Il est question de faire un barrage pour alimenter en eau une dizaine d'agriculteurs qui continuent à produire du maïs.
Cela signifie faune et flore sacrifiées.
Les temps changent, changeons les pratiques !
Les temps changent, changeons les pratiques !
Dans une belle envolée démocratique, le Conseil Général (CG) a interdit l’accès de la maison forestière de Sivens où nous avions prévu de nous rassembler ce week-end… L’accès et l’utilisation de l’espace de la forêt départementale (aire d’accueil, de pique-nique, de jeux, sentiers et itinéraires de randonnées) sont également interdits. La Préfecture a donc refusé nos déclarations de manifestations. Etant donné les lourdes sanctions pénales en cas de manifestation illégale, nous annulons évidemment les rassemblements prévus à la maison forestière.
Nous repoussons notre rassemblement de soutien aux grévistes de la faim à dimanche 31 août 15h sur une propriété privée à proximité. Le 1er RV est fixé au carrefour de Barat (croisement des D132 et D32), des personnes vous orienteront ensuite. Un plan sera mis en ligne ce samedi soir. Un parking sera disponible sur le lieu privé mais favorisez le covoiturage pour limiter le nombre de véhicules.
Il y aura des prises de paroles et la présentation du Comité de soutien aux grévistes. Ceux-ci en sont à leur 3ème jour sans s’alimenter et n’ont toujours pas de nouvelles du CG à propos de leurs demandes de réponses et d’un débat public contradictoire. Le soir, il y aura une veillée de soutien sur le même lieu privé, prévoir des tentes, sacs de couchages et lampes. Amenez aussi de quoi manger et boire. La météo sera belle, se protéger du soleil.
Il est très important de se mobiliser durant cette période critique (déboisement prévu lundi 1er septembre) afin d’obliger le CG à accepter un moratoire d’au moins quelques semaines jusqu’aux décisions attendues du tribunal, du ministère chargé de l’écologie et de la commission européenne.
Nous pouvons gagner si suffisamment de citoyens se mobilisent d'ici lundi ! Ce sera une belle victoire collective !
Une cyberaction est en place ici :
Les opposants au barrage du Testet résistent aux forces de l’ordre
BARNABÉ BINCTIN (REPORTERRE)
mercredi 27 août 2014
Remaniement ou pas, les grands projets inutiles continuent. Les gendarmes interviennent depuis lundi au Testet, dans le Tarn, pour évacuer les zadistes qui s’opposent à la réalisation d’un barrage destructeur de la biodiversité.
Si les écologistes ont connu une rentrée politique mouvementée, marquée par leur refus final de participer au deuxième gouvernement de Manuel Valls, celle qui les attend sur le terrain risque d’être tout autant agitée. Depuis deux jours, la zone humide du Testet (Tarn), menacée par un projet de barrage du Sivens, est le lieu d’affrontement entre les opposants au projet et les forces de l’ordre, arrivés en nombre – plus d’une cinquantaine – lundi 25 août.
La situation n’est pas sans rappeler, à petite échelle, l’opération « César » de novembre 2012, à Notre-Dame-des Landes. D’un côté, une soixantaine de militants-activistes qui souhaitent empêcher la réalisation d’un nouveau projet inutile et imposé, qui verrait la destruction de plusieurs espèces protégées. Après avoir été une première fois évacués de la zone le 16 mai dernier, ils réoccupent depuis le 15 août ces terrains devenus « ZAD » depuis près d’un an.
De l’autre, les gardes mobiles venus encadrer les travaux préliminaires à la mise en chantier du site : derniers prélèvements d’espèces par les naturalistes, terrassement en vue de la création d’une zone de stockage pour les engins et le bois, etc.
L’enjeu : démarrer à partir du 1er septembre le chantier de déboisement.
Le nouvel arrêté de déboisement avait été retardé l’hiver dernier. Mais le Conseil Général et la préfecture du Tarn semblent maintenant déterminés à enclencher cette étape cruciale dans l’avancement du projet : « Ils veulent passer en force. S’ils parviennent à déboiser, on sera à nu, on ne pourra plus se cacher et ils auront donc fait une grosse part du boulot » prévient Camille (pseudonyme), l’un des « activiste-pacifiste » de l’occupation depuis ses débuts.
Sur place, les zadistes ont mis depuis quelque temps tout en œuvre pour ralentir au maximum le processus. Pendant une semaine, ils ont réinvesti les lieux, afin de monter des cabanes et autres constructions compliquées à démolir. « On faisait ça de manière clandestine, la nuit, en douce. On ne s’est rendu apparent que vendredi soir dernier » raconte Camille.
Mais dès lundi, la tension monte avec les forces de l’ordre. Fred, un autre occupant sur place, raconte l’escalade : « Ils ont fait venir des gendarmes de toute la région, et certains, comme ceux du PSIG [Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie], étaient très énervés. Il y a eu des provocations, et c’est parti en baston, il y a eu des vrais combats ». Lundi soir, la police a procédé à deux arrestations avec inculpation pour violences sur des forces de l’ordre.
Dans la nuit de lundi à mardi, des barricades ont été installées sur la zone. Celle qui bloquait le pont du Tescou à tenu jusqu’à 16h mardi. Un hélicoptère a sillonné le ciel dans la journée pour contrôler depuis les airs les opérations policières. Mardi soir, à 20h, les gendarmes semblaient avoir battu retraite, laissant aux zadistes une nuit de plus pour organiser la résistance des prochains jours.
Mais sur le camp de la Bouillonnante, le QG de la lutte comme le racontait notre envoyé spécial l’hiver dernier, les conditions d’occupation sont sommaires : « Nous n’avons qu’une caravane avec un espace de cuisine collective et quelques tentes ; le risque d’être délogés dès demain n’est pas à exclure. Si on était une centaine de plus, ce serait beaucoup plus compliqué pour eux », explique Fred.
Les promoteurs du projet profitent peut-être de l’agitation politique nationale liée au remaniement du gouvernement pour avancer discrètement. Pour José Bové, un des principaux soutiens politiques à la résistance au projet de barrage, « les autorités jouent sur le rapport de force en sortant les grands moyens, dit-il à Reporterre. Ils sont dans une logique lourde, une logique ‘bulldozer’. Quelque soient les ministres en place, c’est la même logique productiviste qui continue ».
Pour alerter l’attention publique, plusieurs opposants entament à partir de ce mercredi une grève de la faim. Avec comme principale revendication, celle d’un moratoire pour ouvrir un débat public qui n’a jamais eu lieu. « Il y a eu une enquête publique bâclée, et une réunion d’information qui a fait office de débat public, explique Christian, qui fait partie des jeûneurs. Nous demandons au Conseil Général un vrai dialogue, qu’il réponde enfin aux questions que l’on pose sur l’utilité publique du projet ».
Au Testet, les prochains jours seront décisifs pour l’avenir de la forêt et des prairies qui bordent le Tescou…
Source : Barnabé Binctin, pour Reporterre.
Photos : Cédric Rutter.
Lire aussi : Le déboisement est repoussé à l’automne.
Cet article a été réalisé par un journaliste professionnel et a entrainé des frais. Merci de soutenir Reporterre :
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