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mardi 3 décembre 2024

Pétition : Nous voulons des paysans + Non, l’écologie n’est pas une entrave à l’agriculture »


Pétition :  

Nous voulons des paysans 


https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/nousvoulonsdespaysans-7157.html


Au discours de haine contre les écolos développé ici ou là nous proposons de répondre par la fermeté : l'éco-éreintage c'est se tromper de cible et par la main tendue : nous voulons des paysans


 Nous avons tant besoin de paysans

Officiellement, ils ne sont plus que 430.000, alors qu’ils étaient encore 7,4 millions en 1946. Beaucoup seront partis à la retraite sous trois ans, et ne seront pas remplacés. Seront-ils demain moins de 150 000, rescapés au milieu d’un désert de machines et de détresse? Sur une planète dévastée par la crise climatique, la mort des oiseaux et des insectes, qui nourrira le monde?

Nous avons tous cru que le glorieux travail de la terre pouvait être remplacé par le pétrole, les engins et la chimie. Nous, paysans et non-paysans. Cette vision nous a conduits dans une impasse. Un système absurde, celui de l’agriculture industrielle, nous prive de tout avenir commun. Des paysans endettés se suicident, les sols meurent, des maladies chroniques surgissent, la société se détourne de produits qu’elle ne veut plus manger.


Il faut donc changer


Nous voulons de grandes retrouvailles entre les paysans et tous ceux qui ont oublié leur passé. Nous voulons que l’immense énergie mise au service de l’industrialisation des campagnes serve aujourd’hui à reconstruire ce pays autour d’un seul mot, celui d’espoir. La France manque de millions de paysans heureux, fiers de nourrir la société tout en retrouvant l’harmonie avec la nature.
Seule leur présence permettra de faire face ensemble au grand défi climatique et à l’effacement de la biodiversité. Au passage, des milliers de petites villes et de villages ne seraient plus les oubliés des services publics, des transports, et de l’avenir. Il s’agirait aussi d’une révolution calme, bénéfique à l’équilibre spatial et psychique de tous.

Et c’est pourquoi nous voulons un plan de sortie de l’agriculture industrielle en dix ans. Il impose des investissements publics massifs, que nous estimons à 200 milliards d’euros au total, soit vingt milliards par an. La crise du coronavirus montre qu’on peut mobiliser des budgets colossaux pour des causes bien moindre. Dans ce temps si bref, ce plan permettra à tous les paysans de le rester, et d’évoluer dans la direction souhaitée par la société. Mais il aidera aussi à installer un million de jeunes et moins jeunes, qui deviendront paysans en accédant à une terre que la spéculation foncière leur refuse.

Ce nouveau contrat social doit permettre de produire des aliments de qualité pour tous, sans pesticides, et de les vendre dans des circuits rémunérateurs et stables. L’objectif est fou, mais il est surtout réaliste. Ce qui serait fou, c’est de continuer sur la voie de la destruction des écosystèmes. De sacrifier la santé publique. D’ignorer les signaux qu’une planète exténuée nous envoie chaque jour. Il est temps de se lever et d’annoncer ce que nous voulons vraiment.

Car il y a un chemin, et nous allons le parcourir. Ensemble.
https://nousvoulonsdescoquelicots.org/2020/09/10/nous-voulons-des-paysans-3/  

La présidente de la commission du développement durable à l’Assemblée est à l’initiative d’une mission d’information sur le Zéro artificialisation nette
https://www.letelegramme.fr/france/artificialisation-des-sols-le-combat-se-prepare-a-lassemblee-6701724.php  

Ces maires qui combattent les pesticides
https://nousvoulonsdescoquelicots.org/2020/10/20/ces-maires-qui-combattent-les-pesticides/  

M. Barnier, Mme Genevard : le budget 2025 doit soutenir les paysan·nes qui relèvent les défis environnementaux et climatiques
https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=14806  

Texte de la pétition

Nous voulons des paysans heureux, fiers de nourrir la société tout en retrouvant l’harmonie avec la nature. Nous voulons un plan de sortie de l’agriculture industrielle en dix ans. Un nouveau contrat social doit permettre de produire des aliments de qualité pour tous, sans pesticides, et de les vendre dans des circuits rémunérateurs et stables.
Nous voulons que les commentaires de cette pétition soient le lieu pour recenser les initiatives positives appelant citoyennes et citoyens à proclamer : nous voulons des paysans heureux.

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  Non, 

l’écologie n’est pas une entrave 

à l’agriculture »


« L’ennemi des agriculteurs n’est pas l’écologie » affirme ce texte cosigné par plusieurs associations de défense de l’environnement (dont Greenpeace, France Nature environnement…). Il soutient que « l’affaiblissement des normes environnementales n’est pas une réponse » aux difficultés du monde agricole et ne sert qu’aux profits de « ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change. »

Quelques mois après leurs mobilisations historiques en France et en Europe, les agriculteurs et agricultrices ont décidé de retourner sur les routes avec leurs tracteurs. En effet, depuis janvier dernier, les gouvernements successifs n’ont apporté aucune réponse structurelle aux difficultés économiques, sociales et climatiques rencontrées par la profession. Nous partageons la colère.

Au cours de l’été 2024, les éleveurs, les céréaliers, les maraîchers, les apiculteurs et les vignerons ont été touchés de plein fouet par le dérèglement climatique : épizooties, sécheresses, pluies excessives, inondations. 

L’agriculture est dépendante du climat, de la qualité des sols et de l’eau. 

Nos organisations sont inquiètes : sans réelle prise en compte des enjeux climatiques et environnementaux, ces catastrophes, qui ont des impacts dramatiques sur l’activité des agriculteurs, vont se multiplier.
Les conclusions du GIEC sont sans appel : entre 8 et 30 % des terres agricoles actuelles deviendront incultivables d’ici 2100.
Il est urgent de protéger l’agriculture.
Les discours du gouvernement, des dirigeants FNSEA/JA, de la CR, et des entreprises agro-alimentaires qui présentant les “normes environnementales” comme responsables des difficultés du monde agricole portent atteinte aux conditions de vie et de travail des agriculteurs et, par ricochet, à notre sécurité alimentaire et à notre santé.
Cet acharnement contre les “normes environnementales” empêche de s’attaquer aux vraies “entraves à l’agriculture” : les problèmes de revenus, la concurrence déloyale, le partage de la valeur et la résilience.

Passer à un modèle plus résilient

Soyons clairs, l’ennemi des agriculteurs n’est pas l’écologie. L’affaiblissement des normes environnementales n’est pas une solution aux problèmes de revenus des agriculteurs les plus en difficulté. Toute réponse politique qui ne viserait qu’à détricoter les règles environnementales ne serait finalement qu’un affront de plus au monde agricole, qui est dépendant des écosystèmes pour produire.

Nos organisations dénoncent la stratégie des gouvernements successifs, dont les choix politiques satisfont les intérêts de court terme de l’agro-industrie et de la grande distribution, tout en feignant l’impuissance face à l’injuste répartition de la valeur produite par les agriculteurs, et ce, à leur détriment.

La signature d’accords de libre-échange (UE-Mercosur, CETA) ne serait qu’un cadeau de plus pour l’industrie agro-alimentaire, au détriment des agriculteurs et de la planète.

Nous devons passer d’un modèle agricole qui mène à la disparition des agriculteurs et se construit trop souvent contre la nature à un modèle agricole plus résilient qui concilie viabilité économique, protection du climat et de la biodiversité et justice sociale. Cela passe par des revenus justes et stables pour les agriculteurs, un encadrement des marges de la grande distribution et des industriels, un soutien à la réduction de la dépendance aux intrants chimiques, à l’installation et au maintien d’une agriculture biologique forte, et par une répartition des subventions publiques plus équitable, orientée vers des pratiques agro-écologiques.

Ne nous laissons plus enfermer dans une opposition mortifère et construisons ensemble un système agricole qui assure des conditions et des revenus dignes pour les agriculteurs et les agricultrices, et protège notre planète tout en garantissant le droit à une alimentation saine.

Texte cosigné par Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France ; Antoine Gatet, président de France Nature Environnement ; Marie Cohuet et Laura Thiéblemont, présidentes des Amis de la Terre France ; Stéphanie Clément-Grandcourt, directrice générale de la Fondation pour la Nature et l’Homme.

Alain UGUEN
29/11/2024 - 08:46:59

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