France Inter soutient les inhumains
Ce jeudi 13 juillet 2017, l’émission « Le débat de midi » sur France Inter s’intitulait : « Demain, tous transhumains ? ». Dorothée Barba, l’animatrice qui passe son temps à promouvoir les nécrotechnologies dans son émission « Demain la veille », offrait une heure d’antenne aux idées inhumaines. Elle avait convié deux transhumanistes français - le médecin et homme d’affaires Laurent Alexandre et l’Artiste virtuel Yann Minh - ainsi qu’une auteur de science-fiction qui se dit « bio-fascinée », Catherine Dufour.
Sur France Inter, on ne conçoit le « débat » qu’entre techno-progressistes. Vous avez le choix entre la version Alpha Plus de l’énarque millionnaire Laurent Alexandre – morgue grossière, techno-prophéties tapageuses, mépris pour les inférieurs au QI limité et les « bioconservateurs » (les Chimpanzés du futur) ; le modèle cyber-clignotant du bouffon Yann Minh au QI supérieur – seul scoop de l’émission : le fait nous avait échappé ; et la version féministe de gauche de Catherine Dufour – pour une taxe robot et un revenu universel.
Cette complaisance envers les inhumains n’est pas nouvelle, d’une radio qui passe son temps à nous donner des leçons de bonne pensée. France Inter, comme Le Monde, L’Express ou La Tribune, offre à longueur d’année l’accès de nos cerveaux aux transhumanistes. C’est ainsi qu’ils propagent l’obligation de s’automachiner pour rester au niveau de la machine (et des Chinois) et pour acquérir les nouveaux moyens de la puissance (Alexandre : « On industrialise l’intelligence artificielle, si les cerveaux biologiques ne bougent pas, ça va très mal se passer ; nous abandonnons les ressorts de la puissance aux géants du numérique »). Ils répandent l’idée d’un monde-machine inéluctable donc « désirable » (Minh : « La solution aux milliards d’habitants sur Terre, c’est l’infini du cyberespace qui va nous sauver de cette concentration ») et celle de la colonisation spatiale comme seule issue à une surpopulation (d’immortels) sur une planète dévastée. Ils diffusent le mépris pour ceux qu’ils nomment les Chimpanzés du futur ou les « bioconservateurs » (Alexandre : « On a toujours eu des gens paniqués par le progrès technologique ; on va pas revenir éternellement sur les discours du passé, depuis 2000 ans on raconte qu’on va tous mourir à cause des technologies »).
Il faudrait des pages pour décortiquer le monceau de bêtises et de mensonges proférés en une émission. Mais il faut toujours des pages d’analyse pour répondre à une bêtise lapidaire. En une heure, nul n’a expliqué pourquoi il serait souhaitable de consacrer nos ressources et nos recherches à augmenter les machines, et à nous fabriquer un ennemi plus puissant que nous.
Beaucoup s’imaginent que le transhumanisme n’est qu’une lubie californienne. Il est en fait l’idéologie de la classe dominante du capitalisme technologique globalisé : la technocratie. D’où le rappel enthousiaste par Catherine Dufour des performances des « start up, des laboratoires et des pointures françaises » en intelligence artificielle, tels Jean-Gabriel Ganascia (président du comité d’éthique du CNRS, c’est dire) et Yann LeCun (responsable de l’intelligence artificielle chez Facebook, c’est tout dire). Les Français aussi, font progresser l’inhumain.
Imaginez la même émission avec des faucheurs d’OGM, des profs contre l’école numérique, des opposants au nanomonde, sur le thème : « Demain, tous humains : comment vaincre les technocrates, les transhumanistes, les machins et les machines ». Au lieu d’enseigner aux auditeurs l’invincibilité du « progrès » technologique, elle propagerait un message de résistance : restons libres et humains. Ah oui, mais là il faudrait une radio de service public.
À défaut, c’est à nous, humains, de servir cette résistance humaine. Faites circuler ce message, rejoignez vous aussi les Chimpanzés du futur, protestons contre les émissions et les médias qui font la propagande de l’inhumain.
Pièces et main d’œuvre
Grenoble, le 13 juillet 2017
http://www.
À lire à la rentrée :
Le manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme, par Pièces et main d’œuvre
(en librairie)
Et en attendant :
Transhumanisme : du progrès de l’inhumanité, Pièces et main d’œuvre
Pièce détachée n°68
(par la Poste, envoyer un chèque de 5 € à l’ordre de « Service compris » :
Service Compris – BP 27 – 38172 Seyssinet-Pariset cedex)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire