Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans les Zones A Défendre (ZAD) pendant ce mois de juillet 2018 ; on y parle de Notre Dame Des Landes et de plein d'autres zones à défendre.
Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle précieuse.
NOTRE DAME DES LANDES (44)
Enraciner
l’avenir
Source : ZAD.nadir.org et médias
Juillet 2018
Et ailleurs : anti Cigeo à Bure (55) - Rennes (35) - Des sons de l'1consolable Briançon (05) - Loi Elan : DAL - Roybon (38) - La Borie à St Jean du Gard (30) - Violences policières - réfugié.e.s - GCO à trasbourg (67) - Angers (49) - Comité Adama Traoré à Beaumont/Oise (95) - Amassada (12) - CIBV'estival à Faux la Montagne (23) - Europacity (95) - Vallée du Tescou/Sivens (81) - YOYO, feuillet contre la taule - Du complément insolite sur l'affaire Benalla en fin de rubrique
ZAD DE NDDL - 44 -
Carte de la zone centrale de la Zad.
Infos du 1er au 8 juillet
►Et
la
Parisienne libérée du
mois dernier :
Dimanche
1er juillet
►Equipe Médic : L’équipe médic recherche des gens qui vont vers Avignon le mois prochain et qui peuvent prendre des colis de materiel médic. Vous pouvez les contacter à cette adresse : equipemediczad (at) riseup.net
On en profite pour préciser qu’il n’y a plus besoin de dons.
Lundi
2 juillet
►À
Notre-Dame-des-Landes, l’Acipa se saborde tristement.
Morceau
choisi : Les statuts de l’association comportent une
bizarrerie : ils prévoient de limiter à deux le nombre de
procurations détenues par un adhérent lors d’un vote, mais cette
limitation ne s’applique pas aux administrateurs. Qui peuvent donc
se constituer un portefeuille illimité de pouvoirs. « Quand et
pourquoi l’association a-t-elle décidé une telle mesure
anti-démocratique ? Surtout qu’on a entendu dans l’AG que
certains avaient fait du porte à porte pour récupérer des
pouvoirs... J’étais un peu écœuré, dit Olivier Tric. Cela m’a
choqué de voir qu’on était 314 dans la salle, mais qu’on a
compté 941 votes, avec tous ces pouvoirs. C’est énorme la
différence, presque trois fois plus ! »
À Notre-Dame-des-Landes, l’Acipa se saborde tristement
La
principale association opposée au projet d’aéroport a remporté
la victoire : l’abandon du projet. Mais elle s’est dissoute
sans joie, samedi 30 juin, faute d’accord pour accompagner la
Zad dans la lutte pour la terre.
Notre-Dame-des-Landes
(Loire-Atlantique), reportage
En
nombre et en capacité de mobilisation, l’Acipa (Association
citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet
d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), principale association
mobilisée contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, a
voté ce samedi 30 juin sa dissolution. La structure militante
fondée en l’an 2000 était forte de quelque 2.300 adhérents « à
jour de cotisation » comme on dit quand on est à un moment
crucial où chacun relit les statuts pour verrouiller toute
contestation.
Il
aura fallu deux heures et demie d’échanges sous une chaleur
étouffante dans la salle municipale qui a entendu tant de prises de
parole, d’arguments, d’engueulades et de réparties depuis plus
de quinze ans. On pourra refaire le décompte des voix pour cette
ultime assemblée générale : 941 votes exprimés : 531
favorables à la dissolution, 389 contre (41,34 % de non), 15
bulletins blancs et 6 nuls. Mais le débat est ailleurs.
« En
fait, ce n’est pas vraiment un événement politique, souligne
Olivier Tric, qui a, quant à lui, voté pour la dissolution. Dans
la salle, on était tous déterminés à continuer la lutte. Ça n’a
rien d’une fin. Insistant sur le désir de profiter de la notoriété
du nom “Acipa”, connu partout, les partisans du maintien
ont un argument plutôt sentimental. J’ai défendu l’idée que
l’Acipa est portée à bout de bras depuis des années par des gens
qui sont épuisés. La dissolution a été leur moyen pour que
d’autres repartent avec une autre structure. Il doit y avoir un
renouvellement, de nouveaux objectifs, élargis à l’environnement,
à la maîtrise des terres. J’ai même ajouté qu’on pouvait y
intégrer des zadistes, mais là, j’ai senti comme un blanc... Oui
c’est vrai, il y a des partisans de l’ordre et du légalisme dans
l’association, chez certains agriculteurs aussi, mais mes copains
paysans étaient eux, tous pour continuer l’Acipa, en fait pour
continuer la lutte. »
La
dissolution de l’Acipa n’est donc pas une reddition en rase
campagne. La transmission des contacts et réseaux de l’association
qui en font une précieuse boîte à outils politique et militante ?
« C’est pas un vrai problème, il y a plein de moyens de
le faire », note un adhérent de longue date.
L’association
a provisionné un budget pour assurer les honoraires des avocats
chargés de suivre les recours juridiques qui ne sont pas encore
purgés, notamment sur les compensations environnementales. Ils
travailleront avec un comité de liquidation, composé des
administrateurs, hormis Dominique Fresneau, le dernier co-président
de l’Acipa, qui préfère se retirer après avoir évoqué les
divergences au sein du conseil d’administration empêchant l’Acipa
de « parler d’une seule voix », tout en récusant
l’idée émise dans l’assemblée, d’avoir subi des pressions de
la préfecture.
« Si
quelques-uns des articles de l’“objet”
de
l’Acipa
(selon
les statuts)
ouvrent
des perspectives d’élargissement, la réorientation d’une
association après atteinte de son objectif principal (sinon
exclusif) se révèle rarement une bonne solution »,
écrit Geneviève Coiffard, une des figures de la composition entre
les divers courants du mouvement contre l’aéroport et son monde.
Elle a prôné la dissolution et « la
poursuite de la lutte entre ceux qui le souhaitent »,
sans pour autant éluder les dissensions : « Après
2012, j’ai pu voir et regretter, entre l’Acipa et la Zad en
particulier, le manque de confiance réciproque et jusqu’à la
crainte de la trahison, dans une cohabitation/confrontation difficile
sur le terrain de la lutte. Ceci a laissé des traces : d’une
part de la Zad vis-à-vis de l’Acipa dans une vision largement
fantasmée — ah ! les
“citoyennistes”,
les “légalistes”...
— ; d’autre part de l’Acipa vis-à-vis de la Zad, parfois
confondue avec “certains
de la Zad”,
dans une volonté récurrente de distinguer les “bons”
des
“mauvais”,
distinction impossible à porter politiquement par les habitants.
(...)
Face
à ce passif, mieux vaut me semble-t-il essayer de repartir sur de
nouveaux cadres ou de nouvelles structures. »
Elle
s’inscrit aussi dans les enjeux de l’automne prochain, espérant
que de nouvelles conventions d’occupation précaire soient
contractualisées pour de nouveaux projets, que les conventions déjà
signées soient renouvelées, que les acquisition collectives de
terres soient possibles.
D’autres
partisans de l’arrêt de l’Acipa ont considéré que l’objectif
était atteint. Le projet d’aéroport enterré, il n’y aurait
plus de raison de rester mobilisé. Pensant que l’association était
un outil très utile, et que sa force militante et politique ne
méritait pas d’être balancée aux orties, Ariel, administrateur
hostile à la dissolution, donne sa vision : « Une
partie du conseil d’administration de l’Acipa a considéré que
le projet annulé, c’était fini. On leur a dit OK, si vous voulez
partir, on continue sans vous. Mais leur réponse a été de dire que
s’il partaient, l’Acipa s’arrêtait avec. Pas question de
laisser leur bébé à d’autres. On a discuté un mois pour se
mettre d’accord sur une assemblée extraordinaire, pour que les
militants participent au débat. Hier, 90 % de la salle était
pour continuer l’Acipa. Mais avec tous ces pouvoirs qui ont été
pris en compte... »
L’acte
de dissolution s’apparenterait même, pour certains, à un
sabordage : « Ils ne veulent pas de changement de
société », a dit une adhérente. D’autres usent du mot
« suicide », soulignant que pour cet « acte
macabre », « tout était secrètement préparé et des
administrateurs en avaient plein des poches de ces “bons pour
pouvoir” qu’ils étaient allé glaner auprès de gens qui ne
disent rien et qu’on en voit jamais. Et le pire, c’est que
c’était légal. Tout était inscrit dans les statuts. Je suis dans
le deuil et je pleure une mort que j’aurais aimé éviter »,
déplore un militant.
Mais
les lendemains de l’abandon du projet en février dernier ont
produit des clivages dans toutes les composantes. Les dissensions
sont nées pour des raisons parfois différentes. Sur la pertinence
de composer avec l’Etat et sur des questions de pouvoir au sein des
zadistes. Sur le légalisme et les normes à respecter chez certains
paysans. Sur ce qu’on entend par l’aéroport et son monde,
l’anticapitalisme n’étant pas une évidence complètement
partagée...
« Il
peut y avoir dans l’Acipa une crispation sur la propriété
foncière qui serait seule légitime, note Ariel. Et pourtant
dans ce département, il me semble que les paysans louaient plutôt
leurs terres sans en être propriétaire foncier. Bernard Lambert
[auteur de Les paysans dans la lutte de classes et fondateur
du mouvement des paysans-travailleurs] doit se retourner dans sa
tombe. Michel Tarin [militant paysan historique de
Notre-Dame-des-Landes, décédé en 2015] aussi, qui était contre
l’idée de propriétaire terrien, se considérant un “passeur
de terres”. »
Dans
son argumentaire contre la dissolution, un administrateur s’est
inquiété des lendemains de l’été : « Des projets
ont été élaborés, des noms donnés, quinze conventions
d’occupation précaire signées à ce jour. Rien n’est pérenne.
Qu’adviendra-t-il au 31 décembre [date de l’échéance
de ces autorisation très temporaires d’exercer une activité
agricole] ? Si comme annoncé, le département récupère 800
à 900 hectares de la Zad, comment pourra-t-on empêcher que certains
agriculteurs, candidats à l’agrandissement et aux pratiques
irrespectueuses de l’environnement, se portent acquéreurs ?
Plus que jamais notre soutien et notre présence restent
indispensables aux habitants de la Zad. Il n’est pas envisageable
de voir s’écrouler une telle expérience. L’Acipa doit continuer
de jouer son rôle d’accompagnement des projets auprès des
instances de l’Etat. »
Les
statuts de l’association comportent une bizarrerie : ils
prévoient de limiter à deux le nombre de procurations détenues par
un adhérent lors d’un vote, mais cette limitation ne s’applique
pas aux administrateurs. Qui peuvent donc se constituer un
portefeuille illimité de pouvoirs. « Quand
et pourquoi l’association a-t-elle décidé une telle mesure
anti-démocratique ? Surtout qu’on a entendu dans l’AG que
certains avaient fait du porte à porte pour récupérer des
pouvoirs... J’étais un peu écœuré,
dit Olivier Tric. Cela
m’a choqué de voir qu’on était 314 dans la salle, mais qu’on
a compté 941 votes, avec tous ces pouvoirs. C’est énorme la
différence, presque trois fois plus ! »
« Après
près de vingt ans à lutter ensemble, on ne pensait pas qu’on
verrait entre nous des trucs pareils, soupire Ariel. Ce n’est
pas l’assemblée qui a décidé. C’est une victoire amère pour
les partisans de la dissolution, qui n’ont pas eu l’air non plus
de s’en sentir très fiers. Et personne n’a applaudi. Il y avait
un pot en fin d’AG, il n’y avait pas foule à rester. Mais on va
digérer ça et se relancer. Pas question de laisser la zone à la
FNSEA, au département, aux agriculteurs productivistes qui veulent
s’agrandir. »
Consignés
dans les statuts, les buts de l’association sont larges : les
premiers des treize points en sont certes centrés sur l’opposition
à une création d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, mais
visent aussi à maintenir et développer toutes les composantes
économiques et sociales (agriculteurs, artisans, etc.) et à agir
dans le domaine de l’environnement et de l’aménagement
harmonieux du territoire.
On
retrouvera sans doute les déçus de la dissolution dans un nouveau
collectif citoyen. Mais aussi au sein des structures existantes,
l’assemblée des usages débattant du quotidien et du futur de la
Zad, ou l’AACB, Association pour un avenir commun dans le bocage,
créée en mars dernier, entité issue du mouvement supposé le
représenter auprès des autorités. Tous ces groupes sont en
première ligne de l’avenir immédiat faisant toujours de la Zad
une utopie à enraciner.
Mercredi
4 juillet
Vu à la zad après le meurtre d’un jeune
par la police au Breil (Nantes )
Alors que les banlieues de Nantes s’embrasent, à NDDL, des barricades sont montées et brûlées sur les routes, au niveau de l’ancien domaine du Lama Fâché, première construction détruite, d’abord le 25 janvier, puis le 9 avril. C’est ce lieu hautement symbolique qu’ont choisi un certain nombre d’individus pour exprimer la colère qu’ils ont ressentie suite aux évènements de la soirée.
Hier,
mardi 3 juillet, un jeune homme a été assassiné par un CRS à
Nantes, dans le quartier du Breil. Une compagnie de CRS y avait été
déplacée il y a deux semaines, et le quartier est depuis sous
occupation policière. Au cours de l’un des nombreux contrôles
routiers qui y ont lieu, un CRS a tiré à plusieurs reprises sur le
jeune homme de 22 ans, qui tentait de leur échapper. Il est mort
dans sa voiture, touché à la carotide.
Les
violences policières sont quotidiennes, particulièrement dirigées
vers les milieux populaires, et sur tout.e.s celles et ceux qui
refusent de se plier à l’ordre qui leur est imposé. Cet ordre
légitime le racisme et toutes les autres formes d’oppression pour
maîtriser ce qui lui échappe. Banlieues, Zad’s, squats,
occupations, campements d’exilé.e.s, sont autant de lieux frappés
par l’Etat et sa haine systématique de ce qui lui est étranger.
Rémi et Adama assassinés, Théo ou Maxime mutilés, ne sont que des
exemples de cette violence quotidienne et institutionnelle.
Pour
que les feux de joie, de rage et de révolte se propagent dans toutes
les prairies, rues et banlieues de France : Ni oubli ni pardon.
4
Juillet 2018, quelque part sur la ZAD.
Jeudi
5
juillet
►Nantes :
Edouard
Philippe à Nantes. Il s’exprime sur l’assassinat d’un jeune
par la police... et promet le renforcement des effectifs policiers à
Nantes dans les années à venir. On croit rêver ! Face à une
évidente bavure, une de plus, la réponse serait de mettre plus de
flics dans les rues ???!!
ces cons de la BAC qui se prennent pour les Beatles...
Il a également annoncé dix-neuf interpellations la nuit dernière et onze gardes à vue ce jeudi matin 5 juillet. « Nous adapterons le niveau des forces de l’ordre pour garantir le retour au calme et à l’ordre. ».
Solidarité avec la famille du tué, ses ami.e.s, et les émeutier.e.s qui ont manifesté dans la rue leur légitime colère. Le pouvoir assassine !!
►ZAD : Le Premier ministre a confirmé la rétrocession de 895 ha au Département, à partir de janvier 2019. En revanche, cette rétrocession ne se fera pas à l’euro symbolique, comme le demande Philippe Grosvalet, président du Département. "On s’assurera d’une opération neutre pour le Département", assure Édouard Philippe.
Le Département avait vendu ces terres de la Zad à l’État, un peu moins de 5 millions d’euros.
Le Département avait vendu ces terres de la Zad à l’État, un peu moins de 5 millions d’euros.
Sur place, on continue à défendre notre désir de rester sur place, de continuer à nous organiser avec les personnes avec qui nous avons lutté toutes ces années contre le projet stupide de construire un aéroport en plein milieu du bocage et d’une zone humide. Ces terres doivent nous revenir, à nous qui les avons défendues et pas au Département qui a mis tout son poids pour tenter de les bétonner !!
L’État condamné à payer plus au lycéen éborgné par un flash-ball
La
cour administrative d'appel de Nantes a condamné jeudi l'Etat à
verser 86.400 euros au lycéen qui avait perdu un œil en 2007 après
avoir été touché par un tir de "super flash-ball" lors
d'une manifestation dans les jardins du rectorat de l'académie.
NANTES
(Reuters) - La cour administrative d'appel de Nantes a condamné
jeudi l'Etat à verser 86.400 euros au lycéen qui avait perdu un
oeil en 2007 après avoir été touché par un tir de "super
flash-ball" lors d'une manifestation dans les jardins du
rectorat de l'académie.
En
première instance, le tribunal administratif de Nantes avait partagé
les torts à moitié entre la police et le jeune manifestant :
ses préjudices avaient été évalués à 96.000 euros, et il avait
perçu en conséquence 48.000 euros.
Lors
de l'audience, le 5 juin, le rapporteur public avait préconisé à
la cour administrative d'appel de Nantes de condamner le ministère
de l'Intérieur à verser 72.000 euros à Pierre Douillard, âgé
aujourd'hui de 27 ans.
Le
rapporteur public estimait en effet que la "faute" de
l'Etat ne faisait "aucun doute" dans cette affaire :
le Lanceur de balles de défense (LBD) 40x46 mm était à l'époque
une arme "expérimentale", et la formation de l'auteur du
tir était "insuffisante".
"Il
ne s'est entraîné que sur des cibles statiques, alors qu'en
manifestation les cibles mouvantes sont fréquentes", avait
déclaré le magistrat. "M. Douillard n'était d'ailleurs pas la
personne initialement visée par le tir."
L'usage
d'une telle arme était par ailleurs "disproportionné",
dans la mesure où les manifestants étaient "des lycéens très
jeunes", et que la sécurité des policiers n'était "pas
gravement menacée" par les jets de projectiles qu'ils
recevaient. Il n'est au passage "pas établi" que Pierre
Douillard ait lui-même jeté l'un de ces projectiles sur les forces
de l'ordre.
Le
requérant réclamait un peu plus de 170.000 euros pour ses
différents préjudices : décrit comme "brillant" à
l'audience, cet élève n'avait pas pu faire la classe préparatoire
littéraire qu'il envisageait. Il ne peut en outre "plus suivre
ses cours de dessin aux Beaux-Arts", ni s'adonner au cyclisme.
Il
a co-fondé depuis à Nantes "L'Assemblée des blessé-es par la
police", qui regroupe les différents manifestants blessés par
les forces de l'ordre lors des mouvements sociaux. Cette "Assemblée"
s'est ainsi emparée, récemment, du cas de l'étudiant lillois qui a
eu la main arrachée par une grenade des gendarmes sur la ZAD de
Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
Agence
Reuters – sur
Médiapart
►AntiRep : Tracteur libéré - annulation du rassemblement de soutien de vendredi
Nous
avions annoncé hier un rassemblement de soutien, pour la restitution
d’un tracteur détenu par le procureur suite à une action
symbolique visant à montrer la brutalité de la répression sur la
zad et l’usage massif de grenades. Le paysan propriétaire du
tracteur a finalement été recontacté à la suite de l’annonce
par le procureur qui lui assuré qu’il pourrait retrouver son outil
de travail dès demain. Le rassemblement à ce sujet est donc
annulé.Par contre, le procureur a confirmé qu’un procès aurait
bien lieu le 8 janvier à l’encontre des deux personnes contrôlées
après la dépose de capsules de grenades sur les marches de la
préfecture. Nous appelerons ultérieurement à nous mobiliser en
solidarité.
Comme
quoi, seule la mobilisation paie ! Après 3 mois sans nouvelles
il aura suffi l’annonce d’un rassemblement pour que la "justice"
se manifeste.
Samedi
7 juillet
►Lecture : Pour rappel, d’autres sites d’informations sur la Zad en plus de Zad Nadir !
ZadForever : Dispatches from the Liberated Territory Against an Airport & its World https://zadforever.blog/
Indymedia Nantes : https://nantes.indymedia.org/
ZadResist :
Un site web autogéré et autonome issu de la résistance
anti-autoritaire, anticapitaliste et anti-répressive de la lutte et
de l’occupation en défense des terres à Notre-Dame-des-Landes, en
fRance https://zadresist.antirep.net/HomePage
NDA :
à voir la vidéo avec des photos du soutien international à la Zad
… impressionnant le monde
qu’il y a – Tant mieux !
ZADIBAO :
Les battements du bocage - un nouveau journal bimensuel en ligne sur
la Zad : https://zadibao.net/D’innombrables comptes FB ou Twitter..
►Violences policières :
La
marche pour la vérité pour Boubakar et sa famille.
Nantes :
la police tue : https://expansive.info/Nantes-la-police-tue-1095Infos du 9 au 15 juillet
Lundi 9 juillet
►Violences policières
Communiqué
de la CNT 44 - Crime policier à Nantes : Vérité et justice
pour Aboubakar Fofana !
Le
3 juillet, lors d’un contrôle d’identité dans le quartier
populaire nantais du Breil, Aboubakar a été abattu par un CRS d’une
balle tirée à bout portant. La CNT 44 exprime tout son soutien à
sa famille et à ses proches.
►ZADenVies
Ça
a commencé ! Des images, des vidéos et des histoires.
Une
vidéo des préparatifs : https://vimeo.com/279086498
juillet
2018 : ZAD en VIES !
https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157668875708677
Des
dessins :
Mercredi
11 juillet
Les Zad,
des laboratoires de résilience
face à l’effondrement
Selon
les collapsologues, notre système va bientôt s’effondrer. Ils
préconisent de construire des sociétés « résilientes »
à plusieurs échelles : intime, locale, internationale. Pour
l’auteur de cette tribune, la Zad de Notre-Dame-des-Landes est un
modèle d’inspiration.
Damien
Soldadié est étudiant en sciences et politiques de l’environnement,
assistant-collaborateur d’Edgar Morin. Il s’est rendu sur la Zad
de Notre-Dame-des-Landes lors de la première semaine d’expulsion.
De
nombreuses études
scientifiques et indicateurs
démontrent que nous dépassons chaque année les limites du système
Terre de plus en plus tôt, que la déforestation, les pollutions
atmosphériques et océaniques augmentent de manière fulgurante et
que le réchauffement climatique, comme d’autres phénomènes, suit
une croissance sans fin. Finalement, l’érosion de la
biodiversité constitue un problème majeur. D’autres
problématiques se greffent à ce diagnostic écologique sans appel,
le nourrissent et sont alimentées par lui. L’économie
financiarisée, criante d’instabilité, est l’une d’entre
elles. La crise de 2008 a notamment entraîné l’effondrement
partiel de la Grèce et a mis à mal la stabilité de nos sociétés.
De plus, pas de système économique moderne sans matière première,
sans énergies fossiles — surtout sans pétrole. Or, les
principales ressources dont nos modes de vie dépendent ont
vraisemblablement atteint
leur pic, ou s’en approchent à pas de géant. Le constat est
si dramatique que nous atteignons aujourd’hui la possibilité d’une
disparition
de nos sociétés dites modernes à l’orée des prochaines
années (2020) ou de la prochaine décennie (avant 2030), par une
action couplée de tous ces facteurs structurels et externes. C’est
sur ce constat systémique : à la fois écologique, énergétique
et économique qu’une nouvelle branche transdisciplinaire a vu le
jour « la
collapsologie », caractérisant l’effondrement de nos
sociétés thermo-industrielles.
Imaginez
nos systèmes socioéconomiques comme un trapéziste. À chaque
va-et-vient de la corde, il s’élèvera de plus en plus haut (les
sociétés croissent en complexité grâce à un apport d’énergie),
du moins tant que son momentum lui permet de le faire (le momentum
est le produit vectoriel de la masse d’un corps — ici la
complexité des sociétés — par un vecteur vitesse — ici la
croissance de l’apport d’énergie). Au paroxysme de la courbe que
décrit son corps, le trapéziste lâche sa barre et continue de
s’élever dans les airs durant quelques secondes (l’inertie
accumulée par la société lui permet de croitre pendant quelques
instants après le franchissement des seuils). C’est alors qu’entre
en jeu un phénomène physique contre lequel il ne peut rien :
la gravité (les limites thermodynamiques du système Terre). Cette
dernière l’attire alors irrésistiblement vers le bas… Sauf que,
là où il y avait jadis un filet de sécurité (par exemple, des
services écosystémiques assurés par la toile de la biodiversité,
qui est une caractéristique essentielle de la toile résiliente de
nos sociétés), il ne rencontrera désormais que la dureté du sol
et l’atterrissage sera d’autant plus dur que sa chute sera haute
(plus les sociétés suivront une trajectoire croissante, plus elles
détruiront l’environnement, moins elles seront résilientes).
Les Zads comme modèle de résilience
La
résilience ou « potentiel d’un système à retrouver un état
stable à l’issue d’une perturbation » est caractérisée
par de divers paramètres selon les domaines d’application.
Cependant dans notre cas, l’ouvrage Petit
traité de résilience locale détaille les échelles
interdépendantes d’une société résiliente : commune
(tisser ensemble la toile de la résilience), globale
(à l’échelle nationale et internationale), locale
(à l’échelle d’une communauté, d’un village ou d’une ville
en transition) et intérieure
(à l’échelle intime).
Sur
la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes (Zad de NDDL), les
nombreuses voix de ses habitants ainsi que celles de ses défenseurs
nous conjurent de nous inspirer de son modèle social, économique et
écologique plutôt que de le détruire. Loin des images relayées
par les autorités, qu’elles soient médiatiques ou policières, la
Zad présente de nombreuses initiatives dont il nous faut tirer les
enseignements. J’ai pu me rendre sur place, où j’ai recueilli
les témoignages de zadistes (Michel, Alexandre Mahfoudhi, et
Baptiste) et de quelques agriculteurs locaux.
La
résilience
commune
définie comme « le tissage de réseaux d’entraide » se
matérialise, entre autres, autour du réseau des Zad, au sein duquel
celle de NDDL constitue un centre névralgique.
[La Zad de NDDL] est une zone de soutien matériel et moral à d’autres luttes. Il y a quelque chose d’assez significatif, c’est le réseau de ravitaillement des luttes, la Cagette des terres, qui a été mise en place dans la région de Nantes, au sein duquel la Zad participe beaucoup : à fournir ce qu’il faut en nourriture pour les grévistes sur les piquets de grève, les migrants qui sont sur le point de se faire expulser, etc. » Michel (sylviculteur et ancien habitant des Cent Noms)
C’est très relié à Bordeaux, à Montpellier et à Toulouse par les comités, c’est une sorte de capitale culturelle de la France, il y a aussi des gens qui viennent d’Allemagne, c’est une grosse intensité. »
Alexandre Mahfoudhi (candidat aux législatives de 2017 à Bordeaux)
La
résilience
globale
peut être en partie énoncée comme une harmonisation des régimes
de temps des systèmes socioéconomiques et naturels, aujourd’hui
désynchronisés. Cela passe par l’utilisation d’énergies
renouvelables et efficientes, ainsi qu’une « réconomie »
grâce au développement des low-Tech et des emplois modulables.
Cette échelle macroscopique n’est pas celle de la ZAD prise
isolément, cependant la question de l’extrapolation des
initiatives de « réconomie » est à poser.
La spécialisation à outrance sert une industrie qui a pris une certaine direction […] Quand tu es débrouillard, tu peux apprendre énormément, mais il faut accepter de ne pas être dans l’efficacité permanente, il y a des moments pour aider les autres, pour apprendre, pratiquer, se spécialiser […] C’est une question de mélange »
Baptiste (étudiant en architecture et habitant des Fosses noires)
Ici, c’est bien qu’il y ait plusieurs économies qui coexistent. Il y a les cultures vivrières, du maraîchage potager, il y a plein de lieux sur la Zad avec un potager. Nous, c’était le cas aux Cent Noms, on était autosuffisants en légumes (et énergétiquement) […] L’agriculture communiste, c’est-à-dire qu’on produit en groupes spécialisés par types de ressources […] Une agriculture marchande, avec des gens qui font du sarrasin et des galettes qu’ils vendent sur les Amap […] un en maraîchage légal qui vend sur les marchés des villages alentours et il espère à terme, tirer un revenu de son activité […] je trouve qu’il y a un bel équilibre entre tout ça. »Michel
Chez “Abracadabois”, on a mis en place la gestion raisonnée de toutes les forêts de la Zad […] Ça nous fournit notre bois de chauffage, de construction et de charpente pour les projets collectifs […] Cela commence par des grands temps de réunion et d’autoformation où on fait des sessions sur les colonies forestières, sur le bûcheronnage, sur l’entretien du matériel, sur la sylviculture et tous les métiers de la forêt, mais on n’est pas obligé de tout apprendre. Le “Hangar de l’avenir” à Bellevue a été construit majoritairement à la main, de la coupe aux finitions. L’idée c’était de se dire “on expérimente et on voit si on y arrive”, le résultat c’est qu’on y arrive fort bien. »
Michel
La
résilience
locale,
qui redonne aux individus la capacité d’agir par leur ancrage dans
un territoire présente trois attributs : une relocalisation de
la puissance, le déploiement d’activités et de pratiques
permettant de s’adapter à l’évolution des conditions
biophysiques et économiques, et finalement l’instauration d’un
rapport attentionnel au territoire. Sur la Zad, il existe donc une
collusion entre le local et le global, cependant l’enracinement
dans le territoire autorise l’émergence de formes locales de
résilience : gestion raisonnée des forêt, agriculture
vivrière, locale et responsable, diffusion des savoirs et des
pratiques, attachement des habitants et valeur symbolique du bocage.
Pour moi la Zad, c’est un mythe tu vois, on habite le mythe… C’est ce qu’ont toujours fait les hommes, habiter dans une construction imaginaire et là on se réapproprie la capacité de se créer notre propre vaisseau onirique. Et c’est ça qui est beau ! »
Alexandre
La
résilience
intérieure
nous invite à accueillir les émotions relatives aux prises de
conscience écologiques ou sur le probable effondrement de nos
sociétés afin de les confronter pour mieux les surmonter et
s’engager sur la voie de la transition.
J’étais très inquiet sur la question de l’avenir, du climat et de la destruction de la biodiversité. Je vois bien que ce n’est pas seulement quelque chose d’extérieur à nous, c’est aussi une destruction de nous-mêmes. En plus de ça, c’est toucher au beau, c’est détruire le beau qui a de la valeur à mes yeux, auquel je suis sensible, et cela m’attriste profondément. »
Michel
Être en lutte ça te permet de rencontrer des gens qui ne sont ni dans le cynisme ni dans le défaitisme. Des personnes qui ont encore la niaque, encore quelque chose de joyeux, d’offensif, qui donne de l’espoir. »
Un ami militant de Michel
Il
ne s’agit pas d’ériger la Zad de NDDL comme un modèle parfait
face à l’entropie de la modernité, comme la solution idéale aux
cataclysmes qui font et feront rage. Néanmoins, il est important de
souligner la force de son caractère hétérogène, si précieux
aujourd’hui. Malgré la récente orientation des discours de la
classe dirigeante autour de « la libéralisation de l’emploi »
ou de « la flexibilité », ce sont toujours les mêmes
mécanismes de domination qui, œuvrant dans l’ombre, réduisent à
néant l’émancipation des individus.
Plus
que jamais, il est essentiel de lancer un triple appel, à l’instar
de celui
initié par Rob Hopkins avec le mouvement des villes en
transition. Celui de la tête
pour questionner nos modes de vie contemporains et en imaginer de
nouveaux en harmonie avec les écosystèmes, celui des mains
pour donner vie à ces initiatives et l’indispensable appel du cœur
pour trouver la force, le courage et l’envie de vivre la résilience
ensemble.
►À Nantes, un jardin autogéré réjouit enfants et habitants par Nicolas de la Casinière sur Reporterre
https://reporterre.net/A-Nantes-un-jardin-autogere-rejouit-enfants-et-habitants
Vendredi
13 juillet
►Hier les gendarmes sont venus faire de la provoc au carrefour de la Saulce alors que se menée une action avec banderolles pour dénoncer les deux meutres commis cette dernière semaine par des personnes dépositataires de l’ordre publique. Une odeur de gaz bien trop connue par ici s’est rappelée à notre souvenir accompagnée du doux bruit de l’hélicoptère et 3 personnes se sont fait embarquées. Il semble qu’une soit sortie et au moins une soit toujours en Garde à Vue.
Violences policières : Communiqué suite à l’action du jeudi 12 juillet sur la rd 81, pour rétablir la vérité après l’Etat ait diffusé une version mensongère des faits par voie de presse. A LIRE ICI
La palme de l’article le plus malhonnête revient à Ouest Torche qui ose écrire dans un article qu’ils "ignore les raisons" de l’action qui visait à dénoncer les meurtres des policiers et de la gendarmerie dans les quartiers populaires et dans des villages, en faisant référence à la mort d’Aboubacar Fofana, tué par la police le 3 juillet lors d’un contrôle routier dans le quartier du Breil à Nantes, et de Madhi Boualouan, mort quelques minutes après avoir été interpellé au Taser à Vic-sur-Aisne le 5 juillet.
La palme de l’article le plus malhonnête revient à Ouest Torche qui ose écrire dans un article qu’ils "ignore les raisons" de l’action qui visait à dénoncer les meurtres des policiers et de la gendarmerie dans les quartiers populaires et dans des villages, en faisant référence à la mort d’Aboubacar Fofana, tué par la police le 3 juillet lors d’un contrôle routier dans le quartier du Breil à Nantes, et de Madhi Boualouan, mort quelques minutes après avoir été interpellé au Taser à Vic-sur-Aisne le 5 juillet.
►ZAD : Bannière de soutien à la zad qui nous arrive maintenant (mais qui était posée en avril)
sur le squat XM24 à Bologne
►ZADenVies : Ca mange, ça chante, ça palabre, ça crée, ça rit, ça lit, ça construit, ça vit.. Voici un aperçu en images et en vidéos de ce qui se passe en ce moment sur la zad pendant ZADenvies. Plus d’infos sur zadenvies.org A demain, pour un 14 juillet loin des drapeaux.
Une
vidéo :
(voir
aussi celle du 7 juillet sur les préparatifs)
Puis les photos :
►Concert : On vous invite à venir fêter le 14 juillet sans drapeau avec nous pour clôturer la semaine de Zadenvie. Rendez-vous au champ des Vieux Fourneaux à partir de 19h (et avant si vous voulez participer aux différents ateliers) Plus d’infos ici
►Transport matériel médic : (Rappel de juin) Vous partez au soleil en Juillet ? L’équipe médic cherche des gens qui pourront amener des colis des matos médic à Avignon. Si tu ne peux pas passer ici, on peut s’arranger pour trouver des gens pour vous amener le matériel si vous n’êtes pas trop loin. Contactez equipemediczad (arrobas) riseup.net
Samedi 14 juillet
Sur la Zad, la gendarmerie réprime un rassemblement contre les crimes policiers
Les gendarmes mobiles sont intervenus jeudi 12 juillet, vers 18 heures, sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes. À hauteur du carrefour de la Saulce, le long de la RD 81, une trentaine de personnes manifestaient contre les violences policières. Ils ont brandi une pancarte « 2 morts en 5 jours, à qui le tour », en référence à la mort d’Aboubakar Fofana, tué par un CRS dans le quartier du Breil à Nantes mardi 3 juillet, et à la mort d’une autre personne, à Vic-sur-Aisne.
Des banderoles ont été installées le long de la route. La préfecture indique que les gendarmes sont intervenus pour « rétablir l’entière circulation sur cet axe », et ont alors fait usage de gaz lacrymogène « après sommation ». Trois personnes ont alors été interpellées.
Un habitant de la Zad et militant contre les violences policière, raconte une toute autre version à notre micro. Selon lui, les banderoles « ne bloquaient pas la route » quand les gendarmes sont intervenus.
Voir le témoignage : https://youtu.be/QvgRUqQN6yQ
Plusieurs photos publiées par l’automédia de la Zad indiquent par ailleurs que le rassemblement ne se déroulait pas sur la route, mais bien sur un champ. (voir 13 juillet)
Source : FR3 Pays de Loire et Zad Nadir sur Reporterre
Dimanche 15 juillet
►18h05min : Le camp de ZADenvies se démonte après cette semaine de rencontres et de discussion. et l’action "repotager" aujourd hui. Le bar reste ouvert encore ce soir si vous voulez venir y faire un tour et l’été continue ici avec des chantiers et des AG.
►18h05min : Le camp de ZADenvies se démonte après cette semaine de rencontres et de discussion. et l’action "repotager" aujourd hui. Le bar reste ouvert encore ce soir si vous voulez venir y faire un tour et l’été continue ici avec des chantiers et des AG.
La
prochaine grande rencontre ce sera pour la semaine
intergalactique
du du 27 août au 2 septembre 2018.
Des
vidéos des derniers jours :
►18h30min : un message des anciens adhérents de l’ACIPA un peu dégoutés de sa dissolution et des prises de pouvoirs de certains, qui se regroupent dans Poursuivre Ensemble, ou un truc dans le genre.
On ne va quand même pas se quitter comme ça ?
►et puis dans la même veine : SABORDAGE DE L’ACIPA ? A qui profite le crime ?
un texte d’anciens membres de l’ACIPA, qui font partie de comités de soutien.
On ne va quand même pas se quitter comme ça ?
►et puis dans la même veine : SABORDAGE DE L’ACIPA ? A qui profite le crime ?
un texte d’anciens membres de l’ACIPA, qui font partie de comités de soutien.
19h57min : demande de dons : une demande spécifique du bureau d’autodéfense administrative qui recherche urgemment un mobil’home (ou plusieurs) ou des préfabriqués pour avoir un local de travail. (envoyer un mail à l’adresse de la zad. ou voir avec la Rolandière)
Les autres demandes de dons seront mises à jour en fin de semaine prochaine.
Infos du 16 au 22 juillet
Mercredi 18 juillet
Violences policières : Le saviez-vous : le nombre de suicides chez les Gendarmes est d’une vingtaine depuis le début de l’année, chiffre le plus élevé depuis dix ans selon le Général Lizurey !
De plus, avec 20’000 réservistes dans la société civile, la Gendarmerie dispose d’autant d’ "excellents relais" qui font remonter les informations sur les populations.
Et finalement, concernant la Zad, la leçon est prise qu’il ne faudra plus "laisser s’installer un abcès comme ça sur la durée" et qui a fait environ 120 blessés chez les GM.
https://www.ouest-france.fr/politique/defense/gendarmerie/baisse-du-moral-suicides-le-patron-des-gendarmes-revient-sur-l-etat-de-ses-troupes-5883915
Jeudi 19 juillet
Ni oubli, ni pardon : Des occupant.e.s de la zad envoient un message de soutien aux proches d’Adama Traoré, assassiné par les keufs il y a deux ans !
Pensées également pour toutes les autres personnes tuées par la police.
Ni oubli, ni pardon A LIRE ICI
ACAB
Ni oubli, ni pardon : Des occupant.e.s de la zad envoient un message de soutien aux proches d’Adama Traoré, assassiné par les keufs il y a deux ans !
Pensées également pour toutes les autres personnes tuées par la police.
Ni oubli, ni pardon A LIRE ICI
ACAB
Vendredi 20 juillet
►ZAD : On veut des bocaux ! La conserverie de la Noé verte continue à mettre en conserve fruits et légumes de surplus. Pour ce faire, n’hésitez pas à nous faire part de vos bons plans en matières premières, mais aussi et surtout, n’hésitez pas à nous ramener vos bocaux !!! plutôt les bocaux à joints ou ceux type confiture bonne maman. Merci !!!
Infos du 23 au 31 juillet
Lundi 23 juillet
►AntiRep : APPEL A TEMOIN
Le 14 août se tiendra le procès en appel de JB (vous pouvez d’ores-et-déjà noter cette date, un appel à rassemblement suivra) à Rennes. Aidez-nous à préparer sa défense. PLUS D’INFOS
►12h45min : ALERTE EXPULSION MIGRANT.ES
Depuis ce matin 8H15, les CRS ont entouré la place Daviais à Nantes. les migrant.es doivent passer dans un bureau improvisé pour s’identifier. Pendant ce temps les tentes sont démontées. Il y a besoin de monde sur place pour soutenir et si possible déplacer les affaires, besoin de véhicules.
Mercredi 25 juillet
►11h13min : “La non-violence de l’Etat devrait redevenir un débat”, article dans Télérama bien écrit autour du travail collectif qui a aboutit à la sortie récente du livre "éloge des mauvaises herbe : ce que nous devons à la zad"
►11h16min : Une vraie tête de con ! Mettez un visage sur l’un des pilotes d’hélicoptère qui nous a pourri la vie ces derniers mois
►11h22min : Les forestiers de Loire-Atlantique souhaitent que Notre-Dame-des-Landes serve de vitrine à la filière bois.
Lu dans Presse océan. Qu’un regroupement de propriétaires de forêts rejoignent le Comité de pilotage n’a rien pour nous séduire. En matière de savoir-faire et d’expertises le groupe Abracadabois n’a pas de conseils à recevoir : nous gérons nous-même les forêts de la zad qui avaient été laissées à l’abandon (forcément puisque le plan c’était de tout couper et de les bétonner...).
"Le syndicat Fransylva Loire-Atlantique, qui représente l’écrasante majorité des propriétaires de surfaces boisées du département (22 000 hectares), a obtenu le droit de siéger au sein du comité de pilotage en charge d’œuvrer sur le devenir des terres de la zone de Notre-Dame-des-Landes, là où était envisagé le projet d’aéroport.
« Près de 15 % des parcelles de ce territoire sont des forêts, détaille Renaud des Portes de la Fosse, président du syndicat. Bien que la plupart de ces forêts soient publiques, il nous semble important de proposer notre savoir-faire et notre expertise technique sur ce dossier, aux côtés de l’office national des forêts. » Le syndicat réfute toute velléité d’ingérence ou d’appropriation de parcelles, mais caresse l’espoir de voir la zone érigée « en vitrine de la filière bois, et en laboratoire de pratiques vertueuses ». "
"Le syndicat Fransylva Loire-Atlantique, qui représente l’écrasante majorité des propriétaires de surfaces boisées du département (22 000 hectares), a obtenu le droit de siéger au sein du comité de pilotage en charge d’œuvrer sur le devenir des terres de la zone de Notre-Dame-des-Landes, là où était envisagé le projet d’aéroport.
« Près de 15 % des parcelles de ce territoire sont des forêts, détaille Renaud des Portes de la Fosse, président du syndicat. Bien que la plupart de ces forêts soient publiques, il nous semble important de proposer notre savoir-faire et notre expertise technique sur ce dossier, aux côtés de l’office national des forêts. » Le syndicat réfute toute velléité d’ingérence ou d’appropriation de parcelles, mais caresse l’espoir de voir la zone érigée « en vitrine de la filière bois, et en laboratoire de pratiques vertueuses ». "
►11h44min : Un témoignage sur les expulsions sous forme de fable à lire dans la rubrique témoignage du site.
Vendredi 27 juillet
Le tour de France des Zad :
à Notre-Dame-des-Landes,
repos estival avant une nouvelle bagarre
Voir ici : https://lemurparle.blogspot.com/2018/08/le-tour-de-france-des-zad-3-notre-dame.html
Dimanche 29 juillet
► A celle qui nous a envoyé les flics et les pelleteuses :
►ZAD, quelques vies et projets : https://www.youtube.com/watch?v=vK4Un8aTem4
Mardi 31 juillet
►Chien disparu : avis de recherche.
Cela fait maintenant 15 jours exactement que ma vie a pris une autre
tournure, 15 jours que je me demande ou peut bien se trouver mon
compagnon de route depuis 12 ans, mon pote, mon seul pote, mon chien,
mon papy, qu’une personne est venue détacher dans ma caravane dans le
champ de la Grée, à côté des vieux fourneaux, là où il y avait l’atelier
construction de tipi, yourte en bambous pendant le zadEnVie. 15 jours,
15 nuits que je me demande où peut être mon pote, alors si une personne
aurait un renseignement qui m’aiderait à retrouver mon chien, ou au
moins à savoir la vérité, ça serait vraiment humain. Et si la personne
qui a coupé la corde de mon chien avait le courage de venir à la Grée
pour parler… s’expliquer sur le pourquoi du geste qui fait
qu’aujourd’hui s’est pour moi arrêté y’a 15 jours 15 nuits.
Nordine, l’humain de Kutchüc. ZAD partout
Nordine, l’humain de Kutchüc. ZAD partout
ZAD : la Cagette des Terres needs you ! On fait de la transfo tout l’été, tous les mercredi à partir de 14h à l’auberge du Liminbout.
AILLEURS
Infos du 1er au 8 juillet
Lundi
2 juillet
►Bure : Communiqué de quelques chouettes hiboux de Bure suite à la vague de perquisitions et d’arrestations : « On est à Bure, on fait ce qu’on veut ! » (entendu lors d’une perquisition du 20 juin 2018 de la bouche d’un gendarme).
À Bure, l’Etat veut broyer la lutte antinucléaire
Les 20 et 21 juin derniers, de nombreuses perquisitions ont eu lieu dans la Meuse, ciblant les militants opposés à la poubelle nucléaire. La procédure judiciaire très contraignante pour celles et ceux visés a pour but, selon les auteurs et autrices de cette tribune, à « imposer ce projet mortifère ».
On est à Bure, on fait ce qu’on veut ! »
(entendu lors d’une perquisition du 20 juin 2018 de la bouche d’un gendarme)
Entre
le mercredi 20 et le jeudi 21 juin 2018, quatorze perquisitions
ont eu lieu dont douze simultanées dans des lieux de vie de
militant.e.s anti-Cigéo [1].
Ces perquisitions, parfois menées dans la plus complète illégalité
(en l’absence de mandat présenté aux occupant.e.s) semblaient
cibler des personnes particulières afin qu’elles soient
auditionnées ou placées en garde à vue. Ainsi, plus d’une
douzaine de convocations pour des auditions ont été distribuées,
et neuf interpellations ciblées ont eu lieu. Après des gardes à
vue de 36 à 60 heures, deux personnes ont été relâchées
sans suite pour le moment, deux personnes ont obtenu le statut de
témoin assisté et cinq personnes ont été mises en examen avec un
contrôle judiciaire. Ce contrôle comprend des interdictions de
territoire, des interdictions de se voir entre personnes concernées
par l’instruction et une interdiction de quitter le territoire
national.
L’État
et son lobby nucléaire ont montré une fois de plus que la seule
réponse qu’ils savent apporter aux critiques légitimes des
opposant.e.s à Cigéo, la mégapoubelle de Bure, est une réponse
répressive. Cet acharnement répressif se manifeste au travers de
l’ouverture d’une instruction pour association de malfaiteurs,
pilotée par le juge d’instruction Kevin Lefur. Ce dernier,
obéissant aux logiques des nucléocrates, peut ordonner des
perquisitions de tous lieux et des arrestations, des écoutes et des
filatures de toute personne étant liée de près ou de loin avec la
lutte contre Cigéo, et ce jusqu’à la fin de l’instruction qui
devrait durer au moins un an et s’étendre plus probablement sur
plusieurs années. Une première vague de perquisitions avait déjà
eu lieu dans ce même cadre le 20 septembre 2017.
La peine, c’est la procédure
Quand
l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et
l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) pointent du doigt les
risques énormes liés au projet Cigéo, quand près de 3.000
personnes se retrouvent dans les rues de Bar-le-Duc pour dénoncer ce
projet absurde, demander la fin du nucléaire et affirmer leur
solidarité aux militant.e.s locales, l’État abat sa dernière
carte pour imposer sa poubelle nucléaire : la répression. Pour
les personnes vivant à Bure et dans les environs, la vie est déjà
rendue complexe par une présence policière accrue : plusieurs
patrouilles par heure, contrôles et fouilles de véhicules et des
personnes… Sortir sans sa carte d’identité, c’est risquer une
vérification d’identité de quatre heures ; laisser traîner
un couteau suisse (et même une pelle à tarte) dans la portière de
sa voiture, c’est risquer une garde à vue et des poursuites
pénales pour transport d’arme. Quand on parle d’État
d’exception à Bure, on fait état de toutes ces mesures qui
rendent pénible la vie au quotidien afin que ce bout de territoire
se vide toujours plus de ses habitant.e.s et surtout de ses
opposant.e.s à la poubelle nucléaire.
L’instruction
ouverte pour association de malfaiteurs décuple les activités
répressives contre les militant.e.s, et, en brisant des vies, tente
de broyer cette lutte. Ainsi, des personnes installées depuis des
années se retrouvent avec des interdictions de territoire qui les
privent de leur vie sociale tissée sur la durée. Des personnes qui
luttent depuis des années contre ce projet se retrouvent dans
l’interdiction de se voir, cassant toute possibilité
d’organisation politique. En recherchant jusqu’aux personnes
participant aux approvisionnements de nourriture et en mettant en
place des filatures et des écoutes généralisées, l’État
diffuse la peur parmi tou.te.s les opposant.e.s et tou.te.s les
habitant.e.s. La défense collective contre cette attaque judiciaire
est d’autant plus compliquée que les personnes concernées n’ont
pas le droit de se voir et que le dossier d’instruction est protégé
par le « secret
de l’instruction ».
La procédure en cours est chronophage, mobilise des personnes pour
la parer, diabolise les mis.e.s en examen aux yeux de voisin.e.s et
des personnes qui découvrent les chefs d’inculpation. Elle prend
ce temps si utile pour lutter. Cette instruction a pour unique but de
paralyser la lutte et d’imposer le projet mortifère de la poubelle
nucléaire à Bure.
Mais
la lutte n’est plus une lutte locale : avec des comités de
soutien et d’action qui se forment et se consolident partout en
France et au-delà, la résistance prend une tournure internationale.
Ainsi, 55 rassemblements ont eu lieu mercredi 27 juin 2018.
Ielles veulent museler l’opposition locale à Cigéo, mais ielles
n’ont pas compris que cette opposition est totale ! Les
comités de soutien et d’action, les milliers de personnes
présentes lors de la manifestation du 16 juin
à Bar-le-Duc, sauront boycotter la concertation organisée par
les pouvoirs publics autour du nucléaire à la rentrée pour
organiser leurs propres concertations autogérées ; sauront
suivre l’exemple des Monstres [Malfaiteureuses
organisant le naufrage des sous-traitants et soutiens]
de Cigéo (campagne lancée sur le site
www.lesmonstresdecigeo.noblogs.org)
et prendre pour cible partout où ils sont atteignables les
sous-traitants et soutiens de Cigéo ; et sauront enfin se
retrouver nombreu.x.ses du 3 au 10 septembre autour de Bure pour
une semaine d’ateliers et de mobilisation afin de stopper la
construction de la voie ferrée qui servira au transport des déchets,
l’installation du transformateur électrique qui alimentera Cigéo
et le défrichement du bois Lejuc.
►La
perquisition qui a visé l’avocat des militants anti-nucléaire de
Bure jugée
illégale.
Le 20 juin dernier, la police
lançait une nouvelle vague de perquisitions et d’arrestations à
l’encontre des activistes qui s’opposent au projet
d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo à Bure. Cette
nouvelle série d’interpellations s’inscrit dans une enquête
pour « association de malfaiteurs » pour des faits de
dégradations datant de 2017. Des perquisitions avaient déjà été
menées dans cette enquête en septembre dernier.
►Lecture : [TRIBUNE] « Avec Bure, nous sommes toutes et tous des malfaiteurs ! »
Dénonçant
une opération d’intimidation contre les opposant·e·s au projet
d’enfouissement nucléaire, des intellectuel·le·s affirment leur
solidarité avec les militant·e·s antinucléaires : « Si
les chouettes et les hiboux de Bure devaient constituer une
association de malfaiteurs, nous en ferions partie. » Parmi ces
personnalités : Guillaume Meurice, Clothilde Hesme, Elsa
Dorlin, Cyril Dion ou encore Frédéric Lordon.
Criminalisation des luttes : Solidarité avec les trois camarades face au syndicat Alliance :
Rassemblement jeudi 5 juillet à 15h devant le tribunal de Rennes, à l’occasion du procès.
Communiqué
du collectif contre la criminalisation du mouvement social, relayé
par de nombreuses organisations : Il s’agit maintenant pour
tout membre conséquent du mouvement social de prendre acte de la
situation et d’organiser la riposte. Si nous voulons pouvoir
continuer à faire front contre les multiples attaques qui nous sont
portées par le gouvernement, nous devrons défendre farouchement nos
espaces d’action et d’organisation. Cela passe par l’élaboration
d’une intelligence et de stratégies communes, et en premier lieu
par une solidarité de tou.tes avec tou.tes. Dans ce cas précis,
cela consiste à nous solidariser politiquement, matériellement et
financièrement avec les 3 inculpées, et à appeler le plus
largement possible au rassemblement de soutien au moment de leur
procès, le 5 juillet 2018 à 15h devant la Cité Judiciaire.
►Des sons de luttes : Des sons de L’1consolable !
→Excusez-nous
pour le MCDO :
https://l1consolable.bandcamp.com/track/excusez-nous
→Justice
pour Adama : https://l1consolable.bandcamp.com/track/justice
►Solidarité avec les migrant-e-s : Des nouvelles du Briançonnais :
Les
copaines en lutte là-bas ont pas la possibilité de passer cet été,
mais ielles ont quand même des trucs à dire :
Bonjour, Merci beaucoup pour votre invitation. Nous essayons de répondre autant que nous pouvons à ce type d’invitation, notamment à l’occasion des déplacements que les uns et les autres peuvent être conduits à effectuer. Toutefois, cela reste très délicat tant la pression de l’accueil d’urgence est forte sur place, surtout lors des périodes de vacances où nous « perdons » les bénévoles qui travaillent pour la saison touristique et alors que nos propres familles nous sollicitent pour les vacances, sans parler de nos propres aspirations à reprendre notre souffle. Nous sommes fortement demandeurs d’aides bénévoles pour venir ponctuellement renforcer les équipes dans les différents lieux d’accueil citoyen des exilés et il y a fort à faire ! Nous avons besoin également des touristes pour apporter une aide ponctuelle par leur seule présence sur les routes et sentiers empruntés par les migrants mais aussi pour surveiller la police et les milices fascistes, photographier, filmer et apporter leur témoignage face aux violences et atteintes aux droits qui se déroulent au quotidien dans nos montagnes. Merci de faire passer ce message. L’aide à distance est également possible. Ci-joint une fiche pratique qui résume différentes possibilités de nous aider.
Bonjour, Merci beaucoup pour votre invitation. Nous essayons de répondre autant que nous pouvons à ce type d’invitation, notamment à l’occasion des déplacements que les uns et les autres peuvent être conduits à effectuer. Toutefois, cela reste très délicat tant la pression de l’accueil d’urgence est forte sur place, surtout lors des périodes de vacances où nous « perdons » les bénévoles qui travaillent pour la saison touristique et alors que nos propres familles nous sollicitent pour les vacances, sans parler de nos propres aspirations à reprendre notre souffle. Nous sommes fortement demandeurs d’aides bénévoles pour venir ponctuellement renforcer les équipes dans les différents lieux d’accueil citoyen des exilés et il y a fort à faire ! Nous avons besoin également des touristes pour apporter une aide ponctuelle par leur seule présence sur les routes et sentiers empruntés par les migrants mais aussi pour surveiller la police et les milices fascistes, photographier, filmer et apporter leur témoignage face aux violences et atteintes aux droits qui se déroulent au quotidien dans nos montagnes. Merci de faire passer ce message. L’aide à distance est également possible. Ci-joint une fiche pratique qui résume différentes possibilités de nous aider.
Merci pour elleux !
No borders : Agression raciste et sexiste au refuge "Jésus" qui accueille de manière autogérée les migrant.e.s qui cherchent à passer la frontière italiano-française. Appel à rassemblement pour ne pas laisser faire. No Borders, no nations !!!
►Squats-espaces autogérés : Loi ELAN : le Sénat veut criminaliser les occupants sans titre, ci joint un communiqué du collectif Droit Au Logement
Le tour de France des Zad : Roybon, la vie dans les bois
Samedi
7 juillet
►Bure : APPEL À UNE SOLIDARITÉ FINANCIÈRE LARGE ET URGENTE
Bonjour à toutes et tous,
Comme vous le savez la répression judiciaire s’abat sur nous une fois de plus : perquisitions, auditions, garde-à-vue, mises en examen... En ciblant des personnes très diverses, le gouvernement cherche à transformer la lutte à Bure en « association de malfaiteurs », en « bande organisée » criminelle à écraser au plus vite (http://www.sortirdunucleaire.org/Texte-commun-Nous-ne-laisserons-pas-Bure-devenir).
Nous savons bien ce qui est réellement visé : notre activisme militant contre le projet Cigéo et donc l’industrie du nucléaire. Depuis plusieurs années, et malgré l’expulsion du bois Lejuc en février 2018, la résistance à la poubelle nucléaire continue de grandir – près d’une cinquantaine de comités de soutien se sont créés en France. Le 16 juin 2018, 3000 personnes battaient le pavé de Bar-le-Duc, emmenés par des chars-hiboux géants, pour affirmer leur opposition toujours aussi déterminée – plus grosse manif du genre depuis 13 ans.
A peine quelques jours plus tard, le 20 juin, une opération policière et judiciaire de grande envergure avait lieu à notre encontre : perquisitions de domiciles, de lieux de vie, arrestations, pour finir par la mise en examen de 5 militant-es après plus de 55 heures de garde-à-vue. Depuis une semaine, les soutiens qui affluent de partout et de milles manières nous donnent une énergie incroyable : nous nous sentons réellement porté-es et encore plus déterminé-es que jamais auparavant. Cependant, du côté matériel, la situation se complique car, encore une fois, on nous a privé de nos moyens de communication : téléphones portables, ordinateurs, appareils photos et vidéos, clés usb et même nos box de connexion internet ont été embarquées !
Après la première perquisition, le 20 septembre 2017, nous avions fait un appel à dons auquel vous aviez répondu très rapidement. Nous vous en remercions encore une fois de tout coeur. Nous avions récolté 5 000 euros qui ont été utilisés pour racheter des ordinateurs, du matériel photographique et vidéo. Comme vous pouvez vous en douter, une grande partie de ce matériel a été une nouvelle fois embarquée... Et le temps d’une instruction judiciaire et des procès peut prendre plusieurs années. Ce matériel nous est précieux pour lutter et nous organiser, et nous devons à tout prix nous en procurer de nouveau.
De même, du côté judiciaire, nos avocat.es, de plus en plus nombreu.ses à nous rejoindre, ont répondu présent.es à chaque fois : dernièrement lors de la vague répressive qui a suivi l’expulsion du Bois Lejuc, et cette fois-ci encore, malgré la répression qui touche également notre avocat habituel, ils-elles s’engagent et se sont relayé.es aussitôt pour venir assister les personnes mises en garde-à-vue et ont lâché l’activité de leur cabinet des journées entières. Avec cette instruction, vous comprendrez que ce sont des heures et des heures de travail qui les attendent encore pour les 5 personnes mises en examen et 2 sous statut de témoin assisté. Une dizaine d’avocat-es prennent en charge ces dossiers.
Après la première perquisition, le 20 septembre 2017, nous avions fait un appel à dons auquel vous aviez répondu très rapidement. Nous vous en remercions encore une fois de tout coeur. Nous avions récolté 5 000 euros qui ont été utilisés pour racheter des ordinateurs, du matériel photographique et vidéo. Comme vous pouvez vous en douter, une grande partie de ce matériel a été une nouvelle fois embarquée... Et le temps d’une instruction judiciaire et des procès peut prendre plusieurs années. Ce matériel nous est précieux pour lutter et nous organiser, et nous devons à tout prix nous en procurer de nouveau.
De même, du côté judiciaire, nos avocat.es, de plus en plus nombreu.ses à nous rejoindre, ont répondu présent.es à chaque fois : dernièrement lors de la vague répressive qui a suivi l’expulsion du Bois Lejuc, et cette fois-ci encore, malgré la répression qui touche également notre avocat habituel, ils-elles s’engagent et se sont relayé.es aussitôt pour venir assister les personnes mises en garde-à-vue et ont lâché l’activité de leur cabinet des journées entières. Avec cette instruction, vous comprendrez que ce sont des heures et des heures de travail qui les attendent encore pour les 5 personnes mises en examen et 2 sous statut de témoin assisté. Une dizaine d’avocat-es prennent en charge ces dossiers.
De mars à juin, notre association aura eu 7 000€ de frais d’avocat-es.
C’est pourquoi, nous lançons à nouveau un grand appel à dons pour :
- racheter ce matériel sans lequel il nous est difficile de lutter (mais pas impossible car on est obstiné-e à ne pas se taire, ni se laisser écraser quoiqu’il en soit !) - payer les honoraires et les frais de transports de nos avocat-es (qui ne sont pas exigeant.es et qui acceptent bien souvent de loger chez l’habitant.e pour réduire les coûts) - aider les personnes concernées à payer également leur frais de déplacement (nos avocat-es viennent de Paris, Lille, Strasbourg, où il faut se rendre pour consulter les dossiers)
Votre aide financière nous est indispensable pour assumer tout ces frais.
Promis, on ne lâche rien ! Plus déterminé-es que jamais !
MERCI MERCI MERCI ! À bientôt !
Autre forme de solidarité, la pétition et la tribune ci-dessous à signer :
Pétition à signer sur Change.org : https://www.change.org/p/mouvement-de-lutte-de-bure-avec-bure-nous-sommes-toutes-et-tous-des-malfaiteurs
Tribune "Avec Bure, nous sommes toutes et tous des malfaiteurs", signée par 200 intellectuels :
https://reporterre.net/Avec-Bure-nous-sommes-toutes-et-tous-des-malfaiteurs
http://www.liberation.fr/debats/2018/06/24/bure-repression-de-la-solidarite-juridique-et-entrave-aux-droits-de-la-defense_1661524
►Non aux expulsions :
URGENT : Appel à soutien ! La Borie sera expulsable à la fin de l’été.Berceau d’une lutte mémorable dans les Cévennes contre un grand projet de barrage dans les années 80, ce lieu d’habitation et d’expériences politiques et humaines diverses est occupé depuis une trentaine d’années. Cet endroit, de nature préservée, à la biodiversité fourmillante, tenu et entretenu depuis toutes ces années par des personnes aux histoires éclectiques, à l’encontre des tentatives de réappropriation municipales ou privées, risque d’être expulsé !
La ZAD en chantier... Nous sommes là, nous enracinons la lutte !
Pour celle/celui qui prendrait le train en marche, la ZAD du moulin est expulsable depuis le 20 juin 2018 par décision du Tribunal Administratif de Strasbourg qui a donné raison à ARCOS, filiale de Vinci, constructeur-destructeur de mère nature que nous défendons... Un nouveau week-end chantiers est annoncé (voir à la fin de l’article).
Infos du 9 au 15 juillet
Lundi
9 juillet
Le
tour de France des Zad :
À Kolbsheim, villageois et zadistes
sont solidaires
A lire ici : https://lemurparle.blogspot.com/2018/07/le-tour-de-france-des-zad-2-kolbsheim.html
Mardi
10 juillet
►Violences policières : Basta Mag - Interventions policières mortelles : les autorités publient pour la première fois des chiffres officiels : https://www.bastamag.net/Interventions-policieres-mortelles-les-autorites-publient-pour-la-premiere-fois
Jeudi
12 juillet
Dans le Gard,
une ferme occupée depuis 11 ans
expulsable dans deux mois
Les occupants de la ferme de la Borie, à Saint-Jean-du-Gard, dans le département du Gard, seront expulsables à partir du 12 août. C’est un jugement du tribunal de grande instance d’Alès qui a prononcé l’expulsion d’ici deux mois, le 12 juin dernier. Cela fait 11 ans que les occupants sans titre légal cultivent les terres et entretiennent voire rénovent les bâtiments.
L’endroit avait d’abord été un lieu de résistance contre un projet de barrage, avant d’accueillir divers collectifs. Les occupants actuels y sont arrivés il y a 11 ans et y ont installé une exploitation agricole de maraîchage, apiculture et plantes aromatiques et médicinales, des activités labellisées de la mention Nature & Progrès.
« Depuis
11 ans, nous constatons leur travail d’entretien et de production
sur les parcelles de La Borie dans le respect le plus profond de ce
site naturel préservé et riche en biodiversité. Au cours de toutes
ces années, ils ont par ailleurs accueillis de nombreuses personnes
désireuses d’apprendre à cultiver la terre de manière durable et
d’avoir une expérience de vie alternative : Woofers,
personnes sans domicile fixe… ils ont su redonner leur chance à
des personnes parfois exclues de la société », relève
l’association dans une lettre au maire de Saint-Jean-du-Gard.
Réponse
de l’élu : « L’été dernier, les habitants de la
Borie ont interdit à des scouts de venir camper le long du Gardon
[la rivière locale]. Ils se considèrent comme propriétaires des
lieux. Tous les Saint-Jeannais aimeraient avoir une propriété en
bordure de rivière sans payer ni loyer ni impôts. […] Nos
marges de négociation sont aujourd’hui très faibles mais restent
envisageables si les occupants souhaitent racheter les lieux. »
Pour
l’instant, aucun accord entre la mairie et les occupants n’a été
trouvé. Les occupants demandent au moins un délai afin de pouvoir
récolter le fruit de leur travail agricole de l’année et
cherchent des lieux pour stocker leur matériel agricole.
Source :
Lettres de Nature & Progrès et de la mairie de
Saint-Jean-du-Gard sur
Reporterre
Samedi
14 juillet
Le projet autoroutier GCO de Strasbourg subit
un nouvel avis défavorable
La commission chargée de l’enquête publique sur la demande d’autorisation au titre de la loi sur l’eau de la réalisation de la première phase du Grand contournement ouest de Strasbourg a rendu son rapport, qui a été publié le 11 juillet.
Il est négatif. La Commission écrit dans sa conclusion : « Après avoir écouté le public et analysé toutes ses contributions, après avoir longuement étudié le dossier soumis à enquête, après avoir recueilli les explications de SANEF, pendant l’enquête publique et lors de la réunion de synthèse du 12 juin 2018, après avoir examiné le mémoire en réponse du 26 juin 2018, après plusieurs visites sur le terrain,
En
l’état du projet, la commission d’enquête exprime, à la
majorité
des voix, un AVIS DEFAVORABLE »
des voix, un AVIS DEFAVORABLE »
L’association
Alsace nature observe dans un communiqué
publié à cette occasion
que c’est le septième avis défavorable exprimé par une
commission à l’endroit de ce projet d’autoroute promu par Vinci
et défendu
par le gouvernement
et de nombreux élus.
- Complément d’infos : Les avis à télécharger :
Source :
Reporterre
Infos du 16 au 22 juillet
Lundi
16 juillet
NDA :
Des
analyses qui méritent d’être écoutées et prises en compte
Marche
en commémoration du deuxième anniversaire
de la mort d'Adama Traoré
samedi 21 juillet à Beaumont sur
Oise.
Voix des Quartiers: Youcef Brakni, porte parole du comité Adama Traoré sur le blog de Béatrice Turpin :
Mercredi
18 juillet
►16h25min :
Mercredi
18 juillet, c’est la date à laquelle la quinzaine de mineurs
isolés réfugiés sous le toit du squat
de La Vendange à Angers peut
se faire expulser du jour au lendemain. Une pétition ainsi qu’une
vidéo est disponible sur :
https://lecercle49.wordpress.com/2018/07/16/petition-plutot-le-squat-que-la-rue/
Lettre ouverte d’Assa Traoré
au président Emmanuel Macron
Publiée le
18 juillet 2018.
Monsieur le président de la République, Madame la garde des Sceaux,
Dans quelques jours, mon jeune frère, Adama Traoré, aurait dû avoir 26 ans.
Avant le 19 juillet 2016, je n’aurais jamais cru qu’il serait nécessaire dans ma vie de m’adresser à vous.
Avant le 19 juillet 2016, je pensais avec force que les valeurs qui me sont chères, l’égalité, l’accès au droit et à la justice pour tous, étaient une priorité pour notre République, ne pouvaient être relatives à certains individus et certains lieux.
Avant le 19 juillet 2016, je refusais de croire qu’il est des vies qui comptent moins que d’autres.
Jamais je n’aurais imaginé, Monsieur le président de la République, Madame la garde des Sceaux, que mon petit frère, Adama Traoré, mourrait comme il est mort : comme un chien, gisant sur le bitume brûlant de la gendarmerie de Beaumont-sur-Oise. Pour rien, sans nous, sa famille, ses proches. Le jour de son anniversaire…
C’était il y a deux ans.
Le 19 juillet 2016, Adama portait un bermuda, un bob sur la tête, il promenait son sourire à vélo dans les rues de la petite ville où nous avons tous grandi, Beaumont-sur-Oise. Insouciant, et heureux de fêter, le soir, ses 24 ans. Il avait fait refaire sa pièce d’identité, la mairie avait prévenu le jour même que le document était prêt, il avait prévu d’aller le récupérer. Une journée comme une autre, en somme.
Jusqu’à ce que des gendarmes croisent le chemin de mon petit frère. Et tout a chaviré. Adama a fui, convaincu que les agents allaient le placer en garde à vue, puisqu’il n’avait pas sur lui sa carte d’identité. Course-poursuite. Chasse à l’homme. Plaquage ventral. Asphyxie. Malaise. Plus de pouls, plus de souffle. D’un coup. Arraché au monde, Adama. Terminée, sa vie.
Pourquoi cette mort en France, en 2016, dans une gendarmerie ? Comment cela se peut-il ?
Une interpellation qui a mal tourné, un accident, une bavure ? Non, rien de tout ça, Monsieur le président, Madame la garde des Sceaux.
Il s’agit de la vie de mon petit frère, précieuse comme celle de tout individu, comme les vôtres, comme la mienne. D’un drame, qui est aussi le vôtre. La vie d’Adama, remise en cause depuis son adolescence par d’incessants et humiliants contrôles, s’est retrouvée une ultime fois, sans fondement, entre les mains des agents de la force publique. Lesquels se sont arrogés le droit de livrer mon frère à la mort, en l’étouffant, en ne le secourant pas, en le regardant mourir menottes aux poings, par terre, à leurs pieds.
Je ne demande rien, Monsieur le président, Madame la garde des Sceaux, que ce dont vous êtes les garants. La justice. Le droit de savoir ce qui est arrivé à mon frère. Le droit de comprendre ce qui a conduit à sa mort. Que tout soit mis en œuvre pour la manifestation de la vérité. Rien que ce qui nous est dû, comme le procureur de la République de Nantes a su le rappeler, à propos de la mort d’Aboubakar Fofana, tué à 22 ans ce 3 juillet d’une balle tirée dans le cou par un CRS : « Une affaire particulièrement grave, puisqu’un jeune homme de 22 ans a perdu la vie. Ce sont des circonstances dramatiques qui nous obligent envers sa famille, qui est en droit d’attendre une enquête approfondie. »
Nous nous sommes constitués parties civiles avec mes frères, mes sœurs, nos mères. Nous agissons donc, pardon de vous le rappeler… en qualité de victimes. À ce titre, la loi exige que nous soyons associés au déroulement de la procédure.
Associés, nous le sommes. Mais, depuis deux ans, rien ne se déroule.
Depuis deux ans, nous avons bon dos. Malgré les mensonges judiciaires, salissant la mémoire d’Adama (l’invention d’une infection, d’un trouble cardiaque, d’une surconsommation d’alcool ou de drogues) ; malgré ces honteuses tentatives pour justifier l’injustifiable, la mort de mon petit frère, nous tenons bon. Gardons confiance.
Depuis deux ans, nous attendons que les gendarmes soient au moins entendus, sinon mis en examen concernant « les circonstances dramatiques » dans lesquelles mon frère de 24 ans a perdu la vie. Ils sont pourtant les seuls à savoir : Comment Adama a été arrêté ? Comment Adama a été poursuivi ? Comment Adama a été plaqué au sol ? Comment Adama a été étouffé de tout leurs poids ? Pourquoi Adama a été conduit à la gendarmerie plutôt qu’à l’hôpital ? Pourquoi Adama était inconscient au sortir de leur véhicule ? Pourquoi les secours l’ont trouvé au sol, menotté ? Comment est-il mort sous leurs yeux ?
Ces questions ne sont pas seulement celles d’une famille qui considère que la vérité est une issue au deuil. Ce sont aussi les vôtres, celle de tout un pays qui doit comprendre comment il est possible de mourir à 24 ans dans une gendarmerie en France, au XXIe siècle, pour rien. Les principes fondamentaux dont vous êtes les garants vous obligent. La vie d’Adama Traoré, citoyen français, ne valait pas moins qu’une autre. Sa mort mérite des réponses.
Jeudi
19 juillet
Il y a deux ans, la police assassinait Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise. Marche de soutien le 21 juillet à 14h à Beaumont !
Bonjour à toutes et tous,
Les premières poteries de l’Amassada ont été façonnées par nos mains, le four à pain chilien se prépare aux cuissons de l’été, la lutte s’étoffe de complicités nouvelles, le temps des batailles juridiques commence, des actions s’affinent... C’est le moment de venir nous rejoindre par là-haut, sur ces terres convoitées par RTE, pour y apporter votre soutien, votre énergie, vos idées, votre matériel, tout ce qui vous semble utile pour préparer l’avenir. Rendez-vous est donc pris ce week-end à l’Amassada autour de temps forts qui marqueront la lutte :
vendredi à 18h30 réunion des indivisibles afin de mener une action en justice pour faire annuler la déclaration d’utilité publique ; suivi d’un repas partagé avec tous ceux qui le souhaitent. Si vous êtes indivisaires (propriétaires d’un bon de terrain) et que vous n’avez pas reçu l’information, merci d’écrire à : indivisionamassada@gmail.com
samedi à 14h30 assemblée de la lutte et préparation des actions à venir, suivi d’une balade à vélo autour du site (prenez vos vélos).
dimanche en chantier et en surprise dès 10h.
Le programme de la fête du vent, dont le fil rouge sera la convergence des luttes pour défendre nos espaces, avance à grands pas, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos propositions d’interventions, de spectacles, de chantiers... Vous pouvez aussi nous rejoindre tous les samedis après-midi pour en discuter.
Vendredi 27 aura lieu le repas sous les étoiles organisé par plateau survolté, ce sera devant la salle des fêtes de Melvieu à partir de 19h. Pensez à réserver auprès de l’association pour ce repas de soutien à la lutte contre le méga-transformateur.
Le transfo ne se fera pas, il n’a aucune utilité publique, seulement des intérêts privés !
Pas res nos arresta, NON AU TRANSFO, NON A L’INDUSTRIALISATION DE NOS TERRITOIRES
Et ailleurs...
Les premières poteries de l’Amassada ont été façonnées par nos mains, le four à pain chilien se prépare aux cuissons de l’été, la lutte s’étoffe de complicités nouvelles, le temps des batailles juridiques commence, des actions s’affinent... C’est le moment de venir nous rejoindre par là-haut, sur ces terres convoitées par RTE, pour y apporter votre soutien, votre énergie, vos idées, votre matériel, tout ce qui vous semble utile pour préparer l’avenir. Rendez-vous est donc pris ce week-end à l’Amassada autour de temps forts qui marqueront la lutte :
vendredi à 18h30 réunion des indivisibles afin de mener une action en justice pour faire annuler la déclaration d’utilité publique ; suivi d’un repas partagé avec tous ceux qui le souhaitent. Si vous êtes indivisaires (propriétaires d’un bon de terrain) et que vous n’avez pas reçu l’information, merci d’écrire à : indivisionamassada@gmail.com
samedi à 14h30 assemblée de la lutte et préparation des actions à venir, suivi d’une balade à vélo autour du site (prenez vos vélos).
dimanche en chantier et en surprise dès 10h.
Le programme de la fête du vent, dont le fil rouge sera la convergence des luttes pour défendre nos espaces, avance à grands pas, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos propositions d’interventions, de spectacles, de chantiers... Vous pouvez aussi nous rejoindre tous les samedis après-midi pour en discuter.
Vendredi 27 aura lieu le repas sous les étoiles organisé par plateau survolté, ce sera devant la salle des fêtes de Melvieu à partir de 19h. Pensez à réserver auprès de l’association pour ce repas de soutien à la lutte contre le méga-transformateur.
Le transfo ne se fera pas, il n’a aucune utilité publique, seulement des intérêts privés !
Pas res nos arresta, NON AU TRANSFO, NON A L’INDUSTRIALISATION DE NOS TERRITOIRES
Et ailleurs...
Invitation
pour les Rencontres de la forêt et le CIBV’estival (à
Faux la montagne - Creuse), du 23 au 29 juillet sur le plateau
de Millevaches. L’origine de ce rassemblement est l’opposition à
la construction d’une centrale biomasse (le projet CIBV, pour
Carbon Ingen’R Bugeat-Viam) qui envisage de produire un équivalent
du charbon de bois à partir des forêts du Limousin, promettant
d’accélérer toujours plus les coupes à blanc et la stérilisation
des sols. Diverses associations, collectifs, habitants des 80 km du
rayon d’approvisionnement et au-delà se retrouveront donc lors de
la dernière semaine de juillet, sur un site à l’abandon où la
forêt reprend peu à peu ses droits, afin d’agir ensemble et
d’échanger sur les questions que soulève l’industrialisation
forestière croissante et la vague actuelle d’extractivisme liée
aux convoitises sur la « biomasse » . Plus d’info à
l’adresse dédiée : rencontresdelaforet@riseup.net
Vendredi
20 juillet
Assa Traoré, sœur d'Adama :
« Aujourd’hui, plus personne ne peut parler pour nous »
Deux ans après la mort d’Adama Traoré dans les locaux de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), sa famille organise samedi une marche pour exiger la vérité sur les circonstances de sa mort. Plusieurs organisations de gauche ont appelé à y participer. Entretien avec Assa Traoré, sœur du jeune homme et porte-parole du comité Adama.
Assa
Traoré, le 19 juillet 2018. © Justine Brabant
La famille Traoré dit « avoir perdu confiance » en la justice. Deux ans après la mort d’Adama Traoré, 24 ans, dans les locaux de la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), ses proches ont l’impression que les juges chargés de l’enquête « jouent la montre » – voire que la justice s’acharne sur la famille Traoré : cinq frères Traoré ont été condamnés par la justice ces derniers mois (voir infra). Avec leurs soutiens, ils organisent samedi 21 juillet à Beaumont-sur-Oise une marche pour « exiger la vérité et la justice ».
L’enquête
sur la mort, le 19 juillet 2016, d’Adama Traoré à la suite d’une
interpellation par des gendarmes l’ayant plaqué au sol, se
focalise toujours sur les expertises médicales. Le parquet avait
d’abord affirmé que le jeune homme souffrait d’une « infection
très grave »
préalable à l’interpellation et n’avait pas subi de violences,
avant qu’une contre-expertise demandée par la famille vienne
contredire ce scénario : les auteurs de cette seconde expertise
écartent en effet la possibilité d’un « état
infectieux antérieur »
et concluent à une mort des
suites d’un syndrome asphyxique.
Cette asphyxie, pointaient les médecins, serait compatible avec
l’usage, de la part des forces de l’ordre, de la technique dite
du « contrôle
dorsal costal »
ou « décubitus
ventral »
– autrement dit, un plaquage sur le ventre.
Une troisième expertise médicale a été demandée par les juges d’instructions en janvier 2017, après le dépaysement de l’affaire à Paris. Plusieurs fois reportées, ses conclusions sont attendues pour septembre, indique l’un des avocats de la famille Traoré, Me Bouzrou. Les pompiers ont confirmé aux juges parisiens ce qu’ils avaient déjà rapporté à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) en août 2016 : lorsqu’ils sont intervenus pour réanimer la victime dans la caserne de gendarmerie, ils ont constaté qu’Adama Traoré n’était pas en position latérale de sécurité malgré son malaise.
Le chef des pompiers raconte également avoir dû insister auprès des gendarmes pour que les menottes lui soient retirées afin de commencer un massage cardiaque. Les gendarmes qui avaient procédé à l’interpellation d’Adama Traoré, eux, n’ont toujours pas été auditionnés. Enfin, les juges d’instruction ont accepté en avril le principe d’une reconstitution des faits – demandée par la famille. Cette reconstitution, ont-ils indiqué, sera réalisée une fois l’expertise médicale rendue.
Plusieurs frères d’Adama Traoré ont été poursuivis et/ou condamnés par la justice depuis deux ans, soit pour des faits de violence commis juste après l’annonce de la mort de leur frère, soit pour des faits perpétrés avant sa mort mais dont les jugements ont été prononcés ensuite. Début juillet 2018, Yacouba Traoré a ainsi été condamné à une amende pour des faits de violence sur les militaires venus annoncer à sa mère la mort d’Adama.
En
mai 2018, un autre frère, Samba Traoré, avait
été condamné
à quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis pour d’autres
faits de violence (dont il nie être l’auteur). Un troisième
frère, Bagui Traoré, a
été condamné
en avril 2018 à trente mois de prison ferme pour des faits
d’extorsion survenus en 2015-2016. Soupçonné d’avoir tiré sur
des gendarmes et policiers lors de la nuit d’émeutes qui avait
suivi la mort de son frère, il avait également été mis
en examen
en mars 2017 pour « tentative
d’assassinat ».
Un quatrième frère, Serene Traoré, a été condamné en avril à
quatre mois de prison ferme pour « outrage »
à l’encontre de la maire UDI de Beaumont-sur-Oise Nathalie Groux.
Enfin un cinquième frère, Youssouf Traoré, a été incarcéré
(avec Bagui Traoré) en décembre 2017 dans le cadre d’une enquête
pour trafic de drogue. Il est toujours en attente de son jugement. La
famille Traoré voit dans ces multiples condamnations un
« acharnement des
forces de l’ordre, de l’État et de la justice de Pontoise ».
En
parallèle de leur combat juridique pour
connaître les circonstances exactes de la mort d’Adama, la famille
Traoré et ses soutiens mènent un combat médiatique, le seul en
mesure d’éviter que le dossier de leur frère ne tombe dans
l’oubli, estiment-ils. Porte-parole de la famille et du comité
Vérité et Justice, Assa Traoré a récemment
adressé une lettre à Emmanuel Macron et à la garde des Sceaux
Nicole Belloubet. Nous revenons avec elle sur son parcours, sa vie
depuis la mort de son frère et son combat pour la justice et contre
les violences policières.
Depuis deux ans, on vous
connaît comme porte-parole de la famille Traoré et de son combat
pour la vérité sur la mort d’Adama, votre frère. Ce combat a
commencé le 19 juillet 2016.
Assa
Traoré : Oui. Quand j’apprends la mort de mon frère, ce
jour-là, je suis en Croatie avec des jeunes de Sarcelles que
j’accompagne en tant qu’éducatrice. On avait pris l’avion la
veille. On avait choisi la Croatie parce que j’avais envie d’aller
dans un endroit où les jeunes ne pensaient pas forcement à aller,
j’avais envie qu’ils voient de belles choses. Ce sont des jeunes
qui ne partent jamais.
Je
suis [alors] éducatrice en prévention spécialisée depuis
2007. Je travaille auprès de jeunes de 11 à 25 ans et de familles,
je fais de l’accompagnement et du soutien à l’insertion
professionnelle. J’ai commencé ce travail très jeune ; il
m’a permis de devenir ce que je suis aujourd’hui. J’ai tout
appris sur le terrain. Quand j’ai appris la nouvelle du décès de
mon frère, les jeunes de Sarcelles ont voulu rentrer avec moi en
France. Je leur ai dit : « Non, vous restez là-bas.
Profitez de vos vacances, on les a organisées pour vous. » Je
suis partie dans la nuit et je leur ai laissé une lettre.
Je
les recroise souvent depuis, ils viennent dans les mobilisations. Ils
seront là samedi [lors de la marche]. Ils ont fait une vidéo
il y a quelques jours, j’ai retenu mes larmes. Je n’étais pas
revenue là-dessus avec eux, on n’en avait jamais reparlé. Je
pense que ça a marqué leur vie. La dernière fois que je les ai
entendus parler, ils disaient : « Nous aussi on veut la
vérité et la justice [sur l’affaire Adama]. »
Depuis,
vous avez mis en suspens ce travail d’éducatrice pour vous dédier
entièrement au comité Vérité et Justice pour Adama. À quoi
ressemble votre quotidien ?
Je
suis maman de trois enfants de 10 ans, 6 ans et 4 ans, et j’ai
aussi la garde de mon neveu, le fils de [mon frère] Bagui qui
est actuellement en prison. La Croatie était mon dernier voyage avec
des jeunes en tant qu’éducatrice. Depuis deux ans, je ne travaille
plus, je me suis mise en disponibilité. Aujourd’hui, tout ce que
je fais, c’est pour mon frère.
Mener
ce combat, au quotidien, cela veut dire des interventions, des
réunions, des meetings, des interviews. On se déplace beaucoup, en
province, en Île-de-France. Dans toutes ces interventions, on
explique que ce combat n’appartient pas à la famille Traoré, mais
à tout le monde. On veut dire : vous ne pouvez pas être
spectateurs de ce qui se passe, spectateurs des crimes qui sont en
train de se passer. On a tué mon frère et on continue de tuer ces
jeunes hommes, le système va très mal.
Comment votre message
est-il reçu ?
Je
me suis d’abord rendu compte que si on ne prononce pas les mots
« raciste » ou « racisme », [les gens
ont] l’impression qu’il n’y en a pas. Au début, on me
demandait souvent pourquoi je ne les martelais pas dans mon livre
[Lettre à Adama, paru au Seuil]. J’ai répondu :
« Je ne suis pas là pour faire une thèse sur le racisme. Par
contre, on le vit. » Quand j’ai fini de vous raconter mon
histoire, quand vous avez fini de la lire, si vous-même vous ne
prenez pas conscience qu’il y a du racisme et que mon frère s’est
fait tuer parce qu’il est noir, qu’il s’appelle Adama Traoré
et qu’il vient d’un quartier, c’est qu’il y a un problème.
J’ai
aussi l’impression que les gens n’ont pas forcément conscience
de tout ce qui se passe, du fait qu’on est en train de tuer de
jeunes hommes. Je ne sais pas si les gens se rendaient compte, avant
les violences sur les [manifestants contre] les lois Travail,
qu’il y avait des violences dans les quartiers.
Les
violences policières ne commencent pas à Adama Traoré.
Malheureusement, mon frère s’ajoute à une longue liste de
violences policières. Les gens en prennent conscience timidement
maintenant. Il a fallu les bousculer, leur dire : « Attention,
vous ne pouvez pas parler de vos violences sans parler de celles que
nous subissons, de celles que mon frère a subies ce jour-là »,
parce que ça fait plus de 30 ans, plus de 40 ans que ça se passe
comme ça dans le quartier quand les policiers et gendarmes viennent.
Comment
décririez-vous, justement, les descentes de police et de gendarmes
dans vos quartiers ?
C’est
comme s’ils venaient dans des camps d’entraînement ou dans une
zone de guerre. Nos frères sont déshumanisés à leurs yeux :
on va les tutoyer, on va les frapper, on va leur cracher dessus, on
va les violer, on va les tuer malheureusement. C’est ce système
qui tue nos frères, qui a tué mon frère. Ils n’ont pas une liste
dans leur gendarmerie ou dans leur commissariat qui dit :
« Aujourd’hui on va tuer Adama Traoré, demain on va aller
violer Théo [jeune
homme d’Aulnay-sous-Bois grièvement blessé lors d’une tentative
d’interpellation en
février 2017],
ensuite après-demain on va mettre une balle dans la tête de Gaye
Camara [tué
par un policier le 17 janvier 2018 à Champs-sur-Marne],
et dans une semaine on va aller tuer Aboubakar
Fofana [tué
le 3 juillet 2018 à Nantes lors d’un contrôle de police]
d’une balle dans la gorge. » C’est le système dans lequel
nous vivons qui veut ça.
Assa Traoré, le 19 juillet 2018. © Justine Brabant
Le
combat de mon frère, on le gagnera vraiment quand on aura renversé
ce système et quand on dira que ces jeunes hommes ont un cœur,
qu’ils savent penser, qu’ils ont des rêves, qu’ils ont des
petites copines, qu’ils ont des femmes, des enfants, des parents,
des amis. Ce sont des personnes à part entière qui ont le droit de
vivre, de participer à la construction de ce monde, de cette France,
et de leur propre vie. Parce que quand on se fait contrôler cinq
fois par jour ou qu’on se fait violenter, c’est comme si on
n’avait même plus de contrôle sur sa propre vie. Tant qu’on
n’aura pas réussi ça, le combat n’arrêtera pas. Il ne
s’arrêtera pas, parce qu’on a tué Aboubakar Fofana, et ça
n’est pas normal. C’est interdit. Moi, j’ai des petits frères,
j’ai des garçons, on doit les protéger de tout ça.
Ce
combat, on nous l’a imposé à moi et ma famille quand on a tué
mon frère. Ça a changé toute notre vie : j’ai arrêté de
travailler, j’ai rencontré d’autres personnes, des militants
avec qui je partage ce combat – même si moi je ne suis pas
militante. Mes frères sont en prison, ils ont subi des pressions,
l’acharnement judiciaire et de l’État. [Depuis la mort
d’Adama Traoré, cinq frères Traoré ont été condamnés par la
justice – ndlr.] L’État et la justice nous ont déclaré la
guerre. Nous allons au front pour défendre l’honneur et la dignité
d’Adama. Et si on doit y passer toute notre vie, on le fera.
Vous ne vous définissez
pas comme militante ?
Non,
je suis la sœur d’Adama Traoré, c’est tout. Si à travers le
nom de mon frère on peut chambouler et changer beaucoup de choses,
on le fera. Mais ce sera toujours en tant que sœur.
Je
veux que le combat de mon frère soit rassembleur. Je veux qu’il
n’ait pas de limites, pas de frontières, je ne veux pas qu’il
ait d’appartenance sexuelle, d’appartenance religieuse, de pays,
de couleur. Peu importe. Viens avec ce que tu es, qui tu es, et on y
va. On y va ensemble.
Est-ce
que cette volonté de rassembler ne se heurte pas à certains
obstacles, comme la difficulté à créer des liens entre banlieue et
centre-ville – ou même entre banlieues elles-mêmes ?
Vous
savez, l’année dernière il y avait 2 000 personnes qui se
sont déplacées à Beaumont [pour la marche organisée un an
après la mort d’Adama Traoré]. Un 22 juillet, à 50 km de
Paris, avec un train par heure. Cette année, il faut que ça soit le
double. On est allés partout, on a vu les cheminots, les postiers,
les infirmières, les femmes de ménage de Onet [qui se sont mises
en grève un mois et demi, fin 2017, pour dénoncer leurs conditions
de travail]… Le combat d’Adama est représentatif d’un très
grand mal-être de cette France. On veut leur dire : « On va venir vous donner de la force. »
En quoi le combat d’un
cheminot ou d’une infirmière aujourd’hui peut rejoindre le
vôtre ?
On
a tous un même système répressif en face. Nous avons tous ce
système antidémocratique qui n’écoute pas le citoyen français.
Les cheminots et les femmes de ménages aussi se font tabasser par la
police. Les infirmières qui vont travailler nuit et jour et qui
n’auront pas le salaire et les conditions de travail pour [vivre
correctement], quand on a un député qui est payé je ne sais
pas combien… C’est l’État. Nous avons tous un seul et même
État en face de nous. Les attaques peuvent être différentes, mais
si on y va tous ensemble et qu’on se lève, on peut faire une très
belle révolution en France.
Assa Traoré, le 19 juillet 2018. © Justine Brabant
Je
ne parle pas de convergence [des luttes], parce que je trouve
qu’il n’y en a pas. Mais je dis qu’on peut faire des alliances,
parce qu’on a tous le même système répressif en face.
Le
PCF, le NPA, ELLV, Génération.s, le groupe parlementaire de La
France Insoumise… : plusieurs partis et élus ont appelé à
marcher samedi à vos côtés. À la fin mai, vous vous étiez
emparés de la tête du cortège de la « fête à Macron »
en accusant
la gauche de « paternalisme ». Quels sont vos
rapports avec eux aujourd’hui ?
Si
on a voulu « braquer » le cortège [de tête],
c’est que quelque chose dysfonctionnait : on parle de
violences policières mais on n’est pas consulté, pas appelé, on
fait comme si on n’existait pas – alors que quand les lois
vont passer, on sera les premiers concernés. On parle pour nous,
mais on ne sait pas forcément ce qu’on dit.
Sur
ces députés qui appellent à manifester, je rappellerais juste que
ces députés doivent nous représenter. Ils sont garants de nos
droits. C’est à eux d’interpeller et de défendre leurs citoyens
français. Donc quand aujourd’hui ils appellent à marcher avec
nous, c’est normal. Je n’ai même pas à me réjouir : ils
font juste leur travail.
À
l’époque, vous aviez eu un
échange vif avec le député France insoumise François Ruffin
qui, interpellé publiquement sur le cas de votre frère, avait
répondu : « Je
ne vais pas me positionner avant d’être intimement convaincu. »
Vous en avez reparlé depuis ?
On
en a reparlé. Je suis ouverte à tout le monde. Je ne suis en guerre
contre personne ; pas contre eux en tout cas. Mais je leur dis
juste : vous ne faites pas votre travail correctement.
Estimez-vous que vous
avez réussi à changer les choses sur la question des violences
policières ?
Oui,
j’estime qu’en deux ans, on a fait beaucoup de choses. Ce qui a
changé, c’est qu’aujourd’hui plus personne ne peut parler pour
nous. C’est fini le paternalisme. Les politiciens qui viennent nous
rassurer, nous donner des mouchoirs pour nous dire d’arrêter de
pleurer, c’est fini. C’est eux qui protègent les gendarmes,
c’est eux qui protègent la police, c’est eux qui font les lois,
c’est eux qui ne les mettent pas en prison. Aujourd’hui, personne
ne peut nous faire taire. Moi, je veux que tous les quartiers se
lèvent et soient à l’avant [des marches et des
manifestations].
Deux ans après la mort
de votre frère, êtes-vous satisfaits de la manière dont avance
l’enquête ?
Nous
sommes en colère parce que ce qui est en train de se passer est
inadmissible. Ça fait deux ans que mon frère s’est fait tuer, ça
fait deux ans que les gendarmes n’ont pas été entendus, n’ont
pas été inquiétés, n’ont pas été mis en examen.
On dit à la jeunesse française : « Croyons la justice. » On essaie de faire les choses le plus calmement possible. [Mais] il va arriver un moment où ce ne sera plus gérable, parce que la justice, ce n’est pas cela. La justice, ce n’est pas : on tue mon frère le jour de son anniversaire, le jour de ses 24 ans, sur son vélo, en train de se balader avec sa chemise à fleurs et son bermuda. Ça, c’est inacceptable.
On dit à la jeunesse française : « Croyons la justice. » On essaie de faire les choses le plus calmement possible. [Mais] il va arriver un moment où ce ne sera plus gérable, parce que la justice, ce n’est pas cela. La justice, ce n’est pas : on tue mon frère le jour de son anniversaire, le jour de ses 24 ans, sur son vélo, en train de se balader avec sa chemise à fleurs et son bermuda. Ça, c’est inacceptable.
Quand
l’affaire a été dépaysée, je croyais en la justice à Paris.
Aujourd’hui, je n’y crois plus du tout. On était dans l’attente
parce que je leur faisais confiance. Aujourd’hui, je ne leur fais
plus confiance : les trois juges jouent avec le temps.
En
deux ans de combat, qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
Mes
frères en prison. C’est le plus dur. Parce qu’ils ont compris
que la cellule familiale Traoré était une cellule forte, remplie
d’amour. Ils ont compris que mettre mes frères en prison était la
[meilleure] façon de nous atteindre.
Justine
Brabant et Pascale
Pascariello - Médiapart
►Assa Traoré : « Face aux violences policières, la France doit se lever et dire non » sur Reporterre
https://reporterre.net/Assa-Traore-Face-aux-violences-policieres-la-France-doit-se-lever-et-dire-non
Samedi
21 juillet
A Bure comme ailleurs,
les autorités ciblent l’autodéfense juridique
À la suite d’une vague de perquisitions et de gardes à vue le 20 juin, y compris de l’avocat des anti-Cigéo Étienne Ambroselli, six personnes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs. Comme ailleurs en Europe, les autorités ciblent en particulier la legal team, ce réseau d’autodéfense juridique développé par les opposants.
Surveillance téléphonique, fichage, contrôles lors de passages de frontières… À Bure (Meuse), des militant·e·s opposé·e·s au projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo font l’objet d’opérations policières et de renseignement d’une grande ampleur. Dix ans après le début de l’affaire Tarnac, le fantôme d’un des plus grands fiascos judiciaires de ces dernières années plane plus que jamais sur ce dossier dans lequel les renseignements territoriaux traquent une supposée organisation « anarcho-autonome ».
Les autorités ciblent en particulier la legal team, ce réseau d’autodéfense juridique développé par les opposant·e·s, et l’automédia, une forme de communication collective et autogérée. Ces deux modes d’auto-organisation sont centraux dans les pratiques militantes du mouvement antinucléaire et sont perçus par les enquêteurs comme des faits répréhensibles en soi.
Le 20 juin, à la suite d’une vague de perquisitions et de gardes à vue, y compris de l’avocat des anti-Cigéo Étienne Ambroselli, six personnes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs. Selon le juge d’instruction, Kevin Le Fur, les personnes poursuivies sont accusées d’avoir participé à un « groupement formé » ou à une « entente établie en vue de la préparation d’un ou plusieurs délits », et ont commis des délits « en bande organisée ».
Elles sont liées, dans l’enquête, à l’organisation d’une manifestation non déclarée à Bure le 15 août 2017, à un départ d’incendie à l’hôtel-restaurant Le Bindeuil en juin, situé en face du centre de recherche de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), et à une action collective contre l’écothèque du laboratoire, qui s’était soldée par des dégradations matérielles.
Bure : les grilles de l'Andra sont tombées ! © Bure Acuire : htps://youtu.be/u23hqajNbBo
Le 20 juin, à la suite d’une vague de perquisitions et de gardes à vue, y compris de l’avocat des anti-Cigéo Étienne Ambroselli, six personnes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs. Selon le juge d’instruction, Kevin Le Fur, les personnes poursuivies sont accusées d’avoir participé à un « groupement formé » ou à une « entente établie en vue de la préparation d’un ou plusieurs délits », et ont commis des délits « en bande organisée ».
Elles sont liées, dans l’enquête, à l’organisation d’une manifestation non déclarée à Bure le 15 août 2017, à un départ d’incendie à l’hôtel-restaurant Le Bindeuil en juin, situé en face du centre de recherche de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), et à une action collective contre l’écothèque du laboratoire, qui s’était soldée par des dégradations matérielles.
Bure : les grilles de l'Andra sont tombées ! © Bure Acuire : htps://youtu.be/u23hqajNbBo
Selon les récits recueillis par Mediapart (voir notre Boîte noire), au moins un an d’écoutes téléphoniques permanentes sur une trentaine de personnes ont nourri des centaines de pages d’instruction. Une centaine d’autres auraient été écoutées de façon intermittente par « la cellule Bure » créée au sein de la brigade de recherche de la gendarmerie de Nancy. Interrogé par Mediapart, le parquet de Bar-le-Duc n’a pas donné suite.
Une personne raconte avoir entendu en garde à vue des forces de l’ordre plaisanter sur sa vie sexuelle espionnée par téléphone ; une autre, des commentaires sur la vie personnelle de son enfant ; une troisième se fait questionner sur son goût pour les jeux de société. Un enquêteur note qu’un·e militant·e « s’habille en noir ».
Lors de la perquisition chez lui, un militant dit avoir été plaqué à terre et menotté dans le dos, alors que, tiré du lit, il ne portait qu’un T-shirt. La porte de son domicile a été brisée à coups de bélier tandis qu’il criait : « Je vais vous ouvrir ! » Une autre personne a raconté avoir été menottée sur son lieu de travail et emmenée entravée dans le local de son association, devant ses collègues.
Des militant·e·s n’ont plus le droit de se rendre dans les villages de Bure, siège de la Maison de résistance, lieu historique d’accueil, de réunion et de vie collective, et Saudron (Haute-Marne), siège du laboratoire de l’Andra. Plusieurs personnes n’ont plus le droit de se parler, y compris avec l’avocat du mouvement. Une personne n’a pas le droit de quitter le territoire national. Les militant·e·s ont fait appel de leur contrôle judiciaire : de leur point de vue, il porte atteinte au libre exercice de leur vie associative et militante en les empêchant de se trouver dans la même réunion. L’audience est fixée au 8 août.
Ces interdictions de communication rendent plus difficile le travail d’opposition juridique à Cigéo car, à Bure, les militant·e·s de terrain nourrissent le travail des avocat·e·s contre le projet et vice versa. Davantage que dans d’autres mouvements, les opposant·e·s ont développé des formes horizontales de travail et de partage des connaissances et de réflexions stratégiques.
La legal team, qui soutient l’autodéfense des militant·e·s face à la justice et les forces de l’ordre, et le groupe juridique, qui prépare les recours contre le projet de centre d’enfouissement, travaillent ensemble. Les collectifs locaux lisent les dossiers d’enquêtes publiques et participent aux recours. Les avocats utilisent leurs connaissances du terrain pour batailler au tribunal contre la manière dont le projet d’enfouissement de déchets nucléaires est conduit.
Comme lorsqu’ils s’attellent à démanteler un réseau criminel, les gendarmes ont réalisé des schémas sur l’organisation interne du mouvement de Bure. Des personnes sont considérées comme des « objectifs » prioritaires car soupçonnées par les enquêteurs d’être les cheffes, au vu du nombre d’échanges téléphoniques auxquels elles participent. Ce sont aussi celles qu’ils identifient comme les plus actives dans la legal team et l’automédia.
Mais cette interprétation hiérarchique, disciplinaire et mécaniste des fonctionnements militants est complètement erronée. À Bure, comme sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, à Sivens ou Roybon, les activistes mettent un point d’honneur à agir de façon horizontale, collective et souvent dans une forme d’improvisation. Entre personnalités d’âges et de cultures différentes, les désaccords sont nombreux et les divergences tournent parfois à l’affrontement. L’idée d’un mouvement uni, organisé d’un seul bloc, est illusoire et trompeuse.
« Les legal team, les caisses de solidarité ou les collectifs antirep [antirépression – ndlr] existent un peu partout en France, explique le réseau Antirep France, dans une tribune à lire ici. Elles se sont créées pour faire face à la répression juridique qui s’abat de plus en plus durement sur toutes celles et ceux qui déplaisent à l’État. Elles permettent à chacun·e de trouver de l’aide pour élaborer une défense juridique et d’être soutenu·e financièrement dans les démarches judiciaires. »
Pour les membres de ce réseau d’entraide, à travers les personnes arrêtées en lien avec la mobilisation de Bure, « il s’agit d’une nouvelle stratégie répressive qu’il faut prendre très au sérieux. Après s’en être pris à nombre d’activistes, puis à leur matériel, l’État s’en prend aujourd’hui directement aux structures qui permettent aux personnes en lutte de renforcer leur principal atout : la solidarité ».
Depuis quelques années, un réseau d’antirep se développe en France. Il réunit militant·e·s et avocat·e·s, et agit à long terme sur l’analyse des dossiers des personnes poursuivies, alors que les legal team apparaissent et disparaissent au gré de mobilisations ponctuelles. « Cela permet de mettre les gens au centre de leur défense, c’est au cœur des valeurs de l’antirep », explique l’avocate Muriel Ruef, défenseure de plusieurs mis en examen.
Pendant les interrogatoires des gardé·e·s à vue, des questions ont été posées sur l’autodéfense juridique, d’après leurs récits. « Qui paie vos avocats ? », « Qu’est-ce qu’une legal team ? », « Qui en est membre ? », « Avez-vous le numéro de la legal team ? », « Êtes-vous membre de la legal team ? » Au point qu’un·e avocat·e a demandé au juge d’instruction si le fait d’assurer les droits de la défense était devenu un délit.
Un·e gardé·e à vue ayant refusé de répondre à ce type de questions, un gendarme lui aurait répondu : « Si vous pensez que la legal team n’exerce que les droits de la défense, pourquoi refusez-vous de répondre aux questions ? » Pendant sa garde à vue, on fait écouter à une personne un enregistrement de la ligne téléphonique de la legal team : « C’est votre voix ? »
Pour Muriel Ruef, « c’est un moment crucial pour l’antirep. Ce dossier peut devenir un dossier emblématique de défense collective ». « Auto-organiser notre défense juridique, c’est une pensée politique très forte. On s’approprie le droit. On veut être maîtres de notre défense », explique un·e militant·e.
Pour Arié Alimi, avocat au barreau de Paris et membre de la Ligue des droits de l’homme (LDH), ce besoin d’auto-organisation, notamment juridique, s’est structuré dans un contexte de répression accrue ces dernières années, notamment à l’égard de mouvements de type zadiste ou de manifestations contre l’État. Mécaniquement, la réponse policière s’est alors adaptée : « Les gens ont conscience de leurs droits et les policiers ne le supportent pas. »
Lors de la perquisition chez lui, un militant dit avoir été plaqué à terre et menotté dans le dos, alors que, tiré du lit, il ne portait qu’un T-shirt. La porte de son domicile a été brisée à coups de bélier tandis qu’il criait : « Je vais vous ouvrir ! » Une autre personne a raconté avoir été menottée sur son lieu de travail et emmenée entravée dans le local de son association, devant ses collègues.
Des militant·e·s n’ont plus le droit de se rendre dans les villages de Bure, siège de la Maison de résistance, lieu historique d’accueil, de réunion et de vie collective, et Saudron (Haute-Marne), siège du laboratoire de l’Andra. Plusieurs personnes n’ont plus le droit de se parler, y compris avec l’avocat du mouvement. Une personne n’a pas le droit de quitter le territoire national. Les militant·e·s ont fait appel de leur contrôle judiciaire : de leur point de vue, il porte atteinte au libre exercice de leur vie associative et militante en les empêchant de se trouver dans la même réunion. L’audience est fixée au 8 août.
Ces interdictions de communication rendent plus difficile le travail d’opposition juridique à Cigéo car, à Bure, les militant·e·s de terrain nourrissent le travail des avocat·e·s contre le projet et vice versa. Davantage que dans d’autres mouvements, les opposant·e·s ont développé des formes horizontales de travail et de partage des connaissances et de réflexions stratégiques.
La legal team, qui soutient l’autodéfense des militant·e·s face à la justice et les forces de l’ordre, et le groupe juridique, qui prépare les recours contre le projet de centre d’enfouissement, travaillent ensemble. Les collectifs locaux lisent les dossiers d’enquêtes publiques et participent aux recours. Les avocats utilisent leurs connaissances du terrain pour batailler au tribunal contre la manière dont le projet d’enfouissement de déchets nucléaires est conduit.
Comme lorsqu’ils s’attellent à démanteler un réseau criminel, les gendarmes ont réalisé des schémas sur l’organisation interne du mouvement de Bure. Des personnes sont considérées comme des « objectifs » prioritaires car soupçonnées par les enquêteurs d’être les cheffes, au vu du nombre d’échanges téléphoniques auxquels elles participent. Ce sont aussi celles qu’ils identifient comme les plus actives dans la legal team et l’automédia.
Mais cette interprétation hiérarchique, disciplinaire et mécaniste des fonctionnements militants est complètement erronée. À Bure, comme sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, à Sivens ou Roybon, les activistes mettent un point d’honneur à agir de façon horizontale, collective et souvent dans une forme d’improvisation. Entre personnalités d’âges et de cultures différentes, les désaccords sont nombreux et les divergences tournent parfois à l’affrontement. L’idée d’un mouvement uni, organisé d’un seul bloc, est illusoire et trompeuse.
« Les legal team, les caisses de solidarité ou les collectifs antirep [antirépression – ndlr] existent un peu partout en France, explique le réseau Antirep France, dans une tribune à lire ici. Elles se sont créées pour faire face à la répression juridique qui s’abat de plus en plus durement sur toutes celles et ceux qui déplaisent à l’État. Elles permettent à chacun·e de trouver de l’aide pour élaborer une défense juridique et d’être soutenu·e financièrement dans les démarches judiciaires. »
Pour les membres de ce réseau d’entraide, à travers les personnes arrêtées en lien avec la mobilisation de Bure, « il s’agit d’une nouvelle stratégie répressive qu’il faut prendre très au sérieux. Après s’en être pris à nombre d’activistes, puis à leur matériel, l’État s’en prend aujourd’hui directement aux structures qui permettent aux personnes en lutte de renforcer leur principal atout : la solidarité ».
Depuis quelques années, un réseau d’antirep se développe en France. Il réunit militant·e·s et avocat·e·s, et agit à long terme sur l’analyse des dossiers des personnes poursuivies, alors que les legal team apparaissent et disparaissent au gré de mobilisations ponctuelles. « Cela permet de mettre les gens au centre de leur défense, c’est au cœur des valeurs de l’antirep », explique l’avocate Muriel Ruef, défenseure de plusieurs mis en examen.
Pendant les interrogatoires des gardé·e·s à vue, des questions ont été posées sur l’autodéfense juridique, d’après leurs récits. « Qui paie vos avocats ? », « Qu’est-ce qu’une legal team ? », « Qui en est membre ? », « Avez-vous le numéro de la legal team ? », « Êtes-vous membre de la legal team ? » Au point qu’un·e avocat·e a demandé au juge d’instruction si le fait d’assurer les droits de la défense était devenu un délit.
Un·e gardé·e à vue ayant refusé de répondre à ce type de questions, un gendarme lui aurait répondu : « Si vous pensez que la legal team n’exerce que les droits de la défense, pourquoi refusez-vous de répondre aux questions ? » Pendant sa garde à vue, on fait écouter à une personne un enregistrement de la ligne téléphonique de la legal team : « C’est votre voix ? »
Pour Muriel Ruef, « c’est un moment crucial pour l’antirep. Ce dossier peut devenir un dossier emblématique de défense collective ». « Auto-organiser notre défense juridique, c’est une pensée politique très forte. On s’approprie le droit. On veut être maîtres de notre défense », explique un·e militant·e.
Pour Arié Alimi, avocat au barreau de Paris et membre de la Ligue des droits de l’homme (LDH), ce besoin d’auto-organisation, notamment juridique, s’est structuré dans un contexte de répression accrue ces dernières années, notamment à l’égard de mouvements de type zadiste ou de manifestations contre l’État. Mécaniquement, la réponse policière s’est alors adaptée : « Les gens ont conscience de leurs droits et les policiers ne le supportent pas. »
« Militante anarcho-autonome
susceptible de se déplacer en France et à l’étranger »
On retrouve le même schéma d’incrimination sur l’automédia. À Bure comme pour d’autres mouvements militants, il existe un téléphone collectif que les journalistes peuvent appeler pour apprendre des informations sur les mobilisations. Une personne mise en examen a raconté s’être vu demander lors de sa garde à vue : « Avez-vous répondu au téléphone presse ? », « Étiez-vous en possession de l’appareil ? », « Avez-vous publié ou corrigé des textes sur le site internet [du mouvement] ? »
D’après la même source, les gendarmes lui ont fait écouter des enregistrements de conversations entre le téléphone presse et un·e journaliste. « Est-ce vous qui répondez au téléphone le 15 août, date d’une manifestation non déclarée qui a tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre ? »
Les enquêteurs considèrent apparemment le fait de répondre aux questions de médias équivaut à un acte de revendication. Un opposant a rapporté s’être entendu dire : « Si c’est vous qui avez répondu alors que des violences ont été commises par les manifestants et que la dispersion a été ordonnée par les forces de l’ordre, c’est que vous assumez ce qui s’est passé. »
Pour les autorités, refuser de condamner des faits commis par des militant·e·s se confond avec l’idée d’une complicité à leur égard. Les opposant·e·s défendent de leur côté la nécessaire solidarité entre camarades de lutte.
Les enquêteurs recherchent aussi qui écrit les communiqués de presse, qui publie sur le site, qui rédige les comptes-rendus de réunion, sur quel ordinateur, qui prend la parole en assemblée générale. À travers ces récits, on apprend, au passage, que des personnes en théorie protégées par le secret professionnel, avocat·e·s et journalistes, ont été écoutées par les gendarmes.
L’instruction a ainsi nourri un énorme dossier de renseignement sur un mouvement qui attire de nombreux jeunes et est en train de renouveler la mobilisation antinucléaire en France. Une salariée d’une association locale, coorganisatrice de rassemblements à Bure et Bar-le-Duc, a subi un interrogatoire serré alors qu’elle se rendait à Londres avec des ami·e·s pour un voyage privé. Qui a-t-elle vu ? Où s’est-elle rendue ? Ses bagages ont été fouillés et il s’en est fallu de peu qu’elle rate son train.
Sur la note blanche d’une autre militante, versée au dossier d’instruction dans une autre procédure, on peut lire : « Militante anarcho-autonome susceptible de se déplacer en France et à l’étranger. » Et aussi : « Ne pas attirer l’attention. Signaler passage. Relever provenance, destination, moyen de transport et signaler accompagnant. Si possible photocopie des documents de voyage. »
En mars 2018, la préfète de la Meuse, Muriel Nguyen, nommée chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet 2018, interdit des manifestations contre Cigéo car « plus de 700 opposants sont attendus, dont au moins une centaine comptant parmi les militants de l’ultragauche et des collectifs antinucléaires formés aux techniques de guérillas urbaines ». Pourtant, après trois vagues de perquisitions, aucune arme n’a été saisie chez les militant·e·s, ni aucun plan d’insurrection.
Mais toutes ces opérations policières laissent des traces sur les personnes visées. Elles racontent vivre difficilement la situation. Il leur faut à regarder derrière soi si l’on est suivi ; à s’inquiéter de bruits inhabituels dans l’escalier de l’immeuble ; à ne jamais sortir de chez soi sans éteindre son ordinateur ; à se méfier au téléphone de peur d’être écouté·e ; à murmurer à l’oreille certaines choses importantes ; à voir des forces de l’ordre en bas de chez soi et à être régulièrement filmé·e et photographié·e. « On perd toute spontanéité de la vie. À en perdre le goût. Ils veulent te rendre ton existence insupportable », témoigne l’une d’elles.
De leur côté, les opposant·e·s revendiquent un durcissement de leurs actions, appellent au boycott du débat national et veulent organiser une concertation délocalisée et autogérée. « On est dans une impasse avec l’État et on se demande qui va casser la gueule à l’autre, expliquait Jean-Marc Fleury, de l’Eodra, l’association des élus contre le projet d’enfouissement, lors d’une manifestation à Bar-le-Duc le 16 juin. Ce n’est pas ce qu’on souhaite. On espère que les choses finiront bien. Mais il faut que quelqu’un ouvre la porte. Les pouvoirs publics parlent de radicalisation [au sujet de l’opposition à Cigéo – ndlr]. Nos actions sont plus fortes, c’est vrai. Mais qui est responsable ? Pour moi, c’est l’État qui a coupé les autres options. Il va peut-être y avoir des actions illégales, qu’on comprend très bien, car nos actions légales, elles ont servi à quoi depuis 23 ans ? Tant qu’on n’a rien cassé, il ne s’est rien passé. »
Au-delà de Bure, l’autodéfense juridique mise en cause
Le ciblage par les forces de l'ordre de l’autodéfense juridique n’est pas un privilège français. Dans une interview donnée au site Global Project, Donatella Della Porta, professeure à la Scuola Normale Superiore (Italie), qui collabore au projet « Mapping #NoG20 » (présentation en anglais ici), « le concept de répression s’est transformé ces dernières années, il a élargi son champ d’application et inclut à présent des catégories entières de la population ».
« Selon cette tendance, non seulement celui qui, dans les faits, commet un crime, mais aussi celui qui, pour des prérogatives spécifiques – idéologies, origines, foi, âge ... – est considéré comme potentiellement capable de perpétrer un crime peut être poursuivi », estime la chercheuse.
Un bon exemple de cette tendance, en France, a été observé au printemps 2016, au moment de la mobilisation contre la première loi travail. Devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, le procureur général a ainsi argué, pour demander l’incarcération d’un mis en examen, du motif suivant : « Enfin la découverte en perquisition chez X d’un document d’un syndicat d’avocats intitulé Manifestants(e)s : droits et conseils en cas d’interpellation vient corroborer la volonté manifeste de participer à des actions violentes en cours de manifestation, puisqu’il prend des éléments sur la conduite à tenir en cas d’interpellation. »
Le Syndicat des avocats de France (SAF), à l’origine du texte trouvé chez le jeune homme – Manifestant(e)s : droits et conseils en cas d’interpellation – s’est insurgé contre ces réquisitions. Deux ans après, Laurence Roques, présidente du SAF, est toujours scandalisée par le procédé. « Le fait d’accéder à ses droits devient une posture criminelle », dit-elle à Mediapart. Le procureur général a certes reculé par la suite, parlant d’un malentendu, il n’empêche, l’avocate y voit une « criminalisation de l’accès au droit ». D’autant que ce cas n’est pas isolé.
En ce même printemps 2016, à Lyon cette fois, à l’occasion d’une comparution immédiate rapportée par le site Rebellyon, un juge a pu reprocher à un jeune homme d’avoir dans son sac à dos un tract donnant des conseils en manifestation. Selon le site, le juge en a fait lecture intégrale, accusant le jeune homme « paradoxalement de s’en être inspiré pour préparer sa participation à la manif, préméditation, mais de ne pas l’avoir suivi à la lettre, naïveté ».
« Le droit de se taire est bafoué »
À Nantes, la même année, quatre personnes ont été placées en garde à vue ou entendues librement par des gendarmes qui les soupçonnaient d’avoir appelé publiquement à une collecte de dons pour régler des amendes dont des militant·e·s avaient écopé après des manifestations.
Lors des auditions, la police a cherché à connaître la structure de l’association recueillant les dons – 30 000 euros avaient été réunis, une belle somme – et l’identité des personnes opérant les retraits d’argent. Le parquet avait été saisi, mais personne n’a finalement été mis en examen.
Les automédias sont également dans le collimateur des forces de l’ordre et de la justice en France et en Europe. Dans la suite du contre G20 à Hambourg (nos articles ici et là), à l’été 2017, les forces de l’ordre allemandes ont procédé à une série de perquisitions visant le site linksunten.indymedia.org, une plateforme servant de lieu de publication de nombreux textes de l’extrême gauche allemande. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Thomas de Maizière, avait estimé que le site relayait des propos haineux et, surtout, pouvait apparaître comme une « assistance concrète » pour commettre des infractions.
À
Hambourg, lors d'une action contre le G20 en juillet 2017. © Yann
Levy / Hans Lucas
Le site ne fonctionne plus aujourd’hui. Il faisait pourtant partie d’un vaste réseau, présent dans 60 pays et mis en place depuis 1999 dans la première vague du mouvement altermondialiste. En France, deux sites Indymedia ont également fait les frais de la justice, en septembre 2017. Un texte revendiquant l’incendie de véhicules de la gendarmerie à Grenoble est diffusé sur le site Indymedia Grenoble, puis relayé par le site Indymedia Nantes. Le soir même, les hébergeurs de Indymedia.org reçoivent une injonction du ministère de l’intérieur leur demandant de supprimer le texte.
Le texte est considéré par les autorités comme une « provocation à des actes de terrorisme ou apologie de tels actes » (article 421-2-5 du code pénal). « Tous les moyens semblent être mobilisés pour réprimer l’expression autonome des mouvements de lutte », estimaient les signataires d’un appel à soutien publié quelques jours plus tard.
Il y a quelques années déjà, les autorités françaises avaient tenté de s’en prendre aux sites de Grenoble ainsi que de Paris pour leurs activités de « copwatching », qui consistent à publier photos de policiers et gendarmes en service, de les recenser, pour lutter contre les violences policières. Les syndicats de policiers avaient dénoncé des sites « anti-flics » et le ministre de l’intérieur de l’époque, Claude Guéant, avait embrayé, obtenant de ces hébergeurs la fermeture du « copwatch » parisien.
Le « copwatching » n’en a pas moins continué. Notamment à Calais, où des militant·e·s de la Cabane juridique tentent de filmer les expulsions de squats ouverts par les migrant·e·s. Pour une membre de la Cabane juridique, les gendarmes sur place n’apprécient pas les caméras : « Ils tentent de les faire tomber ou bien nous filment en retour. » Un membre de la Cabane juridique, arrêté à proximité d’un squat évacué alors qu’il filmait, devrait comparaître prochainement, accusé de « dégradation ».
Un nouveau cap a sans doute été franchi en juin, en Allemagne : ce ne sont plus seulement les militants qui sont visés, mais les associations qui promeuvent certains outils qu'ils utilisent. L’association allemande Zwiebelfreunde a ainsi vu ses locaux et le domicile de plusieurs administrateurs perquisitionnés. Plusieurs habitations, un hackerspace, un centre social et un cabinet d’avocats ont également été visés et les ordinateurs, téléphones, documents et disques durs ont été emportés.
Zwiebelfreunde est une association qui soutient partout en Europe des initiatives destinées à garantir l’anonymat en ligne et la sécurité informatique. Elle participe ainsi au réseau de chiffrement Tor ou bien au système d’exploitation sécurisé Tails.
Mais l’association n’était pas visée en tant que telle par la police allemande. De fait, c’est une autre activité qui lui a valu cette série de perquisitions : Zwiebelfreunde s’occupe de récolter en Europe des dons pour la messagerie chiffrée Riseup, utilisée par nombre de militant·e·s. C’est un appel à perturber le congrès de l’AfD, l’extrême droite allemande, publié sur un site internet anonyme mais au moyen d’une adresse riseup, qui a entraîné les perquisitions.
L’association dénonce une perquisition illégale, arguant que la police allemande a saisi de très nombreux documents pour lesquels elle n’avait aucun mandat. Selon elle, les policiers se sont notamment emparés de papiers contenant « des informations particulièrement sensibles, dont l’identité de donneurs et d’activistes ayant reçu des remboursements ou des paiements, et une liste de [ses] membres ».
« Il y a clairement eu excès de zèle de la part des policiers avec ces perquisitions », juge Benjamin Sonntag, l’un des fondateurs et trésorier de la Quadrature du Net. Il n’empêche, Sonntag observe une multiplication de ces perquisitions qui visent les ordinateurs et téléphones des militant·e·s.
De plus, dans ces cas-là, « la police copie parfois l’ordinateur sur place mais ne l’emporte pas, ce qui fait que cette copie n’apparaît pas dans le rapport de perquisition. La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) nous a donné raison quand nous avons contesté ce point, mais elle n’est que consultative », affirme Benjamin Sonntag. « Tout cela montre l’importance du chiffrement pour tous les militants », ajoute-t-il.
Mais l’État s’est adapté aux nouveaux modes de communication : la loi condamne désormais le fait de refuser de donner son code de téléphone ou sa clé de chiffrement. Le Conseil constitutionnel a même confirmé, tout récemment, que la loi 2001-1062 du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne et prévu à l’article 434-15-2 du code pénal, qui punit de trois ans d’emprisonnement et de 270 000 euros d’amende le fait de refuser de donner son code, était conforme à la Constitution.
« Le droit de se taire est bafoué, affirme Benjamin Sonntag, mais la CEDH ne dira cela que dans dix ans. » Un des gardés à vue de Bure, à qui l’on a demandé ses codes, ne dit pas autre chose. Or, dans dix ans, le projet d’enfouissement de déchets nucléaires sur le site pourrait bien être déjà en place. Et irréversible.
Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.
Le texte est considéré par les autorités comme une « provocation à des actes de terrorisme ou apologie de tels actes » (article 421-2-5 du code pénal). « Tous les moyens semblent être mobilisés pour réprimer l’expression autonome des mouvements de lutte », estimaient les signataires d’un appel à soutien publié quelques jours plus tard.
Il y a quelques années déjà, les autorités françaises avaient tenté de s’en prendre aux sites de Grenoble ainsi que de Paris pour leurs activités de « copwatching », qui consistent à publier photos de policiers et gendarmes en service, de les recenser, pour lutter contre les violences policières. Les syndicats de policiers avaient dénoncé des sites « anti-flics » et le ministre de l’intérieur de l’époque, Claude Guéant, avait embrayé, obtenant de ces hébergeurs la fermeture du « copwatch » parisien.
Le « copwatching » n’en a pas moins continué. Notamment à Calais, où des militant·e·s de la Cabane juridique tentent de filmer les expulsions de squats ouverts par les migrant·e·s. Pour une membre de la Cabane juridique, les gendarmes sur place n’apprécient pas les caméras : « Ils tentent de les faire tomber ou bien nous filment en retour. » Un membre de la Cabane juridique, arrêté à proximité d’un squat évacué alors qu’il filmait, devrait comparaître prochainement, accusé de « dégradation ».
Un nouveau cap a sans doute été franchi en juin, en Allemagne : ce ne sont plus seulement les militants qui sont visés, mais les associations qui promeuvent certains outils qu'ils utilisent. L’association allemande Zwiebelfreunde a ainsi vu ses locaux et le domicile de plusieurs administrateurs perquisitionnés. Plusieurs habitations, un hackerspace, un centre social et un cabinet d’avocats ont également été visés et les ordinateurs, téléphones, documents et disques durs ont été emportés.
Zwiebelfreunde est une association qui soutient partout en Europe des initiatives destinées à garantir l’anonymat en ligne et la sécurité informatique. Elle participe ainsi au réseau de chiffrement Tor ou bien au système d’exploitation sécurisé Tails.
Mais l’association n’était pas visée en tant que telle par la police allemande. De fait, c’est une autre activité qui lui a valu cette série de perquisitions : Zwiebelfreunde s’occupe de récolter en Europe des dons pour la messagerie chiffrée Riseup, utilisée par nombre de militant·e·s. C’est un appel à perturber le congrès de l’AfD, l’extrême droite allemande, publié sur un site internet anonyme mais au moyen d’une adresse riseup, qui a entraîné les perquisitions.
L’association dénonce une perquisition illégale, arguant que la police allemande a saisi de très nombreux documents pour lesquels elle n’avait aucun mandat. Selon elle, les policiers se sont notamment emparés de papiers contenant « des informations particulièrement sensibles, dont l’identité de donneurs et d’activistes ayant reçu des remboursements ou des paiements, et une liste de [ses] membres ».
« Il y a clairement eu excès de zèle de la part des policiers avec ces perquisitions », juge Benjamin Sonntag, l’un des fondateurs et trésorier de la Quadrature du Net. Il n’empêche, Sonntag observe une multiplication de ces perquisitions qui visent les ordinateurs et téléphones des militant·e·s.
De plus, dans ces cas-là, « la police copie parfois l’ordinateur sur place mais ne l’emporte pas, ce qui fait que cette copie n’apparaît pas dans le rapport de perquisition. La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) nous a donné raison quand nous avons contesté ce point, mais elle n’est que consultative », affirme Benjamin Sonntag. « Tout cela montre l’importance du chiffrement pour tous les militants », ajoute-t-il.
Mais l’État s’est adapté aux nouveaux modes de communication : la loi condamne désormais le fait de refuser de donner son code de téléphone ou sa clé de chiffrement. Le Conseil constitutionnel a même confirmé, tout récemment, que la loi 2001-1062 du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne et prévu à l’article 434-15-2 du code pénal, qui punit de trois ans d’emprisonnement et de 270 000 euros d’amende le fait de refuser de donner son code, était conforme à la Constitution.
« Le droit de se taire est bafoué, affirme Benjamin Sonntag, mais la CEDH ne dira cela que dans dix ans. » Un des gardés à vue de Bure, à qui l’on a demandé ses codes, ne dit pas autre chose. Or, dans dix ans, le projet d’enfouissement de déchets nucléaires sur le site pourrait bien être déjà en place. Et irréversible.
Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.
Le Réseau Antirep France :
« la solidarité est notre arme »
Après
les arrestations et perquisitions visant des militants anti Cigeo à
Bure, différents collectifs d'aide juridique et de lutte contre
la répression s'insurgent : « l'objectif est clairement
de s'en prendre aux structures qui permettent à nos luttes de
vivre et de se défendre ».
Ce 20 juin à Bure, près de 200 gendarmes ont arrêté 8 personnes et perquisitionné 11 lieux de vie et d'organisation de la lutte contre le projet d'enfouissement de déchets nucléaires. Les personnes arrêtées sont accusées de former une "association de malfaiteurs", une accusation très lourde qui vise à criminaliser le fait même de s'organiser collectivement pour lutter contre le projet de poubelle nucléaire et, plus incroyable, la construction de liens de solidarité médicale et juridique entre les opposant·e·s.
Nous - différents collectifs d'aide juridique et de lutte contre la répression - réagissons ensemble à cette attaque, affirmons que nous continuerons de solidifier nos solidarités et appelons chacune et chacun à nous rejoindre.
Les legal team, les caisses de solidarité ou les collectifs antirep existent un peu partout en France. Elles se sont créées pour faire face à la répression juridique qui s'abat de plus en plus durement sur toutes celles et ceux qui déplaisent à l'État. Elles permettent à chacun·e de trouver de l'aide pour élaborer une défense juridique et d'être soutenu·e financièrement dans les démarches judiciaires.
Les legal team se confrontent directement aux inégalités du système juridique, qui favorise toujours les plus riches, individualise les responsabilités et les peines, et infantilise celles et ceux qui le subissent. Par sa complexité et son entre-soi, le monde juridique nous confisque toute autonomie pour nous défendre, et nous rend bien souvent complètement dépendant·e·s d'expert·e·s du droit tel·le·s que les avocat·e·s. C'est ainsi que l'appareil judiciaire assure toujours plus l'isolement et l'impuissance des populations.
Pour faire face à la répression judiciaire, il existe donc deux enjeux majeurs : se réapproprier nos défenses (en requestionnant le rôle de l'avocat et en l'intégrant à une défense plus large) et construire des défenses collectives. C'est sur cette base que se sont construites les Legal team, qui sont devenues des outils indispensables à l'heure où n'importe qui peut se retrouver en prison pour avoir manifesté sa colère.
Tout comme les medic team, elles sont l'expression concrète d'une solidarité inébranlable.
Ce qui s'est passé à Bure n'est donc pas anodin. Les questions posées lors des auditions et les moyens de l'enquête ne laissent aucun doute : l'objectif est clairement de s'en prendre aux structures qui permettent à nos luttes de vivre et de se défendre. À travers les personnes arrêtées, ce sont en effet les outils collectifs que représentent le soutien juridique, les groupes de soin ou encore les groupes d'automédia qui sont visés. Il s'agit pour nous d'une nouvelle stratégie répressive qu'il faut prendre très au sérieux. Après s'en être pris à nombre d'activistes, puis à leur matériel, l'État s'en prend aujourd'hui directement aux structures qui permettent aux personnes en lutte de renforcer leur principal atout : la solidarité. Une solidarité qui devient instinctive face aux niveau ahurissant de violence policière et de répression juridique.
Tout comme en Allemagne avec la fermeture du site Linksunten Indymedia, ou les menaces d'interdiction adressées à Indymedia Grenoble ; l'offensive vise à détruire nos réseaux d'entraide, de soutien et de communication, tout en faisant planer un climat de peur au dessus de toutes celles et ceux qui s'organisent politiquement. Ce ne sont pas quelques personnes ni même une lutte en particulier qui a été attaquée le 20 juin, mais des idées, des combats et des réseaux de liens dans leur ensemble. Nous avons besoin qu'une solidarité générale s'exprime : la défense collective, comme le soin des blessé·e·s ou la diffusion de l'information, doivent devenir l'affaire de toutes et tous, pour qu'aucun·e de nous ne puisse être isolé·e·s.
Si Gérard Collomb et ses semblables semblent s'évertuer à criminaliser les formes les plus élémentaires de solidarité, en poussant vers la prison des personnes qui ne font que résister naturellement à l'inacceptable (à travers le "délit de solidarité") et en menaçant de représailles tout·e·s celles et ceux qui ne se dissocient pas du "cortège de tête", qu'ils ne se détrompent pas : aucun Etat, même les plus totalitaires, n'a jamais eu et n'aura jamais raison de ce qui constitue notre humanité la plus désintéressée. L'histoire garde la mémoire positive de celles et ceux qui ne vendent pas leur âme au plus offrant ou au plus autoritaire. Les autres ne resteront que des noms sur la longue liste insipide des hommes de pouvoir et de compromission, dont personne ne veut jamais se souvenir.
Nous ne nous laisserons pas intimider ni abattre par ces manoeuvres grossières, nous sortons plus aguéri·e·s, plus fort·e·s et plus déterminé·e·s de ces épreuves. Par sa surenchère et ses accusations toujours plus grotesques, l'Etat nous montre qu'il peine toujours plus à nous faire taire. Si ses services de renseignement semblent tout entendre et tout savoir, ces affaires nous montrent néanmoins qu'ils ne comprennent rien de nous et qu'ils sont bien incapables de nous faire disparaître.
Les liens qui unissent toutes celles et ceux qui se soulèvent sont intouchables.
Notre solidarité est notre arme.
No pasaran !
Le Réseau Antirep France – Les invités de Médiapart
Dimanche
22 juillet
Marche pour Adama :
les victimes de violences policières en première ligne
Alors que l’affaire Benalla pose la question de l’impunité au plus haut niveau de l’État, des familles de victimes de violences policières défilaient ce samedi avec leurs soutiens pour demander « justice et vérité ».
Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), envoyée spéciale. « Ah ça, pendant la Coupe du monde, il y en avait du monde, qui criait dans la rue ! » Amine*, T-shirt noir et blanc « Justice pour Adama » sur les épaules, alpague les passagers du Transilien plongés dans leurs téléphones. « Vous savez pourquoi on est là aujourd’hui ? » Quelques têtes se lèvent pour opiner.
Les voyageurs qui ont pris place dans le train à Paris n’ont pas pu rater le bruyant cortège de manifestants qui a pris place dans le wagon en scandant « Justice pour les Traoré ». Mais les grands banlieusards qui rentrent à Enghien-les-bains ou Champagne-sur-Oise, en ce samedi midi de juillet, n’ont visiblement pas tous la tête à manifester.
A
la marche pour Adama le 21 Juillet 2018 à Beaumont sur Oise(Val
d'Oise). © Justine Brabant
Amine leur lance une dernière pique avant de tourner les talons : « Quand il y a de la joie, tout le monde est ensemble, mais quand il faut se révolter, on marche tous comme des morts-vivants. » Il descendra, comme le reste du groupe, à Beaumont-sur-Oise, où était organisée ce samedi une marche en la mémoire d’Adama Traoré, mort il y a deux ans après une interpellation, dans des circonstances encore non éclaircies (voir notre entretien avec sa sœur, Assa Traoré).
Quelques
milliers de personnes ont défilé dans la ville, repassant dans la
ruelle où Adama Traoré avait été arrêté le 19 juillet 2016, le
jour de ses 24 ans, avant d’être conduit à la gendarmerie de
Persan (ville voisine de Beaumont-sur-Oise), où il est mort. Leurs
mots d’ordre : la vérité et la justice sur la mort d’Adama
Traoré, mais aussi la libération de ses frères – cinq d’entre
eux ont été condamnés par la justice ces dernières années
–, et la solidarité avec les autres familles de victimes de
bavures policières.
« La
racaille, c’est pas nous, c’est Macron ! »
Ont
ainsi pris la parole des membres des familles de Gaye Camara, tué le
17 janvier 2018 par un policier à Épinay-sur-Seine; de Babacar
Gueye, tué par une unité de la brigade anticriminalité le Rennes
dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015 ; de Fatouma Kebe, qui a
perdu un œil lors
d’une descente de police à Villemomble (Seine-Saint-Denis) le
25 juin 2013 ; de Jérôme Laronze, abattu
le 20 mai 2017 par des gendarmes à Sailly (Saône-et-Loire).
« On
aurait pu se comporter comme eux et prendre les armes pour se faire
justice nous-mêmes, a souligné Mamadou Camara, frère de Gaye
Camara, tué en janvier. Mais aujourd’hui, nous avons prouvé
qu’on pouvait s’organiser entre nous sans leur donner ce qu’ils
veulent : des raisons de nous salir et de dire que nous sommes
des racailles. Mais c’est pas nous la racaille, c’est Macron ! »
Le
nom du président de la République, dans la tourmente depuis le
début des révélations sur les violences commises par l’un de ses
collaborateurs, Alexandre Benalla, était sur de nombreuses lèvres
ce samedi. « Ce type de violences, ce sont les violences
dont la police est coutumière. Libérez les frères Traoré et
mettez monsieur Benalla en prison ! » a ainsi lancé
une représentante du comité Vérité et justice pour Ali Ziri –
du nom d’un retraité mort en 2009 suite à sa garde à vue. Sur
une pancarte brandie par un marcheur, on pouvait lire : « L'État
protège des “Benalla”. Nous, on veut sauver des “Adama”. »
A
la marche pour Adama le 21 Juillet 2018 à Beaumont sur Oise(Val
d'Oise). © Justine Brabant
Coalition hétéroclite de soutiens
Derrière
les familles de victimes de violences policières, le cortège
rassemblait un mélange hétéroclite de soutiens :
organisations antifascistes, comités de sans-papiers, étudiants
parisiens mobilisés au printemps contre la sélection à
l’université, postiers et syndicalistes d’Air France côtoyaient
le héros de l’Hyper Casher Lassana Bathily, l’écrivain Édouard
Louis ou l’historienne spécialiste de mai 1968 Ludivine Bantigny.
Les
élus de partis de gauche étaient également présents en nombre :
Danièle Obono, François Ruffin, Éric Coquerel et Alexis Corbière
pour la France insoumise, Esther Benbassa et David Cormand pour EELV,
Benoît Hamon pour Génération.s ou encore Philippe Poutou pour le
NPA.
La
présence aux côtés des proches d’Adama Traoré était une
évidence pour nombre de ces militants et élus. « Ils sont
venus quand on avait besoin d’eux, c’est normal qu’on soit là
aujourd’hui », expliquait Yann*, étudiant ayant
participé à l’occupation de l’université de Paris 3 –
Sorbonne nouvelle (des représentants du comité Justice pour Adama
s’étaient rendus à l’université de Tolbiac lors du mouvement
étudiant de ce printemps).
A la "Marche pour Adama",
le 21 juillet 2018 à Beaumont-sur-Oise (Val d'Oise).
Debout sur le
camion, Assa Traoré, soeur d'Adama Traoré. © Justine Brabant
« J’ai
été sensible au fait qu’Assa Traoré demande à la gauche de
venir dans les périphéries. C’était une occasion pour la gauche
de faire quelque chose, d’être présente en restant décente, et
je voulais assister à ça », expliquait
Sonia*, militante du Front uni des immigrations et des quartiers
populaires (FUIQP) venue de Grenoble en autostop. « Nous
sommes là pour dénoncer la répression d’État et la justice à
deux vitesses »,
ajoutait Nathalie Athina, agent d’escale et syndicaliste (CGT) Air
France. « Quand
le dirigeant d’Air France a eu sa chemise arrachée [lors
d’une manifestation contre un plan social en 2015 – ndlr],
la justice a validé le licenciement
de notre collègue. Mais quand c’est pour Adama, elle n’est
plus là… »
Putsch
réussi sur l’agenda social
« Deux ans après, c’est inacceptable que la famille ne connaisse toujours pas la vérité », abondait le député Insoumis Alexis Corbière. « Même si je suis un défenseur d’une police républicaine, on ne peut pas nier que parfois les choses dégénèrent, et ce que fait le Comité Adama est utile au débat », poursuivait l’élu de Seine-saint-Denis.
Le 26 mai dernier, le même comité avait pourtant dû s’imposer pour figurer en tête de la manifestation contre les réformes jugées antisociales d’Emmanuel Macron. Cette fois, plus besoin d’un pareil coup d’éclat : les partis de gauche ont appelé à se rendre à Beaumont-sur-Oise et se sont rangés en fin de cortège, sans logos ni signes distinctifs de leurs organisations. Une discrétion appréciée par les familles de victimes.
Pour le porte-parole du comité Vérité et justice pour Adama, Youcef Brakni, « les choses changent petit à petit » : « L’idée de “braquer” cette tête de cortège, en mai, nous était venue lorsqu’on avait constaté qu’il n’y avait pas de mouvements de gauche présents à la première marche pour Adama [en juillet 2017]. On a réussi à le faire, et depuis, oui, les rapports changent petit à petit avec la gauche. Nous faisons partie du mouvement social, comme les autres, et nous avons imposé certains de nos mots d’ordre. »
A la "Marche pour
Adama", le 21 juillet 2018 à Beaumont-sur-Oise (Val d'Oise).
Une banderole déployée par des militants antifascistes demande la
libération des frères d'Adama Traoré. © Justine Brabant
Comme lui, nombre des marcheurs de samedi semblaient se réjouir de la présence d’alliés de toute la gauche, sans pour autant se faire d’illusions : « Ça fait quelques années que certains militants blancs de gauche n’ont que “l’intersectionnalité” à la bouche. Tout d’un coup, parce que tu es noire, tu deviens intéressante à leur yeux, mais ça ne se double pas pour autant de vraies luttes ensemble », soupire Sagal*, venue de Grenoble pour l’occasion. « Mais aujourd’hui, oui, voir cette marche, ça me repulpe ! » sourit la jeune femme vêtue d’un T-shirt Black Lives Matters.
* :
plusieurs de ces manifestants n’ont pas souhaité donner leur nom
de famille.
Justine
Brabant - Médiapart
►Autour de la famille Traoré, une marche sereine contre les crimes de la police
sur Reporterrehttps://reporterre.net/Autour-de-la-famille-Traore-une-marche-sereine-contre-les-crimes-de-la-police
Infos du 23 au 31 juillet
Mardi
24 juillet
Avis favorable
pour la ZAC du triangle de Gonesse,
où pourrait se construire EuropaCity
Jeudi 19 juillet, le commissaire-enquêteur Bruno Ferry-Wilcze a rendu un avis favorable concernant la zone d’aménagement concertée (ZAC) du triangle de Gonesse (Val-d’Oise). C’est sur cette ZAC que pourrait se construire le mégacomplexe commercial et de loisirs EuropaCity.
Son avis, étayé d’un rapport, fait suite à l’enquête publique qui s’est tenue du 8 janvier au 21 février dernier, sur l’utilité publique de la ZAC.
Dans un communiqué, le collectif d’opposants Europas du tout se dit « surpris » par l’avis. « Le rapport de cette enquête publique est favorable uniquement à l’aménagement du territoire sur le triangle de Gonesse et non au projet EuropaCity qui lui, n’a aucune utilité publique », précise-t-il également.
Cet avis intervient plusieurs mois après l’annulation de la création de la ZAC de Gonesse par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise en mars dernier.
Dimanche
29 juillet
Projet
de Territoire pour le Bassin Versant du Tescou
Projet
de Territoire pour le Bassin Versant du Tescou. Point d’étape fin
juin 2018 …
L’année
2017 s’était achevée par la signature, le 21 décembre, d’une
« Charte
préalable au projet stratégique du territoire du bassin versant du
Tescou »
qui avait été l’aboutissement de 8 mois de travail d’acteurs du
territoire, auquel le Collectif Testet avait participé.
Au
cours de ce premier semestre 2018, s’est déroulé un nouveau cycle
de réunions qui s’est soldé, fin juin, par l’envoi à la presse
d’un communiqué de presse commun intitulé « Témoignage
sur le processus de co-construction du projet de territoire du bassin
versant du TESCOU par les acteurs qui y ont contribué »
(lien
vers ce communiqué).
Dans
ce communiqué chaque acteur peut retrouver une part de sa
contribution. Toutefois les perspectives concernant l’avenir
de l’agriculture et ce qui en découle en termes de besoins
supplémentaires impliquant la création éventuelle de nouvelles
retenues pour l’irrigation et/ou le soutien au débit d’étiage
font toujours débat. Le dialogue doit se poursuivre..
La
presse n’a relayé ce communiqué que partiellement et a commenté
la fin de cette nouvelle phase (lien vers l'article
du Tarn Libre et
article La
Dépêche du Midi).
La
FDSEA du Tarn « s’est fendue » de son propre communiqué
(lien
vers communiqué FDSEA 81).
Ce
communiqué commun fait aussi état de documents qui ont été
validés tels quels ou avec des réserves par les acteurs du
territoire à travers l’instance de co-construction.
Il
s’agit :
- Du règlement intérieur de l’institution patrimoniale composée de l’instance de responsabilité (les élus) et de l’instance de co-construction (les acteurs). La direction donnée est celle de la recherche du consensus, et à défaut du consentement (ne pas s’opposer, sans être forcément d’accord). Tout doit être mis en œuvre pour rapprocher les points de vue. Si une proposition ne reçoit pas d’accord explicite ou de consentement, elle doit être retravaillée entre le porteur de la proposition et les personnes en désaccord. Elle est alors représentée à l’ICC. Le recours à un vote, à la majorité qualifiée de 60 %, que nous avons prévu à l’issue du processus ci-dessus ne doit être utilisé qu'en tout dernier recours. Il en va de la richesse des projets, il en va de la pérennité des solutions adoptées.
- Des fiches actions issues du travail réalisé par différents porteurs de projet. La plupart doivent être précisées. Il s’agit aussi de trouver des cohérences entre elles.
…
et
après juin
Si, nous admettons qu’il y a besoin de retenues de substitution (autour de 200.000 m3) pour redonner à la rivière son débit naturel en période d’étiage, la chambre d’agriculture, sous l’impulsion d’une association d’agriculteurs de la vallée du Tescou, soutenue par la FDSEA, veut ajouter un volume conséquent de stockage pour de « nouveaux besoins ». Cette demande n’a pas été validée. Elle devra faire l’objet de discussions à partir de septembre sous forme d’un « groupe qualité projet » (GQP) intitulé « Trajectoires pour l’agriculture du BV du Tescou ».
Un autre GQP planchera sur l’organisation à la rentrée d’un séminaire sur le développement de « filières alimentaires locales » et particulièrement concernant les restaurations collectives.
Nous ne sommes pas opposés à un compromis, s’il est gagnant/gagnant, comme, par exemple, celui proposé, aux acteurs, par le représentant de Lisle Environnement (lien sur la proposition ).
Si, nous admettons qu’il y a besoin de retenues de substitution (autour de 200.000 m3) pour redonner à la rivière son débit naturel en période d’étiage, la chambre d’agriculture, sous l’impulsion d’une association d’agriculteurs de la vallée du Tescou, soutenue par la FDSEA, veut ajouter un volume conséquent de stockage pour de « nouveaux besoins ». Cette demande n’a pas été validée. Elle devra faire l’objet de discussions à partir de septembre sous forme d’un « groupe qualité projet » (GQP) intitulé « Trajectoires pour l’agriculture du BV du Tescou ».
Un autre GQP planchera sur l’organisation à la rentrée d’un séminaire sur le développement de « filières alimentaires locales » et particulièrement concernant les restaurations collectives.
Nous ne sommes pas opposés à un compromis, s’il est gagnant/gagnant, comme, par exemple, celui proposé, aux acteurs, par le représentant de Lisle Environnement (lien sur la proposition ).
Nous restons vigilants pour que les services de l’Etat et les deux conseils départementaux ne se lancent pas dans une nouvelle aventure d’un barrage injustifié.
Nous continuons à défendre les alternatives à un nouveau barrage à Sivens, notamment basées sur une agriculture locale orientée vers l’agro-écologie, qui réduit l’usage de l’irrigation, qui nourrit son territoire, rémunératrice pour les agriculteurs et la généralisation de l'approvisionnement des restaurations collectives dont les cantines scolaires avec des produits de qualité, le plus possible en bio, en cohérence avec la politique régionale.
Nous avançons l’idée d’une Maison de la vallée du Tescou comme lieu d’animation, de sensibilisation et de rencontres des habitants du territoire sur ces questions d’intérêt général, suscitant ainsi la participation de la population.
Conformément à l’objet de notre association, ensemble, nous œuvrons pour que la zone humide du Testet, sans retenue de stockage, puisse se reconstituer dans son intégralité.
Nous sommes vigilants au fait que l’Argent public soit orienté dans le sens de l’Intérêt général.
"Collectif
pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET"
<robot@asso-web.com>
Lecture Vidéos & Images :
► Derrière
l’affaire Benalla,
la banalisation de la violence policière :
https://reporterre.net/Derriere-l-affaire-Benalla-la-banalisation-de-la-violence-policiere
►-
Et pendant ce temps là... Porte
de la Chapelle -
Paris - Vendredi 27 juillet 2018 :
https://www.flickr.com/photos/119524765@N06/sets/72157699103684664
►AntiCarcéral : YOYO, nouveau feuillet contre la taule !
Mardi
31 juillet
►Lecture : Derrière l’affaire Benalla, la question des violences policières :
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/07/28/derriere-l-affaire-benalla-la-question-des-violences-policieres_5337080_1653578.html
(article intéressant )
►Bure :
appel
à dons
– rappel de l’appel du 7 juillet
►Et
en prime pour celles et ceux que ça branche, à propos de Benalla
(heureusement pour lui qu’il ne s’appelait pas Ben allah) :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire