Synopsis
Née
en 1985, Hélène a aujourd’hui plus de trente ans mais elle ressemble
toujours à une adolescente. Malgré son insuffisance motrice et son
incapacité à parler, elle a développé une façon bien particulière de
communiquer : munie d’un alphabet, elle construit des phrases sur papier
au gré de ses pensées et parvient ainsi à traduire son univers
intérieur en le projetant du bout de ses doigts. Épaulée quotidiennement
par sa mère Véronique Truffert, elle a ainsi écrit des centaines de
pages dont plusieurs ont fait l’objet de livres parsemés de questions
existentielles...
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Critique TELERAMA lors de la sortie en salle
par Frédéric Strauss
Qui
est la jeune femme qu'on suit tout au long de ce documentaire ? A
presque 30 ans, autiste, elle sait à peine dire quelques mots. On la
croit en retard et on découvre qu'elle est en avance : quand elle
s'empare des lettres qu'elle dispose sur une table, Hélène Nicolas
devient poétesse et, sous le nom de Babouillec, livre d'étonnantes
visions et réflexions. Qu'on en juge avec Algorithme éponyme, publié chez Christophe Chomant Editeur.
Pour la réalisatrice de La Cour de Babel, voilà
un sujet passionnant mais difficile : filmer une personne en décalage
avec sa propre image. Autant l'apparence d'Hélène Nicolas peut mettre
mal à l'aise, autant le pouvoir visionnaire de Babouillec fascine. En
entrant dans cette histoire douloureuse et complexe, où l'autisme reste
un carcan même vaincu par la force de l'esprit, Julie Bertuccelli ne
s'est armée que de générosité. Elle n'a pas voulu, on le comprend, faire
une étude de cas. Mais elle se tient trop souvent en retrait d'une
réalité qui nous questionne.
Quand
un mathématicien vient partager ses connaissances avec la jeune fille,
tous deux se rejoignent dans une activité mentale bouillonnante : on
touche alors à la dimension cosmogonique de la pensée mise en exergue
par le titre. L'exploration s'arrête là, malheureusement. Du côté de la
sphère privée, le rôle de la mère et celui du metteur en scène Pierre
Meunier, qui semble un père, sont évoqués superficiellement. Frustrant,
le film réussit pourtant l'essentiel : une rencontre a lieu, autant avec
Hélène Nicolas qu'avec son double Babouillec. On emporte avec nous
cette présence-absence de l'une et de l'autre. Par-delà la
compréhension, un lien s'est créé.
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