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lundi 14 octobre 2024

Communiqué - LGV Bordeaux-Toulouse/Dax

 


🚆📣 Communiqué - LGV Bordeaux-Toulouse/Dax : nouvelles actions sur les entreprises et bilan d'un weekend de mobilisation qui redonne foi aux habitant·es dans la lutte contre le projet
 
Ce weekend, l'opposition aux Lignes à Grande Vitesse du Sud-Ouest - projet vieux de 30 ans - a pris un nouveau tournant. Au delà de ce qui transparait dans les médias, les 1500 participant.e.s de Freinage d'Urgence ont su faire rayonner les multiples colorations de la coordination LGV NON MERCI au-delà des forêts de Lerm-et-Musset. Après les constructions de vigie, balades naturalistes ou l'irruption festive dans la gare de Bordeaux d'hier après-midi, le grand jeu contre la LGV s'est poursuivi en équipe pendant la nuit dans toute la région. Diverses entreprises liées au projet - bureau d'études, aménageurs, expropriateurs ont été ciblées par des tags, banderoles, vidages d'extincteurs remplis de peinture et autres petits désarmement facétieux. C'est le cas d'Artelia, Lafarge, Ineo, Iris conseil, Segat ou encore du projet Euratlantique...dans le même temps des messages d'amour pailletés ont été posées sur les petites gares des lignes du quotidien menacées par les LGV.
 
Ce dimanche matin, l'assemblée sur l'histoire et l'actualité de la lutte Anti-LGV a rassemblé sous un chapiteau plein à craquer des personnes de tous âges, collectifs engagés depuis longtemps dans la lutte ou nouveaux qui la rejoignent désormais. Après un retour sur les différentes actions menées ponctué de tonnerres d'applaudissements, les prises de paroles successives des différents collectifs anti-LGV implantés tout au long du tracé entre le pays basque, Bordeaux et Toulouse ont montré toute la richesse de la composition du mouvement. Elles ont dénoncé ensemble le coût social, financier et écologique aberrant d'un projet qui a reçu plus de 90% d'avis défavorables lors de l'enquête publique. En référence à ses attaques sur les organisateurs de la mobilisation (1), Victor Pachon, porte-parole du collectif basque CADE, a déclaré que Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine était incapable d'"écouter et d'entendre" les habitant.e.s du territoire. Mais, à l'instar de la lutte voisine contre l'A69 ou de celle cousine et massive contre la LGV Lyon Turin, la résistance prend aujourd'hui un écho national.
 
La coalition LGV NON MERCI a aussi partagé un mot de bienveillance à l'égard de toute la population de Lerm-et-Musset majoritairement opposée au projet, qui s'est retrouvée du jour au lendemain peuplée de forces de l'ordre. Et ce pour une manifestation non interdite sur cette commune (elle était interdite sur les communes autour de Bordeaux seulement) avec un campement situé sur une propriété privée et appelé de ses voeux par le propriétaire. Cet élu et responsable associatif dit préférer avoir "des manifestants pendant trois jours dans [son] jardin, qu'une LGV pour la vie". Il a pu préciser dans les médias que les militant.e.s étaient "efficaces, vaillant.e.s et astucieux.se.s" face au méga-projet d'Etat qu'il a passé une partie de sa vie à contrer lui-même sans pour autant devenir fataliste.
 
Plutôt que de parler des raisons de la lutte et de la multiplicité des actions menées certains médias et politiciens ont choisit de focaliser toute leur attention sur une voiture de gendarmerie piteusement enlisée dans le sable. Ce véhicule abandonné par ses propriétaires non loin de la construction de la vigie anti-lgv s'est en effet vu vidé de son contenu par des manifestant.e.s. Ceux-ci n’avaient apparemment pas apprécié le réveil nocturne de tout le campement à 4h du matin la veille pendant 40 minutes par un helicoptère avec lumières stroboscopiques et sirènes hurlantes, ni le racket devenu systématique par la police d'une somme absurde d'objets personnels dans les voitures s'approchant des manifestations. Afin de se faire un idée plus consistante de la mobilisation Anti-LGV, nous proposons ici un premier bilan du grand jeu menée ce week-end et des diverses manières de s'y rapporter.
 
📍Toutes ces actions sont revendiquées sur une carte de Freinage d'Urgence permettant de situer le weekend et de montrer son étendue sur trois jours, montrant que le mouvement porte un écho bien au-delà des territoires concernés par l'emprise du projet : https://umap.openstreetmap.fr/en/map/fu_1125482
 
🎥 Une vidéo VU proposant un retour sur les différents moments forts de la mobilisation et les réactions qu'elles auront suscitées sera aussi diffusée ce soir sur les réseaux sociaux de LGV Non Merci et des Soulèvements de la Terre.
 
Le pari de Freinage d'Urgence était de donner plus d'autonomie et de faire confiance à la créativité des personnes qui se mobilisent dans l'espoir de trouver de nouvelles manières d'avoir prise sur ce méga-projet d'Etat. 
 
La réussite de ce weekend tient à la manière dont les participant.e.s ont su se saisir du Grand Jeu. Les actions menées par les militant.e.s ont de quoi redonner de la joie. Elles montrent qu'il est possible d'avoir une prise et de cibler partout les acteurs du projet avant même que leurs chantiers ne dévastent le territoire :
 
- Dans Bordeaux, un convoi vélo a remis la mobilité douce au centre du débat tout en visitant trois acteurs majeurs de ce projet imposé : SYSTRA, leader mondial des infrastructures et porteurs d'autres méga-projets de LGV dans le monde ; SEGAT, cabinet en charge des expropriations et de la "négociation foncière" ; et bien sûr l'Hôtel de Région qui porte ce projet par la voix de Alain Rousset - dont la politique hors sol se cantonne au "toujours plus" et toujours plus d'incohérence ;
 
- Le surgissement d'une fête dans la gare Saint-Jean en plein coeur de la métropole de Bordeaux a permis de contrer la communication indécente des promoteurs de la LGV pour qui le seul objectifs des habitant.e.s de la région usage.r.es du train serait de rejoindre Paris à vive allure ;
 
- Des actions "redorer les gares" du quotidien ont également été portées par de multiples équipes pour laisser des messages
 
- Des actions ciblées (peinture, banderoles, désarmements...) ont permis de dénoncer d'autres parties prenantes du projet parfois plus invisibles mais tout autant mouillées dans ce projet :
 
👉LAFARGE, déjà ciblé par une action conjointe des collectifs membre de LGV NON MERCI en décembre dernier, est le numéro un du béton en France. Ce grand groupe profiterait du projet de LGV en ce qu'il permettrait l'approvisionnement de millions de m3 de béton nécessaires aux plus de 400 ouvrages d'art (viaducs et tunnels) en projet, sans compter les infiltrations dans les nappes phréatiques prévues pour les fondations de ces ouvrages ;
 
👉ARTELIA, qui participe aux études hydrauliques du projet des LGV Sud-Ouest affectant l'ensemble des bassins versants de la Région;
 
👉INEO (EQUANS) et IRIS CONSEIL, qui ont fait partie des partenaires majeurs de VINCI pour la réalisation de la LGV Bordeaux – Tours ;
positifs redonnant du sens à l'idée de liaison des territoires ;
 
- Trois cortèges en forêt ont permis de construire les bases défensives d'un territoire jusque là à la merci des grands groupes. La construction d'une vigie, la découverte de la Vallée du Ciron et la visibilisation dystopique des ouvrages d'art pharaoniques prévus dans le cadre du projet des LGV donne tout son sens au rassemblement de ce weekend : "ce qui attache des êtres à un territoire, c'est l'usage qu'ils en font. Alors que nous avons marché longuement à travers les ravages d'une sylviculture intensive, mais aussi dans des chaleureuses forêts, traversées de cours d'eau, qui n'ont surement pas postulé à leur idéal de progrès. Ainsi pour nous attacher à ce territoire, et se promettre d'y revenir pour le défendre, nous avons acheminé ensemble les éléments d'une charpente de 7m de haut et déployé depuis son sommet une banderole en solidarité avec le mouvement NO TAV et les espèces vivants près du Ciron." ;
 
👉SEGAT, qui permet quotidiennement l'expropriation de centaines de personnes tout au long du tracé des LGV en projet sous couvert d'une "utilité publique" décrétée malgré les résultats à 94% défavorables de l'enquête publique ;
 
👉EURATLANTIQUE, le gigantesque projet d'aménagement consécutif à l'arrivée de la LGV Bordeaux-Paris a conduit à la gentrification des quartiers autour de la gare et poursuit aujourd'hui encore la logique de marchandisation et d'intensification du contrôle des flux en métropole.
 
Des Banderoles et autres slogans peints au dessus des ponts ont émergé de plusieurs tentatives improvisées pour déjouer le dispositif policier et montrer notre refus de se faire taire. Dans une quinzaine de communes du Sud-Ouest et d'ailleurs, sur le chemin retour des manifestant.e.s, des panneaux ont été posés pour faire résonner ce méga-projet au-delà de la Vallée du Ciron, dans l'esprit du mot d'ordre du collectif local : "LGV Ni Ici, Ni Ailleurs" 
 

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