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vendredi 13 décembre 2024

La lettre pour tous.tes -

 




Le mot de la semaine
« Remettre le monde dans le bon sens »

Par Sophie Boutboul, journaliste
Le silence était devenu « insupportable ». Face au tribunal, les 9 et 10 décembre, Adèle Haenel a parlé pour l’enfant qu’elle était, que personne n’a « protégée » et livré un plaidoyer pour toutes les victimes de pédocriminels. La comédienne a traversé avec douleur, et parfois avec colère, le procès de Christophe Ruggia.

Elle a dû décrire avec précision toutes les conséquences des agressions sexuelles qu’elle rapporte avoir subies de ses 12 à ses 14 ans, durant une centaine de samedis après-midi où le réalisateur la recevait chez elle, des faits qu’il a continué de nier et pour lesquels il est présumé innocent. L’actrice a parlé de sa vie d’enfant qu’il avait « saccagée », de la honte, de la culpabilité, du silence imposé.

Ses mots résonnent entre autres avec ceux entendus par la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) qui évoquait des constances dans les récits comme « la stratégie de l’agresseur qui élabore un piège pour faire subir des violences, la honte et la culpabilité éprouvées, la mort comme solution envisagée ou décidée... ».

Au tribunal, Adèle Haenel a dit avoir eu envie de mourir pour lui échapper.

De son côté, Ruggia a contesté ses dénonciations, attestant qu’il fallait « lancer un #MeToo » en France et que c’était « tombé » sur lui. Mais « un #MeToo » ça ne tombe pas sur quelqu’un.

Dire « moi aussi », c’est une lutte contre des années de silence imposé, contre une solitude infinie… C’est un cheminement pour « remettre le monde dans le bon sens », comme l’a affirmé l’actrice, et pour finir par dire à l’enfant qu’elle était et à tous les autres : « Ce n’est pas de ta faute. »

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