Alors que le dérèglement climatique est déjà une tragédie pour des millions de personnes et qu'il menace les conditions mêmes d'une vie civilisée sur Terre, les 196 pays membres des Nations-unies qui vont se réunir a la COP21 sont incapables de trouver 100 milliards d'euros par an pour alimenter le Fonds Vert pour le climat.
Pourtant, l'argent pour le climat existe, il est dans les paradis fiscaux !
Face à ce scandale, samedi 7 novembre à Perpignan, le CollectifAlternatiba 66 répond à l'appel lancé par le mouvement Action Non Violente COP21, à réquisitionner 196 chaises dans les banques impliquées dans l’évasion fiscale.
Cet appel a été lancé le 30 septembre par des dizaines de personnalités publiques telles qu'Edgar Morin, Susan George, Patrick Viveret etc., certains détenant déjà les premières chaises réquisitionnées. (voir plus bas.)
Les sièges réapparaîtront le dimanche 6 décembre 2015 à Paris, en pleine COP21, lors d’un sommet mondial sur les paradis fiscaux, le financement de la transition sociale et écologique et la lutte contre le changement climatique.
France3 12/13 et 19/20 :
http://www.dailymotion.com/ video/x3ctp35
L'indépendant :
http://www.lindependant.fr/ 2015/11/07/perpignan- requisition-de-chaises- militante-a-l-agence-kennedy- de-bnp-paribas,2110246.php
http://www.dailymotion.com/
L'indépendant :
http://www.lindependant.fr/
Pour le climat, appel à tous les faucheurs de chaises
Paru dans Libération le 29 septembre
2015
A la veille de la COP 21, dans l’esprit de l’action non violente et de la désobéissance civile, tous les citoyens sont appelés à agir contre les paradis fiscaux afin que les 196 pays, membres des Nations unies, trouvent d’urgence 100 milliards d’euros contre le réchauffement climatique.
Alors que le dérèglement
climatique est déjà une tragédie pour des millions de personnes,
et qu’il menace les conditions mêmes d’une vie civilisée sur
Terre, les 196 pays, membres des Nations unies, sont incapables
de trouver 100 milliards d’euros par an pour alimenter le
Fonds vert pour le climat. Pourtant, l’argent ne manque pas : il
est dans les paradis fiscaux, qui abritent pas moins de 20
000 milliards de dollars selon Tax
Justice Network. Rien qu’au niveau de l’Union européenne,
l’évasion fiscale coûte 1 000 milliards d’euros par an aux
budgets publics. Elle est organisée, en grande partie, par les
banques, comme l’a montré le scandale HSBC. Les banques françaises
ne sont pas en reste : la première d’entre elles, BNP Paribas,
détient 171 filiales dans les paradis fiscaux, dont 7 aux îles
Caïmans. Alors que notre maison brûle, allons-nous les laisser
continuer à détourner ces sommes colossales pendant que nos
gouvernements regardent ailleurs ? Il y a là un véritable
état de nécessité : nous devons agir par tous les moyens
non violents à notre disposition pour que les banques stoppent leurs
activités d’évasion fiscale, et que les paradis fiscaux soient
mis ainsi hors d’état de nuire. Nous devons pousser les Etats à
trouver d’urgence 100 milliards d’euros pour le climat, et
bien au-delà. L’article 14 de la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen nous indique la voie : «Tous les
citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs
représentants, la nécessité de la contribution publique, de la
consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer
la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.»
La COP 21, le sommet mondial de l’ONU sur le climat, aura lieu à Paris, du 30 novembre au 11 décembre. Il a pour objectif la signature par les 196 pays du monde d’un accord international de réduction des gaz à effet de serre, qui permettrait d’éviter la catastrophe annoncée en limitant le réchauffement climatique à moins de 2 °C.
Les négociations, qui durent depuis vingt ans, bloquent notamment sur le financement du Fonds vert pour le climat par les pays riches : il faut trouver 100 milliards de dollars d’ici à 2020 pour aider les pays du Sud à réduire leurs émissions et à s’adapter au changement climatique. Mais, dettes publiques et politiques d’austérité obligent, nos gouvernements sont à sec. Ils se tournent désormais vers le secteur privé et les banques pour alimenter ce Fonds vert, avec non pas des dons mais des prêts.
Selon la Commission européenne, rien qu’au niveau de l’Union européenne, «des montants énormes sont perdus en raison de l’évasion fiscale et de l’évitement fiscal. Selon les estimations, cela irait jusqu’à 1 000 milliards d’euros par an». Malgré les scandales (Cahuzac, LuxLeaks, SwissLeaks) et les effets d’annonce, les paradis fiscaux continuent à prospérer, et les grandes banques françaises et internationales, qui jouent un rôle clé dans l’industrie de l’évasion fiscale, n’ont toujours pas changé leurs pratiques. C’est une question de choix politique : en finir avec l’évasion fiscale dégagerait des financements publics décisifs pour des politiques de transition écologique et sociale.
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