Bien-être animal, le retard
Les défenseurs du bien-être animal n’ont pas obtenu de ministère comme ils le souhaitaient mais ils ont un lot de consolation : la fin programmée des animaux sauvages dans les cirques itinérants, l’arrêt de la reproduction des orques et dauphins en captivité et l’interdiction des élevages de visons destinés à la fourrure.
Objectivement, ce n’est pas rien. Cela fait des années que les défenseurs des animaux réclament de telles mesures. On a tous en mémoire des images de fauves à la fourrure pelée tournant en rond dans des cages minuscules et cette souffrance animale a été abondamment documentée dans des rapports signés par des vétérinaires ou des associations. On ne va donc pas faire la fine bouche : ces mesures annoncées mardi par Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, sont une excellente nouvelle. Il reste que la France était clairement à la traîne dans ce domaine : plus d’une vingtaine de pays européens ont déjà limité ou interdit l’exposition d’animaux sauvages. Le gouvernement rattrape donc un retard plus qu’il ne montre l’exemple. Et s’il l’a fait, malgré son manque d’intérêt évident pour ce genre de sujet, c’est qu’il n’avait plus le choix. Il a compris que le souci du bien-être animal n’était pas une mode, un dada d’écolo-bobo, mais une vraie tendance de fond.
La preuve, le référendum d’initiative partagée (RIP) pour les animaux lancé par le journaliste Hugo Clément avec le soutien de trois patrons et non des moindres (Xavier Niel, Marc Simoncini et Jacques-Antoine Granjon) a déjà obtenu le soutien de 142 parlementaires. Et le député Cédric Villani fait monter la pression sur le sujet à l’Assemblée nationale. Il était d’autant plus urgent d’agir que Barbara Pompili était en difficulté après l’annonce du retour des néonicotinoïdes dans la filière betterave. Il lui fallait reprendre la main. Reste les deux sujets qui fâchent : l’élevage intensif (l’association L214 doit publier ce mercredi une nouvelle enquête accablante sur le sujet) et la chasse. La FNSEA et le lobby des chasseurs sont à bloc pour empêcher le gouvernement de céder. Jusqu’à quand ?
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