Contre des lendemains
qui pleurent
Signataires
Claire Nouvian,
Sophie Binet,
Dominique Bourg,
Swann Bommier,
Christophe Bonneuil,
Julia Cagé,
Maxime Combes,
Cyril Dion,
Lucie Lucas,
Yann Manzi,
Marine Mazel,
Dominique Méda,
Baptiste Morizot,
Réjane Sénac,
Victoire Tuaillon,
Morgan N. Lucas,
Lauren Bastide,
Priscillia Ludosky,
Audrey Pulvar,
Assa Traoré,
Thomas Wagner
Laurence De Cock…
Voir la liste complète
On aurait dû se méfier d’un homme sans amis.
C’était le signe d’un égocentrisme dangereux prédisposant au pire.
Nous y voilà.
Dans un pays marqué par sept années de violence politique, de
mépris et de brutalisation inouïe des rapports sociaux, le Président de
la République se réjouit d’avoir “balancé sa grenade dégoupillée” en
dissolvant l’Assemblée. Cet acte irresponsable plonge la France dans une
crise politique inédite et nous expose au danger suprême : l’arrivée au
pouvoir d’un gouvernement d'extrême-droite autoritaire, homophobe,
raciste, misogyne et inféodé aux puissances étrangères. Emmanuel Macron
n’a eu de cesse de s’auto-proclamer “rempart” contre l’extrême-droite,
pour en devenir finalement la rampe de lancement.
Dire cela n’est pas créer d’équivalence entre le libéralisme extrême et l’extrême droite.
C’est refuser, catégoriquement, d’épargner le principal
coupable de la montée du ressentiment profond qui a nourri l’extrémisme.
Depuis sept ans, le macronisme nous enjoint de taire nos critiques au
prétexte ahurissant que ce seraient elles, et non l’injustice des
réformes, qui feraient monter l’extrême droite. Nous n’avons jamais
obtempéré à cette injonction d’inversion des responsabilités. Ni hier,
ni aujourd’hui. Cela ne nous a jamais empêchés,
l’heure venue, de faire barrage par tous les moyens à l’horizon de
barbarie qu’incarne l’extrême droite.
Pour l’instant, l’heure est au bilan.
Par devoir de mémoire. Par devoir de responsabilité. Par
devoir de clarification.
Parce qu’il est impérieux de se rappeler à quel point Macron
est devenu le nom d’un libéralisme sans cœur, sans âme et sans
conscience.
Parce que nous ne pourrons pas renvoyer
l’extrême droite dans les poubelles de l’histoire sans traiter le mal à
la racine et sans tourner, une fois pour toutes, la page du macronisme.
Parce que l’effondrement électoral du bloc centriste libéral
permet enfin à une réelle alternative humaniste, démocratique et
écologiste d’exister.
Ce qui se joue dans quelques jours n’est pas simplement un
combat entre des partis politiques aux visions opposées. C’est le
présent et l’avenir de nos droits fondamentaux, de la dignité humaine,
de la liberté d’expression, de la sécurité des personnes, de la
préservation du climat et des écosystèmes, de la cohésion sociale, du
vivre ensemble et de la paix civile dont il s’agit.
Rien de moins.
Si l’extrême droite prend le pouvoir, c’est notre quotidien à
toutes et tous qui sera bouleversé. Les communautés LGBT+, les personnes
racisées, les populations défavorisées, les militantes et militants
écologistes et les syndicalistes seront exposés à la casse et à la
haine. Les minorités religieuses seront soumises à la vindicte. Les plus
faibles paieront le prix fort. Le patriarcat sera renforcé et les
femmes verront leurs droits reculer. L’État-providence, les services
publics et l’écologie seront sacrifiés. Nous serons toutes et tous
menacé·es dans notre intégrité physique et morale, sommé·es de nous
taire et de rentrer dans le rang d’une société sécuritaire obsédée par
l’ordre mais fondée sur l’intolérance et menant au chaos.
Puisque la mémoire s’efface inexorablement et que les reculs
successifs entérinés par le gouvernement face à l’innommable ont
anesthésié notre indignation, nous avons procédé à un inventaire non
exhaustif de faits, structurels ou anecdotiques, qui ont caractérisé
l’essence du pouvoir au cours des sept dernières années, pour
que chacune et chacun puisse se rappeler, avant le premier tour des
élections législatives, à quel point le macronisme est un
anti-humanisme.
Tous ces reculs, ce sont les parlementaires macronistes et le gouvernement qui les ont institués et banalisés au point que les violences policières lors des mobilisations en faveur de la justice sociale et de la protection de l’environnement ne suscitent plus l’intérêt des médias.
Dans un pays anesthésié par la casse des services publics, la maltraitance des individus et le recul des libertés, le risque de sombrer dans la barbarie irréversible est réel. Il pourrait advenir le 7 juillet à 20h00 si l’extrême droite remporte les élections législatives.
Notre faute, c’est de ne pas avoir été assez pessimistes. La macronie a déjà entamé la dignité et la liberté des migrant·es, des militant·es, des enfants étrangers et des sans-abris. Avec l’extrême droite, la France basculerait en enfer. Si nous laissons abattre, par apathie, par confort, par peur, par fainéantise ou par égoïsme tous les garde-fous, les vigies et les combattant·es d’un monde juste et solidaire, alors qui restera-t-il pour nous protéger ?
Gardons à l’esprit la mise en garde du pasteur protestant Martin Niemöller emprisonné durant huit années par la Gestapo : « Ils sont venus me chercher. Et il ne restait personne pour protester ».
Il nous reste quelques jours pour nous réveiller collectivement de ce long cauchemar et nous mobiliser en faveur du Nouveau Front populaire. C’est aujourd’hui la seule façon de battre durablement l’extrême droite et de mettre fin à l’injustice inacceptable du macronisme qui la nourrit.
Votre mobilisation est déterminante
Dans ce contexte terrifiant, avec l’extrême droite aux portes du pouvoir, nous n’avons pas le droit à l’erreur.
Nous devons donner une chance à la justice sociale et écologique de gagner.
Et rappeler à toutes et tous ce qu’un bulletin pour la liste « Ensemble/Renaissance » implique dans les faits.
Pour combattre l’extrême droite et ce qui la nourrit, partagez ce texte en un clic.
Source : https://tinyurl.com/2ycd2t9a
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire