Merci à l'auteur pour cette compilation mensuelle précieuse.
NOTRE DAME DES LANDES (44)
Enraciner l’avenir
Source : ZAD.nadir.org et médias
Mars 2019
Et ailleurs : Amassada (12) – Landivisiau (29) – Pays basque (64) – Bure (55) - et l’Atomik tour - gilets jaunes et 2 photos d’Algérie
ZAD
de NDDL - 44
Carte
de la zone centrale de la Zad.
|
La terre en commun
La ZAD est soutenue par le fonds de dotation "La terre en commun"
Racheter les terres pour qu’elles restent liées à une vision collective.
Le gouvernement a annoncé le retour de la propriété au Conseil Départemental d’une partie des terres de la zad, ainsi que son intention de vendre le reste.
« La terre en commun » se doit, grâce à vous, d’être en position d’acquéreur sur les bâtis et les terres qui seront mis en vente rapidement et de se positionner stratégiquement sur ceux qui arriveront à terme sur le marché :
pour que ces terres ne retournent pas à l’agriculture intensive
pour sauvegarder la biodiversité de ce bocage exceptionnel
pour garantir le maintien des activités collectives nées de la lutte contre le projet d’aéroport
pour voir fleurir des projets basés sur l’entraide, la mise en commun et le respect de la terre et de la nature.
Le fonds de dotation permet l’acquisition collective de terres, de forêts et de bâtis, sans aucun système de parts ou d’actions. Les biens acquis sont donc placés en dehors de la spéculation et des recherches d’enrichissement personnel.
Infos du 1er au 10 mars
Dimanche
3 mars
►Chantier
Bonjour à tout-e-s !
Dans
le but de réouvrir l’accueil dans de bonnes conditions tout
bientôt, nous organisons une semaine de réaménagement des espaces
collectifs à Bellevue du 5 au 11 mars.
Sont concernés comme espaces : le dortoir, la cuisine et la réserve, le freeshop, et quelques autres petits points.
Nous invitons toutes les personnes qui le souhaitent à participer, ambiance et bonne bouffe garantie !
Nous recherchons également des éléments de matériel suivant :
Nous invitons toutes les personnes qui le souhaitent à participer, ambiance et bonne bouffe garantie !
Nous recherchons également des éléments de matériel suivant :
Tasseaux
Planches épaisses (4 cm)
Plaques d’OSB
Planches épaisses (4 cm)
Plaques d’OSB
Huisserie : charnières, équerres, et visserie
Prises en 220V et 380V
Bien évidemment les chantiers se poursuivront au long de l’année pour continuer à embellir ce lieu et le rendre toujours plus pratique à sa double fonction de lieu d’activités (élevage, artisanat...) et d’accueil. Nous vous tiendrons au courant, et n’hésitez pas à passer !"
Bien évidemment les chantiers se poursuivront au long de l’année pour continuer à embellir ce lieu et le rendre toujours plus pratique à sa double fonction de lieu d’activités (élevage, artisanat...) et d’accueil. Nous vous tiendrons au courant, et n’hésitez pas à passer !"
Mardi 5 mars
►Soutien aux 5
Soutien aux 5 : qu’en disent les torchons ? :
https://www.ouest-france.fr/environnement/amenagement-du-territoire/nddl/notre-dame-des-landes-une-affaire-qui-perturbe-la-zad- 6246805
https://www.ouest-france.fr/environnement/amenagement-du-territoire/nddl/notre-dame-des-landes-des-zadistes-convoques-la- gendarmerie-ce-lundi-6246234
https://actu.fr/pays-de-la-loire/blain_44015/nddl-zadistes-nombre-devant-gendarmerie-blain_21836261.html
https://www.presseocean.fr/actualite/blain-mobilisation-devant-la-gendarmerie-en-soutien-aux-zadistes-interpelles-04-03-2019- 295539
►Punchline du jour :
"le colonialisme, une œuvre civilisatrice" ! Nantes : un devoir de CM2 sur de supposés "bienfaits" de la colonisation crée la polémique :
"Les colons ont apporté l’instruction et une langue commune à des peuples qui vivaient sur le même territoire (..) De plus, ils ont apporté les soins médicaux, et ont limité les morts d’enfants et d’adultes", était-il notamment écrit dans cet exercice, distribué dans une école de l’agglomération nantaise.
https://www.francetvinfo.fr/sciences/histoire/nantes-un-devoir-de-cm2-sur-les-bienfaits-de-la-colonisation-cree-la-polemique_3213633.html
Vendredi 8 mars
►cartographie Habitat / ZAD
16-17 MARS / BIG BATTLE D’ILLUSTRATIONS / HABITER LE BOCAGE POUR EN PRENDRE SOIN UN WEEK-END DE DESSIN ET D’ECRITURE POUR LE MAINTIEN DES FORMES DE VIE ET D’HABITAT
Nous vous convions sur la ZAD pour lancer ensemble la bataille argumentaire & graphique face au PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal) lors d’un grand week-end pour inventer, créer, des cartes, des schémas, des dessins, des plans, des affiches !!
Viens avec tes potes et tes crayons !
Infos du 11 au 17 mars |
Lundi 11 mars
►Lecture
Oui, tout le monde déteste la police : Petit argumentaire, pour expliquer pourquoi nous haïssons le bleu.
ACAB : Afin de comprendre cet acronyme et en prendre conscience, il faut changer son point de vision et ne pas voir la police en tant qu’individu mais en tant que système, en tant qu’institution, (c’est pour cela que nous parlerons de « la police » et non pas de « policiers ») et cette institution n’est que le pathétique reflet de son gouvernement et de son système de domination capitaliste, c’est- à-dire coloniale et raciste, patriarcale et sexiste, violente et protégée par une justice bien loin d’être indépendante. POUVOIR POLICE JUSTICE sont les trois têtes hideuses du cerbère. Le contraire n’est qu’un récit fictif créé par l’État pour légitimer le fonctionnement et la violence de cette institution. Et par analogie, les violences policières sont des violences d’État.
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/110319/oui-tout-le-monde-deteste-la-police
Mardi 12 mars
Expulsions
Aujourd’hui des cabanes reconstruites à Youpi et à Lama Fâché ont été détruites par une trentaine de camions de gendarmes accompagnant des engins de chantiers.
Mercredi 13 mars
►Expulsions
plusieurs fourgons patrouillent depuis cette nuit sur la D281 et ce matin, ils se sont déployés dans l’ancien champ des Cent Noms pendant que d’autres arrivés avec un bateau, se dirigent à pied vers le port. Ils s’apprêtent à détruire la cabane sur l’eau donc. On espère sans plus attendre un raz de marée donc. et on les déteste profondément
Vendredi 15 mars
►Médias libres : Détournement du site et de la boîte mail
►Médias libres : Détournement du site et de la boîte mail
Nous avons actuellement un problème, comme vous pourrez peut être le constater, certaines personnes se sont permises de détourner l’adresse du site vers une autre page renvoyant vers un appel à venir rejoindre la zad. Il est vrai que malheureusement ces derniers jours, peu d’informations sont passées sur les destructions auxquelles ont procédé les flics. Si on ne peut que soutenir un appel à soutien de la zad, on se pose des questions sur les intentions réelles de personnes qui procèdent comme cela. De plus nous n’avons plus non plus accès à la boite mail zad@riseup.net, donc toute communication qui serait passée de 18h jeudi à... on ne sait pas quand, ne vient pas de personnes qui gèrent habituellement cette boite mail.
Infos du 18 au 24 mars
Dimanche 24 mars
►13h33min : A propos des derniers jours sur ZAD.NADIR - Détournement du site et de la boîte mail
Jeudi 14 mars, des personnes participant actuellement à l’équipe de publication du site internet zad.nadir.org ont eu la surprise de découvrir que toutes visites sur le site était renvoyées directement sur un article d’indymedia nantes, et que le site était inaccessible aux visiteurs et à la publication. Dans la demi-heure qui a suivi, il n’était plus possible de lire la boite mail zad@riseup.net ainsi que d’utiliser les listes de diffusions, et ce pendant plusieurs jours.
Un nouvel atelier céramique à Nantes !
Le 31 mars cʼest à vous de nous aider ! Cʼest rendez-vous à la Dérive (1 Rue du Gué Robert, 44000 Nantes) à partir de 11h jusquʼà 18h. Ouvert à tout-e-s du débutant au confirmé en terre ! Réalisation des anneaux du totem qui sera assemblé pour la fête du jardin.
Découvrez les ateliers céramiques qui ont eu lieu en début d’année NB : venir avec des vêtements non salissants
Petit rappel : la fête du jardin des ronces aura lieu le 25 et 26 mai au jardin ! D’ici là, rencontrons nous au jardin !
Roncièrement !
Le collectif des Ronces
Retrouvez toutes les infos sur notre blog : https://lesronces.noblogs.org/
Adresse : rue de la Papotière, Nantes.
Face au cimetière (Bus 87 et 12).
Nous venons d’apprendre qu’une entreprise doit se rendre sur le site de la plaine pour évaluer les dédommagements concernant les hectares utilisés pour la période des travaux en sus des terres du transfo.
Nous ne voulons pas du transfo, nous ne voulons pas des travaux. Aucun dédommagement ne pourra compenser le saccage des terres agricoles.
Nous Nous donnons donc rendez vous à l’entrée de Saint Victor devant l’ancien stade à 8H le mardi 5 mars. Soyons nombreux et déterminés.
Pas res nos arresta !
Pour rappel samedi 9 mars 15h Millau carnaval de la farce énergétique : Retrouve Ton Enfance.
►Landivisiau
Un agenda bien rempli nous attend pour les 2 prochains jours :
Dimanche 3 mars :
pique nique militant au rond-point du Drennec à Landivisiau, entre 12h et 14h. Ce sera l’occasion de prendre des gaz’ettes d’info, discuter ensemble de la lutte, des perspectives, confectionner des panneaux pour les rdv importants à venir : réunion d’info jeudi 14 et marche pour le climat samedi 16
Les associations Commana dit non à la centrale et Landivisiau dit non à la centrale organisent une pièce de théâtre à 15h à la salle des fêtes de Commana pour financer notre lutte. une pièce d’Eric Assous " Mon meilleur copain". Cette pièce sera jouée par la compagnie ’Les bons jours ensemble’. Une comédie pour tout public. Billetterie ouverte à 14h, entrée 7 €.
Un agenda bien rempli nous attend pour les 2 prochains jours :
Dimanche 3 mars :
pique nique militant au rond-point du Drennec à Landivisiau, entre 12h et 14h. Ce sera l’occasion de prendre des gaz’ettes d’info, discuter ensemble de la lutte, des perspectives, confectionner des panneaux pour les rdv importants à venir : réunion d’info jeudi 14 et marche pour le climat samedi 16
Les associations Commana dit non à la centrale et Landivisiau dit non à la centrale organisent une pièce de théâtre à 15h à la salle des fêtes de Commana pour financer notre lutte. une pièce d’Eric Assous " Mon meilleur copain". Cette pièce sera jouée par la compagnie ’Les bons jours ensemble’. Une comédie pour tout public. Billetterie ouverte à 14h, entrée 7 €.
Lundi 4 mars
4 de nos camarades sont convoqués à 9h à la gendarmerie de Plourin Les Morlaix. Il est important d’être présents en nombre pour les soutenir devant la gendarmerie et montrer que nous sommes soudés et déterminés face à l’intimidation des militants qui s’est accentuée depuis une semaine. Nous proposons un rdv de covoiturage à Landi, départ 8h30 de l’aire de covoiturage à côté de Mc- Do /casino. Sinon, rdv sur place à 8h50 ( Rue de la Hautière, 29600 Plourin-lès-Morlaix, près de zone saint-fiacre (intermarché), hôpital et lycée Tristant Corbière)
Temps fort de mobilisation autour du chantier de la centrale à Landi. Rdv à 11h30 au rond-point du Drennec. Prévoir pique-nique à partager, boissons chaudes, pancartes, de quoi faire des panneaux.... Et surtout votre bonne humeur et votre détermination !!!
Communiqué de presse de : Landivisiau doit dire non à la centrale :
Non à la centrale : solidarité devant la répression.
Ce mardi 27 février, un opposant à la centrale à gaz de Landivisiau a été arrêté dans le bourg de Sizun. Cette arrestation fait suite à la convocation d’un autre opposant (président de l’association Force 5) lundi 25 février, et à des intimidations répétées de la part des forces de l’ordre. Ces tentatives de déstabilisation ne briseront pas notre détermination à lutter contre ce projet de centrale inutile, financé par de l’argent public, polluant et nuisible pour notre santé. L’état utilise son bras armé au moment même où le Conseil d’Etat vient de casser le jugement de la cour d’appel de Nantes, et de condamner l’état à verser 3000€ à Force 5. Nous ne baisserons pas les bras dans Le Bras de fer qui nous oppose à l’état qui veut imposer coûte que coûte ce projet climaticide. Contre la centrale, contre la répression, solidarité !
Landivisiau Doit Dire Non à La Centrale
Mardi 5 mars
►Amassada
Nous sommes ici, nous resterons ici et nous défendrons nos terres !
Mardi prochain, le 5 mars, nous nous sommes donnés rendez-vous à l’ancien stade de foot pour accueillir ensemble l’expert mandaté par RTE. Car pour RTE, exproprier et bétonner 5 Ha de terres agricoles ne suffit pas. Près de 5 ha supplémentaires sont nécessaires à leur transfo. Ces terres seront réquisitionnées pendant 4 ans. Un état des lieux doit être réalisé ce mardi qui permettrait de démarrer les travaux. Nous ne voulons pas de transfo, nous ne voulons pas de travaux !
Rendez vous nombreu(ses)x mardi à 8h au stade de saint Victor pour stopper l’avancé de RTE.
Et vive le printemps, le retour des oiseaux, et... CARNAVAL ! A Millau le 9 mars à 15h (samedi prochain), place de la gare, prenons la rue et changeons nos allures. Il est temps de brûler cette farce de la transition énergétique ! Musique et chants, danses et farandoles !
Et à l’Amassada, encore la visite des gendarmes mardi dernier, d’abord sur le site, puis en amont à l’orée des forêts, pour finir par les retrouver sur la colline d’en face, équipée d’une antenne montée sur une camionnette et le lendemain dans un petit tour d’hélico... Pas facile à suivre. Mais nous sommes toujours là-haut, sur la plaine, à l’abri et au chaud, et nous vous attendons ! Et toute la semaine, des ateliers pour préparer le Caramantran sont organisés à l’ancien stade, de 14h à 18h.
Et toujours, le programme hebdomadaire de l’Amassada, et toutes les infos sur le blogs : douze.noblogs.org à bientôt, pas res nos arresta
►Bure
Un mois est passé depuis les dernières nouvelles données sur cette liste ! Bah alors y se passe quoi ? Et bah on attaque mars (le mois hein...) et ça tourne, ça tourne, cet Atomik Tour !
►Amassada
Nous sommes ici, nous resterons ici et nous défendrons nos terres !
Mardi prochain, le 5 mars, nous nous sommes donnés rendez-vous à l’ancien stade de foot pour accueillir ensemble l’expert mandaté par RTE. Car pour RTE, exproprier et bétonner 5 Ha de terres agricoles ne suffit pas. Près de 5 ha supplémentaires sont nécessaires à leur transfo. Ces terres seront réquisitionnées pendant 4 ans. Un état des lieux doit être réalisé ce mardi qui permettrait de démarrer les travaux. Nous ne voulons pas de transfo, nous ne voulons pas de travaux !
Rendez vous nombreu(ses)x mardi à 8h au stade de saint Victor pour stopper l’avancé de RTE.
Et vive le printemps, le retour des oiseaux, et... CARNAVAL ! A Millau le 9 mars à 15h (samedi prochain), place de la gare, prenons la rue et changeons nos allures. Il est temps de brûler cette farce de la transition énergétique ! Musique et chants, danses et farandoles !
Et à l’Amassada, encore la visite des gendarmes mardi dernier, d’abord sur le site, puis en amont à l’orée des forêts, pour finir par les retrouver sur la colline d’en face, équipée d’une antenne montée sur une camionnette et le lendemain dans un petit tour d’hélico... Pas facile à suivre. Mais nous sommes toujours là-haut, sur la plaine, à l’abri et au chaud, et nous vous attendons ! Et toute la semaine, des ateliers pour préparer le Caramantran sont organisés à l’ancien stade, de 14h à 18h.
Et toujours, le programme hebdomadaire de l’Amassada, et toutes les infos sur le blogs : douze.noblogs.org à bientôt, pas res nos arresta
►Bure
Un mois est passé depuis les dernières nouvelles données sur cette liste ! Bah alors y se passe quoi ? Et bah on attaque mars (le mois hein...) et ça tourne, ça tourne, cet Atomik Tour !
Là on vous écrit d’une super colloc joyeuse et lumineuse à Rennes : récup’, brochures, rires, discut’ sur le nucléaire et sur la nocivité des smartphones, chouettes sérigraphies, ça vit, ça fourmille ici ! En prime, une arrivée surprise d’un ami de Bure nous fait un grand coup de chaleur dans le coeur :D
Après le Nord, on est descendu tranquillement dans l’ouest : la Normandie et la Bretagne qu’on va quitter dans quelques jours.
Etapes riches d’enseignements sur les installations nucléaires civiles et militaires, sur le travail de l’ACRO (https://www.acro.eu.org/), sur les associations et collectifs en lutte, en soutien, en alternatives : ça foisonne !
Au fil des étapes, l’Atomik Tour continue de se construire et de se raconter : on fait de notre mieux pour faire le récit des étapes sur le site au fur et à mesure. Et quelques jours ou semaines plus tard vient la petite vidéo (très longue à monter mais Aymeric assure !) qui retrace l’étape. Vous pouvez toutes les retrouver là :
https://www.youtube.com/channel/UCO3JZ0PyPdKdGy9tHrbZh3g
Pour être inscrit⋅es sur la liste de l’Atomik Tour, faut envoyer un mail là : atomik-tour-subscribe@lists.riseup.net
►Lecture
Récits d’un séjour au Pays-Basque. Jour 1
Nous avons rendez-vous à Baiona pour rejoindre notre hôte. On rejoint H. dans un bar d’habitués. Première ambiance, des gens jouent aux cartes, il pleut dehors et ça sent la chaleur à l’intérieur. :
https://zad.nadir.org/spip.php?article6404
Vendredi 8 mars
►Landivisiau
Quelques nouvelles des camarades :
Il y avait une nouvelle convocation ce matin à 9h30 à la gendarmerie de Plourin. Quelques copains étaient présents mais le camarade souhaitait que nous privilégions l’action de terrain. En revanche, nous vous appelons à 2 nouveaux rassemblements de soutien la semaine prochaine :
lundi 11 mars à 9h15 à la gendarmerie de Plourin. RDV à l’aire de covoiturage de Landivisiau à 8h45. (suivi d’un RDV à 11h30 au rond-point du Drennec, venir avec son casse-croute)
mercredi 13 mars à 8h45 devant la gendarmerie de Landivisiau pour soutenir le président de Force 5, Jean-yves Quémeneur. De plus, Jean-Yves a reçu une amende de 35€ pour klaxon abusif ! !
Sur le terrain... Un militant a observé du mouvement aujourd’hui : une "cabane de chantier" a été sortie du terrain. Nous nous demandons si les travaux de dépollution ne seraient pas terminés...la déclaration de travaux de dépollution n’est plus affichée en mairie. Si vous avez des infos, si vous voyez apparaitre une nouvelle déclaration de travaux en mairie... merci de nous contacter à nonalacentrale.landivisiau@gmail.com
L’équipe mobile de l’Atomik Tour ^^
Jeudi 14 mars
►Landivisiau
Des nouvelles des camarades
Le matin, une cinquantaine de personnes ont montré leur soutien à Jean-Yves Quéméneur (Force 5) devant la gendarmerie de Landi. Il est ressorti avec son avocate une 1/2 heure plus tard sans avoir répondu aux questions des gendarmes. ...voir tout le CR et les infos dans l’article
prochains rendez-vous, dès ce soir :
Réunion d’information sur le projet de centrale à gaz, à 20h30 à l’Espace des Capucins, rue des Capucins à Landivisiau.
Demain :
Rendez-vous à 7h00 au rond-point du Drennec (route de St Pol) pour bloquer l’entrée du site pour les ouvriers. Si vous ne pouvez pas être là à 7h00, rejoignez-nous un peu plus tard. Nous serons devant l’entrée du 2e champ (passer par le chemin communal entre les 2 champs). Contact : 07 51 10 19 51.
Rendez-vous à 14h00 devant la mairie de Morlaix pour soutenir les lycéens en grève. Aire de covoiturage de Landivisiau : RDV à 13h15 pour un départ à 13h30.
Samedi :
Rendez-vous à 15h devant la place du Champ de foire à Landivisiau pour la marche pour le climat. Plus d’infos ici.
La suite déjà publiée sur le blog lemurparle ici :
https://lemurparle.blogspot.com/2019/03/non-la-violence-un-appel-de-daniel.html
Une dénonciation courageuse partagée par les visionnaires les plus engagés du pays, « du marxisme de bazar et du talibanisme de salon » éditorialise Jean-Michel Apathie sur Europe 1 . « Ces manifs, pardon, mais elles devraient être désormais interdites » affirme Alba Ventura, éditorialiste sur RTL . « Les gens, qui sont les casseurs avant tout, qui rejoignent les "gilets jaunes", sont quelque part des sortes de terroristes », prévient Gérald Barbier, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris sur BFMTV . Rejoint par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, pour qui « ce sont des assassins.] »
Un petit souci cependant : les Français qui, malgré des semaines de lynchage médiatique, ne veulent décidément rien entendre . Depuis 18 semaines, la violence n’a pas discrédité le mouvement. Le plus important, c’est ce phénomène historique sans précédent depuis longtemps et qui est le cauchemar du pouvoir. Les causes sont si évidentes et si profondes « qu’on trouve malheureux d’en passer par là pour se faire entendre » mais, que voulez-vous, « qui ne casse rien n’a rien ».
Alors que la police algérienne a déposé les armes pour sympathiser avec les manifestants vendredi dernier, « ici, les forces de l’ordre restent le dernier rempart entre la rue et le pouvoir ». C’est la conclusion de Monique, « gilet jaune » et cheffe d’entreprise venue de Moselle pour manifester ce samedi à Paris.
La mesure a été prise personnellement par Emmanuel Macron, a-t-il été souligné, puis annoncée en conseil des ministres. « Nous ne pouvons pas laisser une infime minorité violente abîmer notre pays et détériorer l’image de la France à l’étranger », a aussitôt déclaré Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement. Enfin, cette décision vient clore plusieurs jours de déclarations publiques du chef de l'État et de son ministre de l'intérieur promettant la foudre aux futurs manifestants après les graves incidents de samedi dernier sur les Champs-Élysées.
Jamais
en reste d'un coup de menton, Ségolène Royal a, en ces termes,
résumé ce qui se dit et se pense dans les cercles du pouvoir :
« Je
me suis demandé pourquoi ça n'avait pas été fait plus tôt (...)
Certes les black blocs ne sont pas des terroristes, mais ils sèment
la terreur. Et donc c'est la même chose. »
En 1912, Jean Jaurès décrivait
cette bataille des mots : « Un
des procédés classiques de la bourgeoisie, c’est lorsqu’un mot
a cessé de faire peur, d’en susciter un autre… Pendant une
génération, la bourgeoisie a cru que, pour épouvanter le pays, il
lui suffisait de dénoncer le socialisme. Puis, le pays s’est
acclimaté au socialisme. Maintenant, c’est le même tour avec le
mot “sabotage”. »
Et
alors ? « Et
qu'est-ce qui se passe après ? Les militaires tirent ?
C'est un métier la police ! Quelles que soient les
circonstances, l’armée ne peut et ne doit assurer aucune tâche de
police »,
a protesté Jean-Luc Mélenchon, mercredi soir sur BFM. « Vous
êtes devenus fous ! »,
a-t-il ajouté à l'adresse de François Bayrou. Une exclamation qui
faisait écho à celle du député de centre-droit Charles de Courson
quand il
s'indignait de la loi anticasseurs : « Mais
où sommes-nous ? Réveillez-vous mes chers collègues !
C'est la dérive complète ! C'est une pure folie de voter ce
texte ! On se croit revenu sous le régime de Vichy. »
Georges
Clemenceau, Jean Jaurès et Jules Moch
Il ne s'agissait pas là du Clemenceau de la Grande Guerre, mais du Clemenceau ministre de l'intérieur. Celui qui, après la catastrophe minière de Courrières, fit donner la troupe en 1906 pour écraser dans le sang les grèves dans les charbonnages puis continua les années suivantes à réprimer dans la violence les mouvements ouvriers. Cette année-là, Jean Jaurès s'indignait dans plusieurs éditoriaux que cette violence patronale et cette répression politique délibérées produisent à la chaîne des violences ouvrières (lire ici et également ici). À Lens, un journal local écrit : « L’armée est partout et protège les bâtiments publics comme la Poste et le lycée Condorcet. » Protection des bâtiments publics : c'est ce que nous annonce le gouvernement.
C'est
un socialiste, Jules Moch, alors ministre de l'intérieur, qui envoya
les troupes pour mater les mineurs. Il mobilise 60 000 CRS et
soldats pour imposer aux 15 000 grévistes la reprise du
travail. L'armée occupe les puits de mine. Bilan : plus de
trois mille licenciements, six morts et de nombreux blessés (lire
ici cette étude des Cahiers
d'histoire sociale).
Ce n'est qu'en
2014 que Christiane Taubira, alors ministre de la justice, a
demandé l'indemnisation des familles de mineurs illégalement
licenciés.
Cette
escalade s'accompagne d'une agressivité grandissante du ministre et
du premier ministre. La
plupart de leurs déclarations, depuis samedi, visent à préparer
l'opinion à l'accident, c'est-à-dire à un ou des morts. « Si
nous avons une stratégie qui permet aux forces de l’ordre d’être
plus mobiles, d’être plus dynamiques, d’être plus fermes, il y
a plus de risques » d'accidents,
a assumé, lundi soir sur France 2, le premier ministre Édouard
Philippe. Là où l'obsession de tous les gouvernements, depuis au
moins 1968, a été d'éviter des blessés graves ou des morts, le
pouvoir actuel n'en fait plus sa priorité.
Et cela pose directement la question du président de la République. Emmanuel Macron n'a cessé, depuis novembre, d'assumer et de demander un renforcement des moyens de répression. On sait le bilan : des milliers de blessés, une femme âgée tuée à Marseille par une grenade, 22 personnes éborgnées, cinq personnes ayant eu une main arrachée : lire ici notre bilan complet effectué par David Dufresne.
Quel
est donc ce président qui, après avoir moqué « Jojo
le gilet jaune »
lors d'un premier débat avec les élus, s'égare dans une logorrhée
verbale que plus personne n'écoute ? Quel est ce président qui
veut vendre à l'opinion comme un exploit sportif et politique le
fait de
parler huit heures et dix minutes avec des intellectuels qu'il
rabroue ou n'écoute pas ?
L'affaire Benalla, débutée le 1er Mai dernier et révélée en juillet, a spectaculairement dévoilé les dérèglements d'une présidence faisant fi de toutes règles, l'autoritarisme du chef prenant le relais de sa force de conviction quand celle-ci venait à défaillir. Le résultat est que l'Élysée est aujourd'hui un château fantôme où les personnages clés sont partis, ont été congédiés ou sont aujourd'hui inquiétés par la justice.
Il n’y a pas eu d’incidents majeurs durant le 19e épisode des manifestations de « gilets jaunes » mais une mobilisation continue, avec cependant de nombreux affrontements dans plusieurs villes de France.
Toulouse (Haute-Garonne), de notre correspondant.- « Enlève ton masque, tout de suite ! Et tu restes pas derrière nous ! » Il est 17 h 30, à l’angle du métro Jean-Jaurès et du boulevard de Strasbourg à Toulouse. Un CRS se retourne vers le porte-parole du DAL, le plaque contre un mur, lui casse ses lunettes de piscine et lui arrache son petit masque de chantier, malgré ses protestations, celles des manifestants autour, et sans aucune autre raison que de décharger sa colère. Répression gratuite, en « mode vénèr », commente un jeune.
De
fait, on n’a pas vu un militaire ce samedi dans les rues de
Toulouse et la place du Capitole n’a pas été investie par les
manifestants, comme c’est le cas depuis plusieurs mois. Le même
scénario s’est produit à Paris (lire
notre reportage).
Mise à jour le 24.03.2019 à 17:21
227 Blessures à la tête
13 Blessures à la main
19 Blessures au dos
46 Blessures aux membres supérieurs
81 Blessures aux membres inférieurs
4 Blessures aux parties génitales
82 Autres, non renseignés
95 Intimidations, insultes, entraves à la liberté de la presse
567 signalements
1 décès
227 blessures à la tête
22 éborgné·es
5 mains arrachées
Il
est 11 heures environ, selon
France 3, et une soixantaine de manifestants sont présents sur
la place Garibaldi, où les « gilets jaunes »
n’avaient pas l’autorisation de la préfecture de se rassembler.
Peu après, une vidéo, publiée par le documentariste David
Dufresne sur Twitter
(voir
par ailleurs son travail sur les violences policières dans
Mediapart)
et dont le montage a été réalisé par des militants insoumis,
montre une situation tendue.
Évacuée,
Geneviève Legay a été transférée à l’hôpital Pasteur. Selon
une de ses filles, Delphine Parent, sa mère souffre de plusieurs
fractures au crâne, d’une fracture de l’os de son oreille
interne, le rocher, ainsi que de nombreux hématomes sous-duraux. Ce
n’est que dans la soirée de samedi que les médecins ont considéré
que son pronostic vital n’était plus engagé.
« Elle doit rester encore 48 heures sous surveillance. Elle est consciente, sous perfusion de morphine, car elle a de violents maux de tête », a ajouté Delphine Parent samedi.
Le
procureur de la République de Nice a annoncé samedi qu’une
enquête avait été ouverte « en
recherche des causes des blessures ».
« J’ai
ordonné la saisie des images vidéo, par ailleurs d’excellente
qualité, et fait des réquisitions auprès de l’hôpital
Pasteur »,
a indiqué Jean-Michel Prêtre qui a aussi fait ausculter Geneviève
Legay. La militante associative a chuté « et
s’est cognée contre un pylône fixe »,
dit cette même source, citée
par Reuters.
« Je
trouve tout de même curieux que lorsqu’une manifestation est
interdite, comme c’était le cas à Nice, quelqu’un aille
absolument avec la volonté de manifester à cet endroit-là. Il y
avait quelques périmètres, dans certaines villes, où les
manifestations étaient interdites. À la suite de sommations, une
personne qui y reste est susceptible de commettre un délit et c’est
dans ce cadre-là que les événements se sont passés »,
a déclaré la garde des Sceaux sur
BFM TV.
Samedi, plusieurs secteurs de la ville de Nice – comme partout en France (lire nos reportages à Toulouse et à Paris) – avaient été interdits de manifestation. Le préfet avait établi des périmètres interdits à toute personne sauf aux résidents, avec un filtrage de l’accès par la police, des palpations et des fouilles, et une interdiction de circulation et de stationnement des véhicules.
La demande avait été formulée par le maire de Nice Christian Estrosi. « Les moyens mis en place étaient proportionnels », a-t-il affirmé samedi, avant de rendre hommage aux policiers. « Je vois des forces de l'ordre qui sont extrêmement fatiguées, face à des personnes dangereuses qui ont dénaturé totalement le mouvement des gilets jaunes. La solidarité et la cohésion nationale sont désormais une exigence », a-t-il encore dit, alors que Geneviève Legay était à l'hôpital.
La
CGT des Alpes-Maritimes a réagi
samedi en dénonçant des « violences
policières injustifiées et inacceptables ».
Mardi 26 mars
"Ce lundi 25 mars en fin d’après-midi, alors qu’il rentrait d’une conférence qu’il dispensait sur le maintien de l’ordre, Ian B, membre de notre collectif a été interpellé à sa sortie du train.
https://desarmons.net/index.php/2019/03/26/ian-b-membre-du-collectif-desarmons-les-interpelle-a-paris/
En
somme pour Macron, cette femme qui risque de mourir c’est de sa
faute. C’est comme une femme qui se fait violer, au fond elle l’a
bien cherché.
Macron, les fragiles t’emmerdent.
Les trop vieux, les trop jeunes, les trop noirs, les trop pauvres, les trop petits, les trop gros, les aveugles, les cul-de-jatte, les manchots, on t’emmerde Macron, on a pas peur de se faire bousculer par tes flics, on a pas peur de venir dans les lieux que tu interdis, on n’a plus peur, Macron.
Samedi, à Nice donc, Geneviève LEGAY, 73 ans, militante d’ATTAC, manifestait pour la liberté de manifester, les manifestations étant interdites à Nice ce jour-là. Geneviève manifestait le plus pacifiquement du monde. Or à la suite d’une charge, elle tombe grièvement, blessée au crâne. Son état est jugé très sévère et il faudra une longue attente pour apprendre qu’elle va survivre sans savoir quelles seront les suites. Une enquête est aussitôt ouverte et sa famille dépose une plainte [2] ainsi que la direction d’ATTAC. Les images de la vieille dame ensanglantée qu’un CRS enjambe circulent partout.
De
plus, avant même d’avoir le moindre résultat de l’enquête,
Macron affirme que Geneviève « n’a pas été en contact avec
les forces de l’ordre » [4]
Il n’en sait rien.
On se souvient de Robert Pandraud ministre de la Sécurité en 1986, lors de la mort de Malik Oussekine frappé à mort par des policiers dans une manif contre la loi Devaquet. Là aussi, la « fragilité » avait été évoquée. « Si j’avais un fils sous dyalise je l’empêcherais de faire le con la nuit [5]. »
Bien sûr, on le sait, Macron n’est qu’un paratonnerre qui est là pour protéger l’oligarchie dont il est le fondé de pouvoir, n’empêche qu’une fois rétablie, on verrait bien Geneviève venir lui foutre une paire de giffle. Nous l’accompagnerons.
►Dans le Doubs, des Gilets jaunes moins nombreux mais « prêts à monter d’un cran » par Guillaume Clerc Reporterre
https://reporterre.net/dans-le-doubs-des-gilets-jaunes-moins-nombreux-mais-prets-a-monter-d-un-cran
Ce
revirement établit le mensonge du parquet, mais aussi du président
de la République. Lundi 25 mars, M. Prêtre avait indiqué, au
cours d’une première conférence de presse, que Geneviève
Legay n’avait « pas
été touchée par des policiers ». « Il n’y a aucun
contact direct entre un policier et cette dame. » Le
même jour, Emmanuel Macron assurait lui aussi, dans les colonnes
de Nice
Matin, que
« cette
dame n’[avait] pas été en contact avec les forces de l’ordre ».
Dans
un entretien avec Nice
Matin,
publié le lundi 25 mars, le président de la République déclare
que « pour
avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable. (…)
Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend
pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met
pas dans des situations comme celle-ci ».
Là encore, les premiers constats de l’enquête sont enterrés :
Emmanuel Macron assure que « cette
dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ».
Un
autre street
medic,
René Paysant, a publié une
vidéo dans laquelle il dénonce les interdictions faites par les
policiers aux street
medics
de venir en aide à la victime. Thibault Huart et d'autres
secouristes s'apprêtent à engager des poursuites pour
non-assistance à personne en danger.
►En Dordogne, les Gilets jaunes tiennent bon. Leur but : la démocratie et une Assemblée constituante
Après le Nord, on est descendu tranquillement dans l’ouest : la Normandie et la Bretagne qu’on va quitter dans quelques jours.
Etapes riches d’enseignements sur les installations nucléaires civiles et militaires, sur le travail de l’ACRO (https://www.acro.eu.org/), sur les associations et collectifs en lutte, en soutien, en alternatives : ça foisonne !
Au fil des étapes, l’Atomik Tour continue de se construire et de se raconter : on fait de notre mieux pour faire le récit des étapes sur le site au fur et à mesure. Et quelques jours ou semaines plus tard vient la petite vidéo (très longue à monter mais Aymeric assure !) qui retrace l’étape. Vous pouvez toutes les retrouver là :
https://www.youtube.com/channel/UCO3JZ0PyPdKdGy9tHrbZh3g
A la "maison" dans le Grand Est, la lutte continue avec le Cycle de conférences (http://www.stopcigeo-bure.eu/cyclegrandest/) et le Festival Bure’lesques 2019 (où l’Atomik Tour atterrira pour son final !) qui se prépare : https://burefestival.org/ On espère bien tous⋅tes vous y retrouver !
Et en face, qu’est-ce qui se passe...? La CNDP a enfin accouché d’une décision et nous fait la surprise d’engager quelques expertises : : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038109884&dateTexte=&categorieLien=id
Et même que le calendrier du débat est rendu public (pas les lieux exacts, ni les modalités bien sûr...) : voir ci-joint.
En parlant de calendrier, le nôtre a un peu bougé, notamment le long de la Loire, mais parfois il bouge même en chemin et l’Atomik Tour fait des détours ;-)
A bientôt ici ou plus loin !
Et en face, qu’est-ce qui se passe...? La CNDP a enfin accouché d’une décision et nous fait la surprise d’engager quelques expertises : : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038109884&dateTexte=&categorieLien=id
Et même que le calendrier du débat est rendu public (pas les lieux exacts, ni les modalités bien sûr...) : voir ci-joint.
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Pour être inscrit⋅es sur la liste de l’Atomik Tour, faut envoyer un mail là : atomik-tour-subscribe@lists.riseup.net
►Lecture
Récits d’un séjour au Pays-Basque. Jour 1
Nous avons rendez-vous à Baiona pour rejoindre notre hôte. On rejoint H. dans un bar d’habitués. Première ambiance, des gens jouent aux cartes, il pleut dehors et ça sent la chaleur à l’intérieur. :
https://zad.nadir.org/spip.php?article6404
Vendredi 8 mars
►Landivisiau
Quelques nouvelles des camarades :
Il y avait une nouvelle convocation ce matin à 9h30 à la gendarmerie de Plourin. Quelques copains étaient présents mais le camarade souhaitait que nous privilégions l’action de terrain. En revanche, nous vous appelons à 2 nouveaux rassemblements de soutien la semaine prochaine :
lundi 11 mars à 9h15 à la gendarmerie de Plourin. RDV à l’aire de covoiturage de Landivisiau à 8h45. (suivi d’un RDV à 11h30 au rond-point du Drennec, venir avec son casse-croute)
mercredi 13 mars à 8h45 devant la gendarmerie de Landivisiau pour soutenir le président de Force 5, Jean-yves Quémeneur. De plus, Jean-Yves a reçu une amende de 35€ pour klaxon abusif ! !
Sur le terrain... Un militant a observé du mouvement aujourd’hui : une "cabane de chantier" a été sortie du terrain. Nous nous demandons si les travaux de dépollution ne seraient pas terminés...la déclaration de travaux de dépollution n’est plus affichée en mairie. Si vous avez des infos, si vous voyez apparaitre une nouvelle déclaration de travaux en mairie... merci de nous contacter à nonalacentrale.landivisiau@gmail.com
L’équipe mobile de l’Atomik Tour ^^
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Quelques nouvelles des camarades :
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mercredi 13 mars à 8h45 devant la gendarmerie de Landivisiau pour soutenir le président de Force 5, Jean-yves Quémeneur. De plus, Jean-Yves a reçu une amende de 35€ pour klaxon abusif ! !
Sur le terrain... Un militant a observé du mouvement aujourd’hui : une "cabane de chantier" a été sortie du terrain. Nous nous demandons si les travaux de dépollution ne seraient pas terminés...la déclaration de travaux de dépollution n’est plus affichée en mairie. Si vous avez des infos, si vous voyez apparaitre une nouvelle déclaration de travaux en mairie... merci de nous contacter à nonalacentrale.landivisiau@gmail.com
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Il y avait une nouvelle convocation ce matin à 9h30 à la gendarmerie de Plourin. Quelques copains étaient présents mais le camarade souhaitait que nous privilégions l’action de terrain. En revanche, nous vous appelons à 2 nouveaux rassemblements de soutien la semaine prochaine :
lundi 11 mars à 9h15 à la gendarmerie de Plourin. RDV à l’aire de covoiturage de Landivisiau à 8h45. (suivi d’un RDV à 11h30 au rond-point du Drennec, venir avec son casse-croute)
mercredi 13 mars à 8h45 devant la gendarmerie de Landivisiau pour soutenir le président de Force 5, Jean-yves Quémeneur. De plus, Jean-Yves a reçu une amende de 35€ pour klaxon abusif ! !
Sur le terrain... Un militant a observé du mouvement aujourd’hui : une "cabane de chantier" a été sortie du terrain. Nous nous demandons si les travaux de dépollution ne seraient pas terminés...la déclaration de travaux de dépollution n’est plus affichée en mairie. Si vous avez des infos, si vous voyez apparaitre une nouvelle déclaration de travaux en mairie... merci de nous contacter à nonalacentrale.landivisiau@gmail.com
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Infos du 11 au 17 mars |
Jeudi 14 mars
►Landivisiau
Des nouvelles des camarades
Le matin, une cinquantaine de personnes ont montré leur soutien à Jean-Yves Quéméneur (Force 5) devant la gendarmerie de Landi. Il est ressorti avec son avocate une 1/2 heure plus tard sans avoir répondu aux questions des gendarmes. ...voir tout le CR et les infos dans l’article
prochains rendez-vous, dès ce soir :
Réunion d’information sur le projet de centrale à gaz, à 20h30 à l’Espace des Capucins, rue des Capucins à Landivisiau.
Demain :
Rendez-vous à 7h00 au rond-point du Drennec (route de St Pol) pour bloquer l’entrée du site pour les ouvriers. Si vous ne pouvez pas être là à 7h00, rejoignez-nous un peu plus tard. Nous serons devant l’entrée du 2e champ (passer par le chemin communal entre les 2 champs). Contact : 07 51 10 19 51.
Rendez-vous à 14h00 devant la mairie de Morlaix pour soutenir les lycéens en grève. Aire de covoiturage de Landivisiau : RDV à 13h15 pour un départ à 13h30.
Samedi :
Rendez-vous à 15h devant la place du Champ de foire à Landivisiau pour la marche pour le climat. Plus d’infos ici.
Infos du 25 au 31 mars
Mardi 26 mars
En janvier 2013, alors ministre de l’Écologie, Delphine Batho signait l’arrêté autorisant Direct Énergie à construire la centrale au gaz de Landivisiau. Elle estime aujourd’hui « raisonnable de marquer un temps d’arrêt et de remettre à plat l’ensemble des données qui ont fondé le projet ».
« En 2013, je n’ai pas pris la décision à la légère. Mais je l’ai prise au regard des informations de l’époque », se justifie Delphine
Batho. « La centrale de Landivisiau était prévue par le pacte électrique breton de 2010. J’ai assumé la continuité de l’État, puisqu’un appel d’offres avait été attribué, juste avant les élections de 2012, par Éric Besson (alors ministre de l’Industrie du gouvernement Fillon). Il y avait la problématique de ce qu’on appelle l’indemnité de dédit, en cas de remise en cause de cette décision », rappelle-t- elle.
Si elle se refuse de qualifier la centrale de Landivisiau d’obsolète, Delphine Batho note qu’elle fait partie de « ces projets qui sont le produit de la façon dont on voyait les choses à une époque et qui, le temps passant, deviennent décalés... »
Source : Le Télégramme sur Reporterre
La centrale au gaz de Landivisiau,
projet devenu « décalé »
pour Delphine Batho
En janvier 2013, alors ministre de l’Écologie, Delphine Batho signait l’arrêté autorisant Direct Énergie à construire la centrale au gaz de Landivisiau. Elle estime aujourd’hui « raisonnable de marquer un temps d’arrêt et de remettre à plat l’ensemble des données qui ont fondé le projet ».
« En 2013, je n’ai pas pris la décision à la légère. Mais je l’ai prise au regard des informations de l’époque », se justifie Delphine
Batho. « La centrale de Landivisiau était prévue par le pacte électrique breton de 2010. J’ai assumé la continuité de l’État, puisqu’un appel d’offres avait été attribué, juste avant les élections de 2012, par Éric Besson (alors ministre de l’Industrie du gouvernement Fillon). Il y avait la problématique de ce qu’on appelle l’indemnité de dédit, en cas de remise en cause de cette décision », rappelle-t- elle.
Si elle se refuse de qualifier la centrale de Landivisiau d’obsolète, Delphine Batho note qu’elle fait partie de « ces projets qui sont le produit de la façon dont on voyait les choses à une époque et qui, le temps passant, deviennent décalés... »
Source : Le Télégramme sur Reporterre
GILETS
JAUNES
Infos du 1er au 10 mars
Acte
16
– Paris – 02-03-19
Infos du 11 au 17 mars
Acte
18
– Paris – Champs
élysée – place de l'Etoile - 16-03-19
– réponse
du gouvernement : le recours à l'armée
Infos du 18 au 24 mars
Mardi
19 mars
NON À LA VIOLENCE !
La France est prise en otage par une minorité de casseurs en bandes organisées, qui n’ont d’autre but que la destruction et le pillage. C’est un appel à la résistance et à la fermeté contre cette violence sauvage qui s’impose à tous aujourd’hui.
Depuis trop longtemps, ces milieux radicaux ont reçu le soutien du monde intellectuel et d’un certain nombre de médias. Il faut radicalement dénoncer ces complicités criminelles. Oui, criminelles. C’est un appel à la révolte contre cette violence que nous lançons devant vous aujourd’hui.
https://lemurparle.blogspot.com/2019/03/non-la-violence-un-appel-de-daniel.html
Daniel
Mermet – Là
bas si j’y suis
Acte XVIII. TOUS COMPLICES !
REPORTAGE
aux Champs-Élysées
« Tous ceux qui étaient là se sont rendus complices de ça. [E.Macron] » Lui n’était pas là, il avait préféré un petit week-end à la neige avec son épouse, mais il a dû rentrer plus vite que prévu. Emmanuel Macron n’était pas content du tout. Il suffit qu’il tourne le dos pour que les « gilets jaunes » en profitent pour mettre le feu. Jusque là, pour le beau monde, ces gueux n’étaient que des antisémites, des homophobes, des xénophobes, des ultras de gauche et des ultras de droite. Cette fois pour Emmanuel Macron, ces « gilets jaunes » sont des terroristes-casseurs-assassins.
« Tous ceux qui étaient là se sont rendus complices de ça. [E.Macron] » Lui n’était pas là, il avait préféré un petit week-end à la neige avec son épouse, mais il a dû rentrer plus vite que prévu. Emmanuel Macron n’était pas content du tout. Il suffit qu’il tourne le dos pour que les « gilets jaunes » en profitent pour mettre le feu. Jusque là, pour le beau monde, ces gueux n’étaient que des antisémites, des homophobes, des xénophobes, des ultras de gauche et des ultras de droite. Cette fois pour Emmanuel Macron, ces « gilets jaunes » sont des terroristes-casseurs-assassins.
Une dénonciation courageuse partagée par les visionnaires les plus engagés du pays, « du marxisme de bazar et du talibanisme de salon » éditorialise Jean-Michel Apathie sur Europe 1 . « Ces manifs, pardon, mais elles devraient être désormais interdites » affirme Alba Ventura, éditorialiste sur RTL . « Les gens, qui sont les casseurs avant tout, qui rejoignent les "gilets jaunes", sont quelque part des sortes de terroristes », prévient Gérald Barbier, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris sur BFMTV . Rejoint par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, pour qui « ce sont des assassins.] »
Un petit souci cependant : les Français qui, malgré des semaines de lynchage médiatique, ne veulent décidément rien entendre . Depuis 18 semaines, la violence n’a pas discrédité le mouvement. Le plus important, c’est ce phénomène historique sans précédent depuis longtemps et qui est le cauchemar du pouvoir. Les causes sont si évidentes et si profondes « qu’on trouve malheureux d’en passer par là pour se faire entendre » mais, que voulez-vous, « qui ne casse rien n’a rien ».
Alors que la police algérienne a déposé les armes pour sympathiser avec les manifestants vendredi dernier, « ici, les forces de l’ordre restent le dernier rempart entre la rue et le pouvoir ». C’est la conclusion de Monique, « gilet jaune » et cheffe d’entreprise venue de Moselle pour manifester ce samedi à Paris.
Car
une question demeure. Qui sont et que veulent, les « gilets
jaunes » qui manifestaient ce samedi en France et à Paris ?
Sans cesse, les pouvoirs politiques, médiatiques et intellectuels,
furieux et déroutés, parlent d’eux et font tout pour les
discréditer et les salir, mais eux, vous les entendez ? Vous
les connaissez ? Des milliards de messages et d’images
violentes font écran, mais eux, finalement, qui sont ils ? Que
veulent-ils ? Prenez le temps d’écouter les paroles de ces
assassins et de leur complices rencontrés dans la manif de samedi.
Un
grand reportage de Dillah
Teibi
et Gaylord
Van Wymeersch.
A
entendre sur Là bas si j’y suis ( pour les abonnés)
Jeudi
21 mars
Emmanuel Macron, le vertige autoritaire
La décision de mobiliser la troupe, samedi, pour endiguer les manifestations à Paris est sans précédent depuis les grandes grèves de 1947-48. Année après année, le mouvement social est un peu plus criminalisé et les libertés bafouées. Homme sans limites et sans mémoire, le chef de l’État franchit un nouveau pas.
Prend-on
seulement la mesure de ce choix d'une gravité extrême ? La
décision d'annoncer le renforcement du « dispositif
Sentinelle » – entre 7 000 et 10 000 soldats – et
son déploiement samedi 23 mars contre les manifestations possibles
de « gilets jaunes » à Paris est une rupture historique
dans l'ordre républicain. La mise en scène faite par le pouvoir de
cette décision renforce encore cette appréciation.
La mesure a été prise personnellement par Emmanuel Macron, a-t-il été souligné, puis annoncée en conseil des ministres. « Nous ne pouvons pas laisser une infime minorité violente abîmer notre pays et détériorer l’image de la France à l’étranger », a aussitôt déclaré Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement. Enfin, cette décision vient clore plusieurs jours de déclarations publiques du chef de l'État et de son ministre de l'intérieur promettant la foudre aux futurs manifestants après les graves incidents de samedi dernier sur les Champs-Élysées.
Marche
du siècle, 16 mars 2019. © MJ
|
Le
pouvoir choisit donc d'organiser un face-à-face entre l'armée et le
peuple. « Vous
voulez de l’ordre public ? Cela implique de passer à
l’offensive. On peut craindre des blessés, voire des morts »,
prévient un député de la majorité, cité
par Le
Monde.
Sommes-nous encore en France ? Imagine-t-on une telle mesure et
de tels propos tenus, par exemple en Italie, par le ministre
d'extrême droite Matteo Salvini, par exemple en Hongrie, par le
premier ministre nationaliste Viktor Orbán, par exemple en Russie,
par Vladimir Poutine ? Le tollé serait immédiat.
L'opération
Sentinelle est un dispositif antiterroriste visant à protéger la
population contre toute attaque ou attentat. Son cahier des charges
est extrêmement précis et son cadre d'intervention soigneusement
délimité.
Or
voilà ce dispositif antiterroriste utilisé contre un mouvement
social et des manifestants, sans que cela ne soulève une immense
vague d'indignation. Entretemps, le pouvoir s'est efforcé de gagner
la bataille du vocabulaire : les manifestants ont été appelés
« factieux », « foule haineuse »,
« brutes », ils sont aujourd'hui des « émeutiers »
qui veulent « renverser la République ».
C'est
donc gagné pour les black blocs, leur démonstration est faite. Leur
stratégie de toujours est de démontrer, en organisant
l'affrontement systématique avec les forces de l'ordre, que la
nature profonde de tout État capitaliste est autoritaire ou
dictatoriale. Nous y sommes, l'État mobilise la troupe pour endiguer
et mieux réprimer un mouvement social désormais considéré comme
« un ennemi intérieur », seul motif d'engagement
de l'armée sur le territoire national, comme l'ont rappelé les
successifs livres blancs sur la défense.
Explications
de Benjamin Griveaux : « Le dispositif Sentinelle aura
à sécuriser les points fixes et statiques et permettra aux forces
de l’ordre de se concentrer sur les mouvements, le maintien et le
rétablissement de l’ordre. » Explication complémentaire
de Matignon : autant que possible, les militaires ne se
retrouveront pas au contact direct des manifestants. Il ne s'agit que
de libérer des effectifs de gendarmes et de policiers jusqu'alors
immobilisés dans des gardes statiques (Élysée, Matignon,
ministères, grandes administrations) et ne pouvant donc concourir
directement au maintien de l'ordre.
Ces
propos ne font que relever d'un grossier mensonge. Car les milliers
de soldats mobilisés viendront bel et bien participer à un
dispositif global de maintien de l'ordre. Car, rien ne peut exclure
que des face-à-face armée-manifestants ne se produisent, d'autant
que les parcours des manifestations de gilets jaunes ne sont jamais
fixés à l'avance et tournent souvent à l'errance dans Paris.
Plus
grave encore, au vu des quatre mois et demi de manifestations, rien
ne peut exclure que des groupes de manifestants surchauffés, pris
dans des charges policières ou des avalanches de tirs de
lacrymogènes ou de LBD (black blocs, gilets jaunes ou autres), ne
décident de s'en prendre à des troupes officiellement chargées de
garder des bâtiments.
Même
le sénateur Bruno Retailleau, qui fait de la surenchère sécuritaire
son fonds de commerce, s'interroge : « Que se
passerait-il si un groupe de black blocs s’en prenait physiquement
à des militaires à proximité des Champs-Élysées ? Les
militaires ne sont pas formés au maintien de l’ordre. Les
militaires sont formés à se battre, à faire la guerre, à répondre
par les armes à ceux qui les assaillent. »
C'est
également ce qu'avait dit celle qui n'a pas réagi depuis mercredi,
Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État à la défense.
Interrogée en décembre 2018 sur LCI, elle avait exclu toute
mobilisation militaire. « Pour ce qui est de l’armée,
non. Les armées n’interviennent pas dans des missions de sécurité
publique intérieure. Les armées, actuellement, leur ennemi, ce sont
les terroristes », disait-elle.
Autre
mensonge du pouvoir, d'ailleurs démenti par la mise en scène de
l'annonce présidentielle : il ne s'agirait certainement pas
d'un acte politique mais d'une mesure technique. Du pragmatisme en
quelque sorte pour calmer une base policière et gendarmesque épuisée
par ces mois de manifestations et donner un peu de grain à moudre
aux syndicats policiers…
Or
c'est tout autre chose qu'a revendiqué, jeudi, le ministre de
l'intérieur Christophe Castaner. Depuis samedi, l'homme est pointé
du doigt pour son incompétence, sa brutalité et son incapacité à
se faire obéir par ses services. Il s'est donc placé jeudi sous le
patronage de Georges Clemenceau en installant le nouveau préfet de
police de Paris. « Votre modèle est Georges Clemenceau, sa
main n’a jamais tremblé quand il s’agissait de se battre pour la
France, la vôtre ne devra pas trembler non plus », a-t-il
osé déclarer en référence aux manifestations.
Lens, au cœur du bassin minier, 1906. L'armée est
déployée contre les mineurs. © (dr)
|
Il ne s'agissait pas là du Clemenceau de la Grande Guerre, mais du Clemenceau ministre de l'intérieur. Celui qui, après la catastrophe minière de Courrières, fit donner la troupe en 1906 pour écraser dans le sang les grèves dans les charbonnages puis continua les années suivantes à réprimer dans la violence les mouvements ouvriers. Cette année-là, Jean Jaurès s'indignait dans plusieurs éditoriaux que cette violence patronale et cette répression politique délibérées produisent à la chaîne des violences ouvrières (lire ici et également ici). À Lens, un journal local écrit : « L’armée est partout et protège les bâtiments publics comme la Poste et le lycée Condorcet. » Protection des bâtiments publics : c'est ce que nous annonce le gouvernement.
Le
pouvoir a ainsi choisi de s'inscrire dans cette histoire particulière
de répression sanglante des mouvements sociaux. L'armée n'a jamais
été appelée à intervenir dans de telles situations depuis les
grandes grèves de 1947-1948. Les communistes venaient de quitter le
gouvernement, la guerre froide était engagée, et le gouvernement de
la jeune IVe République décida de pourchasser l'« ennemi
intérieur ».
Le
choix d'Emmanuel Macron n'est donc pas d'opportunité ou de
pragmatisme. Il est une décision politique de durcir encore
l'appareil de répression des mouvements sociaux pour mieux
s'afficher comme le tenant du parti de l'ordre. Jusqu'alors, le
pouvoir avait généralisé des dispositifs testés dans les
quartiers populaires, à l'occasion des émeutes de 2005, puis
développés sous Nicolas Sarkozy (réforme des retraites) et
François Hollande (loi travail El Khomri).
Christophe
Castaner et la ministre de la justice Nicole Belloubet ont ensuite
donné de nouvelles armes au système répressif : usage
systématique des LBD (lanceurs de balles de défense), intervention
des groupes policiers des BAC – non formés au maintien de l'ordre
–, gardes à vue massives et souvent illégales, interpellations
préventives, etc. Le recours à la troupe s'inscrit dans cette
surenchère de violences voulues et provoquées par le pouvoir.
Et cela pose directement la question du président de la République. Emmanuel Macron n'a cessé, depuis novembre, d'assumer et de demander un renforcement des moyens de répression. On sait le bilan : des milliers de blessés, une femme âgée tuée à Marseille par une grenade, 22 personnes éborgnées, cinq personnes ayant eu une main arrachée : lire ici notre bilan complet effectué par David Dufresne.
Qu'a répondu la semaine dernière encore Emmanuel Macron ? « Répression, violences policières, ces mots sont inacceptables dans un État de droit. » L'économiste et philosophe Frédéric Lordon lui a répondu en ces termes : « Mais M. Macron, vous êtes irréparable. Comment dire : dans un État de droit, ce ne sont pas ces mots, ce sont ces choses qui sont inacceptables. À une morte, 22 éborgnés et 5 mains arrachées, vous vous repoudrez la perruque et vous nous dites : “Je n’aime pas le terme répression, parce qu’il ne correspond pas à la réalité”. La question – mais quasi psychiatrique – qui s’ensuit, c’est de savoir dans quelle réalité au juste vous demeurez »
Ce
n'est pas qu'une question rhétorique. C'est désormais
l'interrogation qui pèse sur cette présidence saisie de vertige
autoritaire et d'auto-contemplation. « Autoritaire :
qui use de toute l’autorité qu’il possède sans s’imposer de
limite », dit le Larousse. Et n'est-il pas véritablement
sans limites, Emmanuel Macron, dans son usage des institutions, sa
gestion des corps intermédiaires et de l'opinion ?
L'affaire Benalla, débutée le 1er Mai dernier et révélée en juillet, a spectaculairement dévoilé les dérèglements d'une présidence faisant fi de toutes règles, l'autoritarisme du chef prenant le relais de sa force de conviction quand celle-ci venait à défaillir. Le résultat est que l'Élysée est aujourd'hui un château fantôme où les personnages clés sont partis, ont été congédiés ou sont aujourd'hui inquiétés par la justice.
La
crise politique n'a cessé de s'aggraver depuis cette affaire qui a
aussi désorganisé l'appareil d'État (la préfecture de police de
Paris en particulier). Faute de réponse politique susceptible
d'entraîner ou à tout le moins de calmer le pays, il ne reste au
chef de l'État que cette fuite en avant dans un autoritarisme
porteur de nouveaux drames et de nouvelles crises.
François
Bonnet - Médiapart
►Plus de 30 organisations ensemble pour les libertés publiques et le droit de manifester
Vendredi
22 mars
►Macron, l’État terroriste : Hervé Kempf sur Reporterre
►EN BÉDÉ - Les Gilets jaunes au tribunal : des condamnations à la chaîne :
Mathieu Colloghan - Reporterre
Particulièrement
révoltant et même écoeurant de voir cette justice de classe aux
ordres du pouvoir. La
bourgeoisie a peur !
Samedi
23 mars
Acte
19 –
Paris – 23-03-19 : https://youtu.be/CvYYq5tGrq
quelque
part en France
|
A Toulouse et dans le reste de la France :
la mobilisation continue, malgré la tension
Il n’y a pas eu d’incidents majeurs durant le 19e épisode des manifestations de « gilets jaunes » mais une mobilisation continue, avec cependant de nombreux affrontements dans plusieurs villes de France.
Toulouse (Haute-Garonne), de notre correspondant.- « Enlève ton masque, tout de suite ! Et tu restes pas derrière nous ! » Il est 17 h 30, à l’angle du métro Jean-Jaurès et du boulevard de Strasbourg à Toulouse. Un CRS se retourne vers le porte-parole du DAL, le plaque contre un mur, lui casse ses lunettes de piscine et lui arrache son petit masque de chantier, malgré ses protestations, celles des manifestants autour, et sans aucune autre raison que de décharger sa colère. Répression gratuite, en « mode vénèr », commente un jeune.
On
a pu assister à de nombreux autres épisodes de ce type, cet
après-midi, dans les rues de Toulouse.
Vendredi
22 mars, se conformant aux instructions énoncées lundi par Édouard
Philippe, la préfecture de la Haute-Garonne avait annoncé une
« interdiction de manifestation ou de rassemblement
revendicatif du mouvement des gilets jaunes sur la place du Capitole
à Toulouse de 12 h à 21 h » ce samedi.
Interrogée sur le rôle éventuellement attribué à l’armée, la
préfecture nous avait assuré que le « dispositif de
sécurisation » Sentinelle et ses militaires demeurerait
« inchangé ».
Samedi 23 mars à Toulouse. © Emmanuel Riondé
|
À
12 h 45, plus d’une heure avant le début annoncé de la
manifestation, quinze fourgons de CRS et un camion équipé d’un
canon à eau étaient stationnés dans la rue du Poids-de-l’Huile
donnant accès à la place. Plusieurs autres fourgons étaient
déployés dans les rues adjacentes et une dizaine de camions de la
gendarmerie attendaient sur la place Esquirol, à quelques centaines
de mètres de là. Un dispositif renforcé « par
d’importants moyens complémentaires », a communiqué la
préfecture : CRS, gendarmes mobiles et policiers, dont, comme
d’habitude, des unités de la bac et des voltigeurs, présents en
masse.
Trois
quarts d’heure plus tard, alors que les manifestants commencent à
affluer au rendez-vous habituel, métro Jean-Jaurès, un policier
vient réitérer au mégaphone l’interdiction d’aller au
Capitole. La réponse fuse : « La place du Capitole
appartient aux Toulousains, le préfet prend une mesure
antidémocratique, vous lui transmettrez ! »
Très
vite, le refrain, qui va être repris à pleins poumons tout
l’après-midi, est entonné par la foule, sous un gros soleil de
printemps : « On est là, on est là ! Et même si
Macron ne le veut pas, nous on est là ! Pour l’honneur des
travailleurs et pour un monde meilleur, nous, on est là ! »
Au
cortège qui file sur les boulevards se sont greffés, comme tous les
samedis, quelques centaines de militants syndicalistes CGT. Parmi
lesquels Cédric Caubère, secrétaire général de l’union
départementale : « Le droit de manifester est attaqué
de manière très préoccupante et la répression ne cesse de monter.
Ça fait quelques années qu’on le voit dans les entreprises, là
ça gagne la rue. On est en train d’essayer de faire accepter à
l’opinion publique qu’un pays comme la France est fondé à
apporter ce type de réponse à des mobilisations sociales. Sous
prétexte de chasser les casseurs, on s’en prend à tous les
manifestants. Ça ne peut que faire monter la tension. »
Il
est 15 heures lorsqu’une première charge très violente de
policiers fractionne une première fois le cortège au moment où
celui-ci passe à hauteur de la préfecture. Aucun projectile n’a
été lancé, aucune vitrine endommagée. La stupéfaction passée,
l’info remonte : ils ont pris une banderole déployée en tête
et estampillée « Pouvoir au peuple » sur fond
noir.
« Ils
prétendent qu’elle sert de paravent à des black blocs »,
assure un manifestant. À ses côtés, un autre explose : « Ils
foncent comme ça en plein milieu, ils tapent, ils gazent, alors
qu’il ne s’est rien passé !? Pour prendre une banderole ?
Démocratie, mon cul ! » Aux abords de la
manifestation, les membres de l’Observatoire des pratiques
policières ne chôment pas. Les street medics non plus :
on a pu voir plusieurs personnes en état de détresse respiratoire
dans la journée.
Dans
son bilan provisoire de 18 h 30, la préfecture, qui s’en
tient généralement à décompter les blessés « au sein
des forces de l’ordre », dénombrait « trois
blessés en urgence relative ». Parmi eux, au moins un
manifestant a pris un tir tendu, probablement de LBD, dans le front,
vers 17 heures.
L’heure
autour de laquelle, alors que CRS et policiers avaient réussi à
éparpiller la manifestation et à saisir d’autres banderoles
– semble-t-il un de leurs objectifs de la journée –,
les affrontements les plus violents se sont produits. Au-dessus du
canal du Midi, au début de l’avenue Camille-Pujol :
interpellations très musclées, barricades en feu, cortège
disloqué, policiers méprisants, brutaux et, retour des choses,
agonis d’insultes.
Dans
les parages, une fois la tension un peu retombée, des « baqueux »
attrapent Laurent, le long du canal, et lui vident son sac. « Ils
m’ont pris le casque, mes lunettes de piscine et le masque à gaz.
Je venais de l’acheter, 28 €, je suis dégoûté. Ils sont
insultants, ils m’ont mis la main aux couilles… »
Laurent est dans la manifestation pour chercher sa fille de 18 ans
qui, raconte-t-il, depuis qu’elle s’est fait gazer le 1er
décembre, est « hors d’elle » et revient
manifester tous les samedis. Il craint pour sa sécurité. « Je
leur ai dit mais ils s’en foutent… », lâche-t-il,
dépité, avant de repartir « essayer de récupérer [s]on
matériel ».
Depuis
le début du mouvement, régulièrement, les forces de police
saisissent le matériel de protection des manifestants sans jamais,
ou très rarement, dresser de PV de saisie, alors qu’elles en ont
l’obligation légale.
À
17 h 30, en haut de l’allée Jean-Jaurès, des bribes de
cortège se recomposent et redescendent vers le centre, où les
policiers nassent, gazent, interpellent, protégeant le Capitole.
Autour du caddie de l’Ago’rap qui, depuis quelques semaines, est
l’un des animateurs des samedis toulousains, un manifestant a pris
le micro et, sur l’air de La Semaine sanglante, entonne
quelques couplets : « C’est une colère /
révolutionnaire / nous les gilets jaunes / c’est pas de
l’aumône ».
Des
CRS arrivent au petit trot. Dans son bilan de 18 h 30, la
préfecture fait état de 11 interpellations en centre-ville.
Sur
le reste du territoire, la mobilisation s’est poursuivie,
atteignant plus de 40 000 personnes selon le décompte du
ministère de l’intérieur et plus de 125 000 selon « Nombre
Jaune », un collectif de gilets jaunes qui effectue son
propre recensement. La police et la gendarmerie, de leur côté,
avaient déployé 65 000 agents.
Samedi 23
mars, à Toulouse. © Emmanuel Riondé
|
À
Paris, le cortège de plusieurs milliers de personnes a tracé son
chemin de la place Denfert-Rochereau, dans le sud de la capitale,
jusqu’à la butte Montmartre, dans le nord, sans aucun incident.
Une fois rendus à leur destination, les gilets jaunes y ont déployé
des banderoles dans une ambiance festive. La manifestation, qui avait
été déclarée en préfecture, a été découragée de s’approcher
des Champs-Élysées, épicentre des confrontations de la semaine
passée. La police avait mis de gros moyens pour parer à de nouveaux
incidents dans ce quartier : tous les passants se dirigeant vers
l’avenue des Champs-Élysées étaient fouillés et contrôlés.
En
fin de journée, la préfecture de police de Paris a annoncé avoir
procédé à 8 545 contrôles préventifs, 96 interpellations et 53
verbalisations.
Les
manifestations ont généralement suivi le même schéma :
marche dans le calme, parfois sur plusieurs kilomètres, puis
dispersion des cortèges qui a parfois dégénéré en affrontements
avec les forces de l’ordre. À Lyon, Lille, Montpellier, Rouen,
Toulouse, la police a eu recours aux gaz lacrymogènes et parfois à
des charges. En fin de journée, le ministère de l’intérieur a
annoncé un total de 233 interpellations, 172 gardes à vue et 107
verbalisations pour participation à des manifestations non
autorisées.
À Montpellier, où plusieurs milliers de manifestants ont défilé, des heurts violents ont explosé place de la Comédie vers 16 heures : nombreux tirs de gaz lacrymogènes contre jets de canettes et de bouteilles. Ils ont fait au moins un blessé au visage du côté des gilets jaunes et deux policiers blessés.
En
plus des Champs-Élysées à Paris, qui avaient été interdits,
plusieurs villes de France avaient restreint l’accès à certains
périmètres. Cela n’a pas empêché certains protestataires de
tenter de s’y rendre, provoquant de multiples affrontements avec la
police. À Nice, une personne âgée a été blessée après avoir
été bousculée dans un mouvement de foule provoqué par une charge
policière, alors que plusieurs centaines de manifestants essayaient
de pénétrer dans le périmètre interdit, vers le Parc impérial.
Au total, 75 personnes ont été interpellées.
À
Bordeaux, dont le centre-ville était interdit d’accès, les
manifestants étaient moins nombreux que les samedis précédents.
Mais, en milieu d’après-midi, des militants des black blocs sont
arrivés, déclenchant des affrontements avec la police.
En
définitive, pour ce 19e épisode de manifestation des
gilets jaunes, le gouvernement peut s’estimer satisfait que les
violences parisiennes ultra-médiatisées de la semaine passée ne se
soient pas réitérées, mais la mobilisation dans les rues, samedi
après-midi, ne faiblit pas vraiment et rares sont les cortèges qui
ne se terminent pas par des affrontements avec les forces de l’ordre.
Comme si les événements fluctuaient sans vraiment évoluer.
Emmanuel Riondé - Médiapart
Dimanche
24 mars
Allo, place Beauvau
Typologie des blessures
Mise à jour le 24.03.2019 à 17:21
227 Blessures à la tête
13 Blessures à la main
19 Blessures au dos
46 Blessures aux membres supérieurs
81 Blessures aux membres inférieurs
4 Blessures aux parties génitales
82 Autres, non renseignés
95 Intimidations, insultes, entraves à la liberté de la presse
567 signalements
1 décès
227 blessures à la tête
22 éborgné·es
5 mains arrachées
Chiffres
officiels
(Ministère de l'Intérieur) au 19.03.2019 : 2 200 blessés, 10
« dommages irrémédiables à l'œil », 9 500 interpellations,
1 796 condamnations, 433 signalements déposés à l'IGPN, 180
enquêtes de l'IGPN, 38 enquêtes de l'IGGN, 13 460 tirs de LBD,
1 428 tirs de grenades lacrymogènes instantanées, 4 942
tirs de grenades de désencerclement et 1 500 blessés parmi les
forces de l'ordre.
La Rédaction De Mediapart et David Dufresne
Geneviève Legay, porte-parole d’Attac dans les Alpes-Maritimes, a été blessée alors qu’elle participait pacifiquement samedi à la mobilisation interdite des « gilets jaunes » à Nice. Elle a été emportée par une charge policière.
Les images sont spectaculaires. On y voit une dame, cheveux blancs, gilet jaune sur le dos, tenant un drapeau arc-en-ciel à la main, manifestant dans les rues de Nice. Puis, quelques instants plus tard, on y voit une dame, cheveux blancs, inerte au sol, son drapeau à quelques centimètres d’elle. Des policiers l’enjambent sans lui porter immédiatement secours.
La Rédaction De Mediapart et David Dufresne
►Gilets Jaunes
350
universitaires se déclarent « complices » des gilets
jaunes. « Prenant acte de cette aggravation exponentielle des
tendances autoritaires du pouvoir et des institutions, nous
enjoignons toutes et tous les ami.es de la liberté à ne pas céder
un pouce de terrain face à la répression et à s’organiser pour y
faire face.
A Nice, une militante d’Attac
gravement blessée par une charge policière
Geneviève Legay, porte-parole d’Attac dans les Alpes-Maritimes, a été blessée alors qu’elle participait pacifiquement samedi à la mobilisation interdite des « gilets jaunes » à Nice. Elle a été emportée par une charge policière.
Les images sont spectaculaires. On y voit une dame, cheveux blancs, gilet jaune sur le dos, tenant un drapeau arc-en-ciel à la main, manifestant dans les rues de Nice. Puis, quelques instants plus tard, on y voit une dame, cheveux blancs, inerte au sol, son drapeau à quelques centimètres d’elle. Des policiers l’enjambent sans lui porter immédiatement secours.
Une
charge policière vient d'emporter cette militante reconnue d'Attac,
qui a pacifiquement bravé l'interdiction de manifester, samedi 23
mars à Nice.
Ces
images ont été prises à l’occasion de la manifestation des
« gilets jaunes », à laquelle participait
Geneviève Legay, 73 ans (ou 74 ans selon les sources), porte-parole
de l'organisation altermondialiste dans les Alpes-Maritimes.
Selon
l’organisation altermondialiste, les forces de l'ordre « ont
procédé à une violente charge au cours de laquelle Geneviève est
tombée au sol, sa tête heurtant un poteau métallique ».
Elle avait « une attitude totalement non violente,
scand[ait] “Liberté de manifester” peu avant la charge
policière », affirme Attac dans un communiqué.
« Geneviève est impliquée depuis des années dans de
nombreux combats pacifiques, réagit Raphaël Pradeau, l'un des
porte-parole de l'organisation. C'est une icône de non-violence
qui se retrouve à l'hôpital. »
France
3 a filmé la scène : https://youtu.be/flMxvqc4_yI
Peu
après, une vidéo, publiée par le documentariste David
Dufresne sur Twitter (voir
par ailleurs son travail sur les violences policières dans
Mediapart) et dont le montage a été réalisé par des
militants insoumis, montre une situation tendue.
Une
voix dit : « Ils arrêtent encore les medics »,
du nom de ces bénévoles qui interviennent pour soigner les blessés
lors des manifestations. Puis un avertissement : « Dernière
sommation. » Et un ordre : « Chargez ! »
Dans
la confusion, on aperçoit un drapeau arc-en-ciel à terre. Puis une
voix dit : « Oh la femme, ce qu’ils lui ont mis. »
La même voix demande que les forces de l’ordre laissent passer les
medics, puis : « Appelez les pompiers. »
Un
policier est accroupi à côté d’une dame aux cheveux blancs. Il y
a du sang au sol, visiblement en raison d’une blessure à la tête.
Un
manifestant appelle les medics pour qu’ils interviennent. Un
policier rétorque : « Participation à une
manifestation interdite. Malgré les dispersions. Le parquet
appréciera. (…) Donc on interpelle. » On entend enfin un
représentant des forces de l’ordre préciser que les pompiers
« arrivent ».
Geneviève
Legay, samedi 23 mars à Nice, lors d'un rassemblement des gilets
jaunes. © Reuters
|
« Elle doit rester encore 48 heures sous surveillance. Elle est consciente, sous perfusion de morphine, car elle a de violents maux de tête », a ajouté Delphine Parent samedi.
Joint
par Mediapart, l’avocat Arié Alimi a annoncé que la famille
s'apprêtait à déposer plainte contre « X » pour
« violence volontaire en réunion avec arme par personnes
dépositaires de l'autorité publique et sur personne
vulnérable ». « Notre plainte vise aussi la
complicité par ordre du préfet des Alpes-Maritimes »,
a-t-il précisé.
« Quand
on se maintient dans une manifestation après les sommations
réglementaires pour dire que les gens doivent se disperser, c’est
un délit. Pour elle, ce n’est pas si net : là où ça s’est
passé, c’était presque en dehors de la place, dans un mouvement
confus des forces de l’ordre et des manifestants », a
poursuivi le procureur.
Quant
à la ministre de la justice, Nicole Belloubet, elle a manifestement
un avis déjà très établi sur les événements :
Samedi, plusieurs secteurs de la ville de Nice – comme partout en France (lire nos reportages à Toulouse et à Paris) – avaient été interdits de manifestation. Le préfet avait établi des périmètres interdits à toute personne sauf aux résidents, avec un filtrage de l’accès par la police, des palpations et des fouilles, et une interdiction de circulation et de stationnement des véhicules.
La demande avait été formulée par le maire de Nice Christian Estrosi. « Les moyens mis en place étaient proportionnels », a-t-il affirmé samedi, avant de rendre hommage aux policiers. « Je vois des forces de l'ordre qui sont extrêmement fatiguées, face à des personnes dangereuses qui ont dénaturé totalement le mouvement des gilets jaunes. La solidarité et la cohésion nationale sont désormais une exigence », a-t-il encore dit, alors que Geneviève Legay était à l'hôpital.
De nombreuses organisations du
mouvement social ont vivement réagi depuis samedi. Attac, d’abord,
a dénoncé les mesures mises en œuvre contre les rassemblements des
gilets jaunes.
« L’interdiction
par le préfet des manifestations et rassemblements dans une grande
partie de Nice est illégitime et ne peut justifier d’utiliser la
force contre des citoyenˑneˑs qui se rassemblent pacifiquement pour
exprimer leurs opinions. (…) Attac France condamne la répression
des rassemblements pacifiques qui ont eu lieu ce samedi et s’indigne
de la grave restriction des libertés publiques actuellement en cours
en France. »
« Rien
ne peut justifier qu’une femme de 74 ans se retrouve à l’hôpital
avec de graves blessures parce qu’elle voulait exercer son droit de
manifester », a également dénoncé la Ligue des droits de
l’homme dans un communiqué, affirmant que la famille n’était
pas informée de « toutes les informations utiles sur son
état de santé ». « La LDH assure Madame Legay et
sa famille de toute sa solidarité et exige qu’une enquête soit
menée en toute impartialité et en toute transparence. »
Un
rassemblement est prévu lundi 25 mars à 18 heures à Nice, à
l’appel d’Attac.
il
y a 38 minutes :
Ensemble
! 06, aux côtés d'Attac 06 et de nombreuses organisations et
citoyen-ne-s, appelle à se réunir pacifiquement place Garibaldi à
Nice ce lundi 25 mars à 18h en solidarité avec notre camarade
Geneviève, très gravement blessée ce samedi lors d'une charge
policière.
Infos du 25 au 31 mars
Mardi 26 mars
« La seule réponse de Macron à la colère du peuple, c’est la répression » Entretien avec Annick Coupé sur Reporterre
►La
France en marche #
34 :
►AntiRep
Communiqué
du collectif "Desarmons-les"
"Ce lundi 25 mars en fin d’après-midi, alors qu’il rentrait d’une conférence qu’il dispensait sur le maintien de l’ordre, Ian B, membre de notre collectif a été interpellé à sa sortie du train.
Il
a été placé en garde à vue pour port d’arme prohibée, en
l’occurrence des munitions vides qui illustraient son exposé et
qu’il transportait sur lui.
Il
est actuellement détenu dans les locaux du commissariat du 7ème
arrondissement.
On
ne peut s’empêcher de lier cet évènement au travail de fond, de
recensement et d’accompagnement des blessé.e.s, qu’accomplit
notre collectif depuis plusieurs semaines afin de visibiliser les
violences policières inédites que subissent les Gilets Jaunes.
Nous
dénonçons cette interpellation aux allures d’enlèvement, qui
s’apparente aux agissements d’une police politique, dont
les intimidations vont croissantes à l’encontre des acteurs de la
contestation sociale. Nous demandons la libération immédiate et
inconditionnelle de Ian et la restitution de l’intégralité de son
matériel de conférence !
Le
Collectif Desarmons-les
(vous
pouvez nous contacter sur desarmons-les@riseup.net pour toute
information)"
Macron, les fragiles t’emmerdent !
Charge
de CRS samedi à Nice, Geneviève, 73 ans, militante pacifiste, est
jetée à terre. Grave fracture du crâne, ses jours sont en danger.
Les images circulent partout. Déclaration de Macron : « quand
on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas
dans les lieux qui sont définis comme interdits [1]. »
Macron, les fragiles t’emmerdent.
Les trop vieux, les trop jeunes, les trop noirs, les trop pauvres, les trop petits, les trop gros, les aveugles, les cul-de-jatte, les manchots, on t’emmerde Macron, on a pas peur de se faire bousculer par tes flics, on a pas peur de venir dans les lieux que tu interdis, on n’a plus peur, Macron.
Samedi, à Nice donc, Geneviève LEGAY, 73 ans, militante d’ATTAC, manifestait pour la liberté de manifester, les manifestations étant interdites à Nice ce jour-là. Geneviève manifestait le plus pacifiquement du monde. Or à la suite d’une charge, elle tombe grièvement, blessée au crâne. Son état est jugé très sévère et il faudra une longue attente pour apprendre qu’elle va survivre sans savoir quelles seront les suites. Une enquête est aussitôt ouverte et sa famille dépose une plainte [2] ainsi que la direction d’ATTAC. Les images de la vieille dame ensanglantée qu’un CRS enjambe circulent partout.
« Moi
je me bats pour mes petits enfants ».
À une télé quelques instants avant, Geneviève disait :
« J’ai
73 ans, qu’est-ce qu’il peut m’arriver ? Cinquante ans que
je suis sur le terrain, et voir ce que je vois aujourd’hui, c’est
à pleurer ! [3] »
Ancienne éducatrice spécialisée, militante CGT, porte-parole
d’ATTAC, c’est à elle, avec ses multiples fractures du crâne
sur son lit d’hôpital que le suffisant petit Macron fait la leçon
en lui adressant un message « de sagesse ».
On se souvient de Robert Pandraud ministre de la Sécurité en 1986, lors de la mort de Malik Oussekine frappé à mort par des policiers dans une manif contre la loi Devaquet. Là aussi, la « fragilité » avait été évoquée. « Si j’avais un fils sous dyalise je l’empêcherais de faire le con la nuit [5]. »
Bien sûr, on le sait, Macron n’est qu’un paratonnerre qui est là pour protéger l’oligarchie dont il est le fondé de pouvoir, n’empêche qu’une fois rétablie, on verrait bien Geneviève venir lui foutre une paire de giffle. Nous l’accompagnerons.
Daniel
MERMET – Là
bas si j’y suis
Guillaume
Meurice sur France inter : Leçon
de sagesse avec Emmanuel Macron
Mercredi
27 mars
Rassemblement
en soutien à Geneviève Legay à Paris
NICE, UNE VIEILLE DAME AGRESSE LE SERVICE D’ORDRE !
Armée
d’un drapeau séditieux et proférant des slogans subversifs,
Geneviève LEGAY, une femme de 73 ans, a violemment agressé des
jeunes membres du service d’ordre, ce samedi à Nice.
Au
cri de « liberté de manifester ! », elle
s’est jetée au sol. Elle se serait blessée et aurait été
conduite à l’hôpital grâce à la diligence de la police et des
pompiers de Nice, la ville dont Monsieur Christian Estrosi est le
maire. Une enquête rassurante est en cours. Aussitôt prévenu, le
président de la République, Emmanuel Macron, lui a adressé ses
vœux de « prompt rétablissement ». On devait
découvrir que cette femme appartient au réseau ATTAC, un
groupuscule qui vient s’ajouter au mouvement des AUTONOMES et des
BLACKS BLOCS, responsables des violences et des destructions depuis
des mois en France. Cependant, soutenue par des groupuscules de
l’ultra-gauche, ATTAC appelait à manifester ce mardi.
Nos
reporters ont pu s’infiltrer dans cette manifestation.
reportage :
Dillah
Teibi
et Jonathan
Duong
mixage : Sylvain Richard
mixage : Sylvain Richard
Là
bas si j’y suis
Jeudi
28 mars
►Dans le Doubs, des Gilets jaunes moins nombreux mais « prêts à monter d’un cran » par Guillaume Clerc Reporterre
https://reporterre.net/dans-le-doubs-des-gilets-jaunes-moins-nombreux-mais-prets-a-monter-d-un-cran
Vendredi
29 mars
Le procureur reconnaît que
la manifestante blessée à Nice
a bien été heurtée par un policier
Le
procureur de la République de Nice a fini par admettre, vendredi 29
mars, que la militante Geneviève Legay, gravement blessée en
manifestation, a été heurtée par un policier. Une information
judiciaire est ouverte. Le mensonge d’Emmanuel Macron est établi.
En
souhaitant nier une nouvelle violence policière, Emmanuel Macron a
menti devant les Français. Au lendemain des révélations de
Mediapart sur les conditions de la chute de Geneviève Legay,
lors d'une manifestation à Nice, le procureur de la République a
fini par reconnaître, ce vendredi 29 mars, que la porte-parole
d’Attac a bien été heurtée par un policier.
En
conférence de presse, Jean-Michel Prêtre a expliqué, sur la base
de « l’exploitation affinée de très nombreuses autres
images, issues notamment de la vidéosurveillance de la ville de
Nice, et la mise en cohérence de l’ensemble de ces éléments de
preuve », qu’un fonctionnaire de police « isolé
et dépourvu de bouclier avait écarté du bras, vers sa droite,
Madame Legay, provoquant ainsi la chute de cette dernière » samedi
23 mars. Le procureur a annoncé dans la foulée l’ouverture
d’une information judiciaire.
Pour
justifier son changement de version, le procureur de la République
s’est retranché derrière le témoignage du policier ayant
provoqué la chute « qui avait déjà été entendu en
début de semaine dans le cadre de l'enquête, [et] a rectifié ce
[vendredi] matin son témoignage en admettant que la personne qu’il
avait écartée de son chemin n’était pas un homme, comme il
l’avait déclaré initialement. »
Pourtant,
comme l’a révélé Mediapart jeudi 28 mars, la responsabilité
des forces de l’ordre a été évoquée, y compris par un officier
de police judiciaire sur procès-verbal dès le début de l’enquête,
le jour de la manifestation du 23 mars.
Nous
republions cette enquête ci-dessous.
--------------------------------------------------------------
Le
mensonge des autorités est grossier. Depuis le samedi 23 mars, des
vidéos et des versions contradictoires circulent avec une question
centrale : Geneviève Legay, porte-parole d’Attac, gravement
blessée lors d'un rassemblement à Nice, a-t-elle été heurtée par
les forces de l'ordre ? Le président de la République et le
procureur de la République n'ont eu de cesse de répondre par la
négative à cette question. Mais selon les informations obtenues par
Mediapart, un policier expliquait le jour même du rassemblement sur
procès-verbal qu’au vu des premiers éléments de l'enquête, la
victime, âgée de 73 ans, avait été heurtée par « un
homme portant un bouclier ».
Les
images diffusées depuis le 23 mars, qui ont provoqué une forte
émotion dans le pays, montrent cette militante historique en train
de manifester pacifiquement avec un drapeau arc-en-ciel à la main,
et quelques secondes après, soudainement allongée au sol avec du
sang autour du visage.
Geneviève
Legay a été hospitalisée pour « hémorragie méningée
frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux
droit, fracture de l’os rocher droit, fracture de l’os pariétal
droit, fracture médico-sphénoïdale ».
Le
jour même, Jean-Michel Prêtre, le procureur de la République de
Nice, ouvre
une enquête « en recherche des causes des blessures »
et affirme qu’elle a chuté « et s’est cognée contre un
pylône fixe ». Le lundi 25 mars, avec autant d’assurance,
il indique, lors d’une conférence de presse, que Geneviève Legay
« n’a pas été touchée par des policiers. Il n’y a
aucun contact direct entre un policier et cette dame ».
Pourtant,
les premiers éléments de l’enquête contredisent ces
affirmations. Dans un procès-verbal que Mediapart a pu consulter,
daté du 23 mars à 19 h 05, un officier de police
judiciaire (OPJ) écrit : « Selon les premiers éléments
recueillis, la septuagénaire aurait été bousculée par un
homme qui portait un bouclier, sans plus de précisions [sic] ».
Au
cours de son audition, un autre policier, ayant participé à la
charge, précise : « Nous avons chargé, donc
effectivement nous avons poussé les personnes devant nous. (…)
C’est après la charge en me retournant que j’ai constaté qu’une
femme était à terre. »
a déposé plainte contre « X »
pour « violence volontaire en réunion avec arme par
personnes dépositaires de l'autorité publique et sur personne
vulnérable ». « Notre plainte vise aussi
Georges-François Leclerc, préfet des Alpes-Maritimes, pour
complicité de violences volontaires aggravées », et
« nous déposons également plainte pour subornation
de témoin ».
En
effet, selon l'avocat, « lorsque Madame Legay s’est
réveillée à l’hôpital, le samedi 23 mars 2019, elle a indiqué
que des policiers sont venus à deux reprises dans sa chambre et
qu’une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que
c’était un caméraman qui l’avait bousculée, et non les forces
de l’ordre ».
Mediapart
a également pu consulter ce procès-verbal : lors de l’audition
de Geneviève Legay, la policière l’interroge effectivement sur la
présence d’un journaliste et lui demande si elle se rappelle de
lui et de ses agissements. En revanche, lorsque la victime affirme
avoir été poussée par les forces de l’ordre, elle ne lui
demande pas de détailler son récit.
La
piste d’une chute provoquée par un journaliste sera cependant vite
écartée. « Nous étions à deux mètres d’elle comme je
l'ai expliqué aux policiers lors de mon audition, relate à
Mediapart le garde du corps d'une journaliste et d'un caméraman,
tous trois présents lors de la charge policière. Geneviève
Legay était comme nous en première ligne, personne ne l’a séparée
des policiers qui ont chargé brutalement. Je n’ai pas vu
lorsqu’elle est tombée. Je suis moi-même tombé et j’ai
entraîné avec moi le caméraman pour le protéger. Quand je me suis
relevé, j’ai vu qu’elle était à terre avec du sang qui coulait
de sa bouche. »
D’autres témoignages que
nous avons recueillis confirment que Geneviève Legay a été touchée
par « un homme qui portait un bouclier ». Thibault
Huart, street medic, secouriste auprès des personnes
blessées lors des manifestations, précise : « Geneviève
Legay a reçu un coup de bouclier au visage et s’est effondrée à
ce moment-là. J’étais à un ou deux mètres d’elle avant et
pendant la charge des policiers. Elle a bien reçu un coup des forces
de police au visage, ce qui l’a fait tomber. Ensuite j’ai dû
m’occuper d’un journaliste et je ne l’ai retrouvée que
lorsqu’elle était à terre. J’ai voulu l’aider mais des
policiers m’ont empêché de le faire. »
Joint
par Mediapart, Bernard M. affirme lui aussi avoir vu Geneviève Legay
« poussée par un policier et son bouclier pendant la
charge. Une fois à terre, un policier l’a traînée. Elle a reçu
des coups de pied. Et elle a été déplacée à deux mètres de sa
chute, près d'un plot, d'un pylône ». Ce chef
d’entreprise à la retraite a alerté les policiers sur les
agissements de leurs collègues. « On m’a demandé de me
taire. C’était effrayant. Je ne peux pas passer sous silence ce
dont j’ai été témoin. » Le récit de Bernard soulève
de grandes interrogations quant à la version du procureur selon
laquelle Geneviève Legay aurait heurté un pylône. Ces coups
pourraient-ils être à l'origine des côtes fêlées ?
Une
chose est sûre, qui ressort de toutes les auditions : le
commissaire Rabah Souchi a donné l'ordre de charger. Comme le
signale l’un des policiers auditionnés, « à un moment,
je me retourne et j’entends Monsieur Souchi dire “Chargez,
chargez !” Suite à ces ordres, nous avons chargé les trois
sections en même temps. »
Certains
policiers ont enjambé Geneviève Legay alors qu’elle était déjà
gravement blessée, allongée et presque inconsciente. Un major de
police précise : « Je peux vous confirmer que mes
hommes ont enjambé ceux qui étaient tombés à terre. » Un
autre explique avoir « constaté la présence d’une
personne au sol que j’ai dû enjamber pour ne pas trébucher. (…)
J’ai continué mon mouvement en compagnie de mes deux collègues et
c’est une fois la progression terminée que nous avons constaté
que c’était une femme qui était au sol ».
Pour
le commissaire Souchi, joint par Mediapart, « suite à ces
sommations, il y a eu des avancées adaptées qui font qu’une dame
est tombée [sic]. Elle est tombée comment ? C’est un
accident. Et il y a une enquête qui est faite sous l’autorité du
procureur de la République (…) ». Ces faits sont là
encore contredits par des policiers qui ont affirmé lors de
l'audition avoir poussé des manifestants lors de la charge.
Le
procureur de la République n’a pas donné suite à nos multiples
demandes.
Pascale
Pascariello - Médiapart
Samedi
30 mars
►En Dordogne, les Gilets jaunes tiennent bon. Leur but : la démocratie et une Assemblée constituante
Les gilets jaunes ont défilé dans le calme
pour l’acte 20 de leur mobilisation
À
Bordeaux, où le maire craignait le pire, à Paris ou à Avignon, des
milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans la rue,
samedi 30 mars, malgré de nombreuses interdictions. Des
manifestations sans incidents importants, même si des face-à-face
tendus avec la police ont pu être constatés.
Périmètres
interdits et appels à rester chez soi n’y ont rien fait. Les
gilets jaunes ont de nouveau rassemblé des milliers de personnes,
samedi 30 mars, dans plusieurs villes de France. Des manifestations
sans incidents importants à signaler, même si dans plusieurs
villes, des face-à-face tendus avec la police ont été constatés.
Selon
le décompte des gilets jaunes, plus de 102 000 personnes
ont manifesté sur 135 localités recensées. La semaine passée,
126 000 manifestants avaient été décomptés sur 202
actions. Aucun chiffre du ministère de l'intérieur n'était
disponible en fin de journée.
- À Paris
Deux
parcours étaient déclarés : le premier partait de la gare de
l’Est pour rejoindre la place du Trocadéro ; le second de la
place du Châtelet pour rejoindre lui aussi le Trocadéro. Les
Champs-Élysées étaient de nouveau interdits aux manifestants, deux
semaines après les scènes d’émeute qui avaient émaillé le
rassemblement. Le périmètre comprenant le palais de l’Élysée et
l’Assemblée nationale était également interdit aux manifestants.
Comme
la semaine passée, des policiers à moto circulaient dans la
capitale, à deux par engin. En revanche, il n’a pas été
question, ce samedi, de mobiliser la force militaire Sentinelle,
comme ce fut le cas la semaine passée.
Selon
la préfecture de police de Paris, vingt-cinq interpellations ont eu
lieu en début d’après-midi. Plus de 8 000 contrôles
préventifs ont été menés et vingt personnes ont été verbalisées
en se trouvant sur le périmètre interdit.
À Paris, les gilets jaunes sont arrivés en fin d'après-midi place
du Trocadéro. © KL
|
Le
cortège est arrivé sans heurts place du Trocadéro en fin
d’après-midi. Le défilé a été plutôt calme malgré quelques
jets de lacrymogènes de la part de policiers, et d’au moins une
tentative de manifestation sauvage, vite avortée. Vers 18 heures,
les forces de l’ordre semblaient en passe d’évacuer la place des
derniers manifestants.
- À Bordeaux
Le
grand rassemblement de ce samedi était prévu à Bordeaux. Les
autorités avaient nourri de vives craintes. Le nouveau maire de la
ville, Nicolas Florian, successeur d’Alain Juppé (parti au Conseil
constitutionnel), avait tout bonnement appelé à faire de Bordeaux
une « ville morte », demandant aux habitants de
« rester chez eux » et aux commerces de « baisser
le rideau ».
« On
nous annonce pas moins de 1 500 black blocs venus de toute la
France. Nous avons surdimensionné le dispositif policier
puisqu’on aura dix forces mobiles mobilisées. C’est
quasiment le double. C’est un volume quasiment jamais atteint
depuis le début du mouvement des “gilets jaunes” », a
encore indiqué Nicolas Florian samedi, selon des propos rapportés
par 20 Minutes.
5 000
personnes ont finalement manifesté dans Bordeaux. Des incidents sont
survenus en fin de cortège mais le dispositif policier était
vraisemblablement, selon les mots du maire, « surdimensionné ».
Les gilets jaunes bordelais avaient appelé leurs camarades
toulousains en renfort. Dans les rues, des slogans tels que
« Bordeaux, Toulouse, soulève-toi ! » ou
« Toulouse-Bordeaux, fin du derby, début du débat ! »
ont retenti à plusieurs reprises. Le 13 avril, ce devrait être au
tour des Bordelais de se rendre à Toulouse.
Éric
Drouet et Jérôme Rodrigues, deux figures du mouvement, étaient
présents. Interrogé par BFM-TV, Éric Drouet a déclaré :
« Tout le mois d’avril, ça va continuer comme ça, je
crois. Il y a un appel [à manifester] le 6 ou le 7 à
Lille, le 13 à Toulouse, le 20 c’est re-Paris, etc. »
- À Avignon
Un
appel à rassemblement devant le palais des Papes avait été lancé
en dépit de l’interdiction de manifester. Les centaines de
manifestants se sont heurtés à la police autour des remparts. Vers
13 heures, ils n’étaient qu’une petite centaine mais le chiffre
a grossi dans l’après-midi. Les manifestants scandaient notamment
« Macron démission, Macron démission » face à
la police.
Vers
15 h 30, le quotidien La Provence signalait qu’un
manifestant avait été blessé à la tête et avait été évacué
par les street medics. Le dispositif policier a été allégé
dès 16 h 30 tandis que le nombre de manifestants
diminuait.
- Ailleurs en France
Plus
de 5 000 manifestants, selon France Info, ont également investi
les rues de Saint-Étienne, dont le centre-ville était
interdit. Des poubelles ont été renversées, et plusieurs d’entre
elles incendiées. La situation était tendue en fin d’après-midi
tandis qu’un nuage de lacrymogène planait sur la ville.
À Caen, un rendez-vous
avait été donné à tous les gilets jaunes de Normandie. En fin de
matinée, ils étaient moins d’un millier sur place mais le chiffre
a triplé dans l’après-midi.
À
Rennes, les policiers ont chargé les manifestants qui tentaient de
se rendre dans le centre-ville. Cinq personnes ont été
interpellées. À Montpellier, entre 1 600 et 2 500
personnes ont manifesté, tandis qu’à Dijon, des gilets jaunes ont
bloqué la gare SNCF, entraînant quelques retards.
Enfin,
à Nice, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées
devant l’hôpital de la ville en soutien à Geneviève Legay,
grièvement blessée samedi dernier par un policier lors d’une
charge pour disperser quelques dizaines de manifestants.
En
prime ce mois-ci 2 photos d’Algérie où la révolution est en
marche :
Boutons
Macron, Boutez Flika !
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