Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

mercredi 5 février 2014

Un Forfait Economique et Ecologique

Nous avons reçu ça :


                                                                                Le Soler, le 25.01.2014


Jean Monestier 
19, avenue Jean Jaurès
66270 LE SOLER
04 68 92 89 49
06 83 99 03 25


à                                                           INDEPENDANT
                                                      Courrier des lecteurs
                                                      2, Bld des PYRÉNÉES
                                                66007  PERPIGNAN CEDEX

Réf courrier : 14J25LTA

Objet : Un forfait économique et écologique

       
Un grand fabricant de logiciels (1), ces programmes d’instructions qui nous permettent de faire des choses si diverses avec nos ordinateurs, s’apprête à abandonner un système d’exploitation (2) très répandu dans les entreprises. 
Le système d’exploitation est en soi une sorte de logiciel de base qui traduit les informations entre les logiciels et la machine qu’ils pilotent. 
J’ose une comparaison : le système d’exploitation fait penser à la première initiation du cerveau du bébé qui vient de naître, apprentissage de la langue maternelle, de l’écriture, du calcul, etc. 
Sur cette base, les logiciels calculent, organisent et classent les informations relatives à tout ce qui viendra après : la philosophie, le calcul matriciel, les démarches scientifiques, etc., toutes choses qui peuvent être exercées dans une autre langue, voire écrites avec d’autres signes que l’alphabet latin (cyrilliques, idéogrammes). 
Parfois, une personne adulte change de pays ou de continent. Elle doit souvent apprendre une nouvelle langue, quelquefois un autre type d’écriture, mais n’est pas obligée de changer de philosophie ou de réapprendre entièrement les mathématiques. 
En informatique, nous sommes otages du fabricant. S’il abandonne un système d’exploitation, cela signifie qu’il ne va plus en assurer le service après vente, et notamment ne plus mettre à jour les anti-virus, qui permettent de se protéger plus ou moins rigoureusement des virus, ces mini-programmes, diffusés à notre insu, qui mettent le plus grand désordre dans les logiciels, les travaux qu’ils nous aident à mener, et aussi éventuellement les machines qu’ils pilotent. 
Beaucoup d’entreprises, qui ne peuvent pas se permettre de prendre de tels risques, vont donc devoir acheter le « nouveau » système d’exploitation que le fabricant va évidemment leur proposer. Mais, comme un malheur n’arrive jamais seul, elles devront abandonner les anciens logiciels qui, comme par hasard, seront incompatibles avec le nouveau système, et parfois mettre à la ferraille les machines qui - est-ce vraiment un hasard ? - seront incompatibles avec les nouveaux logiciels. 
C’est ainsi que, si j’ai bien compris, les banques devront remplacer 80% de leurs distributeurs de billets. Qui va payer ? Nous, bien sûr, à travers les frais bancaires. Et à qui profite cette immense opération d’obsolescence programmée, consistant à obliger les usagers à considérer comme dépassées des choses qui auraient encore pu servir de longues années ? A la multinationale qui vend ces logiciels, dont le fondateur est un multimilliardaire (3) qui tente de racheter notre indulgence à coup de mécénat et d’opérations caritatives, et, par ricochet, aux fabricants de distributeurs de billet. 
Serons-nous plus heureux à la suite de ce progrès en peau de lapin ? Non, car notre compte bancaire, non seulement ne deviendra pas inépuisable, ce qui aurait bien facilité nos fins de mois, mais sera débité de ces nouveaux frais. 
Et la planète ? Les extractions de minerai, la consommation d’énergie et les émissions de carbone seront augmentées et davantage de bateaux de déchets industriels partiront vers l’Asie ou l’Afrique. 
Nous préparons ainsi la misère écologique des générations montantes, qui, j’en suis certain, se vengeront un jour, si la planète, qui en a vu d’autres, ne le fait pas. Et nous acceptons ce forfait, car c’est lui qui constitue la croissance, la déesse croissance, et elle mérite bien quelques sacrifices, n’est-ce pas ? 
Même si, au-delà de tous les arguments techniques ou économiques qu’on va nous servir, c’est d’abord pour remplir les poches des milliardaires, qui sont déjà si pleines.                    
Jean Monestier 

S’il faut le préciser :
(1) = Microsoft ;
(2) = Windows XP ;
(3) = Bill Gates.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire