LES TERRES DES
PYRÉNÉES-ORIENTALES
À LA MERCI
DES CULTIVATEURS
DE KILOWATTS
3 octobre 2024
Des centrales industrielles photovoltaïques et éoliennes sont en passe d’émailler les paysages des Pyrénées Orientales.
Un échantillon de parcs photovoltaïques et éoliens déjà installés :
Terrats 1
Terrats 2
Ortaffa
Tressère
Centrale de Sun' Agri à Llupia dans les PO
Champ éolien sur 4 communes
L’industrialisation des terres est en marche… et le saccage de notre patrimoine paysager est annoncé par les futurs projets !
Parcs éoliens et photovoltaïques
Parcs photovoltaïques P.O
Après avoir cédé au chant des sirènes de l’agro-industrie productiviste qui l’a poussé à l’endettement massif et au désespoir, le monde paysan est, encore une fois, la cible d’un nouveau lobby, celui de « l’agro-énergie »
Très fragilisée par le dérèglement climatique et les sécheresses récurrentes, une partie du monde agricole et politique des Pyrénées Orientales semble voir dans le photovoltaïque et l’éolien au sol, une porte de sortie avec la culture des k watts, censée juguler le manque de ressources. Sauf que, pour le monde paysan, une autre aliénation est en marche celle de la dépendance aux industriels de l’énergie. Pour un secteur qui a, dans ses rangs, des professionnels résilients devant s’adapter aux aléas de la nature depuis la nuit des temps, une autre soumission, artificielle et technologique, celle-là, pointe leur horizon. Double peine, pour les paysans et les viticulteurs ? Le plein air, les chants des oiseaux, le cadre de vie naturel, leur autonomie laissent la place au confinement sous les panneaux, à l’intelligence artificielle, à la culture des K watts, parfois à la sous traitance, sur des terres dorénavant industrialisées.
C’est sous la houlette du Conseil Départemental, de la région,
de la chambre d’agriculture, des syndicats FDSEA et de la Coordination
Rurale ainsi que d’autres instances administratives, comme la Safer*,
converties à l’« Agrivoltaïsme » que ce changement de paradigme dans l’agriculture, s’installe dans les Pyrénées Orientales.
Un
département pauvre (taux de pauvreté au seuil de 60 %, selon INSEE
2022), est particulièrement sensible aux promesses de gains déclarées
par les industriels de l’énergie sous couvert, opportuniste et
mensonger, d’ énergies renouvelables et d’aide aux agriculteurs. Cynisme
aussi, parce qu’aucun bilan de ces installations de parcs
photovoltaïques au sol et éoliens n’a été fait de leur impact sur
l’environnement et la biodiversité du territoire. Pour les cultures sous ombrières dans son rapport 2023, l’entreprise Sun Agri
reconnaît des résultats moins performants qu’elle ne l’espérait, quant
aux pâtures, elles ont laissé certains éleveurs, pourtant acquis à
l’« agrivoltaïsme » au départ, pantois en constatant que leurs animaux
étaient sous tension avec des brebis qui n’agnelaient plus et fuyaient
les verts pâturages sous les ombrières (voir enquête ccaves)
Le photovoltaïque au sol ou « agrivoltaïsme »
semble donc avoir conquis nos édiles décisionnaires, en accord avec le
syndicat de la FDSEA local et la chambre d’Agriculture . Notons qu’à la
tête de la FDSEA 66, il y a un premier de cordée, virtuose dans les
affaires de cette agro-industrie de l’énergie, Monsieur Bruno Vila. Ce
dernier, mandataire de 50 sociétés liées, de près ou de loin, à ce
secteur et dirigeant les entreprises « Légum city » et « Horta de la
mar » dont l’objet est « L’acquisition d’exploitations agricoles pour la
production d’électricité ». (Voir enquête ccaves)
Tout un
programme pouvant expliquer, peut être par porosité, l’engouement
suscité par les parcs photovoltaïques au sol, dans le département,
d’autant que M. Vila est aussi un élu de la Chambre d’Agriculture du
département.
Existe t-il une collusion entre intérêts privés, les
politiques et les administrations ? Ou sommes nous devant une émulation
réciproque des protagonistes impliqués ? La question reste ouverte….
En tout état de cause, rappelons ici l’autosaisine
du 19 juin 2024 effectuée par le Conseil National Pour la Protection de
la Nature devant calmer les ardeurs des businessmans de l’énergie
« agrivoltaïque » et éolienne au sol surfant sur les vides laissés,
concernant la protection de la nature et de l’environnement, par les
faiseurs de lois du secteur des énergies renouvelables.
Pour en savoir plus :
*Safer : Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural.
Les associations et les collectifs pour la protection des espaces naturels et des terres agricoles des Pyrénées Orientales restent particulièrement vigilants à toute atteinte à notre environnement et à la préservation de notre patrimoine paysager.
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