L'explosion des ventes des SUV,
mauvaise affaire pour le climat
Très peu répandus il y a dix ans, les volumineux et polluants SUV (« sport utility vehicle ») représentent aujourd'hui un tiers des ventes de véhicules neufs.
Plus chers, plus gros et plus gourmands en carburant,
les SUV (« sport utility vehicle »), avec leur hauteur et leur volume
imposants, sont perçus comme plus protecteurs pour les conducteurs. La
part de marché de ces 4×4 urbains qui n’ont bien souvent que deux roues
motrices parmi les ventes de véhicules neufs atteint en 2017 près d’un
tiers du total des ventes. Début 2018, selon les données provisoires, la
part de marché atteint même 38%. Le phénomène est récent : les parts de
marché étaient quasi nulles début 2000 et inférieures à 10% en 2010. Ce
gain de part de marchés s’effectue principalement au détriment des
berlines.
Les SUV, majoritaires parmi les véhicules les plus polluants
Très minoritaires dans les classes les moins polluantes (A
et B), où les berlines forment l’essentiel des voitures vendues, les SUV
sont majoritaires dans les classes C à F, qui émettent entre 121 et 250
grammes de CO2 par kilomètre, contre moins de 120 pour les
classes A et B. La classe G est anecdotique, ne représentant qu’un très
faible nombre de véhicules (parmi lesquels des voitures de « sport » très
polluantes).
La raison principale de cet excès de pollution des SUV par
rapport aux berlines est le poids des véhicules : à performance du
moteur similaire, plus un véhicule pèse lourd, plus il émet de CO2. Et les SUV, plus massifs, pèsent en moyenne plus lourd que les berlines.
Les performances énergétiques des voitures, en baisse depuis dix ans, se sont remises à augmenter
En raison de cet engouement pour les véhicules lourds, les améliorations des performances énergétiques des moteurs n’ont pas suffi, pour la première fois depuis dix ans, à faire baisser la consommation moyenne des véhicules neufs. La moyenne des émissions de CO2 des véhicules neufs en 2017 est supérieure à celle de l’année précédente. Alors que celle-ci avait baissé de manière significative ces dix dernières années.
Un phénomène généralisé mais à contre-courant
Cet engouement pour les SUV est un phénomène répandu dans les autres pays. Aux Etats-Unis, un véhicule sur deux est un SUV. En Suisse également. Au point que la ville de Berne, envisage d’élargir les chaussées pour donner davantage de place aux voitures. A l’heure ou les villes sont plutôt encouragées à privilégier les circulations douces et à rendre de l’espace urbain aux piétons, ce phénomène est complètement à contre-courant.
L’historien de l’automobile Jean-Louis Loubet estime pour sa part dans un entretien au Monde que « par bien des aspects, l’engouement actuel est incompréhensible » et « va à l’encontre de l’évolution de nos sociétés ».
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