Chronique des ZAD septembre 2017
Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle précieuse.
PROJET D’AYRAULT – PORT de
NOTRE DAME DES LANDES (44)
Source : ZAD.nadir.org et médias
Septembre 2017
Et ailleurs : Indymedia Freibourg (Allemagne) - golf de Villenave d’Ornon (33) – Bure (55) - Europa city (95) – Bizi contre Sudmine (64) – Anti rep – Projet ferroviaire Lyon-Turin - Anti GCO à Strasbourg (67)
ZAD
de NDDL - 44
Infos du 1er au 10 septembre
Ce sont plus de 15 tonnes de patates qui ont été récoltées cette année, à destination de la zad et d’autres luttes. Vive les frites !
C’est bientôt la rentrée !!!
Le
30 septembre nous vous invitons à la Fête des récoltes, en soutien
aux projets agricoles de la ZAD. Pendant que les médiateurs
épluchent des rapports dans leurs bureaux austères, nous, nous
fêterons cet automne l’anniversaire des 10 ans du mouvement
d’occupation ! Et nous continuons à nous organiser pour un
avenir sans aéroport.
Infos du 11 au 17 septembre
►Tu vas nous manquer Bruno !!!!!
Bruno
Retailleau
a donc confirmé sa décision de quitter la présidence de la région
Loire-Atlantique (cf
ouest-torchon). Celui qui a fait toute sa campagne sur fond
d’attaque contre les occupant.e.s de la zad de NDDL préfère donc
partir par la petite porte et garder sa place de sénateur de Vendée,
parce que "la France est parisienne", et que selon lui
c’est donc là bas qu’il faut être. Jamais avare de bons mots
contre les "spécialistes
de la guérilla anti-flic", Bruno fermait plutôt sa gueule ces
dernières mois, calmé par le piratage du site de la région qui
avait dévoilé la manipulation qu’il avait mise en place pour
faire croire à un soutien populaire dans sa croisade contre les
zadistes. Il avait un peu plus baissé la tête après la défaite
cuisante de son poulain, le très droitier François
Fillon
à
la
présidentielle.
Que
se vayan todos ! Qu’ils s’en aillent tous ! Espérons
donc que ce ne soit qu’un début !
►Luttes sociales : Point Manif 12 septembre.
A
Nantes, le cortège a résisté aux assauts de la bac en délire avec
une belle détermination et la présence de cantines et guinguettes
mobiles. Big up à la battucada rose et fleuffie
qui a rythmé l’enthousiasme sans faillir ! Le bilan est quand
même lourd : plus besoin de nasser pour faire du chiffre. Une
dizaine d’arrestations dont 9 gav et pas mal de blessé-es lors de
grosses charges, comme en témoigne le
compte rendu des médics, -des médics précieux-ses
constamment pris-es pour cibles.
Dans
la rue et ailleurs : résistance !
►La
Cagette deter
C’est
la rentrée sociale et le réseau de ravitaillement des luttes en
Pays nantais « la Cagette des terres » poursuit sa
gestation ! Rappelez-vous, l’idée c’est d’organiser la
solidarité entre les paysan-ne-s de Loire Atlantique et les luttes
sociales du Pays nantais (salarié-e-s, lycéen-nes, migrant-e-s,
étudiant-es, etc.). Nourrir les luttes en construisant un réseau
articulé autour de quatre piliers : la vigie qui alerte le
réseau des luttes en cours et de leurs besoins en ravitaillement ;
les paysan-ne-s solidaires qui fournissent les produits, les
colporteurs-euses qui les acheminent des fermes jusqu’aux fronts de
lutte, et les cotisant-e-s dont le soutien financier permet de
rémunérer les paysan-ne-s etde couvrir les frais de transport des
denrées. voir le tract et les dates à venir !!
- tractcagette_sept17.pdf (PDF – 172.7 ko)
Infos du 18 au 24 septembre
Solidarité
avec la brigade d’enlèvement des tags nantaise, en grève. Ça fait
que les tags de la manif du 12 septembre sont encore visibles !
Restez en grève jusqu’à la retraite, on ne vous en voudra pas !!!
►Ca
se passe ce soir : projection
du film "Vivre autrement" sur la zad à 20h à la
Wardine
Dans
le contexte actuel où la crise du logement sévit, des hommes et des
femmes, nomades ou sédentaires, vivent dans des habitats dits
légers. Cette vie, si certains la subissent, d’autres, au
contraire, la choisissent de leur plein gré et n’en changeraient
pour rien au monde. Notre intérêt va justement se porter sur cette
minorité croissante de personnes voulant vivre autrement, malgré
les lois.
►Luttes sociales :
A
noter, jeudi 21 septembre, à partir de 10h, Radio
Cayenne sera en direct de cette nouvelle journée de lutte contre
la loi travail XXL.
Rendez-vous
dans la rue et sur les ondes...
►Luttes sociales
Ce
matin à Saint-Herblain, la Sbeulinette est allé soutenir les
grévistes de la Poste.
Petit dej avant de repartir pour le banquet pré-manif
Petit dej avant de repartir pour le banquet pré-manif
►Bure :
Hier
soir la réunion des habitant.e.s de la zad a rédigé une
déclaration en soutien aux militant-e-s de Bure, dont voici un
extrait : "nous tenons à leur apporter notre pleine et
entière solidarité : leur lutte est la nôtre et nous sommes
confiant.e.s dans le fait que leur détermination restera intacte
dans l’adversité." Et pour lire l’intégralité
du texte c’est ici.
Des nouvelles terres pour de nouveaux projets
Manifestation,
Chantiers, Balades, Discussions, Fête
Samedi
21 octobre - RDV fourche en main à 10h sur la ZAD
Le
21 octobre, nous vous invitons à une mobilisation pour continuer à
poser les bases d’un avenir sans aéroport, à travers une nouvelle
étape dans la mise en partage de terres sur la ZAD.
A
l’initiative de COPAIN 44, de Sème Ta ZAD, d’habitant.e.s et
d’opposant.e.s au projet.
Depuis
la victoire face à l’opération César en 2013, le mouvement a mis
en culture plus de 200 ha de terres sur la ZAD. Il s’agissait à
chaque fois de terres reprises à celles gérées par AGO-VINCI et
destinées par cette multinationale à être englouties sous le
béton. S’y sont développées une grande diversité d’activités
paysannes (céréales, légumineuses, maraîchages, plantes
médicinales, verger, jardins, apiculture, élevage de moutons,
vaches, poules), avec leurs espaces de transformation (boulangeries,
meunerie, conserverie...) et de redistribution (marché à prix libre
pour les habitant.e.s de la ZAD et des voisin.e.s des alentours,
soutien à des projets de cantines, migrant.e.s, piquets de grève et
autres luttes).
Sur
la ZAD, ces expériences paysannes sont étroitement entremêlées
avec les pratiques d’autonomie sur des questions de construction,
d’habitat, de soin, de fête... Elles sont prises dans la
résistance contre le projet d’aéroport et plus généralement
dans les solidarités qui se tissent ici face à la marchandisation
de nos vies et à la destruction du vivant. Elles se pensent en lien
avec le soin du bocage - de sa faune et de sa flore - que nous avons
réussi à défendre victorieusement jusqu’ici.
A
l’occasion du 21 octobre, nous vous appelons à soutenir
l’installation de plusieurs nouveaux projets sur les terres de la
ZAD – officiels ou hors-cadre : vergers pour des groupements
d’achat nantais et pour la ZAD, pâturages à moutons, champs de
patate, céréales, jardins vivriers... Ce sera aussi l’occasion de
marquer la prise en charge par le mouvement des espaces boisés -
forêts et haies de la ZAD.
Dans
le contexte de la médiation qui finira en décembre et à l’issue
de laquelle le nouveau gouvernement est censé trancher sur la
question de l’aéroport, cette journée de mobilisation est là
pour rappeler notre détermination intacte à empêcher ce projet.
Nous y redirons notre aspiration commune, après l’abandon, à
poursuivre le processus de prise en charge à long terme des terres
de la ZAD, pensées comme un bien commun de la lutte. Celles-ci
doivent être gérées par une entité issue du mouvement pour de
nouvelles installations et non aller à l’agrandissement
d’exploitations existantes. Il s’agit de réaffirmer ensemble le
21 octobre que les formes de vie, de lutte, d’agriculture et
d’activités qui se sont construites sur ce bocage au fil des
années doivent pouvoir s’y maintenir et se poursuivre.
Dimanche
22 : discutons de la suite de la lutte !
Invitation
aux comités, organisations, collectifs, groupuscules, individus qui
luttent de près ou de loin contre l’aéroport et son monde à
discuter de la suite de la lutte dimanche de 10h à 13h. Lieu et
invitation complète à consulter sur zad.nadir.org.
En
pratique
La
journée du 21 octobre commencera par une manifestation, outils
agricoles en main, jusqu’à certaines des terres nouvellement
investies.
Après
un pique-nique, tout le monde sera convié à participer à des
chantiers agricoles, de construction et autres sur les terres
nouvellement investies, ainsi qu’à des balades aux alentours.
Des
discussions auront aussi lieu pour échanger sur les enjeux actuels
et les suites du mouvement. La soirée se poursuivra avec des
cantines, un bar et des concerts.
Pour
plus d’infos sur le déroulé précis de la journée :
zad.nadir.org
A
l’initiative de COPAIN 44, de Sème Ta ZAD, d’habitant.e.s et
d’opposant.e.s au projet
►NDDL :
Les
associations qui luttent contre le projet d’aéroport ont
déposé un nouveau recours au conseil d’état, concernant les
infrastructures routières, tandis que Nicolas Hulot dit - sans
le dire - que le projet est trop vieux et
obsolète : « Notre-Dame-des-Landes
ce n’est pas seulement un symbole idéologique, ce sont deux
grilles de lecture, toutes deux sincères, mais pour moi il y a une
grille de lecture qui est contemporaine et une qui est passée »
Enfin, un
article de ouest-torchon donne des nouvelles de la médiation.
►Luttes
sociales :
Un
groupe de paysans du mouvement anti-aéroport et d’habitants de la
zad a récemment lancé un réseau de ravitaillement des luttes et
grèves dans la région nantaise (la Cagette des Terres des
Paysan-nes solidaires des grévistes en lutte.). Ils et elles se sont
rendu.e.s dans ce cadre jeudi dernier au piquet devant le Centre
Courrier de St Herblain en grève illimitée et sont parti.e.s pour
continuer.
On
relaie le communiqué de Sud PTT pour leurs 11e et 12e jour de
grève :
►Luttes
sociales : Communiqués
de la CGT au sujet de la manif du 21/09 :
(vendredi 22 septembre 2017)
(vendredi 22 septembre 2017)
La
BAC a encore frappé...
Communiqué
de la CGT de Loire Atlantique :
Voici
la vraie version de cette journée de mobilisation dans le 44
(éteignez BFM, TF1 ou France 2 qui ont pourtant tout vu).
Tôt
le matin, différentes actions menées par les unions locales comme
le blocage d’un rond-point à Indre ou le péage gratuit au Bignon
(35 camarades)
Puis
manifestations à saint Nazaire (2500), Châteaubriant (150) et
Ancenis (100), en recul mais de bonne facture et motivées.
Il
faut dire que le 21 n’a pas été annoncé depuis longtemps comme
le 12, qu’une deuxième date rapprochée est compliquée pour
certains, et surtout que l’annonce du 10 octobre (journée
intersyndicale large dans la fonction publique) a démobilisé les
agents publics (le camp réformiste tente de diviser le mouvement,
il faudra le contrer en faisant du 10 une journée
interprofessionnelle !)
A
Nantes, en recul aussi sur le nombre, avec 7000 manifestants.
Ce
qui est notable est ailleurs :
Une
discussion avec les révoltés (ou cortège de tête comme ils se
nomment) a permis pour la première fois une manifestation et une
action commune, sans débordement.
Pourtant
du débordement il y en a eu : mais c’est à mettre à l’actif
des forces « du désordre » : en effet, nous avions
convenu de mettre fin au « traditionnel » second tour
effectué par les révoltés et quelques forces cgt en proposant une
action collective symbolique : il s’agissait de murer la
permanence de François de Rugy, ex élu EELV, passé à la Macronie
et 3e personnage de l’Etat (président de l’assemblée
nationale).
C’est le genre d’action que nous avons fait maintes fois sans heurts. Mais les infos ont dû vite passer. Et en Macronie, nous sommes considérés comme des extrêmes, fainéants et cyniques. Surtout on ne tolère pas de « crime de lèse-majesté ».
C’est le genre d’action que nous avons fait maintes fois sans heurts. Mais les infos ont dû vite passer. Et en Macronie, nous sommes considérés comme des extrêmes, fainéants et cyniques. Surtout on ne tolère pas de « crime de lèse-majesté ».
Un cordon de gardes mobiles a empêché la CGT de continuer le trajet suite à la manif et, malgré nos tentatives solidaires, des jets nourris de lacrymo et grenades de désencerclement ont séparé le cortège qui a été repoussé manu militari. Après la pagaille, un flottement a failli avoir raison de notre projet mais les manifestants (1500 environ) se sont rassemblés près du CHU avec calme et détermination. Les camions ont alors été vidés des 200 parpaings prévus pour notre action via une chaine humaine. Un mur de 15 m de long a ainsi été érigé a une vitesse impressionnante, sous le regard des forces de police stoïques. Après cette victoire symbolique mise en valeur par les prises de parole (résistance, solidarité, tous ensemble jeunes et salariés…), des chants, des photos de groupe, la fête a pris fin avec la revanche des chiens de garde du pouvoir.
Alors que tout le monde quittait les lieux dans le calme, la charge a été violente et incompréhensible.
Alors que tout le monde quittait les lieux dans le calme, la charge a été violente et incompréhensible.
Les
gardes mobiles et la bac ont chargé : deux camarades de l’ul
sud loire sont en garde à vue accusés de jets de projectiles,
d’autres ont été blessés par des LBD (flash Ball) et admis au
CHU. On suppose d’après des témoignages que d’autres camarades
et autres manifestants ont aussi été arrêtés.
Qu’avaient-ils
fait sinon exercé leur droit de manifester : cette attaque est
un précédent que nous ne pouvons laisser sans réponse.
Dès
demain (22 septembre) l’union départementale va examiner les
possibilités juridiques pour accompagner les plaintes des camarades
et/ou pour se porter partie civile contre des violences policières
insupportables et sans justification.
Dans
le même temps nous allons communiquer médiatiquement sur les
tentatives policières pour étouffer la contestation et le mouvement
social en devenir.
Ni
terroristes comme dirait Gattaz, ni gauchistes comme nous affuble TF1
ce soir, nous sommes déterminés à faire respecter nos droits, dans
un état de droit qui ne tolère pas que la police réprime le
mouvement social.
Le
secrétariat de l’UD CGT 44
Communiqué
de l’Union Locale CGT de Nantes suite à la manifestation du 21
septembre :
Hier,
à la manifestation du 21 septembre, les manifestants dans leur
ensemble ont été la proie de violences policières inacceptables.
La manifestation s’était déroulée jusque-là dans l’unité,
sans heurts ni dégradation. Pourtant, les forces de l’ordre ont
bloqué le cortège syndical entravant ainsi la liberté de défiler
avant de noyer la place devant le CHU sous un déluge de lacrymogènes
et de grenades de désencerclement. Cette violence injustifiable
constitue une atteinte au droit démocratique de manifester. En fin
de manifestation, des militants de la CGT ont été agressés jusqu’à
l’intérieur de leur véhicule par la Brigade anti criminalité. De
nombreux manifestants ont été blessés et arrêtés dont deux
militants de la CGT.
Après
l’utilisation d’ordonnances pour gouverner sans débat
démocratique, c’est dans la rue que le gouvernement veut faire
taire ce qui reste d’expression démocratique aux citoyens. Nous
dénonçons la présence de la Brigade Anti-Criminalité dans les
manifestations. Nous ne sommes ni des criminels, ni des terroristes.
La CGT se bat pour le bien commun et malgré la répression elle
continuera à le faire comme toujours dans son Histoire. L’Union
locale de Nantes appelle à soutenir toutes les mobilisations à
venir contre les ordonnances Macron et pour la défense des libertés
démocratiques.
Dès
ce lundi, les routiers se mobilisent contre la Loi Travail XXL :
nous appelons à les rejoindre à partir de 4h30 du matin au
rond-point des six croix à Donges. Un covoiturage est organisé par
l’UL de Nantes au départ de la Maison des Syndicats à 4h00. Jeudi
28, à 14h30 devant la préfecture, les retraités seront dans la rue
contre la hausse de la CSG et la baisse des APL. Nous appelons
également à participer à la mobilisation. Le mouvement ne fait que
commencer, il ne tient qu’à chacun de l’amplifier par la grève
et les manifestations : toutes et tous ensemble contre la
régression sociale toutes et tous ensemble pour le bien commun
toutes et tous ensemble pour nos libertés démocratiques.
Le
secrétariat de l’UL de Nantes
Infos du 25 au 30 septembre
Lundi
25
septembre
Vivre sur la zad à tout âge
CR réunion du 8 septembre 2017
à Bellevue.
On
a depuis eu plusieurs réunions autour de cette question de ‘vieillir
sur la zad’, pas dans l’idée de construire une maison de
retraite ni d’avoir un projet tout ficelé dans le mois qui vient,
mais pour lancer des réflexions sur ces questions, trouver les gens
que ça intéresse, et voir ce qu’il en sort, en fonction des
envies et besoins des personnes impliquées dans ces discussions :
aider à créer des collectifs, aménager des espaces accueillants,
aider à l’installation de personnes qui le souhaitent...
Voilà
un bref aperçu des discussions et questions qu’on a eu jusqu’ici :
Des
« vielleux » et des « jeunes » ?
Discuter autour de ces sujets pose assez vite des questions de
dénomination : ‘qu’est ce qu’être vielleux, qu’est ce
qu’être « un.e vieilleux », ou « un.e jeune »,
qui le définit, pourquoi s’identifier sur ces critères d’âge,…
A priori, tout le monde est à un moment jeune et ensuite plus vieux,
physiquement au moins. Ce qui n’implique pas que tout le monde
vieillit et se sent vieillir de la même manière. On a eu plusieurs
discussions autour de ce qu’évoque ces termes, des appellations
‘vieilleux’, ‘ancien.ne.s’, ‘jeunes’, et l’envie de se
dire que l’important est de pouvoir vivre à tout âge comme on
l’entend. ( et que par comparaison avec la smala qui est un espace
où ‘grandir ensemble’, on pourrait réfléchir aussi à comment
‘se tasser ensemble’, mais on a finalement adopté ‘’vivre à
tous âges’…). Il y a envie de lutter contre l’agisme et les
images/stéréotypes (négatifs comme positifs) liés aux
générations et de se souvenir qu’on peut vivre ensemble, même
s’il y a des moments où on a envie de se retrouver avec des gens
qui nous ressemblent.
Pourquoi
se poser la question de où et comment vieillir ? On vit dans
une société qui se débarrasse de ses vieilleux, qui ne veut pas
les voir ni intégrer la mort : pour régler tout ça, rien de
mieux que de les mettre au même endroit, et si possible hors de vue
du monde ‘actif’. C’est comme ça que des camarades de luttes
qui vieillissent se retrouvent confronté.e.s à la réalité des
‘maisons de retraite’ , concentrant tout ce qu’elles ont
combattu dans leur vie : les institutions, l’autorité, la
médicalisation,… D’un autre côté, la vieillesse est un marché
fructueux pour de nombreuses entreprises, et mieux vaut avoir pensé
à mettre de côté de l’argent pour avoir accès à ces
‘services’. Alors, voilà, quand on a passé une partie de sa vie
à lutter contre le système (ce qui rend rarement riche), comment
continuer à le faire ? C’est une des questions qu’on a
envie d’étudier, mais on veut aussi garder à l’esprit qu’il
n’y a pas d’âge pour entrer en lutte, et garder une ouverture à
celleux qui cherchent ou ont besoin de trouver des moyens de sortir
de ces logiques économiques, sans passé de « militant.e.s ».
Pourquoi
c’est pas si simple d’imaginer vieillir sur la ZAD actuellement
La
ZAD est actuellement principalement occupée par des ‘jeunes’
(même s’illes le sont de moins en moins), alors que le milieu
militant est plutôt composé de personnes à la retraite. C’est
certainement en partie lié à des conditions matérielles de vie
sur la zone, où pas grand-chose n’est pensé pour les personnes
qui ne sont pas valides ou vaillantes. Imaginer arriver et se
construire un habitat n’est pas forcément simple quand on a plus
ou pas l’énergie ou la possibilité de pousser des brouettes,
grimper à des trucs, ... Les constructions ne sont pas forcément
conçues pour des périodes où il y a des difficultés physiques :
chemins en palettes, sleeping en mezzanine,... Certaines personnes
évoquaient aussi des envies et des rythmes qui évoluent au cours de
la vie, et le besoin de se retrouver de temps en temps avec des gens
qui partagent les mêmes attentes (que ça soit en terme
d’efficacité dans des chantiers, de régler des conflits ou de
participation aux soirées festives bruyantes). Pour l’instant, il
est assez difficile d’imaginer comment prendre soin collectivement
de personnes qui ne peuvent plus être autonome sur différents
plans : qu’est ce qu’on est prêt.e à faire, comment ? Ça nous donne envie de discuter de ces questions avec des personnes
qui travaillent dans ces domaines et qui auraient envie d’y
réfléchir dans d’autres cadres.
Les
prochaines étapes : on est dans un processus de discussions où
on a envie d’être rejoint.e par des gens qui se posent ces
questions, ici ou ailleurs, pour échanger sur ce qui se fait, se
tente (on a l’exemple des Babayagas de Montreuil, mais il y a sans
doute d’autres expériences à rencontrer). Il y a aussi l’envie
d’imaginer concrètement des moyens pour permettre d’intégrer
petit à petit ces questions dans le fonctionnement de la zone et des
rencontres pouvant conduire à des projets mélangeant les âges.
puisqu’on
n'est pas au même endroit ce jour là :
VIVRE
SUR LA ZAD A TOUT AGE
retour
sur la réunion du 8 septembre 2017 à La Wardine
Nous
sommes 4. L’idée, c’est de construire dans l’année qui vient
un lieu d’accueil collectif que pour les personnes d’un certain
âge, un espace :
soft,
de bienveillance et de soutien pour les vieux et les vieilles où on
peut cuisiner, manger, se laver, se reposer, éventuellement dormir,
... d’échanges et de partages, inclusif, pérenne et en
perpétuelle évolution où on organise des événements ouverts,
débats, projections, veillées, partages de savoirs,.. et ce qu’on
veut avec des documents archivés et disponibles à toutes et tous
pour pouvoir travailler ensemble sur du plus long terme d’où se
projeter vers un avenir qu’on auto-organise d’environ un hectare
ou deux pour jardiner, se promener,...
Viens
en parler avec nous lors de notre prochaine réunion le mardi 26
septembre à la Wardine (Multiploux) à 16h.
Amène de quoi grignoter.
Si on est nombreux, on pourra - entre autres dans le cadre des
futures prises de terre - commencer à débroussailler les questions
liées à la création de ce lieu (où ? Quand ? Comment ?
Avec qui ? Avec quoi ?)
Vendredi
29 septembre
La mission James-médiation-Bond se poursuit, avec force moyens, notamment en communication (voyez ce très beau site internet https://mediation-aeroport-du-grand-ouest.fr où l’on apprend entre autre chose qu’un ancien commandant du GIGN a été entendu par les médiateurices… Et alors Legorjus, petite reconversion dans le BTP ou dans l’aviation ?!), et nous offre à mi-parcours un « point d’avancement » qui ne nous avance à peu près en rien…
On
a reçu une petite revue de presse pour l’occasion : > >
Pour les médiateurs, "NDDL est un dossier prise de tête" :
►http://www.presseocean.fr/actualite/aeroport-pour-les-mediateurs-nddl-est-un-dossier-prise-de-tete-26-09-2017-247046
> > La mission de « médiation » sur
Notre-Dame-des-Landes irrite les partisans du projet :
►http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/09/26/la-mission-de-mediation-sur-notre-dame-des-landes-irrite-les-partisans-du-projet_5191874_3244.html
> > Notre-Dame-des-Landes : les médiateurs n’ont pas
« d’intime conviction » :
►http://www.leparisien.fr/environnement/nature/notre-dame-des-landes-les-mediateurs-n-ont-pas-d-intime-conviction-26-09-2017-7289058.php
> > NDD-Landes : la décision sera "politique"
(médiateur) :
►Notre-Dame-des-Landes.
Les pro et les anti reçus par les médiateurs :
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/notre-dame-des-landes-les-pro-et-les-anti-recus-par-les-mediateurs-5272504
AILLEURS
Infos du 1er au 10 septembre
►AntiRep :
On revient sur l’attaque contre les médias libres perpétrée par la police politique allemande envers Indymedia Freibourg. Une mise à jour des infos sur la situation est en ligne sur le site des camarades d’Indy Nantes ;)À Bordeaux, une zone humide a été détruite
pour un golf
Une
zone humide défrichée, la biodiversité saccagée, des terres
agricoles dévorées, la loi méprisée : voici le projet de
quatorzième golf en Gironde, à Villenave d’Ornon. Qui est
inauguré ce 2 septembre 2017.
Actualisation
- Samedi 2 septembre
2017
- La lutte a échoué. La ville de Villenave d’Ornon inaugure son
golf ce 2 septembre. Après avoir détruit une zone humide…
Lien
vers l’article de juin 2016 :
VIDEO -
Pendant l’été, la police de M. Macron
s’est déchaînée à Bure
À
Bure, où l’opposition contre la « poubelle nucléaire »
se développe, près d’un millier de manifestants, dont des
familles, ont été la cible de la violence des forces de l’ordre
le 15 août. Il y a eu un blessé grave. Les gendarmes ont aussi
visé les journalistes, comme l’envoyé spécial de Reporterre.
Récit en vidéo.
- Bure (Meuse), reportage
Stratégique
et symbolique bois Lejuc. L’Agence nationale de gestion des déchets
radioactifs (Andra) a prévu de construire dans cette forêt
meusienne le puits de ventilation de son centre d’enfouissement des
déchets nucléaires les plus radioactifs (dit Cigéo). L’été
dernier, l’Agence a édifié un mur autour du bois, que les
opposants au projet de « poubelle
nucléaire »
ont détruit le 15 août 2016. Depuis cette date, ils
y vivent en harmonie avec la nature.
Cette
année, l’anniversaire de la reprise du bois Lejuc, le dimanche
15 août, suit deux jours de festival, les
Bure’lesques, qui a rassemblé des milliers de personnes autour
de concerts, de spectacles, de conférences, etc.
- Dimanche 15 août 2017, 12 h : un peu moins d’un millier de personnes sont rassemblées autour de la salle des fêtes de Bure. On y croise des manifestants de tous horizons, plusieurs avec des enfants, ou encore des cagoulés, ayant pris soin de distribuer aux habitants des tracts expliquant pourquoi ils masquent leur visage. « Les militants subissent une répression terrible de la part de la gendarmerie et de la justice, expliquent-ils à des Buriens qui comprennent la démarche. Des paysans du coin qui manifestent leur position contre Cigéo sont arrêtés, auditionnés, attaqués pour des défauts de présentation de permis de conduire sur leurs tracteurs ou des prétendus outrages. On leur met une pression forte pour qu’ils craquent, pour les intimider. On leur confisque leurs outils de travail, etc. Se cagouler est nécessaire. »
- 14 h : Le cortège se forme et descend dans le village en chanson et musique, complètement détendu. Objectif : atteindre le site archéologique qualifié d’« exceptionnel » par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et menacé par la construction de Cigéo. Il s’agit de tenter de le protéger symboliquement le temps d’un après-midi. Mais la joie qui se dégage est très vite douchée par les forces de l’ordre, qui bloquent entièrement la sortie de la commune, comme ce fut le cas en juin lors de la dernière manifestation.« C’est devenu impossible de faire entendre sa voix à Bure, c’est ça ? » crient certains militants, écœurés. Voyant arriver les centaines de manifestants, les gendarmes tirent les premières grenades lacrymogènes, assourdissantes et de désencerclement, sans blesser personne, heureusement. L’atmosphère devient vite irrespirable. Les participants à ce rassemblement sont pris au piège de cette minuscule ruelle. La décision est prise de rebrousser chemin.
- 15 h : Les gendarmes sont partout, sur toutes les routes, bloquant et filtrant tous les accès, mais la bonne humeur est revenue. La balade dans les champs, pour tenter de trouver une voie vers le site archéologique, fait du bien.
- 16 h : Arrivée dans le petit village de Saudron, situé dans une cuvette. Des barricades sont montées à la hâte pour empêcher les forces de l’ordre de débarquer à l’arrière du cortège. Ce dernier remonte alors la rue vers Bure, avant d’être à nouveau accueilli par des grenades de désencerclement. La tension monte. Des pierres sont lancées. Puis arrive le camion équipé de canons à eau et jets puissants, l’un des rares que la police nationale possède en France. « Ce n’est pas que de l’eau qu’il crache, il y a un produit qui s’accroche à la peau, brûle et fait pleurer, comme les gaz lacrymogènes. C’est incroyable », s’emporte une femme, qui tente de protéger ses enfants qui reçoivent le liquide en pleine figure. « C’est historique, ce camion à Bure. Aujourd’hui, la répression passe un cap », commente un des organisateurs de la manifestation. La suite va confirmer ses propos.
- 17 h 30 : Pour éviter les canons à eau, le groupe a bifurqué dans les champs, suivi comme son ombre par des dizaines de gendarmes mobiles fortement armés. Après une rapide analyse de la situation, la décision est prise collectivement d’aller saluer une dernière fois les forces de l’ordre avant de partir. Mais le comité d’accueil, les gendarmes, va alors faire parler la poudre. Des dizaines de grenades de désencerclement et assourdissantes explosent, la plupart à hauteur de visage.
- À ce moment, je me trouve à gauche dans le champ, regardant les gendarmes, bien à l’écart (une bonne quinzaine de mètres), avec mes deux caméras bien en évidence devant moi, non masqué. Je commence à filmer quelques plans de la dernière poussée, et là, il y a une première explosion juste devant moi, à une dizaine de mètres, celle qu’on voit sur la vidéo. Je crois d’abord à un « accident », la grenade explosant à hauteur de visage. J’arrête de filmer, j’entends sur ma droite une fille crier « Attention, cours ! ». Je me mets à courir, et heureusement, car deux secondes plus tard, j’entends une grosse détonation. En me retournant, je vois la fumée à hauteur de là où se trouvait ma tête juste avant.
- Cette scène s’est répétée deux fois, avec à chaque fois quelqu’un qui a vu partir les grenades et qui m’a prévenu. Quatre grenades me visant et explosant à hauteur de visage : peut-on encore parler d’accident ? De maladresse ? Je ne crois pas.
- Même si je risque de garder très longtemps ce souvenir dans ma tête, je retournerai témoigner comme journaliste. Mais j’envisage de m’équiper encore plus. Car, quelques secondes après ces quatre forts moments de tension, j’ai vu le pied de Robin exploser, à une vingtaine de mètres sur ma droite, puis les brancardiers qui viennent le secourir se faire canarder. Dans cet enfer, Robin a « la chance » de voir une grenade n’exploser que sur son pied, car il aurait pu certainement en mourir si celle-ci avait fini sa course sur sa tête. Sa chaussure explose, son pied ensanglanté pendouille. C’est une vision d’horreur qui s’offre aux manifestants. Les brancardiers arrivés à la hâte sont eux aussi canardés.
- 19 h : Les manifestants, enfants y compris, sont sous le choc. La violence des forces de l’ordre va leur laisser des souvenirs pour très longtemps. « On n’a jamais vu un tel déchaînement. »VOIR LA VIDEO : https://youtu.be/HV0I5Ia_Cb0
"Face aux armes de la police.
Vu par des medics".
Un retour d’expérience
de la repression à Bure
A
quelques jours de la dernière confrontation, la redescente est
difficile. Les activités retournent à la normale mais les images et
reviviscences envahissent nos consciences comme les éclats
métalliques envahissent nos chairs.
La
facture humaine est salée : deux blessé-e-s graves dans nos
rangs. Pas question ici d’alimenter une bataille de chiffres ni des
descriptions sensationnelles. Nous appelons blessé-e-s graves les
personnes dont les lésions laisseront des séquelles physiques à
vie, des personnes avec un corps abimé et une vie modifiée
définitivement.
Les médias ne parlent que d’un blessé grave, car l’autre personne a préféré cacher ses blessures, refuser les soins, taire son nom. Les autres blessé-e-s, qui souffrent dans leur corps pour plusieurs semaines avec traumatismes lourds (fracture osseuse, hémorragies internes, plaies ; contusions) et des handicaps transitoires, sont carrément innombrables, au risque de les banaliser.
L’impact
psychologique n’est pas mesurable mais on le devine. Tou-te-s
sommes choqué-e-s. Certain-e-s développeront une rage encore plus
féroce de l’ennemi, avec la volonté d’en découdre, des potes à
venger, des comptes à régler, les flics devront payer pour ça.
Certain-e-s reverront leurs ambitions à la baisse. Trop dangereux.
Certain-e-s se replieront, abandonneront un type d’actions voire la
lutte. Certain-e-s adapteront leurs stratégies.
Tou-tes
avons pris la mesure du danger.
La première ligne, bien qu’elle puisse nous exciter avec son lot de sabotages, de fumées et d’explosions, avec la dose nécessaire de courage, de folie et d’adrénaline, reste un véritable champ de bataille avec ses armes de guerre. dont nous commençons à avoir la triste expérience des dégâts.
Non, une grenade assourdissante ne fait pas qu’un gros boum et un coup de vent, l’effet blast est une onde très violente qui traverse les tissus et lèse les organes, qui a plongé nos camarades dans les convulsions et la surdité. Non les flashballs ne tirent pas de fausses munitions, elles ont fracturé les côtes de nos camarades et explosé leurs artères. A d’autres elles avaient pris les yeux pour toujours. Quant aux grenades de désencerclement tout le monde sait qu’elles sont redoutables, trouant vêtements, peaux muscles et viscères, brûlant et infectant la chair, pulvérisant les chaussures et les pieds en un tas de charpie et d’os en bouillie. A un autre camarade elles avaient pris la vie.
Comment
en sommes nous arrivé-e-s là ? Aurions nous pu mieux faire
face aux blessures et aux détresses psychologiques ? Et
surtout, aurions nous pu les éviter ? Ont elles valu la peine ?
Quel est le sens de tout cela ?
Sur
le champ de bataille de guerre, il faudra y aller carrément prêt-e-s
ou plus du tout.
Pas
du tout si on n’a pas une bonne raison. Pas pour montrer qu’on
est là, ou parce qu’il faut faire des évènements. Sur le
déroulement de l’action, nous avons tou-te-s à nous en emparer. Il semble lâche de reprocher le défaut de stratégie à un
quelconque groupe supposé action ou organisateur. Médicteam,
légalteam – ainsi que toutes autres commissions et individues-
portons la responsabilité de l’action collective, à moins
d’assumer avoir suivi des instructions comme des moutons, ou comme
des poulets (tout spécisme à part). Non nous ne sommes pas que
l’accompagnement logistique ni le "service après vente"
de l’action, nous avons décidé de la mener et la cautionnons de
fait en acceptant de se préparer à récupérer des personnes
blessées.
Nous
devrons être carrément prêt-e-s si l’objectif est clair et
valable. Les moyens d’éviter les blessures alors seront de partir
équipé-e-s, et de savoir rentrer au bon moment. Les lunettes de
piscine ne suffisent plus, l’heure est aux masques à gaz, aux
chaussures coquées, aux protège tibias et autres gilets de
protection.
Un-e camarade hospitalisé-e pour un acte chirurgical a subi audition libre et perquisition des ses affaires par la police dans sa chambre d’hôpital. Nous savons que la police peut être autorisée par le procureur, selon une procédure tout à fait légale, à contrôler les identités de personnes "suspectes" dans les services d’urgence et autres services hospitaliers. Nous savons aussi que la police ne s’encombre pas de la procédure légale et s’est introduite en force dans les services d’urgence sans autorisation de la direction hospitalière, pour relever des identités de camarades avec la complaisance inacceptable du personnel soignant, bien plus soumis à l’autorité qu’au secret médical.
A l’hôpital, il-elles sont obligé-e-s de vous soigner mais il-elles ont (le droit ? le devoir ?) de vous balancer.
Dans ces conditions, le refus de soins n’est pas un acte inconscient et paranoïaque mais désespérément pragmatique. Le système oblige les camarades blessé-e-s à choisir entre la santé et la liberté.
Nous, tou-te-s médics et tou-te-s opposant-e-s, devons absolument prendre acte que tout contact avec le système de soins officiel nous expose à la répression, et nous organiser en conséquence, c’est à dire réserver nos appels des secours aux détresses vitales. Beaucoup trop d’appels des secours se font en effet dans la panique et sont évitables ou différables dans le temps. Prenons le temps de réfléchir et de demander conseil : impressionnant n’est pas toujours grave et grave n’est pas toujours urgent.
Cela implique d’augmenter nos possibilités internes (évaluation de la gravité, niveau de connaissance, niveau de soin, niveau d’équipement) et aussi de mettre en place des réseaux parallèles de soins : professionnel-le-s ami-e-s, cabinets d’examens ami-e-s, renforcer les liens avec les camarades larges travaillant dans le système de santé (syndicats, associations, etc).
Rien
n’est neutre, pas plus le système de soins que la police, que la
justice, que les médias. Nous sommes en guerre, nous le savons. Le
gouvernement prolonge l’Etat d’urgence en France depuis près de
2 ans d’une manière indécente, pour rendre toute manifestation
illégale ; toute plainte contre la police irrecevable, toute
contestation massacrable. A Bure le 15 août 2017, la manifestation a
été bloquée dès la sortie du village. Les grenades ont été
tirées au sol à hauteur des personnes au lieu de en l’air,
totalement gratuitement et non par nécessité et sans aucune
gradation des moyens.
Et
que l’ANDRA tue, que l’Etat tue, nous le savons aussi.
Mais
on ne s’arrêtera pas, on s’adaptera. La guerre continue.
des
medics d’ici et d’ailleurs.
Appel à manifester contre les violences policières
et pour l’interdiction des grenades "assourdissantes
Bonjour
à toutes et à tous,
Je
suis Robin, la personne qui a été gravement blessée au pied par
une des nombreuses grenades que les gendarmes ont tiré à la
manifestation contre la poubelle nucléaire CIGÉO à Bure, mardi 15
août 2017. Je suis à l’hôpital de Nancy. Mon pied a été creusé
de 2cm et jusqu’à 3cm de profondeur sur une surface de 10cm sur
13cm. Les os fracturés ou pulvérisés ont été réparés avec des
prothèses, des broches et du ciment.
La douleur est constante, les
nuits difficiles et le risque d’infection et donc d’amputation
des orteils restera possible pendant un mois. selon la chirurgienne, j'aurais des séquelles à vie.
La
manifestation a été bloquée et gazée dès le départ de Bure par
les gendarmes mobiles (GM). Après avoir fait demi-tour, nous sommes
repartis à travers champs vers le site de l’Andra [1]
et nous avons de nouveau été bloqués à la sortie du
village de Saudron. Un arsenal militaire avec canon à eau s’est
déployé rapidement et les GM nous ont repoussé et suivi à travers
champs avant de nous disperser avec des lacrymogènes, des tirs de
flashball et surtout, à la fin, une grosse salve de grenades dites à
effet assourdissant, GLIF4 [2].
C’est une opération sémantique inouïe de donner le complément
d’ « assourdissant » à ces grenades. Cela suffit à
montrer à quel point l’Etat veut cacher à la population la
dangerosité et la létalité des armes dont il dote la police contre
ses opposants. En effet, quelle différence, y-a-t-il entre une
police qui tire à balles réelles sur la foule, et une qui envoie
des grenades dont la déflagration d’environ 90cm de diamètre tue
à coup sûr si elle arrive à la tête ? Parmi la quinzaine de
grenades que ces salopards de GM nous ont envoyé en l’espace d’une
minute, j’ai vu la 2ème exploser à hauteur de tête. Si quelqu’un
avait été à cet endroit précis, il serait certainement mort à
l’heure qu’il est. Pour ma part, comprenant le danger de la
situation je me met à courir dans la direction opposée aux GM. Là,
j’entends crier : « Attention grenade ! » Je
lève la tête pour chercher dans le ciel... Je ne vois rien. C’est
à ce moment que la grenade explose à coté de mon pied. Plus choqué
par le bruit et les nerfs ayant été coupés sur le coup, je ne
comprends ce qui m’arrive qu’en regardant, sans y croire, mon
pied que la chaussure explosée et fondue laisse apparaître ouvert
sur toute la partie supérieure, os et tendons à l’air. Cette
vision d’horreur associée à la douleur brutale qui commence à
monter me font crier : « oh non ! oh non ! Oh
NOOOOOOOON ! » Je m’écroule mais rapidement l’équipe
médic [3]
dont je salue le courage et l’efficacité, me mettent sur un
brancard et se lancent dans une grande course pour me sortir du
champ. Les grenades continuent à exploser et l’une d’elle tombe
très proche de nous alors que nous sommes déjà loin. A ce moment
là l’intention des GM est très claire : lancer des grenades
sur nous pour nous blesser, voire nous tuer. Ceci dans le but évident
de terroriser l’ensemble de la population : que ceux qui se
battent déjà arrêtent, que ceux qui ne se battent pas encore se
disent « je ne vais pas risquer ma vie » malgré toutes
les raisons qui poussent à se battre aujourd’hui. Il ne tient qu’à
nous d’inverser cet effet. La surveillance policière, les procès,
les gardes à vues et la prison ne suffisent plus à empêcher
quelque chose d’évidemment nécessaire d’émerger, alors pour
continuer à construire leur monde de merde, ils frappent, tirent au
flashball et envoient leurs grenades meurtrières. Rémi Fraisse, tué
en Octobre 2014 à la ZAD de Sivens a eu moins de chance que moi. La
grenade est arrivée dans son dos et l’a tué sur le coup.
L’enquête ouverte à l’encontre des gendarmes a conclu à un non
lieu en 2017. Mon cas est bien loin d’être isolé. De très
nombreuses personnes ont été blessées par la police (à l’oeil,
à la tête, aux pieds, aux mains...) et je partage maintenant leur
histoire, les souffrances et la répression gravées dans la chair à
jamais.
Bien
entendu la peur n’est pas le seul dispositif qui maintient la
population dans un état de paralysie incroyable. Il existe plein de
manières de soutenir un combat : filer de la thune, faire des
chantiers dans les ZADs et autres espaces de libération, venir aux
manifs, parler, écouter, diffuser les informations et les pensées...
Pour mon histoire par exemple vous pouvez choisir de n’en parler
qu’à ceux qui partagent vos opinions mais cela aura moins d’effet
que si vous en parlez à toutes vos connaissances, voire à toutes
les personnes que vous croisez.
Je
pense à mes enfants, au petit que je portais encore beaucoup en
journée. Au grand, avec qui j’aimais tant jouer, courir et sauter
partout. Aux deux que je portais si souvent ensemble, un sur chaque
bras. Mes blessures m’empêcheront pour un temps de m’occuper
d’eux comme avant. C’est ce genre de choses aussi que l’état
nous vole quand il nous blesse ou nous enferme dans sa frénésie à
protéger ces grands projets destructeurs (aéroport, nucléaire,
autoroute, barrage, ligne haute vitesse …)
Je
pense à ceux que j’aime, mes amis, ma famille et tous ceux qui se
battent et restent debout.
Je
pense aux très nombreuses victimes de crimes policiers. A leurs
proches et leurs familles, leurs combats pour la justice et la
vérité. A la douleur de la perte d’un être cher à laquelle
s’ajoute celle de voir son nom et son histoire salis par les
mensonges dans les médias. Adama Traoré, Vital Michalon,
Wissam-el-Yamni, Laramy et Mushin, Ali Ziri et toutes ces personnes
passées à tabac, asphyxiées ou abattues menottées dont la police
a pris la vie dans la plus totale impunité.
J’appelle
toutes les personnes que mon histoire touche à me rejoindre dès ma
sortie de l’hôpital de Nancy pour se rassembler symboliquement
devant la gendarmerie de Bar-le-Duc (55) pour demander
l’interdiction des grenades assourdissantes et lutter contre les
violences policières. Le rassemblement aura lieu dimanche 10
septembre à 14h. Plus d’information sur le site des opposants
à CIGÉO : vmc.camp. J’en appelle à toutes les personnes qui
me connaissent, tous les mutilés et tous les proches de ceux qui
sont partis trop tôt. Venez avec des pancartes, écrivez-y ce qui
vous tient à cœur. Venez avec vos amis, vos collègues, vos
voisins, vos parents, vos frères et sœurs.
A
bientôt, courage !
Robin
[1] :
Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires -[2]
: Les GLIF4 contiennent 25g de TNT chacune - [3] :
groupe de manifestants équipés pour les premiers secours au vu de
la militarisation des forces de l’ordre ces dernières années
Le
bétonnage des ultimes terres agricoles
du Grand Paris jugé
incompatible avec le climat
Est-ce un nouveau sursis pour des terres agricoles, au Nord-Est de Paris, ayant miraculeusement échappé à un demi-siècle de bétonisation ? Le 23 août, le commissaire enquêteur a rendu un avis très défavorable à la révision du plan local d’urbanisme de la ville de Gonesse, dans le Val d’Oise. Parmi les points essentiels : l’urbanisation de 300 des 700 hectares du Triangle de Gonesse, et son corollaire, un méga complexe de loisirs et de commerces porté par le groupe Auchan et l’investisseur chinois Wanda (notre enquête sur ce projet).
Selon
le commissaire enquêteur, les orientations du projet d’aménagement
du Triangle de Gonesse sont « incompatibles avec le pilier
environnemental par ses impacts sur le changement climatique, la
destruction des ressources et l’atteinte à la biodiversité ».
Il souligne également que « les objectifs en matière
d’emploi » du projet Europacity sont « peu en
phase avec le niveau de formation local ». En outre, la
construction de ce complexe dans une zone déjà bien dotée en
centres commerciaux risque de se traduire par des destructions
d’emplois « avec potentiellement la création de friches
commerciales et tertiaires ». L’avis préconise enfin de
diminuer la consommation de terres agricoles.
La municipalité socialiste dans le viseur
« Il est nécessaire d’abandonner ce projet coûteux et destructeur », a réagi le Collectif pour le triangle de Gonesse, constitué en mars 2011 en réaction à l’annonce du projet. « Ce projet est d’un autre temps. Ce qui était envisageable il y a vingt ans n’est plus acceptable aujourd’hui. Avec l’accélération du dérèglement climatique, l’aggravation des nuisances et des inégalités pour les habitants de l’Ile-de-France, il n’est plus possible de bétonner à tout-va », argumentent les opposants à Europacity.
« Les conclusions du rapport ne sont pas de nature à remettre en cause le principe de l’aménagement du Triangle de Gonesse ni à même d’entacher la détermination de la municipalité à offrir une meilleure qualité de vie aux habitants », a affirmé pour sa part la municipalité sur son site internet, dirigée par le socialiste Jean-Pierre Blazy. Le conseil municipal doit décider s’il vote la révision du PLU en l’état actuel, s’il le modifie ou s’il entreprend de le refaire entièrement. La Ville de Gonesse devrait faire connaitre sa position durant la première quinzaine de septembre.
Nicolas Hulot, allié des opposants ?
Cet avis intervient après ceux très critiques émanant de l’Autorité environnementale et défavorable de la Commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers, présidée par le préfet du Val d’Oise . Nicolas Hulot a déjà pris publiquement la parole contre le projet d’Immochan, lors de sa conférence de presse en juillet sur son plan climat : « Cette gourmandise que nous avons à consommer des terres agricoles et à artificialiser des sols en général est incompatible avec nos objectifs » . « Nous ne gagnerons pas la bataille climatique si nous ne cessons pas d’artificialiser les sols », a également confié le ministre de l’Ecologie .
« Il existe un projet alternatif à la construction du centre commercial Europacity qui prévoit la valorisation des terres agricoles du Triangle de Gonesse autour d’un cycle d’économie circulaire en agro-écologie », rappellent les opposants. Porté par un regroupement de professionnels et d’associations (la Coopération pour une ambition rurale et métropolitaine agricole), ce projet alternatif « envisage la création d’emplois durables et utiles dans le domaine de la transition énergétique ainsi que la localisation dans le Nord-Est francilien d’un centre de recherches, d’innovations et de transfert de technologies sur l’agro-écologie et la sécurité alimentaire. »
Sans
attendre la décision des autorités, les opposants organisent le 10
septembre une « opération pousse plante » sur le
triangle de Gonesse .
Photos :
© Yann Guillotin / Collectif
pour le triangle de Gonesse
Infos du 11 au 17 septembre
Une action est en cours
contre le projet de mine d’or
au Pays basque
Ce matin
jeudi 14 septembre, une action spectaculaire est en cours devant
la propriété du directeur de la société Sudmine. Celle-ci veut
créer une mine d’or au Pays basque nord. De nombreux habitants et
l’association Bizi s’y opposent. Elles viennent faire des travaux
devant la maison du directeur.
- Seichebrières (Loiret), reportage
Ce
jeudi 14 septembre à 8 heures du matin, dix-sept militants de
l’association Bizi
en habits de chantier ont commencé avec un petit tractopelle des
travaux devant la maison du président de la société Sudmine,
Christian Vallier, à Seichebrières, dans le Loiret. Le tractopelle
est devant la maison, des militants plantent des piquets et une
grande banderole est déployée sur laquelle on peut lire :
« Vallier :
que dirais-tu si nous venions creuser chez toi ? »
Les
militants de l’association Bizi sont venus du Pays basque nord où
la société Sudmine a un projet de mine d’or, projet qui suscite
une vigoureuse résistance locale.
Discussion avec un
habitant : « Vous avez encore de l’or chez vous ?
-
Notre or, ce sont les produits de notre terroir. »
Très
vite, ce matin, des habitants sortent de leurs maisons et
s’approchent du « chantier ». « C’est
rigolo, pour une fois qu’il se passe quelque chose dans notre
village », sourit Nicolas, un voisin. La discussion
s’amorce : un militant de Bizi lui explique que M. Vallier
veut chercher de l’or au Pays basque. « Vous avez encore
de l’or chez vous ? » s’étonne Christian, un
autre riverain, mi-surpris, mi-amusé. « Notre vrai or, ce
sont les produits de notre terroir, Ossau-Iraty, piment d’Espelette,
qui sont menacés par le projet de mine », intervient
Txetx, le porte-parole de Bizi. Les habitants sont conviés à un
banquet basque, qui aura lieu ce jeudi à 17 h devant la mairie de
Seichebrières.
Le projet de mine d’or,
dénommé « Kanbo », s’étendrait sur une
superficie de 126 km2, touchant onze communes du Pays basque
nord. Notamment les zones de production AOC (appellation d’origine
contrôlée) du piment d’Espelette, du fromage Ossau-Iraty et la
zone de production des cerises d’Itxassou. Habitants et élus
locaux sont vent debout contre cette mine, qu’ils jugent polluante
et inutile. Ils veulent ainsi mettre la pression sur le ministre de
l’Économie, Bruno Le Maire, qui doit rendre sa décision quant au
permis de recherche cet automne.
En
avril 2015, la société Sudmine,
qui se veut le chantre d’un « développement
raisonné
de la mine », a déposé une demande de permis exclusif de recherche pour « or et substances connexes » pour une durée de trois ans auprès de la direction régionale de l’environnement (Dreal). Ce permis, renouvelable, est une étape préalable à toute exploitation des filons aurifères.
de la mine », a déposé une demande de permis exclusif de recherche pour « or et substances connexes » pour une durée de trois ans auprès de la direction régionale de l’environnement (Dreal). Ce permis, renouvelable, est une étape préalable à toute exploitation des filons aurifères.
Dès
l’été 2015, les maires des 11 communes concernées par le
périmètre se sont prononcés contre « Kanbo »
auprès du préfet. La demande de permis de recherche a tout de même
fait l’objet d’une consultation publique, du 30 janvier au
17 février dernier, auprès des habitants. « Toutes
les communes et la communauté de communes ont émis un avis
défavorable,
a indiqué alors à l’AFP le maire et conseiller général (DVD) de
Cambo-les-Bains, Vincent Bru. On
ne voit pas l’intérêt de ce projet, qui n’est pas créateur
d’emplois et qui constitue une menace pour le thermalisme,
l’agriculture et l’activité économique en général. »
Récemment, la chambre d’agriculture, la chambre des métiers et
celle du commerce et de l’industrie ont également fait savoir leur
désapprobation.
couvrirait 126 km2 dans les Pyrénées-Atlantiques.
En
février dernier, Benjamin Charron, producteur de piment d’Espelette
sur les berges de la Nive, expliquait
à Reporterre
les raisons de sa colère : « On
n’a déjà pas beaucoup de terres agricoles parce que la pression
foncière est forte… et en plus, ces terres risquent d’être
détruites et polluées pendant longtemps. L’eau qui irrigue les
cultures pourrait être polluée puisque le projet se situe en amont
de mon exploitation. »
La société Sudmine a beau mettre en avant que les travaux ne
génèreront « aucun
impact notable sur l’environnement »
et que l’exploration aura au contraire des effets sur l’économie
et l’activité locale « incontestablement
positifs à moyen terme puisqu’elle participera à l’aboutissement
d’un projet économique et à la création d’emplois »…
rien n’y fait. Il faut dire que l’étude d’impact
environnemental a été réalisée par GéoPlusEnvironnement, un
bureau dirigé par Christian Vallier, lui-même président de
Sudmine. Et comme l’entreprise aime faire dans le circuit (très)
court, elle a mis en place sa propre pétition de soutien, à signer
en
ligne.
Ainsi,
malgré l’opposition unanime des communautés locales, la direction
régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement
(Dreal) a rendu un avis favorable à la demande de permis en juin. Le
gouvernement devrait rendre son arbitrage cet automne, d’où un
regain des mobilisations citoyennes. Outre l’action de ce jeudi,
une manifestation massive est prévue ce samedi 16 septembre à
Bayonne.
Début
septembre sur
le site d’information Enbata, Martine Bouchet, présidente du
Collectif d’associations de défense de l’environnement (Cade) du
Pays basque et du sud des Landes, se disait inquiète quant à la
position du ministre de l’Économie : « Des
élus basques ont interpellé Bruno Le Maire,
raconte-t-elle. Ils
ont reçu une réponse très formelle, accusant réception et
indiquant qu’une demande était faite au directeur de
l’aménagement, du logement et de la nature d’étudier le
dossier. On aurait pu espérer quelque chose de plus encourageant...
En plus, on entend dire que le permis sera accordé, car il n’y a
aucune raison qu’il ne le soit pas. Comme si l’opposition unanime
n’était pas une raison valable pour refuser le permis ! Il
reste du chemin à parcourir pour que la volonté des habitants à
décider de l’avenir de leur territoire soit prise en compte. »
►AntiRep
Solidarité avec les inculpé-es de la « keufmobile » brulée
"
Du 19 au 22 septembre 2017, 9 personnes passeront en procès,
accusées de l’attaque d’une voiture de flics quai de Valmy à
Paris le 18 mai 2016.
►AntiRep
Libertés solubles dans la "loi"...
Enième volée de loi antiterroriste concoctée comme il se doit en procédure accélérée et en loucedé à l’assemblée. Celle qui se prépare permettra de "quitter l’état d’urgence", mais surtout de pérenniser la plupart de ses possibilités et outils coercitifs (plus des nouveaux tant qu’à faire).
Ce texte est actuellement entre les mains (sales) des parlementaires et représente un pallier de plus dans l’escalade sécuritaire. Entre autres délires, il prévoit "une extension du délai de contrôle d’identité aux frontières intérieures et une extension de la zone géographique concernée par ces contrôles aux abords des ports, des gares et des aéroports, dans un rayon de 20 kilomètres...
►AntiRep
Ça va péter
S’ils viennent de prendre un uppercut du coté de la liberté d’informer en dehors de la presse asservie, il reste aux camarades d’outre Rhin le droit de péter sans restriction en présence des représentants de la police. En ces temps menaçants, Il n’y a pas de « petites libertés », et certains ne se sont pas laissé confisquer ce droit fondamental et libérateur. En France, on ne s’est pas encore posé la question, mais le débat reste ouvert. Alors on en profite avant la prochaine loi antiterroriste !
Infos du 18 au 24 septembre
Jeudi 21 septembre
Bure !!!!!!!ALERTE BURE !!!!!!!!!
PERQUISITIONS MERCREDI 20
Dès
6H30 du matin, des perquisitions ont eu lieu à BURE, dans les
espaces collectifs, à la Gare et la maison de la résistance, ainsi
que dans des lieux privés. 150 gendarmes ont débarqué et embarqué
beaucoup de matériel, notamment de communication.
NOUS
ENVOYONS TOUT NOTRE SOUTIEN A NOS CAMARADES
-
- - — - - - - - - - - -
APPEL
À ORGANISER DES RASSEMBLEMENTS DÉCENTRALISÉ EN SOUTIEN À BURE,
DÉS CE SOIR OU DANS LES JOURS À VENIR « Vu l’ampleur de la stratégie de tension déployée pour isoler et épuiser ce qui se joue à Bure, le soutien décentralisé est plus que jamais crucial et décisif.
Nous
appelons donc, partout où vous êtes, via les comités ZAD ou tout
autre initiative, à organiser des rassemblements de soutien dés ce
soir, ou dans les jours à venir, devant les Préfecture. Pour faire
face à la stratégie de la tension et affirmer la consistance de nos
résistances, pour répondre par un sucroît de solidarité à ce qui
vise à les affaiblir. Pour continuer de construire un mouvement
d’ampleur qui, à Bure et ailleurs, refuse l’atomisation sous
toutes ses formes. »
-
- - - - ------ - - - - - - - -
Dans la nuit de mercredi à jeudi :
Dans la nuit de mercredi à jeudi :
En
cette nuit un peu avancée, où la Maison de résistance a regagné
un calme habituel malgré les vitres brisées et les vies heurtées,
nous vous partageons quelques articles, qui seront alimentés au fur
et à mesure, et quelques mots pour remercier ce "nous" qui
grandit.
https://vmc.camp/2017/09/20/suivi-des-rassemblements-partout-en-france/
Une compilation de témoignages des gravitant-e-s ayant vécu la perquisition dans les différents lieux ==>
https://vmc.camp/2017/09/20/compilation-des-temoignages-sur-la-perquisition-du-20-septembre-et-le-quotidien-policier/
Un appel à soutien financier pour remplacer le matos saisi :
https://www.helloasso.com/associations/les-amis-du-bocage/collectes/ils-saisissent-la-solidarite-remplace
MERCI À NOUS
On
ne saurait pas dire à quel point on est touché-e-s par toutes ces
manifestations de soutien, à quel point ça donne de la force, à
quel point ça mélange l’affect de rage à la joie. On aurait
presque l’habitude de dire « merci », mais en fait, on
se reprend. Il faut faire quelques précisions. « Merci »
ça peut poser qu’il y a un centre de la lutte, un endroit plus
légitime qu’un autre, et tout un tas de gens qui feraient des
actions depuis la périphérie pour rendre service à ce centre.
« Merci » ça peut poser, même dans la gratitude
profonde, une forme de séparation entre celleux qui luttent et d'autres qui seraient des < soutiens >.
Dimanche
24 septembre
►AntiRep
Cette semaine, c’était le procès de la keufmobile cramée lors d’une manif le 18 mai 2016. De nombreuses actions en solidarité aux camarades soupçonnés ont fleuri ici et là, dont voici une liste sur Paris-Luttes Info. Mais les revendications de certaines de ces actions ne plaisent pas à tout le monde, et le gouvernement a immédiatement exigé d’Indymedia Grenoble, suivi de près par Indy Nantes, qu’ils virent ces revendications... Le récit des camarades ici et ici.
La date de délibéré (initialement prévu le 29) sera fixée mercredi 27, et le réquisitoire (complètement démesuré, avec des années de prison ferme demandée pour à peu près tout le monde) des procureurs est retransmis ici.
On
nage dans le grand n’importe quoi en ce qui concerne cette affaire,
avec des argumentaires aussi foireux de la part de la partie civile
que : "en
perquisition, on trouve des autocollants de la mouvance ultra
gauche",
"je
mets au défi quiconque de dire que la justice couvre les violences
policières"
mais aussi de : "le
grand Lénine disait ’L’anarchiste est un réactionnaire’".
C’est accessoirement le syndicat de police Alliance qui s’est
constitué partie civile... Aussi, un soit-disant
témoin anonyme qui se révèle être un flic, et dont la
présence sur le moment des faits est maintenant largement remise en
question (qui parle de conflit d’intérêts ?!)
Solidarité
avec les inculpé.es de Valmy !! Solidarité contre la censure
des médias autonomes !!
Documents joints : solidarite.odt (OpenDocument Text – 18.6 ko)
Infos du 25 au 30 septembre
Mercredi 27 septembre
Projet Lyon-Turin: pour le maintien du gel
Des
personnalités, dont plusieurs maires, députés, sénateurs et
Jean-François Roussel, ancien dirigeant de la SNCF signent cette
tribune pour donner 14 raisons à Emmanuel Macron, Nicolas Hulot,
Bruno Le Maire et Élisabeth Borne de maintenir le gel du projet
Lyon-Turin, lors du sommet franco-italien du 27 septembre à Lyon.
Emmanuel
Macron, Nicolas Hulot, Bruno Le Maire et Élisabeth Borne doivent
maintenir le gel du projet Lyon-Turin lors du sommet franco-italien
du 27 septembre à Lyon.
1)
Parce qu'ils se sont engagés à évaluer les projets de transports
au cours des assises de la mobilité, comme l'a rappelé
officiellement Madame Borne devant le Sénat au mois de juillet, en
se basant sur les faits et non pas sur des visions idéologiques ou
des portées symboliques.
2)
Parce que, il y a 20 ans déjà, en 1998, le Conseil Général des
Ponts et Chaussées écrivait, sans être contredit par les faits,
que le projet Lyon-Turin n'est ni finançable, ni rentable et qu'il
convient d'abord d'utiliser la voie existante selon ses capacités,
l'Inspection Générale des Finances à ses côtés l'a réaffirmé
en 2003 et la Cour des Comptes ne cesse de l'écrire depuis 2009 avec
M Philippe Seguin, puis sous la présidence de M Didier Migaud.
3)
Parce que le bon sens et la précaution consistent à utiliser la
voie ferrée existante, avec tous ses tunnels agrandis, ses ponts
changés, ses voies refaites et modernisées, avant d'en construire
une deuxième; l'urgence c'est également l'entretien, la
sécurisation de l'ensemble du réseau ferré national en piteux
état.
4)
Parce que dans les années 80, il circulait chaque jour 120 trains de
frêt, malgré une voie unique en Italie, un arrêt obligatoire d'au
moins une heure et demie nécessaire pour les opérations de douane
et le changement des motrices, alors qu'à présent, avec des
motrices permettant de circuler sans arrêt, sans la douane, avec la
voie doublée en Italie et les lourds travaux qui ont largement
amélioré l'exploitation, il ne circule plus que 20 trains de fret
par jour !
5)
Parce que la voie ferrée existante, à hauteur du nombre de trains
de frêt qui y circulait dans les années 80, permet de reporter
immédiatement sur le rail les marchandises d'un million de camions
chaque année soit 78% des 1,281 million de camions qui ont circulé
en 2016 entre la France et l'Italie dans les vallées alpines; ce
report, supérieur à l'objectif européen fixé pour 2050,
protègerait les Alpes de la pollution, du réchauffement climatique
et la santé de la population.
6)
Parce que l'on doit s'interdire toute atteinte aux terres agricoles,
à l'hydrologie (drainage et tarissement des sources et poches
souterraines), à l'environnement lorsque l'on se montre incapable
d'exploiter les moyens existants, alors que nos voisins ont su le
faire sur des voies identiques.
7)
Parce que le Conseil d'État considère, comme le Président de la
République d'ailleurs, qu'à chaque projet doit correspondre son
financement, ce qui n'est manifestement pas le cas du Lyon-Turin;
L'article 16 du traité franco-italien est, de ce seul point de vue,
foulé au pied.
8)
Parce que l'argent de l'Europe vient des États membres et donc des
contribuables; il ne constitue donc pas une manne sans contrepartie
dans la dette publique de notre pays.
9)
Parce que le budget de l'Europe n'est pas voté pour le prochain
mandat et est loin d'être acquis avec le Brexit.
10)
Parce que toutes les prévisions établies par Lyon-Turin Ferroviaire
et TELT se sont révélées fausses depuis 25 ans, pour avoir été
réalisées "en vase clos" afin de justifier le projet;
l'Inspection Générale des Finances qualifiant la méthodologie de
« discutable » et concluant que « même
dans ce cadre méthodologique contestable, les indicateurs de
l'intérêt socio-économique étaient mauvais ». La
certification du coût par « un tiers extérieur »,prévue
par le traité, a été confiée aux sous-traitants de TELT malgré
l'engagement du 1er ministre.
11)
Parce que la liquidation judiciaire de la section transfrontalière
Perpignan-Figueras dont le coût (25 millions d'euros /km) a pourtant
été subventionné à 58 %, démontre l'insoutenabilité financière
du Lyon-Turin, 6 fois plus cher par kilomètre (150 millions d'euros
/km prévus !), pour un potentiel fret 3 fois inférieur à
celui du Perthus et pour une population 2 fois moindre que
Lyon/Barcelone.
12)
Parce qu'avec l'argent du Lyon-Turin, il est possible de doubler et
électrifier la voie ferrée St Etienne/Clermont-Ferrand, de doubler
la voie Bourg-en-Bresse/Genève, la voie Aix-les-Bains/Annecy et
celle desservant Chambéry ou encore Grenoble/Gap; en diminuant les
temps de trajet et augmentant sensiblement le nombre de trains pour
les voyageurs du quotidien.
13)
Parce que le nombre de poids lourds entre la France et l'Italie par
les Alpes du Nord était 2016 inférieur à celui de 1990 et qu'en
2007 (avant la crise) il était inférieur à celui de 1993, pourtant
les mêmes promoteurs prédisaient une explosion du trafic routier
dans les Alpes, par la mise en service de l'autoroute de la Maurienne
qui connaît chaque années des pertes d'exploitation comblées par
l'argent public ;
Premiers
signataires :
Bertrand
Pancher, député UDI; Jean-François Roussel, ancien dirigeant de la
SNCF; Daniel Ibanez, économiste des procédures collectives; Luc
Berthoud, maire de La Motte Servolex; Dominique Dord, maire
d'Aix-les-Bains; Gilles Margueron, maire de Villarodin-Bourget;
Karima Delli, députée européenne; Michèle Rivasi, députée
européenne; André Gattolin, sénateur LREM.
sur
Médiapart
Le TGV Lyon-Turin n’est pas enterré, assure M. Macron
Le projet est toujours vivant. Emmanuel Macron a rappelé mercredi 27 septembre l’engagement de la France et de l’Italie dans la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, lors d’un sommet à Lyon avec le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni.
« Nous
sommes l’un et l’autre pleinement engagés », a assuré
le chef de l’État lors d’une conférence de presse conjointe.
« Il faudra développer sur le plan stratégique cet axe
au-delà du tunnel de base », a-t-il ajouté en annonçant
la création d’un groupe de réflexion sur les interconnexions à
la ligne. Le président du conseil italien Paolo Gentiloni s’est
pour sa part félicité que le Lyon-Turin « sorte renforcé »
de ce 34e sommet.
« Ce
projet, on ne peut pas le faire réussir avec les idées d’il y a
20 ans », quand il a été imaginé ; il faut
« l’adapter aux modes de mobilité contemporains »,
des mobilités « plus écologiques, plus intelligentes »,
a précisé Emmanuel Macron. « En Italie, nous avons
travaillé évidemment sur toutes les interconnexions de l’ouvrage,
pour réduire l’impact sur l’environnement et nous allons
continuer à voir sur l'environnementune infrastructure nécessaire à l’unité
ferroviaire européenne », a ajouté Gentiloni.
En
juillet, la ministre des Transports Élisabeth
Borne avait affirmé
que le Lyon-Turin était concerné par la « pause »
dans les constructions de nouvelles infrastructures annoncée par
M. Macron.
La
société franco-italienne TELT, responsable de la réalisation de la
ligne, avait quant à elle assuré que « pause »
ne signifiait pas « suspension » d’un chantier
déjà largement entamé.
Côté
français, le percement de la galerie de reconnaissance de 9 km à
Saint-Martin-la-Porte (Savoie) s’est poursuivi et « 1,4 km
a été excavé », a précisé mercredi à l’AFP un
porte-parole de TELT. Le tunnelier, qui perce dans l’axe et au
diamètre du tube Sud du futur tunnel, avance à la cadence de « dix
mètres par jour », a-t-on précisé. Des difficultés
géologiques avaient été rencontrées il y a quelques mois.
Côté
italien, la galerie de reconnaissance de La Maddalena à Chiomonte,
longue de 7 km, qui servira notamment d’accès au chantier du
tunnel de base, est terminée.
Source :
20
minutes
sur
Reporterre
Samedi
30 septembre
Réseau d’appels et mobilisation surprise :
une première victoire contre l’autoroute
GCO de Strasbourg
Grâce à une mobilisation téléphonique et à une Zad, les opposants au « grand contournement ouest » de Strasbourg viennent de réussir à suspendre les travaux préparatoires de cette autoroute. Une manifestation se déroule à Strasbourg ce samedi.
Strasbourg,
correspondance
Mercredi
20 septembre 7 h 04, des dizaines de téléphones
vibrent à Strasbourg et dans des villages de ses environs :
« Alerte Kolbsheim ! Merci de vous rendre rapidement à
Kolbsheim. Ils ont besoin de vous... La cavalerie est là. Ne
répondez pas à ce message. » Dans ce petit village à 15
kilomètres de Strasbourg, la pasteur fait sonner les cloches depuis
6 h 50.
Ce
système d’alerte, dont le nombre de contacts est tenu secret,
fonctionne à plein pour la première fois. Des riverains, opposants
et journalistes sont dans la boucle et l’info se propage. Si bien
que, vers huit heures, une cinquantaine de personnes des villages
environnants et de Strasbourg afflue en lisière de la forêt.
Certains s’interposent entre le bois et des machines venues
procéder à un déboisement. Il s’agit de la deuxième phase des
travaux préparatoires du « grand contournement ouest »
(GCO) de Strasbourg, une rocade payante de 24 kilomètres autour de
Strasbourg, dont les prémices remontent aux années 1970.
La
carte du projet de contournement autoroutier de Strasbourg.
Une
dame s’attache à une tractopelle sous le regard des gendarmes qui
lui demandent d’arrêter, mais n’interviennent pas. Le
sous-traitant du constructeur, Vinci via sa société dédiée Arcos
dont les dirigeants ont fait le déplacement, stoppe ses machines.
Toute la matinée, un long jeu de dupe dans l’attente de consignes
se déroule.
C’est
la première fois qu’une confrontation directe se produit. Après
une phase dans les champs sans anicroche pendant l’hiver, les
déboisements sont les premiers effets irréversibles de l’autoroute.
Ces sondages géotechniques et archéologiques dans des zones avec
espèces protégées ont bien été autorisés par dérogation, en
attendant les compensations naturelles lors des vrais travaux, qui
nécessitent pour leur part encore des autorisations.
Vinci
était dans son bon droit, mais à la mi-journée, fin de crise. Le
maire de Kolbsheim, Dany Karcher, opposant notoire, annonce au
mégaphone que les machines vont repartir. La suite du dossier se
jouera vraisemblablement à Paris, dans les ministères. La
mobilisation, ce mercredi 20, a remporté un succès.
Une Zad, des manifestations, des députés :
la lutte se renforce
Dans
cette prospère campagne alsacienne, peu habituée aux soulèvements
et à la contestation, la lutte s’organise de manière protéiforme.
Dans la clairière, une zone à défendre (Zad) s’est formée
à l’été avec l’accord du propriétaire d’un moulin
classé, que va frôler un remblai d’une quinzaine de mètres.
Seule une dizaine de personnes y réside, mais elle joue un rôle de
sentinelle.
Un
de ses habitants, Yoam Galima, avait repéré les machines. « Nous
faisons des rondes à tour de rôle la nuit. Je prenais ma garde à
6 h et je me suis retrouvé face aux engins. Je suis retourné à
la Zad quelques mètres plus bas pour donner l’alerte. »
L’opposition
s’est sentie confortée par un avis négatif du Conseil national de
protection de la nature (CNPN) rendu en juillet, sévère avec les
compensations et certains points du projet, et qui a fuité dans la
presse locale fin août. Si bien qu’il a été demandé à Vinci de
revoir sa copie et de proposer un deuxième dossier. Hasard du
calendrier, celui-ci a été déposé le jour de la suspension des
travaux. Les scientifiques ne devraient pas se prononcer avant fin
octobre.
Mais
si les lignes ont bougé, c’est aussi du fait de la nouvelle
députée de la circonscription bas-rhinoise, Martine Wonner.
Néophyte en politique, elle a balayé la députée sortante,
favorable au projet, dans un secteur où la droite avait remporté
toutes les élections législatives de la Ve République. La nouvelle
députée a promis lors de sa campagne de jouer
un rôle de médiatrice, en s’inspirant de la méthode de
Nicolas Hulot pour le cas de l’aéroport
de Notre-Dame-des-Landes. « Je
ne suis ni avec les anti ni avec le pro »,
dit-t-elle. Mais elle veut que toutes les possibilités soient
étudiées honnêtement. Le 6 septembre, elle a accompagné au
ministère des Transports une délégation du collectif GCO Non merci
qui a pu exposer ses
réserves et ses alternatives. Selon le collectif, l’autoroute
A35, qui transperce Strasbourg du nord au sud, est certes saturée,
mais un contournement ne règle pas les problèmes d’accessibilité
le matin et le soir provoqué par les travailleurs qui cherchent à
accéder à la métropole.
Jusqu’ici,
les opposants sont globalement satisfaits de la gestion du dossier
par l’élue. « On reste vigilant, elle a tout de même
rappelé que Vinci était dans son droit et on a vu quelques
véhicules autour du site. Tout peut arriver », indique
Yoam, qui reste sur la Zad, où un potager et un poulailler ont été
créés.
Il
est désormais convenu que les travaux préparatoires ne reprendront
pas tant que Nicolas Hulot, ministre de la Transition énergétique
et tutelle de celle des Transports, Élisabeth Borne, ne se sera pas
positionné sur le sujet. La reprise, la suspension ou l’abandon
sont possibles. Tous les avis et éléments sont désormais sur le
bureau du ministre.
Problème,
les travaux préparatoires, estimés à plusieurs jours voire
semaines ne peuvent être réalisés que jusqu’au 15 octobre.
Après, il sera trop tard à cause de l’hibernation des
chauves-souris. « On
est d’accord avec Vinci, qui n’est qu’un exécutant, qu’il y
a urgence à avoir une décision de l’État »,
ajoute Martine Wonner. Confiant, le concessionnaire a néanmoins
débuté l’aménagement d’une
base provisoire d’où piloter les futurs travaux.
Une surprenante disposition financière
en faveur de Vinci
Ce
suspense n’est guère du goût des dirigeants locaux. Le soir de la
suspension, le maire de Strasbourg, les présidents de la métropole,
du département et de la région, accompagnés par les présidents de
la chambre de commerce et d’industrie et de la chambre des métiers
ont signé un courrier unitaire pour court-circuiter Nicolas Hulot en
s’adressant au Premier ministre, Édouard Philippe. Ils assurent
que le GCO est « destiné
à désengorger l’A35, qui est non seulement un axe routier
européen majeur, mais aussi un périphérique pour l’agglomération
strasbourgeoise ».
Ecrivant que ce projet est « attendu
du monde économique »,
ils se disent « surpris
et choqués »
par l’arrêt des travaux. Tous ces élus ont plus de 55 ans et sont
de vieux routiers des milieux politico-économiques locaux.
Et
même si le directeur de l’association Alsace nature, Stéphane
Giraud, « ne rentre pas dans ces éléments de langage »,
son association a néanmoins répliqué dans un communiqué en
parlant de « querelle des Anciens contre les Modernes ».
Et « os[e] croire que le Premier ministre se range du côté
des Modernes ». L’association taxe les élus de
« mensonge(rs) »,
car dans l’enquête publique de 2006, les commissaires ont expliqué
que le désengorgement de Strasbourg n’est « ni l’enjeu
ni l’objectif » du GCO, mais plutôt de créer un axe
autoroutier nord-sud européen continu.
Le
contrat étant signé, tout arbitrage sera aussi financier. « Il
y aura un coût, car l’État s’est engagé à indemniser Vinci
s’il ne parvient pas à interdire les camions en transit dans
Strasbourg pour les forcer à emprunter le GCO. Les infrastructures
non rentables se soldent toujours par de l’argent public injecté.
Le GCO était peut-être une solution à une époque, mais plus
aujourd’hui », justifie Stéphane Giraud.
Car
le dossier de concession prévoit que si l’autoroute ne se fait
pas, l’Etat devra indemniser Vinci pour... près de 5 millions
d’euros.
Télécharger convention : https://reporterre.net/plugins-dist/medias/prive/vignettes/pdf.png
Dans
le front des pro, les positions se complexifient aussi. Le Medef
Alsace s’inquiète par exemple d’une transformation trop
ambitieuse de l’actuelle
A35 en boulevard. À tel point que de circuler du nord au sud de
l’agglomération prendrait… plus de temps qu’avec l’autoroute
actuelle, certes embouteillée aux heures de pointe, mais bien
pratique le reste du temps. La relance du projet en 2013 a pourtant
été conditionnée à cette transformation, par ailleurs coûteuse
(200 millions d’euros selon le Medef), et parfois vue comme la
seule manière de décourager assez d’automobilistes de traverser
Strasbourg et de préférer, au moins en partie, son contournement
payant.
Ce
samedi 30 septembre, les opposants défileront à Strasbourg
pour une
manifestation plus classique. Les habitants de la Zad, ces
opposants « nouvelle
génération »,
participeront et organiseront un « festi’zad »
tout le week-end pour accompagner l’événement. Un an plus tôt,
environ 3.000 personnes battaient le pavé strasbourgeois. Désormais,
la non-réalisation de l’autoroute est davantage probable, ce qui
devrait pousser à la mobilisation, dans le but de se faire entendre
jusqu’aux ministères parisiens.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire