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dimanche 1 octobre 2023

Contre l’A69 : Thomas Brail se dit prêt à mourir

Contre l’A69 : 

Thomas Brail se dit 

prêt à mourir

 

29 septembre 2023

 


 

Après 28 jours de grève de la faim contre l’A69, le grimpeur Thomas Brail envisage d’entamer une grève de la soif le 3 octobre. Sa « dernière cartouche », contre ce projet contesté d’autoroute.

 

En contrebas de l’imposante dame de fer, il paraît encore plus frêle qu’il ne l’est déjà. Nous sommes le 28 septembre à Paris et Thomas Brail, en grève de la faim depuis vingt-huit jours, a donné rendez-vous dans le parc du Champ-de-Mars. Cette fois-ci, il n’est pas perché dans un arbre : après avoir été expulsé de son platane situé près du ministère de la Transition écologique dimanche 24 septembre, c’est au sol que l’homme donne une conférence de presse.

Devant les journalistes, le grimpeur cherche parfois ses mots, il a « la tête qui tourne ». Vincent, un de ses camarades du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), le prend par le bras, afin de l’aider à se maintenir debout. Thomas Brail est certes « extrêmement faible » physiquement, mais sa détermination n’a fait que s’accroître.

« Je vais jouer ma dernière cartouche », avertit-il. Les mots « grève de la soif » ne sont pas prononcés, mais le sous-entendu est là. L’homme se dit prêt à mourir pour la « cause » qu’il porte. Si les travaux de l’autoroute A69 devant relier Toulouse et Castres ne sont pas suspendus incessamment, il lancera son action mardi 3 octobre à 14 heures.

Ces derniers jours, il a été rejoint dans sa grève de la faim par quatorze autres personnes dont Olga, « une gamine de 21 ans » dont l’état de santé est aujourd’hui critique.

« Pas de garanties environnementales satisfaisantes »

Le GNSA et le collectif La Voie est libre, qui lutte aussi contre cette « aberration écologique », demandent également une « médiation » avec Carole Delga. La présidente du conseil régional d’Occitanie, favorable à la construction de cette autoroute nécessitant l’abattage de milliers d’arbres et l’artificialisation de centaines d’hectares de terres agricoles, leur a proposé une rencontre le 3 octobre. « C’est un bon signe, à voir ce que cela va donner », dit Thomas Brail. Le grimpeur souhaite en outre interpeller Emmanuel Macron : « En tant que président, il a la possibilité de dénouer cette situation, qui ne peut pas durer. »

 

Thomas Brail (à g.) et des membres du GNSA dans le parc du Champ-de-Mars, le 28 septembre 2023. © Amélie Quentel / Reporterre

 

Le 26 septembre, au lendemain de l’allocution du chef de l’État sur sa stratégie de planification écologique, Clément Beaune a annoncé l’arrêt de certains projets autoroutiers… mais pas celui de l’A69. Le ministre des Transports a cela dit affirmé que ce dernier « serait amélioré en réduisant son impact environnemental », sans plus de précisions.

De quoi faire dire à La Voie est libre, dans un communiqué du 27 septembre, que l’exécutif « fait l’aveu que le dossier n’apporte pas en l’état les garanties environnementales satisfaisantes, mais laisse se poursuivre le chantier au mépris du code de l’environnement et de la pleine information du public ». Le collectif a également déposé plainte contre Atosca, le concessionnaire de l’A69, pour « destruction d’habitats d’espèces protégées » et « abattages d’arbres d’alignements routiers en méconnaissance de la réglementation applicable ». Enfin, les 21 et 22 octobre, La Voie est libre organise une manifestation « Ramdam sur le macadam » le long du tracé de l’A69.

« Quand je dis que je fais, je fais »

On peut présager que cette mobilisation attirera du monde : comme le note Thomas Brail, lui et ses camarades ne sont pas les seuls à dénoncer « l’absurdité » d’un tel projet. « La paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte est venue me soutenir, 200 scientifiques ont demandé l’arrêt des travaux », énumère-t-il.

En outre, 162 élus locaux, la vice-présidente de la région Occitanie ou encore six députés ont affirmé leur opposition à cette autoroute, comme en témoigne la longue liste de noms amenée par le défenseur des arbres. Interrogé par Reporterre, Thomas Brail estime qu’il « s’est passé quelque chose » autour de cette lutte, qui a permis de mettre en lumière, au-delà de l’A69, l’enjeu des projets autoroutiers « écocides ».

« Les politiques vont être de plus en plus confrontés à la mobilisation des citoyens, qui en ont marre qu’une poignée de personnes prennent des décisions qui mènent tout le monde dans le mur », ajoute-t-il, à présent assis sur un banc, à l’ombre des arbres qu’il aime tant. En tout cas, il ne « lâchera pas » : « Il va falloir apprendre à me connaître : quand je dis que je fais, je fais. » Vincent, qui a bien conscience du jusqu’au-boutisme de son ami du GNSA, rappelle ainsi que le temps presse : « On soutient totalement Thomas, mais on est aussi très inquiets. Il va falloir qu’il se passe quelque chose, et ce très vite. »

 

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Source : https://reporterre.net/Greve-de-la-soif-contre-l-A69-Thomas-Brail-se-dit-pret-a-mourir?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_quotidienne

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