Pétition :
Nous voulons des paysans
https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/nousvoulonsdespaysans-7157.html
Au discours de haine contre les écolos développé ici ou là nous proposons de répondre par la fermeté : l'éco-éreintage c'est se tromper de cible et par la main tendue : nous voulons des paysans
Nous avons tant besoin de paysans
Officiellement, ils ne sont plus que 430.000, alors qu’ils étaient
encore 7,4 millions en 1946. Beaucoup seront partis à la retraite sous
trois ans, et ne seront pas remplacés. Seront-ils demain moins de 150
000, rescapés au milieu d’un désert de machines et de détresse? Sur une
planète dévastée par la crise climatique, la mort des oiseaux et des
insectes, qui nourrira le monde?
Nous avons tous cru que le glorieux travail de la terre pouvait être
remplacé par le pétrole, les engins et la chimie. Nous, paysans et
non-paysans. Cette vision nous a conduits dans une impasse. Un système
absurde, celui de l’agriculture industrielle, nous prive de tout avenir
commun. Des paysans endettés se suicident, les sols meurent, des
maladies chroniques surgissent, la société se détourne de produits
qu’elle ne veut plus manger.
Il faut donc changer
Nous voulons de grandes retrouvailles entre les paysans et tous ceux
qui ont oublié leur passé. Nous voulons que l’immense énergie mise au
service de l’industrialisation des campagnes serve aujourd’hui à
reconstruire ce pays autour d’un seul mot, celui d’espoir. La France
manque de millions de paysans heureux, fiers de nourrir la société tout
en retrouvant l’harmonie avec la nature.
Seule leur présence permettra de faire face ensemble au grand défi
climatique et à l’effacement de la biodiversité. Au passage, des
milliers de petites villes et de villages ne seraient plus les oubliés
des services publics, des transports, et de l’avenir. Il s’agirait aussi
d’une révolution calme, bénéfique à l’équilibre spatial et psychique de
tous.
Et c’est pourquoi nous voulons un plan de sortie de l’agriculture
industrielle en dix ans. Il impose des investissements publics massifs,
que nous estimons à 200 milliards d’euros au total, soit vingt milliards
par an. La crise du coronavirus montre qu’on peut mobiliser des budgets
colossaux pour des causes bien moindre. Dans ce temps si bref, ce plan
permettra à tous les paysans de le rester, et d’évoluer dans la
direction souhaitée par la société. Mais il aidera aussi à installer un
million de jeunes et moins jeunes, qui deviendront paysans en accédant à
une terre que la spéculation foncière leur refuse.
Ce nouveau contrat social doit permettre de produire des aliments de
qualité pour tous, sans pesticides, et de les vendre dans des circuits
rémunérateurs et stables. L’objectif est fou, mais il est surtout
réaliste. Ce qui serait fou, c’est de continuer sur la voie de la
destruction des écosystèmes. De sacrifier la santé publique. D’ignorer
les signaux qu’une planète exténuée nous envoie chaque jour. Il est
temps de se lever et d’annoncer ce que nous voulons vraiment.
Car il y a un chemin, et nous allons le parcourir. Ensemble.
https://nousvoulonsdescoquelicots.org/2020/09/10/nous-voulons-des-paysans-3/
La présidente de la commission du développement durable à l’Assemblée est à l’initiative d’une mission d’information sur le Zéro artificialisation nette
https://www.letelegramme.fr/france/artificialisation-des-sols-le-combat-se-prepare-a-lassemblee-6701724.php
Ces maires qui combattent les pesticides
https://nousvoulonsdescoquelicots.org/2020/10/20/ces-maires-qui-combattent-les-pesticides/
M. Barnier, Mme Genevard : le budget 2025 doit soutenir les paysan·nes qui relèvent les défis environnementaux et climatiques
https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=14806
Texte de la pétition
Nous voulons des paysans heureux,
fiers de nourrir la société tout en retrouvant l’harmonie avec la
nature. Nous voulons un plan de sortie de l’agriculture industrielle en
dix ans. Un nouveau contrat social doit permettre de produire des
aliments de qualité pour tous, sans pesticides, et de les vendre dans
des circuits rémunérateurs et stables.
Nous voulons que les commentaires de cette pétition soient le lieu pour
recenser les initiatives positives appelant citoyennes et citoyens à
proclamer : nous voulons des paysans heureux.
______________________
Non,
l’écologie n’est pas une entrave
à l’agriculture »
« L’ennemi des agriculteurs n’est pas l’écologie » affirme ce texte
cosigné par plusieurs associations de défense de l’environnement (dont
Greenpeace, France Nature environnement…). Il soutient que
« l’affaiblissement des normes environnementales n’est pas une réponse »
aux difficultés du monde agricole et ne sert qu’aux profits de « ceux
qui ont intérêt à ce que rien ne change. »
Quelques mois après leurs mobilisations historiques en France et en
Europe, les agriculteurs et agricultrices ont décidé de retourner sur
les routes avec leurs tracteurs. En effet, depuis janvier dernier, les
gouvernements successifs n’ont apporté aucune réponse structurelle aux
difficultés économiques, sociales et climatiques rencontrées par la
profession. Nous partageons la colère.
Au cours de l’été 2024, les éleveurs, les céréaliers, les maraîchers,
les apiculteurs et les vignerons ont été touchés de plein fouet par le
dérèglement climatique : épizooties, sécheresses, pluies excessives,
inondations.
L’agriculture est dépendante du climat, de la qualité des sols et de l’eau.
Nos organisations sont inquiètes : sans réelle prise
en compte des enjeux climatiques et environnementaux, ces catastrophes,
qui ont des impacts dramatiques sur l’activité des agriculteurs, vont se
multiplier.
Les conclusions du GIEC sont sans appel : entre 8 et 30 %
des terres agricoles actuelles deviendront incultivables d’ici 2100.
Il
est urgent de protéger l’agriculture.
Les discours du gouvernement, des dirigeants FNSEA/JA, de la CR, et des
entreprises agro-alimentaires qui présentant les “normes
environnementales” comme responsables des difficultés du monde agricole
portent atteinte aux conditions de vie et de travail des agriculteurs
et, par ricochet, à notre sécurité alimentaire et à notre santé.
Cet
acharnement contre les “normes environnementales” empêche de s’attaquer
aux vraies “entraves à l’agriculture” : les problèmes de revenus, la
concurrence déloyale, le partage de la valeur et la résilience.
Passer à un modèle plus résilient
Soyons clairs, l’ennemi des agriculteurs n’est pas l’écologie.
L’affaiblissement des normes environnementales n’est pas une solution
aux problèmes de revenus des agriculteurs les plus en difficulté. Toute
réponse politique qui ne viserait qu’à détricoter les règles
environnementales ne serait finalement qu’un affront de plus au monde
agricole, qui est dépendant des écosystèmes pour produire.
Nos organisations dénoncent la stratégie des gouvernements successifs,
dont les choix politiques satisfont les intérêts de court terme de
l’agro-industrie et de la grande distribution, tout en feignant
l’impuissance face à l’injuste répartition de la valeur produite par les
agriculteurs, et ce, à leur détriment.
La signature d’accords de
libre-échange (UE-Mercosur, CETA) ne serait qu’un cadeau de plus pour
l’industrie agro-alimentaire, au détriment des agriculteurs et de la
planète.
Nous devons passer d’un modèle agricole qui mène à la disparition des
agriculteurs et se construit trop souvent contre la nature à un modèle
agricole plus résilient qui concilie viabilité économique, protection du
climat et de la biodiversité et justice sociale. Cela passe par des
revenus justes et stables pour les agriculteurs, un encadrement des
marges de la grande distribution et des industriels, un soutien à la
réduction de la dépendance aux intrants chimiques, à l’installation et
au maintien d’une agriculture biologique forte, et par une répartition
des subventions publiques plus équitable, orientée vers des pratiques
agro-écologiques.
Ne nous laissons plus enfermer dans une opposition
mortifère et construisons ensemble un système agricole qui assure des
conditions et des revenus dignes pour les agriculteurs et les
agricultrices, et protège notre planète tout en garantissant le droit à
une alimentation saine.
Texte cosigné par Jean-François Julliard, directeur général de
Greenpeace France ; Antoine Gatet, président de France Nature
Environnement ; Marie Cohuet et Laura Thiéblemont, présidentes des Amis
de la Terre France ; Stéphanie Clément-Grandcourt, directrice générale
de la Fondation pour la Nature et l’Homme.
Alain UGUEN
29/11/2024 - 08:46:59
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