Créances. 14 maraîchers suspectés de trafic et d'usage d'un produit interdit
20 personnes dont trois importateurs, revendeurs et applicateurs, trois transporteurs et 14 maraîchers sont concernés par l'ouverture d'une enquête pour trafic et utilisation de dichloropropène sur le secteur de Créances. Illustration -
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Par Davy Delmotte
Une enquête préliminaire en lien avec l'utilisation de produits phytosanitaires interdits dans le secteur de Créances a été ouverte fin juin par le parquet de Coutances. On en sait beaucoup plus ce jeudi 19 novembre sur cette affaire.
Le véritable coup de tonnerre abattu avant l'été dans le secteur de Créances se confirme aujourd'hui. Le procureur de la République, Cyril Lacombe, a donné le jeudi 19 novembre des détails concernant l'ouverture d'une enquête préliminaire fin juin en lien avec l'utilisation de produits phytosanitaires interdits. 14 maraîchers de la côte ouest, dont la majorité d'entre eux est installée à Créances, sont concernés par cette affaire.
Un signalement le 19 juin
L'enquête débute par un signalement, adressé le vendredi 19 juin au parquet, par la Brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP), relatif à des suspicions d'utilisations de produits phytosanitaires ne bénéficiant pas d'une autorisation de mise sur le marché. Des pratiques d'épandages de dichloropropène, produit qui permet de lutter contre le nématode, un ver parasite qui nuisait à la croissance de la carotte entre autres, étaient toujours effectuées sur le secteur de Créances et ce, depuis son interdiction en France depuis 2018 pour des raisons environnementales.
20 personnes auditionnées
Dans cette enquête, plusieurs services sont mobilisés : des gendarmes de la Manche ; la section de recherches de la gendarmerie de Caen ; le groupe interministériel de recherches (GIR) de Caen ; l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement (OCLAESP) ; et la BNEVP. "Une opération coordonnée était menée les mercredi 4 et jeudi 5 novembre dans les départements de la Manche, du Gard et des Pyrénées Orientales", indique le procureur. "Dans ce cadre, 20 personnes étaient auditionnées en garde à vue ou en auditions libres : trois importateurs, revendeurs et applicateurs, trois transporteurs, et 14 maraîchers utilisateurs. La majorité des personnes mises en cause reconnaissait avoir participé à l'importation et à l'usage de ce produit phytosanitaire."
Depuis l'interdiction du dichloropropène, "près de 80 tonnes de produits interdits étaient importées illégalement d'Espagne et étaient utilisées et répandues, sur plusieurs hectares dans le secteur de Créances. Plusieurs saisies ont également été effectuées et notamment 23 tonnes de produits phyto interdits." Les qualifications pénales retenues à ce stade des investigations par le parquet semblent très lourdes : mise sur le marché, détention et utilisation en bande organisée de produits phytosanitaires ne bénéficiant pas d'une autorisation ; faux et usages de faux, notamment par personnes morales ; des pratiques commerciales trompeuses ; abus de biens sociaux ; abus de confiance ; blanchiments et blanchiments de fraudes fiscales. À noter que l'enquête n'est pas terminée.
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