Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 5 avril 2019

Chronique des Zones A Défendre (ZAD) de mars 2019

 Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans les Zones A Défendre (ZAD) pendant ce mois de mars 2019 ; on y parle de Notre Dame Des Landes et de plein d'autres zones à défendre.


Merci à l'auteur pour cette compilation mensuelle précieuse.



NOTRE DAME DES LANDES (44) 

 Enraciner l’avenir

Source : ZAD.nadir.org et médias

Mars 2019

Et ailleurs : Amassada (12) – Landivisiau (29) – Pays basque (64) – Bure (55) - et l’Atomik tour - gilets jaunes et 2 photos d’Algérie


ZAD de NDDL - 44


Carte de la zone centrale de la Zad.

La terre en commun

La ZAD est soutenue par le fonds de dotation "La terre en commun"

Racheter les terres pour qu’elles restent liées à une vision collective.

Le gouvernement a annoncé le retour de la propriété au Conseil Départemental d’une partie des terres de la zad, ainsi que son intention de vendre le reste.

« La terre en commun » se doit, grâce à vous, d’être en position d’acquéreur sur les bâtis et les terres qui seront mis en vente rapidement et de se positionner stratégiquement sur ceux qui arriveront à terme sur le marché :

pour que ces terres ne retournent pas à l’agriculture intensive

pour sauvegarder la biodiversité de ce bocage exceptionnel

pour garantir le maintien des activités collectives nées de la lutte contre le projet d’aéroport

pour voir fleurir des projets basés sur l’entraide, la mise en commun et le respect de la terre et de la nature.

Le fonds de dotation permet l’acquisition collective de terres, de forêts et de bâtis, sans aucun système de parts ou d’actions. Les biens acquis sont donc placés en dehors de la spéculation et des recherches d’enrichissement personnel.

plus d’infos : https://encommun.eco/






Infos du 1er au 10 mars



Dimanche 3 mars


►Chantier


Bonjour à tout-e-s !

Dans le but de réouvrir l’accueil dans de bonnes conditions tout bientôt, nous organisons une semaine de réaménagement des espaces collectifs à Bellevue du 5 au 11 mars.


Sont concernés comme espaces : le dortoir, la cuisine et la réserve, le freeshop, et quelques autres petits points.

Nous invitons toutes les personnes qui le souhaitent à participer, ambiance et bonne bouffe garantie !

Nous recherchons également des éléments de matériel suivant : 
Tasseaux
Planches épaisses (4 cm)
Plaques d’OSB 
Huisserie : charnières, équerres, et visserie 
Prises en 220V et 380V

Bien évidemment les chantiers se poursuivront au long de l’année pour continuer à embellir ce lieu et le rendre toujours plus pratique à sa double fonction de lieu d’activités (élevage, artisanat...) et d’accueil. Nous vous tiendrons au courant, et n’hésitez pas à passer !" 


Mardi 5 mars

►Soutien aux 5

Soutien aux 5 : qu’en disent les torchons ? :



https://www.ouest-france.fr/environnement/amenagement-du-territoire/nddl/notre-dame-des-landes-une-affaire-qui-perturbe-la-zad- 6246805 

https://www.ouest-france.fr/environnement/amenagement-du-territoire/nddl/notre-dame-des-landes-des-zadistes-convoques-la- gendarmerie-ce-lundi-6246234

https://actu.fr/pays-de-la-loire/blain_44015/nddl-zadistes-nombre-devant-gendarmerie-blain_21836261.html

https://www.presseocean.fr/actualite/blain-mobilisation-devant-la-gendarmerie-en-soutien-aux-zadistes-interpelles-04-03-2019- 295539

►Punchline du jour :

"le colonialisme, une œuvre civilisatrice" ! Nantes : un devoir de CM2 sur de supposés "bienfaits" de la colonisation crée la polémique :

"Les colons ont apporté l’instruction et une langue commune à des peuples qui vivaient sur le même territoire (..) De plus, ils ont apporté les soins médicaux, et ont limité les morts d’enfants et d’adultes", était-il notamment écrit dans cet exercice, distribué dans une école de l’agglomération nantaise.

https://www.francetvinfo.fr/sciences/histoire/nantes-un-devoir-de-cm2-sur-les-bienfaits-de-la-colonisation-cree-la-polemique_3213633.html



Vendredi 8 mars


►cartographie Habitat / ZAD

16-17 MARS / BIG BATTLE D’ILLUSTRATIONS / HABITER LE BOCAGE POUR EN PRENDRE SOIN UN WEEK-END DE DESSIN ET D’ECRITURE POUR LE MAINTIEN DES FORMES DE VIE ET D’HABITAT

Nous vous convions sur la ZAD pour lancer ensemble la bataille argumentaire & graphique face au PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal) lors d’un grand week-end pour inventer, créer, des cartes, des schémas, des dessins, des plans, des affiches !!
Viens avec tes potes et tes crayons !






Infos du 11 au 17 mars



Lundi 11 mars 

►Lecture

Oui, tout le monde déteste la police : Petit argumentaire, pour expliquer pourquoi nous haïssons le bleu.

ACAB : Afin de comprendre cet acronyme et en prendre conscience, il faut changer son point de vision et ne pas voir la police en tant qu’individu mais en tant que système, en tant qu’institution, (c’est pour cela que nous parlerons de « la police » et non pas de « policiers ») et cette institution n’est que le pathétique reflet de son gouvernement et de son système de domination capitaliste, c’est- à-dire coloniale et raciste, patriarcale et sexiste, violente et protégée par une justice bien loin d’être indépendante. POUVOIR POLICE JUSTICE sont les trois têtes hideuses du cerbère. Le contraire n’est qu’un récit fictif créé par l’État pour légitimer le fonctionnement et la violence de cette institution. Et par analogie, les violences policières sont des violences d’État. 


https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/110319/oui-tout-le-monde-deteste-la-police 

Mardi 12 mars

Expulsions

Aujourd’hui des cabanes reconstruites à Youpi et à Lama Fâché ont été détruites par une trentaine de camions de gendarmes accompagnant des engins de chantiers.




Mercredi 13 mars

►Expulsions

plusieurs fourgons patrouillent depuis cette nuit sur la D281 et ce matin, ils se sont déployés dans l’ancien champ des Cent Noms pendant que d’autres arrivés avec un bateau, se dirigent à pied vers le port. Ils s’apprêtent à détruire la cabane sur l’eau donc. On espère sans plus attendre un raz de marée donc. et on les déteste profondément


Vendredi 15 mars


►Médias libres : Détournement du site et de la boîte mail
Nous avons actuellement un problème, comme vous pourrez peut être le constater, certaines personnes se sont permises de détourner l’adresse du site vers une autre page renvoyant vers un appel à venir rejoindre la zad. Il est vrai que malheureusement ces derniers jours, peu d’informations sont passées sur les destructions auxquelles ont procédé les flics. Si on ne peut que soutenir un appel à soutien de la zad, on se pose des questions sur les intentions réelles de personnes qui procèdent comme cela. De plus nous n’avons plus non plus accès à la boite mail zad@riseup.net, donc toute communication qui serait passée de 18h jeudi à... on ne sait pas quand, ne vient pas de personnes qui gèrent habituellement cette boite mail. 
  
Infos du 18 au 24 mars



Dimanche 24 mars


►13h33min : A propos des derniers jours sur ZAD.NADIR - Détournement du site et de la boîte mail

Jeudi 14 mars, des personnes participant actuellement à l’équipe de publication du site internet zad.nadir.org ont eu la surprise de découvrir que toutes visites sur le site était renvoyées directement sur un article d’indymedia nantes, et que le site était inaccessible aux visiteurs et à la publication. Dans la demi-heure qui a suivi, il n’était plus possible de lire la boite mail zad@riseup.net ainsi que d’utiliser les listes de diffusions, et ce pendant plusieurs jours.

Un nouvel atelier céramique à Nantes !

Le 31 mars cʼest à vous de nous aider ! Cʼest rendez-vous à la Dérive (1 Rue du Gué Robert, 44000 Nantes) à partir de 11h jusquʼà 18h. Ouvert à tout-e-s du débutant au confirmé en terre ! Réalisation des anneaux du totem qui sera assemblé pour la fête du jardin.

Découvrez les ateliers céramiques qui ont eu lieu en début d’année NB : venir avec des vêtements non salissants

Petit rappel : la fête du jardin des ronces aura lieu le 25 et 26 mai au jardin ! D’ici là, rencontrons nous au jardin !

Roncièrement ! 
Le collectif des Ronces 
Retrouvez toutes les infos sur notre blog : https://lesronces.noblogs.org/ 
Adresse : rue de la Papotière, Nantes. 
Face au cimetière (Bus 87 et 12). 
Contact : lesronces@riseup.net
 
AILLEURS
  
Infos du 1er au 10 mars

Dimanche 3 mars

►Amassada

Nous venons d’apprendre qu’une entreprise doit se rendre sur le site de la plaine pour évaluer les dédommagements concernant les hectares utilisés pour la période des travaux en sus des terres du transfo.
Nous ne voulons pas du transfo, nous ne voulons pas des travaux. Aucun dédommagement ne pourra compenser le saccage des terres agricoles.

Nous Nous donnons donc rendez vous à l’entrée de Saint Victor devant l’ancien stade à 8H le mardi 5 mars. Soyons nombreux et déterminés.

Pas res nos arresta !
Pour rappel samedi 9 mars 15h Millau carnaval de la farce énergétique : Retrouve Ton Enfance. 
 
►Landivisiau
Un agenda bien rempli nous attend pour les 2 prochains jours :

Dimanche 3 mars :

pique nique militant au rond-point du Drennec à Landivisiau, entre 12h et 14h. Ce sera l’occasion de prendre des gaz’ettes d’info, discuter ensemble de la lutte, des perspectives, confectionner des panneaux pour les rdv importants à venir : réunion d’info jeudi 14 et marche pour le climat samedi 16

Les associations Commana dit non à la centrale et Landivisiau dit non à la centrale organisent une pièce de théâtre à 15h à la salle des fêtes de Commana pour financer notre lutte. une pièce d’Eric Assous " Mon meilleur copain". Cette pièce sera jouée par la compagnie ’Les bons jours ensemble’. Une comédie pour tout public. Billetterie ouverte à 14h, entrée 7 €. 
 
Lundi 4 mars

4 de nos camarades sont convoqués à 9h à la gendarmerie de Plourin Les Morlaix. Il est important d’être présents en nombre pour les soutenir devant la gendarmerie et montrer que nous sommes soudés et déterminés face à l’intimidation des militants qui s’est accentuée depuis une semaine. Nous proposons un rdv de covoiturage à Landi, départ 8h30 de l’aire de covoiturage à côté de Mc- Do /casino. Sinon, rdv sur place à 8h50 ( Rue de la Hautière, 29600 Plourin-lès-Morlaix, près de zone saint-fiacre (intermarché), hôpital et lycée Tristant Corbière)

Temps fort de mobilisation autour du chantier de la centrale à Landi. Rdv à 11h30 au rond-point du Drennec. Prévoir pique-nique à partager, boissons chaudes, pancartes, de quoi faire des panneaux.... Et surtout votre bonne humeur et votre détermination !!!

Communiqué de presse de : Landivisiau doit dire non à la centrale :

Non à la centrale : solidarité devant la répression.

Ce mardi 27 février, un opposant à la centrale à gaz de Landivisiau a été arrêté dans le bourg de Sizun. Cette arrestation fait suite à la convocation d’un autre opposant (président de l’association Force 5) lundi 25 février, et à des intimidations répétées de la part des forces de l’ordre. Ces tentatives de déstabilisation ne briseront pas notre détermination à lutter contre ce projet de centrale inutile, financé par de l’argent public, polluant et nuisible pour notre santé. L’état utilise son bras armé au moment même où le Conseil d’Etat vient de casser le jugement de la cour d’appel de Nantes, et de condamner l’état à verser 3000€ à Force 5. Nous ne baisserons pas les bras dans Le Bras de fer qui nous oppose à l’état qui veut imposer coûte que coûte ce projet climaticide. Contre la centrale, contre la répression, solidarité !

Landivisiau Doit Dire Non à La Centrale
 
Mardi 5 mars 

Amassada

Nous sommes ici, nous resterons ici et nous défendrons nos terres !

Mardi prochain, le 5 mars, nous nous sommes donnés rendez-vous à l’ancien stade de foot pour accueillir ensemble l’expert mandaté par RTE. Car pour RTE, exproprier et bétonner 5 Ha de terres agricoles ne suffit pas. Près de 5 ha supplémentaires sont nécessaires à leur transfo. Ces terres seront réquisitionnées pendant 4 ans. Un état des lieux doit être réalisé ce mardi qui permettrait de démarrer les travaux. Nous ne voulons pas de transfo, nous ne voulons pas de travaux !
Rendez vous nombreu(ses)x mardi à 8h au stade de saint Victor pour stopper l’avancé de RTE.

Et vive le printemps, le retour des oiseaux, et... CARNAVAL ! A Millau le 9 mars à 15h (samedi prochain), place de la gare, prenons la rue et changeons nos allures. Il est temps de brûler cette farce de la transition énergétique ! Musique et chants, danses et farandoles !

Et à l’Amassada, encore la visite des gendarmes mardi dernier, d’abord sur le site, puis en amont à l’orée des forêts, pour finir par les retrouver sur la colline d’en face, équipée d’une antenne montée sur une camionnette et le lendemain dans un petit tour d’hélico... Pas facile à suivre. Mais nous sommes toujours là-haut, sur la plaine, à l’abri et au chaud, et nous vous attendons ! Et toute la semaine, des ateliers pour préparer le Caramantran sont organisés à l’ancien stade, de 14h à 18h.

Et toujours, le programme hebdomadaire de l’Amassada, et toutes les infos sur le blogs : douze.noblogs.org à bientôt, pas res nos arresta

►Bure

Un mois est passé depuis les dernières nouvelles données sur cette liste ! Bah alors y se passe quoi ? Et bah on attaque mars (le mois hein...) et ça tourne, ça tourne, cet Atomik Tour !
 
Là on vous écrit d’une super colloc joyeuse et lumineuse à Rennes : récup’, brochures, rires, discut’ sur le nucléaire et sur la nocivité des smartphones, chouettes sérigraphies, ça vit, ça fourmille ici ! En prime, une arrivée surprise d’un ami de Bure nous fait un grand coup de chaleur dans le coeur :D

Après le Nord, on est descendu tranquillement dans l’ouest : la Normandie et la Bretagne qu’on va quitter dans quelques jours.

Etapes riches d’enseignements sur les installations nucléaires civiles et militaires, sur le travail de l’ACRO (https://www.acro.eu.org/), sur les associations et collectifs en lutte, en soutien, en alternatives : ça foisonne !

Au fil des étapes, l’Atomik Tour continue de se construire et de se raconter : on fait de notre mieux pour faire le récit des étapes sur le site au fur et à mesure. Et quelques jours ou semaines plus tard vient la petite vidéo (très longue à monter mais Aymeric assure !) qui retrace l’étape. Vous pouvez toutes les retrouver là :

https://www.youtube.com/channel/UCO3JZ0PyPdKdGy9tHrbZh3g
A la "maison" dans le Grand Est, la lutte continue avec le Cycle de conférences (http://www.stopcigeo-bure.eu/cyclegrandest/) et le Festival Bure’lesques 2019 (où l’Atomik Tour atterrira pour son final !) qui se prépare : https://burefestival.org/ On espère bien tous⋅tes vous y retrouver !

Et en face, qu’est-ce qui se passe...? La CNDP a enfin accouché d’une décision et nous fait la surprise d’engager quelques expertises : : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038109884&dateTexte=&categorieLien=id

Et même que le calendrier du débat est rendu public (pas les lieux exacts, ni les modalités bien sûr...) : voir ci-joint.

En parlant de calendrier, le nôtre a un peu bougé, notamment le long de la Loire, mais parfois il bouge même en chemin et l’Atomik Tour fait des détours ;-)

A bientôt ici ou plus loin !

Pour être inscrit⋅es sur la liste de l’Atomik Tour, faut envoyer un mail là : atomik-tour-subscribe@lists.riseup.net 

►Lecture

Récits d’un séjour au Pays-Basque. Jour 1

Nous avons rendez-vous à Baiona pour rejoindre notre hôte. On rejoint H. dans un bar d’habitués. Première ambiance, des gens jouent aux cartes, il pleut dehors et ça sent la chaleur à l’intérieur. :
https://zad.nadir.org/spip.php?article6404 

Vendredi 8 mars


►Landivisiau

Quelques nouvelles des camarades :

Il y avait une nouvelle convocation ce matin à 9h30 à la gendarmerie de Plourin. Quelques copains étaient présents mais le camarade souhaitait que nous privilégions l’action de terrain. En revanche, nous vous appelons à 2 nouveaux rassemblements de soutien la semaine prochaine :

lundi 11 mars à 9h15 à la gendarmerie de Plourin. RDV à l’aire de covoiturage de Landivisiau à 8h45. (suivi d’un RDV à 11h30 au rond-point du Drennec, venir avec son casse-croute)

mercredi 13 mars à 8h45 devant la gendarmerie de Landivisiau pour soutenir le président de Force 5, Jean-yves Quémeneur. De plus, Jean-Yves a reçu une amende de 35€ pour klaxon abusif ! !

Sur le terrain... Un militant a observé du mouvement aujourd’hui : une "cabane de chantier" a été sortie du terrain. Nous nous demandons si les travaux de dépollution ne seraient pas terminés...la déclaration de travaux de dépollution n’est plus affichée en mairie. Si vous avez des infos, si vous voyez apparaitre une nouvelle déclaration de travaux en mairie... merci de nous contacter à nonalacentrale.landivisiau@gmail.com

L’équipe mobile de l’Atomik Tour ^^ 
 
Pour être inscrit⋅es sur la liste de l’Atomik Tour, faut envoyer un mail là : atomik-tour-subscribe@lists.riseup.net
►Lecture
Récits d’un séjour au Pays-Basque. Jour 1

Nous avons rendez-vous à Baiona pour rejoindre notre hôte. On rejoint H. dans un bar d’habitués. Première ambiance, des gens jouent aux cartes, il pleut dehors et ça sent la chaleur à l’intérieur. : 


Vendredi 8 mars

 ►Landivisiau

Quelques nouvelles des camarades :

Il y avait une nouvelle convocation ce matin à 9h30 à la gendarmerie de Plourin. Quelques copains étaient présents mais le camarade souhaitait que nous privilégions l’action de terrain. En revanche, nous vous appelons à 2 nouveaux rassemblements de soutien la semaine prochaine :

lundi 11 mars à 9h15 à la gendarmerie de Plourin. RDV à l’aire de covoiturage de Landivisiau à 8h45. (suivi d’un RDV à 11h30 au rond-point du Drennec, venir avec son casse-croute)

mercredi 13 mars à 8h45 devant la gendarmerie de Landivisiau pour soutenir le président de Force 5, Jean-yves Quémeneur. De plus, Jean-Yves a reçu une amende de 35€ pour klaxon abusif ! !

Sur le terrain... Un militant a observé du mouvement aujourd’hui : une "cabane de chantier" a été sortie du terrain. Nous nous demandons si les travaux de dépollution ne seraient pas terminés...la déclaration de travaux de dépollution n’est plus affichée en mairie. Si vous avez des infos, si vous voyez apparaitre une nouvelle déclaration de travaux en mairie... merci de nous contacter à nonalacentrale.landivisiau@gmail.com

L’équipe mobile de l’Atomik Tour ^^ 


Infos du 11 au 17 mars


Jeudi 14 mars

Landivisiau

Des nouvelles des camarades

Le matin, une cinquantaine de personnes ont montré leur soutien à Jean-Yves Quéméneur (Force 5) devant la gendarmerie de Landi. Il est ressorti avec son avocate une 1/2 heure plus tard sans avoir répondu aux questions des gendarmes. ...voir tout le CR et les infos dans l’article

prochains rendez-vous, dès ce soir :
Réunion d’information sur le projet de centrale à gaz, à 20h30 à l’Espace des Capucins, rue des Capucins à Landivisiau.

Demain :
Rendez-vous à 7h00 au rond-point du Drennec (route de St Pol) pour bloquer l’entrée du site pour les ouvriers. Si vous ne pouvez pas être là à 7h00, rejoignez-nous un peu plus tard. Nous serons devant l’entrée du 2e champ (passer par le chemin communal entre les 2 champs). Contact : 07 51 10 19 51.

Rendez-vous à 14h00 devant la mairie de Morlaix pour soutenir les lycéens en grève. Aire de covoiturage de Landivisiau : RDV à 13h15 pour un départ à 13h30.

Samedi :
Rendez-vous à 15h devant la place du Champ de foire à Landivisiau pour la marche pour le climat. Plus d’infos ici.



Infos du 25 au 31 mars


Mardi 26 mars

La centrale au gaz de Landivisiau, 
projet devenu « décalé » 
pour Delphine Batho


En janvier 2013, alors ministre de l’Écologie, Delphine Batho signait l’arrêté autorisant Direct Énergie à construire la centrale au gaz de Landivisiau. Elle estime aujourd’hui « raisonnable de marquer un temps d’arrêt et de remettre à plat l’ensemble des données qui ont fondé le projet ».
« En 2013, je n’ai pas pris la décision à la légère. Mais je l’ai prise au regard des informations de l’époque », se justifie Delphine

Batho. « La centrale de Landivisiau était prévue par le pacte électrique breton de 2010. J’ai assumé la continuité de l’État, puisqu’un appel d’offres avait été attribué, juste avant les élections de 2012, par Éric Besson (alors ministre de l’Industrie du gouvernement Fillon). Il y avait la problématique de ce qu’on appelle l’indemnité de dédit, en cas de remise en cause de cette décision », rappelle-t- elle.

Si elle se refuse de qualifier la centrale de Landivisiau d’obsolète, Delphine Batho note qu’elle fait partie de « ces projets qui sont le produit de la façon dont on voyait les choses à une époque et qui, le temps passant, deviennent décalés... »

Source : Le Télégramme sur Reporterre
 
GILETS JAUNES
 

Infos du 1er au 10 mars



Acte 16 – Paris – 02-03-19 



Infos du 11 au 17 mars

Acte 18 – Paris – Champs élysée – place de l'Etoile - 16-03-19 – réponse du gouvernement : le recours à l'armée




Infos du 18 au 24 mars


Mardi 19 mars

NON À LA VIOLENCE !



 
La France est prise en otage par une minorité de casseurs en bandes organisées, qui n’ont d’autre but que la destruction et le pillage. C’est un appel à la résistance et à la fermeté contre cette violence sauvage qui s’impose à tous aujourd’hui.

Depuis trop longtemps, ces milieux radicaux ont reçu le soutien du monde intellectuel et d’un certain nombre de médias. Il faut radicalement dénoncer ces complicités criminelles. Oui, criminelles. C’est un appel à la révolte contre cette violence que nous lançons devant vous aujourd’hui.

La suite déjà publiée sur le blog lemurparle ici :

https://lemurparle.blogspot.com/2019/03/non-la-violence-un-appel-de-daniel.html


Daniel Mermet – Là bas si j’y suis


Acte XVIII. TOUS COMPLICES !

 

REPORTAGE aux Champs-Élysées




 

« Tous ceux qui étaient là se sont rendus complices de ça. [E.Macron] » Lui n’était pas là, il avait préféré un petit week-end à la neige avec son épouse, mais il a dû rentrer plus vite que prévu. Emmanuel Macron n’était pas content du tout. Il suffit qu’il tourne le dos pour que les « gilets jaunes » en profitent pour mettre le feu. Jusque là, pour le beau monde, ces gueux n’étaient que des antisémites, des homophobes, des xénophobes, des ultras de gauche et des ultras de droite. Cette fois pour Emmanuel Macron, ces « gilets jaunes » sont des terroristes-casseurs-assassins.

Une dénonciation courageuse partagée par les visionnaires les plus engagés du pays, « du marxisme de bazar et du talibanisme de salon » éditorialise Jean-Michel Apathie sur Europe 1 . « Ces manifs, pardon, mais elles devraient être désormais interdites » affirme Alba Ventura, éditorialiste sur RTL . « Les gens, qui sont les casseurs avant tout, qui rejoignent les "gilets jaunes", sont quelque part des sortes de terroristes », prévient Gérald Barbier, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris sur BFMTV . Rejoint par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, pour qui « ce sont des assassins.] »

Un petit souci cependant : les Français qui, malgré des semaines de lynchage médiatique, ne veulent décidément rien entendre . Depuis 18 semaines, la violence n’a pas discrédité le mouvement. Le plus important, c’est ce phénomène historique sans précédent depuis longtemps et qui est le cauchemar du pouvoir. Les causes sont si évidentes et si profondes « qu’on trouve malheureux d’en passer par là pour se faire entendre » mais, que voulez-vous, « qui ne casse rien n’a rien ».

Alors que la police algérienne a déposé les armes pour sympathiser avec les manifestants vendredi dernier, « ici, les forces de l’ordre restent le dernier rempart entre la rue et le pouvoir ». C’est la conclusion de Monique, « gilet jaune » et cheffe d’entreprise venue de Moselle pour manifester ce samedi à Paris.
 

Car une question demeure. Qui sont et que veulent, les « gilets jaunes » qui manifestaient ce samedi en France et à Paris ? Sans cesse, les pouvoirs politiques, médiatiques et intellectuels, furieux et déroutés, parlent d’eux et font tout pour les discréditer et les salir, mais eux, vous les entendez ? Vous les connaissez ? Des milliards de messages et d’images violentes font écran, mais eux, finalement, qui sont ils ? Que veulent-ils ? Prenez le temps d’écouter les paroles de ces assassins et de leur complices rencontrés dans la manif de samedi. 
 
Un grand reportage de Dillah Teibi et Gaylord Van Wymeersch.

A entendre sur Là bas si j’y suis ( pour les abonnés)


Jeudi 21 mars

Emmanuel Macron, le vertige autoritaire 

  

La décision de mobiliser la troupe, samedi, pour endiguer les manifestations à Paris est sans précédent depuis les grandes grèves de 1947-48. Année après année, le mouvement social est un peu plus criminalisé et les libertés bafouées. Homme sans limites et sans mémoire, le chef de l’État franchit un nouveau pas.

 


Prend-on seulement la mesure de ce choix d'une gravité extrême ? La décision d'annoncer le renforcement du « dispositif Sentinelle » – entre 7 000 et 10 000 soldats – et son déploiement samedi 23 mars contre les manifestations possibles de « gilets jaunes » à Paris est une rupture historique dans l'ordre républicain. La mise en scène faite par le pouvoir de cette décision renforce encore cette appréciation.



La mesure a été prise personnellement par Emmanuel Macron, a-t-il été souligné, puis annoncée en conseil des ministres. « Nous ne pouvons pas laisser une infime minorité violente abîmer notre pays et détériorer l’image de la France à l’étranger », a aussitôt déclaré Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement. Enfin, cette décision vient clore plusieurs jours de déclarations publiques du chef de l'État et de son ministre de l'intérieur promettant la foudre aux futurs manifestants après les graves incidents de samedi dernier sur les Champs-Élysées.


Marche du siècle, 16 mars 2019. © MJ
 
Le pouvoir choisit donc d'organiser un face-à-face entre l'armée et le peuple. « Vous voulez de l’ordre public ? Cela implique de passer à l’offensive. On peut craindre des blessés, voire des morts », prévient un député de la majorité, cité par Le Monde. Sommes-nous encore en France ? Imagine-t-on une telle mesure et de tels propos tenus, par exemple en Italie, par le ministre d'extrême droite Matteo Salvini, par exemple en Hongrie, par le premier ministre nationaliste Viktor Orbán, par exemple en Russie, par Vladimir Poutine ? Le tollé serait immédiat.


L'opération Sentinelle est un dispositif antiterroriste visant à protéger la population contre toute attaque ou attentat. Son cahier des charges est extrêmement précis et son cadre d'intervention soigneusement délimité.
Or voilà ce dispositif antiterroriste utilisé contre un mouvement social et des manifestants, sans que cela ne soulève une immense vague d'indignation. Entretemps, le pouvoir s'est efforcé de gagner la bataille du vocabulaire : les manifestants ont été appelés « factieux », « foule haineuse », « brutes », ils sont aujourd'hui des « émeutiers » qui veulent « renverser la République ».

Jamais en reste d'un coup de menton, Ségolène Royal a, en ces termes, résumé ce qui se dit et se pense dans les cercles du pouvoir : « Je me suis demandé pourquoi ça n'avait pas été fait plus tôt (...) Certes les black blocs ne sont pas des terroristes, mais ils sèment la terreur. Et donc c'est la même chose. » En 1912, Jean Jaurès décrivait cette bataille des mots : « Un des procédés classiques de la bourgeoisie, c’est lorsqu’un mot a cessé de faire peur, d’en susciter un autre… Pendant une génération, la bourgeoisie a cru que, pour épouvanter le pays, il lui suffisait de dénoncer le socialisme. Puis, le pays s’est acclimaté au socialisme. Maintenant, c’est le même tour avec le mot “sabotage”. »

C'est donc gagné pour les black blocs, leur démonstration est faite. Leur stratégie de toujours est de démontrer, en organisant l'affrontement systématique avec les forces de l'ordre, que la nature profonde de tout État capitaliste est autoritaire ou dictatoriale. Nous y sommes, l'État mobilise la troupe pour endiguer et mieux réprimer un mouvement social désormais considéré comme « un ennemi intérieur », seul motif d'engagement de l'armée sur le territoire national, comme l'ont rappelé les successifs livres blancs sur la défense.

Explications de Benjamin Griveaux : « Le dispositif Sentinelle aura à sécuriser les points fixes et statiques et permettra aux forces de l’ordre de se concentrer sur les mouvements, le maintien et le rétablissement de l’ordre. » Explication complémentaire de Matignon : autant que possible, les militaires ne se retrouveront pas au contact direct des manifestants. Il ne s'agit que de libérer des effectifs de gendarmes et de policiers jusqu'alors immobilisés dans des gardes statiques (Élysée, Matignon, ministères, grandes administrations) et ne pouvant donc concourir directement au maintien de l'ordre.

Ces propos ne font que relever d'un grossier mensonge. Car les milliers de soldats mobilisés viendront bel et bien participer à un dispositif global de maintien de l'ordre. Car, rien ne peut exclure que des face-à-face armée-manifestants ne se produisent, d'autant que les parcours des manifestations de gilets jaunes ne sont jamais fixés à l'avance et tournent souvent à l'errance dans Paris.

Plus grave encore, au vu des quatre mois et demi de manifestations, rien ne peut exclure que des groupes de manifestants surchauffés, pris dans des charges policières ou des avalanches de tirs de lacrymogènes ou de LBD (black blocs, gilets jaunes ou autres), ne décident de s'en prendre à des troupes officiellement chargées de garder des bâtiments.

Et alors ? « Et qu'est-ce qui se passe après ? Les militaires tirent ? C'est un métier la police ! Quelles que soient les circonstances, l’armée ne peut et ne doit assurer aucune tâche de police », a protesté Jean-Luc Mélenchon, mercredi soir sur BFM. « Vous êtes devenus fous ! », a-t-il ajouté à l'adresse de François Bayrou. Une exclamation qui faisait écho à celle du député de centre-droit Charles de Courson quand il s'indignait de la loi anticasseurs : « Mais où sommes-nous ? Réveillez-vous mes chers collègues ! C'est la dérive complète ! C'est une pure folie de voter ce texte ! On se croit revenu sous le régime de Vichy. »

Même le sénateur Bruno Retailleau, qui fait de la surenchère sécuritaire son fonds de commerce, s'interroge : « Que se passerait-il si un groupe de black blocs s’en prenait physiquement à des militaires à proximité des Champs-Élysées ? Les militaires ne sont pas formés au maintien de l’ordre. Les militaires sont formés à se battre, à faire la guerre, à répondre par les armes à ceux qui les assaillent. »

C'est également ce qu'avait dit celle qui n'a pas réagi depuis mercredi, Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État à la défense. Interrogée en décembre 2018 sur LCI, elle avait exclu toute mobilisation militaire. « Pour ce qui est de l’armée, non. Les armées n’interviennent pas dans des missions de sécurité publique intérieure. Les armées, actuellement, leur ennemi, ce sont les terroristes », disait-elle.

Autre mensonge du pouvoir, d'ailleurs démenti par la mise en scène de l'annonce présidentielle : il ne s'agirait certainement pas d'un acte politique mais d'une mesure technique. Du pragmatisme en quelque sorte pour calmer une base policière et gendarmesque épuisée par ces mois de manifestations et donner un peu de grain à moudre aux syndicats policiers…

Georges Clemenceau, Jean Jaurès et Jules Moch

Or c'est tout autre chose qu'a revendiqué, jeudi, le ministre de l'intérieur Christophe Castaner. Depuis samedi, l'homme est pointé du doigt pour son incompétence, sa brutalité et son incapacité à se faire obéir par ses services. Il s'est donc placé jeudi sous le patronage de Georges Clemenceau en installant le nouveau préfet de police de Paris. « Votre modèle est Georges Clemenceau, sa main n’a jamais tremblé quand il s’agissait de se battre pour la France, la vôtre ne devra pas trembler non plus », a-t-il osé déclarer en référence aux manifestations.


Lens, au cœur du bassin minier, 1906. L'armée est déployée contre les mineurs. © (dr)


Il ne s'agissait pas là du Clemenceau de la Grande Guerre, mais du Clemenceau ministre de l'intérieur. Celui qui, après la catastrophe minière de Courrières, fit donner la troupe en 1906 pour écraser dans le sang les grèves dans les charbonnages puis continua les années suivantes à réprimer dans la violence les mouvements ouvriers. Cette année-là, Jean Jaurès s'indignait dans plusieurs éditoriaux que cette violence patronale et cette répression politique délibérées produisent à la chaîne des violences ouvrières (lire ici et également ici). À Lens, un journal local écrit : « L’armée est partout et protège les bâtiments publics comme la Poste et le lycée Condorcet. » Protection des bâtiments publics : c'est ce que nous annonce le gouvernement.

Le pouvoir a ainsi choisi de s'inscrire dans cette histoire particulière de répression sanglante des mouvements sociaux. L'armée n'a jamais été appelée à intervenir dans de telles situations depuis les grandes grèves de 1947-1948. Les communistes venaient de quitter le gouvernement, la guerre froide était engagée, et le gouvernement de la jeune IVe République décida de pourchasser l'« ennemi intérieur ».

C'est un socialiste, Jules Moch, alors ministre de l'intérieur, qui envoya les troupes pour mater les mineurs. Il mobilise 60 000 CRS et soldats pour imposer aux 15 000 grévistes la reprise du travail. L'armée occupe les puits de mine. Bilan : plus de trois mille licenciements, six morts et de nombreux blessés (lire ici cette étude des Cahiers d'histoire sociale). Ce n'est qu'en 2014 que Christiane Taubira, alors ministre de la justice, a demandé l'indemnisation des familles de mineurs illégalement licenciés.

Le choix d'Emmanuel Macron n'est donc pas d'opportunité ou de pragmatisme. Il est une décision politique de durcir encore l'appareil de répression des mouvements sociaux pour mieux s'afficher comme le tenant du parti de l'ordre. Jusqu'alors, le pouvoir avait généralisé des dispositifs testés dans les quartiers populaires, à l'occasion des émeutes de 2005, puis développés sous Nicolas Sarkozy (réforme des retraites) et François Hollande (loi travail El Khomri).

Christophe Castaner et la ministre de la justice Nicole Belloubet ont ensuite donné de nouvelles armes au système répressif : usage systématique des LBD (lanceurs de balles de défense), intervention des groupes policiers des BAC – non formés au maintien de l'ordre –, gardes à vue massives et souvent illégales, interpellations préventives, etc. Le recours à la troupe s'inscrit dans cette surenchère de violences voulues et provoquées par le pouvoir.

Cette escalade s'accompagne d'une agressivité grandissante du ministre et du premier ministre. La plupart de leurs déclarations, depuis samedi, visent à préparer l'opinion à l'accident, c'est-à-dire à un ou des morts. « Si nous avons une stratégie qui permet aux forces de l’ordre d’être plus mobiles, d’être plus dynamiques, d’être plus fermes, il y a plus de risques » d'accidents, a assumé, lundi soir sur France 2, le premier ministre Édouard Philippe. Là où l'obsession de tous les gouvernements, depuis au moins 1968, a été d'éviter des blessés graves ou des morts, le pouvoir actuel n'en fait plus sa priorité.

Et cela pose directement la question du président de la République. Emmanuel Macron n'a cessé, depuis novembre, d'assumer et de demander un renforcement des moyens de répression. On sait le bilan : des milliers de blessés, une femme âgée tuée à Marseille par une grenade, 22 personnes éborgnées, cinq personnes ayant eu une main arrachée : lire ici notre bilan complet effectué par David Dufresne.

Qu'a répondu la semaine dernière encore Emmanuel Macron ? « Répression, violences policières, ces mots sont inacceptables dans un État de droit. » L'économiste et philosophe Frédéric Lordon lui a répondu en ces termes : « Mais M. Macron, vous êtes irréparable. Comment dire : dans un État de droit, ce ne sont pas ces mots, ce sont ces choses qui sont inacceptables. À une morte, 22 éborgnés et 5 mains arrachées, vous vous repoudrez la perruque et vous nous dites : “Je n’aime pas le terme répression, parce qu’il ne correspond pas à la réalité”. La question – mais quasi psychiatrique – qui s’ensuit, c’est de savoir dans quelle réalité au juste vous demeurez » 


Ce n'est pas qu'une question rhétorique. C'est désormais l'interrogation qui pèse sur cette présidence saisie de vertige autoritaire et d'auto-contemplation. « Autoritaire : qui use de toute l’autorité qu’il possède sans s’imposer de limite », dit le Larousse. Et n'est-il pas véritablement sans limites, Emmanuel Macron, dans son usage des institutions, sa gestion des corps intermédiaires et de l'opinion ?

Quel est donc ce président qui, après avoir moqué « Jojo le gilet jaune » lors d'un premier débat avec les élus, s'égare dans une logorrhée verbale que plus personne n'écoute ? Quel est ce président qui veut vendre à l'opinion comme un exploit sportif et politique le fait de parler huit heures et dix minutes avec des intellectuels qu'il rabroue ou n'écoute pas ?

L'affaire Benalla, débutée le 1er Mai dernier et révélée en juillet, a spectaculairement dévoilé les dérèglements d'une présidence faisant fi de toutes règles, l'autoritarisme du chef prenant le relais de sa force de conviction quand celle-ci venait à défaillir. Le résultat est que l'Élysée est aujourd'hui un château fantôme où les personnages clés sont partis, ont été congédiés ou sont aujourd'hui inquiétés par la justice.

La crise politique n'a cessé de s'aggraver depuis cette affaire qui a aussi désorganisé l'appareil d'État (la préfecture de police de Paris en particulier). Faute de réponse politique susceptible d'entraîner ou à tout le moins de calmer le pays, il ne reste au chef de l'État que cette fuite en avant dans un autoritarisme porteur de nouveaux drames et de nouvelles crises.

François Bonnet - Médiapart


Plus de 30 organisations ensemble pour les libertés publiques et le droit de manifester




Vendredi 22 mars

Macron, l’État terroriste : Hervé Kempf sur Reporterre


EN BÉDÉ - Les Gilets jaunes au tribunal : des condamnations à la chaîne : 

 Mathieu Colloghan - Reporterre



Particulièrement révoltant et même écoeurant de voir cette justice de classe aux ordres du pouvoir. La bourgeoisie a peur !


Samedi 23 mars


Acte 19 – Paris – 23-03-19 : https://youtu.be/CvYYq5tGrq


quelque part en France

 

A Toulouse et dans le reste de la France : 

la mobilisation continue, malgré la tension




Il n’y a pas eu d’incidents majeurs durant le 19e épisode des manifestations de « gilets jaunes » mais une mobilisation continue, avec cependant de nombreux affrontements dans plusieurs villes de France. 


Toulouse (Haute-Garonne), de notre correspondant.- « Enlève ton masque, tout de suite ! Et tu restes pas derrière nous ! » Il est 17 h 30, à l’angle du métro Jean-Jaurès et du boulevard de Strasbourg à Toulouse. Un CRS se retourne vers le porte-parole du DAL, le plaque contre un mur, lui casse ses lunettes de piscine et lui arrache son petit masque de chantier, malgré ses protestations, celles des manifestants autour, et sans aucune autre raison que de décharger sa colère. Répression gratuite, en « mode vénèr », commente un jeune.
On a pu assister à de nombreux autres épisodes de ce type, cet après-midi, dans les rues de Toulouse.

Vendredi 22 mars, se conformant aux instructions énoncées lundi par Édouard Philippe, la préfecture de la Haute-Garonne avait annoncé une « interdiction de manifestation ou de rassemblement revendicatif du mouvement des gilets jaunes sur la place du Capitole à Toulouse de 12 h à 21 h » ce samedi. Interrogée sur le rôle éventuellement attribué à l’armée, la préfecture nous avait assuré que le « dispositif de sécurisation » Sentinelle et ses militaires demeurerait « inchangé ».

De fait, on n’a pas vu un militaire ce samedi dans les rues de Toulouse et la place du Capitole n’a pas été investie par les manifestants, comme c’est le cas depuis plusieurs mois. Le même scénario s’est produit à Paris (lire notre reportage).

 
Samedi 23 mars à Toulouse. © Emmanuel Riondé


À 12 h 45, plus d’une heure avant le début annoncé de la manifestation, quinze fourgons de CRS et un camion équipé d’un canon à eau étaient stationnés dans la rue du Poids-de-l’Huile donnant accès à la place. Plusieurs autres fourgons étaient déployés dans les rues adjacentes et une dizaine de camions de la gendarmerie attendaient sur la place Esquirol, à quelques centaines de mètres de là. Un dispositif renforcé « par d’importants moyens complémentaires », a communiqué la préfecture : CRS, gendarmes mobiles et policiers, dont, comme d’habitude, des unités de la bac et des voltigeurs, présents en masse.

Trois quarts d’heure plus tard, alors que les manifestants commencent à affluer au rendez-vous habituel, métro Jean-Jaurès, un policier vient réitérer au mégaphone l’interdiction d’aller au Capitole. La réponse fuse : « La place du Capitole appartient aux Toulousains, le préfet prend une mesure antidémocratique, vous lui transmettrez ! » 
 
Très vite, le refrain, qui va être repris à pleins poumons tout l’après-midi, est entonné par la foule, sous un gros soleil de printemps : « On est là, on est là ! Et même si Macron ne le veut pas, nous on est là ! Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, nous, on est là ! »

Au cortège qui file sur les boulevards se sont greffés, comme tous les samedis, quelques centaines de militants syndicalistes CGT. Parmi lesquels Cédric Caubère, secrétaire général de l’union départementale : « Le droit de manifester est attaqué de manière très préoccupante et la répression ne cesse de monter. Ça fait quelques années qu’on le voit dans les entreprises, là ça gagne la rue. On est en train d’essayer de faire accepter à l’opinion publique qu’un pays comme la France est fondé à apporter ce type de réponse à des mobilisations sociales. Sous prétexte de chasser les casseurs, on s’en prend à tous les manifestants. Ça ne peut que faire monter la tension. »

Il est 15 heures lorsqu’une première charge très violente de policiers fractionne une première fois le cortège au moment où celui-ci passe à hauteur de la préfecture. Aucun projectile n’a été lancé, aucune vitrine endommagée. La stupéfaction passée, l’info remonte : ils ont pris une banderole déployée en tête et estampillée « Pouvoir au peuple » sur fond noir.

« Ils prétendent qu’elle sert de paravent à des black blocs », assure un manifestant. À ses côtés, un autre explose : « Ils foncent comme ça en plein milieu, ils tapent, ils gazent, alors qu’il ne s’est rien passé !? Pour prendre une banderole ? Démocratie, mon cul ! » Aux abords de la manifestation, les membres de l’Observatoire des pratiques policières ne chôment pas. Les street medics non plus : on a pu voir plusieurs personnes en état de détresse respiratoire dans la journée.

Dans son bilan provisoire de 18 h 30, la préfecture, qui s’en tient généralement à décompter les blessés « au sein des forces de l’ordre », dénombrait « trois blessés en urgence relative ». Parmi eux, au moins un manifestant a pris un tir tendu, probablement de LBD, dans le front, vers 17 heures.

L’heure autour de laquelle, alors que CRS et policiers avaient réussi à éparpiller la manifestation et à saisir d’autres banderoles – semble-t-il un de leurs objectifs de la journée –, les affrontements les plus violents se sont produits. Au-dessus du canal du Midi, au début de l’avenue Camille-Pujol : interpellations très musclées, barricades en feu, cortège disloqué, policiers méprisants, brutaux et, retour des choses, agonis d’insultes.

Dans les parages, une fois la tension un peu retombée, des « baqueux » attrapent Laurent, le long du canal, et lui vident son sac. « Ils m’ont pris le casque, mes lunettes de piscine et le masque à gaz. Je venais de l’acheter, 28 €, je suis dégoûté. Ils sont insultants, ils m’ont mis la main aux couilles… » Laurent est dans la manifestation pour chercher sa fille de 18 ans qui, raconte-t-il, depuis qu’elle s’est fait gazer le 1er décembre, est « hors d’elle » et revient manifester tous les samedis. Il craint pour sa sécurité. « Je leur ai dit mais ils s’en foutent… », lâche-t-il, dépité, avant de repartir « essayer de récupérer [s]on matériel ».

Depuis le début du mouvement, régulièrement, les forces de police saisissent le matériel de protection des manifestants sans jamais, ou très rarement, dresser de PV de saisie, alors qu’elles en ont l’obligation légale.

À 17 h 30, en haut de l’allée Jean-Jaurès, des bribes de cortège se recomposent et redescendent vers le centre, où les policiers nassent, gazent, interpellent, protégeant le Capitole. Autour du caddie de l’Ago’rap qui, depuis quelques semaines, est l’un des animateurs des samedis toulousains, un manifestant a pris le micro et, sur l’air de La Semaine sanglante, entonne quelques couplets : « C’est une colère / révolutionnaire / nous les gilets jaunes / c’est pas de l’aumône ».

Des CRS arrivent au petit trot. Dans son bilan de 18 h 30, la préfecture fait état de 11 interpellations en centre-ville.

Sur le reste du territoire, la mobilisation s’est poursuivie, atteignant plus de 40 000 personnes selon le décompte du ministère de l’intérieur et plus de 125 000 selon « Nombre Jaune », un collectif de gilets jaunes qui effectue son propre recensement. La police et la gendarmerie, de leur côté, avaient déployé 65 000 agents.

 
Samedi 23 mars, à Toulouse. © Emmanuel Riondé



À Paris, le cortège de plusieurs milliers de personnes a tracé son chemin de la place Denfert-Rochereau, dans le sud de la capitale, jusqu’à la butte Montmartre, dans le nord, sans aucun incident. Une fois rendus à leur destination, les gilets jaunes y ont déployé des banderoles dans une ambiance festive. La manifestation, qui avait été déclarée en préfecture, a été découragée de s’approcher des Champs-Élysées, épicentre des confrontations de la semaine passée. La police avait mis de gros moyens pour parer à de nouveaux incidents dans ce quartier : tous les passants se dirigeant vers l’avenue des Champs-Élysées étaient fouillés et contrôlés.

En fin de journée, la préfecture de police de Paris a annoncé avoir procédé à 8 545 contrôles préventifs, 96 interpellations et 53 verbalisations.

Les manifestations ont généralement suivi le même schéma : marche dans le calme, parfois sur plusieurs kilomètres, puis dispersion des cortèges qui a parfois dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. À Lyon, Lille, Montpellier, Rouen, Toulouse, la police a eu recours aux gaz lacrymogènes et parfois à des charges. En fin de journée, le ministère de l’intérieur a annoncé un total de 233 interpellations, 172 gardes à vue et 107 verbalisations pour participation à des manifestations non autorisées.

À Montpellier, où plusieurs milliers de manifestants ont défilé, des heurts violents ont explosé place de la Comédie vers 16 heures : nombreux tirs de gaz lacrymogènes contre jets de canettes et de bouteilles. Ils ont fait au moins un blessé au visage du côté des gilets jaunes et deux policiers blessés.


En plus des Champs-Élysées à Paris, qui avaient été interdits, plusieurs villes de France avaient restreint l’accès à certains périmètres. Cela n’a pas empêché certains protestataires de tenter de s’y rendre, provoquant de multiples affrontements avec la police. À Nice, une personne âgée a été blessée après avoir été bousculée dans un mouvement de foule provoqué par une charge policière, alors que plusieurs centaines de manifestants essayaient de pénétrer dans le périmètre interdit, vers le Parc impérial. Au total, 75 personnes ont été interpellées.

À Bordeaux, dont le centre-ville était interdit d’accès, les manifestants étaient moins nombreux que les samedis précédents. Mais, en milieu d’après-midi, des militants des black blocs sont arrivés, déclenchant des affrontements avec la police.

En définitive, pour ce 19e épisode de manifestation des gilets jaunes, le gouvernement peut s’estimer satisfait que les violences parisiennes ultra-médiatisées de la semaine passée ne se soient pas réitérées, mais la mobilisation dans les rues, samedi après-midi, ne faiblit pas vraiment et rares sont les cortèges qui ne se terminent pas par des affrontements avec les forces de l’ordre. Comme si les événements fluctuaient sans vraiment évoluer.

Emmanuel Riondé - Médiapart

Dimanche 24 mars





 
Allo, place Beauvau


Typologie des blessures




Mise à jour le 24.03.2019 à 17:21
227 Blessures à la tête
13 Blessures à la main
19 Blessures au dos
46 Blessures aux membres supérieurs
81 Blessures aux membres inférieurs
4 Blessures aux parties génitales
82 Autres, non renseignés
95 Intimidations, insultes, entraves à la liberté de la presse
567 signalements


1 décès


227 blessures à la tête
22 éborgné·es
5 mains arrachées

Chiffres officiels (Ministère de l'Intérieur) au 19.03.2019 : 2 200 blessés, 10 « dommages irrémédiables à l'œil », 9 500 interpellations, 1 796 condamnations, 433 signalements déposés à l'IGPN, 180 enquêtes de l'IGPN, 38 enquêtes de l'IGGN, 13 460 tirs de LBD, 1 428 tirs de grenades lacrymogènes instantanées, 4 942 tirs de grenades de désencerclement et 1 500 blessés parmi les forces de l'ordre.

La Rédaction De Mediapart et David Dufresne

 

Gilets Jaunes 

 

350 universitaires se déclarent « complices » des gilets jaunes. « Prenant acte de cette aggravation exponentielle des tendances autoritaires du pouvoir et des institutions, nous enjoignons toutes et tous les ami.es de la liberté à ne pas céder un pouce de terrain face à la répression et à s’organiser pour y faire face.



A Nice, une militante d’Attac 

 

gravement blessée par une charge policière 

 



Geneviève Legay, porte-parole d’Attac dans les Alpes-Maritimes, a été blessée alors qu’elle participait pacifiquement samedi à la mobilisation interdite des « gilets jaunes » à Nice. Elle a été emportée par une charge policière.



Les images sont spectaculaires. On y voit une dame, cheveux blancs, gilet jaune sur le dos, tenant un drapeau arc-en-ciel à la main, manifestant dans les rues de Nice. Puis, quelques instants plus tard, on y voit une dame, cheveux blancs, inerte au sol, son drapeau à quelques centimètres d’elle. Des policiers l’enjambent sans lui porter immédiatement secours.
 
Une charge policière vient d'emporter cette militante reconnue d'Attac, qui a pacifiquement bravé l'interdiction de manifester, samedi 23 mars à Nice.

Ces images ont été prises à l’occasion de la manifestation des « gilets jaunes », à laquelle  participait Geneviève Legay, 73 ans (ou 74 ans selon les sources), porte-parole de l'organisation altermondialiste dans les Alpes-Maritimes. 

Selon l’organisation altermondialiste, les forces de l'ordre « ont procédé à une violente charge au cours de laquelle Geneviève est tombée au sol, sa tête heurtant un poteau métallique ». Elle avait « une attitude totalement non violente, scand[ait] “Liberté de manifester” peu avant la charge policière », affirme Attac dans un communiqué. « Geneviève est impliquée depuis des années dans de nombreux combats pacifiques, réagit Raphaël Pradeau, l'un des porte-parole de l'organisation. C'est une icône de non-violence qui se retrouve à l'hôpital. »

France 3 a filmé la scène : https://youtu.be/flMxvqc4_yI


Peu après, une vidéo, publiée par le documentariste David Dufresne sur Twitter (voir par ailleurs son travail sur les violences policières dans Mediapart) et dont le montage a été réalisé par des militants insoumis, montre une situation tendue.

Il est 11 heures environ, selon France 3, et une soixantaine de manifestants sont présents sur la place Garibaldi, où les « gilets jaunes » n’avaient pas l’autorisation de la préfecture de se rassembler. Peu après, une vidéo, publiée par le documentariste David Dufresne sur Twitter (voir par ailleurs son travail sur les violences policières dans Mediapart) et dont le montage a été réalisé par des militants insoumis, montre une situation tendue.

Une voix dit : « Ils arrêtent encore les medics », du nom de ces bénévoles qui interviennent pour soigner les blessés lors des manifestations. Puis un avertissement : « Dernière sommation. » Et un ordre : « Chargez ! »

Dans la confusion, on aperçoit un drapeau arc-en-ciel à terre. Puis une voix dit : « Oh la femme, ce qu’ils lui ont mis. » La même voix demande que les forces de l’ordre laissent passer les medics, puis : « Appelez les pompiers. » 
 
Un policier est accroupi à côté d’une dame aux cheveux blancs. Il y a du sang au sol, visiblement en raison d’une blessure à la tête.

Un manifestant appelle les medics pour qu’ils interviennent. Un policier rétorque : « Participation à une manifestation interdite. Malgré les dispersions. Le parquet appréciera. (…) Donc on interpelle. » On entend enfin un représentant des forces de l’ordre préciser que les pompiers « arrivent ».

Geneviève Legay, samedi 23 mars à Nice, lors d'un rassemblement des gilets jaunes. © Reuters
 
Évacuée, Geneviève Legay a été transférée à l’hôpital Pasteur. Selon une de ses filles, Delphine Parent, sa mère souffre de plusieurs fractures au crâne, d’une fracture de l’os de son oreille interne, le rocher, ainsi que de nombreux hématomes sous-duraux. Ce n’est que dans la soirée de samedi que les médecins ont considéré que son pronostic vital n’était plus engagé.

« Elle doit rester encore 48 heures sous surveillance. Elle est consciente, sous perfusion de morphine, car elle a de violents maux de tête », a ajouté Delphine Parent samedi.

Joint par Mediapart, l’avocat Arié Alimi a annoncé que la famille s'apprêtait à déposer plainte contre « X » pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique et sur personne vulnérable ». « Notre plainte vise aussi la complicité par ordre du préfet des Alpes-Maritimes », a-t-il précisé.

Le procureur de la République de Nice a annoncé samedi qu’une enquête avait été ouverte « en recherche des causes des blessures ». « J’ai ordonné la saisie des images vidéo, par ailleurs d’excellente qualité, et fait des réquisitions auprès de l’hôpital Pasteur », a indiqué Jean-Michel Prêtre qui a aussi fait ausculter Geneviève Legay. La militante associative a chuté « et s’est cognée contre un pylône fixe », dit cette même source, citée par Reuters.

« Quand on se maintient dans une manifestation après les sommations réglementaires pour dire que les gens doivent se disperser, c’est un délit. Pour elle, ce n’est pas si net : là où ça s’est passé, c’était presque en dehors de la place, dans un mouvement confus des forces de l’ordre et des manifestants », a poursuivi le procureur.

Quant à la ministre de la justice, Nicole Belloubet, elle a manifestement un avis déjà très établi sur les événements :

« Je trouve tout de même curieux que lorsqu’une manifestation est interdite, comme c’était le cas à Nice, quelqu’un aille absolument avec la volonté de manifester à cet endroit-là. Il y avait quelques périmètres, dans certaines villes, où les manifestations étaient interdites. À la suite de sommations, une personne qui y reste est susceptible de commettre un délit et c’est dans ce cadre-là que les événements se sont passés », a déclaré la garde des Sceaux sur BFM TV.

Samedi, plusieurs secteurs de la ville de Nice – comme partout en France (lire nos reportages à Toulouse et à Paris) – avaient été interdits de manifestation. Le préfet avait établi des périmètres interdits à toute personne sauf aux résidents, avec un filtrage de l’accès par la police, des palpations et des fouilles, et une interdiction de circulation et de stationnement des véhicules.

La demande avait été formulée par le maire de Nice Christian Estrosi. « Les moyens mis en place étaient proportionnels », a-t-il affirmé samedi, avant de rendre hommage aux policiers. « Je vois des forces de l'ordre qui sont extrêmement fatiguées, face à des personnes dangereuses qui ont dénaturé totalement le mouvement des gilets jaunes. La solidarité et la cohésion nationale sont désormais une exigence », a-t-il encore dit, alors que Geneviève Legay était à l'hôpital.

De nombreuses organisations du mouvement social ont vivement réagi depuis samedi. Attac, d’abord, a dénoncé les mesures mises en œuvre contre les rassemblements des gilets jaunes.
« L’interdiction par le préfet des manifestations et rassemblements dans une grande partie de Nice est illégitime et ne peut justifier d’utiliser la force contre des citoyenˑneˑs qui se rassemblent pacifiquement pour exprimer leurs opinions. (…) Attac France condamne la répression des rassemblements pacifiques qui ont eu lieu ce samedi et s’indigne de la grave restriction des libertés publiques actuellement en cours en France. »

« Rien ne peut justifier qu’une femme de 74 ans se retrouve à l’hôpital avec de graves blessures parce qu’elle voulait exercer son droit de manifester », a également dénoncé la Ligue des droits de l’homme dans un communiqué, affirmant que la famille n’était pas informée de « toutes les informations utiles sur son état de santé ». « La LDH assure Madame Legay et sa famille de toute sa solidarité et exige qu’une enquête soit menée en toute impartialité et en toute transparence. »

La CGT des Alpes-Maritimes a réagi samedi en dénonçant des « violences policières injustifiées et inacceptables ».

Un rassemblement est prévu lundi 25 mars à 18 heures à Nice, à l’appel d’Attac. 

il y a 38 minutes : 
 
 
Ensemble ! 06, aux côtés d'Attac 06 et de nombreuses organisations et citoyen-ne-s, appelle à se réunir pacifiquement place Garibaldi à Nice ce lundi 25 mars à 18h en solidarité avec notre camarade Geneviève, très gravement blessée ce samedi lors d'une charge policière.







Infos du 25 au 31 mars


Mardi 26 mars

 

« La seule réponse de Macron à la colère du peuple, c’est la répression » Entretien avec Annick Coupé sur Reporterre



La France en marche # 34 :


AntiRep 

 

Communiqué du collectif "Desarmons-les" 

"Ce lundi 25 mars en fin d’après-midi, alors qu’il rentrait d’une conférence qu’il dispensait sur le maintien de l’ordre, Ian B, membre de notre collectif a été interpellé à sa sortie du train.

Il a été placé en garde à vue pour port d’arme prohibée, en l’occurrence des munitions vides qui illustraient son exposé et qu’il transportait sur lui.

Il est actuellement détenu dans les locaux du commissariat du 7ème arrondissement.

On ne peut s’empêcher de lier cet évènement au travail de fond, de recensement et d’accompagnement des blessé.e.s, qu’accomplit notre collectif depuis plusieurs semaines afin de visibiliser les violences policières inédites que subissent les Gilets Jaunes.

Nous dénonçons cette interpellation aux allures d’enlèvement, qui s’apparente aux agissements d’une police politique, dont les intimidations vont croissantes à l’encontre des acteurs de la contestation sociale. Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Ian et la restitution de l’intégralité de son matériel de conférence !

Le Collectif Desarmons-les

(vous pouvez nous contacter sur desarmons-les@riseup.net pour toute information)"

https://desarmons.net/index.php/2019/03/26/ian-b-membre-du-collectif-desarmons-les-interpelle-a-paris/

Macron, les fragiles t’emmerdent !


 
Charge de CRS samedi à Nice, Geneviève, 73 ans, militante pacifiste, est jetée à terre. Grave fracture du crâne, ses jours sont en danger. Les images circulent partout. Déclaration de Macron : « quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans les lieux qui sont définis comme interdits [1]. »
 
En somme pour Macron, cette femme qui risque de mourir c’est de sa faute. C’est comme une femme qui se fait violer, au fond elle l’a bien cherché.

Macron, les fragiles t’emmerdent.

Les trop vieux, les trop jeunes, les trop noirs, les trop pauvres, les trop petits, les trop gros, les aveugles, les cul-de-jatte, les manchots, on t’emmerde Macron, on a pas peur de se faire bousculer par tes flics, on a pas peur de venir dans les lieux que tu interdis, on n’a plus peur, Macron.

Samedi, à Nice donc, Geneviève LEGAY, 73 ans, militante d’ATTAC, manifestait pour la liberté de manifester, les manifestations étant interdites à Nice ce jour-là. Geneviève manifestait le plus pacifiquement du monde. Or à la suite d’une charge, elle tombe grièvement, blessée au crâne. Son état est jugé très sévère et il faudra une longue attente pour apprendre qu’elle va survivre sans savoir quelles seront les suites. Une enquête est aussitôt ouverte et sa famille dépose une plainte [2] ainsi que la direction d’ATTAC. Les images de la vieille dame ensanglantée qu’un CRS enjambe circulent partout.

« Moi je me bats pour mes petits enfants ». À une télé quelques instants avant, Geneviève disait : « J’ai 73 ans, qu’est-ce qu’il peut m’arriver ? Cinquante ans que je suis sur le terrain, et voir ce que je vois aujourd’hui, c’est à pleurer ! [3] » Ancienne éducatrice spécialisée, militante CGT, porte-parole d’ATTAC, c’est à elle, avec ses multiples fractures du crâne sur son lit d’hôpital que le suffisant petit Macron fait la leçon en lui adressant un message « de sagesse ».

De plus, avant même d’avoir le moindre résultat de l’enquête, Macron affirme que Geneviève « n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre » [4] Il n’en sait rien.

On se souvient de Robert Pandraud ministre de la Sécurité en 1986, lors de la mort de Malik Oussekine frappé à mort par des policiers dans une manif contre la loi Devaquet. Là aussi, la « fragilité » avait été évoquée. «  Si j’avais un fils sous dyalise je l’empêcherais de faire le con la nuit [5]. »

Bien sûr, on le sait, Macron n’est qu’un paratonnerre qui est là pour protéger l’oligarchie dont il est le fondé de pouvoir, n’empêche qu’une fois rétablie, on verrait bien Geneviève venir lui foutre une paire de giffle. Nous l’accompagnerons.
Daniel MERMET – Là bas si j’y suis

Guillaume Meurice sur France inter : Leçon de sagesse avec Emmanuel Macron 
 


Mercredi 27 mars

Rassemblement en soutien à Geneviève Legay à Paris

NICE, UNE VIEILLE DAME AGRESSE LE SERVICE D’ORDRE !


Armée d’un drapeau séditieux et proférant des slogans subversifs, Geneviève LEGAY, une femme de 73 ans, a violemment agressé des jeunes membres du service d’ordre, ce samedi à Nice.

Au cri de « liberté de manifester ! », elle s’est jetée au sol. Elle se serait blessée et aurait été conduite à l’hôpital grâce à la diligence de la police et des pompiers de Nice, la ville dont Monsieur Christian Estrosi est le maire. Une enquête rassurante est en cours. Aussitôt prévenu, le président de la République, Emmanuel Macron, lui a adressé ses vœux de « prompt rétablissement ». On devait découvrir que cette femme appartient au réseau ATTAC, un groupuscule qui vient s’ajouter au mouvement des AUTONOMES et des BLACKS BLOCS, responsables des violences et des destructions depuis des mois en France. Cependant, soutenue par des groupuscules de l’ultra-gauche, ATTAC appelait à manifester ce mardi.

Nos reporters ont pu s’infiltrer dans cette manifestation.

reportage : Dillah Teibi et Jonathan Duong
mixage :
Sylvain Richard
Là bas si j’y suis

Jeudi 28 mars


►Dans le Doubs, des Gilets jaunes moins nombreux mais « prêts à monter d’un cran » par Guillaume Clerc Reporterre

https://reporterre.net/dans-le-doubs-des-gilets-jaunes-moins-nombreux-mais-prets-a-monter-d-un-cran
 

Vendredi 29 mars

Le procureur reconnaît que 

 

la manifestante blessée à Nice 

 

a bien été heurtée par un policier 

 


Le procureur de la République de Nice a fini par admettre, vendredi 29 mars, que la militante Geneviève Legay, gravement blessée en manifestation, a été heurtée par un policier. Une information judiciaire est ouverte. Le mensonge d’Emmanuel Macron est établi.

En souhaitant nier une nouvelle violence policière, Emmanuel Macron a menti devant les Français. Au lendemain des révélations de Mediapart sur les conditions de la chute de Geneviève Legay, lors d'une manifestation à Nice, le procureur de la République a fini par reconnaître, ce vendredi 29 mars, que la porte-parole d’Attac a bien été heurtée par un policier.


En conférence de presse, Jean-Michel Prêtre a expliqué, sur la base de « l’exploitation affinée de très nombreuses autres images, issues notamment de la vidéosurveillance de la ville de Nice, et la mise en cohérence de l’ensemble de ces éléments de preuve », qu’un fonctionnaire de police « isolé et dépourvu de bouclier avait écarté du bras, vers sa droite, Madame Legay, provoquant ainsi la chute de cette dernière » samedi 23 mars. Le procureur a annoncé dans la foulée l’ouverture d’une information judiciaire.

Ce revirement établit le mensonge du parquet, mais aussi du président de la République. Lundi 25 mars, M. Prêtre avait indiqué, au cours d’une première conférence de presse, que Geneviève Legay n’avait « pas été touchée par des policiers ». « Il n’y a aucun contact direct entre un policier et cette dame. » Le même jour, Emmanuel Macron assurait lui aussi, dans les colonnes de Nice Matin, que « cette dame n’[avait] pas été en contact avec les forces de l’ordre ».

Pour justifier son changement de version, le procureur de la République s’est retranché derrière le témoignage du policier ayant provoqué la chute « qui avait déjà été entendu en début de semaine dans le cadre de l'enquête, [et] a rectifié ce [vendredi] matin son témoignage en admettant que la personne qu’il avait écartée de son chemin n’était pas un homme, comme il l’avait déclaré initialement. »

Pourtant, comme l’a révélé Mediapart jeudi 28 mars, la responsabilité des forces de l’ordre a été évoquée, y compris par un officier de police judiciaire sur procès-verbal dès le début de l’enquête, le jour de la manifestation du 23 mars.
Nous republions cette enquête ci-dessous.

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Le mensonge des autorités est grossier. Depuis le samedi 23 mars, des vidéos et des versions contradictoires circulent avec une question centrale : Geneviève Legay, porte-parole d’Attac, gravement blessée lors d'un rassemblement à Nice, a-t-elle été heurtée par les forces de l'ordre ? Le président de la République et le procureur de la République n'ont eu de cesse de répondre par la négative à cette question. Mais selon les informations obtenues par Mediapart, un policier expliquait le jour même du rassemblement sur procès-verbal qu’au vu des premiers éléments de l'enquête, la victime, âgée de 73 ans, avait été heurtée par « un homme portant un bouclier ».

Les images diffusées depuis le 23 mars, qui ont provoqué une forte émotion dans le pays, montrent cette militante historique en train de manifester pacifiquement avec un drapeau arc-en-ciel à la main, et quelques secondes après, soudainement allongée au sol avec du sang autour du visage.

Geneviève Legay a été hospitalisée pour « hémorragie méningée frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux droit, fracture de l’os rocher droit, fracture de l’os pariétal droit, fracture médico-sphénoïdale ».

Le jour même, Jean-Michel Prêtre, le procureur de la République de Nice, ouvre une enquête « en recherche des causes des blessures » et affirme qu’elle a chuté « et s’est cognée contre un pylône fixe ». Le lundi 25 mars, avec autant d’assurance, il indique, lors d’une conférence de presse, que Geneviève Legay « n’a pas été touchée par des policiers. Il n’y a aucun contact direct entre un policier et cette dame ».


Pourtant, les premiers éléments de l’enquête contredisent ces affirmations. Dans un procès-verbal que Mediapart a pu consulter, daté du 23 mars à 19 h 05, un officier de police judiciaire (OPJ) écrit : « Selon les premiers éléments recueillis, la septuagénaire aurait été bousculée par un homme qui portait un bouclier, sans plus de précisions [sic] ». 
 
Au cours de son audition, un autre policier, ayant participé à la charge, précise : « Nous avons chargé, donc effectivement nous avons poussé les personnes devant nous. (…) C’est après la charge en me retournant que j’ai constaté qu’une femme était à terre. » 
 
Dans un entretien avec Nice Matin, publié le lundi 25 mars, le président de la République déclare que « pour avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable(…) Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci ». Là encore, les premiers constats de l’enquête sont enterrés : Emmanuel Macron assure que « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ».

a déposé plainte contre « X » pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique et sur personne vulnérable ». « Notre plainte vise aussi Georges-François Leclerc, préfet des Alpes-Maritimes, pour complicité de violences volontaires aggravées », et « nous déposons également plainte pour subornation de témoin ».


En effet, selon l'avocat, « lorsque Madame Legay s’est réveillée à l’hôpital, le samedi 23 mars 2019, elle a indiqué que des policiers sont venus à deux reprises dans sa chambre et qu’une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que c’était un caméraman qui l’avait bousculée, et non les forces de l’ordre ».

Mediapart a également pu consulter ce procès-verbal : lors de l’audition de Geneviève Legay, la policière l’interroge effectivement sur la présence d’un journaliste et lui demande si elle se rappelle de lui et de ses agissements. En revanche, lorsque la victime affirme avoir été poussée par les forces de l’ordre, elle ne lui demande pas de détailler son récit.

La piste d’une chute provoquée par un journaliste sera cependant vite écartée. « Nous étions à deux mètres d’elle comme je l'ai expliqué aux policiers lors de mon audition, relate à Mediapart le garde du corps d'une journaliste et d'un caméraman, tous trois présents lors de la charge policière. Geneviève Legay était comme nous en première ligne, personne ne l’a séparée des policiers qui ont chargé brutalement. Je n’ai pas vu lorsqu’elle est tombée. Je suis moi-même tombé et j’ai entraîné avec moi le caméraman pour le protéger. Quand je me suis relevé, j’ai vu qu’elle était à terre avec du sang qui coulait de sa bouche. »
 
D’autres témoignages que nous avons recueillis confirment que Geneviève Legay a été touchée par « un homme qui portait un bouclier ». Thibault Huart, street medic, secouriste auprès des personnes blessées lors des manifestations, précise : « Geneviève Legay a reçu un coup de bouclier au visage et s’est effondrée à ce moment-là. J’étais à un ou deux mètres d’elle avant et pendant la charge des policiers. Elle a bien reçu un coup des forces de police au visage, ce qui l’a fait tomber. Ensuite j’ai dû m’occuper d’un journaliste et je ne l’ai retrouvée que lorsqu’elle était à terre. J’ai voulu l’aider mais des policiers m’ont empêché de le faire. »


Un autre street medic, René Paysant, a publié une vidéo dans laquelle il dénonce les interdictions faites par les policiers aux street medics de venir en aide à la victime. Thibault Huart et d'autres secouristes s'apprêtent à engager des poursuites pour non-assistance à personne en danger. 

Joint par Mediapart, Bernard M. affirme lui aussi avoir vu Geneviève Legay « poussée par un policier et son bouclier pendant la charge. Une fois à terre, un policier l’a traînée. Elle a reçu des coups de pied. Et elle a été déplacée à deux mètres de sa chute, près d'un plot, d'un pylône ». Ce chef d’entreprise à la retraite a alerté les policiers sur les agissements de leurs collègues. « On m’a demandé de me taire. C’était effrayant. Je ne peux pas passer sous silence ce dont j’ai été témoin. » Le récit de Bernard soulève de grandes interrogations quant à la version du procureur selon laquelle Geneviève Legay aurait heurté un pylône. Ces coups pourraient-ils être à l'origine des côtes fêlées ?

Une chose est sûre, qui ressort de toutes les auditions : le commissaire Rabah Souchi a donné l'ordre de charger. Comme le signale l’un des policiers auditionnés, « à un moment, je me retourne et j’entends Monsieur Souchi dire “Chargez, chargez !” Suite à ces ordres, nous avons chargé les trois sections en même temps. » 
 
Certains policiers ont enjambé Geneviève Legay alors qu’elle était déjà gravement blessée, allongée et presque inconsciente. Un major de police précise : « Je peux vous confirmer que mes hommes ont enjambé ceux qui étaient tombés à terre. » Un autre explique avoir « constaté la présence d’une personne au sol que j’ai dû enjamber pour ne pas trébucher. (…) J’ai continué mon mouvement en compagnie de mes deux collègues et c’est une fois la progression terminée que nous avons constaté que c’était une femme qui était au sol ».

Pour le commissaire Souchi, joint par Mediapart, « suite à ces sommations, il y a eu des avancées adaptées qui font qu’une dame est tombée [sic]. Elle est tombée comment ? C’est un accident. Et il y a une enquête qui est faite sous l’autorité du procureur de la République (…) ». Ces faits sont là encore contredits par des policiers qui ont affirmé lors de l'audition avoir poussé des manifestants lors de la charge.

Le procureur de la République n’a pas donné suite à nos multiples demandes.

Pascale Pascariello - Médiapart

Samedi 30 mars


►En Dordogne, les Gilets jaunes tiennent bon. Leur but : la démocratie et une Assemblée constituante
 



Les gilets jaunes ont défilé dans le calme 

 

pour l’acte 20 de leur mobilisation 

 


À Bordeaux, où le maire craignait le pire, à Paris ou à Avignon, des milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans la rue, samedi 30 mars, malgré de nombreuses interdictions. Des manifestations sans incidents importants, même si des face-à-face tendus avec la police ont pu être constatés.

Périmètres interdits et appels à rester chez soi n’y ont rien fait. Les gilets jaunes ont de nouveau rassemblé des milliers de personnes, samedi 30 mars, dans plusieurs villes de France. Des manifestations sans incidents importants à signaler, même si dans plusieurs villes, des face-à-face tendus avec la police ont été constatés.

Selon le décompte des gilets jaunes, plus de 102 000 personnes ont manifesté sur 135 localités recensées. La semaine passée, 126 000 manifestants avaient été décomptés sur 202 actions. Aucun chiffre du ministère de l'intérieur n'était disponible en fin de journée.
  • À Paris
Deux parcours étaient déclarés : le premier partait de la gare de l’Est pour rejoindre la place du Trocadéro ; le second de la place du Châtelet pour rejoindre lui aussi le Trocadéro. Les Champs-Élysées étaient de nouveau interdits aux manifestants, deux semaines après les scènes d’émeute qui avaient émaillé le rassemblement. Le périmètre comprenant le palais de l’Élysée et l’Assemblée nationale était également interdit aux manifestants.

Comme la semaine passée, des policiers à moto circulaient dans la capitale, à deux par engin. En revanche, il n’a pas été question, ce samedi, de mobiliser la force militaire Sentinelle, comme ce fut le cas la semaine passée.

Selon la préfecture de police de Paris, vingt-cinq interpellations ont eu lieu en début d’après-midi. Plus de 8 000 contrôles préventifs ont été menés et vingt personnes ont été verbalisées en se trouvant sur le périmètre interdit.

 À Paris, les gilets jaunes sont arrivés en fin d'après-midi place du Trocadéro. © KL
 
Le cortège est arrivé sans heurts place du Trocadéro en fin d’après-midi. Le défilé a été plutôt calme malgré quelques jets de lacrymogènes de la part de policiers, et d’au moins une tentative de manifestation sauvage, vite avortée. Vers 18 heures, les forces de l’ordre semblaient en passe d’évacuer la place des derniers manifestants.
  • À Bordeaux
Le grand rassemblement de ce samedi était prévu à Bordeaux. Les autorités avaient nourri de vives craintes. Le nouveau maire de la ville, Nicolas Florian, successeur d’Alain Juppé (parti au Conseil constitutionnel), avait tout bonnement appelé à faire de Bordeaux une « ville morte », demandant aux habitants de « rester chez eux » et aux commerces de « baisser le rideau »

« On nous annonce pas moins de 1 500 black blocs venus de toute la France. Nous avons surdimensionné le dispositif policier puisqu’on aura dix forces mobiles mobilisées. C’est quasiment le double. C’est un volume quasiment jamais atteint depuis le début du mouvement des “gilets jaunes” », a encore indiqué Nicolas Florian samedi, selon des propos rapportés par 20 Minutes.

5 000 personnes ont finalement manifesté dans Bordeaux. Des incidents sont survenus en fin de cortège mais le dispositif policier était vraisemblablement, selon les mots du maire, « surdimensionné ». Les gilets jaunes bordelais avaient appelé leurs camarades toulousains en renfort. Dans les rues, des slogans tels que « Bordeaux, Toulouse, soulève-toi ! » ou « Toulouse-Bordeaux, fin du derby, début du débat ! » ont retenti à plusieurs reprises. Le 13 avril, ce devrait être au tour des Bordelais de se rendre à Toulouse.

Éric Drouet et Jérôme Rodrigues, deux figures du mouvement, étaient présents. Interrogé par BFM-TV, Éric Drouet a déclaré : « Tout le mois d’avril, ça va continuer comme ça, je crois. Il y a un appel [à manifester] le 6 ou le 7 à Lille, le 13 à Toulouse, le 20 c’est re-Paris, etc. »
  • À Avignon
Un appel à rassemblement devant le palais des Papes avait été lancé en dépit de l’interdiction de manifester. Les centaines de manifestants se sont heurtés à la police autour des remparts. Vers 13 heures, ils n’étaient qu’une petite centaine mais le chiffre a grossi dans l’après-midi. Les manifestants scandaient notamment « Macron démission, Macron démission » face à la police. 

Vers 15 h 30, le quotidien La Provence signalait qu’un manifestant avait été blessé à la tête et avait été évacué par les street medics. Le dispositif policier a été allégé dès 16 h 30 tandis que le nombre de manifestants diminuait. 

  • Ailleurs en France
Plus de 5 000 manifestants, selon France Info, ont également investi les rues de Saint-Étienne, dont le centre-ville était interdit. Des poubelles ont été renversées, et plusieurs d’entre elles incendiées. La situation était tendue en fin d’après-midi tandis qu’un nuage de lacrymogène planait sur la ville.

À Caen, un rendez-vous avait été donné à tous les gilets jaunes de Normandie. En fin de matinée, ils étaient moins d’un millier sur place mais le chiffre a triplé dans l’après-midi.
À Rennes, les policiers ont chargé les manifestants qui tentaient de se rendre dans le centre-ville. Cinq personnes ont été interpellées. À Montpellier, entre 1 600 et 2 500 personnes ont manifesté, tandis qu’à Dijon, des gilets jaunes ont bloqué la gare SNCF, entraînant quelques retards. 

Enfin, à Nice, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant l’hôpital de la ville en soutien à Geneviève Legay, grièvement blessée samedi dernier par un policier lors d’une charge pour disperser quelques dizaines de manifestants.



En prime ce mois-ci 2 photos d’Algérie où la révolution est en marche :



 
Boutons Macron, Boutez Flika !



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