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mardi 13 décembre 2022

Supplique pour conserver la place de Sète

 Supplique pour conserver 

la place de Sète






 
Les voitures ne sont pas seulement polluantes. Elles participent également à la dégradation du paysage. La preuve avec l'idée brillante - non - du maire de Sète, prêt à défigurer le centre-ville pour un parking.
 
L’immense Georges a chanté son désir d’y être enterré. Pour les vivants, c’est un délice de s’y promener. Sète est une charmante cité méditerranéenne. Sur les hauteurs, le cimetière où repose Brassens. Au centre, la place Aristide-Briand est un concentré de poésie. Aménagée dans la seconde moitié du XIXe siècle, on y trouve un magnifique kiosque à musique et un alignement de 73 tilleuls argentés. Agora, aire de jeux, lieu de brocantes…, bref, un paradis pour « l’éternel estivant qui fait du pédalo sur la vague en rêvant ».
 
Eh bien, c’est ici que la municipalité a décidé de construire un parking souterrain de 300 places sur deux niveaux. Cette hallucinante initiative est portée par le maire divers droite François Commeinhes (qui a également d’autres casseroles au cul, puisqu’en octobre dernier le procureur de Montpellier avait requis à son encontre douze mois de prison avec sursis, 144 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, pour détournement de fonds publics).
 
 
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Quant au projet de parking, il a suscité une mobilisation citoyenne sans précédent. Depuis un an, le collectif Bancs ­publics (référence qui n’aura pas échappé aux brassens­sophiles) a lancé une pétition qui a déjà recueilli près de 16 000 signatures2. Et les arguments ne manquent pas.
 
Pour commencer, le kiosque fait partie des édifices à conserver, selon la réglementation des « zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager ». Idem pour les tilleuls, qui ont été qualifiés d’« arbres remarquables et alignements d’arbres à préserver » par l’agence régionale de la biodiversité. Sur ce plan, le Code de l’environnement est formel (article L. 350–3) : « Le fait […] de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit. »
 
À en croire la municipalité, il n’y aurait pas lieu de s’affoler, car les arbres, jure-t-elle, seront replantés à l’identique après travaux. Du pipeau, pour les opposants au parking. Les actuels tilleuls sont en pleine terre. Or, une fois le parking terminé, ils seront replantés dans des pots souterrains, entre la chaussée et les toits des bagnoles. Selon le collectif Bancs publics, on se fout de la gueule des Sétois : « Aucun arbre de haute tige ne saurait se développer dans un pot, quelle que soit la dimension du pot. C’est un énorme leurre. » À cela s’ajoute un très gros problème de flotte. Actuellement, il y a une nappe phréatique à environ 5 m sous la surface de la place. Aménager deux niveaux de parking ici imposerait des travaux de pompage pharaoniques (qui assécheraient surtout les finances de la ville).
 
En outre, au plan de l’urbanisme aussi, la construction d’un parking au centre de Sète est absurde. Il en existe déjà trois en périphérie, qui ne sont remplis qu’en été. Il suffirait d’agrandir l’un d’eux pour éviter le saccage du kiosque à musique et des tilleuls. Les touristes peuvent bien marcher quelques centaines de mètres, ça leur fera digérer la friture, le pastis et les glaces !
 
À l’heure où tout le monde parle de réduire la place de la voiture en ville, voilà une charmante cité méditerranéenne qui fait exactement l’inverse, en les attirant dans son cœur historique. Autant d’arguments qui font aujourd’hui de Sète un haut lieu de la résistance des arbres contre la bagnole. 
Antonio Fischetti
 

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