Face aux
« sanctions italiennes »,
Médecins sans frontières
annonce mettre fin
à ses opérations
de sauvetage en Méditerranée
Depuis 2014, plus de 31.000 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée. GIOVANNI ISOLINO / AFP
Dans un communiqué publié vendredi 13 décembre, l’association annonce suspendre les opérations du navire Geo Barents, opérationnel depuis juin 2021.
« Les lois et politiques italiennes ont rendu impossible la poursuite de ses opérations selon les modalités actuelles. » Vendredi 13 décembre, l’association Médecins sans frontières a annoncé la fin des opérations du navire Geo Barents en Méditerranée, qu’elle avait affrété pour des opérations de sauvetage des migrants depuis 2021.
« Après mûre réflexion, nous sommes parvenus à la conclusion qu’il était intenable d’exploiter le Geo Barents dans le cadre de lois et de politiques italiennes aussi absurdes », justifie le communiqué publié sur le site de l’association. « MSF va réfléchir à la meilleure façon de s’adapter à ce contexte difficile et s’engage à poursuivre des activités de recherche et de sauvetage », y assure Juan Matias Gil, représentant de MSF pour les opérations de recherche et de sauvetage.
« 160 jours d’immobilisation au port »
L’association rappelle qu’au cours des deux dernières années, le Geo Barents « a fait l’objet de quatre sanctions de la part des autorités italiennes, imposant un total de 160 jours d’immobilisation au port ». Des sanctions que le communiqué estime être la conséquence directe du décret Piantedosi, une loi introduite par le gouvernement italien au début de l’année 2023. Et que l’Italie a encore « intensifié en décembre 2024, en facilitant et en accélérant la confiscation des navires de recherche et de sauvetage humanitaires », empêchant Médecins sans frontières « d’accomplir son devoir humanitaire et légal de sauver des vies en mer ».
Médecins sans frontières accuse également le gouvernement italien de Georgia Meloni de désigner délibérément « des ports éloignés » dans le nord du pays pour rendre au navire la tâche plus difficile. « En juin 2023, les autorités italiennes ont demandé au Geo Barents, qui peut accueillir jusqu’à 600 personnes à bord, de se rendre à La Spezia, dans le nord de l’Italie, pour débarquer 13 rescapés. Cela a représenté une navigation de plus de 1 000 kilomètres, en dépit de l’existence de ports beaucoup plus proches », affirme l’association. Depuis 2014, plus de 31.000 personnes sont mortes ou portées disparues en tentant de traverser cette route de la Méditerranée centrale.
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