Après le meurtre
de Samuel Paty,
le concours Lépine
des idées d’extrême droite
Publié le 20/10/20 mis à jour le 22/10/20
Abandon de l’État de droit, rétablissement du bagne, restauration de la Cour de sûreté de l’État, retour du service militaire, déchéance de nationalité, retrait de la Convention européenne des Droits de l’Homme, obligation de porter des prénoms “français”… Après l’horrible assassinat de Samuel Paty, enseignant à Conflans-Sainte-Honorine, les experts de BFMTV et de CNews se livrent à une infâme surenchère liberticide.
« Quand vous voyez que dans des quartiers les filles n’ont plus le droit de circuler !, s’indigne Nadine Morano samedi matin sur CNews. C’est visuel, à Nancy, de voir autant de femmes voilées, même des petites filles… » Il faudrait savoir : elles circulent ou pas ? « Ça n’est pas tolérable ! » « Ça veut dire que nous devons les expulser, convient le présentateur, mais il y a le problème de la nationalité française. » La députée européenne LR défend une idée de gauche émise par François Hollande et Manuel Valls, « la déchéance de nationalité pour les bi-nationaux ». « Je suis assez d’accord avec vous, Nadine Morano, intervient Guillaume Bigot, éditorialiste maison. Il faut criminaliser l’idéologie. » Restaurer le délit d’opinion.
« L’idéologie à criminaliser, c’est pas seulement le djihadisme, c’est l’islamisme, poursuit Guillaume Bigot. Il faut passer à la contre-attaque, il faut rétablir le service militaire. » L’islamisme est soluble dans le casernement. « Et vous avez raison, il faut expulser ceux qui ont la double nationalité. Mais il y a un problème encore plus grave et encore plus massif, c’est qu’il y a plein de gens qui ont la nationalité française, il y a même des gens qui n’avaient aucun lien avec l’islam, qui sont des Normands, des Bretons, des Basques et qui se convertissent à cette idéologie mortifère. » S’il faut aussi criminaliser les Normands, les Bretons et les Basques, les cours d’assises vont être débordées.
« Y a cinq cents personnes qui vont être relâchées des prisons, alerte Guillaume Bigot. Y en a eu vingt l’année dernière, y en aura quarante cette année, ce sont des djihadistes hautement dangereux. » Mais l’éditorialiste a une solution pour s’en protéger. « Je le dis, ça peut choquer, il faut rétablir le bagne. Il faut que ces gens sortent de la société. Il y a les îles Kerguelen, elles sont à une latitude telle que les gens peuvent survivre. » En effet, il y fait 4,9 degrés en moyenne. « Il y a de l’eau en quantité suffisante. » En effet, il y pleut ou il y neige environ 350 jours par an. « Vous les isolez sur le long terme. Sinon, c’est le rétablissement de la peine de mort. » Mieux vaut les envoyer mourir au bagne.
Nadine Morano approuve : « Je partage cette analyse. » « La rétention de sûreté, oui, mais le bagne, c’est impossible », nuance la très légaliste Laurence Saillet, ancienne porte-parole LR devenue consultante CNews. « La Nouvelle-Zélande ou l’Australie sont des pays qui ont été principalement peuplés de bagnards ! », rétorque Guillaume Bigot. Et ce sont des pays en tous points comparables à l’archipel des Kerguelen. «
Cayenne a laissé un très mauvais souvenir parce que les conditions y
étaient insalubres. Evidemment, c’est pas ce que je préconise, j’ai
parlé de Kerguelen où y a des conditions climatiques tout à fait
acceptables. » En effet, les vents y soufflent généralement à 150
kilomètres/heure et atteignent parfois 200 kilomètres/heure, c’est
vivifiant. Si les tentatives de colonisation ont toutes échoué (il n’y
subsiste qu’une station scientifique), c’est sans doute parce qu’elles
n’étaient pas conduites par des bagnards. [Pour se faire une idée des
conditions de (sur)vie dans ce milieu, lire le beau récit de François
Garde, Marcher à Kerguelen (Gallimard).]
« Monsieur Bigot a raison, applaudit Nadine Morano, il faut les sortir. » Les sortir très loin, jusqu’à ce qu’on appelait autrefois Îles de la Désolation. Laurence Saillet nuance : « Vous ne pouvez pas maintenir des gens en prison vingt ans ou trente ans pour des raisons d’opinion, ça n’a pas de sens. Mais en même temps vous ne pouvez pas les relâcher. » On rétablit la peine de mort, alors ? « Je répète que des pays comme la Nouvelle-Zélande ont été peuplés par des bagnards, insiste Guillaume Bigot. Ça s’est déjà fait ! » Et c’est une réussite : là-bas, ce sont des musulmans qui sont massacrés par un suprémaciste blanc. « Il faut frapper très fort. » Bombarder les mosquées. Nadine Morano s’interpose : « Je veux pas un débat sémantique » Rétention de sûreté à perpétuité, peine de mort, bagne meurtrier : tout ça, c’est de la sémantique.
Dimanche midi, sur BFMTV, Christophe Barbier lance une autre idée frappée au coin du non-sens. « On peut agir très rapidement, il faut relancer la loi Avia censurée par le Conseil constitutionnel, qu’on peut très bien remettre sur l’établi en changeant la Constitution. » D’abord en supprimant son outrancier préambule — la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. « Profitons de cette tragédie… » Providentielle, cette tragédie. « … Pour faire une loi Avia validée constitutionnellement, les grands opérateurs des réseaux sociaux auraient entre une heure et vingt-quatre heures pour faire disparaître les contenus haineux. » On ne va tout de même pas s’embarrasser de l’avis des juges, les Gafam peuvent très bien les suppléer. « Cette loi a été invalidée par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression. » Ce Conseil est un nid d’islamo-gauchistes. Il faudrait le supprimer, le problème sera réglé, on pourrait abolir la liberté d’expression.
Comme le rassemblement en hommage à Samuel Paty débute place de la République, Christophe Barbier en profite pour dénoncer les complices de son bourreau. « Dans cette manifestation, il y a des arrières-pensées politiques. La France insoumise est attaquée depuis plus d’un an sur son laxisme, son islamo-gauchisme parce qu’elle s’est mêlée à une manifestation contre la prétendue islamophobie. Elle doit reconstruire une virginité républicaine. » Facile, il suffit d’envoyer les militants LFI aux Kerguelen, un archipel quasiment vierge.
Le soir, toujours sur BFMTV, Jean-Baptiste Boursier reçoit un participant à la manifestation. « Manuel Valls, vous étiez place de la République. » « Quand mon pays est attaqué, moi, je suis là », se vante le conseiller municipal de Barcelone allié à l’extrême droite espagnole. Et de fustiger « nos lâchetés, nos ambiguïtés, et à gauche notamment… » « Je vous arrête là-dessus, exulte Jean-Baptiste Boursier, parce que vous avez eu des mots extrêmement durs à l’endroit de La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon, vous avez dit : “Ils ont une responsabilité dans cette lâcheté.” » Et donc dans l’assassinat de Samuel Paty. « Oui, bien sûr, cette gauche-là, vilipende Manuel Valls. La France insoumise, la gauche journalistique, Edwy Plenel, la gauche syndicale, l’Unef, la Ligue de l’enseignement, la Ligue des Droits de l’Homme, qui ont fait rentrer les théories de Tariq Ramadan en leur sein. » Ça va faire beaucoup de monde aux Kergeulen, il va falloir réquisitionner aussi l’île Amsterdam, l’île Saint-Paul et l’archipel Crozet.
Manuel Valls précise : « Je suis pas là pour diviser. » Pas du tout. « Mais il faut dire la vérité. » Désigner les complices de l’assassin de Samuel Paty. « Il faut interdire le CCIF [Comité contre l’islamophobie en France, qui assiste les musulmans victimes de discriminations, ndlr], il faut interdire BarakaCity [organisation humanitaire animée par des musulmans, ndlr]. » Pour ceux-là, je propose la Terre Adélie où, selon Guillaume Bigot, les conditions climatiques sont tout à fait acceptables. « S’il faut changer la Constitution, nous devons le faire. » C’est une manie. Guillaume Durand interroge : « Y compris en ne tenant plus compte du droit européen sur les libertés ? » « S’il nous faut, dans un moment exceptionnel, s’éloigner du droit européen, faire évoluer notre Constitution, il faut le faire. » On ne va pas se laisser contraindre par les arguties islamo-juridiques de la Commission européenne des droits de l’Homme. « Je l’ai dit en 2015, nous sommes en guerre. Si nous sommes en guerre, donc il faut agir, frapper. » Bombarder les locaux de Mediapart, de la Ligue des droits de l’Homme, de l’Unef, de la CGT, etc.
Lundi matin, toujours sur BFMTV, c’est au tour de l’invité de Jean-Jacques Bourdin, Nicolas Dupont-Aignan, de participer au grand concours d’idées liberticid… — pardon, libératoires. Il réclame le rétablissement de la Cour de sûreté de l’État, juridiction d’exception composée de magistrats et de militaires, créée à la suite des attentats de l’OAS et supprimée en 1981 après l’élection de Mitterrand. Il annonce qu’il va « déposer une proposition de loi sur le délit de persécution de prêche religieux qui veut imposer la charia à la place de la loi de la République ». Hum… Je m’étonne : Nicolas Dupont-Aignan veut créer un délit pour punir les personnes persécutant les prêches religieux qui prônent la charia. Serait-il devenu islamo-droitard ? « Il faut aussi modifier la Constitution. » C’est une manie. « Il faut mettre dans la Constitution la laïcité. » Voilà une idée visionnaire. D’ailleurs, l’article premier de la Constitution de 1958 stipule : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. » C’est dire si Nicolas Dupont-Aignan est en avance sur son temps.
Ce lundi matin, CNews et Pascal Praud sont toutefois les plus compétents pour proposer une synthèse équilibrée des propositions formulées depuis trois jours. Elisabeth Lévy vitupère : « C’est l’État de droit qui est le synonyme de notre désarmement. » Il nous faudrait une saine dictature. « Nous sommes ligotés par notre droit-de-l’hommisme… » Bien-pensant, qui plus est. « … Englués par les droits qui sont toujours pour ceux qui nous attaquent. » C’est au nom des droits de l’Homme que Samuel Paty a été assassiné. « C’est une question fondamentale, juge Pascal Praud. Est-ce que notre Etat de droit est impuissant ? » Pire que ça, répond Jean Messiha, du RN, reprenant à son compte l’argument d’Elisabeth Lévy : « La notion d’État de droit a été instrumentalisée pour protéger les pires ennemis et de l’État et du droit. » Puisqu’on vous dit que les droits-de-l’hommistes sont les alliés objectifs des terroristes. Elisabeth Lévy désespère : « Les Français de souche, ça n’existe pas, disait François Hollande ! » Certains islamo-préhistoriens prétendent même que les Français de souche ont émigré d’Afrique il y a 180 000 ans.
Pascal Praud offre le recul de sa culture historique. « Toute la logorrhée qui explique que la France est une terre d’immigration et que cette immigration aujourd’hui, c’est la même que les Italiens, etc., tout ça, c’est n’importe quoi, on le sait bien ! » On ne le savait pas en 1893 quand, dans les Bouches-du-Rhône, des pogroms massacraient des Italiens (du Sud) au prétexte que leur culture et leur religion était incompatibles avec celles des bons catholiques Français. « L’histoire des prénoms est très intéressante, ajoute l’animateur. Ça aussi, c’est tabou, l’histoire des prénoms. » Un tel tabou qu’Eric Zemmour l’évoque un jour sur deux à l’antenne de CNews.
« Je suis d’accord ! », s’exclame Pascal Praud à chaque intervention de la voix de la Raison incarnée par Jean Messiha. « Exceptionnellement, je vais demander à Elisabeth Lévy de nous quitter, Gérard Leclerc va vous remplacer. » Je regrette déjà le sens de la nuance de la directrice de Causeur. « Parce que nous avons trois représentants politiques que sont Jean Messiha du RN, Florian Bachelier de LREM, Nadine Morano de LR, donc je trouverais ça inégal qu’un représentant politique s’en aille. » Si l’on congédiait un des trois représentants de droite, de droite extrême et d’extrême droite, le plateau serait déséquilibré.
Pascal Praud s’emporte : « On répète en boucle les mêmes choses ! » Je confirme : l’animateur et ses invités professent chaque jour racisme, xénophobie et islamophobie. « On répète que les parents d’Italiens dans les années 30, 40, 50, interdisaient à leurs enfants de parler italien. » Alors qu’aujourd’hui tous les parents arabophones interdisent à leurs enfants de parler français, c’est bien connu. « L’histoire des prénoms, c’est passionnant. Bonaparte et nos anciens n’étaient pas idiots lorsqu’ils disaient que les prénoms devaient être uniquement ceux du calendrier. » Je me sens visé. Mon prénom ne figurant pas dans le calendrier, vais-je être déchu de ma nationalité ? Envoyé au bagne de Kerguelen ?
« Par exemple, plaide Pascal Praud, Aldo Platini, il appelle son fils Michel, pas Michele. » Quand je pense à tous ces Français « de souche » qui ont nommé leurs enfants Enzo, Matteo, Adriana, Aurelia, Aria, Celia, Marco, Lorena, Giani, Livia, Olivia, Mario, Priscilla, Fabio, etc., je me demande où l’on va pouvoir mettre tous ces bagnards. Il faudrait racheter à la Nouvelle-Zélande et à l’Australie leurs parts de l’Antarctique pour tous les caser. Nadine Morano renchérit : « Ma mère s’appelle Monique. » Et pas Monica, sans quoi elle se serait engagée dans les Brigades rouges ou Action Directe. « Là, y a un vrai souci, psalmodie Pascal Praud, parce qu’on ne veut pas aller en face de ça. » Emmanuel Macron n’a toujours pas proposé la déchéance de nationalité ni la déportation vers les terres australes pour les porteurs de prénoms à consonance terroriste.
Pascal Praud insiste : « Moi, je vous pose la question : est-ce que les prénoms des gens qui naissent en France doivent être des prénoms français ? » Par exemple, Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles, doit-il être déchu de sa nationalité et envoyé au bagne des îles Crozet pour le punir de porter un prénom breton ? « Et ça, c’est des vraies questions, et comme toujours on veut pas y répondre. » Alors qu’il suffirait de modifier la Constitution et de sacrer un nouveau Napoléon. « Et on se fait traiter de raciste, de fasciste, de tous les noms quand on en parle. » Mais pas du tout. Seulement de défenseur de la laïcité pétainiste.
Pascal Praud n’en finit plus de répéter le leitmotiv de son mentor Eric Zemmour : « Moi, si je vous dis qu’il faut remettre des prénoms français en France ? La loi doit changer et tous les enfants de France doivent avoir des noms de saints ? » « Je crains que ce ne soit pas le cœur du problème », se défausse Gérard Leclerc, victime d’une crise de bien-pensance droit-de-l’hommiste. « Il faut accepter l’idée que certaines immigrations sont incompatibles avec la France, intervient Jean Messiha. Aujourd’hui, ceux qui ne sont pas contents en France y restent parce que l’État Providence fait qu’ils peuvent vivre de manière confortable. » Feignants et profiteurs en plus d’être islamistes. « Ce qu’on appelle les transferts sociaux deviennent quasiment des transferts ethniques. » Qui servent à financer le terrorisme. « C’est vrai, c’est vrai ! », applaudit Nadine Morano, qui tient à se démarquer du RN.
« Un petit mot sur Jean-Luc Mélenchon, reprend Pascal Praud, il était hier à la manifestation après avoir été l’an dernier à une manifestation contre l’islamophobie avec des Frères musulmans. » Et en soutien au terrorisme, belle hypocrisie. « Ecoutez ce que disait Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo, qui était ce matin sur RTL et qui fustige Jean-Luc Mélenchon. » Pascal Praud apprécie : « Il a tellement raison… » Et de déplorer « la complicité médiatique, des gens qui ont été formés dans des écoles de journalisme, qui sont pour la liberté d’expression ». Et qui passent leur temps à inviter Richard Malka, Michel Onfray, Jean Messiha. « Ils prennent les attaques contre l’islam comme des attaques racistes, ce qui n’est pas le cas du tout ». Ce sont seulement des attaques contre les crouilles, les bicots et les bamboulas. « C’est une religion qui est attaquée, c’est pas du tout une couleur de peau, c’est pas une race. » Ça m’avait échappé mais il semble que Manuel Valls (ou Nicolas Dupont-Aignan) ont déjà abrogé l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen prescrivant que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses ».
Florian Bachelier, député LREM, cite l’archétype du complot antifrançais : « C’est Traoré. » « Exactement !, approuve Pascal Praud. Quelle honte pour la presse française quand madame Traoré fait la une de M Le Monde ! » Les journalistes du Monde feraient bien de se préparer à une croisière dans les Cinquantièmes Hurlants qui les mènera au bagne. « Quelle honte, quelle défaite pour le journalisme français ! Quelle soumission ! Et personne ne dit rien, sauf sur ce plateau. » La charia règnerait déjà sur la France s’il n’existait L’heure des pros. Jean Messiha complète : « Le système progressiste promeut la pire des immigrations antinationales comme madame Traoré et le gang de Traoré ! » Qui ont l’outrecuidance de réclamer les mêmes droits que les vrais Français. Pascal Praud déplore : « La valeur absolue du Monde ou du New York Times, c’est le progressisme. » Jean Messiha précise : « Le gaucho-progressisme. » Euh… Attendez, je suis perdu. Il y avait déjà les islamo-gauchistes, les islamo-collabos… Nous voici donc aux prises avec des islamo-gaucho-collabo-progressites.
Florian Bachelier, le représentant LREM, dénonce de nouveaux complices : « On découvre qu’une grosse partie des maires élus aux dernières municipales sont accoquinés avec ce mouvement indigéniste. » Ce qui nous fait des islamo-gaucho-indigéno-collabo-progressites « Je trouve ça un peu fort de café que la prise de conscience arrive seulement maintenant. » « Mais on en parle tous les matins ici ! », revendique fièrement Pascal Praud avant de proposer : « On écoute la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, il y a deux semaines. Et elle est toujours en place ! On aurait dû la sortir ! » L’envoyer au bagne élever des manchots. Sur Europe 1, Sonia Mabrouk demande à la ministre de reconnaître que les clubs sportifs sont submergés par la radicalisation. « On a besoin d’objectiver, nuance Roxana Maracineanu. Ce phénomène est fondé sur des on-dit mais il n’y a pas de données objectives pour mesurer la radicalisation. » Si, il y a les données de Pascal Praud, dont la recension des prénoms antifrançais fait référence.
« Il faut libérer le pays !, tonne Nadine Morano. Il y a trop d’immigration en France ! » Pascal Praud complète : « Et il faut poser le problème de l’islam. » Pléonasme : quand Nadine Morano dénonce l’immigration, ce n’est pas celle des catholiques autrichiens. Florian Bachelier suggère : « Il faudrait peut-être réintroduire le service militaire. » Merci de le rappeler, j’avais failli oublier.
« Ivan Rioufol est avec nous », annonce Pascal Praud. Exceptionnellement en duplex de chez lui car, comme chaque jour, « vous serez avec nous ce soir, précise l’animateur. Force est de reconnaître que les analyses d’Ivan Rioufol sont aujourd’hui infiniment plus audibles dans la société française ». CNews a été pionnière, ça fait un bail qu’elle juge audible les « analyses » de l’éditorialiste du Figaro, par exemple quand il déclare : « Heureusement qu’il y la fachosphère parce que c’est là que les vérités se disent. » « Il a été stigmatisé, traîné dans la boue, traité de fasciste, se lamente Pascal Praud. Mais il est simplement journaliste. » Comme Brasillach.
Ivan Rioufol désespère : « Ça fait vingt ans et plus que nous sommes quelques-uns à hurler dans le désert. » Et sur CNews, et dans Valeurs actuelles, Le Figaro, Le Point, et dans les meetings des Le Pen. « Et aujourd’hui, si on ne se réveille pas, on meurt. » Exterminés par une horde de Sarrasins. « Si nous ne voulons pas affronter l’ennemi, nous allons mourir. » Décapités par millions. « Nous sommes en guerre. » Là-dessus, tout le monde est d’accord. « Le danger ne vient pas seulement de l’islamisme mais aussi des Français qui portent des prénoms français… » Les traîtres ! Si on ne peut même plus se fier aux prénoms. « … Et qui depuis trente ans ont abandonné la France par lâcheté, par paresse, par compromission avec l’ennemi et ils sont aussi dangereux sinon plus que les islamistes. » On ne compte plus les attentats imputables à la Ligue des droits de l’Homme. « Il faut combattre cette haine de soi qui a fait de nous un peuple vulnérable, il faut mettre en cause aussi tous les collabos des islamistes, et il y en a une palanquée. » Nos bagnes antarctiques ne vont pas suffire, il va falloir en implanter sur la Lune, réputée pour son climat tempéré.
Florian Bachelier, de LREM, applaudit : « Je partage chaque mot de ce que dit M. Ivan Rioufol. » Pascal Praud s’enquiert : « Nous sommes en guerre, vous partagez ? » « Evidemment. » « Chacun va devoir choisir son camp, prévient l’animateur. Gérard Leclerc, vous partagez chaque mot ? » « Oui, même s’il minimise les réseaux sociaux, qui sont une arme épouvantable. » Bien plus épouvantable que CNews. Pascal Praud félicite Ivan Rioufol : « Tout le monde est à 100 % d’accord avec ce que vous venez de dire. » De LREM au RN en passant par LR (et par les animateurs de CNews, ça va de soi), tout le monde est d’accord avec la fachosphère. Voilà qui ouvre de nouvelles perspectives pour la colonisation de Mars par des bagnards.
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