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jeudi 23 septembre 2021

« D’ici 10 ans, la moitié des agriculteurs seront partis à la retraite : la reprise de terres est un impératif historique »

« D’ici 10 ans, 

la moitié des agriculteurs 

seront partis à la retraite : 

la reprise de terres 

est un impératif historique »

 
 
"C'est l'occasion ou jamais d'arracher ces terres à l'agro-industrie et de construire un mouvement qui articule installations paysannes, occupations de terres et expériences d'auto-organisation communautaire pour la subsistance."

 


 14 septembre 2021 - La Relève et La Peste

 

Face à la bétonisation des terres agricoles, à leur intoxication par les pesticides et à l’accaparement des communs par les puissants leaders de l’agro-industrie, le mouvement des Soulèvements de la Terre se dresse et dit non !  Nous relayons ici leur tribune dans laquelle ils et elles détaillent les raisons de leur combat avec un impératif majeur : la réhabilitation d’une classe paysanne indispensable face aux enjeux écologiques et sociaux, et à l’objectif d’autonomie alimentaire des territoires.

Un soulèvement face à la catastrophe

À mesure que s’accélère la dégradation des conditions de vie sur terre, nous sommes de plus en plus nombreux.ses à se sentir tenaillé.e.s par la confusion, la colère et l’absence d’horizon. Qu’attendre d’une énième COP ou d’un catalogue printanier de promesses électorales ?

Seul un basculement radical – un soulèvement – pourrait permettre d’enrayer le réchauffement climatique et la 6ème extinction massive des espèces déjà en cours. Au fond, nous le savons, il ne nous reste aujourd’hui plus d’autre voie que de mettre toutes nos forces dans la bataille pour enrayer le désastre en cours, et abattre le système économique dévorant qui l’engendre.

Les « Soulèvements de la Terre », c’est la tentative de construire un réseau de luttes locales tout en impulsant un mouvement de résistance et de redistribution foncière à plus large échelle. C’est la volonté d’établir un véritable rapport de force en vue d’arracher la terre au ravage industriel et marchand. Ce printemps, nous nous sommes lancé.e.s dans une première série d’actions aux quatre coins d’un pays encore à demi confiné.

Nous avons occupé et cultivé des terres, et bloqué les infrastructures qui les menaçaient dans les montagnes de Haute-Loire ou le bocage de Loire-Atlantique, sur des zones fertiles en périphérie de Rennes ou de Besançon.

 

Lire aussi : Besançon : la Vigie des Vaîtes lutte pour sauver 34 hectares de terres fertiles et des espèces protégées

 

Nous avons exploré la possibilité de s’organiser nationalement pour paralyser et désarmer des sites industriels stratégiques lors du blocage simultané de 4 centrales à béton d’Île-de-France.

Soudé.e.s par cette aventure, nous appelons aujourd’hui à une 2ème saison : le 22 et 23 septembre autour de Niort pour contrer les chantiers de méga-bassines, le 9 et 10 octobre lors d’une marche pour les terres fertiles d’Île-de-France, au cours des mois qui suivront afin d’empêcher des accaparements fonciers et reprendre des terres, puis le 5 mars à Lyon pour assiéger Bayer-Monsanto.

 

Lire aussi : Haute-Loire : un million de graines semées pour s’opposer à une route menaçant 140 ha de terres agricoles et forestières

 

En route vers la saison 2

Après une première convergence de forces contre la bétonisation, cette seconde saison des Soulèvements de la Terre aura pour cible majeure l’accaparement et l’intoxication des terres par le système agro-industriel.

Ce système est un vaste complexe composé de multiples acteurs : des groupes industriels plus puissants que les États, Bayer-Monsanto et ses manipulations sur le vivant en tête ; des politiques public-privé qui privatisent l’accès à nos ressources vitales, telles que l’eau avec les projets de « méga-bassines » ; ou encore des sociétés agricoles à visée hégémonique qui s’approprient des quantités considérables de terres.

Mais aussi étendu que soit ce système, nous pouvons le combattre en de multiples points. Il repose sur une course effrénée à l’agrandissement des exploitations agricoles et à l’augmentation des rendements, au mépris de l’environnement, de la qualité de la nourriture et des conditions de travail.

En 2013, 3,1 % des exploitations concentraient à elles seules la moitié des terres agricoles de l’Union Européenne.

Il a également conduit à la quasi disparition de la classe paysanne, comme de pans entiers de la biodiversité, et génère des profits colossaux pour les multinationales productrices de pesticides et engrais chimiques, tandis que les exploitant.e.s peinent à se tirer un revenu et s’endettent à en crever.

Lire aussi : Annuler les dettes des agriculteurs est indispensable pour permettre un changement de modèle alimentaire

Cette agriculture extractiviste requiert un recours croissant à la mécanisation, à l’automatisation et à la chimie. Elle empoisonne massivement les biens communs que sont la terre et l’eau. Elle tue les oiseaux, les rongeurs, les insectes et les humains. C’est une catastrophe pour le climat, la biodiversité et la santé.

 

Lire aussi : Néonicotinoïdes : la LPO attaque en justice les industriels de l’agrochimie pour le déclin des oiseaux des champs

 

Malgré tout, les gouvernements successifs continuent, complices, de porter ce modèle avec la FNSEA, structure tentaculaire pilotée par les patrons de l’agro-business. Le renouveau d’une paysannerie à la fois viable et soucieuse du vivant est bridé, bien qu’une partie de plus en plus large de la population en soutienne clairement les principes.

D’ici dix ans, la moitié des exploitant.e.s agricoles actuel.le.s seront parti.e.s à la retraite.

C’est l’occasion ou jamais d’arracher ces terres à l’agro-industrie et de construire un mouvement qui articule installations paysannes, occupations de terres et expériences d’auto-organisation communautaire pour la subsistance.

La reprise de terres est un impératif historique. Elle ne peut advenir qu’avec une lutte active et résolue pour le démantèlement des incarnations les plus nocives du complexe agro-industriel.

Voici les différents grands temps d’action prévus par le mouvement :

Acte 1 – 22 septembre : Manif-action contre les « méga-bassines », Niort, 12h, place de la Brèche.

Le 22 septembre n’est qu’une première étape. Dans les mois qui viennent nous continuerons de batailler aux côtés des collectifs « Bassines, non merci ! » pour obtenir l’arrêt immédiat des travaux et l’abandon définitif du projet. Il ne s’agit pas simplement de défendre le marais poitevin, mais d’empêcher également que le modèle de « méga-bassine » ne s’exporte partout ailleurs.

Acte 2 – 9-10 Octobre : Marches sur Paris pour les terres fertiles d’Île-de-France et contre la bétonisation.

Ces marches ont pour but d’exiger un moratoire immédiat sur l’artificialisation des terres en Île-de-France. Depuis les champs de Gonesse, Val Bréon, Thoiry, la zad du plateau fertile de Saclay ou encore les jardins populaires d’Aubervilliers, des habitant.e.s luttent pour la défense et la réappropriation collective des terres menacées. A la veille des JO de Paris qui vont faire couler à flot le béton et au lendemain de l’expulsion des Jardins À Défendre d’Aubervilliers, alors que 2000 ha de surfaces agricoles disparaissent chaque année en Île-de-France, iels ont besoin de tout notre soutien.

Acte 3 – Tout au long de la saison : battre la campagne contre l’accaparement          

Nous souhaitons engager un travail de fond sur l’accaparement des terres par l’agro-industrie, avec pour but de lancer diverses enquêtes, mobilisations et initiatives d’éducation populaire pour lutter localement contre l’agrandissement démesuré des fermes.        

Acte 4 –  5 mars 2022 : Assiéger Bayer-Monsanto, Lyon

 

Source : https://lareleveetlapeste.fr/dici-10-ans-la-moitie-des-agriculteurs-seront-partis-a-la-retraite-la-reprise-de-terres-est-un-imperatif-historique/?fbclid=IwAR0UqLwiU9PH7LfjkJfpNfGbDaTQ5SCoefxAlUZ5sLo_08PMrlBe2IuaGY

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