’y croire, on peut jubiler en apprenant, dimanche dernier, que le livre de Mona Chollet, Réinventer l’amour, dépasse celui de Zemmour dans le classement des ventes. Un misogyne aigri surpassé par une féministe érudite, quel réconfort ! « … Sinon, que les politiques se rebiffent. » En reprenant fidèlement ses thèses. « Moi, je suis adhérent Les Républicains, revendique Antoine Diers. J’étais le week-end dernier à l’événement de rentrée des jeunes LR, ils viennent me voir et me dire : “Éric Zemmour, nous, on a grandi avec lui, c’est lui qui nous a permis de penser la politique.” » Ça fait plaisir de savoir que les efforts de Ruquier, CNews, RTL, LCI et BFMTV ont permis aux jeunes de « penser » la politique.

« Merci beaucoup, salue Yves Calvi. Les extraits de son livre à lire dans Le Figaro Magazine de ce week-end. » Et sur l’écran de BFMTV toute la journée. C’est l’heure de recevoir « l’invité de notre émission, Michel Onfray » pour l’interroger, quelle excentricité, sur un autre penseur nommé Zemmour. « Vous l’avez trouvé trop à droite à une époque. Aujourd’hui, où le situez-vous ? — Je lui ai dit récemment : “Il faut que tu muscles ton bras gauche.” » Michel Onfray ne doute de rien, il pourrait demander à un unijambiste de sauter à pieds joints. « La ligne de partage, c’est droite-gauche. Il est de droite, je ne suis pas de droite, je suis de gauche. » Ça fait chaud au cœur. « Mais nous sommes tous les deux souverainistes. Le Éric Zemmour qui constate, je souscris. » En véritable homme de gauche, Michel Onfray convient que la France est menacée de disparition par le grand remplacement et d’amollissement par le lobby LGBT. « Le second Éric Zemmour, qui propose, je ne suis pas vraiment d’accord. Cette idée de renvoyer des étrangers chez eux parce qu’ils sont musulmans, ça n’a aucun sens. » Il suffit de les mettre en prison puisque ce sont tous des voleurs.

 


Fidèle à ses convictions d’homme de gauche, Michel Onfray pourfend rituellement « un gauchisme culturel qui fait que dans la presse, dans l’édition, à l’école, à l’université, il y a une espèce de domination du gauchisme culturel ». CQFD. Yves Calvi pose une question tout en subtilité : « Qui sont les criminels de la pensée aujourd’hui ? – La presse de gauche, ce que j’appelle la fachosphère de gauche. » Pas de doute, le philosophe est expert en latéralisation.

« Avant de nous séparer, propose Yves Calvi, j’aimerais qu’on écoute le professeur Raoult qui s’est confié à Bruce Toussaint. » Décidément, BFMTV se spécialise dans la sommité intellectuelle. « Il est épuisant quand il donne des leçons à tout le monde, il est touchant quand il est fragilisé, s’apitoie Yves Calvi. Est-ce que vous pensez que le professeur Raoult incarne quelque chose aujourd'hui dans le pays ? — Oui, bien sûr, répond Michel Onfray. Il fait de l’épistémologie, de la philosophie des sciences. Comment construit-on de la vérité ? Il est très au point là-dessus. Il est un intellectuel de la recherche. » Le lendemain, au cours de l’entretien d’une heure complaisamment animé par Bruce Toussaint, l’intellectuel très au point révèle l’infaillible méthode avec laquelle il construit de la vérité : « Vous ne vous rendez pas compte de ce que les gens m’aiment. » Voilà une épistémologie comme aime à la pratiquer Zemmour.

 


Post-scritpum : Comme je me suis laissé ensevelir sous l’incommensurable déluge zemmourien perpétué depuis des semaines, la présente chronique s’attarde sur des faits déjà anciens (presque deux semaines). Le prochain épisode tentera de combler le retard accumulé… Une mission quasi impossible, à voir le rythme imposé par BFMTV et consorts.

 



 


 

 

Source : https://www.telerama.fr/ecrans/zemmour-partout-12-quand-bfmtv-fait-campagne-pour-sa-campagne-6976441.php?xtor=EPR-164

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