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lundi 16 décembre 2019

Manifeste paysan (à partager et signer) - « Il est urgent de changer de modèle agricole »


Manifeste paysan


 


A l’initiative d’un collectif de paysans excédés par la campagne de communication de la FNSEA sur l' "agribashing", un manifeste a été rédigé, signé par une centaine d’agricultrices et agriculteurs, actifs ou retraités, et a été publié dans les pages Idées du journal Le Monde, le 27 novembre 2019.

Ce texte est ouvert à la signature de tous ceux qui sont convaincus également, paysans ou non, qu’il est urgent de changer de modèle agricole.

L’idée est de collecter un grand nombre de signatures pour pouvoir à nouveau communiquer, ultérieurement.

Pour lire le manifeste et le soutenir par votre signature, cliquez ICI 


Source : https://agriculture.eelv.fr/manifeste-paysan/?fbclid=IwAR03Jji66fuQwhWHUIEF24AzE4ueKZgLUiDd-gIDJg2meAPD4xjrYuOaLrA



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« Il est urgent de changer 

de modèle agricole »



"Manifeste paysan"


publié par Le Monde le 27/11/19, ouvert à la signature de tous


Le 13 décembre 2019, 1726 personnes ont apporté leur signatures, dont 505 paysans actifs ou retraités.

Nous, agriculteurs, agricultrices, observons une atmosphère de crispation, d’incompréhension, entre une partie du monde agricole et le reste de la société, principalement focalisé sur l’utilisation des pesticides et sur l’élevage industriel.

Concernant les pesticides, leurs effets néfastes pour la santé humaine et l’environnement sont prouvés par de nombreuses publications scientifiques, tandis que le rejet de l’élevage industriel correspond à la dénonciation d’un système de maltraitance animale à grande échelle qui ne permet pas aux éleveurs et salariés concernés de s’épanouir, ni de s’en sortir économiquement.

Ces pratiques portent atteinte à l’environnement ici et ailleurs, comme le montrent le problème des algues vertes en Bretagne, la dégradation de nos ressources en eau, ou encore la déforestation générée par la monoculture de soja OGM au Brésil.

« L’agriculture basée sur l’agrochimie, la spécialisation à outrance des territoires et la mondialisation, contribue au réchauffement climatique »

Les critiques de ces pratiques, légitimes, sont qualiíées d’« agribashing » par la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles], formule reprise par le ministre de l’agriculture et le président de la République. 
Pourtant, la remise en cause du modèle agro-industriel dominant n’est pas de l’agribashing ! Il ne s’agit pas de dire que l’agriculture est mauvaise, maléfique, ou que les urbains n’aiment pas les agriculteurs ! 
Il s’agit de critiquer un modèle qui entraîne les agriculteurs et notre société dans le mur.

Ce modèle endette dangereusement les agriculteurs, continue de vider les campagnes de leurs paysans, pousse à un gigantisme empêchant les jeunes de reprendre les fermes des retraités, pollue les sols et les eaux, détruit la biodiversité, dégrade la santé des écosystèmes et des humains. Cette agriculture, basée sur l’agrochimie, la spécialisation à outrance des territoires et la mondialisation, contribue au réchauffement climatique et est peu résiliente face aux événements extrêmes qui se multiplient.

Pourtant, l’agroécologie paysanne que nous pratiquons, le plus souvent en bio, depuis de nombreuses années, représente une alternative crédible. Cette agriculture, qui lie agronomie et écologie, nous permet de vivre avec dignité et de transmettre nos fermes, tout en fournissant une alimentation saine à nos concitoyens. Nous montrons au quotidien que ce type d’agriculture peut redynamiser les territoires, en créant des emplois, du lien social, du paysage, de la biodiversité et de la résilience.

Accompagner la transition


De plus en plus de paysans optent pour cette agriculture du futur, et nombreux sont ceux qui souhaitent engager une transition que les politiques publiques, du local jusqu’au niveau européen, devraient beaucoup mieux accompagner. Les moyens financiers existent et sont considérables, notamment avec les 9 milliards d’aides annuelles de la PAC [politique agricole commune].

Nous, paysans, actifs ou à la retraite, ne partageons pas la dénonciation d’un pseudo-agribashing, opérée par certains acteurs à la solde de l’agro-industrie bloquant la transition agroécologique, détournant l’attention des vraies questions au risque de creuser le fossé entre agriculteurs et citoyens, et d’attiser la violence.

Nous, paysans, affirmons qu’il est urgent de changer de modèle agricole, de développer une politique alimentaire favorisant les productions locales et biologiques, et d’abandonner l’utilisation des pesticides et de l’élevage industriel.

Collectif des paysans premiers signataires

Angel Alegre (Ariège) ; Brigitte Allain (Dordogne) ; Philippe Aubry (Vosges) Brigitte Aubry (Vosges) ; Philippe Assemat (Ariège) ; Patrick Barque (Doubs) ; Jacques Barroux (Lot-et-Garonne) ; Anne-Charlotte Beaugrand Rivière (Seine-et-Marne) ; Michel Berhocoirigoin (Pays Basque) ; Marie-Jo Bireau (Lot-et-Garonne) ; Pierre Bireau (Lot-et-Garonne) ; Benoit Biteau (Charente-Maritime) ; Mathilde Boeuf-Lancien (Lot-et-Garonne) ; Christian Boisgontier (Orne) ; Sabine Bonnot (Gers) ; José Bové (Aveyron) ; François Braillon (Aisne) ; Sebastien Bruand (Charente) ; Dominique Brunet (Vienne) ; Cabal-Zinck (Aveyron) ; François Calvet (Ariège); Benoit Canis (Nord) ; Judith Carmona (Pyrénées orientales) ; Gerard Chauvet (Aude) ; Jacques Chèvre (Dordogne) ; Sylvie Colas (Gers) ; Philippe Coutant (Deux-Sèvres) ; Alain Daguzan (Gers) ; Alain Daneau (Aquitaine) ; Benjamin Delalot (Vosges) ; Claire Desmares-Poirrier (Ille-et-Vilaine) ; Mauel Di Vecchi Staraz (Pyrénées-Orientales) ; René Donjat (Ariège) ; François Dufour (Manche) ; Sylvie Dulong (Aquitaine) ; Pierre Fabre (Alpes-Maritimes) ; Dominique Fessard (Eure) ; Nino Fillos (Aveyron) ; Jean-Michel Genillier (Puy-de-Dôme) ; Aurélie Genolher (Alpes-Maritimes) ; Ghislaine Gille (Vosges) ; Benoit Gille (Vosges) ; Louis-Marie Gobin (Deux-Sèvres) ; Patrice Goutagny (Puy-de-Dôme) ; Paul Greco (Drôme) ; Laurent Haltel (Vosges) ; Cécile Henck (Ariège) ; Charles Hervé-Gruyer (Eure) ; Thierry Jacquot (Vosges) ; Nadia Jacquot ( Vosges) ; Jean-Claude Jobard (Haute-Vienne) ; Pierre Joris (Lot-et-Garonne) ; Lucien Jouffreau (Lot-et-Garonne) ; Guy Kastler (Hérault) ; Olivier Keller (Ardèche) ; Jean-Marie Lacaze (Lot) ; Damien Lalardy (Lot-et- Garonne) ; Quentin Delachapelle (Marne) ; Ludo Landais (Puy-de-Dôme) ; Sophie Landais (Puy-de-Dôme) ; Jean-Paul Landat (Dordogne) ; Laurence Guichard (Vienne) ; Raoul Leturcq (Oise) ; Marianne Leturcq (Oise) ; Didier Lorioux (Corrèze) ; René Louail (Côte d’Armor) ; Yves Manguy (Charente) ; Karell Marchal (Haute-Saône) ; Dominique Marion (Charente-Maritime) ; Nathalie Masbou (Lot) ; Sébastien Maubert (Lot-et-Garonne) ; Laurent Moinet (Seine Maritime) ; Serge Morin (Deux-Sèvres) ; Albert Ody (Mayenne) ; Jean-Claude Olivier (Sarthe) ; Jérôme Orvain (Creuse) ; Murriel Padovani-Lorioux (Corrèze) ; Pascal Pavie (Aude) ; Bernard Péré (Lot-et-Garonne) ; Maxime Pierrel (Vosges) ; Henry Pousset (Seux-Sèvres) ; Emilie Prat (Ariège) ; Rémi Seingier (Seine-et-Marne) ; Michelle Rivet (Cher) ; Vincent Segretain (Puy-de-Dôme) ; Pierre-Noel Rousseau (Lot-et-Garonne) ; Jacques Soubils (Lot-et-Garonne) ; François Thierry (Vosges) ; Galatée Thiroux du Plessis (Lot-et-Garonne) ; Michel Valette (Drôme) ; Jean Vrignault (Vienne) ; Stéphane Warot (Aude) ; Eric Wyon (Ariège) ; Simon Yvert (Lot-et-Garonne).


 Source : https://framaforms.org/il-est-urgent-de-changer-de-modele-agricole-1574964339


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