Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

mercredi 4 octobre 2017

Chronique des ZAD septembre 2017

Chronique des ZAD septembre 2017 

 

Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans/autour des ZAD (Zones A Défendre) pendant ce mois de septembre 2017 ; on y parle de Notre Dame Des Landes, de Bure, d'EuropaCity et de plein d'autres sujets.

Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle précieuse.



PROJET D’AYRAULT – PORT de

NOTRE DAME DES LANDES (44) 


Source : ZAD.nadir.org et médias

 
Septembre 2017
Et ailleurs : Indymedia Freibourg (Allemagne) - golf de Villenave d’Ornon (33) – Bure (55) - Europa city (95) – Bizi contre Sudmine (64) – Anti rep – Projet ferroviaire Lyon-Turin - Anti GCO à Strasbourg (67)


ZAD de NDDL - 44
 
 

Infos du 1er au 10 septembre

  
Dimanche 3 septembre



Ce sont plus de 15 tonnes de patates qui ont été récoltées cette année, à destination de la zad et d’autres luttes. Vive les frites !







    Mardi 5 septembre

     

    C’est bientôt la rentrée !!!





Dimanche 10 septembre



Le 30 septembre nous vous invitons à la Fête des récoltes, en soutien aux projets agricoles de la ZAD. Pendant que les médiateurs épluchent des rapports dans leurs bureaux austères, nous, nous fêterons cet automne l’anniversaire des 10 ans du mouvement d’occupation ! Et nous continuons à nous organiser pour un avenir sans aéroport.



Infos du 11 au 17 septembre

Lundi 11 septembre



►Tu vas nous manquer Bruno !!!!!

Bruno Retailleau a donc confirmé sa décision de quitter la présidence de la région Loire-Atlantique (cf ouest-torchon). Celui qui a fait toute sa campagne sur fond d’attaque contre les occupant.e.s de la zad de NDDL préfère donc partir par la petite porte et garder sa place de sénateur de Vendée, parce que "la France est parisienne", et que selon lui c’est donc là bas qu’il faut être. Jamais avare de bons mots contre les "spécialistes de la guérilla anti-flic", Bruno fermait plutôt sa gueule ces dernières mois, calmé par le piratage du site de la région qui avait dévoilé la manipulation qu’il avait mise en place pour faire croire à un soutien populaire dans sa croisade contre les zadistes. Il avait un peu plus baissé la tête après la défaite cuisante de son poulain, le très droitier François Fillon à la présidentielle.
Que se vayan todos ! Qu’ils s’en aillent tous ! Espérons donc que ce ne soit qu’un début !


Jeudi 14 septembre



►Luttes sociales : Point Manif 12 septembre.

 


A Nantes, le cortège a résisté aux assauts de la bac en délire avec une belle détermination et la présence de cantines et guinguettes mobiles. Big up à la battucada rose et fleuffie qui a rythmé l’enthousiasme sans faillir ! Le bilan est quand même lourd : plus besoin de nasser pour faire du chiffre. Une dizaine d’arrestations dont 9 gav et pas mal de blessé-es lors de grosses charges, comme en témoigne le compte rendu des médics, -des médics précieux-ses constamment pris-es pour cibles.

Dans la rue et ailleurs : résistance !


La Cagette deter


C’est la rentrée sociale et le réseau de ravitaillement des luttes en Pays nantais «  la Cagette des terres  » poursuit sa gestation  ! Rappelez-vous, l’idée c’est d’organiser la solidarité entre les paysan-ne-s de Loire Atlantique et les luttes sociales du Pays nantais (salarié-e-s, lycéen-nes, migrant-e-s, étudiant-es, etc.). Nourrir les luttes en construisant un réseau articulé autour de quatre piliers  : la vigie qui alerte le réseau des luttes en cours et de leurs besoins en ravitaillement  ; les paysan-ne-s solidaires qui fournissent les produits, les colporteurs-euses qui les acheminent des fermes jusqu’aux fronts de lutte, et les cotisant-e-s dont le soutien financier permet de rémunérer les paysan-ne-s etde couvrir les frais de transport des denrées. voir le tract et les dates à venir !!

Infos du 18 au 24 septembre

Lundi 18 septembre



 

Solidarité avec la brigade d’enlèvement des tags nantaise, en grève. Ça fait que les tags de la manif du 12 septembre sont encore visibles ! Restez en grève jusqu’à la retraite, on ne vous en voudra pas !!!


 
Ca se passe ce soir : projection du film "Vivre autrement" sur la zad à 20h à la Wardine

Dans le contexte actuel où la crise du logement sévit, des hommes et des femmes, nomades ou sédentaires, vivent dans des habitats dits légers. Cette vie, si certains la subissent, d’autres, au contraire, la choisissent de leur plein gré et n’en changeraient pour rien au monde. Notre intérêt va justement se porter sur cette minorité croissante de personnes voulant vivre autrement, malgré les lois.


Mardi 19 septembre




Luttes sociales : 

 


A noter, jeudi 21 septembre, à partir de 10h, Radio Cayenne sera en direct de cette nouvelle journée de lutte contre la loi travail XXL.

Rendez-vous dans la rue et sur les ondes...


Jeudi 21 septembre



Luttes sociales



Ce matin à Saint-Herblain, la Sbeulinette est allé soutenir les grévistes de la Poste.
Petit dej avant de repartir pour le banquet pré-manif






 
Vendredi 22 septembre



Bure :

 


Hier soir la réunion des habitant.e.s de la zad a rédigé une déclaration en soutien aux militant-e-s de Bure, dont voici un extrait : "nous tenons à leur apporter notre pleine et entière solidarité : leur lutte est la nôtre et nous sommes confiant.e.s dans le fait que leur détermination restera intacte dans l’adversité." Et pour lire l’intégralité du texte c’est ici.


Samedi 23 septembre



Des nouvelles terres pour de nouveaux projets




Manifestation, Chantiers, Balades, Discussions, Fête


Samedi 21 octobre - RDV fourche en main à 10h sur la ZAD

Le 21 octobre, nous vous invitons à une mobilisation pour continuer à poser les bases d’un avenir sans aéroport, à travers une nouvelle étape dans la mise en partage de terres sur la ZAD.

A l’initiative de COPAIN 44, de Sème Ta ZAD, d’habitant.e.s et d’opposant.e.s au projet.



 
Depuis la victoire face à l’opération César en 2013, le mouvement a mis en culture plus de 200 ha de terres sur la ZAD. Il s’agissait à chaque fois de terres reprises à celles gérées par AGO-VINCI et destinées par cette multinationale à être englouties sous le béton. S’y sont développées une grande diversité d’activités paysannes (céréales, légumineuses, maraîchages, plantes médicinales, verger, jardins, apiculture, élevage de moutons, vaches, poules), avec leurs espaces de transformation (boulangeries, meunerie, conserverie...) et de redistribution (marché à prix libre pour les habitant.e.s de la ZAD et des voisin.e.s des alentours, soutien à des projets de cantines, migrant.e.s, piquets de grève et autres luttes).

Sur la ZAD, ces expériences paysannes sont étroitement entremêlées avec les pratiques d’autonomie sur des questions de construction, d’habitat, de soin, de fête... Elles sont prises dans la résistance contre le projet d’aéroport et plus généralement dans les solidarités qui se tissent ici face à la marchandisation de nos vies et à la destruction du vivant. Elles se pensent en lien avec le soin du bocage - de sa faune et de sa flore - que nous avons réussi à défendre victorieusement jusqu’ici.


A l’occasion du 21 octobre, nous vous appelons à soutenir l’installation de plusieurs nouveaux projets sur les terres de la ZAD – officiels ou hors-cadre : vergers pour des groupements d’achat nantais et pour la ZAD, pâturages à moutons, champs de patate, céréales, jardins vivriers... Ce sera aussi l’occasion de marquer la prise en charge par le mouvement des espaces boisés - forêts et haies de la ZAD.


Dans le contexte de la médiation qui finira en décembre et à l’issue de laquelle le nouveau gouvernement est censé trancher sur la question de l’aéroport, cette journée de mobilisation est là pour rappeler notre détermination intacte à empêcher ce projet. Nous y redirons notre aspiration commune, après l’abandon, à poursuivre le processus de prise en charge à long terme des terres de la ZAD, pensées comme un bien commun de la lutte. Celles-ci doivent être gérées par une entité issue du mouvement pour de nouvelles installations et non aller à l’agrandissement d’exploitations existantes. Il s’agit de réaffirmer ensemble le 21 octobre que les formes de vie, de lutte, d’agriculture et d’activités qui se sont construites sur ce bocage au fil des années doivent pouvoir s’y maintenir et se poursuivre.


Dimanche 22 : discutons de la suite de la lutte !

Invitation aux comités, organisations, collectifs, groupuscules, individus qui luttent de près ou de loin contre l’aéroport et son monde à discuter de la suite de la lutte dimanche de 10h à 13h. Lieu et invitation complète à consulter sur zad.nadir.org.

En pratique

La journée du 21 octobre commencera par une manifestation, outils agricoles en main, jusqu’à certaines des terres nouvellement investies.

Après un pique-nique, tout le monde sera convié à participer à des chantiers agricoles, de construction et autres sur les terres nouvellement investies, ainsi qu’à des balades aux alentours.

Des discussions auront aussi lieu pour échanger sur les enjeux actuels et les suites du mouvement. La soirée se poursuivra avec des cantines, un bar et des concerts.

Pour plus d’infos sur le déroulé précis de la journée : zad.nadir.org

A l’initiative de COPAIN 44, de Sème Ta ZAD, d’habitant.e.s et d’opposant.e.s au projet
 
Dimanche 24 septembre


NDDL :



Un groupe de paysans du mouvement anti-aéroport et d’habitants de la zad a récemment lancé un réseau de ravitaillement des luttes et grèves dans la région nantaise (la Cagette des Terres des Paysan-nes solidaires des grévistes en lutte.). Ils et elles se sont rendu.e.s dans ce cadre jeudi dernier au piquet devant le Centre Courrier de St Herblain en grève illimitée et sont parti.e.s pour continuer.
On relaie le communiqué de Sud PTT pour leurs 11e et 12e jour de grève :
Luttes sociales : Communiqués de la CGT au sujet de la manif du 21/09 :
  (vendredi 22 septembre 2017)

La BAC a encore frappé... 
 
 Communiqué de la CGT de Loire Atlantique :
Voici la vraie version de cette journée de mobilisation dans le 44 (éteignez BFM, TF1 ou France 2 qui ont pourtant tout vu).
Tôt le matin, différentes actions menées par les unions locales comme le blocage d’un rond-point à Indre ou le péage gratuit au Bignon (35 camarades)
Puis manifestations à saint Nazaire (2500), Châteaubriant (150) et Ancenis (100), en recul mais de bonne facture et motivées.
Il faut dire que le 21 n’a pas été annoncé depuis longtemps comme le 12, qu’une deuxième date rapprochée est compliquée pour certains, et surtout que l’annonce du 10 octobre (journée intersyndicale large dans la fonction publique) a démobilisé les agents publics (le camp réformiste tente de diviser le mouvement, il faudra le contrer en faisant du 10 une journée interprofessionnelle !)
A Nantes, en recul aussi sur le nombre, avec 7000 manifestants.
Ce qui est notable est ailleurs :
Une discussion avec les révoltés (ou cortège de tête comme ils se nomment) a permis pour la première fois une manifestation et une action commune, sans débordement.
Pourtant du débordement il y en a eu : mais c’est à mettre à l’actif des forces « du désordre » : en effet, nous avions convenu de mettre fin au « traditionnel » second tour effectué par les révoltés et quelques forces cgt en proposant une action collective symbolique : il s’agissait de murer la permanence de François de Rugy, ex élu EELV, passé à la Macronie et 3e personnage de l’Etat (président de l’assemblée nationale). 

C’est le genre d’action que nous avons fait maintes fois sans heurts. Mais les infos ont dû vite passer. Et en Macronie, nous sommes considérés comme des extrêmes, fainéants et cyniques. Surtout on ne tolère pas de « crime de lèse-majesté ».

Un cordon de gardes mobiles a empêché la CGT de continuer le trajet suite à la manif et, malgré nos tentatives solidaires, des jets nourris de lacrymo et grenades de désencerclement ont séparé le cortège qui a été repoussé manu militari. Après la pagaille, un flottement a failli avoir raison de notre projet mais les manifestants (1500 environ) se sont rassemblés près du CHU avec calme et détermination. Les camions ont alors été vidés des 200 parpaings prévus pour notre action via une chaine humaine. Un mur de 15 m de long a ainsi été érigé a une vitesse impressionnante, sous le regard des forces de police stoïques. Après cette victoire symbolique mise en valeur par les prises de parole (résistance, solidarité, tous ensemble jeunes et salariés…), des chants, des photos de groupe, la fête a pris fin avec la revanche des chiens de garde du pouvoir.

Alors que tout le monde quittait les lieux dans le calme, la charge a été violente et incompréhensible.
 
Les gardes mobiles et la bac ont chargé : deux camarades de l’ul sud loire sont en garde à vue accusés de jets de projectiles, d’autres ont été blessés par des LBD (flash Ball) et admis au CHU. On suppose d’après des témoignages que d’autres camarades et autres manifestants ont aussi été arrêtés.

Qu’avaient-ils fait sinon exercé leur droit de manifester : cette attaque est un précédent que nous ne pouvons laisser sans réponse.

Dès demain (22 septembre) l’union départementale va examiner les possibilités juridiques pour accompagner les plaintes des camarades et/ou pour se porter partie civile contre des violences policières insupportables et sans justification.

Dans le même temps nous allons communiquer médiatiquement sur les tentatives policières pour étouffer la contestation et le mouvement social en devenir.

Ni terroristes comme dirait Gattaz, ni gauchistes comme nous affuble TF1 ce soir, nous sommes déterminés à faire respecter nos droits, dans un état de droit qui ne tolère pas que la police réprime le mouvement social.
Le secrétariat de l’UD CGT 44


Communiqué de l’Union Locale CGT de Nantes suite à la manifestation du 21 septembre :

Hier, à la manifestation du 21 septembre, les manifestants dans leur ensemble ont été la proie de violences policières inacceptables. La manifestation s’était déroulée jusque-là dans l’unité, sans heurts ni dégradation. Pourtant, les forces de l’ordre ont bloqué le cortège syndical entravant ainsi la liberté de défiler avant de noyer la place devant le CHU sous un déluge de lacrymogènes et de grenades de désencerclement. Cette violence injustifiable constitue une atteinte au droit démocratique de manifester. En fin de manifestation, des militants de la CGT ont été agressés jusqu’à l’intérieur de leur véhicule par la Brigade anti criminalité. De nombreux manifestants ont été blessés et arrêtés dont deux militants de la CGT.

Après l’utilisation d’ordonnances pour gouverner sans débat démocratique, c’est dans la rue que le gouvernement veut faire taire ce qui reste d’expression démocratique aux citoyens. Nous dénonçons la présence de la Brigade Anti-Criminalité dans les manifestations. Nous ne sommes ni des criminels, ni des terroristes. La CGT se bat pour le bien commun et malgré la répression elle continuera à le faire comme toujours dans son Histoire. L’Union locale de Nantes appelle à soutenir toutes les mobilisations à venir contre les ordonnances Macron et pour la défense des libertés démocratiques.

Dès ce lundi, les routiers se mobilisent contre la Loi Travail XXL : nous appelons à les rejoindre à partir de 4h30 du matin au rond-point des six croix à Donges. Un covoiturage est organisé par l’UL de Nantes au départ de la Maison des Syndicats à 4h00. Jeudi 28, à 14h30 devant la préfecture, les retraités seront dans la rue contre la hausse de la CSG et la baisse des APL. Nous appelons également à participer à la mobilisation. Le mouvement ne fait que commencer, il ne tient qu’à chacun de l’amplifier par la grève et les manifestations : toutes et tous ensemble contre la régression sociale toutes et tous ensemble pour le bien commun toutes et tous ensemble pour nos libertés démocratiques.

Le secrétariat de l’UL de Nantes


Infos du 25 au 30 septembre


Lundi 25 septembre

Vivre sur la zad à tout âge

CR réunion du 8 septembre 2017 à Bellevue.


Il y a quelques mois, on discutait de ce qu’on pouvait faire pour montrer qu’on était déterminé à continuer à habiter et lutter sur la ZAD et que si jamais il n’y avait finalement pas d’aéroport, on serait encore là. Il y a plein de longues discussions autour des usages agricoles des terres, mais on voulait aussi (se) rappeler que vivre sur cette zone, c’est pas seulement agricole. De fil en aiguille, on en est venu à évoquer une idée qui flotte de temps en temps dans les airs : penser à nos vieux jours sur cette zone, à accueillir les camarades de lutte qui prendraient bien leur retraite par ici, s’interroger sur la place de tou.te.s celleux qui ne sont pas jeunes et/ou valides et/ou efficaces dans le modèle de société qu’on combat, et dans celui ou ceux dont on rêve. Et comme manière de montrer qu’on est ici, qu’on va rester et que ça va durer, on trouvait ça pas mal.

On a depuis eu plusieurs réunions autour de cette question de ‘vieillir sur la zad’, pas dans l’idée de construire une maison de retraite ni d’avoir un projet tout ficelé dans le mois qui vient, mais pour lancer des réflexions sur ces questions, trouver les gens que ça intéresse, et voir ce qu’il en sort, en fonction des envies et besoins des personnes impliquées dans ces discussions : aider à créer des collectifs, aménager des espaces accueillants, aider à l’installation de personnes qui le souhaitent...


Voilà un bref aperçu des discussions et questions qu’on a eu jusqu’ici :

Des « vielleux » et des « jeunes » ? Discuter autour de ces sujets pose assez vite des questions de dénomination : ‘qu’est ce qu’être vielleux, qu’est ce qu’être « un.e vieilleux », ou « un.e jeune », qui le définit, pourquoi s’identifier sur ces critères d’âge,… A priori, tout le monde est à un moment jeune et ensuite plus vieux, physiquement au moins. Ce qui n’implique pas que tout le monde vieillit et se sent vieillir de la même manière. On a eu plusieurs discussions autour de ce qu’évoque ces termes, des appellations ‘vieilleux’, ‘ancien.ne.s’, ‘jeunes’, et l’envie de se dire que l’important est de pouvoir vivre à tout âge comme on l’entend. ( et que par comparaison avec la smala qui est un espace où ‘grandir ensemble’, on pourrait réfléchir aussi à comment ‘se tasser ensemble’, mais on a finalement adopté ‘’vivre à tous âges’…). Il y a envie de lutter contre l’agisme et les images/stéréotypes (négatifs comme positifs) liés aux générations et de se souvenir qu’on peut vivre ensemble, même s’il y a des moments où on a envie de se retrouver avec des gens qui nous ressemblent.

Pourquoi se poser la question de où et comment vieillir ? On vit dans une société qui se débarrasse de ses vieilleux, qui ne veut pas les voir ni intégrer la mort : pour régler tout ça, rien de mieux que de les mettre au même endroit, et si possible hors de vue du monde ‘actif’. C’est comme ça que des camarades de luttes qui vieillissent se retrouvent confronté.e.s à la réalité des ‘maisons de retraite’ , concentrant tout ce qu’elles ont combattu dans leur vie : les institutions, l’autorité, la médicalisation,… D’un autre côté, la vieillesse est un marché fructueux pour de nombreuses entreprises, et mieux vaut avoir pensé à mettre de côté de l’argent pour avoir accès à ces ‘services’. Alors, voilà, quand on a passé une partie de sa vie à lutter contre le système (ce qui rend rarement riche), comment continuer à le faire ? C’est une des questions qu’on a envie d’étudier, mais on veut aussi garder à l’esprit qu’il n’y a pas d’âge pour entrer en lutte, et garder une ouverture à celleux qui cherchent ou ont besoin de trouver des moyens de sortir de ces logiques économiques, sans passé de « militant.e.s ». 

Pourquoi c’est pas si simple d’imaginer vieillir sur la ZAD actuellement


La ZAD est actuellement principalement occupée par des ‘jeunes’ (même s’illes le sont de moins en moins), alors que le milieu militant est plutôt composé de personnes à la retraite. C’est certainement en partie lié à des conditions matérielles de vie sur la zone, où pas grand-chose n’est pensé pour les personnes qui ne sont pas valides ou vaillantes. Imaginer arriver et se construire un habitat n’est pas forcément simple quand on a plus ou pas l’énergie ou la possibilité de pousser des brouettes, grimper à des trucs, ... Les constructions ne sont pas forcément conçues pour des périodes où il y a des difficultés physiques : chemins en palettes, sleeping en mezzanine,... Certaines personnes évoquaient aussi des envies et des rythmes qui évoluent au cours de la vie, et le besoin de se retrouver de temps en temps avec des gens qui partagent les mêmes attentes (que ça soit en terme d’efficacité dans des chantiers, de régler des conflits ou de participation aux soirées festives bruyantes). Pour l’instant, il est assez difficile d’imaginer comment prendre soin collectivement de personnes qui ne peuvent plus être autonome sur différents plans : qu’est ce qu’on est prêt.e à faire, comment ? Ça nous donne envie de discuter de ces questions avec des personnes qui travaillent dans ces domaines et qui auraient envie d’y réfléchir dans d’autres cadres.

Les prochaines étapes : on est dans un processus de discussions où on a envie d’être rejoint.e par des gens qui se posent ces questions, ici ou ailleurs, pour échanger sur ce qui se fait, se tente (on a l’exemple des Babayagas de Montreuil, mais il y a sans doute d’autres expériences à rencontrer). Il y a aussi l’envie d’imaginer concrètement des moyens pour permettre d’intégrer petit à petit ces questions dans le fonctionnement de la zone et des rencontres pouvant conduire à des projets mélangeant les âges.

puisqu’on n'est pas au même endroit ce jour là :

VIVRE SUR LA ZAD A TOUT AGE

retour sur la réunion du 8 septembre 2017 à La Wardine

Nous sommes 4. L’idée, c’est de construire dans l’année qui vient un lieu d’accueil collectif que pour les personnes d’un certain âge, un espace :

soft, de bienveillance et de soutien pour les vieux et les vieilles où on peut cuisiner, manger, se laver, se reposer, éventuellement dormir, ... d’échanges et de partages, inclusif, pérenne et en perpétuelle évolution où on organise des événements ouverts, débats, projections, veillées, partages de savoirs,.. et ce qu’on veut avec des documents archivés et disponibles à toutes et tous pour pouvoir travailler ensemble sur du plus long terme d’où se projeter vers un avenir qu’on auto-organise d’environ un hectare ou deux pour jardiner, se promener,...

Viens en parler avec nous lors de notre prochaine réunion le mardi 26 septembre à la Wardine (Multiploux) à 16h. 

Amène de quoi grignoter. Si on est nombreux, on pourra - entre autres dans le cadre des futures prises de terre - commencer à débroussailler les questions liées à la création de ce lieu (où ? Quand ? Comment ? Avec qui ? Avec quoi ?)


Vendredi 29 septembre

La mission James-médiation-Bond se poursuit, avec force moyens, notamment en communication (voyez ce très beau site internet https://mediation-aeroport-du-grand-ouest.fr où l’on apprend entre autre chose qu’un ancien commandant du GIGN a été entendu par les médiateurices… Et alors Legorjus, petite reconversion dans le BTP ou dans l’aviation ?!), et nous offre à mi-parcours un « point d’avancement » qui ne nous avance à peu près en rien…
On a reçu une petite revue de presse pour l’occasion : > > Pour les médiateurs, "NDDL est un dossier prise de tête" : 

 http://www.presseocean.fr/actualite/aeroport-pour-les-mediateurs-nddl-est-un-dossier-prise-de-tete-26-09-2017-247046 > > La mission de « médiation » sur Notre-Dame-des-Landes irrite les partisans du projet : 

 http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/09/26/la-mission-de-mediation-sur-notre-dame-des-landes-irrite-les-partisans-du-projet_5191874_3244.html > > Notre-Dame-des-Landes : les médiateurs n’ont pas « d’intime conviction » : 



 
Et le meilleur pour la fin, sans doute à venir dans Presse Océan un gros volet pour Grosvalet qui menace carrément d’attaquer Macron en justice pour "une bataille juridique comme on n’en a jamais connue" au nom de tout le territoire et avec toutes ses instances, rien que ça ! https://youtu.be/PeO9zpZSZa0



AILLEURS



Infos du 1er au 10 septembre



Vendredi 1er septembre

AntiRep :

On revient sur l’attaque contre les médias libres perpétrée par la police politique allemande envers Indymedia Freibourg. Une mise à jour des infos sur la situation est en ligne sur le site des camarades d’Indy Nantes ;)

Samedi 2 septembre



À Bordeaux, une zone humide a été détruite 

pour un golf




Une zone humide défrichée, la biodiversité saccagée, des terres agricoles dévorées, la loi méprisée : voici le projet de quatorzième golf en Gironde, à Villenave d’Ornon. Qui est inauguré ce 2 septembre 2017.



Actualisation - Samedi 2 septembre 2017 - La lutte a échoué. La ville de Villenave d’Ornon inaugure son golf ce 2 septembre. Après avoir détruit une zone humide…

Lien vers l’article de juin 2016 :





Mardi 5 septembre

VIDEO - 

Pendant l’été, la police de M. Macron 

s’est déchaînée à Bure

 

 

À Bure, où l’opposition contre la « poubelle nucléaire » se développe, près d’un millier de manifestants, dont des familles, ont été la cible de la violence des forces de l’ordre le 15 août. Il y a eu un blessé grave. Les gendarmes ont aussi visé les journalistes, comme l’envoyé spécial de Reporterre. Récit en vidéo.

  • Bure (Meuse), reportage
Stratégique et symbolique bois Lejuc. L’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) a prévu de construire dans cette forêt meusienne le puits de ventilation de son centre d’enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs (dit Cigéo). L’été dernier, l’Agence a édifié un mur autour du bois, que les opposants au projet de « poubelle nucléaire » ont détruit le 15 août 2016. Depuis cette date, ils y vivent en harmonie avec la nature.

Cette année, l’anniversaire de la reprise du bois Lejuc, le dimanche 15 août, suit deux jours de festival, les Bure’lesques, qui a rassemblé des milliers de personnes autour de concerts, de spectacles, de conférences, etc.
  • Dimanche 15 août 2017, 12 h : un peu moins d’un millier de personnes sont rassemblées autour de la salle des fêtes de Bure. On y croise des manifestants de tous horizons, plusieurs avec des enfants, ou encore des cagoulés, ayant pris soin de distribuer aux habitants des tracts expliquant pourquoi ils masquent leur visage. « Les militants subissent une répression terrible de la part de la gendarmerie et de la justice, expliquent-ils à des Buriens qui comprennent la démarche. Des paysans du coin qui manifestent leur position contre Cigéo sont arrêtés, auditionnés, attaqués pour des défauts de présentation de permis de conduire sur leurs tracteurs ou des prétendus outrages. On leur met une pression forte pour qu’ils craquent, pour les intimider. On leur confisque leurs outils de travail, etc. Se cagouler est nécessaire. »
  • 14 h : Le cortège se forme et descend dans le village en chanson et musique, complètement détendu. Objectif : atteindre le site archéologique qualifié d’« exceptionnel » par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et menacé par la construction de Cigéo. Il s’agit de tenter de le protéger symboliquement le temps d’un après-midi. Mais la joie qui se dégage est très vite douchée par les forces de l’ordre, qui bloquent entièrement la sortie de la commune, comme ce fut le cas en juin lors de la dernière manifestation. 
     « C’est devenu impossible de faire entendre sa voix à Bure, c’est ça ? » crient certains militants, écœurés. Voyant arriver les centaines de manifestants, les gendarmes tirent les premières grenades lacrymogènes, assourdissantes et de désencerclement, sans blesser personne, heureusement. L’atmosphère devient vite irrespirable. Les participants à ce rassemblement sont pris au piège de cette minuscule ruelle. La décision est prise de rebrousser chemin.
  • 15 h : Les gendarmes sont partout, sur toutes les routes, bloquant et filtrant tous les accès, mais la bonne humeur est revenue. La balade dans les champs, pour tenter de trouver une voie vers le site archéologique, fait du bien.
  • 16 h : Arrivée dans le petit village de Saudron, situé dans une cuvette. Des barricades sont montées à la hâte pour empêcher les forces de l’ordre de débarquer à l’arrière du cortège. Ce dernier remonte alors la rue vers Bure, avant d’être à nouveau accueilli par des grenades de désencerclement. La tension monte. Des pierres sont lancées. Puis arrive le camion équipé de canons à eau et jets puissants, l’un des rares que la police nationale possède en France. « Ce n’est pas que de l’eau qu’il crache, il y a un produit qui s’accroche à la peau, brûle et fait pleurer, comme les gaz lacrymogènes. C’est incroyable », s’emporte une femme, qui tente de protéger ses enfants qui reçoivent le liquide en pleine figure. « C’est historique, ce camion à Bure. Aujourd’hui, la répression passe un cap », commente un des organisateurs de la manifestation. La suite va confirmer ses propos.
  • 17 h 30 : Pour éviter les canons à eau, le groupe a bifurqué dans les champs, suivi comme son ombre par des dizaines de gendarmes mobiles fortement armés. Après une rapide analyse de la situation, la décision est prise collectivement d’aller saluer une dernière fois les forces de l’ordre avant de partir. Mais le comité d’accueil, les gendarmes, va alors faire parler la poudre. Des dizaines de grenades de désencerclement et assourdissantes explosent, la plupart à hauteur de visage.
  • À ce moment, je me trouve à gauche dans le champ, regardant les gendarmes, bien à l’écart (une bonne quinzaine de mètres), avec mes deux caméras bien en évidence devant moi, non masqué. Je commence à filmer quelques plans de la dernière poussée, et là, il y a une première explosion juste devant moi, à une dizaine de mètres, celle qu’on voit sur la vidéo. Je crois d’abord à un « accident », la grenade explosant à hauteur de visage. J’arrête de filmer, j’entends sur ma droite une fille crier « Attention, cours ! ». Je me mets à courir, et heureusement, car deux secondes plus tard, j’entends une grosse détonation. En me retournant, je vois la fumée à hauteur de là où se trouvait ma tête juste avant.
  • Cette scène s’est répétée deux fois, avec à chaque fois quelqu’un qui a vu partir les grenades et qui m’a prévenu. Quatre grenades me visant et explosant à hauteur de visage : peut-on encore parler d’accident ? De maladresse ? Je ne crois pas.
  • Même si je risque de garder très longtemps ce souvenir dans ma tête, je retournerai témoigner comme journaliste. Mais j’envisage de m’équiper encore plus. Car, quelques secondes après ces quatre forts moments de tension, j’ai vu le pied de Robin exploser, à une vingtaine de mètres sur ma droite, puis les brancardiers qui viennent le secourir se faire canarder. Dans cet enfer, Robin a « la chance » de voir une grenade n’exploser que sur son pied, car il aurait pu certainement en mourir si celle-ci avait fini sa course sur sa tête. Sa chaussure explose, son pied ensanglanté pendouille. C’est une vision d’horreur qui s’offre aux manifestants. Les brancardiers arrivés à la hâte sont eux aussi canardés.
  • 19 h : Les manifestants, enfants y compris, sont sous le choc. La violence des forces de l’ordre va leur laisser des souvenirs pour très longtemps. « On n’a jamais vu un tel déchaînement. »


"Face aux armes de la police. 

Vu par des medics".

Un retour d’expérience 

de la repression à Bure


A quelques jours de la dernière confrontation, la redescente est difficile. Les activités retournent à la normale mais les images et reviviscences envahissent nos consciences comme les éclats métalliques envahissent nos chairs.

La facture humaine est salée : deux blessé-e-s graves dans nos rangs. Pas question ici d’alimenter une bataille de chiffres ni des descriptions sensationnelles. Nous appelons blessé-e-s graves les personnes dont les lésions laisseront des séquelles physiques à vie, des personnes avec un corps abimé et une vie modifiée définitivement. 

Les médias ne parlent que d’un blessé grave, car l’autre personne a préféré cacher ses blessures, refuser les soins, taire son nom. Les autres blessé-e-s, qui souffrent dans leur corps pour plusieurs semaines avec traumatismes lourds (fracture osseuse, hémorragies internes, plaies ; contusions) et des handicaps transitoires, sont carrément innombrables, au risque de les banaliser.

L’impact psychologique n’est pas mesurable mais on le devine. Tou-te-s sommes choqué-e-s. Certain-e-s développeront une rage encore plus féroce de l’ennemi, avec la volonté d’en découdre, des potes à venger, des comptes à régler, les flics devront payer pour ça. Certain-e-s reverront leurs ambitions à la baisse. Trop dangereux. Certain-e-s se replieront, abandonneront un type d’actions voire la lutte. Certain-e-s adapteront leurs stratégies.

Tou-tes avons pris la mesure du danger.

La première ligne, bien qu’elle puisse nous exciter avec son lot de sabotages, de fumées et d’explosions, avec la dose nécessaire de courage, de folie et d’adrénaline, reste un véritable champ de bataille avec ses armes de guerre. dont nous commençons à avoir la triste expérience des dégâts. 

Non, une grenade assourdissante ne fait pas qu’un gros boum et un coup de vent, l’effet blast est une onde très violente qui traverse les tissus et lèse les organes, qui a plongé nos camarades dans les convulsions et la surdité. Non les flashballs ne tirent pas de fausses munitions, elles ont fracturé les côtes de nos camarades et explosé leurs artères. A d’autres elles avaient pris les yeux pour toujours. Quant aux grenades de désencerclement tout le monde sait qu’elles sont redoutables, trouant vêtements, peaux muscles et viscères, brûlant et infectant la chair, pulvérisant les chaussures et les pieds en un tas de charpie et d’os en bouillie. A un autre camarade elles avaient pris la vie.

Comment en sommes nous arrivé-e-s là ? Aurions nous pu mieux faire face aux blessures et aux détresses psychologiques ? Et surtout, aurions nous pu les éviter ? Ont elles valu la peine ? Quel est le sens de tout cela ?

Sur le champ de bataille de guerre, il faudra y aller carrément prêt-e-s ou plus du tout.

Pas du tout si on n’a pas une bonne raison. Pas pour montrer qu’on est là, ou parce qu’il faut faire des évènements. Sur le déroulement de l’action, nous avons tou-te-s à nous en emparer. Il semble lâche de reprocher le défaut de stratégie à un quelconque groupe supposé action ou organisateur. Médicteam, légalteam – ainsi que toutes autres commissions et individues- portons la responsabilité de l’action collective, à moins d’assumer avoir suivi des instructions comme des moutons, ou comme des poulets (tout spécisme à part). Non nous ne sommes pas que l’accompagnement logistique ni le "service après vente" de l’action, nous avons décidé de la mener et la cautionnons de fait en acceptant de se préparer à récupérer des personnes blessées.

Nous devrons être carrément prêt-e-s si l’objectif est clair et valable. Les moyens d’éviter les blessures alors seront de partir équipé-e-s, et de savoir rentrer au bon moment. Les lunettes de piscine ne suffisent plus, l’heure est aux masques à gaz, aux chaussures coquées, aux protège tibias et autres gilets de protection.

Mis à part notre manque éventuel de préparation, une autre grande leçon de cette confrontation est l’insécurité liée au système de secours et de soins officiels qui légitime absolument l’auto-organisation "médic". Il faut noter qu’aucune personne n’a été arrêtée lors de la manifestation / confrontation, mais que l’essentiel de la répression a frappé les personnes blessées qui ont été identifiées dès les interventions par les pompiers et poursuivies jusque dans leur lit d’hôpital. Selon un article de presse, la préfecture a eu possession des comptes rendus des pompiers (sans que nous sachions comment et sans que nous accablions ces dernier-e-s). 

Un-e camarade hospitalisé-e pour un acte chirurgical a subi audition libre et perquisition des ses affaires par la police dans sa chambre d’h
ôpital. Nous savons que la police peut être autorisée par le procureur, selon une procédure tout à fait légale, à contrôler les identités de personnes "suspectes" dans les services d’urgence et autres services hospitaliers. Nous savons aussi que la police ne s’encombre pas de la procédure légale et s’est introduite en force dans les services d’urgence sans autorisation de la direction hospitalière, pour relever des identités de camarades avec la complaisance inacceptable du personnel soignant, bien plus soumis à l’autorité qu’au secret médical.
A l’hôpital, i
l-elles sont obligé-e-s de vous soigner mais il-elles ont (le droit ? le devoir ?) de vous balancer.


Dans ces conditions, le refus de soins n’est pas un acte inconscient et paranoïaque mais désespérément pragmatique. Le système oblige les camarades blessé-e-s à choisir entre la santé et la liberté

Nous, tou-te-s m
édics et tou-te-s opposant-e-s, devons absolument prendre acte que tout contact avec le système de soins officiel nous expose à la répression, et nous organiser en conséquence, c’est à dire réserver nos appels des secours aux détresses vitales. Beaucoup trop d’appels des secours se font en effet dans la panique et sont évitables ou différables dans le temps. Prenons le temps de réfléchir et de demander conseil : impressionnant n’est pas toujours grave et grave n’est pas toujours urgent.
Cela implique d’augmenter nos possibilités internes (évaluation de la gravité, niveau de connaissance, niveau de soin, niveau d’équipement) et aussi de mettre en place des réseaux parallèles de soins : professionnel-le-s ami-e-s, cabinets d’examens ami-e-s, renforcer les liens avec les camarades larges travaillant dans le système de santé (syndicats, associations, et
c).


Rien n’est neutre, pas plus le système de soins que la police, que la justice, que les médias. Nous sommes en guerre, nous le savons. Le gouvernement prolonge l’Etat d’urgence en France depuis près de 2 ans d’une manière indécente, pour rendre toute manifestation illégale ; toute plainte contre la police irrecevable, toute contestation massacrable. A Bure le 15 août 2017, la manifestation a été bloquée dès la sortie du village. Les grenades ont été tirées au sol à hauteur des personnes au lieu de en l’air, totalement gratuitement et non par nécessité et sans aucune gradation des moyens.

Et que l’ANDRA tue, que l’Etat tue, nous le savons aussi.

Mais on ne s’arrêtera pas, on s’adaptera. La guerre continue.

des medics d’ici et d’ailleurs.

  

Appel à manifester contre les violences policières 

et pour l’interdiction des grenades "assourdissantes

 

 

Bonjour à toutes et à tous,

Je suis Robin, la personne qui a été gravement blessée au pied par une des nombreuses grenades que les gendarmes ont tiré à la manifestation contre la poubelle nucléaire CIGÉO à Bure, mardi 15 août 2017. Je suis à l’hôpital de Nancy. Mon pied a été creusé de 2cm et jusqu’à 3cm de profondeur sur une surface de 10cm sur 13cm. Les os fracturés ou pulvérisés ont été réparés avec des prothèses, des broches et du ciment. 
La douleur est constante, les nuits difficiles et le risque d’infection et donc d’amputation des orteils restera possible pendant un mois. selon la chirurgienne, j'aurais des séquelles à vie.

La manifestation a été bloquée et gazée dès le départ de Bure par les gendarmes mobiles (GM). Après avoir fait demi-tour, nous sommes repartis à travers champs vers le site de l’Andra [1] et nous avons de nouveau été bloqués à la sortie du village de Saudron. Un arsenal militaire avec canon à eau s’est déployé rapidement et les GM nous ont repoussé et suivi à travers champs avant de nous disperser avec des lacrymogènes, des tirs de flashball et surtout, à la fin, une grosse salve de grenades dites à effet assourdissant, GLIF4 [2]. C’est une opération sémantique inouïe de donner le complément d’ «  assourdissant » à ces grenades. Cela suffit à montrer à quel point l’Etat veut cacher à la population la dangerosité et la létalité des armes dont il dote la police contre ses opposants. En effet, quelle différence, y-a-t-il entre une police qui tire à balles réelles sur la foule, et une qui envoie des grenades dont la déflagration d’environ 90cm de diamètre tue à coup sûr si elle arrive à la tête ? Parmi la quinzaine de grenades que ces salopards de GM nous ont envoyé en l’espace d’une minute, j’ai vu la 2ème exploser à hauteur de tête. Si quelqu’un avait été à cet endroit précis, il serait certainement mort à l’heure qu’il est. Pour ma part, comprenant le danger de la situation je me met à courir dans la direction opposée aux GM. Là, j’entends crier : « Attention grenade ! » Je lève la tête pour chercher dans le ciel... Je ne vois rien. C’est à ce moment que la grenade explose à coté de mon pied. Plus choqué par le bruit et les nerfs ayant été coupés sur le coup, je ne comprends ce qui m’arrive qu’en regardant, sans y croire, mon pied que la chaussure explosée et fondue laisse apparaître ouvert sur toute la partie supérieure, os et tendons à l’air. Cette vision d’horreur associée à la douleur brutale qui commence à monter me font crier : « oh non ! oh non ! Oh NOOOOOOOON ! » Je m’écroule mais rapidement l’équipe médic [3] dont je salue le courage et l’efficacité, me mettent sur un brancard et se lancent dans une grande course pour me sortir du champ. Les grenades continuent à exploser et l’une d’elle tombe très proche de nous alors que nous sommes déjà loin. A ce moment là l’intention des GM est très claire : lancer des grenades sur nous pour nous blesser, voire nous tuer. Ceci dans le but évident de terroriser l’ensemble de la population : que ceux qui se battent déjà arrêtent, que ceux qui ne se battent pas encore se disent « je ne vais pas risquer ma vie » malgré toutes les raisons qui poussent à se battre aujourd’hui. Il ne tient qu’à nous d’inverser cet effet. La surveillance policière, les procès, les gardes à vues et la prison ne suffisent plus à empêcher quelque chose d’évidemment nécessaire d’émerger, alors pour continuer à construire leur monde de merde, ils frappent, tirent au flashball et envoient leurs grenades meurtrières. Rémi Fraisse, tué en Octobre 2014 à la ZAD de Sivens a eu moins de chance que moi. La grenade est arrivée dans son dos et l’a tué sur le coup. L’enquête ouverte à l’encontre des gendarmes a conclu à un non lieu en 2017. Mon cas est bien loin d’être isolé. De très nombreuses personnes ont été blessées par la police (à l’oeil, à la tête, aux pieds, aux mains...) et je partage maintenant leur histoire, les souffrances et la répression gravées dans la chair à jamais.

Bien entendu la peur n’est pas le seul dispositif qui maintient la population dans un état de paralysie incroyable. Il existe plein de manières de soutenir un combat : filer de la thune, faire des chantiers dans les ZADs et autres espaces de libération, venir aux manifs, parler, écouter, diffuser les informations et les pensées... Pour mon histoire par exemple vous pouvez choisir de n’en parler qu’à ceux qui partagent vos opinions mais cela aura moins d’effet que si vous en parlez à toutes vos connaissances, voire à toutes les personnes que vous croisez.

Je pense à mes enfants, au petit que je portais encore beaucoup en journée. Au grand, avec qui j’aimais tant jouer, courir et sauter partout. Aux deux que je portais si souvent ensemble, un sur chaque bras. Mes blessures m’empêcheront pour un temps de m’occuper d’eux comme avant. C’est ce genre de choses aussi que l’état nous vole quand il nous blesse ou nous enferme dans sa frénésie à protéger ces grands projets destructeurs (aéroport, nucléaire, autoroute, barrage, ligne haute vitesse …)

Je pense à ceux que j’aime, mes amis, ma famille et tous ceux qui se battent et restent debout.

Je pense aux très nombreuses victimes de crimes policiers. A leurs proches et leurs familles, leurs combats pour la justice et la vérité. A la douleur de la perte d’un être cher à laquelle s’ajoute celle de voir son nom et son histoire salis par les mensonges dans les médias. Adama Traoré, Vital Michalon, Wissam-el-Yamni, Laramy et Mushin, Ali Ziri et toutes ces personnes passées à tabac, asphyxiées ou abattues menottées dont la police a pris la vie dans la plus totale impunité.

J’appelle toutes les personnes que mon histoire touche à me rejoindre dès ma sortie de l’hôpital de Nancy pour se rassembler symboliquement devant la gendarmerie de Bar-le-Duc (55) pour demander l’interdiction des grenades assourdissantes et lutter contre les violences policières. Le rassemblement aura lieu dimanche 10 septembre à 14h. Plus d’information sur le site des opposants à CIGÉO : vmc.camp. J’en appelle à toutes les personnes qui me connaissent, tous les mutilés et tous les proches de ceux qui sont partis trop tôt. Venez avec des pancartes, écrivez-y ce qui vous tient à cœur. Venez avec vos amis, vos collègues, vos voisins, vos parents, vos frères et sœurs.

A bientôt, courage ! 

Robin

[1] : Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires -[2]  : Les GLIF4 contiennent 25g de TNT chacune - [3] : groupe de manifestants équipés pour les premiers secours au vu de la militarisation des forces de l’ordre ces dernières années

 

Le bétonnage des ultimes terres agricoles 
du Grand Paris jugé incompatible avec le climat

 

Est-ce un nouveau sursis pour des terres agricoles, au Nord-Est de Paris, ayant miraculeusement échappé à un demi-siècle de bétonisation ? Le 23 août, le commissaire enquêteur a rendu un avis très défavorable à la révision du plan local d’urbanisme de la ville de Gonesse, dans le Val d’Oise. Parmi les points essentiels : l’urbanisation de 300 des 700 hectares du Triangle de Gonesse, et son corollaire, un méga complexe de loisirs et de commerces porté par le groupe Auchan et l’investisseur chinois Wanda (notre enquête sur ce projet).

Selon le commissaire enquêteur, les orientations du projet d’aménagement du Triangle de Gonesse sont « incompatibles avec le pilier environnemental par ses impacts sur le changement climatique, la destruction des ressources et l’atteinte à la biodiversité ». Il souligne également que « les objectifs en matière d’emploi » du projet Europacity sont « peu en phase avec le niveau de formation local ». En outre, la construction de ce complexe dans une zone déjà bien dotée en centres commerciaux risque de se traduire par des destructions d’emplois « avec potentiellement la création de friches commerciales et tertiaires ». L’avis préconise enfin de diminuer la consommation de terres agricoles.

 Voir notre grand format : Ces ultimes terres agricoles qui résistent encore à la bétonisation du « grand Paris »

La municipalité socialiste dans le viseur

« Il est nécessaire d’abandonner ce projet coûteux et destructeur », a réagi le Collectif pour le triangle de Gonesse, constitué en mars 2011 en réaction à l’annonce du projet. « Ce projet est d’un autre temps. Ce qui était envisageable il y a vingt ans n’est plus acceptable aujourd’hui. Avec l’accélération du dérèglement climatique, l’aggravation des nuisances et des inégalités pour les habitants de l’Ile-de-France, il n’est plus possible de bétonner à tout-va », argumentent les opposants à Europacity.

« Les conclusions du rapport ne sont pas de nature à remettre en cause le principe de l’aménagement du Triangle de Gonesse ni à même d’entacher la détermination de la municipalité à offrir une meilleure qualité de vie aux habitants », a affirmé pour sa part la municipalité sur son site internet, dirigée par le socialiste Jean-Pierre Blazy. Le conseil municipal doit décider s’il vote la révision du PLU en l’état actuel, s’il le modifie ou s’il entreprend de le refaire entièrement. La Ville de Gonesse devrait faire connaitre sa position durant la première quinzaine de septembre.

Nicolas Hulot, allié des opposants ?

Cet avis intervient après ceux très critiques émanant de l’Autorité environnementale et défavorable de la Commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers, présidée par le préfet du Val d’Oise . Nicolas Hulot a déjà pris publiquement la parole contre le projet d’Immochan, lors de sa conférence de presse en juillet sur son plan climat : « Cette gourmandise que nous avons à consommer des terres agricoles et à artificialiser des sols en général est incompatible avec nos objectifs » . « Nous ne gagnerons pas la bataille climatique si nous ne cessons pas d’artificialiser les sols », a également confié le ministre de l’Ecologie .

« Il existe un projet alternatif à la construction du centre commercial Europacity qui prévoit la valorisation des terres agricoles du Triangle de Gonesse autour d’un cycle d’économie circulaire en agro-écologie », rappellent les opposants. Porté par un regroupement de professionnels et d’associations (la Coopération pour une ambition rurale et métropolitaine agricole), ce projet alternatif « envisage la création d’emplois durables et utiles dans le domaine de la transition énergétique ainsi que la localisation dans le Nord-Est francilien d’un centre de recherches, d’innovations et de transfert de technologies sur l’agro-écologie et la sécurité alimentaire. »


Sans attendre la décision des autorités, les opposants organisent le 10 septembre une « opération pousse plante » sur le triangle de Gonesse .

Photos : © Yann Guillotin / Collectif pour le triangle de Gonesse

Sophie Chapelle Bastamag

Infos du 11 au 17 septembre

Mardi 12 septembre



Jeudi 14 septembre

Une action est en cours 

contre le projet de mine d’or 

au Pays basque




 
Ce matin jeudi 14 septembre, une action spectaculaire est en cours devant la propriété du directeur de la société Sudmine. Celle-ci veut créer une mine d’or au Pays basque nord. De nombreux habitants et l’association Bizi s’y opposent. Elles viennent faire des travaux devant la maison du directeur.

  • Seichebrières (Loiret), reportage

 
Ce jeudi 14 septembre à 8 heures du matin, dix-sept militants de l’association Bizi en habits de chantier ont commencé avec un petit tractopelle des travaux devant la maison du président de la société Sudmine, Christian Vallier, à Seichebrières, dans le Loiret. Le tractopelle est devant la maison, des militants plantent des piquets et une grande banderole est déployée sur laquelle on peut lire : « Vallier : que dirais-tu si nous venions creuser chez toi ? »





 
Les militants de l’association Bizi sont venus du Pays basque nord où la société Sudmine a un projet de mine d’or, projet qui suscite une vigoureuse résistance locale.



  Discussion avec un habitant : « Vous avez encore de l’or chez vous ? - 
Notre or, ce sont les produits de notre terroir. »

 
Très vite, ce matin, des habitants sortent de leurs maisons et s’approchent du « chantier ». « C’est rigolo, pour une fois qu’il se passe quelque chose dans notre village », sourit Nicolas, un voisin. La discussion s’amorce : un militant de Bizi lui explique que M. Vallier veut chercher de l’or au Pays basque. « Vous avez encore de l’or chez vous ? » s’étonne Christian, un autre riverain, mi-surpris, mi-amusé. « Notre vrai or, ce sont les produits de notre terroir, Ossau-Iraty, piment d’Espelette, qui sont menacés par le projet de mine », intervient Txetx, le porte-parole de Bizi. Les habitants sont conviés à un banquet basque, qui aura lieu ce jeudi à 17 h devant la mairie de Seichebrières.

Le projet de mine d’or, dénommé « Kanbo », s’étendrait sur une superficie de 126 km2, touchant onze communes du Pays basque nord. Notamment les zones de production AOC (appellation d’origine contrôlée) du piment d’Espelette, du fromage Ossau-Iraty et la zone de production des cerises d’Itxassou. Habitants et élus locaux sont vent debout contre cette mine, qu’ils jugent polluante et inutile. Ils veulent ainsi mettre la pression sur le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui doit rendre sa décision quant au permis de recherche cet automne.

 
En avril 2015, la société Sudmine, qui se veut le chantre d’un « développement raisonné
de la mine », a déposé une demande de permis exclusif de recherche pour « or et substances connexes » pour une durée de trois ans auprès de la direction régionale de l’environnement (Dreal). Ce permis, renouvelable, est une étape préalable à toute exploitation des filons aurifères.

Dès l’été 2015, les maires des 11 communes concernées par le périmètre se sont prononcés contre « Kanbo » auprès du préfet. La demande de permis de recherche a tout de même fait l’objet d’une consultation publique, du 30 janvier au 17 février dernier, auprès des habitants. « Toutes les communes et la communauté de communes ont émis un avis défavorable, a indiqué alors à l’AFP le maire et conseiller général (DVD) de Cambo-les-Bains, Vincent Bru. On ne voit pas l’intérêt de ce projet, qui n’est pas créateur d’emplois et qui constitue une menace pour le thermalisme, l’agriculture et l’activité économique en général. » Récemment, la chambre d’agriculture, la chambre des métiers et celle du commerce et de l’industrie ont également fait savoir leur désapprobation.


  Le permis exclusif de recherche de mine dit de « Kanbo », 
couvrirait 126 km2 dans les Pyrénées-Atlantiques.



En février dernier, Benjamin Charron, producteur de piment d’Espelette sur les berges de la Nive, expliquait à Reporterre les raisons de sa colère : « On n’a déjà pas beaucoup de terres agricoles parce que la pression foncière est forte… et en plus, ces terres risquent d’être détruites et polluées pendant longtemps. L’eau qui irrigue les cultures pourrait être polluée puisque le projet se situe en amont de mon exploitation. » La société Sudmine a beau mettre en avant que les travaux ne génèreront « aucun impact notable sur l’environnement » et que l’exploration aura au contraire des effets sur l’économie et l’activité locale « incontestablement positifs à moyen terme puisqu’elle participera à l’aboutissement d’un projet économique et à la création d’emplois »… rien n’y fait. Il faut dire que l’étude d’impact environnemental a été réalisée par GéoPlusEnvironnement, un bureau dirigé par Christian Vallier, lui-même président de Sudmine. Et comme l’entreprise aime faire dans le circuit (très) court, elle a mis en place sa propre pétition de soutien, à signer en ligne.

Ainsi, malgré l’opposition unanime des communautés locales, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) a rendu un avis favorable à la demande de permis en juin. Le gouvernement devrait rendre son arbitrage cet automne, d’où un regain des mobilisations citoyennes. Outre l’action de ce jeudi, une manifestation massive est prévue ce samedi 16 septembre à Bayonne.

Début septembre sur le site d’information Enbata, Martine Bouchet, présidente du Collectif d’associations de défense de l’environnement (Cade) du Pays basque et du sud des Landes, se disait inquiète quant à la position du ministre de l’Économie : « Des élus basques ont interpellé Bruno Le Maire, raconte-t-elle. Ils ont reçu une réponse très formelle, accusant réception et indiquant qu’une demande était faite au directeur de l’aménagement, du logement et de la nature d’étudier le dossier. On aurait pu espérer quelque chose de plus encourageant... En plus, on entend dire que le permis sera accordé, car il n’y a aucune raison qu’il ne le soit pas. Comme si l’opposition unanime n’était pas une raison valable pour refuser le permis ! Il reste du chemin à parcourir pour que la volonté des habitants à décider de l’avenir de leur territoire soit prise en compte. »

 

AntiRep 

 

Solidarité avec les inculpé-es de la « keufmobile » brulée  

" Du 19 au 22 septembre 2017, 9 personnes passeront en procès, accusées de l’attaque d’une voiture de flics quai de Valmy à Paris le 18 mai 2016.

Deux attendent toujours en taule, dont l’une depuis maintenant plus d’un an, tandis que six autres sont sous contrôle judiciaire et que la dernière est encore recherchée. Ce jour-là, en plein mouvement contre la « loi travail », des policiers se rassemblent place de la République pour geindre contre la « haine anti­-flics ». Une vrai provocation après deux mois de manifestations réprimées à coup de lacrymos, de grenades, de matraque, d’arrestations"... " Sabotons la chaîne du contrôle et de l’enfermement" : c’est ici... et ailleurs.

AntiRep 

 

Libertés solubles dans la "loi"...

Enième volée de loi antiterroriste concoctée comme il se doit en procédure accélérée et en loucedé à l’assemblée. Celle qui se prépare permettra de "quitter l’état d’urgence", mais surtout de pérenniser la plupart de ses possibilités et outils coercitifs (plus des nouveaux tant qu’à faire).

Ce texte est actuellement entre les mains (sales) des parlementaires et représente un pallier de plus dans l’escalade sécuritaire. Entre autres délires, il prévoit "une extension du délai de contrôle d’identité aux frontières intérieures et une extension de la zone géographique concernée par ces contrôles aux abords des ports, des gares et des aéroports, dans un rayon de 20 kilomètres...

AntiRep 

 

Ça va péter

S’ils viennent de prendre un uppercut du coté de la liberté d’informer en dehors de la presse asservie, il reste aux camarades d’outre Rhin le droit de péter sans restriction en présence des représentants de la police. En ces temps menaçants, Il n’y a pas de « petites libertés », et certains ne se sont pas laissé confisquer ce droit fondamental et libérateur. En France, on ne s’est pas encore posé la question, mais le débat reste ouvert. Alors on en profite avant la prochaine loi antiterroriste !

 

Infos du 18 au 24 septembre


Jeudi 21 septembre

Bure  !!!!!!!ALERTE BURE !!!!!!!!!

 

PERQUISITIONS MERCREDI 20 
 
Dès 6H30 du matin, des perquisitions ont eu lieu à BURE, dans les espaces collectifs, à la Gare et la maison de la résistance, ainsi que dans des lieux privés. 150 gendarmes ont débarqué et embarqué beaucoup de matériel, notamment de communication.

NOUS ENVOYONS TOUT NOTRE SOUTIEN A NOS CAMARADES

retrouvez le fil info de la journée d’hier ici : FIL INFO URGENT – VAGUE DE PERQUISITIONS À BURE, LA GARE ET DANS DES DOMICILES
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APPEL À ORGANISER DES RASSEMBLEMENTS DÉCENTRALISÉ EN SOUTIEN À BURE, DÉS CE SOIR OU DANS LES JOURS À VENIR 

«  Vu l’ampleur de la stratégie de tension déployée pour isoler et épuiser ce qui se joue à Bure, le soutien décentralisé est plus que jamais crucial et décisif.

Nous appelons donc, partout où vous êtes, via les comités ZAD ou tout autre initiative, à organiser des rassemblements de soutien dés ce soir, ou dans les jours à venir, devant les Préfecture. Pour faire face à la stratégie de la tension et affirmer la consistance de nos résistances, pour répondre par un sucroît de solidarité à ce qui vise à les affaiblir. Pour continuer de construire un mouvement d’ampleur qui, à Bure et ailleurs, refuse l’atomisation sous toutes ses formes. »
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Dans la nuit de mercredi à jeudi :

En cette nuit un peu avancée, où la Maison de résistance a regagné un calme habituel malgré les vitres brisées et les vies heurtées, nous vous partageons quelques articles, qui seront alimentés au fur et à mesure, et quelques mots pour remercier ce "nous" qui grandit.

 Une compilation de tous les rassemblements qui ont eu lieu en France ( et peut-être au-delà ?) ==>

https://vmc.camp/2017/09/20/suivi-des-rassemblements-partout-en-france/


 Une compilation de témoignages des gravitant-e-s ayant vécu la perquisition dans les différents lieux ==>

https://vmc.camp/2017/09/20/compilation-des-temoignages-sur-la-perquisition-du-20-septembre-et-le-quotidien-policier/


 Un appel à soutien financier pour remplacer le matos saisi :

https://www.helloasso.com/associations/les-amis-du-bocage/collectes/ils-saisissent-la-solidarite-remplace


MERCI À NOUS

On ne saurait pas dire à quel point on est touché-e-s par toutes ces manifestations de soutien, à quel point ça donne de la force, à quel point ça mélange l’affect de rage à la joie. On aurait presque l’habitude de dire « merci », mais en fait, on se reprend. Il faut faire quelques précisions. « Merci » ça peut poser qu’il y a un centre de la lutte, un endroit plus légitime qu’un autre, et tout un tas de gens qui feraient des actions depuis la périphérie pour rendre service à ce centre. « Merci » ça peut poser, même dans la gratitude profonde, une forme de séparation entre celleux qui luttent et d'autres qui seraient des < soutiens >.
 
Mais en fait, on a plutôt envie de construire un mouvement où on lutte tous-tes ensemble. Où on se soutient tous-tes ensemble dans les moments difficiles. Et où, quand on dit merci, c’est à toi, à elle, lui, vous, à soi, à eux, à moi. C’est un merci à « nous » pour continuer de se construire et grandir. Un merci à « nous » pour, lorsqu’au coeur même de nos lieux de vie on se sent terriblement impuissant-e-s et acculé-e-s, d’autres, qui ont les mouvements plus libres, peuvent exprimer leur colère partout où i-elles sont.[...]


Dimanche 24 septembre


AntiRep 

 

Cette semaine, c’était le procès de la keufmobile cramée lors d’une manif le 18 mai 2016. De nombreuses actions en solidarité aux camarades soupçonnés ont fleuri ici et là, dont voici une liste sur Paris-Luttes Info. Mais les revendications de certaines de ces actions ne plaisent pas à tout le monde, et le gouvernement a immédiatement exigé d’Indymedia Grenoble, suivi de près par Indy Nantes, qu’ils virent ces revendications... Le récit des camarades ici et ici.

La date de délibéré (initialement prévu le 29) sera fixée mercredi 27, et le réquisitoire (complètement démesuré, avec des années de prison ferme demandée pour à peu près tout le monde) des procureurs est retransmis ici.

On nage dans le grand n’importe quoi en ce qui concerne cette affaire, avec des argumentaires aussi foireux de la part de la partie civile que : "en perquisition, on trouve des autocollants de la mouvance ultra gauche", "je mets au défi quiconque de dire que la justice couvre les violences policières" mais aussi de : "le grand Lénine disait ’L’anarchiste est un réactionnaire’". C’est accessoirement le syndicat de police Alliance qui s’est constitué partie civile... Aussi, un soit-disant témoin anonyme qui se révèle être un flic, et dont la présence sur le moment des faits est maintenant largement remise en question (qui parle de conflit d’intérêts ?!) 
 
Un procès très clairement politique, à charge, un réquisitoire disproportionné, l’identification des accusé.es sur des indices aussi foireux que "la couleur d’un calçon"... (In)justice à la française, un modèle ?

Solidarité avec les inculpé.es de Valmy !! Solidarité contre la censure des médias autonomes !!

Documents joints : solidarite.odt (OpenDocument Text – 18.6 ko) 

 


Infos du 25 au 30 septembre



Mercredi 27 septembre

Projet Lyon-Turin: pour le maintien du gel 

 

Des personnalités, dont plusieurs maires, députés, sénateurs et Jean-François Roussel, ancien dirigeant de la SNCF signent cette tribune pour donner 14 raisons à Emmanuel Macron, Nicolas Hulot, Bruno Le Maire et Élisabeth Borne de maintenir le gel du projet Lyon-Turin, lors du sommet franco-italien du 27 septembre à Lyon. 
 
Emmanuel Macron, Nicolas Hulot, Bruno Le Maire et Élisabeth Borne doivent maintenir le gel du projet Lyon-Turin lors du sommet franco-italien du 27 septembre à Lyon.

1) Parce qu'ils se sont engagés à évaluer les projets de transports au cours des assises de la mobilité, comme l'a rappelé officiellement Madame Borne devant le Sénat au mois de juillet, en se basant sur les faits et non pas sur des visions idéologiques ou des portées symboliques.

2) Parce que, il y a 20 ans déjà, en 1998, le Conseil Général des Ponts et Chaussées écrivait, sans être contredit par les faits, que le projet Lyon-Turin n'est ni finançable, ni rentable et qu'il convient d'abord d'utiliser la voie existante selon ses capacités, l'Inspection Générale des Finances à ses côtés l'a réaffirmé en 2003 et la Cour des Comptes ne cesse de l'écrire depuis 2009 avec M Philippe Seguin, puis sous la présidence de M Didier Migaud.

3) Parce que le bon sens et la précaution consistent à utiliser la voie ferrée existante, avec tous ses tunnels agrandis, ses ponts changés, ses voies refaites et modernisées, avant d'en construire une deuxième; l'urgence c'est également l'entretien, la sécurisation de l'ensemble du réseau ferré national en piteux état.

4) Parce que dans les années 80, il circulait chaque jour 120 trains de frêt, malgré une voie unique en Italie, un arrêt obligatoire d'au moins une heure et demie nécessaire pour les opérations de douane et le changement des motrices, alors qu'à présent, avec des motrices permettant de circuler sans arrêt, sans la douane, avec la voie doublée en Italie et les lourds travaux qui ont largement amélioré l'exploitation, il ne circule plus que 20 trains de fret par jour !

5) Parce que la voie ferrée existante, à hauteur du nombre de trains de frêt qui y circulait dans les années 80, permet de reporter immédiatement sur le rail les marchandises d'un million de camions chaque année soit 78% des 1,281 million de camions qui ont circulé en 2016 entre la France et l'Italie dans les vallées alpines; ce report, supérieur à l'objectif européen fixé pour 2050, protègerait les Alpes de la pollution, du réchauffement climatique et la santé de la population.

6) Parce que l'on doit s'interdire toute atteinte aux terres agricoles, à l'hydrologie (drainage et tarissement des sources et poches souterraines), à l'environnement lorsque l'on se montre incapable d'exploiter les moyens existants, alors que nos voisins ont su le faire sur des voies identiques.

7) Parce que le Conseil d'État considère, comme le Président de la République d'ailleurs, qu'à chaque projet doit correspondre son financement, ce qui n'est manifestement pas le cas du Lyon-Turin; L'article 16 du traité franco-italien est, de ce seul point de vue, foulé au pied.

8) Parce que l'argent de l'Europe vient des États membres et donc des contribuables; il ne constitue donc pas une manne sans contrepartie dans la dette publique de notre pays.

9) Parce que le budget de l'Europe n'est pas voté pour le prochain mandat et est loin d'être acquis avec le Brexit.

10) Parce que toutes les prévisions établies par Lyon-Turin Ferroviaire et TELT se sont révélées fausses depuis 25 ans, pour avoir été réalisées "en vase clos" afin de justifier le projet; l'Inspection Générale des Finances qualifiant la méthodologie de « discutable » et concluant que « même dans ce cadre méthodologique contestable, les indicateurs de l'intérêt socio-économique étaient mauvais ». La certification du coût par « un tiers extérieur »,prévue par le traité, a été confiée aux sous-traitants de TELT malgré l'engagement du 1er ministre.

11) Parce que la liquidation judiciaire de la section transfrontalière Perpignan-Figueras dont le coût (25 millions d'euros /km) a pourtant été subventionné à 58 %, démontre l'insoutenabilité financière du Lyon-Turin, 6 fois plus cher par kilomètre (150 millions d'euros /km prévus !), pour un potentiel fret 3 fois inférieur à celui du Perthus et pour une population 2 fois moindre que Lyon/Barcelone.

12) Parce qu'avec l'argent du Lyon-Turin, il est possible de doubler et électrifier la voie ferrée St Etienne/Clermont-Ferrand, de doubler la voie Bourg-en-Bresse/Genève, la voie Aix-les-Bains/Annecy et celle desservant Chambéry ou encore Grenoble/Gap; en diminuant les temps de trajet et augmentant sensiblement le nombre de trains pour les voyageurs du quotidien.

13) Parce que le nombre de poids lourds entre la France et l'Italie par les Alpes du Nord était 2016 inférieur à celui de 1990 et qu'en 2007 (avant la crise) il était inférieur à celui de 1993, pourtant les mêmes promoteurs prédisaient une explosion du trafic routier dans les Alpes, par la mise en service de l'autoroute de la Maurienne qui connaît chaque années des pertes d'exploitation comblées par l'argent public ;

14) Parce que geler le projet Lyon-Turin est une décision de bon sens, de bonne gestion de l'argent public et des priorités, comme l'a d'ailleurs déclaré le président de Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT) : « ce n'est pas le maillon du Lyon-Turin qui serait prioritaire, alors que d'autres, plus importants, sont à revoir. Si nous considérions encore comme utile la construction d'une ligne à grande vitesse à cet endroit, nous aurions tout faux. Aujourd'hui, l'argument initial ne permet plus la justification du projet. » Et « l'argument qui consistait à dire que le tunnel existant allait être saturé n'a plus lieu d'être. »

Premiers signataires : 
 
Bertrand Pancher, député UDI; Jean-François Roussel, ancien dirigeant de la SNCF; Daniel Ibanez, économiste des procédures collectives; Luc Berthoud, maire de La Motte Servolex; Dominique Dord, maire d'Aix-les-Bains; Gilles Margueron, maire de Villarodin-Bourget; Karima Delli, députée européenne; Michèle Rivasi, députée européenne; André Gattolin, sénateur LREM.
sur Médiapart

 
Jeudi 28 septembre



Le TGV Lyon-Turin n’est pas enterré, assure M. Macron



Le projet est toujours vivant. Emmanuel Macron a rappelé mercredi 27 septembre l’engagement de la France et de l’Italie dans la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, lors d’un sommet à Lyon avec le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni.

« Nous sommes l’un et l’autre pleinement engagés », a assuré le chef de l’État lors d’une conférence de presse conjointe. « Il faudra développer sur le plan stratégique cet axe au-delà du tunnel de base », a-t-il ajouté en annonçant la création d’un groupe de réflexion sur les interconnexions à la ligne. Le président du conseil italien Paolo Gentiloni s’est pour sa part félicité que le Lyon-Turin « sorte renforcé » de ce 34e sommet.

« Ce projet, on ne peut pas le faire réussir avec les idées d’il y a 20 ans », quand il a été imaginé ; il faut « l’adapter aux modes de mobilité contemporains », des mobilités « plus écologiques, plus intelligentes », a précisé Emmanuel Macron. « En Italie, nous avons travaillé évidemment sur toutes les interconnexions de l’ouvrage, pour réduire l’impact sur l’environnement et nous allons continuer à voir sur l'environnementune infrastructure nécessaire à l’unité ferroviaire européenne », a ajouté Gentiloni.

En juillet, la ministre des Transports Élisabeth Borne avait affirmé que le Lyon-Turin était concerné par la « pause » dans les constructions de nouvelles infrastructures annoncée par M. Macron.

La société franco-italienne TELT, responsable de la réalisation de la ligne, avait quant à elle assuré que « pause » ne signifiait pas « suspension » d’un chantier déjà largement entamé.

Côté français, le percement de la galerie de reconnaissance de 9 km à Saint-Martin-la-Porte (Savoie) s’est poursuivi et « 1,4 km a été excavé », a précisé mercredi à l’AFP un porte-parole de TELT. Le tunnelier, qui perce dans l’axe et au diamètre du tube Sud du futur tunnel, avance à la cadence de « dix mètres par jour », a-t-on précisé. Des difficultés géologiques avaient été rencontrées il y a quelques mois.

Côté italien, la galerie de reconnaissance de La Maddalena à Chiomonte, longue de 7 km, qui servira notamment d’accès au chantier du tunnel de base, est terminée.
Samedi 30 septembre

Réseau d’appels et mobilisation surprise : 

une première victoire contre l’autoroute 

GCO de Strasbourg

 

Grâce à une mobilisation téléphonique et à une Zad, les opposants au « grand contournement ouest » de Strasbourg viennent de réussir à suspendre les travaux préparatoires de cette autoroute. Une manifestation se déroule à Strasbourg ce samedi.




 Strasbourg, correspondance

Mercredi 20 septembre 7 h 04, des dizaines de téléphones vibrent à Strasbourg et dans des villages de ses environs : « Alerte Kolbsheim ! Merci de vous rendre rapidement à Kolbsheim. Ils ont besoin de vous... La cavalerie est là. Ne répondez pas à ce message. » Dans ce petit village à 15 kilomètres de Strasbourg, la pasteur fait sonner les cloches depuis 6 h 50.

Ce système d’alerte, dont le nombre de contacts est tenu secret, fonctionne à plein pour la première fois. Des riverains, opposants et journalistes sont dans la boucle et l’info se propage. Si bien que, vers huit heures, une cinquantaine de personnes des villages environnants et de Strasbourg afflue en lisière de la forêt. Certains s’interposent entre le bois et des machines venues procéder à un déboisement. Il s’agit de la deuxième phase des travaux préparatoires du « grand contournement ouest » (GCO) de Strasbourg, une rocade payante de 24 kilomètres autour de Strasbourg, dont les prémices remontent aux années 1970.

  La carte du projet de contournement autoroutier de Strasbourg.

 
Une dame s’attache à une tractopelle sous le regard des gendarmes qui lui demandent d’arrêter, mais n’interviennent pas. Le sous-traitant du constructeur, Vinci via sa société dédiée Arcos dont les dirigeants ont fait le déplacement, stoppe ses machines. Toute la matinée, un long jeu de dupe dans l’attente de consignes se déroule.

C’est la première fois qu’une confrontation directe se produit. Après une phase dans les champs sans anicroche pendant l’hiver, les déboisements sont les premiers effets irréversibles de l’autoroute. Ces sondages géotechniques et archéologiques dans des zones avec espèces protégées ont bien été autorisés par dérogation, en attendant les compensations naturelles lors des vrais travaux, qui nécessitent pour leur part encore des autorisations.

 
Vinci était dans son bon droit, mais à la mi-journée, fin de crise. Le maire de Kolbsheim, Dany Karcher, opposant notoire, annonce au mégaphone que les machines vont repartir. La suite du dossier se jouera vraisemblablement à Paris, dans les ministères. La mobilisation, ce mercredi 20, a remporté un succès.

    Une Zad, des manifestations, des députés : 

    la lutte se renforce


Dans cette prospère campagne alsacienne, peu habituée aux soulèvements et à la contestation, la lutte s’organise de manière protéiforme. Dans la clairière, une zone à défendre (Zad) s’est formée à l’été avec l’accord du propriétaire d’un moulin classé, que va frôler un remblai d’une quinzaine de mètres. Seule une dizaine de personnes y réside, mais elle joue un rôle de sentinelle.
Un de ses habitants, Yoam Galima, avait repéré les machines. « Nous faisons des rondes à tour de rôle la nuit. Je prenais ma garde à 6 h et je me suis retrouvé face aux engins. Je suis retourné à la Zad quelques mètres plus bas pour donner l’alerte. »

L’opposition s’est sentie confortée par un avis négatif du Conseil national de protection de la nature (CNPN) rendu en juillet, sévère avec les compensations et certains points du projet, et qui a fuité dans la presse locale fin août. Si bien qu’il a été demandé à Vinci de revoir sa copie et de proposer un deuxième dossier. Hasard du calendrier, celui-ci a été déposé le jour de la suspension des travaux. Les scientifiques ne devraient pas se prononcer avant fin octobre.

Mais si les lignes ont bougé, c’est aussi du fait de la nouvelle députée de la circonscription bas-rhinoise, Martine Wonner. Néophyte en politique, elle a balayé la députée sortante, favorable au projet, dans un secteur où la droite avait remporté toutes les élections législatives de la Ve République. La nouvelle députée a promis lors de sa campagne de jouer un rôle de médiatrice, en s’inspirant de la méthode de Nicolas Hulot pour le cas de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. « Je ne suis ni avec les anti ni avec le pro », dit-t-elle. Mais elle veut que toutes les possibilités soient étudiées honnêtement. Le 6 septembre, elle a accompagné au ministère des Transports une délégation du collectif GCO Non merci qui a pu exposer ses réserves et ses alternatives. Selon le collectif, l’autoroute A35, qui transperce Strasbourg du nord au sud, est certes saturée, mais un contournement ne règle pas les problèmes d’accessibilité le matin et le soir provoqué par les travailleurs qui cherchent à accéder à la métropole.

 
Jusqu’ici, les opposants sont globalement satisfaits de la gestion du dossier par l’élue. « On reste vigilant, elle a tout de même rappelé que Vinci était dans son droit et on a vu quelques véhicules autour du site. Tout peut arriver », indique Yoam, qui reste sur la Zad, où un potager et un poulailler ont été créés.

Il est désormais convenu que les travaux préparatoires ne reprendront pas tant que Nicolas Hulot, ministre de la Transition énergétique et tutelle de celle des Transports, Élisabeth Borne, ne se sera pas positionné sur le sujet. La reprise, la suspension ou l’abandon sont possibles. Tous les avis et éléments sont désormais sur le bureau du ministre.

Problème, les travaux préparatoires, estimés à plusieurs jours voire semaines ne peuvent être réalisés que jusqu’au 15 octobre. Après, il sera trop tard à cause de l’hibernation des chauves-souris. « On est d’accord avec Vinci, qui n’est qu’un exécutant, qu’il y a urgence à avoir une décision de l’État », ajoute Martine Wonner. Confiant, le concessionnaire a néanmoins débuté l’aménagement d’une base provisoire d’où piloter les futurs travaux.

    Une surprenante disposition financière 

    en faveur de Vinci


Ce suspense n’est guère du goût des dirigeants locaux. Le soir de la suspension, le maire de Strasbourg, les présidents de la métropole, du département et de la région, accompagnés par les présidents de la chambre de commerce et d’industrie et de la chambre des métiers ont signé un courrier unitaire pour court-circuiter Nicolas Hulot en s’adressant au Premier ministre, Édouard Philippe. Ils assurent que le GCO est « destiné à désengorger l’A35, qui est non seulement un axe routier européen majeur, mais aussi un périphérique pour l’agglomération strasbourgeoise ». Ecrivant que ce projet est « attendu du monde économique », ils se disent « surpris et choqués » par l’arrêt des travaux. Tous ces élus ont plus de 55 ans et sont de vieux routiers des milieux politico-économiques locaux.

 
Le gouvernement a jusqu’ici plaidé pour la suspension de plusieurs grandes infrastructures, TGV ou autoroutières, pour privilégier les transports du quotidien. « On soutient Nicolas Hulot pour qu’il appuie la position de la ministre des Transports, même si les arbitrages sont compliqués comme sur le glyphosate », résume Michel Dupont, ancien attaché parlementaire de José Bové et membre du collectif.

Et même si le directeur de l’association Alsace nature, Stéphane Giraud, « ne rentre pas dans ces éléments de langage », son association a néanmoins répliqué dans un communiqué en parlant de « querelle des Anciens contre les Modernes ». Et « os[e] croire que le Premier ministre se range du côté des Modernes ». L’association taxe les élus de « mensonge(rs) », car dans l’enquête publique de 2006, les commissaires ont expliqué que le désengorgement de Strasbourg n’est « ni l’enjeu ni l’objectif » du GCO, mais plutôt de créer un axe autoroutier nord-sud européen continu.

Le contrat étant signé, tout arbitrage sera aussi financier. « Il y aura un coût, car l’État s’est engagé à indemniser Vinci s’il ne parvient pas à interdire les camions en transit dans Strasbourg pour les forcer à emprunter le GCO. Les infrastructures non rentables se soldent toujours par de l’argent public injecté. Le GCO était peut-être une solution à une époque, mais plus aujourd’hui », justifie Stéphane Giraud.

Car le dossier de concession prévoit que si l’autoroute ne se fait pas, l’Etat devra indemniser Vinci pour... près de 5 millions d’euros.


 

Télécharger convention : https://reporterre.net/plugins-dist/medias/prive/vignettes/pdf.png

Dans le front des pro, les positions se complexifient aussi. Le Medef Alsace s’inquiète par exemple d’une transformation trop ambitieuse de l’actuelle A35 en boulevard. À tel point que de circuler du nord au sud de l’agglomération prendrait… plus de temps qu’avec l’autoroute actuelle, certes embouteillée aux heures de pointe, mais bien pratique le reste du temps. La relance du projet en 2013 a pourtant été conditionnée à cette transformation, par ailleurs coûteuse (200 millions d’euros selon le Medef), et parfois vue comme la seule manière de décourager assez d’automobilistes de traverser Strasbourg et de préférer, au moins en partie, son contournement payant.

Ce samedi 30 septembre, les opposants défileront à Strasbourg pour une manifestation plus classique. Les habitants de la Zad, ces opposants « nouvelle génération », participeront et organiseront un « festi’zad » tout le week-end pour accompagner l’événement. Un an plus tôt, environ 3.000 personnes battaient le pavé strasbourgeois. Désormais, la non-réalisation de l’autoroute est davantage probable, ce qui devrait pousser à la mobilisation, dans le but de se faire entendre jusqu’aux ministères parisiens.

 

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