Les patrons obtiennent
la création d’une amende
pour vol à l’étalage
29 septembre 2023
Le nombre de vol à l’étalage a augmenté de près de 15% l’année dernière. Il faut dire que se nourrir coûte 25% de plus qu’en janvier 2022 selon l’UFC Que Choisir. Au point que des dizaines de millions de personnes se privent de nourriture : la consommation alimentaire des ménages a chuté de 17% en un an et demi. Et lorsque l’on a rien a manger, chaparder pour se nourrir est juste de la légitime défense.
D’autant que « la marge brute de l’industrie agroalimentaire s’est hissée au deuxième trimestre 2023 à 48,5% ». Un niveau jamais vu depuis 30 ans. Et que, de toute façon, les patrons de commerce répercutent les vols sur le prix de leur produit. Ils ne perdent rien. Pourtant, un syndicat de patrons, la Confédération des petites et moyennes entreprises – CPME – a obtenu une victoire symbolique cet été dans la guerre aux pauvres. À sa demande, une circulaire du ministère de la justice a été publiée le 6 juillet pour étendre le champ d’application de la procédure de l’amende forfaitaire délictuelle pour les vols à l’étalage. En clair, pour le vol simple « d’une chose dont la valeur n’excède pas 300 euros », une amende forfaitaire délictuelle de 300 euros sera délivrée et majorée à 600 euros en cas de retard de paiement.
Cette circulaire instaure « une procédure simplifiée, permettant au policier ou au gendarme qui constate l’infraction de prononcer directement une sanction pénale, sans juge ni procès ». Sauf que 300 euros, c’est énorme. Surtout quand on a faim.
Le 30 août, la CPME publiait un communiqué triomphal, se vantant d’avoir obtenu « gain de cause ». Interrogé, un patron déclarait « Ils volent des alcools, du vin, parfois du chocolat… Sur le mois, ça peut représenter 2-3% du chiffre d’affaires ». Un fléau terrible, comparé aux 100 milliards d’euros d’évasion fiscale estimés. Ce gérant est content : « C’est dissuasif. Ça évite la procédure, le problème se règle sur place ». Avec tous les risques d’abus de pouvoir que cela comporte.
Avec le néolibéralisme autoritaire, les problèmes sociaux ne sont traités que par la répression. Les pauvres ont faim ? Punissons-les plus fort. Ils réclament des retraites décentes ? Écrasons-les. C’est dans cette logique que le macronisme impose 15 heures de travail forcé par semaine en échange du RSA alors que la misère explose, et instaure une forte amende « simplifiée » pour des voleurs de pomme.
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