Relaxé, Jean-Luc Préaux pourra vivre dans sa yourte
Le 21/09/2012 à 06h00 par Barbara Gorrand | Mis à jour à 16h15
La yourte écologique dans laquelle vit Jean-Luc Préaux restera dressée. © Photo H. J.
Le tribunal prononce la relaxe de M. Préaux". Une salve d'applaudissements spontanés est venue ponctuer la phrase prononcée hier matin dans la petite salle du palais de justice. Au bout d'un an de procédure, de contretemps et de délais, Jean-Luc Préaux peut enfin souffler. Pour ce viticulteur et cultivateur d'oliviers, cette décision signifie qu'il conserve un toit, même léger, au-dessus de la tête. Ce terrain, classé en zone naturelle, il l'exploitait en fermage depuis 1996, avant de l'acquérir auprès de la Safer en 2006. Sans ressources suffisantes pour louer un logement 'conventionnel', il y avait installé une yourte, et un petit abri attenant pour y stocker son matériel.
"Le droit du paysan à vivre sur sa terre"
Or, suite à la plainte de la propriétaire d'une imposante bâtisse surplombant le terrain du viticulteur, celui-ci s'était donc vu poursuivi pour 'infractions aux dispositions du plan local d'urbanisme'. Menacé de remettre en état son terrain, en détruisant donc son habitat. "Cette décision signifie que je garde mon habitation, c'est une épée de Damoclès en moins au-dessus de ma tête", s'est-il réjoui hier sitôt la décision rendue."La justice reconnaît le droit du paysan à vivre sur sa propre terre, et j'espère que cela pourra servir à d'autres causes : c'est un pas en faveur de l'habitat léger".
Un mode de vie que Jean-Luc Préaux n'a pas choisi par plaisir, mais par nécessité, rappelaient hier les organisations qui ont soutenu le viticulteur depuis le début (la Confédération Paysanne, Union syndicale Solidaires, l'association Halem, la CNT, Sud-Solidaires, la fédération Droit au logement). "Ce qui pose la question du droit au logement : il y aurait actuellement plus de 5 000 familles dans les P.-O. en attente d'un logement", insistaient ses proches hier. Quant à Me Summerfield, dont la question prioritaire de constitutionnalité n'a pas été retenue, elle s'est évidemment dite satisfaite de la décision. "Même si je ne connais pas encore la motivation sur laquelle s'appuie le tribunal. Nous avions invoqué différents moyens, l'état de nécessité, le défaut d'affichage interdisant le camping sur le site… Il faudra donc attendre le jugement écrit. En tout cas c'est un très bon résultat, d'autant qu'il était absurde de poursuivre quelqu'un comme M. Préaux, qui vit de façon écologique et dont le travail de débroussaillage est cité en exemple dans le bulletin municipal…".
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