Des infos, des liens, des photos, pour tout savoir (ou presque) sur les Zones A Défendre : Notre Dame Des Landes, Sivens, le camp du Larzac, Agen, route sur pilotis à La Réunion et beaucoup d'autres...
Merci à l 'auteur, membre du Collectif de soutien à NDDL66, pour cette compilation mensuelle
PROJET D’AYRAULT – PORT de NOTRE DAME DES LANDES ( 44 )
Source :
ZAD.nadir.org
octobre
2015
SIVENS (81)
- CAMP du LARZAC (12)
Combats ailleurs : CAC en
Rhénanie – ZAD d'AGEN (47) – route sur pilotis à La REUNION –
Erri de Luca (Italie)
ZAD de BORDERES-sur-l'échez (65) – COLOMBES (92) –
convois sur la COP 21 – Marche pour la dignité (PARIS)
ZAD
de NDDL - 44
Infos du 1er au 4 octobre
Jeudi
1er
octobre
Suite
à un article dans Presse océan d'aujourd'hui :
- On a mis a jour l’appel en cas d’attaque, d’expulsion ou début de travaux sur la ZAD avec des affiches et tracts pour les distribuer :
[Appel] CAP sur la COP : en convoi depuis Notre Dame des Landes jusqu’à Paris
La COP21 se tiendra à Paris au bourget du 30 novembre au 11 décembre. Elle est souvent présentée comme le « sommet de la dernière chance » pour enrayer le réchauffement climatique lié aux activité humaines. Pendant toute la quinzaine, ce rassemblement de 195 états (mais aussi de dizaines de milliers de lobbyistes) sera l’occasion de grandes mobilisations dans différents cadres... Un convoi en vélos et tracteurs du 21 au 28 novembre s’organise pour se rendre de Notre Dame des Landes à Paris à l’occasion de ce sommet intergouvernemental.Nous viendrons y dénoncer l’hypocrisie flagrante entre, d’une part, la volonté affichée en décembre, par le gouvernement, de lutter contre le réchauffement climatique, et, d’autre part, la menace de revenir quelques semaines plus tard pour expulser la zad, détruire plus de 1600 ha de terres agricoles et de zones humides, des dizaines d’habitats pour y construire... un nouvel aéroport.
Nous cheminerons depuis Notre dame des landes avec toute l’énergie du mouvement anti-aéroport, en créant en route des espaces de rencontres et de mobilisation. Comme de nombreux habitant-e-s, paysan-ne-s, migrant-e-s d’autres parties du monde qui subissent déjà en première ligne les conséquences du réchauffement climatique, nous savons que notre salut ne viendra pas des échanges de marchés carbones entre lobbies industriels et gouvernements, encore moins du capitalisme vert. Nous voulons participer à une reprise en main, par les populations et mouvements de lutte, de l’avenir de la planète.
Il est temps de sortir enfin du productivisme industriel, de la privatisation des biens communs, de la destruction des terres nourricières et de la marchandisation du vivant. Pour qu’émergent des possibles, à Notre dame des landes comme ailleurs, il s’agit de bloquer concrètement dès maintenant l’avancée de leurs projets nuisibles, imposés et climaticides. Il faut continuer à libérer des espaces où puissent s’inventer, ici et maintenant, d’autres formes de vie commune, de cultures et d’habitats tels qu’ils s’expérimentent aujourd’hui à Notre Dame à landes.
Malgré les pressions politiques et judiciaires, les pseudos-enquêtes publiques et les troupes policières, nous portons depuis plus de 40 ans la conviction qu’il est toujours possible de résister victorieusement face aux aménageurs. Nous marcherons sur la COP 21 pour leur signifier que nous ne les laisserons pas revenir expulser la zad ni démarrer les travaux du chantier d’aéroport. Nous le ferons en solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent aussi sur le terrain contre les causes du réchauffement climatique.
Fonctionnement
Il s’agit d’un convoi commun à différentes composantes du mouvement anti-aéroport. Il sera marqué par des discussions, échanges, repas solidaires entre les participants et les personnes et groupes les accueillant, mais mais aussi rencontres, communication au fil du chemin. Sur ce convoi jusqu’à Paris le principe est que les actions soient discutées en amont et puissent être portées par l’ensemble de composantes présentes, avec un engagement collectif des participant-e-s à les mettre en œuvre et les gérer.
Modalités pratiques
Le gros du convoi partira le 21 novembre de Notre Dame des Landes et sera essentiellement constitué de cyclistes. Des tracteurs et quelques véhicules transporteront les personnes ne pouvant pas faire un long trajet à vélo, ainsi que la logistique.
Préparez vos vélos !
Inscrivez-vous pour une vélorution historique. Même si le réchauffement climatique suit malheureusement son cours, pensez que nous serons en novembre ! prenez des vêtements chauds et étanches, matériel de camping... Des possibilités de couchage en dur et au sec seront aussi assurées à chaque étape autant que possible.
D’autres précisions suivront.
Contact : inscriptions par mail à mslc(arrobase)riseup.net Les organisations opposées au projet d’aéroport sont invitées à signer cet appel
(indiquer la signature par mail à mslc@riseup.net), à le relayer près de leurs adhérents et dans leurs réseaux. Une première liste des signatures parvenues sera publiée le 18 octobre
l’Assemblée d’organisation
du convoi
Rejoignez les commissions et AG de préparation du convoi :
prochaines AG de préparation les vendredis 2 et 9 octobre, début à 20h30 précises à la Vache Rit.
Commissions :
logistique 28 septembre 20h à la Transfu
déroulé événementiel 30 septembre 17h aux Domaines
communication externe 2 octobre à 14h aux Domaines
trajet 2 octobre 11h à Bellevue
vie collective, communication interne : non fixée
Infos du 5 au 11 octobre
retours
du we :
►l’action de Beach Art prévue par le comité Indre Saint Herblain a été a annulé suite à l’interdiction préfectorale d’une activité "ne rentrant pas dans la définition d’une utilisation normale de la plage".… (voir l'article du 9 octobre, plus bas)
►un article de Reporterre sur la participation de Vinci à l’opération " Solutions cop21"
►Appel
à soutien
Trois personnes présumées hacktivistes du mouvement
Anonymous seront jugées le lundi 9 novembre à 9h au tribunal de
Nancy, pour des attaques informatiques bénignes contre des sites
institutionnels en décembre 2013 et janvier 2014 : celui du
ministère de la défense (en réponse au décès de Rémi Fraisse à
Sivens), celui du conseil général de la Meuse, du conseil régional
de Lorraine, et de l’Agence nationale de gestion des déchets
radioactifs (ANDRA).Le procureur a retenu le délit d’« accès et maintien frauduleux » dans un système informatique « en bande organisée » : Ercun, Boby et seamymsg encourent donc jusqu’à dix ans de prison et/ou 150 000 euros d’amende. appel à soutien relayé ici
►La nouvelle salle de
boxe Alain Mustière sera très prochainement inaugurée sur la zad…
Vendredi
9
octobre
Le préfet de Vendée interdit... une manifestation artistique pour le climat
Est-il possible, en France, d’organiser
une manifestation artistique sur une plage menacée par la montée
des eaux ? La question se pose car les autorités ont interdit le
projet d’un collectif de Loire-Atlantique. À moins que leur
diligence à contrer cette initiative citoyenne ne s’explique par
l’opposition du collectif à l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes.
Le
collectif d’Indre / Saint-Herblain réunit un groupe de
personnes qui habitent les communes d’Indre et de Saint-Herblain.
Le collectif est engagé dans une lutte « citoyenne » contre le
projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, convaincu que la
pertinence économique de ce projet n’a pas été démontrée sur
de très nombreux points et qu’il menace 2.000 hectares de terres
agricoles, dont une partie classée en zone humide.
Le collectif NDDL d’Indre /
Saint-Herblain, en soutien à la lutte contre le projet d’aéroport
à Notre-Dame-des-Landes avait invité du public à participer à la
réalisation d’un beach-art sur la plage de la Côte-de-Monts
sur la commune de la Barre-de-Monts (Vendée), samedi dernier, 3
octobre 2015.
À la veille de la COP 21, cette
activité festive et bon enfant avait pour but de sensibiliser la
population aux risques du réchauffement climatique et à la
protection des zones sensibles.
Le maire de la Barre-de-Monts a émis un
avis favorable suite à notre demande.
La DDTM (Direction départementale des territoires de la mer), service de l’État sous l’autorité préfectorale de Vendée, a interdit la réalisation du beach-art (au titre d’une zone Natura 2000), aux motifs suivants :
● « L’activité entraîne des
mouvements de sable pouvant endommager la laisse de mer et
l’écosystème »
● « L’association organisatrice
n’a pas de lien avec les activités balnéaires »
En sus de cette interdiction, les
organisateurs ont reçu, la veille de l’événement, des appels
téléphoniques répétés de mise en garde de la part de la brigade
de gendarmerie de Beauvoir-sur-Mer et de celle des transports aériens
(BGTA de Nantes), sur les conséquences d’une transgression aux
décisions des autorités.
Ces mises en garde étaient relatives à
des conséquences financières et judiciaires, tant pour les
organisateurs que pour les prestataires externes sollicités pour
l’événement (beach-art designer et photographe).
Aussi, avons-nous pris la décision en
urgence d’annuler notre projet, pour ne pas faire courir de risques
aux prestataires externes, à qui nous avions fait appel.
Œuvre sur le
sable de l’artiste J.ben, choisi par le collectif pour réaliser
un dessin au râteau sur la plage de la
Côte-de-Monts.
- Comment peut-on nous reprocher d’endommager la plage avec un râteau, alors que tous les week-ends, roulent sur l’estran de celle-ci des chars à voile ainsi qu’un tracteur de service ?
Si on nous interdit la présence de cent personnes
risquant d’endommager la plage, qu’en est-il alors de la
fréquentation des week-ends du mois d’août ?
Cette plage avait été délibérément
choisie, car elle est parmi les premières menacées par la montée
des eaux, due au réchauffement climatique (cf. les travaux des
Conseils économiques, sociaux et environnementaux (Ceser) des
régions de l’Atlantique).
La réalisation du projet d’aéroport
Notre-Dame-des-Landes menacerait une zone terrestre sensible - une
grande partie étant classée en zone humide - et nécessiterait une
consommation de sable phénoménale pour les bétons et voiries…
- Traces de tracteur sur la plage de la Côte-de-Monts.
Aussi voulions-nous attirer à nouveau
l’attention sur ces environnements fragiles et importants, mais
hélas menacées par le dérèglement climatique et/ou par les Grands
projets inutiles imposés (GPII).
Pour avoir voulu prévenir
l’administration de notre projet, nous avons reçu comme réponse
une fin de non-recevoir, doublée de menaces à peine voilées…
Nous relevons une fois de plus que la
signature « lutte contre le projet NDDL » met sur la brèche
les services de l’État, et contrarie sans doute nos politiques au
plus haut niveau. Sûr que si nous avions fait ce même projet avec
un slogan en faveur de l’aéroport, l’accueil aurait été tout
autre…
Dans une
France où la liberté d’expression a tout son sens, nous
continuerons donc à dire haut et fort que ce projet d’aéroport
NDDL est une hérésie économique, et qu’il portera gravement
atteinte à l’environnement, s’il se faisait, malgré tous les
messages officiels qui se veulent rassurants.
Vendredi
9
octobre
9h00
: une trentaine de fourgons ont été signalés à Blain
Les journaux disent qu’un camion aurait été réquisitionné cette nuit sur cette route, et que les gendarmes viennent le récupérer. D’après les gens d’ici, le chauffeur aurait laissé son véhicule en voyant qu’il n’arrivait pas à passer.
10h30 : les gendarmes reculent pour partir tranquillement, le camion perdu a été extrait.
Midi
:
communiqué
après avoir discuté de la situation des habitant.es ont souhaité
réagir à ce qui s’est passé aujourd’hui :
Un poids-lourd a emprunté cette nuit la route RD281
qui traverse la Zone A Défendre contre l’aéroport, dite « route
des chicanes ». Cette route est ouverte à la circulation à tout
véhicule, de la voiture aux engins agricoles, mais pas aux
poids-lourds. Nous regrettons que la signalisation évitant aux poids
lourds de s’engager sur cette route soit systématiquement enlevée
à chaque fois qu’on la remet en place. Ceci amène régulièrement des camions à avoir des difficultés de manœuvre entre les chicanes parfois relativement étroites. En général, les chauffeurs trouvent toujours quelqu’un pour les aider à bouger un obstacle ou pour les guider dans leur manœuvre.
Cette nuit, le camion de 38 tonnes est resté bloqué et n’est pas parvenu à se dégager. Les habitants dormaient quand le camion est arrivé à 3h du matin. Il n’y a eu aucune violence sur le chauffeur qui est resté tranquillement dans sa cabine jusqu’au matin où un véhicule est venu le chercher. Personne ne s’est opposé à la récupération de la marchandise. Vers 10h30, le camion a été dégagé par une dépanneuse et est reparti par ses propres moyens ensuite.
Nous déplorons le vocabulaire guerrier utilisé une nouvelle fois par la gendarmerie pour parler de cette anecdote : « kidnapping », « prise d’otages », « séquestration », « embuscade », etc. Entre mobilisation massive de gendarmes et survol de la zad pendant des heures par un hélicoptère, combien aura coûté cette inutile opération ?
Samedi
10
octobre
13h00
: une vingtaine
de gendarmes sont postés sur la route au sud de la nouvelle maison
et contrôlent les véhicules arrivants.
Naissance d’un nouveau lieu de vie et de culture sur la ZAD
A toutes et à tous,
Au moment où vous lisez ce message, une nouvelle maison pour lancer une habitation et un projet de conserverie auto-gérée, est en train de s’ouvrir sous les coups de masse des habitant-es, des paysann-es, des ami-es de tous âges et tous horizon, au son de l’accordéon.
Venez nombreux et nombreuses nous rejoindre !
pour s’y rendre : entrée en face de la route menant au bourg de Chanais :
en partant de NDDL : direction Grandchamp jusqu’à la route de Chanais
en partant de la Boissière : prendre la D326 en direction de Grandchamp, Curette puis la 1ère à gauche jusqu’à la route de Chanais
coordonnées gps 47.359532, -1.670273
A l’est de la ZAD La Noé Verte - conférence de presse à 15h
14h00 : URGENT : la gendarmerie menace d’intervenir à la nouvelle maison
Suite à la nouvelle occupation sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à la Noé-Verte, les gendarmes sont arrivés (quelques fourgons) et nous ont menacé d’intervenir cet après-midi pour empêcher notre installation et annihiler notre projet.
Nous faisons donc un appel à nous rejoindre le plus rapidement possible et à nous soutenir.
14h00 : passage d’hélico
14h20 : 4 fourgons sont signalés sur place, et quelques véhicules de gendarmes signalés aux alentours ( Chapelle sur Erdre, Savenay)
16h50 : l’huissier vient de passer, la vigilance reste de mise
21h30
: nouvelles de la Noé verte : Aujourd’hui, nous,
collectif portant le projet d’une conserverie et de ses cultures
maraîchères, entamons notre installation à La Noë Verte sur la
commune de Grandchamp les Fontaines à l’extrême est de la ZAD de
NDDL.
Nous étions nombreux de tout âge et de tous horizons à commencer à aménager ce lieu et sa maison au son de l’accordéon et dans la bonne humeur.
l’huissier est passé cet aprem constater l’occupation, c’est une victoire, mais ça ne protège pas de l’expulsion : il y a toujours besoin de monde très tôt demain matin. Ce soir, il n’y a plus de forces de l’"ordre" sur le lieu.
Dimanche
11
octobre
►Communiqué
dans la nuit du 10 au 11 octobre
La nouvelle installation à l’est de la ZAD se poursuit, des routes sont bloquées
Le jour se lève, nous
sommes au lendemain de l’installation d’un collectif nantais au
lieu dit La Noé Verte sur la ZAD, collectif ayant la ferme intention
d’y rester et d’y établir une activité agricole et de
transformation.
Le jour se lève et les accès à la maison sont bloqués.
Nous confirmons le passage, hier, de deux huissiers venus constater l’occupation. N’ayant aucune assurance de ne pas se faire expulser, nous avons pris la décision de barricader les accès à la maison.
Nous sommes déterminés à défendre ce lieu. Nous regrettons le dérangement que cela occasionne auprès des habitants.
9h00:
la
situation est finalement calme ce matin du côté de l’extrême est
de la Zad, idéale pour une journée de chantier de remise en état
de la maison, d’installations des projets ... n’hésitez pas à y
passer !
►Un
communiqué du comité de soutien du Pays de Retz :
Le comité du pays de Retz, comité de soutien à l’ACIPA et à ceux qui luttent contre le projet aberrant d’aéroport à NDDL, soutient la nouvelle occupation de la maison abandonnée à Grandchamp des Fontaines.
Nous sommes solidaires avec ceux qui occupent cette maison pour plusieurs raisons :
1 - cette maison était vide et vendue abusivement à VINCI,
2 - à l’approche de l’hiver, les habitants de la ZAD ont droit à un hébergement solide, chaud et à l’abri des intempéries.
3 - cette occupation est porteuse d’un projet constructif : une conserverie artisanale pour les produit locaux cultivés localement et sur la ZAD.
Les membres du comité du pays de Retz soutien cette action : moralement, publiquement et physiquement, par une participation aux travaux et à la protection de cette maison.
Solidairement et amicalement
Le comité du pays de Retz
Comité pays de Retz pays.retz.soutien.acipa@gmail.com
►Demain
matin, appel à petit
déjeuner pour défendre la Noë Verte à partir de 6h00.
Infos du 12 au 18 octobre
►Des
nouvelles de la
conserverie de la Noë Verte avec un appel à soutien pour le
petit déjeuner demain et mercredi matin.
►Pour
les comités qui cherchent à les diffuser par chez eux, des affiches
et tracts "zad-nddl en cas de démarrage des travaux ou
d’expulsion..." voir
article ici : sont aussi disponibles à Bellevue et aux Fosses
Noires
Mercredi
14
octobre
du
côté de la
Noé verte
: ce matin, les
routes ont été débloquées, tout en gardant la possibilité de
remettre en place le blocage en cas de menaces d’expulsion. Nous
restons vigilants jusqu’à la confirmation que la procédure
d’expulsion est engagée et nous maintenons notre rendez-vous
matinal et vivifiant : le petit déjeuner des braves à 6h du matin
sur place, avec lever de soleil sur bocage garanti... Venez-y donc !
Jeudi
15
octobre
►Valls
fait de grandes déclarations,
et les Ailes pour l’Ouest y croit ... et organise un
concours de nom pour l’aéroport... on nous suggère déjà "
dans vos rêves", "le kyste", ....
_pendant ce temps
là, c’est soirée falafel et chansons du côté de la Noé Verte,
projection de
films sur le colonialisme au Rosier....la lutte continue !
Vendredi
16
octobre
Manuel Valls annonce une intervention de la police à Notre Dame des Landes
Lors des
questions au gouvernement au Sénat, jeudi 15 octobre, Manuel Vall a
déclaré que l’Etat ne cédera jamais aux « intimidations
» d’une « minorité
d’individus ultraviolents », a déclaré
jeudi Manuel Valls.
« La construction [de
l’aéroport de Notre Dame des Landes] va se poursuivre normalement
».
Le Premier ministre a ajouté que les militants occupant une
maison sur le site depuis samedi 10 octobre seraient expulsés dès
que la justice l’aurait décidé et il a condamné l’agression «
inacceptable » de gendarmes fin août, « tout comme le vol
récent de marchandises dans un poids lourd qui traversait la
’Zad’».
«Notre pays est un Etat de droit.
Une fois que la justice a tranché, ces décisions doivent être
mises en oeuvre et le gouvernement ne peut pas accepter qu’une
minorité d’opposants radicalisés fassent obstacle à l’intérêt
général et à l’application des décisions de justice »,
a-t-il ajouté. Dès que l’ordonnance d’expulsion de la maison
occupée appartenant à Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du
concessionnaire du projet, le groupe Vinci, aura été rendue, elle
sera exécutée, a-t-il poursuivi.
Il a par ailleurs justifié la
construction de l’aéroport, affirmant notamment que ce serait bon
pour l’environnement.
Dans sa
réaction, la principale association d’opposants au projet
d’aéroport, l’ACIPA,
s’interroge : « Après tant de temps
passé, les services de l’État n’ont donc pas été en mesure
d’ouvrir une réflexion de fond sur les arguments de l’opposition,
ni même seulement d’en prendre connaissance ? »
(...) « A la veille de la COP21, le
gouvernement s’honorerait à prendre en considération l’important
travail de fond du mouvement d’opposition et d’abandonner un
projet aussi inutile que dispendieux et destructeur. »
Reporterre
La Noë Verte, un projet de conserverie "ultra violent"
Alors que les voix de certains élus se sont élevées ces derniers jours, chargées d’un champ lexical toujours plus déconnecté de la réalité observable, nous continuons notre bonhomme de chemin sous un soleil bienveillant. Les discours diffamatoires fusent à propos de ce qui se passe sur la ZAD, territoire nourrissant visiblement l’imaginaire apeuré et mal renseigné de certains hommes politiques, et nous, nous continuons d’enraciner la conserverie.
LA NOË VERTE : 7 EME JOUR
Hier soir a été l’occasion d’une bonne soirée conviviale autour d’un kébab 99% ZAD, un agneau savoureusement préparé par nos camarades de la Riotière, des frites à base de pomme de terres cultivés par ici, des légumes des jardins de la zone, pain des fosses noires et falafels... L’autonomie et le plaisir alimentaires sont en bonne voie, un gran abbrasso aux cuistos !!!
En journée, les chantiers continuent dans et autour de la maison, et toujours de nombreuses personnes de passage, venues d’un peu partout. La construction de la structure de la yourte touche à sa fin et d’autres petits chantiers en cours nous permettent de nous préparer pour l’hiver. Et puis on est en train de s’organiser pour préparer le terrain pour nos futures cultures !!!
ET, À VENIR, DIMANCHE ET LUNDI, ON FAIT LES PREMIERS BOCAUX DE LA CONSERVERIE !
ATELIER CONFITURE DE CHÂTAIGNES.
RDV ICI DIMANCHE À 10H30 POUR LA BALADE-RÉCOLTE.
On imagine aussi faire vivre le lieu avec de bons moments conviviaux, type projection, débats, soirée jeux, bonnes bouffes, etc ...
Car oui, on est parti pour rester un paquet de temps ici, alors autant se mettre bien !!!
Bref, il y a de quoi s’occuper à la Noë Verte et vous êtes toujours les bienvenu-e-s avec vos idées, vos humeurs, votre humour, vos critiques, vos coups de gueule, vos expériences partagées, vos expérimentations.
Si vous avez de la visserie dans le fond de vos tiroir, des vieilles (ou non) bâches empilées, des équerres sans étagères, des charnières sans portes, des tuyaux d’arrosage sans eau, des rideaux sans fenêtre, du bois de construction et de chauffe, de la vaisselle et des gamelles nous sommes évidemment preneur.
ET BIEN SÛR, POUR LA CONSERVERIE : AUTOCLAVE, GROSSES GAMELLES ET BOCAUX !
On continue de vous remercier pour le soutien qui nous parvient de par la région, le pays et même des autres coins du globe à travers mails, lettres, apports matériels, coups de main sur les chantiers.
Merci à toi, elles, vous, les opposants à l’aéroport, celles et ceux qui se questionnent, celles et ceux qui s’insurgent.
En lien :
►Des
camarades ont été informés hier de rumeurs de préparation d’une
opération commando sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, par des
groupements de types milices privées issues des milieux du transport
routier et/ou du BTP pro aéroport.
L’ACIPA, l’ADECA et
COPAIN 44 ont écrit un communiqué
à ce sujet.
J-F Marival, journaliste à Ouest France présente ça comme une réunion de riverains excédés... menée par Alain Mustière, leader des pro-aéroports. Et un petit peu de contextualisation dans un article sur indymedia, ici
Infos du 19 au 25 octobre
►Les
occupant-e-s de la nouvelle occupation à la Noë Verte sont
convoqués au tribunal jeudi :
Depuis ce matin nous avons entre les mains l’assignation du tribunal d’instance en référé d’heure à heure, avec une convocation au tribunal de Nantes :
LE JEUDI 22 OCTOBRE 2015 À 9H00 au palais de justice, 6 Quai François Mitterrand à Nantes
Nous avons rendez-vous dès demain matin avec l’avocat pour préparer notre défense. La procédure en référé annonce une expulsion possiblement immédiate dés le délibéré prononcé, donc dès jeudi, date du jugement. Un appel à mobilisation massive est envisageable le jour du procès, pour donner de la force à la conserverie. Tenons-nous prêt où que nous soyons à montrer notre refus aux grands projets inutiles imposés, pour laisser place à des petites activités consolidant notre avenir.
Mais tout ça n’entache pas notre motivation, nous continuons à édifier la conserverie chaque jour un peu plus, et continuerons tout temps que nos mains seront libres. En attendant la finalisation du plan de la conserverie, des pots de crème de châtaigne, fraîchement cueillies hier, sont bientôt prêtes pour vos papilles (venez chercher dès demain vos premiers bocaux de "craime deux chatègnes"). Aujourd’hui, on est même venu de Béziers et de Paris pour nous rendre visite et nous filer un petit coup de main à l’épluchage. Merci à eux. Le circuit d’eau de la maison se finalise, le potager commence à voir le soleil, et nous faisons cette semaine un point sur l’aménagement général du lieu : champ, maison, cultures….
Et un clin d’œil spécial au soleil, le soutien le plus haut que nous ayons depuis le premier jour de l’installation.
Depuis la Noë Verte à l’est de la ZAD
Les nouveaux habitant-es
Mardi
20
octobre
►La
Noë Verte passe en procès jeudi. Venez
nombreux petit-déjeuner et faire du bruit devant le tribunal.
Mercredi
21
octobre
Nouvel aéroport - L'Europe appelée au secours par les anti-NDDL
Les opposants fourbissent encore des arguments pour bloquer le projet. Et misent sur la trêve hivernale.
Astérix habite Notre-Dame-des-Landes. Du fait d’un texte mal ficelé, un habitant, dont la maison est située dans la zone dédiée à l’aéroport, a obtenu l’autorisation, le 1er juillet 2015, de pouvoir continuer à vivre dans ses murs durant 18 mois, assure Julien Durand, figure historique de la lutte contre le projet d’aéroport.Deux dossiers d’expropriation visant des exploitations agricoles, doivent être jugés en appel le 20 novembre à Rennes.
Vingt familles expropriées résident encore, en toute légalité, sur place. « Pour les expulser, il faudra obtenir une décision de justice. Le temps d’agir, la trêve hivernale s’appliquera, veulent croire les opposants. Les porteurs du projet ne pourront pas reloger tout ce monde dans des conditions identiques, ainsi que le prévoit la loi. »
La trêve, qui débute le 1er novembre, s’achève le 31 mars. « À cette période, le démarrage du chantier sera bloqué car on entrera dans la période de reproduction des espèces protégées… »
L’arrêté préfectoral visant à autoriser la destruction du campagnol amphibie sera attaqué dès sa publication.
« On partira en référé s’il y a urgence face à l’imminence des travaux. »
Les anti-NDDL appellent aussi l’Europe à la rescousse. Et viennent d’adresser deux courriers à la commission européenne et à la commission des pétitions pour leur signifier que le projet « ne respecte pas le droit européen en terme d’environnement ».
« Le tribunal administratif de Nantes, dans son jugement de juillet, nous demande de démontrer qu’il y a bien une atteinte à l’état de conservation des espèces, ce qui est totalement contradictoire avec l’approche de la commission européenne », rapporte Me Thomas Dubreuil, avocat, qui fustige également les carences des compensations environnementales envisagées par le groupe Vinci.
Reste à savoir si
l’Europe jouera les arbitres avant que l’État ne donne le feu
vert à une évacuation de la zone, conformément aux promesses du
Premier ministre PS Manuel Valls.
Presse
Océan
A
la veille des rassemblements de soutien aux salarié-e-s d’Air
France,Depuis
Notre Dame des Landes, soutien à celleux qui se révoltent chez Air
France
Nous voulons dire notre solidarité avec tou-te-s celleux qui ne se laissent pas faire et entrent en lutte activement, et qui à cause de cela font face aux foudres médiatiques et à la répression étatiques.
Nous aussi y sommes confronté-e-s quand nos refus passent en actes. On n’a pas encore eu les chemises de Vinci & Co, mais c’est pas l’envie qui nous en manque !
Courage à vous !
Ne nous laissons pas faire !
Quelques
occupant-e-s de la ZAD de NDDL et opposant-e-s au projet d’aéroport
►Le Dernier Continent, immersion cinématographique et politique dans le quotidien de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes de Vincent Lapize, sort en salles à partir du 11 novembre et recherche des associations locales pour aider à le faire programmer :
Si vous êtes intéresséEs par le film, les discussions et les rencontres qu’il peut susciter, contactez jeanjacquesrue@gmail.com / 06 16 55 28 57 pour demander l’organisation d’une projection dans votre cinéma préféré
Jeudi
22
octobre
Communiqué de
presse
Nantes, le 22
octobre 2015
Mettons
Vinci en boîte !
Le
10 octobre dernier, au lieu dit la Noé Verte, sur la commune de
Grandchamp-des-Fontaines, une centaine de militant.es ont investi une
maison désertée depuis quatre ans et détenue par Vinci dans le
périmètre de la ZAD. Le but de cette occupation était de créer
une conserverie autogérée ouverte à toutes les personnes
souhaitant transformer leurs légumes et s'engager dans
l'autoproduction, la transformation et la consommation d'aliments
hors des réseaux marchands. Soupes ou bocaux de champignons,
châtaignes, compotes, confitures forment les premières denrées
produites. Les cultures maraîchères et de plantes médicinales
autour de la maison, l'usage d'un autoclave professionnel vont
développer l'activité.
Ce nouveau lieu de résistance et d'expérimentation s'ajoute à la quarantaine de maisons et de cabanes déjà occupées et aux deux-cents hectares cultivés sur la ZAD de Notre-Dame des Landes. Déjà investies dans les associations nantaises autour de la question politique de l'approvisionnement et de l'alimentation, la douzaine de personnes engagées dans ce projet de conserverie entend par ailleurs renforcer les liens et les échanges avec l'agglomération nantaise. Elles dénoncent du même coup la politique de terreur mise en place par les collectivités locales vis-à-vis des associations et acteurs engagées dans la lutte contre l'aéroport et son monde.
La CNT appuie cette initiative sociale, alimentaire et politique montrant que la ZAD, Zone à Défendre, est aussi une Zone d'autonomie définitive.
Attention, groupe ultra violent !La CNT appelle par ailleurs à la vigilance et à la détermination face à ce petit nombre d'individus ultra-violents, Premier ministre, présidents de département et de région, candidats en campagne, préfet, concessionnaire Ford présidant l'association des pro-aéroport. Autant de personnages prétendant, au nom de l'intérêt supérieur du capitalisme, expulser de la ZAD ses habitant.es et de ses paysan.nes qui ont la légitimité de l'usage de la terre, de son occupation et de la résistance à un projet autoritaire dévastateur. Un projet notamment néfaste envers l'agriculture et ses potentialités alimentaires pour nourrir l'agglomération.
CNT
44
A Notre-Dame-des-Landes : agir local, lutter global
Premier impératif : «Se dégager matériellement des structures de l’Etat.» Pour cela, les quelque 200 personnes qui vivent à temps plein sur la ZAD ont lancé de nombreux projets visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Le pari n’est pas encore gagné, mais il avance. Partout sur la soixantaine de lieux occupés, les habitants s’organisent. Le groupe «poireaux» table sur une production de 20 000 à 30 000 pieds par an. Le groupe «sarrasin» a fait cette année une récolte de 21 tonnes qui a pu être revendue dans les circuits militants.
Dans la «Zone à défendre», on élève aussi du bétail, des volailles, on fait cuire du pain…
Ancien enseignant, Camille (1) a rejoint le bocage il y a trois ans, «angoissé par la crise environnementale». «Je voulais mettre toute mon énergie et mes activités de vie dans un sens qui ne soit pas dévastateur.» Il dit avoir trouvé là «quelque chose qui fonctionne et, en plus, est désirable». Il cite le texte «A nos amis» du «Comité invisible», le collectif de Tarnac (Corrèze). «Ils écrivent qu’il n’y a pas de révolution possible sans constitution d’une base matérielle. La ZAD, c’est ça.» Il balaie en revanche l’idée d’une communauté coupée du monde, d’une «île déserte isolée de Babylone [nom donné par les zadistes à la société marchande, ndlr]. L’autarcie, on n’en veut pas. Il existe plein de projets avec l’extérieur». Juliette (1), 34 ans, cite les liens avec les épiceries autogérées de Nantes.
Maël, lui, retient les connexions avec les cantines populaires de la région, mais aussi les solidarités avec d’autres luttes contre les «grands projets inutiles», tels la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, le barrage de Sivens (Tarn), le Center Parcs de Roybon (Isère), etc. «Le mythe du "Grand Soir", de l’avant-garde éclairée et de la dictature du prolétariat, c’est dépassé, pointe-t-il. Mais on se retrouve dans l’idée d’un mitage du territoire par des communes autonomes.» Cette envie de «reprendre le pouvoir sur nos vies», telle que la décrit Camille, s’applique aussi dans la vie de groupe et la gestion des conflits, nombreux, «comme dans tout collectif».
«On ne veut pas passer par les juges ou les flics car on refuse toutes les formes d’autorité et de domination, détaille Maël. Si quelqu’un a un comportement raciste ou homophobe, il peut se prendre à la fois une réponse cinglante, un pain dans la gueule ou recevoir une explication posée. Il peut aussi se faire virer.» L’expérience de Notre-Dame-des-Landes marque aussi la rencontre entre des mondes qui ne se côtoyaient guère : militants autonomes fortement politisés, activistes écolos, paysans, personnes désocialisées marquées par la rue, la prison ou les dépendances…
«La question
révolutionnaire, on lui donne de la force en la pensant à une
échelle plus large que nos cercles habituels, plutôt étroits»,
souligne Maël. Il le reconnaît, les liens avec les habitants du
territoire doivent encore être «développés»
afin de créer un horizon «souhaitable»
pour des gens différents. Mais il estime que dans la lutte contre
l’Etat et le projet d’aéroport, des passerelles inédites ont
été jetées : «Quand des paysans
deviennent squatteurs et que des anars se mettent à récolter des
patates, le pouvoir est bien emmerdé.»
Sylvain
Mouillard – Libération
(1) Les prénoms
ont été modifiés à la demande des intéressés
►le procès de la Noé Verte est reporté à la semaine prochaine
Infos du 26 au 31 octobre
Lundi
26
octobre
►Un
huissier est passé cet après-midi porter les jugements de
procédures d’expropriation en cours depuis quelques années de
plusieurs maisons du Limimbout.
►plus
d’infos ici
►Ce
matin, une centaine de personnes se sont retrouvées devant le
tribunal de Nantes à l’occasion du procès de la Noé Verte. Le
verdict sera rendu le 3 décembre.
►Quelques
articles dans les journaux... Un
couple refuse son expulsion, "A
notre dame des Landes, les zadistes bien campés dans le bocage".…
Nous avons reçu l’information que le
gouvernement a publié un appel d’offre pour des travaux sur le
desserte routière.
Nous l’avons trouvé sur
marchés online fr & sur le
plate-forme des marchés publics fr ceci prouve que l’état
pense pouvoir passer en force pour démarrer des travaux dédiés a
un aéroport ridicule sur cette belle zone libérée des griffes des
bétonneurs et les intérêts d’une économie capitaliste,
dévastateur du vivant.
ZAD
de SIVENS (81)
Infos du 5 au 11 octobre
Pour une marche à Sivens le 25 octobre 2015
Les signatures de collectifs (dont les Bouilles), d’orgas, d’assocs, de partis affluent. On vous tiendra bien entendu au courant des détails de la journée, en cours de définition par des groupes de travail issus de la coordination des opposant-e-s.
Parlez-en autour de vous, faites signer vos collectifs, associations, orgas,… et préparez votre covoiturage pour le 25/10.
Pour
une marche à Sivens le 25 octobre 2015,
et
que cessent les violences de l’État et des milices
- détruisent l’environnement, les ressources naturelles et la biodiversité,
- favorisent une agriculture mortifère,
- bafouent la démocratie,
- gaspillent l’argent public,
- recourent à la violence de l’Etat,
- s’appuient sur des milices pour faire régner la terreur.
A l’automne 2014, une vaste mobilisation populaire, l’avis négatif de la Commission européenne, le rapport critique d’experts gouvernementaux et la mort d’un jeune manifestant ont interrompu le chantier.
Mais cette lutte légitime demeure inachevée et la mobilisation reste d’actualité : un projet de barrage à Sivens est toujours à l’ordre du jour
Pour réaffirmer la justesse de notre combat, pour exiger le respect de nos droits fondamentaux, pour rendre hommage à Rémi et redonner vie à l’espoir, participons à une grande marche populaire, unitaire, apaisée et résolue, le 25 octobre à Sivens,
en reprenant la renoncule, la fleur de Rémi, comme symbole visuel de cette journée
« Nous entendons pérenniser cette date anniversaire, pour la défense de l’environnement comme condition nécessaire à la survie de l’humanité, et contre l’individualisme, facteur d’inégalités. »
Premiers signataires : AADUR (Association albigeoise pour un développement urbain respectueux) / ADECR 81 (Association des élus communistes et républicains du Tarn) / AA 81 (Alternative et Autogestion du Tarn) / ATTAC Tarn / CGT PEP du Tarn (privés d’emploi et précaires) / CLAC (Collectif local d’action citoyenne) / Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet / Collectif tant qu’il y aura des Bouilles / Confédération Paysanne du tarn / Et pourquoi pas / EELV Tarn / FSU 81/ Groupe Marcuse, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées / Membres de la Confédération paysanne du Tarn / Mouvement Utopia / NPA 81 (section albigeoise) / Parti de Gauche 81 / Solidaires 31 / Solidaires 81 / Sud PTT 31 / Sud rail Midi-Pyrénées
contact : testet25octobre@riseup.net
(à utiliser pour signer l’appel par exemple)
Jeudi
8
octobre
Un documentaire
sur la Zad de Sivens et la mort de Rémi Fraisse a été diffusé
dans l’émission "Les Pieds sur Terre" de France Culture
ces lundi 6 et mardi 7 octobre entre 13h30 et 14h.
Infos du 12 au 18 octobre
Jeudi
15
octobre
Le Collectif pour la sauvegarde de la zone du Testet accueillera le 16 octobre à Lisle-sur-Tarn la Chevauchée pour le Climat. L’initiateur du projet, Jacques Arthuys, ainsi qu’Emmily et Audrey qui l’ont rejoint dans cette aventure, sont partis de Pamiers lundi 12 octobre. Ils font volontairement étape demain 16 octobre à Sivens pour parler du lien entre cette lutte citoyenne et le changement climatique.
>
Les adhérents et sympathisants du Collectif sont invités à les
accueillir à 16h dans la ferme d’Elyane et Pierre Haya au pied des
coteaux de Lisle-sur-Tarn pour finir les derniers kilomètres
ensemble. Le Collectif invite les journalistes à faire connaître
cette initiative originale en rencontrant les cavaliers et les
marcheurs à ce point de rendez-vous également.
RV : Ferme
d’Elyane et Pierre Haya, La Borie Vieille, D18 Lisle sur Tarn (GPS
43.884757, 1.800691 sur Google )
>
Vous êtes également invités à une rencontre avec les cavaliers de
18h30 à 20h à la Maison des associations de Lisle sur Tarn (Google
maps). Nous partagerons le repas (auberge espagnole).
>
Mises à jour quotidiennes sur :
Le
Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet >
http://www.collectif-testet.
►De
nombreuses
manifestations se préparent en mémoire de Rémi Fraisse et contre
les violences d’état. se préparent pour le 25 octobre
Infos du 19 au 25 octobre
Mardi
20
octobre
Tarn : une marche pour Rémi Fraisse et une opération des agriculteurs face à face dimanche à Sivens ?
L'installation de la sculpture durant la
nuit
Que va-t-il se passer ce dimanche 25 octobre sur le
site du barrage de Sivens dans le Tarn ?
Un collectif, opposé au barrage, appelle à une marche en hommage à Rémi Fraisse, mort dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 touché par une grenade offensive de la gendarmerie. Mais dans le même temps, une opération de solidarité "foin" est annoncée le même jour au même endroit par des agriculteurs pro-barrage. Et dans la nuit de lundi à mardi, une sculpture de près de deux tonnes a été installée sur place.
Dans la nuit de lundi à mardi, une sculpture a d'ailleurs été installée sur place en hommage à Rémi Fraisse. L'opération avait été préparée minutieusement par une dizaine de personnes, un groupe qui s'est nommé "la pelle masquée". La sculpture mesure deux mètres de haut et pèse 1,8 tonne : elle représente une "main ouverte surmontée d'une sphère, des mots simples et justes sont gravés à côté d'une renoncule, la fleur étudiée par Rémi : "Nous humains, enfants de la terre, continuons le combat pour la vie", selon les termes d'un communiqué parvenu à France 3.
La confrontation entre ces deux événements risque de créer des étincelles. Les organisateurs de la marche d'hommage à Rémi Fraisse, à laquelle Cécile Duflot ou encore José Bové ont prévu de participer, reproche aux agriculteurs d'avoir monter cette opération de solidarité à la même date que la marche et à l'Etat "d'organiser la violence".
Sur un sujet qui est toujours bouillant dans le Tarn, le préfet devra cependant rapidement décider s'il laisse la manifestation se dérouler en parallèle à l'opération des agriculteurs ou s'il interdit l'une ou l'autre (ou les deux) au nom du risque de troubles à l'ordre public.
Un collectif, opposé au barrage, appelle à une marche en hommage à Rémi Fraisse, mort dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014 touché par une grenade offensive de la gendarmerie. Mais dans le même temps, une opération de solidarité "foin" est annoncée le même jour au même endroit par des agriculteurs pro-barrage. Et dans la nuit de lundi à mardi, une sculpture de près de deux tonnes a été installée sur place.
Une marche d'hommage... et une sculpture déjà installée
La marche d'hommage à
Rémi Fraisse doit se dérouler au
départ de la maison forestière et en direction du lieu où le
jeune militant écologiste est décédé. Une demande de
manifestation a été déposée auprès de la préfecture.
Dans la nuit de lundi à mardi, une sculpture a d'ailleurs été installée sur place en hommage à Rémi Fraisse. L'opération avait été préparée minutieusement par une dizaine de personnes, un groupe qui s'est nommé "la pelle masquée". La sculpture mesure deux mètres de haut et pèse 1,8 tonne : elle représente une "main ouverte surmontée d'une sphère, des mots simples et justes sont gravés à côté d'une renoncule, la fleur étudiée par Rémi : "Nous humains, enfants de la terre, continuons le combat pour la vie", selon les termes d'un communiqué parvenu à France 3.
© C. Carrière / France 3
Une opération "foin" prévue par les agriculteurs
Dimanche, les agriculteurs ont eux aussi prévu de se rendre sur place pour apporter du foin à un éleveur installé sur le site "qui n'a pas pu exploiter ses terrains depuis deux ans" en raison de l'occupation par la ZAD selon la FDSEA du Tarn.La confrontation entre ces deux événements risque de créer des étincelles. Les organisateurs de la marche d'hommage à Rémi Fraisse, à laquelle Cécile Duflot ou encore José Bové ont prévu de participer, reproche aux agriculteurs d'avoir monter cette opération de solidarité à la même date que la marche et à l'Etat "d'organiser la violence".
Vers une interdiction ?
Contactée par
France 3, la FDSEA du Tarn n'a pas voulu
répondre sur le choix de la date de dimanche. De son côté,
également sollicitée par la rédaction de
France 3, la préfecture du Tarn est
demeurée silencieuse à ce sujet.
Sur un sujet qui est toujours bouillant dans le Tarn, le préfet devra cependant rapidement décider s'il laisse la manifestation se dérouler en parallèle à l'opération des agriculteurs ou s'il interdit l'une ou l'autre (ou les deux) au nom du risque de troubles à l'ordre public.
F.
Valéry avec C. Carrière –
France 3
Un
an après la mort de Rémi Fraisse, des témoignages contredisent la
version officielle
Pour
lire l'intégralité de l'article
sur Reporterre
Mercredi
21
octobre
Un
rassemblement et une marche en hommage à Rémi Fraisse, tombé sous
les tirs des gendarmes il y a un an, est prévu dans la forêt de
Sivens depuis plusieurs semaines à l’appel de nombreux collectifs
et organisations et soutenu par la famille de Rémi.
Notre but est simplement de commémorer dans le calme et la dignité la mémoire de Rémi. Il est donc évident que nous n’avons aucune velléité guerrière ou belliqueuse. De même, que les riverains et agriculteurs pro-barrage soient rassurés : une réoccupation n’est pas à l’ordre du jour, la reprise des travaux n’étant pas pour demain a priori.
Le même jour, un petit groupe de personnes, pour certaines membres de la FDSEA et des JA Tarn et pour d’autres membre d’une organisation de riverains (selon nos informations), ont l’indécence d’organiser une manifestation sur le site de Sivens.
La préfecture
considérant que notre commémoration n’est pas plus légitime que
le rassemblement des pro-barrage, elle risque soit d’autoriser soit
d’interdire les deux rassemblements. Ainsi, l’Etat entend jouer
la stratégie de la tension – la même qui a abouti à la mort de
Rémi le 25 octobre 2014 – potentiellement génératrice de
frustrations et de violence afin de se donner le rôle du
pacificateur, en renvoyant dos à dos pro-barrage et opposants pour
faire oublier la responsabilité initiale de l’Etat. Ne tombons pas
dans le panneau : perturber une commémoration légitime est une
nouvelle provocation de l’Etat et des pro-barrage.
Nous
maintenons notre participation à un rassemblement large et populaire
le 25 octobre 2015 pour aller marcher à Sivens, en
mémoire de Rémi.
Jeudi
22
octobre
Interdiction de la Marche du 25/10 à Sivens
Voici le compte rendu de la réunion de ce matin en préfecture que l’on reçoit ce soir. C’est gratiné et consternant.» En début de réunion, le préfet a présenté aux parties présentes l’arrêté pris par la maire de Lisle sur Tarn, Mme Lherm, interdisant toutes les manifs prévues sur le site le 25/10. A noter, contrairement à ce que nous disions précédemment, une des manifs était bien portée par la FDSEA et les JA, les autres émanant de 2 autres associations (riverains et pro-barrage). Le préfet a expliqué qu’il ne pouvait revenir sur cette décision. Les « autres » étaient manifestement déjà au courant.
A noter, Mme Lherm, dans son arrêté, autorise la famille à se rendre sur site, « duement accompagnés par les forces de l’ordre » !
A noter, les menaces à peine voilées du président de la FDSEA Tarn, Philippe Joucla, si tout événement avait lieu sur le site (en gros : « nous nous réservons le droit d’utiliser des voies non-légales ») et la présence de Mr Viguié, un des agriculteurs pro-barrages les plus habiles barre de fer à la main en mars dernier (« il est normal de se faire justice soi-même »).
A noter aussi, la présence du sénateur Carcenac, président du conseil départemental du Tarn, qui a cru bon rappeler qu’en cette période de chasse, les bois étaient peu sûrs…»
Vendredi
23
octobre
L’hommage à Rémi Fraisse interdit à Sivens
Un an après la mort du jeune
naturaliste, tué par un gendarme à Sivens, la marche prévue
dimanche 25 octobre pour lui rendre hommage a été interdite après
une manigance de la FNSEA. Plusieurs organisations souhaitent se
replier à Plaisance-du-Touch, ville de la banlieue toulousaine où a
grandi Rémi.
Toulouse, correspondance
L’appel était coiffé d’une
renoncule, la fleur devenue le symbole de Rémi. Cette invitation à
participer à une grande marche pacifiste à Sivens pour rendre
hommage au jeune naturaliste circulait depuis quelques semaines sur
les réseaux sociaux. Pourtant ce dimanche, il n’y aura pas de
moment de recueillement sur l’ex-Zad du Testet. En tout cas,
légalement.
Les organisateurs de la marche ont eu
la surprise de découvrir vendredi 16 octobre que la FDSEA
(Fédération départementale des syndicats d’exploitants
agricoles) du Tarn et une association de riverains avaient déposé
des demandes pour manifester sur le site de Sivens ce 25 octobre.
Prétextant une opération « foin » et une opération «
nettoyage », les agriculteurs favorables au barrage ont sorti le
grand jeu pour organiser ce qui ressemble à une
contre-manifestation.
Après quelques jours de négociations,
la préfecture du Tarn n’avait toujours pas tranché pour prohiber
ou autoriser ces évènements. La décision a finalement été prise
hier jeudi 21 par la maire de L’Isle-sur-Tarn, où se trouve le
site de Sivens. Pour éviter selon elle tout débordement, l’édile
a interdit toute manifestation sur le territoire de sa commune ce
dimanche. Un arrêté municipal listant toutes ces interdictions a
ainsi été placardé sur l’ex-Zad du Testet. Cet arrêté précise
que « le recueillement sera autorisé pour les membres de la
famille de Rémi Fraisse, dûment accompagnés par les forces de
l’ordre ».
- L’arrêté municipal interdisant l’hommage à Rémi Fraisse sur le site de Sivens
« Ce serait un comble d’aller à Sivens escorté
par des gendarmes », a réagi Jean-Pierre
Fraisse, le père de Rémi qui avait déjà refusé cette option
proposée par la préfecture du Tarn il y a quelques semaines. La
famille de Rémi a signé dans Le Monde
de ce vendredi une tribune (PDF Tribune) appelant à faire toute la
vérité sur la mort du jeune naturaliste et demandant aux éventuels
témoins de se signaler auprès
des juges chargées de l’enquête. Ils concluent : «
Un non lieu serait terrible ».
Aucun hommage ne pourra donc être
rendu à Rémi, du moins officiellement, sur le lieu du décès du
jeune homme où a été érigée dans la plus grande clandestinité
en début de semaine une sculpture géante. Dans un souci
d’apaisement, plusieurs organisations appellent donc à se réunir
ce dimanche en début d’après-midi près du lac municipal de
Plaisance-du-Touch, ville de la banlieue toulousaine où a grandi
Rémi. Un rassemblement qui se tiendra à l’endroit même où
Reporterre avait
rencontré plusieurs proches de Rémi Fraisse quelques
jours après sa mort et où un rassemblement avait été organisé
pour ses obsèques en novembre dernier.
«
La préfecture du Tarn a précisé que les forces de l’ordre
seraient déployées à proximité de Sivens et la FDSEA a annoncé
qu’elle se rendrait tout de même sur le site en toute illégalité
», dit Ben Lefetey, du Collectif Testet, qui appelle avec France
Nature Environnement Midi-Pyrénées à se replier à
Plaisance-du-Touch. « Les risques de confrontation sont trop
élevés. Nous ne voulons pas nous laisser enfermer dans ce piège,
cette spirale de violence inventée de toute pièce par les
pro-barrages et les autorités », explique-t-il. D’autres
organisateurs de la marche souhaiteraient quant à eux se rassembler
dans le Tarn, à proximité de Sivens. Sollicités par Reporterre,
la Mairie de l’Isle-sur-Tarn et la FDSEA n’ont pas voulu répondre
à nos questions.
Pont-de-Buis
ce weekend : mobilisation contre les armes de la police
Un an après la mort de Rémi Fraisse, les 23, 24, 25 octobre se tiendra à Pont-de-Buis (Finistère), un week-end d'actions et de discussions contre l'armement de la police. Aller à Pont-de-Buis, c'est pointer un maillon essentiel de la répression des mouvements sociaux en France et dans le monde. C'est refuser que la mort, la mutilation et la répression puissent être un business as usual.
Discussions : l'armement anti émeute actuel police et gendarmerie./ conférence de presse de l'Assemblée des blessées, des familles, des collectifs, contre les violences policières tiendra une conférence de presse devant la grille de l'usine/ Présentation des luttes actuelles en Finistère/ L'usine de poudres, usine de mort, une mémoire locale/ Palestine : le rôle de whoprofits.org pour désigner les implications économiques israélienne et mondiales dans la répression, l'occupation, la colonisation/ Paroles et textes de femmes contre les armes/ Lecture de La Mauvaise Troupe: témoignages croisés de ND des Landes et du Val de Susa
Fest noz vendredi soir, cantines tout le week end. Hébergement au sec dans un hangar (Prévoir duvets)
L'usine d'armement Nobel
Sport de Pont-de-Buis. Située dans le Finistère, elle fabrique
des armes et des munitions pour la police et la gendarmerie
française, mais aussi à destination d'autres forces répressives, à
l'étranger. Comme le dit un habitant de Pont-de-Buis, quand une
révolte explose quelque part dans le monde, l'usine passe aux «
trois-huit » pour produire des armes en continu. La France, son
gouvernement et ses industries, participent activement à la
répression des mouvements sociaux de par le monde. Entre autres
gadgets mortels et mutilants, Nobel Sport fabrique la balle
Spartan LE-40, une munition de LBD 40 qui a mutilé beaucoup
d'entre nous. En 2009, le PDG de l'entreprise se félicitait de
pouvoir produire jusqu'à un million de pièces et de conquérir des
marchés étrangers.
Une
vidéo d'appel : https://www.youtube.com/watch?v=dHkjIZav0n8
CNT
confédéral
►Beaucoup
d’infos !
A lire, le communiqué de presse de certaines des composantes de l’Appel, avec des liens médias, dont le poignant A Rémi Fraisse, notre fils mort il y a un an
Le rapport de la commission d’enquête de la LDH sur les conditions ayant conduit à la mort de Rémi Fraisse, à télécharger ici. A lire, édifiant, même nous on y a appris des trucs…
Le Monde : Mort
de Rémi Fraisse : l’enquête baclée de la gendarmerie (et
aussi La
contruction du barrage toujours en suspens ) et celui
de Médiapart sur le même sujet…
Egalement
http://www.bastamag.net/Un-an-apres-la-mort-de-Remi-Fraisse-les-conclusions-accablantes-de-la
LDH
Samedi
24
octobre
- Pour
une marche vers
Sivens le 25/10/2015, en mémoire de Rémi, afin que l’espoir
revive et que cessent les violences de l’état et des milices. RV
à Gaillac, zone commerciale de Piquerouge (sortie de Gaillac
direction Toulouse), ce dimanche 25. A 12h : rassemblement et départ
de la marche (soyez ponctuels !). Prévoir pique-nique, eau,
chaussures de marche, appareils photo et caméras pour l’auto-média.
Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là : deux textes
complémentaires: « Pourquoi nous nous opposons à un projet de barrage au Testet » (texte qui devait être lu à Sivens ce dimanche) et « L’époque est-elle fasciste ?» (rédigé il y a 6-7 mois déjà mais plus que jamais d’actualité !
►On nous annonce aussi, pour ce samedi 24 octobre à partir de 16h30 à Gaillac (place de la Libération), le monument éphémère à la vie qui vous invite à joindre votre présence à lui , en
— participant à son installation ;
— l’enrichissant d’un texte, d’un dessin, d’un objet (qq fournitures seront à disposition, merci d’en amener d’autres) ;
— l’illuminant d’une bougie de veille, dès que le jour baisse (pour cela aussi, venez muni/es).
Venez contempler, vous recueillir, chanter, vous échanger…, seul/es ou en famille — dans un esprit de partage & de sérénité. Cette action se comprend comme une OFFRANDE… à la vie, à la paix ! Au plaisir de vous y retrouver, voire (si les circonstances sont favorables), prolonger la soirée par un repas à ciel ouvert — d’avance merci d’y contribuer par vos spécialités !
On nous envoie aussi ce texte :
Rémi Fraisse et les nervis fascisants de l’agro-pollution
et à noter sur « Les eaux glacées…» : La com 21 vue de Sivens
Rémi Fraisse : ses parents disent leur peine et leur vœu de vérité
Depuis
un an, Jean-Pierre et Véronique, les parents de Rémi Fraisse, sont
restés silencieux, par affliction et pour laisser la justice avancé.
Aujourd’hui, ils s’expriment. Dans une lettre confiée à
Reporterre, la maman de Rémi s’adresse à son fils. Et son
père demande à ce que justice soit faite.
Rémi.
Rémi
Fraisse.
Rémi,
ce prénom ne nous appartient plus.
Ce
prénom, que l’on attache à d’autres mots, certains qui lui
étaient même inconnus, comme « zadiste », zadiste, qui d’ailleurs
a perdu dans l’esprit des gens sa valeur première.
Ce prénom utilisé, récupéré en fonction des intérêts, des idées, des couleurs ou croyances de chacun... ou même par ignorance, malveillance, voire les deux réunis pour faire le buzz ou, tout simplement, pour répéter ce qui se dit.
Ce prénom utilisé, récupéré en fonction des intérêts, des idées, des couleurs ou croyances de chacun... ou même par ignorance, malveillance, voire les deux réunis pour faire le buzz ou, tout simplement, pour répéter ce qui se dit.
Ce
prénom devenu un nom commun, sans aucune attache à un être vivant,
celui qu’il a pu être.
Un être aimant la vie, au regard bienveillant et aux yeux pétillants.
Un être de partage, ayant des valeurs et ne laissant personne sur son chemin.
Un être aimant la vie, au regard bienveillant et aux yeux pétillants.
Un être de partage, ayant des valeurs et ne laissant personne sur son chemin.
Si tu
savais ce que l’on dit de toi, ou fait de ton prénom...
Que penserais-tu de tout cela ?
Ces vivants-là, ont-ils des enfants, ont-ils un cœur ?
Qu’on-t-il fait des richesses de l’amour, de la solidarité, du partage, du respect, et de nos différences...
Que penserais-tu de tout cela ?
Ces vivants-là, ont-ils des enfants, ont-ils un cœur ?
Qu’on-t-il fait des richesses de l’amour, de la solidarité, du partage, du respect, et de nos différences...
Nous
avons eu le bonheur de partager ta vie pendant 21 ans.
De t’apprécier à ta juste valeur, toi, derrière ce prénom.
Heureusement, nos souvenirs de toi, Rémi, nous appartiennent à jamais.
De t’apprécier à ta juste valeur, toi, derrière ce prénom.
Heureusement, nos souvenirs de toi, Rémi, nous appartiennent à jamais.
De
nombreuses organisations, associations et syndicats se sont organisés
en ta mémoire pour un rassemblement le 25 octobre. Il me semble
indécent que cette marche pacifique nous ait été refusée.
Véronique,
ta maman
Jean-Pierre Fraisse : "J’espère que la lumière va se faire"
Depuis
un an, le père de Rémi Fraisse est resté silencieux. Aujourd’hui,
il se livre, pour que justice soit faite, et que la vérité du drame
de Sivens surgisse officiellement.
- Jean-Pierre Fraisse, le père de Rémi, le 15 septembre 2015.
Vous vous êtes peu exprimé dans les médias, et on sait finalement peu de choses sur la personnalité de votre fils. Pouvez-vous nous raconter Rémi en quelques mots ?
Jean-Pierre
Fraisse
- Rémi était un garçon très sensible, musicien, intelligent. Il
aimait la nature et avait décidé d’y consacrer sa vie. Après son
bac scientifique option Sciences de la vie et de la terre (SVT), il
avait décidé de faire un BTS en environnement. Il ne pouvait pas
penser que l’environnement serait peut-être la cause de son décès,
malheureusement.
Que pouvez-vous répondre à ceux qui ont souvent avancé que Rémi n’avait rien à faire sur la Zad de Sivens ce soir-là ?
On
est dans un Etat de droit, en France le droit de manifester est
reconnu, et est là pour aider la démocratie à survivre. Si on ne
peut plus manifester, et qu’on ne peut que faire des élections
tous les cinq ans, ce sera la fin de la démocratie. Certains diront
que Rémi était au mauvais endroit au mauvais moment, mais je pense
tout le contraire. Dans un cas comme ça, il ne doit pas y avoir de «
mauvais endroit au mauvais moment ». Il est de la responsabilité
des gens qui font le maintien de l’ordre d’apaiser les choses,
d’essayer de les circonscrire, de les maîtriser et de ne pas se
mettre dans des positions de résistance, d’affrontement,
d’utilisation de grenades complètement inappropriées.
Rendez-vous
compte qu’on a envoyé contre Rémi une grenade de guerre, sa
charge explosive est de 70 grammes, si je ne dis pas de bêtises,
c’est le type de grenade mise au point en 14-18 dans les tranchées
contre les Allemands. Mon fils est mort de ça. Grand paradoxe
puisque ses arrières-grands-parents paternels ont participé à
cette guerre,l’un a été décoré de la Légion d’Honneur, et
l’autre de la Croix de Guerre. Mais on a quand même lancé sur cet
enfant ce type de grenade. Je pense que c’est un scandale. C’est
incompréhensible.
Près d’un an après la mort de votre fils, où en est l’enquête judiciaire ?
Nous
sommes dans l’expectative. Une juge d’instruction est nommée,
nous pensons qu’il faut que la justice suive son cours. Le temps de
la justice n’est pas forcément le temps "normal".
Nous espérons toujours que l’enquête va vraiment déterminer les
responsabilités des uns et des autres. Il faut savoir que nous ne
voulons pas absolument que la personne qui a lancé cette grenade
soit la victime expiatoire de problèmes d’organisation, de
méthodes qui ont cours apparemment couramment dans la gendarmerie
mobile. Chacun doit prendre ses responsabilités, y compris au plus
haut niveau, et au plus haut niveau de la gendarmerie, c’est cela
que j’aimerais.
Avez-vous
l’impression que la lumière est en train de se faire ?
Aujourd’hui,
je n’ai pas cette impression-là. Ce type d’enquête est très
difficile, il y a beaucoup d’enjeux. Ce sont tout de même des
gendarmes censés circonscrire la violence, et ce sont eux qui ont
lancé la grenade sur Rémi… Les circonstances sont très
difficiles à éclaircir. J’espère que la lumière va se faire,
mais quand, je ne sais pas. Nous avons tous cet espoir, en
particulier la maman de Rémi et sa sœur.
De
nombreuses questions sont en suspens ?
Oui,
pour l’instant, il y a les versions contradictoires des uns et des
autres sur la façon dont tout cela s’est passé. Nous comptons
beaucoup sur les témoignages de personnes qui étaient sur place à
ce moment-là et qui n’ont peut-être pas osé encore jusqu’à
maintenant se déclarer, qu’elles viennent dire ce qu’elles ont
vu réellement. Savoir si les gendarmes, contrairement à ce qu’ils
prétendent, ne faisaient pas des sorties offensives sur les bords de
la zone de chantier [la ’zone de vie’ à côté de laquelle
Rémi a été tué NDLR] et qu’ils étaient censés défendre.
Il y avait beaucoup de blessés ce soir-là, il y a des gens qui
peuvent venir témoigner de la violence exercée ce soir-là. Il y a
des gens qui peuvent aussi témoigner de la façon dont Rémi a été
traîné sur le sol sur 40 mètres, son sang tachant la terre sur une
vingtaine de mètres. Est-ce qu’ils ont vu cette scène ? Comment
s’est-elle passée ? Aujourd’hui, nous avons besoin
d’éclaircissements pour contre-balancer les témoignages qui ont
été produits.
Propos
recueillis par Marine Vlahovic -
Reporterre
►Un
article sur Reporterre :
http://www.reporterre.net/Mort-de-Remi-Fraisse-les-arrangements-des-gendarmes-avec-la-verite
Dimanche
25
octobre
Une journée digne et belle au Testet
Nous nous retrouvons relativement nombreux à Gaillac vers midi (150 environ). Les GMs sont là aussi, discrets, alentours. Une huile de la préfecture débarque pour discuter.On comprend assez vite que l’on va pouvoir faire quelque chose. Au final, on décide après l’AG improvisée la plus efficace de l’histoire de se rendre en convoi à la Maison de la Forêt, où l’on nous autorise à aller semble-t’il. On remplit les voitures et on décolle.
Le brouillard se dissipe, les hauteurs du Gaillacois luisent sous la lumière automnale, les couleurs sont magiques. Après un pique-nique partagé, nous sommes désormais quelques centaines à descendre vers le lieu où Rémi est tombé. Prises de parole : poèmes, courts témoignages. Certains retrouvent leurs marques sur le lieu, où la vie reprend, d’autres le découvrent. Moments calmes et solennels (à peine troublés par l’hélico de la gendarmerie).
Puis, sous le soleil déclinant, nous partons le coeur moins lourd qu’en début de journée.
Nos pensées vont en ce jour à la famille de Rémi et à ses proches. Nous les remercions de leur présence à nos côtés aujourd’hui et saluons leur courage et leur dignité.
Infos du 26 au 31 octobre
Lundi 26 octobre
On
nous envoie plein de compte-rendus d’actions qui se sont déroulées
ces jours-ci, en hommage à Rémi Fraisse :
- Côté Tarn, on a essayé de vous tenir informés. Dans la presse, notons l’article du Tarn libre, avec quelques vidéos (Sivens et Plaisance du Touch) et celui de Reporterre
Et ailleurs :
- Compte rendu des journées d’actions autour de l’entreprise Nobel Sport à Pont-de-Buis en Bretagne : voir pour l’instant l’article de Reporterre : Dans le Finistère, une manifestation calme pour dénoncer l’usine à grenades. Chapeau bas les ami-e-s
- ►pour un retour sur le weekend à Pont de Buis lire le site Désarmons la police. A l’heure où Valls parle de violence quand des salarié.es d’Air France arrachent la chemise de leur DRH mais refuse qu’on inquiète le(s) gendarme(s) responsables de la mort de Rémi Fraisse il ya un an, il est plus que temps que l’on se mobilise. Et que l’on n’oublie pas.
- A Grenoble, un petit montage vidéo de la manifestation et du discours de clôture
et aussi ce compte rendu de la manif fait par Place Gre’net. - A Gap, avec le collectif Calucha et sa projection sur les murs du commissariat
- Le
rassemblement à Nancy à la Place Stanislas , au
Puy-en-velay
, un débat/concert
à Pondaurat (en Gironde)
Mardi 27 octobre
►Un
article sur l’action à Gaillac samedi 24, par une participante :
Sivens
: toutes disproportions gardées à Gaillac samedi
Jeudi 29 octobre
►La
sculpture en hommage à Rémi a disparu dans la nuit de mercredi
à jeudi. Comme
il est dit en commentaire : » [les pro-barrage] sont vraiment
indécents , mais égaux à eux-mêmes depuis le début …». Cela
dit, de nombreux tarnais croisés ces jours-ci restent incrédules
devant tant de bêtise…
►Une
vidéo compilant des images des rassemblements du week-end
dernier.
Infos du 5 au 11 octobre
Trente-quatre ans après l’annulation du projet d’extension du camp par Mitterrand, des paysans-militants se remobilisent contre l’arrivée de 1 200 militaires sur le plateau. Une annonce plutôt bien reçue par les élus locaux.
La
Légion dans le Larzac, «une véritable baffe»
La demi-douzaine de paysans-militants réunis ici incarne à elle seule quarante ans de luttes tous azimuts : d’abord celle, historique voire iconique, contre l’extension du camp militaire du Larzac, de 1971 à 1981. Mais aussi contre les OGM, la malbouffe, l’ultralibéralisme, le gaz de schiste… et même les essais nucléaires : «On est partis en 1995 à Tahiti pour la fraternité des luttes, se souvient Christine, 62 ans. On portait des tee-shirts "Larzac Maoris solidarité".» Installée ici, comme beaucoup d’autres, dans les années 70, Christine se présente aujourd’hui comme «faucheuse volontaire, opposante active au barrage de Sivens, au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, militante pro-Palestiniens, pro-migrants…»
Traînée de poudre
L’annonce du débarquement des képis blancs divise bel et bien le plateau, comme le déplore Emeraude, 30 ans, installée dans la région depuis huit ans. Son mari gère avec quatre associés la production de 120 brebis et de 30 chèvres, ainsi qu’une fromagerie.
«L’Etat remet des moyens sur le camp militaire alors qu’ici les fonds publics sont rares, critique amèrement la jeune femme. Cette décision provoque des tensions, on dirait qu’on cherche à monter les gens les uns contre les autres.» La fracture la plus douloureuse touche le cœur de la Confédération paysanne, une organisation chère aux militants du Larzac. «José Bové, notre compagnon de lutte de toujours, prétend que l’arrivée de la Légion est un non-événement, s’insurge Christine. Il a oublié ses convictions ! On est sidérés par son attitude. D’ailleurs on s’est engueulés.» Accusé d’avoir rejoint le camp des élus «pro-Légion», José Bové, installé ici depuis 1975, qualifie en effet cette nouvelle d’«événement interne à l’armée». «Pour moi, ça n’a rien d’un bouleversement, estime le député européen EE-LV. Oui, on s’est tous battus autrefois contre le projet d’extension du camp militaire, et on a gagné, puisqu’en 1981 Mitterrand a annulé ce projet. Depuis, les régiments se sont succédé. Aujourd’hui, il n’est pas question d’agrandir le camp, c’est juste un changement de locataire.» Et la mobilisation qui s’organise ne l’interpelle guère : «Je ne vois pas bien quel est son objectif, à moins de vouloir la fermeture du camp.»
Baby-foot avec des paras
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bruno Ferrand, maire de La Cavalerie, commune sur laquelle s’étend le camp, ne partage pas cette analyse. Lui se souvient avec nostalgie du temps où il jouait au baby-foot avec des paras, où son village aujourd’hui somnolent comptait cinq bars et un cinéma, peuplés d’uniformes. «Des liens étroits se sont toujours tissés entre les militaires et La Cavalerie. Notre crèche municipale est installée dans le camp, les enfants de civils et de militaires sont accueillis ensemble ; les habitants du village peuvent s’inscrire à leur club sportif. Le camp nous est bénéfique, et vice-versa.»
Pour l’édile, l’arrivée de la Légion est une aubaine : «On nous dit que 40 millions seront investis sur le site. Les travaux feront travailler des entreprises, des artisans, les restaurants… J’aimerais que le village redevienne dynamique. Nous sommes en intercommunalité depuis un an : avec 5 000 habitants sur 16 communes, on a une densité comparable au Sahel !» La Cavalerie compte autant d’habitants que de légionnaires annoncés, voire un peu moins. Là où les détracteurs prédisent la métamorphose du bourg en «ville de garnison», le maire proclame sa «fierté d’accueillir ceux qui témoignent d’un engagement fort pour la France». Il pense que «90 % des gens du secteur sont favorables à leur venue. Tous les élus locaux sont pour, de droite comme de gauche».
Parmi eux, Alain Fauconnier, maire socialiste de Saint-Affrique, commune située à 25 km de là, se rappelle avoir lutté autrefois contre le projet d’extension du camp militaire, mais voit dans cette nouvelle «opportunité» un «beau challenge» pour le territoire : «Les contestataires habituels essaient de nous faire croire que 1 200 barbares vont débarquer sur le plateau et détruire la mentalité du Larzac. Mais on n’est plus dans le schéma des années 70. Moi, en tant que maire, je me prépare à contribuer à l’accueil de familles de militaires, ce qui n’est pas neutre dans un bassin en crise et en déclin démographique.»
Pour les paysans-militants, le territoire n’a nul besoin d’uniformes pour prospérer. «Toutes les fermes du Larzac sont habitées, notre modèle économique fonctionne très bien, c’est le seul endroit de France où il y a plus de paysans qu’avant», rappelle Christian, 61 ans, éleveur de brebis. «La culture du Larzac, c’est un peu celle des lanceurs d’alerte. Nous sommes solidaires, peut-être plus libres qu’ailleurs, nombreux à partager les mêmes visions écologistes et humanistes, avance Maryse Roux, maire de La Couvertoirade, village de 194 habitants situé dans le sud du Larzac. C’est vrai que le combat et le contexte diffèrent du passé. La question, aujourd’hui, c’est de savoir si l’arrivée de 1 200 militaires ne va pas rompre un équilibre fragile.»
COMBATS
AILLEURS
Infos du 5 au 11 octobre
Mardi 6 octobre
►Alain Bauer entarté : un "artisan du tournant sécuritaire en cours" invité des colloques de géopolitique organisés ces jours-ci à Nantes, s’est vu offrir deux tartes...
►en Alsace, la préfecture est sur le point de signer l’autorisation pour la construction d’une ferme-usine de 1200 taurillons à Wintershouse
Le coup d’éclat estival des militants anti-charbon allemands
Retour sur un événement majeur de
l’été qui s’est déroulé en Allemagne : sans doute le plus
grand acte de désobéissance civile contre le charbon. À l’occasion
d’un Camp action climat en Rhénanie, plusieurs centaines
d’activistes ont réussi à bloquer la mine de lignite géante de
Garzweiler. La campagne contre les fossiles ne s’arrêtera plus.
Reportage.
- Garzweiler (Allemagne), reportage
Camping
sous tente, douches collectives, toilettes sèches, panneaux-solaires
et éolienne, espace enfants et cantine vegan… Les éléments de
base d’un Camp action climat étaient bien réunis, entre le 7 et
le 17 août dernier, en Allemagne. Y compris la localisation : à
portée d’un site industriel. C’est un critère essentiel des
Camps action climat. Les activistes allemands ont choisi la mine
géante de lignite – du charbon fossile composé de 65 à 75 % de
carbone – de Garzweiler, en Rhénanie, au nord-ouest de Cologne
(complexe dont la mine
de Hambach fait partie).
Le camp de Lützerath, organisé en autogestion, a fonctionné à prix libre et avec de nombreux bénévoles ; les prises de décisions se sont faites au consensus à plusieurs niveaux et sans hiérarchie : groupes de voisinage, assemblée représentative, assemblée plénière et groupes d’affinités... pour l’action. Car, si ce Camp climat de 10 jours était l’occasion de participer à de nombreux débats, ateliers, projections et concerts pour s’informer et agir contre le changement climatique, le moment fort a été la formation à la désobéissance civile non violente. Formation suivie d’une mise en pratique : une action de blocage réalisée par des centaines d’activistes contre l’industrie du charbon, incarnée par la mine de Garzweiler, l’une des trois mines de lignite de la Rhénanie. Garzweiler alimente les cinq centrales électriques à charbon qui font de cette région allemande la plus grande zone d’émission de CO2 d’Europe.
Le camp de Lützerath, organisé en autogestion, a fonctionné à prix libre et avec de nombreux bénévoles ; les prises de décisions se sont faites au consensus à plusieurs niveaux et sans hiérarchie : groupes de voisinage, assemblée représentative, assemblée plénière et groupes d’affinités... pour l’action. Car, si ce Camp climat de 10 jours était l’occasion de participer à de nombreux débats, ateliers, projections et concerts pour s’informer et agir contre le changement climatique, le moment fort a été la formation à la désobéissance civile non violente. Formation suivie d’une mise en pratique : une action de blocage réalisée par des centaines d’activistes contre l’industrie du charbon, incarnée par la mine de Garzweiler, l’une des trois mines de lignite de la Rhénanie. Garzweiler alimente les cinq centrales électriques à charbon qui font de cette région allemande la plus grande zone d’émission de CO2 d’Europe.
Ce
matin du samedi 15 août, plus de mille activistes ont lancé
l’opération « Ende Gelände »,
que l’on peut traduire par « Stop ! On
n’ira pas plus loin ». Ils ont réussi à
entrer et à bloquer, pendant plusieurs heures, la mine de lignite à
ciel ouvert qui alimente plusieurs usines de RWE (l’une des quatre
grandes entreprises productrices d’électricité en Allemagne)
situées dans la vallée du Rhin, au nord de Cologne. Les militants
ont appliqué la tactique dite « des cinq
doigts » qui consiste à franchir les rangs
de la police en forçant le passage en masse par cinq endroits
différents. La police bloquait pourtant un tunnel, ayant disposé
plusieurs rangs de policiers anti-émeute équipés de matraques et
de bombes de gaz au poivre (voir la
vidéo). Mais les manifestants ont réussi à franchir les
cordons, même si les policiers en arrêtèrent certains violemment,
obligeant notamment les manifestants faisant les poids morts à se
relever en appliquant un point de pression sur la carotide.
Une fois le barrage policier franchi, les activistes ont atteint les immenses excavatrices, mises à l’arrêt à la demande des autorités, tout cela avec comme seule défense des masques anti-poussière, des combinaisons de chantier et des filets remplis de paille pour amortir les coups de matraques. Ils finirent par se faire encercler et près de 800 personnes ont été emmenées dans des commissariats de la région (Cologne, Düsseldorf, Aix-la-Chapelle...). Elles ont été libérées dans les heures qui suivirent.
Dans le prolongement de cette action matinale, une manifestation pacifique et familiale de 800 personnes a défilé dans l’après-midi à proximité de la mine, partant du village d’Immerath, un des six villages fantômes qui vont être rasés comme l’ont été une douzaine d’autres depuis 1961 après avoir été accaparés par l’Etat puis revendus à RWE. Cette compagnie d’électricité a des projets d’agrandissement de la mine, le projet Garzweiler II, dont l’exploitation est prévue jusqu’en 2045. Quarante personnes habitent Immerath. Ils étaient 1900 il y a encore quelques années. Lors d’une prise de parole publique, une militante indienne a raconté qu’elle avait beaucoup appris pendant ce Camp climat, car en Inde, les projets de centrale nucléaire et de mines de charbon se multiplient. Elle a rappelé que les combats des militants allemands ont permis l’arrêt du nucléaire dans leur pays. À quand celui de la production d’électricité à partir de charbon en Allemagne, pays admiré à l’étranger pour son modèle économique et son avance technique dans les énergies renouvelables ?
Pour extraire
la lignite, des terres fertiles sont ravagées, des écosystèmes
importants sont détruits tels la
forêt de Hambach, et des pompes sont installées tout autour de
cette immense mine pour drainer l’eau. D’énormes excavatrices,
qui avoisinent les 90 m de haut sur 200 de long, sont utilisées pour
attaquer le sol. Pour agrandir cette mine, il est même prévu de
détourner l’autoroute sur plusieurs kilomètres. Quand on sait
qu’un kilomètre d’autoroute coûte 10 millions d’euros, cette
mine doit être plus que rentable pour RWE. Au total, les mines à
ciel ouvert occupent beaucoup d’espace en Allemagne : 170
000 hectares, selon le ministère fédéral de l’Economie
Au loin, derrière la mine à ciel ouvert, on aperçoit les trois centrales de RWE qui produisent de l’électricité à partir du charbon. Sur les grilles des usines, des banderoles sont accrochées pour mettre en avant l’économie et les nombreux salariés de cette industrie, en ignorant la « bombe climatique » que représente la combustion de tout ce charbon.
Jeudi 15 octobre
►Des
nouvelles de la forêt de Hambach
ou des amies occupent un forêt pour arrêter le carnage et la
destruction perpétuelle causé par des mines de charbon. Notre
merde contre votre violence ! écrit après que une personne a
subit de la violence policière (Un
poignet cassé, des marques d’impact et une rougeur de l’œil).
Il
y a aussi Skillshare, du 9 au 18 octobre « Beaucoup de mots ont
été prononcés, sur le changement climatique, CO2, capitalisme,
maintenant il est temps d’agir. »
Alerte sur la Zad d'Agen
Après une semaine de blocage du chantier, la charge est sur le point d’être donnée.
Ce matin (7 octobre) les huissiers sont passés sur tous les lieux occupés pour remettre le commandement de quitter les lieux.
Les CRS et gendarmes sont de plus en plus présent sur place et le maire de Brax (commune ou les travaux sont bloqués) demande dans la presse l’évacuation.
(http://www.sudouest.fr/2015/10/07/l-appel-du-web-avec-le-maire-de-brax-qui-souhaite-l-expulsion-des-zadistes-2147422-3603.php)
Tout semble donc confirmer la rumeur d’expulsion qui existe depuis lundi pour ce jeudi 8 octobre.
Les occupant.e.s appellent à venir sur place en renfort.
Zad partout !
PS : la marche sur la cop qui devait partir lundi de la zad d’Agen risque de partir en avance... et avec plus de monde !! A suivre sur http://marchezadagencop.noblogs.org
Jeudi 8 octobre
A La Réunion, perquisitions en série autour de la route à 1,6 milliard
Sur l’île de La Réunion, l'enquête pour favoritisme et corruption à propos de l'attribution des marchés de la nouvelle route du littoral (NRL) a pris un tournant ce jeudi 8 octobre. Des perquisitions ont été effectuées au siège du conseil régional et au domicile de son président. Pour le président (LR) du conseil régional, tout cela est « normal ».
Enquête préliminaire du parquet national financier
(PNF), soupçons de corruption et de favoritisme, perquisitions et
auditions à répétition : à en croire Didier Robert, le président
(LR) du conseil régional de La Réunion, tout cela est «
normal ». Y compris les perquisitions de ce
jeudi 8 octobre. Accompagnés par des magistrats du PNF, des
enquêteurs du groupement d'intervention régional (GIR) – soit
des gendarmes, des policiers, des agents du fisc et des douanes –
se sont en effet rendus au siège de la collectivité d'outre-mer et
en sont repartis avec des documents. Avant d'effectuer d'autres
perquisitions dans les locaux des entreprises concernées par le
marché de la nouvelle route du littoral (NRL). La même
procédure a été appliquée aux domiciles de plusieurs élus dont
Didier Robert lui-même, à Saint-Denis (Réunion).
Pas de quoi faire changer sa ligne de défense au président du conseil régional, qu'il tient depuis le début des investigations sur l'attribution de cet énorme marché d'1,6 milliard d'euros. Dans un communiqué, rapporté par l'AFP, Didier Robert qualifie ces recherches policières de « normales dans le cadre du processus de vérification ». Il ajoute espérer que « ces vérifications permettront de lever rapidement et définitivement le doute sur ce dossier ». Candidat à sa réélection en décembre prochain, l'homme est rentré ce jeudi de l'Hexagone, où il était en déplacement pour des raisons institutionnelles. Contactée par Mediapart, l'entreprise Bouygues, dont une des filiales a été perquisitionnée par les enquêteurs, « ne commente pas les procédures judiciaires en cours ».
Le tronçon "viaduc" de la future route du littoral, à 100 mètres du rivage réunionnais © Région Réunion
Contrairement à ce qu'affirment la collectivité régionale et son président, les enjeux autour de l'enquête du PNF vont bien au-delà d'un simple contrôle de la légalité, qui a par ailleurs déjà été effectué par la préfecture de La Réunion. Les élus de l'opposition ont largement dénoncé les conditions d'opacité dans lesquelles s'est tenue la commission d'appel d'offres, en octobre 2013. À ce moment-là, un groupement constitué par les deux géants du BTP, Vinci et Bouygues, remportait ce très convoité chantier de route en mer (lire notre enquête ici). Ces éléments, ainsi que ceux contenus dans deux lettres anonymes reçues par le parquet à Paris et à Saint-Denis, ont été suffisants pour que le PNF, une institution en charge des affaires politico-financières les plus sensibles, soit saisi de l'affaire. C'était en avril 2015.
La Région elle-même reconnaît s'être alarmée auprès du procureur de la République d'agissements « de l'un des opérateurs à l'approche du choix final, visant à influencer les décisions de la collectivité, abordant élus, agents et conseils de la Région, laquelle a été contrainte de signaler ces manœuvres ». Pourtant, la collectivité conteste l'ampleur des investigations du PNF, jusqu'à affirmer il y a peu que « la procédure ne porte que sur un accord-cadre de fournitures de matériaux ». Il paraît pourtant très improbable qu'un magistrat du parquet national financier se soit déplacé jusque dans l'océan Indien pour n'enquêter que sur un marché secondaire.
Eiffage, candidat malheureux face au groupement Vinci-Bouygues, a également déposé plusieurs recours devant la justice administrative. Ils sont toujours en cours d'examen. Dans son mémoire, que Mediapart s'est procuré, l'entreprise perdante proteste contre le découpage des lots mais aussi contre les délais dans lesquels ils ont été attribués, et affirme enfin que des courriers « ont été rédigés à l'avance ».
Pas de quoi faire changer sa ligne de défense au président du conseil régional, qu'il tient depuis le début des investigations sur l'attribution de cet énorme marché d'1,6 milliard d'euros. Dans un communiqué, rapporté par l'AFP, Didier Robert qualifie ces recherches policières de « normales dans le cadre du processus de vérification ». Il ajoute espérer que « ces vérifications permettront de lever rapidement et définitivement le doute sur ce dossier ». Candidat à sa réélection en décembre prochain, l'homme est rentré ce jeudi de l'Hexagone, où il était en déplacement pour des raisons institutionnelles. Contactée par Mediapart, l'entreprise Bouygues, dont une des filiales a été perquisitionnée par les enquêteurs, « ne commente pas les procédures judiciaires en cours ».
Le tronçon "viaduc" de la future route du littoral, à 100 mètres du rivage réunionnais © Région Réunion
Contrairement à ce qu'affirment la collectivité régionale et son président, les enjeux autour de l'enquête du PNF vont bien au-delà d'un simple contrôle de la légalité, qui a par ailleurs déjà été effectué par la préfecture de La Réunion. Les élus de l'opposition ont largement dénoncé les conditions d'opacité dans lesquelles s'est tenue la commission d'appel d'offres, en octobre 2013. À ce moment-là, un groupement constitué par les deux géants du BTP, Vinci et Bouygues, remportait ce très convoité chantier de route en mer (lire notre enquête ici). Ces éléments, ainsi que ceux contenus dans deux lettres anonymes reçues par le parquet à Paris et à Saint-Denis, ont été suffisants pour que le PNF, une institution en charge des affaires politico-financières les plus sensibles, soit saisi de l'affaire. C'était en avril 2015.
La Région elle-même reconnaît s'être alarmée auprès du procureur de la République d'agissements « de l'un des opérateurs à l'approche du choix final, visant à influencer les décisions de la collectivité, abordant élus, agents et conseils de la Région, laquelle a été contrainte de signaler ces manœuvres ». Pourtant, la collectivité conteste l'ampleur des investigations du PNF, jusqu'à affirmer il y a peu que « la procédure ne porte que sur un accord-cadre de fournitures de matériaux ». Il paraît pourtant très improbable qu'un magistrat du parquet national financier se soit déplacé jusque dans l'océan Indien pour n'enquêter que sur un marché secondaire.
Eiffage, candidat malheureux face au groupement Vinci-Bouygues, a également déposé plusieurs recours devant la justice administrative. Ils sont toujours en cours d'examen. Dans son mémoire, que Mediapart s'est procuré, l'entreprise perdante proteste contre le découpage des lots mais aussi contre les délais dans lesquels ils ont été attribués, et affirme enfin que des courriers « ont été rédigés à l'avance ».
Les volets pénal et
administratif viennent s'ajouter aux nombreux recours
environnementaux déposés contre ce méga-chantier. Longue de douze
kilomètres, la nouvelle route du littoral sera composée selon les
tronçons de digues et de viaducs qui enjamberont l'océan Indien.
Les travaux ont déjà commencé au nord de l'île. À terme, la NRL
doit relier le nord à l'ouest de La Réunion, en s'éloignant du
tracé actuel au pied d'une falaise sujette aux éboulis. L'ouvrage
nécessitera l'utilisation de plusieurs millions de tonnes de
roches. Des roches dont l'importation de l'île voisine de
Madagascar suscite un vif débat à La Réunion, en plus d'avoir
d'ores et déjà fait l'objet d'un avis négatif du conseil national
de protection de la nature.
►On
nous envoie un scan d’un
article du Télégramme sur la toute récente ZAD de Bordères sur
l’Echez et un autre d’un vieil article de feu le Satyricon
toulousain (1998 !), relatant une
sombre magouille de la CACG sur Figeac, du même genre que
Sivens. Si vous avez + d’infos là dessus, on est preneur.
Infos du 12 au 18 octobre
Lundi 12 octobre
►A
Agen, ce matin, les forces de l’ordre ont évacué le
chantier qui était occupé à Brax (rond-point d’accès au projet
la future zone industrielle). Elles sont actuellement en train
d’expulser la bergerie de Sainte-Colombe occupée de façon
préventive face à l’arrivée des travaux. Tous les soutiens sont
bienvenus.
A Agen, le bétonnage de terres fertiles arrange bien les affaires personnelles des élus
Dans
l’agglomération d’Agen, agriculteurs, riverains et citoyens se
battent depuis des années contre la construction d’une technopole
qui détruirait des centaines d’hectares de bonnes terres. Les
opposants pointent les intérêts personnels d’élus dans cette
opération foncière. Une instruction pour « prise illégale
d’intérêts » est en cours. Le maire d’Agen, Jean Dionis du
Séjour, est impliqué.
-
Sainte-Colombe-en-Bruilhois (Lot-et-Garonne), reportage
À
un jet de pierre de l’autoroute des Deux-Mers, des barricades
fabriquées à la hâte sont assorties d’un panneau « Sortie de
zadistes ». Kevin et Miguel montent la garde devant une maison
squattée sobrement surnommée la « Bergerie ». Répondant à
l’alerte d’une expulsion prochaine, ils sont venus prêter main
forte aux opposants du technopole Agen-Garonne (TAG) pour engager un
bras de fer avec l’agglomération d’Agen, porteuse du projet.
Autour des deux sentinelles, les champs s’étendent à perte de vue
dans la lumière tamisée du petit matin. « On a du mal à
imaginer que tout ça puisse être bétonné un jour », dit
Kevin en scrutant la ligne d’horizon crénelée par les épis de
maïs.
Depuis
l’appel à occuper ses terres lancé
par l’agriculteur Joseph Bonotto en décembre dernier, la ZAD
s’est étendue aux quatre coins de la zone de
Sainte-Colombe-en-Bruilhois concernée par le TAG. Au fil des mois,
des maisons abandonnées par leurs propriétaires et rachetées pour
le compte de l’agglomération d’Agen ont été investies par les
occupants.
Mais, c’est à deux kilomètres de ces nouvelles positions que se joue l’avenir du projet. Pour bloquer un chantier, les zadistes ont érigé un camp de palettes en bordure d’un lotissement sage. « Enculés ! » hurle une habitante depuis une voiture qui file à toute berzingue au-dessus du campement sommaire. « Nous aussi, on t’aime ! » répondent les zadistes d’une seule voix. Habitués à ces insultes, ils empêchent depuis deux semaines la construction d’un petit rond-point, premier signe concret de l’aménagement des infrastructures routières censées desservir la future zone d’activité économique. Lundi 12 octobre au matin, cependant, les gendarmes sont intervenus pour dégager les occupants du rond-point. Une menace d’expulsion pèse par ailleurs sur la ZAD : un huissier doit venir sur place mercredi 14.
Mais, c’est à deux kilomètres de ces nouvelles positions que se joue l’avenir du projet. Pour bloquer un chantier, les zadistes ont érigé un camp de palettes en bordure d’un lotissement sage. « Enculés ! » hurle une habitante depuis une voiture qui file à toute berzingue au-dessus du campement sommaire. « Nous aussi, on t’aime ! » répondent les zadistes d’une seule voix. Habitués à ces insultes, ils empêchent depuis deux semaines la construction d’un petit rond-point, premier signe concret de l’aménagement des infrastructures routières censées desservir la future zone d’activité économique. Lundi 12 octobre au matin, cependant, les gendarmes sont intervenus pour dégager les occupants du rond-point. Une menace d’expulsion pèse par ailleurs sur la ZAD : un huissier doit venir sur place mercredi 14.
- L’agriculteur Joseph Bonotto.
La
technopole Agen-Garonne, dont le coût est estimé à 65 millions
d’euros, doit faire table rase de 220 hectares de terres agricoles
fertiles et irrigables. C’est ce qui suscite l’opposition
franche de riverains, d’écologistes et d’agriculteurs depuis des
années. L’argument de la création de 4.000 emplois en vingt
ans avancé par l’agglomération ne convainc pas les opposants, qui
dénoncent une coquille vide : «
Il a fallu vingt ans pour remplir les 70 hectares de l’Agropole,
une zone d’activité économique voisine. Alors imaginez le temps
qu’il faudra pour occuper ces 200 hectares ! »,
remarque André Crouzet, membre du Collectif de défense des terres
fertiles du Lot-et-Garonne. Aucune entreprise ne s’est pour
l’instant montrée intéressée pour s’installer dans cette
technopole. «
Le projet est axé sur la logistique. La TAG est destinée à
accueillir des camions de transporteurs. Pas à créer de l’emploi.
C’est une pensée industrielle du siècle dernier »,
peste M. Crouzet.
Malgré
ces oppositions et un processus entaché d’irrégularités, le
projet semble plus que jamais d’actualité. C’est que la
technopole est destinée à accueillir la LGV Bordeaux-Toulouse.
Depuis le feu
vert donné par le gouvernement sur ce dossier ferroviaire
controversé le mois dernier, tout s’accélère. «
On sent qu’il veut aller vite »,
reproche André Crouzet, pour qui il s’agit d’«
un passage en force et [d’]une personnalisation du dossier ».
« Il », c’est Jean Dionis du Séjour, maire d’Agen (Nouveau
Centre) depuis 2008 et président de l’agglomération agenaise.
L’héritier de cette famille de propriétaires terriens a fait de
la technopole son cheval de bataille personnel, bien décidé à
marquer l’histoire de sa terre d’élection par ce projet.
« Ici, nous
sommes en baronnie, nous n’avons pas encore fait la révolution de
1789 », souffle une autre membre du Collectif. Le groupe
d’opposants a écumé les archives des municipalités limitrophes
pour recenser le patrimoine personnel de Jean Dionis du Séjour et
faire un lien direct avec le projet de TAG.
Un évident conflit d’intérêt
Leurs
recherches ont abouti à constater un évident conflit d’intérêt.
Jean Dionis du Séjour est propriétaire de plus de 7 hectares de
terres au lieu-dit Le Commarque, sur la commune voisine de Brax. Soit
à 500 mètres de la future gare LGV d’Agen. Assez loin pour éviter
les nuisances sonores, assez près pour profiter des retombées
économiques de cette nouvelle station.
«
La gare LGV ? Ce sera une gare-betterave », peste Joseph
Bonotto. Mais betterave ou pas, l’emplacement idéal des terres du
maire d’Agen lui permettra de réaliser une juteuse opération s’il
décide de les vendre à des promoteurs immobiliers. Car ses terrains
agricoles non-constructibles sont passés, comme par magie, au statut
de terrains constructibles entre 2002 et 2005. Il faut dire qu’à
l’époque, le maire de Brax, Michel Bernines, était un proche de
Jean Dionis du Séjour, dont il a soutenu la candidature pour les
élections législatives de 2007.
- Plan du territoire concerné par la technopole.
-
Le maire d’Agen n’en est pas à son coup d’essai en matière foncière. Propriétaire de plusieurs hectares à Beauregard, une zone naturelle inconstructible sur la commune du Passage d’Agen, il les a fait progressivement classer en parcelles permettant l’installation de zones industrielles et en zones immédiatement constructibles à partir de 1998. Le maire de l’époque, Pierre Lapoujade, dont l’épouse est la cousine de la femme de Jean Dionis du Séjour, a approuvé cette décision, contre le schéma directeur de la commune et l’avis défavorable de la DDE. Jean Dionis du Séjour réalise quant à lui une transaction lucrative : en 2009, le propriétaire terrien vend une parcelle de plus de 2 hectares pour un montant d’1 million d’euros, soit 43 euros le m2. On est bien loin des 3,20 euros au m2 proposés par l’agglomération d’Agen aux agriculteurs concernés par le projet de technopole.
Curieusement, le
maire d’Agen n’est mentionné dans aucun des documents qui
permettent la conversion de ses terres. Une conversion qui s’est
faite dans les règles via les municipalités de l’époque. «
Ce qui est énervant, c’est qu’il n’y a rien d’illégal à
proprement parler mais tout est litigieux » confie une opposante
au projet qui requiert l’anonymat.
À
Sainte-Colombe-en-Bruilhois, il y a pourtant un cas d’illégalité
manifeste concernant d’autres élus. À l’époque de l’adoption
du plan local d’urbanisme (PLU) qui devait entériner le projet de
TAG, un certain nombre de conseillers municipaux ont vu leurs
terrains personnels devenir constructibles. Une instruction pour «
prise illégale d’intérêts » est en cours. En charge du dossier,
l’avocat Étienne Tête accuse « cette bande de copains qui se
sont servis » au détriment des habitants et des agriculteurs
touchés par le projet de technopole. La procédure est également
remise en cause, car les conseillers municipaux concernés ont cru
qu’il suffisait de ne pas prendre part au vote pour ne pas être
inquiétés. Or, le quorum (le nombre de votes obligatoires) n’a
pas été atteint.
Le
10 février dernier, ce plan local d’urbanisme a été annulé par
le tribunal administratif de Bordeaux pour irrégularité en matière
de concertation. Dans la foulée, une enquête publique sur la
déclaration d’intérêt général du technopole a démarré. Cet
été, les opposants ont découvert , non sans stupeur que le
commissaire-enquêteur suppléant, Jean-Pierre Audoire, n’était
autre qu’un proche de Jean Dionis du Séjour. Grâce à des
captures sur le blog Internet de ce dernier, ils ont pu prouver que
les deux hommes se gratifiaient de marques d’amitiés variées,
(comme «
Mon ami fidèle »
ou «
Amitiés toujours »).
Le
13août dernier, les enquêteurs ont finalement donné une
appréciation favorable et ce malgré
les 246 avis négatifs déposés par des citoyens et des élus et
l’avis réservé du conseil départemental contre 70 avis positifs.
« On a besoin des zadistes contre les copinages à tout-va des élus »
«
Nous sommes dans un cas d’école de déni de démocratie locale »,
explique Jean-Christophe Robert, porte-parole de l’association
Filière
paysanne qui s’est également penchée sur le dossier du TAG, «
et malheureusement ça se passe partout en France. »
Alléguant
un agenda surchargé, M. Dionis du Séjour, le principal intéressé,
n’a pas jugé bon de s’entretenir avec Reporterre, malgré
nos questions insistantes sur ses biens fonciers et ses liens
d’amitié avec le commissaire suppléant en charge de l’enquête
publique.
«
Dionis ? C’est un gros filou ! » tonne Patrice Vermond. Rien
ne destinait ce commerçant ambulant fort en gueule à rencontrer un
jour des zadistes. Et pourtant le quinquagénaire passe voir les
occupants sur les différents sites une à deux fois par jour. «
On a besoin de leur soutien contre les copinages à tout va des élus
! » tempête le propriétaire. Son habitation, un beau corps de
ferme en pierre de taille qui trône au milieu d’un hectare arboré,
est vouée à la démolition en raison du projet de TAG. Patrice se
refuse de la vendre et de voir s’ériger la technopole : «
L’important, ce n’est pas l’argent. C’est d’être bien là
où on est. Et c’est mon cas. Ici, je vois des chevreuils tous les
jours et les écureuils m’engueulent quand je suis trop près
d’eux. »
Un hélicoptère de gendarmerie passe en rase-mottes au dessus de la tonnelle où Patrice offre le café. Ce mercredi 14 octobre, on attend une nouvelle décision de justice concernant une autre habitation : elle sonnera peut-être le glas de la ZAD d’Agen. En cas d’éviction, les occupants pourront se replier sur les constructions érigées sur la propriété de Joseph Bonotto. Officiellement exproprié depuis juin dernier, l’agriculteur peut encore faire usage de ses terres tant qu’il n’a pas été indemnisé. Mais les zadistes sont déterminés à défendre l’ensemble de la zone. « On espère que tout se passera bien », conclut André Crouzet.
Patrice
Vermond devant sa maison en pierre de taille destinée à la
destruction pour faire place nette à la technopole
Mercredi
14
octobre
Sur l’île de La Réunion, les milliards volent autour des promoteurs de l’autoroute sur pilotis
Le
projet pharaonique de construction d’une route sur pilotis, met en
péril l’environnement et les finances publiques de l’île de
l’Océan indien. Elle intéresse dorénavant la justice, qui
conduit une enquête pour « corruption » et « favoritisme »
Le
désastre écologique et l’effroyable gâchis d’argent public
qu’est la construction de la Nouvelle route du littoral (NRL)
sont-ils en train de se transformer en un scandale politico-financier
comme La Réunion n’en a jamais connu ? Rien, pour l’instant, ne
permet de l’affirmer, mais l’enquête pour « corruption »
et « favoritisme » prend de l’ampleur et la « NRL »
devient un élément central de la campagne pour les élections
régionales, ce que voulait éviter Didier Robert, l’actuel
président Les Républicains (LR) du conseil régional.
L’homme
fort de la droite réunionnaise est désormais mis en cause
personnellement. Jeudi 8 octobre, les forces de l’ordre sont en
effet intervenues à son domicile, ainsi qu’au conseil régional et
aux domiciles d’autres élus régionaux. Les enquêteurs « vont
éplucher les patrimoines, biens immobiliers et comptes bancaires de
Didier Robert et des acteurs du dossier de la NRL pour chercher à
déterminer s’ils présentent des éléments suspects. Les locaux
du groupement GTOI/SBTC (Bouygues et Vinci), principal attributaire
du marché de la NRL, ont également été perquisitionnés.
Or
il y a quelques semaines, Didier Robert avait porté plainte pour
cambriolage, signalant notamment le vol de deux téléphones
portables et d’ordinateurs privés et professionnels, et cela avait
beaucoup ri dans le Landerneau »,
rappelle Jean-Pierre Marchau, élu EELV responsable des transports à
la mairie de Saint-Denis et un des leaders du Collectif
Non à la nouvelle route du littoral.
Puissance des lobbies de l’automobile et du BTP
L’arrivée
sur l’île début septembre des policiers, gendarmes et agents du
fisc et des douanes du parquet national financier a donné une
nouvelle dimension à l’enquête préliminaire ouverte en fin
d’année dernière par le parquet de Saint-Denis de La Réunion. «
Le dossier a été transféré en avril dernier au parquet national
financier après de premières perquisitions et des interrogatoires
dans l’île, signe que l’affaire est prise très au sérieux.
Didier Robert et Dominique Fournel, l’adjoint en charge de la
nouvelle route du littoral, ont notamment déjà été entendus »,
rappelle aussi une journaliste de l’agence de presse réunionnaise
Imaz Press.
- Didier Robert, le président du conseil régional de la Réunion, en août 2006.
Les soupçons de la justice porteraient sur l’attribution d’un marché de fourniture de matériaux, mais les opposants à la route se posent des questions sur le principal appel d’offre, celui du viaduc et des digues, attribué à Bouygues et à Vinci. Destinée à remplacer l’actuelle route côtière qui va de la préfecture de Saint-Denis au Port, la NRL serait en effet en grande partie construite sur pilotis. Un choix qui explique son coût très élevé (1,6 milliard d’euros selon le devis initial ; 2,5 à 3 milliards après les inévitables dépassements que prédisent les experts) et l’importance des dégâts sur l’environnement.
La contestation des opposants du collectif avait culminé en juin lors du passage de Manuel Valls à la Réunion puis lors d’importantes manifestations contre l’ouverture de carrières.. L’arrivée des enquêteurs ravive leur espoir de voir le projet de route annulé. Jeudi 1er octobre, le Théâtre sous les arbres, une institution culturelle locale, a joué Petit conte oriental et immoral, une courte pièce qui dénonce la nouvelle route et la puissance des lobbies de l’automobile et du BTP. Les opposants à la NRL s’apprêtent aussi à commémorer un triste souvenir : celui des accords dits de Matignon II, le 14 octobre 2010.
La question des dédommagements que pourraient réclamer Bouygues et Vinci
L’histoire
du financement de la route est révélateur des collusions possibles
entre les groupes de BTP et les hommes politiques au pouvoir dans
l’île. Ainsi, avant la victoire surprise de Didier Robert aux
élections régionales de 2010, ce n’est pas une route mais un
tram-train qui avait été décidé, ce qu’avaient acté les
accords dits de Matignon I, signés en 2007 entre le gouvernement de
Dominique de Villepin et Paul Vergès, alors président (Parti
communiste réunionnais) de la région. La décision n’a pas
résisté à l’alternance. La droite, emmenée par Didier Robert, a
fait campagne sur son opposition au tram. Arrivée au pouvoir, elle a
dénoncé le contrat de tram-train et signé de nouveaux accords,
dits de Matignon II, avec le gouvernement Fillon.
Bouygues,
qui avait remporté au sein du consortium Tram’Tiss (dans lequel on
retrouve aussi Veolia, Colas, Bombardier...), le contrat de 1,32
milliard du tram-train a saisi le tribunal administratif en réclamant
170 millions d’euros de dédommagement. Une somme que le groupe de
BTP réclame toujours aujourd’hui - alors qu’il a remporté le
contrat de la NRL associé à Vinci !
«
Tout cela est scandaleux, d’autant plus que Bouygues s’est
peut-être servi de cette épée de Damoclès pour faire pencher en
sa faveur l’attribution du contrat de la NRL. On peut s’interroger
aussi sur le comportement de Didier Robert, qui n’a pas respecté
les engagements de ses prédécesseurs, fondant ainsi les arguments
des avocats des membres de Tram’Tiss », se rappelle un proche
de Paul Vergès.
La
question se pose aujourd’hui des dédommagements que pourraient
réclamer de nouveau Bouygues et Vinci si la gauche remporte les
élections et annule le projet - dans les derniers sondages, les
listes conduites par Didier Robert et sa principale opposante, la
député PS Huguette Bello, sont au coude-à-coude. « Il y a
aujourd’hui encore beaucoup d’inconnues sur l’enquête qui est
menée par le parquet national financier et son calendrier, mais
aussi sur les conditions de l’appel d’offre passé par la région.
Cela explique la prudence des principaux candidats de l’opposition
qui ne réclament pas une remise en cause de la NRL mais un audit, un
arrêt des travaux et une plus grande place donnée au ferroviaire et
aux transports collectifs dans le projet », indique Jean-Pierre
Marchau.
Trop tard pour faire marche arrière ?
Un
échangeur routier est déjà en construction à La Possession,
l’entrée ouest de la future route du littoral. Un autre l’est
également à La Grande Chaloupe, au milieu du trajet. « On
construit également, au Port, l’usine d’où sortiront les
éléments préfabriqués pour le viaduc. Didier Robert fait du
forcing pour faire croire aux Réunionnais qu’il est trop tard pour
faire marche arrière. Si le dossier est remis à plat après les
élections, cela se traduira par des pertes financières
supplémentaires alors que la région est déjà très endettée.
C’est irresponsable », accuse Jean-Pierre Marchau, qui
rappelle que l’abandon du tram-train s’est déjà soldé par une
perte sèche de 70 millions d’euros d’indemnités contractuelles.
- Les travaux de l’échangeur de La Possession sont en cours.
Et si la route se
fait, quel argent restera-t-il pour mener à bien d’autres projets
? La question se pose, car l’État a clairement indiqué, au moment
de la signature du protocole de Matignon, qu’il n’irait pas au
delà de sa quote-part dans le financement de la NRL. « Les
surcoûts seront à la charge de la région. Cela en serait fini d’un
projet ferroviaire pendant 40 ans », se désole l’écologiste.
Infos du 19 au 25 octobre
L’écrivain Erri De Luca prêt à aller en prison pour sauver sa liberté
Le tribunal de Turin dira aujourd’hui si le grand écrivain Erri De Luca doit aller en prison.
Il est accusé d’avoir soutenu le « sabotage » du projet de liaison ferroviaire Lyon Turin. Face à cette entreprise ruineuse et désastreuse pour l’environnement, l’écrivain confirme à Reporterre qu’il est prêt à aller en prison.
Le
verdict du procès à l’écrivain italien Erri De Luca devrait être
prononcé ce lundi 19 octobre par le tribunal de Turin. L’auteur de
Montedidio,
de Trois
chevaux
ou du Poids
du papillon
est accusé «
d’incitation au sabotage » :
en 2013, dans une interview parue dans la version
italienne de Huffington
Post.
Il avait affirmé : «
Le Lyon-Turin doit être saboté.
C’est pour ça que les cisailles sont nécessaires. Il ne s’agit pas de terrorisme. Elles sont nécessaires pour faire comprendre que la ligne à grande vitesse est un ouvrage nuisible et inutile. Le dialogue avec le gouvernement a échoué, les tentatives de médiation ont échoué : il ne reste donc que le sabotage».
C’est pour ça que les cisailles sont nécessaires. Il ne s’agit pas de terrorisme. Elles sont nécessaires pour faire comprendre que la ligne à grande vitesse est un ouvrage nuisible et inutile. Le dialogue avec le gouvernement a échoué, les tentatives de médiation ont échoué : il ne reste donc que le sabotage».
Il
y a trois jours, l’écrivain a expliqué à Reporterre qu’il
ne sais pas à quoi s’attendre de la part du tribunal : « Je ne
peux pas donner des pronostics, ni moi, ni mes avocats, car il s’agit
d’un procès expérimental. Je vais être jugé sur la base d’une
loi sur l’instigation qui remonte au 1930, c’est-à-dire à
l’époque fasciste. C’est une première. »
"On peut parler d’un procès politique"
De
Luca confirme que, quoi qu’il arrive, il ne fera pas appel en cas
de condamnation : « Je n’irai pas une nouvelle fois devant des
juges à exprimer mes argumentations. Je comprends qu’un recours
représenterait une sorte de deuxième chance pour la justice, pour
éviter qu’elle condamne une personne pour ses opinions. Même mes
avocats voudraient bien. Mais j’ai pris ma décision : il n’y
aura pas d’appel ».
Quant
aux accusations, selon De Luca, « on peut parler d’un procès
politique, parce que c’est le contexte qui est évidemment
politique, compte tenu de mon soutien à la lutte menée depuis
désormais plus de 20 ans dans le Val de Suse ».
Lors
de la dernière audience, le
21 septembre, les enquêteurs Andrea Padalino et Antonio Rinaudo
ont proposé une condamnation à huit mois de prison ferme, «
en raison de la force persuasive des paroles d’un écrivain »
qui ont «
un poids et une force suggestive déterminants » à cause de « sa
notoriété internationale ».
En
sortant du tribunal, De Luca - qui risquait jusqu’à cinq ans de
prison - s’est dit « stupéfait par la différence entre les
arguments » très durs, produits par le parquet, « et ce
réquisitoire à minima. Je m’attendais au maximum ».
Dans
une interview
accordée à Reporterre,
en janvier, l’écrivain se disait «
accusé d’un délit d’opinion. Je crains qu’il y ait une
volonté de condamnation et de censure contre la liberté
d’expression. Il s’agit d’un procès issu d’une plainte
déposée par une société privée qui n’aurait pas dû être
prise en compte par les magistrats ».
C’est
à cette société, la LTF (Lyon-Turin Ferroviaire, entreprise
publique contrôlée par les Etats français et italien) qu’une
centaine de personnalités ont adressé dans les dernières semaines
un appel. Ils demandent d’arrêter l’action judiciaire. Parmi
eux, le sculpteur Daniel Buren, le musicien italien Paolo Fresu,
l’auteur allemande Brigitte Glaser, l’actrice Isabelle Huppert,
le réalisateur anglais Ken Loach et l’écrivain anti-mafia Roberto
Saviano.
« Au total, plus de 500 personnalités, issues de 20 pays, défendent aujourd’hui le droit à la liberté d’expression d’Erri De Luca », s’est félicité son comité de soutien.
« Au total, plus de 500 personnalités, issues de 20 pays, défendent aujourd’hui le droit à la liberté d’expression d’Erri De Luca », s’est félicité son comité de soutien.
«
Cette entreprise publique,
expliquent-ils dans
l’appel, a
mené les études préparatoires pour un tunnel TGV de 57 kilomètres
au travers des Alpes pour nous entraîner encore plus dans une vie à
grande vitesse. Elle a déposé plainte à Turin contre Erri De Luca
pour des propos sur le sabotage du projet ».
La France est actionnaire de la société qui poursuit Erri De Luca
«
Nous avons lu La
Parole Contraire, un
livre où il défend sa liberté de parole. Alors que la France s’est
récemment mobilisée pour la liberté d’expression, comment
pourrait-elle laisser un écrivain risquer la prison pour ses
déclarations publiques ? »,
demandent-ils.
« En lecteurs, nous exprimons notre solidarité avec Erri De Luca. En citoyens du monde, nous demandons aux États français et italiens de faire retirer cette plainte d’une société dont ils sont aujourd’hui les seuls actionnaires. En défenseurs de la liberté d’expression, nous n’acceptons pas qu’un écrivain soit poursuivi pour ses mots ».
« En lecteurs, nous exprimons notre solidarité avec Erri De Luca. En citoyens du monde, nous demandons aux États français et italiens de faire retirer cette plainte d’une société dont ils sont aujourd’hui les seuls actionnaires. En défenseurs de la liberté d’expression, nous n’acceptons pas qu’un écrivain soit poursuivi pour ses mots ».
- Une bataille qui ne s’arrête pas. Début octobre, les militants « No Tav » ont reçu une visite de la part d’une délégation de députés européens. Les parlementaires ont essayé de se rapprocher au chantier avec une cinquantaine d’activistes : les énièmes affrontements avec la police ont été filmés et publiés sur internet.
Le
15 octobre, environ deux-cents opposants se
sont rassemblés
devant le tribunal de Turin pour un autre procès, celui aux quatre
activistes No Tav - Niccolò Blasi, Mattia Zanotti, Chiara Zenobi et
Claudio Alberto - accusés de terrorisme, endommagement et incendie
volontaire. L’audience a été toutefois suspendue : la reprise du
procès est prévue le 30 novembre.
Mardi
20
octobre
Déclaration
spontanée - avant le verdict - Erri De Luca
"Je
serais présent dans cette salle même si je n’étais pas
l’écrivain inculpé pour incitation.
Au-delà de mon cas, négligeable cas personnel, je tiens l’accusation contestée pour un essai, la tentative de faire taire les paroles contraires. C’est pourquoi, j’estime que cette salle est un avant-poste tourné vers le présent immédiat de notre pays. J’exerce l’activité d’écrivain et je me considère comme la partie lésée par toute volonté de censure.
Je suis inculpé par un article du code pénal qui remonte à 1930 et à cette période de l’histoire d’Italie. Pour moi, cet article est dépassé depuis la rédaction postérieure de la Constitution de la République. Je suis dans cette salle pour savoir si ce texte est en vigueur et décisif ou si le chef d’accusation aura le pouvoir de suspendre et d’invalider l’article 21 de la Constitution.
J’ai empêché mes défenseurs d’introduire une instance relative à l’inconstitutionnalité du chef d’accusation. Si elle avait été recevable, elle aurait arrêté ce procès, transféré les pièces dans les chambres d’une Cour Constitutionnelle surchargée de travail et qui se serait prononcée dans plusieurs années. Si elle avait été recevable, l’instance aurait fait l’impasse de cette salle et de ce temps précieux. Je crois que ce qui est constitutionnel se décide et se défend dans des lieux publics comme celui-ci, de même que dans un commissariat, une salle de classe, une prison, un hôpital, sur un lieu de travail, aux frontières traversées par les demandeurs d’asile. Ce qui est constitutionnel se mesure au rez-de-chaussée de la société.
Je suis inculpé pour avoir employé le verbe saboter. Je le considère noble et démocratique. Noble, parce que prononcé et utilisé par de grands personnages comme Gandhi et Mandela, avec d’énormes résultats politiques. Démocratique, parce qu’il appartient depuis l’origine au mouvement ouvrier et à ses luttes. Une grève, par exemple, sabote la production. Je défends l’emploi légitime du verbe saboter dans son sens le plus efficace et le plus vaste. Je suis prêt à subir une condamnation pénale pour son emploi, mais non pas à laisser censurer ou réduire ma langue italienne.
« C’est à ça que servaient les cisailles » : à quoi ? À saboter une entreprise aussi colossale et nuisible avec des cisailles ? Aucun autre perfide outillage de quincaillerie n’est consigné dans les pièces de ma conversation téléphonique. Alors, accuse-t-on le soutien verbal d’une action symbolique ? Je ne veux pas interférer dans le domaine de compétence de mes défenseurs.
Je termine en affirmant une fois de plus ma conviction que la ligne soi-disant à grande vitesse en val de Suse doit être freinée, entravée, donc sabotée pour la légitime défense de la santé, du sol, de l’air, de l’eau d’une communauté menacée.
Ma parole contraire subsiste et j’attends de savoir si elle constitue un délit."
Au-delà de mon cas, négligeable cas personnel, je tiens l’accusation contestée pour un essai, la tentative de faire taire les paroles contraires. C’est pourquoi, j’estime que cette salle est un avant-poste tourné vers le présent immédiat de notre pays. J’exerce l’activité d’écrivain et je me considère comme la partie lésée par toute volonté de censure.
Je suis inculpé par un article du code pénal qui remonte à 1930 et à cette période de l’histoire d’Italie. Pour moi, cet article est dépassé depuis la rédaction postérieure de la Constitution de la République. Je suis dans cette salle pour savoir si ce texte est en vigueur et décisif ou si le chef d’accusation aura le pouvoir de suspendre et d’invalider l’article 21 de la Constitution.
J’ai empêché mes défenseurs d’introduire une instance relative à l’inconstitutionnalité du chef d’accusation. Si elle avait été recevable, elle aurait arrêté ce procès, transféré les pièces dans les chambres d’une Cour Constitutionnelle surchargée de travail et qui se serait prononcée dans plusieurs années. Si elle avait été recevable, l’instance aurait fait l’impasse de cette salle et de ce temps précieux. Je crois que ce qui est constitutionnel se décide et se défend dans des lieux publics comme celui-ci, de même que dans un commissariat, une salle de classe, une prison, un hôpital, sur un lieu de travail, aux frontières traversées par les demandeurs d’asile. Ce qui est constitutionnel se mesure au rez-de-chaussée de la société.
Je suis inculpé pour avoir employé le verbe saboter. Je le considère noble et démocratique. Noble, parce que prononcé et utilisé par de grands personnages comme Gandhi et Mandela, avec d’énormes résultats politiques. Démocratique, parce qu’il appartient depuis l’origine au mouvement ouvrier et à ses luttes. Une grève, par exemple, sabote la production. Je défends l’emploi légitime du verbe saboter dans son sens le plus efficace et le plus vaste. Je suis prêt à subir une condamnation pénale pour son emploi, mais non pas à laisser censurer ou réduire ma langue italienne.
« C’est à ça que servaient les cisailles » : à quoi ? À saboter une entreprise aussi colossale et nuisible avec des cisailles ? Aucun autre perfide outillage de quincaillerie n’est consigné dans les pièces de ma conversation téléphonique. Alors, accuse-t-on le soutien verbal d’une action symbolique ? Je ne veux pas interférer dans le domaine de compétence de mes défenseurs.
Je termine en affirmant une fois de plus ma conviction que la ligne soi-disant à grande vitesse en val de Suse doit être freinée, entravée, donc sabotée pour la légitime défense de la santé, du sol, de l’air, de l’eau d’une communauté menacée.
Ma parole contraire subsiste et j’attends de savoir si elle constitue un délit."
Erri De Luca relaxé de l'accusation d'«incitation au sabotage»
L'écrivain italien, opposant au projet de TGV Lyon-Turin, était poursuivi pour avoir déclaré en 2013 : « Les sabotages sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est une œuvre nuisible et inutile. »
Poursuivi pour «
incitation au sabotage », l’écrivain italien et opposant au
projet de ligne TGV Lyon-Turin Erri De Luca a été relaxé, lundi
19 octobre, par un tribunal de Turin.
Le romancier, notamment lauréat du prix Femina étranger 2002 pour Montedidio, était visé par une plainte de Lyon-Turin Ferroviaire (LTF), la société d’économie mixte en charge du projet controversée et dont l’Etat français est actionnaire à 50 %, pour des propos en septembre 2013 dans la version italienne du Huffington Post. Erri De Luca y revenait sur la lutte, menée depuis 10 ans, par les opposants au projet de TGV-Lyon Turin, écologistes et habitants des régions menacées. « Les sabotages sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est une œuvre nuisible et inutile », avait déclaré notamment l’écrivain.
A l’ouverture de son procès, début de l’année 2015, Erri De Lucca, qui n’a jamais nié ses propos tout en revendiquant sa « liberté d’expression », avait reçu le soutien de nombreux responsables, artistes et intellectuels. Le parquet, de son côté, avait requis huit mois de prison ferme.
Le romancier, notamment lauréat du prix Femina étranger 2002 pour Montedidio, était visé par une plainte de Lyon-Turin Ferroviaire (LTF), la société d’économie mixte en charge du projet controversée et dont l’Etat français est actionnaire à 50 %, pour des propos en septembre 2013 dans la version italienne du Huffington Post. Erri De Luca y revenait sur la lutte, menée depuis 10 ans, par les opposants au projet de TGV-Lyon Turin, écologistes et habitants des régions menacées. « Les sabotages sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est une œuvre nuisible et inutile », avait déclaré notamment l’écrivain.
A l’ouverture de son procès, début de l’année 2015, Erri De Lucca, qui n’a jamais nié ses propos tout en revendiquant sa « liberté d’expression », avait reçu le soutien de nombreux responsables, artistes et intellectuels. Le parquet, de son côté, avait requis huit mois de prison ferme.
Dans une déclaration lue
lundi devant les juges, le romancier a une nouvelle fois assumé sa
déclaration. « Je défends l’origine du mot saboter dans son
sens le plus efficace et le plus vaste », a-t-il affirmé. «
Je suis prêt à subir une condamnation pénale pour son emploi,
mais non pas à me laisser censurer ou réduire ma langue italienne.
»
L'écrivain a été reconnu innocent d'incitation au sabotage après ses propos contre le chantier de la ligne ferroviaire entre Lyon et Turin. Huit mois de prison ferme avaient été requis.
- Acquitté, Erri de Luca promet de continuer à s'exprimer
Erri de Luca a été acquitté. Au cours du procès qui s’est déroulé à Turin, l’accusation d'«instigation au sabotage» a été rejetée. L’écrivain était poursuivi pour certaines de ses déclarations concernant le projet de train à grande vitesse (TAV) de la ligne Lyon-Turin qui traverse le Val de Suse, objet, depuis plus d’une décennie, de grandes polémiques, et dont l’écrivain avait dit qu’il devait être «saboté». «Je redeviens un citoyen quelconque», a commenté De Luca après la sentence, accueillie dans la salle du tribunal par de nombreux applaudissements, «je descends de l’estrade sur laquelle on m’a hissé malgré moi. Mais je continuerai à utiliser le dictionnaire pour exprimer mes convictions. En tous cas, c’est une bonne nouvelle pour ce pays.»
Alberto Mittone, l’avocat
de la partie civile –la société franco-italienne LTF, qui
construit la Tav– a quant a lui affirmé qu’il continuait à
penser que dans des moments de forte tension sociale –faisant
référence aux affrontements de 2013 en Val de Suse entre les forces
de l’ordre et les adversaires du projet– il doit y avoir «des
limites à respecter», à plus forte raison
de la part d’un intellectuel «dont les
paroles peuvent toucher de nombreuses personnes».
L’éventualité que l’écrivain puisse faire huit mois de prison
ferme pour de simples déclarations avait suscité une
large mobilisation en sa faveur et en défense de la liberté
d’expression, bien au-delà du monde de la culture. «La
question du Val de Suse demeure une question qui me concerne. De ce
procès, je garde la solidarité de toutes les personnes qui m’ont
soutenu, en Italie et en France […] J’ai lu dans les journaux que
Hollande aurait téléphoné à Renzi, mais je ne crois pas que cela
ait influencé la sentence».
A la fin de ce procès, Erri de Luca continue à affirmer ce qu’il affirmait avant qu’il ne s’ouvre, quant le risque d’aller en prison était réel, à savoir la conviction que «la soi-disant grande vitesse doit être contrecarrée, empêchée et sabotée, par légitime défense du sol, de l’air et de l’eau».
A la fin de ce procès, Erri de Luca continue à affirmer ce qu’il affirmait avant qu’il ne s’ouvre, quant le risque d’aller en prison était réel, à savoir la conviction que «la soi-disant grande vitesse doit être contrecarrée, empêchée et sabotée, par légitime défense du sol, de l’air et de l’eau».
Robert
Maggiori – Libération
Utv Bordères-sur-l'échez. La ZAD, un lieu de lutte et de convivialité
Françoise Cazave (au centre) est venue apporter le soutien de France Nature Environnement aux opposants à l'UTV 65. |
L'ensemble des
participants a ensuite rejoint le cœur de la ZAD pour constater
l'avancement des installations, et notamment la construction en
cours de la maison commune, d'un potager et des aménagements
indispensables pour résister aux mauvais jours à venir en
prévision d'une occupation durable. L'occasion également pour les
non habitués de partager une tranche de vie avec les zadistes, le
temps de fraterniser et de constater qu'ils ne sont ni des casseurs
ni des voyous, mais d'authentiques défenseurs de la nature qui
mettent leurs actes en accord avec leurs convictions. Venant des
Hautes-Pyrénées, leur terre, mais aussi de toute la France et même
des pays nordiques, ils sont mobiles entre les différentes ZAD
(Notre-Dame des Landes, Sivens, Agen et Bordères), et prêts à se
regrouper sur un site en cas de menace.
La
Dépêche du Midi
Mercredi 21 octobre
Un parking plutôt que l’agriculture urbaine ! A Colombes, les vieilles idées triomphent
La
rénovation d’un quartier de cette ville des Hauts-de-Seine
intègre... un parking, qui pourrait détruire un lieu agricole et
pédagogique porté par des associations. Ce pourrait être une
fable. C’est la réalité.
Imaginez
un projet de rénovation urbaine, dans un quartier populaire un peu
oublié d’une banlieue parisienne un peu chic.
Disons, les Hauts-de-Seine, par exemple, dont le prince vient de mourir, sans avoir parlé. Comme un mafieux. Une ville moyenne au doux nom, Colombes, qui fut jadis un des emblèmes de l’industrie automobile française. Le quartier populaire pourrait s’appeler Fossés-Jean.
Disons, les Hauts-de-Seine, par exemple, dont le prince vient de mourir, sans avoir parlé. Comme un mafieux. Une ville moyenne au doux nom, Colombes, qui fut jadis un des emblèmes de l’industrie automobile française. Le quartier populaire pourrait s’appeler Fossés-Jean.
Cette
rénovation urbaine serait en projet depuis dix ans, au moins. Les
habitants seraient impatients. L’édile locale, élue à l’arrachée
en 2014, ferait, dans le souci de répondre enfin à leurs attentes,
de cette rénovation une priorité. Son devoir. Priorité à gauche ?
Priorité à droite ?
Imaginez
dans ce cadre un promoteur pressenti et approché pour cette
rénovation, en partenariat avec l’OPHLM local. Il faut un
promoteur solide et fiable, pense madame la maire. Une valeur sûre
capable de mener à bien l’ensemble du projet. Le genre Vinci, par
exemple.
Vinci
? Pourquoi pas ?
Agriculture, écoconstruction et auto-organisation
Ce
promoteur se fait communiquer les plans du quartier, les données
chiffrées et humaines, interroge élus et techniciens sur les
besoins de la population et de la mairie.
Et
puis madame la maire évoque une opération à tiroirs. Deux parkings
(aujourd’hui sous-utilisés) seront détruits pour laisser place à
une place publique. Du coup, on doit en construire un autre dans le
quartier pour les remplacer.
«
Qu’à cela ne tienne, dit le promoteur, on s’y connaît en
parking ! Un parking en vaut un autre. Nous l’appellerons parc de
stationnement. Voilà tout. Mais qu’y a-t-il, aujourd’hui, à la
place du parking que vous souhaitez construire ? Je vois un bâtiment
et du vert. C’est quoi ça ? Vieux ou récent ? »
— La maire,: « Oh ! Ça n’est rien, un projet d’agriculture urbaine, européen. Il se termine le 30 septembre 2015. Et nous pouvons construire le parking à partir de là.»
— Vinci : « Mais c’est intéressant, l’agriculture urbaine, dans un quartier populaire en rénovation. C’est le moment d’innover. Ça peut aider la médiation sociale et divertir la population… J’aimerais bien voir de plus près ce projet européen… »
— La maire,: « Oh ! Ça n’est rien, un projet d’agriculture urbaine, européen. Il se termine le 30 septembre 2015. Et nous pouvons construire le parking à partir de là.»
— Vinci : « Mais c’est intéressant, l’agriculture urbaine, dans un quartier populaire en rénovation. C’est le moment d’innover. Ça peut aider la médiation sociale et divertir la population… J’aimerais bien voir de plus près ce projet européen… »
Chemin
faisant, un peu plus tard, un envoyé du promoteur en charge du
développement durable lui rapporte photos et entretiens, un rapport
complet. Le promoteur, vivement intéressé, rencontre à nouveau la
maire et propose d’intégrer le projet à la rénovation urbaine,
d’en faire un moteur d’une éducation à l’environnement de la
population, insistant pour une construction à basse consommation
HQE. D’autant plus intéressant que c’est un quartier populaire.
Et la mairie peut obtenir des subventions spécifiques pour une
rénovation écologique exemplaire. Ça peut être une opération
fructueuse en terme d’image, même économiquement…
L’histoire
est à peine fictive. Un chargé de mission de Vinci est bel et bien
venu, en juin, voir l’Agrocité, réalisation réputée exemplaire
en terme de résilience urbaine à partir de l’agriculture, de
l’écoconstruction et de l’auto-organisation des habitants en
termes démocratique et économique. Comme tant d’autres, des
délégations des villes de Séoul ou Montréal, notamment.
Le
projet est soutenu par la Commission européenne sur le programme
LIFE +, coproduit par le Conseil régional Île-de-France, le
département des Hauts-de-Seine et la mairie de Colombes, avant 2014,
bien entendu. Intéressant pour la fondation Fabrique de la cité,
faux nez créé par Vinci pour se donner un air de promoteur expert
et innovant, chercheur de solutions urbaines.
Le
projet R-Urban, incluant Recyclab, un fablab
spécialisé en recyclage et l’Agrocité, cette «
ferme urbaine »
menacée, a été présenté en 2012 à la Biennale de Venise.
L’équipe AAA (Atelier
d’architecture autogérée) qui le porte a été invitée au
MIT, à Harvard, à Sydney, au MOMA de New York pour présenter ce
projet, avec lequel elle a eu le prix international Zumtobel pour la
recherche et l’innovation.
Il
n’y a que Mme Goueta, maire de Colombes, à qui ce projet déplaît,
qui a tout de même coûté 1,6 million d’euros, en tout, dont
630.000 à la mairie elle-même. En fait, la convention liant les
partenaires cités à AAA, le producteur du projet, s’est conclu le
30 septembre 2015, mais avec l’exigence d’avoir à le poursuivre
encore durant cinq années afin de développer l’expérience. Le
relocaliser est envisagé mais pas au frais de l’association AAA,
qui n’en a pas les moyens. Et puis, Mme Goueta prétend qu’il n’y
a pas de relocalisation possible sur le territoire de Colombes. AAA a
trouvé une vingtaine d’endroits possibles pour ce faire ou pour
relocaliser le parking.
Trouver la faille
Mais
Mme Goueta s’est trahie, en juin, lors d’un conseil municipal. À
un conseiller socialiste qui demandait des détails sur les besoins
de ce parking, que lui ne voit pas nécessaire avant 2020, selon la
programmation de la rénovation urbaine, elle a répondu, agacée…
« AAA est peut-être un Atelier d’architecture autogérée,
mais il n’est pas au-dessus des lois. Ce que vous aimez au fond,
c’est le désordre, c’est l’autogestion généralisée où tout
le monde fait ce qu’il veut et le fait ratifier par des soviets
locaux manipulés par des militants de votre bord. Je dis stop. Cela
suffit. »
Fort
heureusement, il arrive que les politiciens professionnels, dont
l’intérêt est de masquer leurs vraies pensées et sentiments,
sortent de leurs gonds et découvrent, dans l’ouverture provoquée
par la chute, leurs motivations profondes ou leurs arrière-pensées.
Pour autant, cela ne résout pas l’affaire.
Si
AAA ne trouve pas, dans les conventions signées par les différents
partenaires, coresponsables et liés entre eux, la faille qui
apportera la réponse précise empêchant Mme Goueta de poursuivre sa
propagande anti-AAA, du béton sera coulé sur les 3.000 m2 de
l’Agrocité, avec ses jardins partagés, son maraîchage, son
poulailler, son lombri-compost et ses ruches. Et « l’Atrocité »
remplacera « l’Agrocité », comme mon correcteur d’orthographe
automatique ne cesse de me le proposer… Un parking s’étalera,
mortifère, à sa place.
À
moins que, à moins que… une espèce de ZAD (zone à défendre) ne
vienne modifier le cours malveillant des choses…
►Merhaba
Hevalno, brochure publiée chaque semaine pour tenter de résumer les
infos sur le Kurdistan publiées sur internet, et donner un
aperçu de l’évolution de la situation là-bas en français (NDA
: très détaillé et
très complet :
Turquie – Syrie – Irak - Iran)
Infos du 26 au 31 octobre
Vendredi 30 octobre
►Devenez
l’un des heureux propriétaires de l’Amassada ! opération
d’acquisition collective des 2.000 mètres carrés de terre autour
de l’Amassada, sur le site de la Plaine à Saint-Victor-et-Melvieu
(Aveyron), convoité par RTE pour implanter son méga-transformateur
de sept hectares
en convois sur la COP !
►Après
avoir été arrếté-e-s (convocation le 19 février au
tribunal d’Angoulême pour avoir "pénétré et circulé à
pied dans une partie de après
avoir été arrếté-e-sla voie ferrée (…), en l’espèce
sur la ligne à grande vitesse Bordeaux-Paris" (qui n’existe
pas encore...)), les marcheur-euse-s parti-e-s d’Agen poursuivent
leur route : http://marchezadagencop.noblogs.org
►un convoi est parti ce we de Forcalquier ( ou presque) et marchera pour arriver le 28 à Saclay
►pour partir à vélo depuis NDDL, n’oubliez pas de vous inscrire en envoyant un mail à mslcnddl@riseup.net ! ( ça aide l’organisation ...)
Samedi
31
octobre
Samedi
31 Octobre aura lieu à Paris la marche
pour la dignité et contre le racisme, contre
l’humiliation quotidienne, contre le mépris, contre
l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre
les crimes policiers. La marche est à l’appel du MAFED, collectif
de la Marche des Femmes pour la Dignité et contre le racisme. RDV à
14h à Barbès.
Marche
de la Dignité : autre lien vers l’appel, avec le soutien
d’Angela Davis (notamment).Erri de Luca remercie la France
Suite à sa relaxe, le 19 octobre
dernier, Erri de Luca a souhaité faire parvenir un message aux plus
de 10 000 signataires de l'appel sur www.soutienaerrideluca.net
« Le verdict du 19 octobre 2015 a la signature d'une communauté civile qui a su et voulu exprimer son soutien au droit à la parole libre et contraire.
Je dois à la France ma reconnaissance pour sa prise de position claire et intransigeante qui demandait à l'Etat de retirer la plainte. Cette déclaration a pesé de son poids majeur sur la décision finale.
Aujourd’hui je descends du banc des coupables et je rentre dans le rang des citoyens libres grâce à votre engagement.
Je vous serre les mains.
Merci»
« Le verdict du 19 octobre 2015 a la signature d'une communauté civile qui a su et voulu exprimer son soutien au droit à la parole libre et contraire.
Je dois à la France ma reconnaissance pour sa prise de position claire et intransigeante qui demandait à l'Etat de retirer la plainte. Cette déclaration a pesé de son poids majeur sur la décision finale.
Aujourd’hui je descends du banc des coupables et je rentre dans le rang des citoyens libres grâce à votre engagement.
Je vous serre les mains.
Merci»
Erri De Luca
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