Jean Monestier Le Soler, le 03.02.14
à
M. le Médiateur de Radio France,
Maison de Radio France,
116, avenue du Président KENNEDY
75220 PARIS CEDEX 16
Maison de Radio France,
116, avenue du Président KENNEDY
75220 PARIS CEDEX 16
Objet : intervention
d’Yves Coppens sur une des trois radios nationales.
Monsieur le Médiateur,
En cette fin janvier 2014, on vient d’entendre Yves Coppens sur une des trois radios nationales d’Etat. Je ne saurais préciser laquelle, mais c’est une de ces trois, les seules que j’écoute. Ce héros de la science, devant lequel auditeurs et journalistes doivent se prosterner, parlait hors de sa spécialité, mais l’effet « blouse blanche » jouait à fond. Il évoquait une rencontre passionnante avec Jean-Louis Etienne - autre héros de la science, prosternons-nous ! - qui rentrait d’une randonnée scientifique au pôle (Nord je présume). Yves Coppens lui ayant posé la question, scientifique évidemment, de sa résistance physique au froid, Jean-Louis Etienne lui aurait répondu, tout aussi scientifiquement, qu’il lui avait suffit de bien se couvrir.
Et Yves Coppens de conclure, pour nous, pauvres vermisseaux ignares, que dans les températures extrêmes, l’homme actuel se couvrait tout simplement de sa « culture ». Et d’en déduire, toujours scientifiquement, que le bouleversement climatique ne poserait aucun problème sérieux à l’Humanité, qui en a vu d’autres. C’est un paléontologue qui vous le dit.
En tant que petit vermisseau grognant du fond de la salle de la démocratie, je tiens à faire remarquer à tous mes semblables et aux journalistes de révérence :
- qu’Yves Coppens parle en dehors de sa spécialité, et que sa parole ne vaut donc pas plus que celle de n’importe quel vermisseau.
- que Lucy est née dans un pays chaud, dans lequel sa nudité prébiblique était adaptée au climat par son propre héritage génétique, et que la majeure partie de sa recherche d’adaptation, pendant des millénaires, à porté sur des climats plus froids au fur et à mesure qu’elle remontait vers le pôle. Sa « culture » peut donc la protéger contre le froid, mais, je le crains, beaucoup moins contre la chaleur.
- que les climatologues sérieux, parlant dans leur spécialité, nous annoncent que la température moyenne de la biosphère pourrait s’élever de 4 à 6 degrés, avec une vitesse prodigieuse par rapport aux évolutions précédentes, qui, étalées sur des milliers d’années, avaient permis à l’Homme de s’adapter « culturellement », voire même un tout petit peu génétiquement, si j’en crois sa diversification corporelle selon les régions qu’il habite.
- que d’autres scientifiques tout aussi sérieux craignent de grandes perturbations relatives à l’eau, et que je ne vois pas très bien comment la « culture » de l’Homme le protègera contre les inondations brutales ou l’élévation du niveau des mers de quelques mètres ou dizaines de mètres, à plus forte raison contre des sècheresses drastiques, qui, peut-être, ont déjà fait s’effondrer des empires, comme certains archéologues en font l’hypothèse.
- que ce déni bonhomme et incompétent, retransmis complaisamment par une radio d’Etat, me parait quasiment criminel à l’heure où il faudrait, de toute urgence, disent les vrais spécialistes, que tous les citoyens questionnent leur avenir et celui des générations montantes vis-à-vis du bouleversement climatique déjà amorcé.
Je vous saurais gré de considérer cette lettre comme une tentative d’exercice d’un droit de réponse, et vous prie d’agréer, Monsieur le Médiateur, l’expression de mes salutations citoyennes.
Jean Monestier
Citoyen de base,
Artiste-Auteur-Indépendant,
donc a priori incompétent.
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