Quinzième chronique pour savoir ce qui s'est passé sur la ZAD et aussi ce qui s'est dit et fait autour du projet d'aéroport inutile, imposé et destructeur à Notre Dame Des Landes pendant ce mois de février 2014.
Merci encore à l'auteur partie prenante du Collectif Conflent 66 en soutien à NDDL
PROJET D’AYRAULT – PORT de NOTRE DAME
DES LANDES ( 44 )
Source : ZAD.nadir.org
février 2014
Infos du 1er au 2 février
Ceci n’est pas un camping !
Suite aux annonces sur le démarrage possible des chantiers du projet d’aéroport de Notre dame des landes, une flopée d’articles reprenant peu ou prou les même formulations copiés-collées sont parues dans la presse. L’une d’elle nous a particulièrement frappé. Dans ce contexte où une nouvelle vague d’expulsion et une destruction définitive de la zone menacent de nouveau, on peut en effet lire un peu partout que : "200 altermondialistes campent toujours sur la ZAD". Le chiffre peut paraitre approximatif. Le qualificatif d’"altermondialistes" n’est par ailleurs certainement pas celui dans lequel s’enfermeraient ceux et celles qui ont fait le choix de défendre la Zad coûte que coûte et de lutter contre l’aéroport et son monde. Mais qu’importe ! Nous retiendrons surtout cette fois la mauvaise blague consistant à décrire ce qui se vit ici comme un "camping". Elle a pour conséquence nauséabonde de minimiser fortement la portée de ce qui pourrait être détruit si César revenait avec ses troupes sur la zone. Il est permis de se demander si les auteurs de ces dépêches cherchent à dessein à imposer une caricature ultra-réductrice du mouvement d’occupation, ou encore si ils se contentent de recopier la terminologie Préfectorale et n’ont juste même pas pris la peine de se rendre sur le terrain pour observer la réalité de leurs propres yeux.
NDA : Le lien avec l’article et les photos du no-camping : http://zad.nadir.org/spip.php?article2106
Article publié sur ce blog (47 photos)
Samedi
1er février
La géologie de Notre Dame des Landes rend très difficile la construction d’un aéroport
Article déjà publié sur ce blog
Tout est calme
sur la Zad, beaucoup des ami-e-s sont à Nantes pour la Manif pro
avortement !
Sinon, un appel
très urgent :
Tom, 3 ans, habitant
de la Paquelais, nous demande en urgence :
Bonjour, je
m’appelle Tom et j’ai perdu ma petite chèvre Goulu que j’ai
élevée au biberon. Si vous la trouvez, merci d’appeler le
téléphone de la Zad : 06.43.92.07.01 ou envoyez un mail à la
Zad at riseup point net ! Les ami-e-s vont prévenir Papa
Merci :)
Dimanche
2 février
A
l'occasion de la journée mondiale des zones humides, les
Naturalistes en lutte nous avaient invités à une sortie sur
le terrain à travers les prairies humides de NDDL. Le soleil était
de la partie pour accompagner les nombreuses personnes qui s'étaient
déplacées, intéressées par cette journée découverte.
Le rendez-vous avait
été donné à la Vacherie, lieu d'accueil pendant la période
difficile des expulsions-destructions de l'automne 2012. Devant le
nombre important des personnes présentes (environ 400), les
Naturalistes en lutte proposent de se partager en 4 groupes :
certains partiront de la Vacherie et se dirigeront à travers les
prairies humides en direction de la forêt de Rohanne, les autres
partiront à la découverte des mares entre la Freuzière et
Bellevue….
Presquile
gazette.net
Infos de la semaine du 3 au 9 février
Lundi
3 février
Nantes. Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : quatre recours déposés
Les opposants au
projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ont déposé ce matin au
tribunal administratif et par le biais de leurs avocats
quatre confirmations de recours visant à faire annuler les arrêtés
préfectoraux pris en décembre et autorisant le début des travaux
pour la future plateforme aéroportuaire et le barreau routier. Leur
conseil, Me Sébastien Le Briério, s'est dit "serein" sur
l'issue de la procédure, assurant pouvoir s'appuyer sur "des
jurisprudences qui pourraient permettre d'arrêter le projet".
Mardi
4 février
Samedi
8 février
Sur
la ZAD
Tempête : ça
vente toujours fort, mais on ne s’est pas encore envolé-e-s !
Des
demandes d’autorisation de destruction des espèces protégées
vivant dans des bâtiments (et donc des bâtiments en question) ont
été déposées à la pref :
pour
la maison occupée des Domaines : dossier
en PDF ; page
sur le site de la Préfecture
pour
la ferme de Bellevue : dossier
en PDF
pour
une maison vide à l’ouest de Chanais : dossier
en PDF
Dimanche
9 février
Samedi 8 février
pour la ferme de Bellevue : dossier en PDF
pour une maison vide à l’ouest de Chanais : dossier en PDF
Collectif NDDL66 : collage de l’affiche « Appel à la manif du 22 » sur Perpignan
Infos de la semaine du 10 au 16 février
Lundi
10 février
Collectif NDDL66 : collage de l’affiche « Appel à la manif du 22 » sur Prades et ses environs
Notre Dame des Landes : les précipitations actuelles remettent en cause le projet d’aéroport
Article déjà publié sur ce blog :
Notre-Dame-des-Landes : le recours de 26 opposants rejeté
La
cour administrative d'appel de Nantes a rejeté le recours de 26
opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes contre
l'arrêté déclarant cessible leurs parcelles dans le cadre de la
procédure d'expropriation destinée au projet, a annoncé lundi 10
février la préfecture de Loire-Atlantique.
Ces
recours, déposés au début de l'automne 2012, avaient été rejetés
par le tribunal administratif de Nantes en première instance, le 20
décembre 2012, et les opposants, parmi lesquels des agriculteurs
et des particuliers,
avaient fait appel de cette décision, que la cour d'appel du
tribunal d'administratif de Nantes a donc confirmée, le 7 février
2014.
Après
ce rejet en appel, "nous avons l'intention de déposer un
pourvoi devant le Conseil d'Etat et nous étudions la meilleure façon
de le faire", a déclaré Julien
Durand, président de l'Acipa,
l'une des principales
associations d'opposants institutionnels à l'aéroport.
Un
recours déposé devant la Cour de cassation contre les ordonnances
d'expropriation avait également été déposé par les opposants en
2012 et la cour a suspendu sa décision, dans l'attente de l'issue
définitive de la procédure entamée contre les arrêtés de
cessibilité devant la justice administrative.
Le
Nouvel Observateur
Mercredi
12 février
Notre Dame des Landes : bon sang, on a oublié le brouillard !
Article déjà publié sur ce blog :
Vendredi
14 février
Cultiver pour résister
paru
dans CQFD
n°117 (décembre 2013),
rubrique Le
dossier,
mis en ligne le 14/02/2014
Parce
qu’au-delà de la lutte contre un aéroport, c’est toute la
vision productiviste de l’agriculture qui est remise en cause à
Notre-Dame-des-Landes, il nous a semblé important de donner un
aperçu, même partiel, des réalisations agricoles sur la ZAD et des
conceptions de ceux qui les animent. Sur place, un constat s’est
imposé à nous : même si elles sont loin de représenter tout
ce qui est accompli et débattu sur la ZAD, les différentes
pratiques agricoles y constituent le ferment de la résistance à
Vinci et à l’état.
« semons la résistance ! » Le 5 octobre dernier, 22 hectares non cultivés depuis plus d’un an sont remis en culture collectivement au lieu-dit les Planchettes. Environ trois cents personnes et plus d’une vingtaine de tracteurs s’activent pour ensemencer différentes parcelles, mais aussi planter des arbres pour reconstituer un kilomètre de haies bocagères. L’importance de cette journée, c’est qu’elle réunit les trois collectifs agricoles de la ZAD : les agriculteurs de l’Adeca [1], les voisins du Copain 44, auquel participe notamment la Confédération paysanne [2], et l’assemblée agricole « Sème ta ZAD », qui regroupe une quinzaine de projets portés par des occupants de la ZAD.
Il
faut rappeler que tous les agriculteurs de la ZAD [3]
pratiquent une agriculture dite « conventionnelle »,
c’est-à-dire tolérant l’usage d’intrants de synthèse tels
que les pesticides. La plupart des membres du Copain, en revanche,
pratiquent l’agriculture « biologique ». Quant à
l’assemblée « Sème ta ZAD », elle représente
essentiellement une agriculture vivrière de petite échelle. Le
suivi de la culture des 22 ha de « Semons la résistance ! »
a donc été réparti entre les trois composantes [4] :
– 5
ha sont semés de triticale (un hybride entre le blé et le seigle),
destiné à l’alimentation des bovins de la zone, et vont être
cultivés de façon « conventionnelle » par l’Adeca ;
– 9
ha sont semés d’un mélange céréales/protéagineux (triticale,
avoine, pois), destiné à l’alimentation des volailles, cochons et
bovins, et vont être cultivés sans intrants par le Copain ;
– les
autres parcelles sont confiées au collectif « Sème ta ZAD » :
2,5 ha sont semés de seigle et 2 ha d’épeautre (pour les
boulangers de la ZAD), 2 ha d’un mélange céréales/pois et le
reste en engrais vert pour des semis de printemps.
Marcel,
de l’Adeca : « On
a toujours souhaité que ces terres libérées soient cultivées
collectivement. Cette mise en culture se fait dans la reconnaissance,
dans le respect des différents types d’agricultures qui existent
ici. Ça, pour nous, c’est important. Ce partage-là s’est fait
sereinement, ce qui est aussi un bon signe sur le vivre-ensemble. Les
besoins de chacun sont respectés, les modes d’action de chacun
sont respectés. »
Le 4 août déjà, après les tensions du printemps consécutives aux tentatives de blocage d’entrées de champs autour de la D 281 par certains occupants de la ZAD qui voulaient laisser la friche s’installer et s’opposaient à l’emploi d’engins motorisés ou à l’usage de pesticides, Marcel avait exprimé le point de vue des agriculteurs de l’Adeca : « Le plan du conseil général, c’était le développement des friches pour pouvoir disposer du terrain, mais les friches n’ont pas progressé sur la ZAD. Alors, pour nous, laisser faire la nature, ne même pas récolter l’herbe, c’est à l’opposé de notre stratégie. » Il poursuivait : « Au nom de quoi un voisin va-t-il me dire ce que je dois faire chez moi ? C’est le niveau le plus important : on a tous choisi ce métier pour être maître chez nous. Qui serait supérieur ou bien juge de nos actions pour nous dire quoi faire ? » Marcel précisait encore que, localement, les systèmes de polyculture/élevage sont peu consommateurs de pesticides [5]. Il exprimait enfin sa volonté et celle de Sylvie, sa compagne, de « passer en bio », mais pour cela il leur faudrait l’assurance de garder les terres et être disponibles, afin de réorganiser complètement leur exploitation (moins de maïs, plus de foin, remplacer le triticale par du mélange céréalier, augmenter les interventions mécaniques sur les cultures, etc.). « Pour un tel engagement, il faut être libre dans sa tête et disposer de temps. Ce qui n’est pas le cas des agriculteurs qui résistent dans la ZAD. Nous avons un avenir incertain, nous avons deux à trois réunions ou actions par semaine. Nous ne sommes libres ni dans notre tête ni en termes de temps. [6] »
Sème
ta ZAD.
Ces soucis de conversion ne concernent évidemment pas les
participants à « Sème ta ZAD » réunis depuis janvier
au sein d’une assemblée agricole. La ZAD avait déjà accueilli
des jardins collectifs, celui du Sabot notamment (6 000 m2 occupés
et défrichés en mai 2011). Noyé sous les gaz, le Sabot était
expulsé manu militari au cours de l’opération « César »
en octobre 2012. Dans la foulée de la manif de réoccupation du 17
novembre 2012, des discussions rassemblant paysans et occupants de la
ZAD envisageaient la possibilité de travailler ensemble et posaient
le débat de la répartition des terres.
Dans son appel lancé pour la manifestation de remise en culture du 13 avril, « Rendre fertile ce qu’ils veulent rendre stérile », l’assemblée précisait ses intentions : « Une forme de partage en porte-à-faux avec les grandes concentrations agricoles et les freins posés à l’accès au foncier pour les projets d’installation paysanne ; l’entraide, la mutualisation de moyens, d’outils, mais aussi les possibilités d’installations collectives ; un dialogue fécond entre savoir-faire agricole traditionnel et pratiques expérimentales, entre professionnels et paysans hors cadre ; des réflexions communes autour de la question alimentaire : sur une production autonome en rupture avec les logiques agro-industrielles, sur les liens possibles avec Nantes et ses habitants. [7] »
Dans son appel lancé pour la manifestation de remise en culture du 13 avril, « Rendre fertile ce qu’ils veulent rendre stérile », l’assemblée précisait ses intentions : « Une forme de partage en porte-à-faux avec les grandes concentrations agricoles et les freins posés à l’accès au foncier pour les projets d’installation paysanne ; l’entraide, la mutualisation de moyens, d’outils, mais aussi les possibilités d’installations collectives ; un dialogue fécond entre savoir-faire agricole traditionnel et pratiques expérimentales, entre professionnels et paysans hors cadre ; des réflexions communes autour de la question alimentaire : sur une production autonome en rupture avec les logiques agro-industrielles, sur les liens possibles avec Nantes et ses habitants. [7] »
Pour
une quinzaine de collectifs, il s’agit désormais de concrétiser
des projets variés, afin de nourrir la résistance sur la ZAD, voire
d’envisager ce que pourrait devenir la ZAD après le départ des
bétonneurs. Si les intentions affichées pouvaient paraître
ambitieuses, un premier constat s’impose : les potagers ont
produit de belles récoltes [8]
et, d’ores et déjà, la ZAD tend à installer l’autonomie
alimentaire. Depuis juin, les légumes sont échangés ou proposés à
prix libre le vendredi au « non-marché » de la Saulce.
On y trouve également les fromages de la ferme de Bellevue et le
pain des Fosses-Noires. Autour de ces échanges, des liens se
tissent, y compris avec l’extérieur. Car l’autarcie n’est pas
le but, bien au contraire.
Aux « Cent-Noms », le collectif conçoit l’ensemble de ses activités en s’adaptant au milieu et à ses ressources : maraîchage, élevage (poules, moutons), apiculture, mais aussi auto-construction. L’occupation d’une parcelle a fourni l’occasion de multiplier les expériences de cultures (en association, sur buttes, sous tunnel) ; des dons de semences ont permis de tester des variétés de légumes rares et anciennes. Du foin récolté sur place a été utilisé pour isoler les murs d’une cabane construite à partir de matériaux de récupération ; des perches de châtaignier – bois réputé imputrescible – provenant de taillis proches ont servi de base à l’édifice. Comme ailleurs sur la ZAD domine la volonté de s’approprier des techniques et des savoirs qui répondent à des besoins élémentaires, dans une perspective qu’on peut qualifier de paysanne. La recherche de l’autonomie passe aussi par la production d’électricité, et prochainement une éolienne sera implantée aux « Cent-Noms ».
La
plupart des collectifs occupent des petites parcelles (moins d’un
hectare), à l’exception de Saint-Jean-du-Tertre, où une cabane a
été construite sur les ruines d’une ferme détruite en janvier
2013. Les terres qui l’entourent, promises par Vinci pour compenser
des dommages subis lors de fouilles archéologiques à un gros
exploitant (pourtant déjà indemnisé), sont occupées par le groupe
rennais de la Maison
de la Grève.
Au terme d’un savant mélange de discussions et de rapport de
force, les 4 ha ont été mis en culture au printemps, avec l’aide
de paysans du Copain. En septembre, 3,5 ha de sarrasin ont été
récoltés, qui sont destinés à produire de la semence (engrais
verts) et de la farine pour les galettes échangées au carrefour de
la Saulce. En octobre, 6 ha ont été semés de blé panifiable
(transformable en bon pain), dont 2,5 ha en association avec un
paysan de la ZAD. Entrer dans son système de rotation de cultures,
c’est allier échange de bons procédés et refus de se consacrer à
plein temps au métier de paysan. Le blé produira de la farine pour
le pain de la Maison de la Grève, à Rennes, et pour celui de la
ZAD. L’idée n’est pas simplement de défendre l’usage agricole
des terres, mais bien de penser collectivement comment produire ce
dont on a besoin pour vivre. À Saint-Jean-du-Tertre encore, des
ruches ont été installées et le verger débroussaillé. Enfin, une
parcelle a été plantée de vigne. Des cépages résistants (Noah,
Othello, Oberlin) ont été sélectionnés avec l’idée d’en
tirer d’ici quelques années des cuvées au goût de victoire.
Bellevue
et le Copain 44.
La ferme de Bellevue a été sauvée d’une destruction imminente le
27 janvier 2013. Les Copains l’ont occupée et protégée en
l’entourant de leurs tracteurs. Leur but : que les terres
restent agricoles et nourricières. «
Préserver la ferme de Bellevue, c’est maintenir les terres en état
de produire, celles de Bellevue mais aussi celles de tous les paysans
en activité sur la ZAD. [9] »
D’où la volonté d’y réinstaller de jeunes paysans, mais encore
d’accompagner les projets agricoles et vivriers des habitants de la
ZAD. Pour les Copains, l’occupation des bâtiments, tout comme la
mise en culture de la centaine d’hectares alentour, constitue à la
fois un moyen de s’opposer aux appétits des cumulards et
l’occasion d’amorcer une gestion collective des terres
expropriées.
La
ferme de Bellevue n’est pas seulement la vitrine politique des
Copains. Sans leur aide matérielle les réalisations agricoles sur
la ZAD n’auraient pas pris une telle ampleur. Les Copains
n’hésitent pas à prêter leurs tracteurs, ni à passer du temps
pour en apprendre la conduite. On assiste à des rencontres qui
ailleurs auraient pu paraître improbables : un groupe vegan
mène sur 3 ha des cultures de légumineuses associées à des
céréales (pois, fèves, lupin, avoine, orge) avec l’aide
d’éleveurs du Copain qui, eux-mêmes, s’interrogent sur la place
excessive prise par la viande dans l’alimentation. Au sein du
mouvement d’occupation, beaucoup estiment que l’élevage prend
trop d’importance sur la ZAD et que trop de surfaces lui sont
dévolues.
En
tout cas, à Bellevue, on engraisse des cochons et on élève des
poules et des moutons. L’élevage, c’est aussi l’affaire du
« groupe vaches » qui s’occupe d’un petit troupeau de
quatre laitières, prêtées par des paysans du Copain. Un local a
été aménagé et six personnes se sont initiées à la fabrication
de fromages. Leur objectif est de comprendre et de contrôler
l’ensemble du processus, depuis l’alimentation du bétail (foin,
betteraves fourragères) et la connaissance des herbages, jusqu’à
la traite et la transformation du lait. Une attention constante est
accordée au bien-être des animaux, qu’il s’agisse de respecter
leur rythme ou de veiller à leur santé, notamment en essayant
d’autres traitements que les antibiotiques (tout en admettant être
parfois contraint d’y recourir). Cette approche empirique s’est
accompagnée d’échanges permanents avec des paysans. L’activité
menée à plusieurs impose coordination et rigueur dans les horaires
et les protocoles de fabrication. Au vu des premières réalisations,
plutôt satisfaisantes, le groupe envisage de doubler le troupeau
avec quatre bretonnes pie noir, une race locale. Ici encore, la
résistance s’organise en se réappropriant et en mettant en
pratique de multiples savoirs. Comme le résume l’un d’eux :
« Si
les flics arrivent, je continue à traire les vaches. »
La
ferme produit également des légumes, du jus de pomme, du cidre et
du pain cuit dans un four en pierre restauré. Les haies bocagères
sont entretenues et fournissent le bois de chauffe. Car ici encore,
l’agriculture vivrière est au cœur d’une activité paysanne
qui, sans se soucier de l’estampille officielle AB, cherche à
satisfaire la plus grande partie des besoins en essayant de sortir du
circuit de l’argent.
Le
désir de s’enraciner s’inscrit dans la continuité des luttes
locales [10],
du ravitaillement de la Commune de Nantes en 1968 jusqu’aux combats
des années 1970-1980 qui revendiquaient « la
terre à ceux qui la travaillent »
(à Cheix-en-Retz, la Vigne-Marou, Mésanger ou la Ferrière). La
Loire-Atlantique a constitué un des principaux foyers du mouvement
des « paysans-travailleurs », dont est issue la Conf’,
et Bellevue reçoit régulièrement la visite de syndicalistes
paysans plus anciens, qui assurent la transmission de cette mémoire.
En tout cas, nous avons pu constater, autour de la ferme, que
l’alliance entre paysans du Copain et occupants suscite un
véritable enthousiasme : un rapport fait de fraternité de
lutte, d’entraide, d’attention réciproque et, avec le temps,
d’amitié.
Aujourd’hui,
l’assemblée « Sème ta ZAD » est reconnue par les
agriculteurs de l’Adeca, ce qui n’était pas acquis d’emblée.
L’objectif, c’est désormais d’augmenter la surface des
cultures collectives et d’obtenir des rendements plus
importants [11],
avec le but de casser la routine propre au travail agricole et de
pouvoir ravitailler d’autres luttes. Si étendre les cultures
implique de recourir aux tracteurs, certains veulent aussi utiliser
la traction animale et se défaire de la dépendance aux machines et
aux énergies fossiles. Sur la ZAD, une partie des cultures a été
menée de façon mixte : après un premier travail du sol au
tracteur, l’entretien (binage, buttage) a pu s’effectuer grâce
au cheval. C’est le cas aux Rosiers où la plantation et la récolte
d’un hectare de pommes de terre a mobilisé des chantiers
collectifs.
D’autres
projets sont en gestation. Par exemple, avec l’aide du Crapal
(Conservatoire des races animales en Pays de Loire), les prairies de
la ZAD devraient prochainement accueillir des chèvres, des fossés
et des moutons des Landes de Bretagne. Il s’agit ainsi de
contribuer à la sauvegarde d’espèces locales.
Ce tableau des activités agricoles, esquissé au hasard de quelques rencontres, est forcément incomplet. Il pourra paraître optimiste. Il faut garder à l’esprit que l’occupation et les débats qu’elle suscite sont souvent âpres, parfois tendus. Surtout, si les occupations de terres paraissent essentielles, elles ne doivent pas masquer d’autres aspects de la résistance, où se déploie la vie collective : bouffes, ateliers, organisation de concerts ou animation de Radio Klaxon, qui pirate la fréquence de Vinci. La défense du bocage se fait, entre autres, en empêchant le « déplacement » – pour ne pas dire l’« élimination » – des espèces protégées, et en sabotant la construction du barreau routier. L’Acipa [12] non plus ne lâche pas le morceau : 400 membres étaient présents à son AG du 8 novembre à Notre-Dame. Un an après l’opération « César », personne n’a oublié la violence des affrontements de novembre-décembre 2012. Chacun sait que la partie est loin d’être gagnée et le retour des pandores est attendu de pied ferme.
Photos
de Val
K pour
le Collectif
Bon Pied Bon Œil.
Notes
[1] Association
de défense des exploitants concernés par l’aéroport (i.e. des
agriculteurs en titre de la ZAD), créée en décembre 1972.
[2] Outre
la Conf’, le Copain 44 (Collectif des organisations
professionnelles agricoles indignées par le projet d’aéroport,
créé en juillet 2011) regroupe cinq autres structures : le
Civam 44 (Centre d’initiative pour valoriser l’agriculture et le
milieu rural), le GAB 44 (Groupement des agriculteurs biologiques),
Accueil paysan, Terroirs 44 et Manger bio 44.
[3] La
ZAD comprend environ 1 000 ha de surface agricole utile. La
quasi-totalité de ces terres est actuellement cultivée. Il reste
encore quatre fermes en activité sur la ZAD. Ces quatre fermes sont,
de façon provisoire et hypothétique, « protégées »
par l’accord politique de mai 2012 qui a fait suite à la grève de
la faim de deux agriculteurs (il a été promis, aux propriétaires
en titre, qu’aucune expulsion n’interviendrait avant l’épuisement
des différents recours juridiques). Une autre partie de ces terres
est cultivée par des agriculteurs dont les fermes sont situées en
dehors de la ZAD. Certains d’entre eux ont été expropriés mais
continuent toutefois de cultiver les terres. Enfin, une dernière
partie est cultivée par les différents collectifs d’occupants,
principalement ceux qui participent à l’assemblée « Sème
ta ZAD », et également par le Copain 44 autour de la ferme de
Bellevue.
[4] On
peut lire un récit de cette journée sur le blog de Sylvie
et Marcel.
[5] Sur
le « retour à l’herbe » et les dégâts du « modèle
agricole breton », ultra-productiviste, on peut lire André
Pochon, Les
Sillons de la colère,
2001.
[6] Prise
de parole du 4 août 2013, au nom de l’Adeca, à l’occasion du
forum/débat « Quelle agriculture paysanne face à
l’accaparement des terres sur la ZAD de NDDL et ailleurs ? ».
[7] À
lire sur le site zad.nadir.org.
Voir aussi « Semer
et s’enraciner »,
in CQFD,
n° 111, mai 2013.
[8] Pour
des photos, on peut aller voir « Le
Diapotagerama de l’été »
de « Sème ta ZAD ».
[9] Copain
44, « Point info du 14 février 2013 sur l’action des paysans
à la ferme de Bellevue ».
[10] L’histoire
de ces luttes paysannes reste à écrire. Le terrain a déjà été
défriché par René Bourrigaud et le Centre d’histoire du travail
de Nantes. Sur l’affaire de Cheix-en-Retz, on peut visionner en
ligne le documentaire de François Guillement et Pierre Boureau, Le
Bois-aux-Moines,
1998.
[11] Cf.
l’appel « Resème ta ZAD : invitation pour envisager les
cultures de 2014 » sur le site : zad.nadir.org.
[12] Association
citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet
d’aéroport, créée en décembre 2000.
La richesse de Notre Dame des Landes en amphibiens et reptiles est remarquable
Dans
une lettre ouverte adressée au ministre de l’Ecologie, la Société
herpétologique de France, qui regroupe les scientifiques
spécialistes de ces animaux, détaille la richesse du site de Notre
Dame des Landes en amphibiens et reptiles. La Société montre les
insuffisances des études d’impact et la vacuité de la méthode
"de
compensation"
Jacques
Castanet - Société
herpétologique de France
Article déjà publié sur ce blog :
http://lemurparle.blogspot.fr/2014/02/nddl-richesse-remarquable-en-amphibiens.html
Samedi
15 février
A Notre Dame des Landes, les Naturalistes en lutte ont changé la donne
Dans le combat qui se mène à Notre Dame des Landes, on avait presqu’oublié un enjeu essentiel : la nature. Jusqu’à ce qu’émergent les Naturalistes en lutte : un collectif spontané, mêlant experts et citoyens. Leur expertise scientifique corrige les sidérantes lacunes des études officielles.
Dimanche 2 février, Zad de NDDL, hangar « la VacheRit », 14h15.
Il y a là quelques 200 personnes, deux fois plus de bottes en caoutchouc, et un petit air de printemps. Comme tous les premiers dimanches du mois depuis janvier 2013, les Naturalistes en lutte viennent ratisser le terrain et faire découvrir le bocage à un public familial et curieux. Mais ce jour est un peu particulier, c’est la « journée mondiale des zones humides ». Et cette sortie fait suite à une soirée spéciale à Nantes, au cours de laquelle les Naturalistes présentaient les résultats de leurs travaux devant une salle comble.
Il y a là quelques 200 personnes, deux fois plus de bottes en caoutchouc, et un petit air de printemps. Comme tous les premiers dimanches du mois depuis janvier 2013, les Naturalistes en lutte viennent ratisser le terrain et faire découvrir le bocage à un public familial et curieux. Mais ce jour est un peu particulier, c’est la « journée mondiale des zones humides ». Et cette sortie fait suite à une soirée spéciale à Nantes, au cours de laquelle les Naturalistes présentaient les résultats de leurs travaux devant une salle comble.
En un peu plus d’un an, l’équipe des Naturalistes est devenue un acteur clé de la lutte contre l’aéroport.
Ce collectif s’inscrit dans le courant de la recherche participative, qui fait partie des nouveaux modes d’exercice de la citoyenneté en plein essor depuis une vingtaine d’années. Parmi ceux-ci, on trouve des réseaux de citoyens lanceurs d’alerte concernant la protection de la nature. Ces programmes permettent d’associer des scientifiques aux amateurs mobilisés individuellement ou autour d’associations, et les enjeux concernent l’élaboration ou la remise en cause de politiques publiques.
Structure informelle organisée, les Naturalistes en lutte regroupent des membres de plusieurs associations de protection de l’environnement (dont : France Nature Environnement, Ligue de Protection des Oiseaux - LPO -, Bretagne Vivante, Groupe Mammalogique Breton, Eau et Rivières de Bretagne…), des étudiants en biologie et sciences naturelles de l’université de Rennes I, des personnes travaillant dans des bureaux d’études et de simples citoyens amoureux de la nature.
« C’est, à ma connaissance, un cas sans précédent », dit Loïc Marion, chercheur en écologie au CNRS à l’université Rennes I. « On a là un groupe de plus de deux cents naturalistes bénévoles, dont le travail va pallier les insuffisances des études officielles. Cette mobilisation citoyenne a permis de démontrer les faiblesses de l’inventaire du bureau d’études Biotope mandaté par l’Etat. Sur la méthode d’investigation pratiquée par les Naturalistes en lutte, il n’y a rien à redire. C’est un travail de grande valeur scientifique ».
« C’est, à ma connaissance, un cas sans précédent », dit Loïc Marion, chercheur en écologie au CNRS à l’université Rennes I. « On a là un groupe de plus de deux cents naturalistes bénévoles, dont le travail va pallier les insuffisances des études officielles. Cette mobilisation citoyenne a permis de démontrer les faiblesses de l’inventaire du bureau d’études Biotope mandaté par l’Etat. Sur la méthode d’investigation pratiquée par les Naturalistes en lutte, il n’y a rien à redire. C’est un travail de grande valeur scientifique ».
Ornithologue
échange savoir avec entomologiste
François de Beaulieu, investi dans l’association Bretagne Vivante, est porte-parole des Naturalistes en lutte : « Chacun avait conscience qu’on avait affaire à une nature d’une exceptionnelle richesse. En novembre 2012, on a lancé un appel sur nos réseaux associatifs. En décembre le blog et la boite mail étaient ouverts, et on a donné rendez-vous pour le premier dimanche de chaque mois afin de commencer les inventaires naturalistes. Le message est passé de façon… virale ! »
-
François
de Beaulieu
-
Dès le début, le collectif s’organise, se répartit par thématiques selon affinités et connaissances. Batraciens, reptiles, insectes, oiseaux, flore, mammifère, il y en a pour tous les goûts ! « Chaque sous-groupe est accompagné d’un ou plusieurs coordinateurs. En plus des rendez-vous mensuels, certains viennent travailler sur place dès qu’ils en ont la possibilité. Et il y a aussi un gros travail pour préparer les fonds de cartes, les protocoles, les fiches d’identification, rédiger les synthèses ».
Et accessoirement, décortiquer, en moins d’un mois, les 4247 pages du dossier de demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées, déposé par les maîtres d’ouvrage (AGO et la DREAL pays de la Loire).
"Ils
font le travail qu’aurait dû faire l’Etat"
Romain Ecorchard, juriste de l’association Bretagne Vivante, fait partie de l’équipe juridique de la lutte contre l’aéroport. Pour lui, le travail fourni par les naturalistes « apporte une vision critique des études officielles et propose une contre-expertise très fouillée, grâce notamment au travail de terrain. Les Naturalistes en lutte ont permis d’élever le niveau du débat avec des données très techniques, précieuses pour nous autres juristes. Si on est capable de démontrer l’insuffisance des dossiers que nous mettons en cause, les arrêtés seront annulés et la procédure devra reprendre depuis le début, ce qui serait bien fâcheux pour les porteurs de projet ! »
Julien Durand, président de l’ACIPA, confirme : « Le travail des naturalistes apporte une base technique concrète et fiable. Les documents qu’ils fournissent alimentent et consolident tout le volet juridique. En fait, ils font le travail qui aurait dû être fourni par le cabinet d’études mandaté par l’Etat. Mais ils sont plus nombreux, et mettent plus de moyens en terme de temps passé sur zone. Par ailleurs, leur présence élargit le champ de mobilisation, en touchant d’autres couches de citoyens. Pour nous, c’est un appui très important ».
La bataille, loin d’être finie, promet d’être rude. En filigrane apparaissent des enjeux qui dépassent le cadre strict de l’aéroport. En effet, la méthode de compensation imaginée par le bureau d’études Biotope laisse perplexe. En cas de destruction d’une zone humide, la loi oblige à compenser les pertes, espèce par espèce.
Pour le chercheur au CNRS, « le bureau d’études officiel attribue de manière arbitraire des points à telle ou telle espèce, et comptabilise ces points en fonction des surfaces sur lesquelles l’espèce est présente. Mais dans leur système, tout se vaut : par exemple, on va compenser la perte de lézards vivipares par la création de prairie humide. C’est une méthode comptable qui détourne totalement l’esprit de la loi.
Pour moi, c’est comme remplacer des carpes par des lapins, ça n’a pas de sens. Si cette méthode est validée, elle va faire jurisprudence, et, à terme, c’est tout le socle de la protection de la nature, espèces et habitats, qui serait remis en cause ».
Collectif d’associations nationales et de syndicats :
Ce texte est signé en commun par : Agir pour l’Environnement – Attac – Confédération paysanne – Générations futures – Fédération nationale des Associations d’Usagers des Transports – Les Amis de la Terre – Paysages de France – Réseau Action Climat – Greenpeace – Ligue pour la Protection des Oiseaux – Droit au logement – Solidaires.
Sur la toile, ils sont partout. Dans l'objectif de mobiliser au maximum samedi pour dire "non" au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les opposants postent et postent encore. Passés maîtres dans l'art d'utiliser les réseaux sociaux, ces derniers ont mis en place un véritable plan de communication. Sur Twitter par exemple, leur activisme virtuel se démultiplie avec les reprises en rafale de messages par la communauté des militants. Aujourd'hui, il s'agissait de photos d'affiches publicitaires détournées prises dans le métro parisien.
Julien Durand, président de l’ACIPA, confirme : « Le travail des naturalistes apporte une base technique concrète et fiable. Les documents qu’ils fournissent alimentent et consolident tout le volet juridique. En fait, ils font le travail qui aurait dû être fourni par le cabinet d’études mandaté par l’Etat. Mais ils sont plus nombreux, et mettent plus de moyens en terme de temps passé sur zone. Par ailleurs, leur présence élargit le champ de mobilisation, en touchant d’autres couches de citoyens. Pour nous, c’est un appui très important ».
Pour résumer, « Les naturalistes ont montré que l’inventaire officiel est tronqué, ils contestent la méthode de compensation, et remettent en question l’idée même de compensation » note Loïc Marion.
La bataille, loin d’être finie, promet d’être rude. En filigrane apparaissent des enjeux qui dépassent le cadre strict de l’aéroport. En effet, la méthode de compensation imaginée par le bureau d’études Biotope laisse perplexe. En cas de destruction d’une zone humide, la loi oblige à compenser les pertes, espèce par espèce.
Pour le chercheur au CNRS, « le bureau d’études officiel attribue de manière arbitraire des points à telle ou telle espèce, et comptabilise ces points en fonction des surfaces sur lesquelles l’espèce est présente. Mais dans leur système, tout se vaut : par exemple, on va compenser la perte de lézards vivipares par la création de prairie humide. C’est une méthode comptable qui détourne totalement l’esprit de la loi.
Isabelle
Rimbert -Reporterre
A Nantes, le 22 février, manifestation : "L’aéroport, c’est toujours non !"
Ce texte est signé en commun par : Agir pour l’Environnement – Attac – Confédération paysanne – Générations futures – Fédération nationale des Associations d’Usagers des Transports – Les Amis de la Terre – Paysages de France – Réseau Action Climat – Greenpeace – Ligue pour la Protection des Oiseaux – Droit au logement – Solidaires.
Infos de la semaine du 17 au 23 février
Lundi
17 février
Au sujet de la manif, voici un texte :
Retour et infos sur des trucs qui ont précédé les grosses manifs des dernières années.
La
semaine avant le 14 mars 2012, la situation s’est tendue : les
medias se sont saisis d’une embrouille entre habitantEs pour faire
un drame sur « comment les squatteurs agressent les bons
citoyens », Des articles alarmistes de la pref ont suivi,
annonçant la venue de casseurs fous furieux de toute l’Europe, une
manif qui serait un carnage, un dispositif policier énorme (1600
flics, hélicos, autopompes...). Dans les jours qui précédaient la
manif, les flics contrôlaient les bagnoles tout autour de la Zad,
ils contrôlaient en plusieurs points et changeaient de place toutes
les demi-heures. Ils avaient des réquisitions pour fouiller les
véhicules et contrôler tout le monde, et peut être bien (pas
sur !, problème de mémoire !) des réquisitions qui
interdisaient le transport de tout un tas de trucs. L’hélico
survolait la zone très régulièrement. Des flics ont débarqué
chez plusieurs personnes de l’ACIPA pour les menacer de les tenir
responsables individuellement de ce qui se passait sur la manif.
L’ambiance était très tendue, on était pas mal à se dire qu’on
n’arriverait jamais à Nantes !
Avant
la manif de réoccupation, les médias ont monté en épingle une
broutille (l’histoire du vigile de La Pointe soit disant cramé)
pour faire monter la pression. Ce qu’on peut se dire après tout
ça, c’est qu’ils vont probablement essayer des trucs du même
acabit cette semaine, essayer de dissuader des gens de venir,
installer la peur, la méfiance entre tout le monde, installer un
climat de tension, faire jouer cette bonne vieille division « gentils
manifestantEs contre méchantEs autonomes ».
Voilà !
Mieux vaut le savoir et garder du recul que tomber dans la parano !!
Pour
se faire à l’idée qu’il pourrait y avoir des pressions et le
cas échéant y faire face la tête un peu plus calme !
Loire-Atlantique. Anti-aéroport :le web comme toile de com' |
Sur la toile, ils sont partout. Dans l'objectif de mobiliser au maximum samedi pour dire "non" au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les opposants postent et postent encore. Passés maîtres dans l'art d'utiliser les réseaux sociaux, ces derniers ont mis en place un véritable plan de communication. Sur Twitter par exemple, leur activisme virtuel se démultiplie avec les reprises en rafale de messages par la communauté des militants. Aujourd'hui, il s'agissait de photos d'affiches publicitaires détournées prises dans le métro parisien.
On
trouve aussi l'association Agir pour l'environnement qui joue depuis
deux jours la carte de la symbolique en organisant un "cyber-squat".
Elle s'est rendue compte que le nom de domaine
"vinci-construction.org" était libre de propriétaire. Ni
une ni deux, elle en profite pour s'en emparer et le déposer, tout
en y publiant l'appel à manifester de Nantes. A l'heure où nous
publions ces lignes, pas moins de 11 322 squatteurs s'y sont déjà
installés... Reste à savoir samedi si toutes ces actions virtuelles
seront suivies d'effet.
Presse-Océan
Samedi
22 février
Presse
Océan
Communiqué des organisateurs-trices de la manifestation anti-aéroport du 22 février.
La
manifestation d’aujourd’hui a connu une mobilisation inégalée.
520
tracteurs, venus de tous les départements limitrophes ont été
comptés, deux fois plus que le 24 mars 2012 à Nantes. Cela marque
une implication massive du monde paysan. Les tracteurs vigilants sont
prêts à intervenir sur la zad.
Il
y avait 63 bus venus de toutes les régions de France, deux fois plus
encore que lors de la chaîne humaine. C’est le signe d’une
mobilisation nationale et de la connection entre Notre Dame des
Landes et d’autres luttes contre les grands projets inutiles et
imposés.
Il
y avait entre 50 et 60 000 personnes, plus encore que lors de la
manifestation de réoccupation du 17 novembre 2012. Il s’agit de la
plus grosse mobilisation du mouvement.
Le
défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas,
salamandres, tritons géants, masques d’animaux marquant le refus
de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de
compensation. Des prises de paroles et animations ont eu lieu jusqu’à
18h square Daviais.
La
préfecture avait choisi de mettre Nantes en état de siège et de
nous empêcher d’être visible dans le centre ville. C’est la
première fois qu’on interdit à une manifestation d’emprunter le
Cours des 50 Otages. Une partie du cortège est passée par l’île
Beaulieu. Une autre a essayé de passer par le trajet initialement
prévu et a fait face à une répression policière violente avec tir
de flashball, gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes. Cela n’a
pas empêché les manifestant-e-s de rester en masse dans les rues de
Nantes jusqu’à la fin.
Il
existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le
gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est
pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il
se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ?
Cette
journée est un succès et les différentes composantes de la lutte
restent unies sur le terrain. L’opposition ne fait que croître
depuis 30 ans. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que
d’abandonner le projet d’aéroport !
NDA :
nous étions 5 personnes venues des P.O. (à notre connaissance) lors
de la manifestation, représentant le Collectif NDDL66 (sans
banderole, malheureusement).
Infos de la semaine du 24 au 28 février
Lundi
24 février
Manifestation anti-aéroport : Lettre ouverte à Manuel Valls de Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique
Article déjà publié sur ce blog :
Notre-Dame-des-Landes : le vrai scénario de la manifestation contre le projet d’aéroport
La
ville de Nantes a-t-elle été le théâtre de scènes de « guérilla
urbaine »
samedi après-midi lors de la manifestation contre l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes ? Le ministre de l’intérieur, des élus
locaux, des responsables politiques nationaux et des chaînes de
télévision déroulent un même scénario. Pourtant, sur place la
réalité fut bien différente : une manifestation familiale et
festive, des violences en marge, un jeune homme gravement blessé par
un tir de police. Mediapart a reconstitué le déroulé des
événements.
La
ville de Nantes a-t-elle été le théâtre de scènes de « guérilla
urbaine »
samedi après-midi lors de la manifestation contre l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes ? L’« ultra
gauche violente »
et de « véritables
casseurs antisystème »
ont-ils orchestré une razzia en plein jour au cœur de l’une des
plus grosses villes de France ? Les associations de paysans et
de riverains opposés au projet d’aérogare sont-elles devenues
« la
vitrine légale d'un mouvement armé » ?
A Nantes, le 22 février,
pendant la manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes
(©JJ)
Depuis
samedi, le ministre de l’intérieur, des élus locaux, des
responsables politiques nationaux et des chaînes de télévision
déroulent un même scénario, univoque : la prise en otage
d’une manifestation familiale par des hordes armées et la mise à
sac du centre-ville (voir notamment
ici,
ou
là,
et encore
ici)
. Ces déclarations sont pourtant bien éloignées des faits que
Mediapart a pu constater sur place, samedi, pendant la manifestation.
Que s’est-il vraiment passé samedi 22 février entre 13 heures
et 19 heures dans la métropole des Pays de la Loire ?
Voici le déroulé des événements que nous avons pu
reconstituer.
Le 12 février à 17 h 30, dix jours avant la date du rassemblement, le collectif des organisateurs composé d’opposants historiques à l’aéroport, d’agriculteurs et d’occupants de la Zad, la zone d’aménagement différée, déclare en préfecture une manifestation. Le parcours part de la place de la préfecture de Nantes et s’arrête square Daviais, dans le centre-ville. « Il existe une tradition syndicale en Loire-Atlantique selon laquelle on ne demande pas d’autorisation, on déclare les manifestations », explique Julien Durand, agriculteur retraité et pilier de l’Acipa, la principale association des opposants. «Nous avons souvent des manifestants non disciplinés, reconnait Patrick Lapouze, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, qui dit être à l'initative de la réunion du 12 février. Mais lorsqu'il s'agit de manifestants institutionnels avec des personnalités politiques présentes, il serait tout de même bon que les règles républicaines soient respectées».
Le 12 février à 17 h 30, dix jours avant la date du rassemblement, le collectif des organisateurs composé d’opposants historiques à l’aéroport, d’agriculteurs et d’occupants de la Zad, la zone d’aménagement différée, déclare en préfecture une manifestation. Le parcours part de la place de la préfecture de Nantes et s’arrête square Daviais, dans le centre-ville. « Il existe une tradition syndicale en Loire-Atlantique selon laquelle on ne demande pas d’autorisation, on déclare les manifestations », explique Julien Durand, agriculteur retraité et pilier de l’Acipa, la principale association des opposants. «Nous avons souvent des manifestants non disciplinés, reconnait Patrick Lapouze, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, qui dit être à l'initative de la réunion du 12 février. Mais lorsqu'il s'agit de manifestants institutionnels avec des personnalités politiques présentes, il serait tout de même bon que les règles républicaines soient respectées».
Deux
jours plus tard, ce trajet est refusé par l’État qui, selon les
organisateurs, s’oppose à son passage par le Cours des 50-otages,
l’une des principales artères de la ville, très régulièrement
empruntée par les manifestants nantais. Plusieurs réunions se
tiennent, aucun accord n’est trouvé. De son côté, Patrick
Lapouze, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, affirme
avoir proposé en vain plusieurs itinéraires qui passaient tous par
le Cours des 50-otages.
« Le Cours des 50-otages n'est pas un problème, au contraire
c'est le lieu des manifestations institutionnelles,
affirme-t-il. Mais
les organisateurs voulaient passer aussi par les rues latérales,
commerçantes et tortueuses où le maintien de l'ordre n'était pas
possible. À partir du moment, où ils ont refusé, j'ai indiqué
que je bloquerais le Cours. »
Le 22 février à 13 heures, jour de la manifestation, la place de la préfecture est noire de monde. Quelque 1 500 gendarmes et policiers sont mobilisés, dont selon nos informations le GIPN. Des familles, des délégués de comités de soutien de divers départements, des bonnets rouges – dont le maire de Carhaix, Christian Troadec –, des élus, des militants associatifs et syndicaux et de nombreux masques à l’effigie d’espèces animales présentes sur la Zad et menacées par le projet d’aéroport : triton crêté, triton marbré, lézard, campagnol... Le rassemblement est calme et joyeux. Peu de banderoles. Le cortège démarre autour de 13 h 15. Il suit un parcours alternatif, plus au sud, pour dégager la route du gros des manifestants, explique Julien Durand, l’un des organisateurs. Les forces de l’ordre bloquent le bas du Cours des 50-otages, ce qui raccourcit le parcours, au risque de ne pas permettre à tout le monde de défiler, précise Durand : « C’était trop court pour l’ampleur de la manif. »
Les manifestants sont nombreux : 20 000 selon la police, sans doute 50 000 selon les organisateurs, qui comptent 65 cars et 520 tracteurs, soit plus que pour la manifestation de réoccupation de la Zad (voir ici) du 17 novembre 2012 (40 bus et 400 tracteurs environ), dont le décompte oscille entre 15 000 et 40 000 participants. Très vite, des murs se couvrent de tags : « Nantes ma prison citoyen maton », « Non à l’Ayraultport », « Vinci dégage ». Les (rares) avions qui survolent cette partie de la ville sont hués. Un slogan résonne, en boucle : « Non à l’aéroport ! Résistances et sabotages ! » Sur un chantier de Vinci, le concessionnaire de Notre-Dame-des-Landes, en bord de parcours, une tractopelle est mise en feu. Une agence de Vinci est mise à sac : volets de bois arrachés, vitrine brisée, ordinateurs détruits, fils arrachés, armoires renversées.
Le 22 février à 13 heures, jour de la manifestation, la place de la préfecture est noire de monde. Quelque 1 500 gendarmes et policiers sont mobilisés, dont selon nos informations le GIPN. Des familles, des délégués de comités de soutien de divers départements, des bonnets rouges – dont le maire de Carhaix, Christian Troadec –, des élus, des militants associatifs et syndicaux et de nombreux masques à l’effigie d’espèces animales présentes sur la Zad et menacées par le projet d’aéroport : triton crêté, triton marbré, lézard, campagnol... Le rassemblement est calme et joyeux. Peu de banderoles. Le cortège démarre autour de 13 h 15. Il suit un parcours alternatif, plus au sud, pour dégager la route du gros des manifestants, explique Julien Durand, l’un des organisateurs. Les forces de l’ordre bloquent le bas du Cours des 50-otages, ce qui raccourcit le parcours, au risque de ne pas permettre à tout le monde de défiler, précise Durand : « C’était trop court pour l’ampleur de la manif. »
Les manifestants sont nombreux : 20 000 selon la police, sans doute 50 000 selon les organisateurs, qui comptent 65 cars et 520 tracteurs, soit plus que pour la manifestation de réoccupation de la Zad (voir ici) du 17 novembre 2012 (40 bus et 400 tracteurs environ), dont le décompte oscille entre 15 000 et 40 000 participants. Très vite, des murs se couvrent de tags : « Nantes ma prison citoyen maton », « Non à l’Ayraultport », « Vinci dégage ». Les (rares) avions qui survolent cette partie de la ville sont hués. Un slogan résonne, en boucle : « Non à l’aéroport ! Résistances et sabotages ! » Sur un chantier de Vinci, le concessionnaire de Notre-Dame-des-Landes, en bord de parcours, une tractopelle est mise en feu. Une agence de Vinci est mise à sac : volets de bois arrachés, vitrine brisée, ordinateurs détruits, fils arrachés, armoires renversées.
« Pourquoi
cette agence et ce matériel n’ont-ils pas été protégés ?
Vinci est la cible des anti-aéroport »,
s’interroge aujourd’hui Julien Durand. « Comme
les commerçants et la municipalité, les responsables de Vinci ont
été alertés, ils ont jugés les volets de bois suffisants :
après c'est un choix individuel »,
répond le directeur de cabinet du préfet. Mais les autorités
semblent avoir été surprises par des actes de vandalisme qui ont
commencé dès le départ du cortège et non sur la fin lors de la
dispersion. Sur les précédentes manifestations de ce type, « les
dégradations n'avaient jamais commencé aussi tôt, de façon aussi
violente, et ce sous le regard bonhomme des manifestants
institutionnels »,
indique Patrick Lapouze.
Un
peu avant 15 heures,
les premiers manifestants, des militants de la Confédération
paysanne et de Via Campesina notamment, sont arrivés square Daviais,
l’esplanade de fin de parcours. Débutent les premières prises de
parole. Tout est calme. À 500 mètres de là environ, des
affrontements débutent, au bas du Cours des 50-otages. D’un côté,
des petits groupes lancent des pavés, des œufs remplis de peinture
et autres projectiles sur les forces de l’ordre. De l’autre, des
rangées de CRS tirent des bombes lacrymogènes à répétition. Les
canons à eau déversent des tonnes de liquide à grands jets. Des
grenades assourdissantes retentissent. Le commissariat tout proche,
pourtant barricadé, est recouvert de tags, de jets de peinture.
Début d’incendie à l'intérieur. Deux agences de voyagistes (Fram
et Nouvelles frontières) sont mises à sac (vitrine brisée,
intérieur détruit).
Une
antenne du conseil général est aussi visée. Le toit d’un abri de
tram part en flammes. Le feu se propage à un arbre voisin qui lui
aussi se consume. Il s’agit sans conteste de destructions de biens
matériels. Mais pourquoi parler d’attaques contre « des
symboles de la République »,
comme l’affirme le président de la région, le socialiste Jacques
Auxiette ? Ces actes de vandalisme semblent ciblés : les
autres commerces sur le parcours, sans lien avec les porteurs du
projet d’aéroport, sont laissés intacts (boulangeries, boutiques
de fringues, épicerie…).
En milieu d’après-midi, des slogans plus radicaux apparaissent : « un flic, une balle ». Au sol, gisent des extincteurs pré-remplis de peinture pour taguer plus vite et plus fort. Mais ces échauffourées restent très circonscrites. Car en même temps, les manifestants continuent de défiler, les yeux rougis par l’épais nuage de lacrymogènes. Le meeting du square Daviais se poursuit dans les rires et les chants. Sur la place du commerce, à 100 mètres d’une bataille rangée entre CRS et manifestants, des dizaines de personnes boivent un verre assises en terrasse. Des passants font leurs courses. Certains manifestants tentent d’empêcher les attaques anti-policières. Mais la plupart laissent faire et poursuivent leur chemin. La scène n’a rien d’une guérilla urbaine. Aucun mouvement de panique. Pas d’état de siège. Tous ceux qui le souhaitent peuvent s’éloigner.
En milieu d’après-midi, des slogans plus radicaux apparaissent : « un flic, une balle ». Au sol, gisent des extincteurs pré-remplis de peinture pour taguer plus vite et plus fort. Mais ces échauffourées restent très circonscrites. Car en même temps, les manifestants continuent de défiler, les yeux rougis par l’épais nuage de lacrymogènes. Le meeting du square Daviais se poursuit dans les rires et les chants. Sur la place du commerce, à 100 mètres d’une bataille rangée entre CRS et manifestants, des dizaines de personnes boivent un verre assises en terrasse. Des passants font leurs courses. Certains manifestants tentent d’empêcher les attaques anti-policières. Mais la plupart laissent faire et poursuivent leur chemin. La scène n’a rien d’une guérilla urbaine. Aucun mouvement de panique. Pas d’état de siège. Tous ceux qui le souhaitent peuvent s’éloigner.
Un jeune charpentier a perdu son œil
Combien de militants de culture « black bloc » se trouvent-ils dans les rues de Nantes ? À vue d’œil, très peu. Quelques dizaines au maximum. On semble les reconnaître à leur organisation bien rodée. Le visage entièrement recouvert, ils changent de vêtements sous une tente pour mieux se dissimuler quand ils quittent les lieux, et transportent leur matériel en caddies de supermarché. « Il y avait des groupes hyper organisés, habillés en noir avec des sacs à dos, on en a vu certains retirer leurs vêtements pour les mettre au feu », dit Caroline de Benedetti, présente dans le cortège et qui s’occupe du magazine L’Indic.
Mais
autour d’eux, parmi les lanceurs de projectiles, on voit de
nombreux jeunes bien moins préparés. Leur visage est apparent,
parfois même sans capuches. Certains portent des drapeaux bretons,
sans rapport avec les habituels étendards anarchistes. Impossible de
les relier au black bloc, et encore moins à l’« ultra
gauche »
désignée par Manuel Valls. Cette expression, notamment popularisée
par le criminologue Alain Bauer – et ami de trente ans du
ministre de l’intérieur – ne recoupe aucune réalité
sociologique avérée dans les mouvements politiques radicaux,
beaucoup trop épars et autonomes les uns des autres. Elle avait
servi au ministère de l’intérieur alors tenu par Michèle
Alliot-Marie, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, au moment de
l’affaire de Tarnac. La préfecture agite quant à elle le chiffre
d'un millier de personnes, ayant « le
profil traditionnel de ceux qu'on rencontre sur la Zad, allant de
modérément à extrêmement violents avec des méthodes qui
s'apparentent à celles des Black bloc ».
Car Patrick Lapouze en est persuadé : « Ce
que j'ai vu à Nantes hier, c'est ce que je vois depuis des années
sur la Zad. On estime que le nombre de gens qui y sont actuellement
est de 200, mais le nombre total de ceux qui y tournent est de
l'ordre d'un millier. »
Pour Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa Police, les événements n’avaient rien d’imprévisible. « C’est un remake du sommet de l’OTAN à Strasbourg (en 2009, ndlr) avec des petits groupes très organisés, hyper-violents, dont on connaît très bien le mode d’action, explique-t-il. Ils arrivent, ils cassent en sachant d’avance où ils vont taper, puis ils s’en prennent à la police. On aurait pu les arrêter bien avant. Mais on a senti un flottement sur les instructions samedi, avec des ordres et des contre-ordres. Un commissariat en feu, ce n’est pas normal. »
Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et l'une des responsables du collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (le Cédépa), parle, elle, carrément de « manipulation pour essayer de justifier le projet d’aéroport » : « Dès le samedi matin, en arrivant à l’aéroport de Nantes avec les tracteurs, les policiers nous ont dit que les black blocs allaient gâcher notre manifestation », explique-t-elle, jointe par téléphone. Dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, elle s’étonne donc que ces casseurs, manifestement attendus par les autorités, n’aient pas été arrêtés avant leur arrivée. Impossible, pour des raisons matérielles et de respect des libertés, de filtrer les casseurs parmi « les 20 000 personnes qui sont rentrées dans Nantes samedi pour une manifestation qui n'était pas interdite », prétend le directeur de cabinet du préfet. « Il fallait mettre 25 000 militaires autour de Nantes pour faire des barrages ? » rétorque-t-il.
Côté forces de l’ordre, la préfecture de Loire-Atlantique compte 27 personnes (13 CRS et 14 gendarmes) admises au CHU, sans plus de détails. Côté manifestants, le décompte est moins précis : une quarantaine de personnes auraient été admises. Au moins deux ont fini au CHU avec de graves blessures au visage suite à des tirs. Un jeune charpentier cordiste de 29 ans, Quentin Torselli, a perdu son œil (voir ici ce billet de blog). « L’œil est crevé et l’os ainsi que le nez sont cassés en plusieurs endroits, c’est très douloureux », explique-t-il, joint par téléphone au CHU de Nantes. Il a été touché vers 19 heures place de la Petite Hollande, alors qu’il cherchait à se replier face à un barrage de CRS, selon son témoignage. « J’ai fait la manifestation avec tout le monde jusqu’au Cours des 50-otages qui était bloqué, raconte Quentin Torselli. Les CRS tiraient lacrymos, grenades et flashballs en tir tendu en se protégeant derrière quelqu’un d’autre. J’allais pour partir quand j’ai été touché et j’ai perdu connaissance. »
Pour Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa Police, les événements n’avaient rien d’imprévisible. « C’est un remake du sommet de l’OTAN à Strasbourg (en 2009, ndlr) avec des petits groupes très organisés, hyper-violents, dont on connaît très bien le mode d’action, explique-t-il. Ils arrivent, ils cassent en sachant d’avance où ils vont taper, puis ils s’en prennent à la police. On aurait pu les arrêter bien avant. Mais on a senti un flottement sur les instructions samedi, avec des ordres et des contre-ordres. Un commissariat en feu, ce n’est pas normal. »
Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et l'une des responsables du collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (le Cédépa), parle, elle, carrément de « manipulation pour essayer de justifier le projet d’aéroport » : « Dès le samedi matin, en arrivant à l’aéroport de Nantes avec les tracteurs, les policiers nous ont dit que les black blocs allaient gâcher notre manifestation », explique-t-elle, jointe par téléphone. Dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, elle s’étonne donc que ces casseurs, manifestement attendus par les autorités, n’aient pas été arrêtés avant leur arrivée. Impossible, pour des raisons matérielles et de respect des libertés, de filtrer les casseurs parmi « les 20 000 personnes qui sont rentrées dans Nantes samedi pour une manifestation qui n'était pas interdite », prétend le directeur de cabinet du préfet. « Il fallait mettre 25 000 militaires autour de Nantes pour faire des barrages ? » rétorque-t-il.
Côté forces de l’ordre, la préfecture de Loire-Atlantique compte 27 personnes (13 CRS et 14 gendarmes) admises au CHU, sans plus de détails. Côté manifestants, le décompte est moins précis : une quarantaine de personnes auraient été admises. Au moins deux ont fini au CHU avec de graves blessures au visage suite à des tirs. Un jeune charpentier cordiste de 29 ans, Quentin Torselli, a perdu son œil (voir ici ce billet de blog). « L’œil est crevé et l’os ainsi que le nez sont cassés en plusieurs endroits, c’est très douloureux », explique-t-il, joint par téléphone au CHU de Nantes. Il a été touché vers 19 heures place de la Petite Hollande, alors qu’il cherchait à se replier face à un barrage de CRS, selon son témoignage. « J’ai fait la manifestation avec tout le monde jusqu’au Cours des 50-otages qui était bloqué, raconte Quentin Torselli. Les CRS tiraient lacrymos, grenades et flashballs en tir tendu en se protégeant derrière quelqu’un d’autre. J’allais pour partir quand j’ai été touché et j’ai perdu connaissance. »
Quentin évacué par des
manifestants après avoir été touché. © Yves Monteil
Pour
Yves Monteil, photographe indépendant et membre de Citizen Nantes,
témoin de la scène : « C’était :
jets de pierres et de bouteilles contre tirs de lacrymos et de
flashball. ».
Il ajoute que « le
manifestant blessé a été évacué dans une rue adjacente, au
moment où le cordon de CRS avançait dans l’allée principale.
Alors qu’une vingtaine de personnes levaient les bras en disant
“Arrêtez, il y a un blessé”, les
CRS ont continué à progresser dans cette rue adjacente en envoyant
des lacrymos et des grenades ».
La préfecture indique que seuls des LBD 40×46, des Flashball deuxième génération plus puissants et précis, ont été utilisés. Quentin Torselli, qui se définit comme un « citoyen, pas spécialement militant », a d’abord pensé à une grenade assourdissante « à cause du bruit ». « Je me rappelle d’un grand bruit et d’un grand choc, qui correspond en fait sans doute à l’éclatement de mon œil, indique-t-il. Un médecin m’a dit que les lésions correspondent à un tir de Flashball et on n’a pas retrouvé d’éclats de grenade. » Selon Yves Monteil, un autre manifestant, lui aussi blessé au visage par un tir, a été pris en charge par les secours près du CHU à peu près au même moment (voir ici d'autres photos). « Il a pris un tir de Flashball dans le nez dans le même quart d’heure », affirme le photographe, qui affiche lui un bel hématome au thorax, causé selon lui par un tir de lanceur de balle de défense alors qu'il filmait. De son côté, Quentin Torselli a effectivement croisé « quelqu’un qui a été blessé à l’œil » en se rendant au scanner. Contacté, le CHU de Nantes n’a pas souhaité confirmer.« La réaction policière est disproportionnée, réagit le jeune charpentier. Ces armes, Flashball, grenades assourdissantes, sont dangereuses et n’ont pas leur place dans des manifestations. » Il envisage des suites juridiques, au pénal ou devant le tribunal administratif, « ne serait-ce que pour que ça n'arrive plus à d’autres ». En France, selon notre décompte, une vingtaine de personnes ont été grièvement blessées par des lanceurs de balles de défense depuis 2004. « Sans surprise, la liste des blessés et des éborgnés ne cesse de s’allonger », note le collectif « Face aux armes de la police ». Sans aucune réaction du ministère de l’intérieur, malgré les mises en garde à répétition de feu la CNDS puis du Défenseur des droits. « Il n'était pas masqué, pas armé, en train de reculer face à une charge, s’indigne sa mère Nathalie Torselli. J'ai une tristesse infinie, une rage qu'un gosse qui est là pacifiquement pour manifester son désaccord se retrouve dézingué. Il n'a rien fait que d'être là. »
Selon la préfecture, 14 personnes ont été interpellées. «La priorité pendant ces huit heures de violences était de défendre ce qui pouvait être protégé, dit Patrick Lapouze. Mais nous avons beaucoup de matériel vidéo, photographique en cours d'exploitation.» Le maire de Nantes Patrick Rimbert (PS) a indiqué dimanche qu'il allait porter plainte contre X... pour tous les dégâts causés par la manifestation. Contactée lundi, la procureure de la République, Brigitte Lamy, indiquait n’avoir pour l’instant reçu aucune plainte.
Louise
Fessard
et Jade
Lindgaard
- Médiapart
Merci
pour tous vos témoignages. Voir ici
Merci aussi de prendre très au sérieux le fait de rendre compte des blessés et ainsi de faire apparaître le PROBLEME DES ARMES DE LA POLICE.
Merci aussi de prendre très au sérieux le fait de rendre compte des blessés et ainsi de faire apparaître le PROBLEME DES ARMES DE LA POLICE.
Toutes
nos pensées vont évidemment aux blessés et tout particulièrement
à Quentin. Il y a en effet des violences qui sont intolérables,
nous faisons toutes confiance au préfet et autres vomitifs
représentants de la loi pour qu’elles soient passées sous
silence. En revanche, NOUS NE LES OUBLIERONS PAS.
Zad.nadir.org
On
parle de 20 personnes hospitalisées chez les manifestants contre 7
chez les gendarmes, on parle d’une cinquantaine de blessés (dont
13 de tirs à la tête par flashball et LDB) pris en charge par
l’équipe médicale de la ZAD, de 14 personnes interpellées.
NDA :
Un bon reportage au cœur de la manif réelle :
Mardi
25 février
Communiqué de Presse du COPAIN44
Mobilisation sans précédent le samedi 22 février
Les
paysannes et paysans des Copains du 44 et de tous le grand Ouest
saluent la mobilisation sans précédent, à Nantes samedi, pour
exiger massivement l’abandon immédiat du projet de transfert
d’aéroport. Mobilisation réussie grâce à l’organisation forte
et unitaire de l’ensemble des composantes de la lutte. Samedi les
tracteurs vigilants posaient le rapport de force dans le calme et la
détermination. Il n’y a pas eu de violence due aux paysans, donc
la majorité des médias a ignoré la présence pourtant historique
de 520 tracteurs dans Nantes.
L’entrée, le stationnement et la sortie de la ville sans incident, grâce à une organisation millimétrée, quoi qu’en dise le préfet, souhaitaient garantir la sécurité des paysannes et paysans souvent venus en famille. Toute manifestation en milieu urbain entraîne généralement son lot de dégradations et d’exactions plus ou moins contrôlées, sans déchaîner les fureurs partisanes.
Nous déplorons que samedi, le ministère de l’intérieur, le préfet, avec l’accord de pouvoirs politiques, aient sciemment joué avec la sécurité de 50 000 citoyens venus manifester joyeusement en famille, en laissant se développer les affrontements, entraînant des dégâts inadmissibles et révoltants, pour servir la communication des pro-aéroport acculés, prêts à tout pour sauver leur projet d’un autre temps.
L’entrée, le stationnement et la sortie de la ville sans incident, grâce à une organisation millimétrée, quoi qu’en dise le préfet, souhaitaient garantir la sécurité des paysannes et paysans souvent venus en famille. Toute manifestation en milieu urbain entraîne généralement son lot de dégradations et d’exactions plus ou moins contrôlées, sans déchaîner les fureurs partisanes.
Nous déplorons que samedi, le ministère de l’intérieur, le préfet, avec l’accord de pouvoirs politiques, aient sciemment joué avec la sécurité de 50 000 citoyens venus manifester joyeusement en famille, en laissant se développer les affrontements, entraînant des dégâts inadmissibles et révoltants, pour servir la communication des pro-aéroport acculés, prêts à tout pour sauver leur projet d’un autre temps.
Le
Copain 44
Une émeute dégénère à Nantes
En
milieu d’après-midi, ce samedi, en marge des violents heurts qui
devaient se dérouler dans le centre ville de Nantes, un certain
nombre de groupuscules non-violents ont tenté de déborder l’émeute.
Trois
manifestants issus de la « gauche » prêts à en découdre.
La
journée avait pourtant commencé dans une ambiance bon enfant : au
moins deux engins de chantier incendiés ; une agence Vinci saccagée ;
des policiers harcelés. Les émeutiers s’en prenant également à
la mairie, un poste de police et plusieurs magasins du centre-ville.
Or
dans la journée, plusieurs centaines de personnes ont convergé vers
la ville dans la claire intention de manifester pacifiquement. « Ces
agissements sont inacceptables » s’est empressé de dénoncer un
porte parole des insurgés et membre du collectif People VS Nantes, «
la présence de la gauche organisée en cortège au sein de nos
émeutes est inadmissible. Il ne fait aucun doute qu’ils sont venus
de toute la France et de l’étranger uniquement dans le but de
scander des slogans, brandir des banderoles et ne pas s’en prendre
au mobilier urbain. Nous ne les laisserons pas gâcher notre fête. »
Les
tentatives de ces groupuscules citoyens d’éteindre les incendies
et de s’interposer incessamment furent virulentes et répétées.
Néanmoins, cette émeute demeure, selon les organisateurs, une
victoire et marque une nouvelle étape vers l’insurrection.
«
Nous tenons à saluer la détermination hors pair à laquelle se sont
tenus tous les participants à cette belle journée » conclut le
porte-parole.
En
milieu de journée, grâce au sang froid et à l’assurance des
émeutiers, les choses rentrèrent rapidement dans l’ordre et
les forces de police purent continuer à être violemment pris à
partie, essuyer des jets de projectiles et faire vainement usage de
gaz lacrymogènes.
Presse
purée
Mercredi
26 février
Nous relayons
aussi le
communiqué de presse inter comités de soutien à la lutte de NDDL
suite à la manif du 22 février. 26 comités l’ont déjà
signé. C’est très important pour nous que la résistance à la
déferlante médiatique s’organise très vite. Merci à elles et
eux ! Ne laissons personne nous voler cette victoire qui est
d’avoir réussi à organiser ensemble une manifestation avec plus
de 50 000 personnes et 520 tracteurs.
communiqué de presse inter comités de soutien à la lutte de NDDL suite à la manif du 22 février
Nous, comités de
soutien à la lutte de Nddl de toute la France et de plus loin
encore, soutenons pleinement la position exprimée dans le communiqué
de presse des organisateurs/trices de la manifestation du samedi 22
février 2014 à Nantes.
Nous tenons à
souligner l’incontestable succès de ce rassemblement et notre
plaisir à y avoir participé. Une manif populaire, puissante, digne.
C’est une convergence forte à souligner entre urbains et monde
agricole ! Nous sommes d’autant plus regonflé.es et motivé.es
pour les suites de la mobilisation que cette journée de
manifestation a permis un moment de retrouvailles et d’échange et
nous a permis de prendre la mesure de nos forces et de nos soutiens.
Et d’autant plus convaincu.es qu’au vu de la mobilisation qui ne
cesse de s’élargir année après année, l’arrêt du projet ne
saurait être qu’inéluctable, malgré la propagande qui voudrait
nous faire croire le contraire.
Cette manifestation
comme les luttes auxquelles nous participons ici et là contre les
grands et petits projets nuisibles imposés nous apprend ou nous
confirme d’où vient la violence réelle et comment elle est
instrumentalisée par les puissants- industriels, financiers,
gouvernementaux et média-s. Nous déplorons la présence policière
excessive dans les rues de Nantes ce samedi 22 et nous apportons tout
notre soutien à celles et ceux d’entre nous qui ont été
blessé.es au cours des interventions des forces de l’ordre.
Nous ne nous
laisserons pas tromper. Nous sommes et resterons uni.es.
Les comités de
soutien continueront les actions visant à informer le public des
enjeux de la défense de la Zad et envisageront, en fonction de
l’évolution de la situation, les actions nécessaires d’opposition
au projet d’aéroport. En cas d’intervention sur la Zad, les
comités rappellent qu’ils se tiennent notamment prêts à répondre
à l’appel lancé par les opposants : venir en renfort sur
place, bloquer Vinci, ses alliés et ses sous-traitants par tous les
moyens jugés nécessaires et occuper les lieux de pouvoir là où
ils sont.
Résistance !
Mercredi 26 février
2014
Comités Signataires
au 26 février 2014 : Comité NDDL 18 (Bourges) Collectif Alsace
NDDL Comité NDDL 4B16 Collectif NDDL Centre Finistère Comité NDDL
- Plateau de Saclay Comité de Troyes (Aube, 10, Champagne) Comité
Régional Nord-Pas de Calais Collectif de solidarité ZAD Rouen-NDDL
Comité NDDL Pleudaniel, Côtes d’Armor Comité bigouden Comité de
soutien Challans Nord Ouest Vendée (85) Comité NDDL 92 sud CNCA
(Collectif Nantais Contre l’Aéroport) Comite de Lisieux (14)
Collectif de Nîmes (30) Collectif Nddl Beauvais (60) Comité NDDL
Challans (85) Comité Nord Nozay (44) Comité du Comminges (sud de la
Haute-Garonne 31) Collectif IDF Collectif NDDL de Quimper
Cornouaille(29) Comité NDDL Saint-Malo (35) Collectif de
l’Université de Nantes Contre l’Aéroport (CUNCA) Comité de
soutien 79 aux opposants à l’aéroport de NDDL Comité poitevin
NDDL Comité NDDL St Brieuc (22)
La manif’ comme elle est belle… et comment on cherche à la discréditer !
Allez,
un nouveau témoignage reçu ce soir que je vous recrache brut de
décoffrage (Il est signé, et le patronyme dira peut-être quelque
chose aux vieux syndicalistes CFTC-CFDT …) :
Recette pour discréditer une manifestation et obtenir pour le 20h les images de violences souhaitées
Ingrédients :
Interdire
le matin même le parcours prévu et publié dans la presse depuis le
début de la semaine
Verrouiller
le centre-ville avec des cars de CRS et des grilles métalliques à
chaque entrée de rue
Annoncer
la veille dans tous les journaux qu’il s’agit d’une
manifestation à risque de violence histoire d’attirer les
individus qui souhaiteraient jouer à la guérilla
Obliger
les organisateurs à réduire le parcours pour que le cortège ne
puisse pas se déployer et avancer en totalité jusqu’au point de
rassemblement
Faire
en sorte que le cortège vienne buter rapidement devant les CRS
Empêcher
les manifestants de repartir puisque toutes les rues sont bloquées.
Recette :
Répondre
rapidement aux quelques jets de projectiles par des tirs de
lacrymogènes intensifs qui touchent tout le monde, enfants et
personnes âgées du cortège compris.
Faire
monter la pression en avançant les camions anti-émeutes sur la
partie autorisée du parcours (devant le CHU) alors que la
manifestation n’est pas terminée.
Faire
intervenir les groupes mobiles de policiers en civil dans les petites
rues (rue Kervégan) pour créer des mouvements de foule, stimuler la
création de barricades et arroser par derrière la foule de grenades
lacrymogènes
Surtout
ne pas faire de pause alors que clowns et musiciens viennent se
mettre devant pour essayer de calmer le jeu.
Bien
tenir les rues pour ne pas permettre aux citoyens de traverser le
centre pour rentrer chez eux, pour encore augmenter la tension.
Dégustation :
Inviter
les médias à venir filmer depuis le dispositif policier pour
montrer les images de violence souhaitées.
Les
laisser interpréter la présence de beaucoup de monde devant les CRS
comme autant de casseurs, alors que la plupart sont des manifestants
qui attendent, ne sachant trop où aller puisqu’il n’y a plus de
parcours et pas moyen d’avancer.
Voila,
en résumé, la stratégie de « maintien de l’ordre »
utilisée lors de la manifestation du 22 février à Nantes, lors de
la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes.
Nous
avons été gazés dans le cortège, avec des enfants en poussette
près de nous. Il était 15h cours Olivier de Clisson. La
manifestation était calme mais cherchait une issue, le parcours
étant bloqué.
Nous
avons été gazés à nouveau devant le CHU alors que nous cherchions
un moyen de repartir, nous avons assisté à une fanfare qui
continuait à jouer sous les tirs de lacrymogènes.
Nous
avons certainement été comptés parmi le millier de casseurs, bien
qu’il n’y avait alors qu’une dizaine d’énergumènes à jeter
des projectiles en direction des camions de CRS.
Nous
avons ensuite été refoulés par un cordon de gendarmes rue de la
Fosse alors que nous voulions trouver un chemin pour rentrer chez
nous.
Nous
sommes surtout surpris de l’interprétation faite des photos
publiées – à la une de Ouest-France
en
particulier : sous le titre « la
manif dérape à Nantes »,
on voit des manifestants pacifiques, quelques clowns, et des tirs de
grenade venant des rangs policiers. Pourquoi les forces de
« l’ordre » n’ont pas su/pu/voulu mettre en place un
dispositif adapté à la réalité ?
Céline
et Christophe Declercq – blog
de
Bernard
Langlois -
POLITIS
Pourquoi rester mobilisés contre «Notre-dame des-Landes»
Manifestation contre le
projet d'aéroport international à Notre-Dame-des-Landes, le 22
février à Nantes.
(Photo : FRANK PERRY.AFP)
Le projet d'aéroport pose la question d'un autre modèle de société et du rapport à la différence
L’aéroport semble bien parti pour se faire. Mais la lutte continue, car l’essentiel est ailleurs.
L’enjeu est d’abord démocratique
Deux voies peuvent être empruntées. La première consisterait à parachever la décentralisation régionale. Les territoires ont maintenant la maturité pour être pleinement autonomes : ils doivent se saisir de cette opportunité offerte par l’acte III de la décentralisation pour se placer sur un pied d’égalité avec l’Etat. La seconde voie est celle de la co-responsabilité de tous les acteurs locaux dans l’élaboration de projets de territoire. Ces derniers seraient davantage débattus, négociés et responsables si tous les acteurs y étaient pleinement intégrés. Les modalités de cette co-responsabilité restent à dessiner.
L’enjeu est ensuite agricole
L’enjeu est enfin celui de l’acceptation de l’alternative
Réfléchir en même temps au sens de la communauté locale, nationale, européenne, à la liberté individuelle et collective, et au rapport à la différence : voilà ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes.
Un collectif d'étudiants
de Sciences Po - Libération
- L’AG du mouvement d’hier soir était impressionnante. Près de 300 personnes pour discuter du bilan de la manif. Les échanges ont été passionnés (et passionnants), sans langue de bois. Certain-es ont dit leur tristesse devant les violences tandis que d’autres rappelaient le caractère éminemment politique des cibles choisies, local de Vinci ou de la Tan, commissariat, machines de chantiers. Tout le monde s’est accordé néanmoins pour rappeler l’importance que le mouvement reste uni, même si nous pouvons avoir des divergences politiques.
- Photo prise à Nantes samedi :
- Agression violente par gaz sur deux femmes qui passaient sur le trottoir à côté d’un policier dans sa voiture ; il a baissé sa vitre et les a aspergées à bout portant.© Bichette R.NDA : et il a l’air bien content de le faire, le « brave fonctionnaire » que nous payons pour assurer notre sécurité !Jeudi 27 février
- M. Auxiette - Président de la Région (qui a bien fait avancer sa fille Anne au sein du CG44) a déclaré ouverte la ré-agression de NDDL.
- reçu ALERTE GMs : Entre 10 et 15 fourgons sur l’autoroute entre Angers et Ancenis direction Nantes. Dont un gros poids lourd.
- à l’hôtel Ibis de Ragon c’est toujours la même situation qu’hier : 4 cars, 2 camionnettes genre trafic et 2 genre kangoo.
- Bonjour ! On a reçu ça : Alerte rouge ZAD du Testet dans le Tarn : mobilisation générale. Les gendarmes encerclent la bouillonnante pour évacuation. Les accès sont bloqués. Venez soit par les bois en vous garant sur la D999, soit en vous postant devant les barrages pour protester. Gardez votre calme.
Barrage de Sivens (81) : les opposants au projet évacués ce jeudi matin
- ,Les opposants au projet d’un barrage dans la forêt de Sivens, à Lisle-sur-Tarn, ont été évacués du site ce jeudi matin par les forces de l’ordre.L’évacuation a commencé ce matin, dès 8 heures. Cette opération a pour but, selon la préfecture du Tarn, de procéder « à l’expulsion des opposants, installés illégalement sur site ». Une intervention réalisée « en application d’une ordonnance rendue le 30 janvier 2014 par le président du Tribunal de Grande Instance d’Albi, et à la demande du Conseil général du Tarn, maître d’ouvrage ».La Dépêche du Midi
- Les opposants au projet du barrage de Sivens sont en effet installés sur le site depuis juin 2013. Réunis autour du collectif « Tant qu'il y aura des bouilles », ils tentent de « défendre la zone » et d’empêcher le début des travaux, comme le font les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Nantes. La forêt de Sivens est selon eux « la zone humide la plus importante du département ». La détruire aurait des conséquences fâcheuses sur l’environnement.
Un autre collectif, intitulé « Sauvons la zone humide du Testet », dénonce pour sa part un coût de 8 millions d’euros pour la réalisation du barrage, qui ne bénéficierait qu’à une vingtaine d’irrigants pratiquant l’arrosage intensif.
Pour « Stopbarragesivens », cette expulsion montre « que les promoteurs du projet entendent passer en force en débutant les travaux dès que possible, tout en restant sourd et méprisant face à toute forme de médiation (notamment vis-à-vis de l’appel à un moratoire sur le projet, porté par de nombreuses forces politiques, syndicales et associatives)".
La préfecture a quant à elle déclaré le projet d’intérêt public et général. Elle estime que "cette expulsion doit permettre notamment la réalisation des mesures indispensables de protection de la faune prévues avant le début des travaux" de la retenue envisagée sur le Tescou, "que la présence des opposants sur site rendait impossible jusqu’à présent". - http://lemurparle.blogspot.fr/2014/03/expulsion-dune-nouvelle-zad-zone.html
Communiqué de presse des Naturalistes en Lutte
La volonté de protéger la biodiversité du bocage de Notre-Dame-des-Landes face à la construction de l’aéroport était le leitmotiv de milliers de manifestants ce samedi 22 février 2014. Pour la première fois des tritons déambulaient et étaient au cœur d’une manifestation festive de cette ampleur en France. C’est une évolution capitale de la prise de conscience collective des enjeux autour du projet d’aéroport.
Mais l’État a gâché la fête. L’État a choisi sciemment de détourner l’ampleur médiatique de l’opposition au projet et de la mobilisation pour protéger la biodiversité de Notre-Dame-des-Landes, en provoquant une violence qui n’est pas notre moyen d’expression.
S’en est suivi un traitement médiatique dirigé et tronqué avec la reprise des arguments des pro-aéroports arguant que, par exemple, tous les recours contre le projet avaient été levés et qu’il était temps de commencer les travaux. Ce qui est totalement faux ! En effet, de nombreux recours ont été déposés au tribunal administratif de Nantes contre l'arrêté de déclaration d'utilité publique des travaux de recalibrage des routes et les arrêtés préfectoraux de décembre 2013 concernant la loi sur l’eau et les dérogations de destruction des espèces protégées. Aujourd’hui, ils n’ont toujours pas été jugés. De plus, certains arrêtés préfectoraux n’ont pas encore été signés et il est impossible pour l’État de lancer les travaux.
Nous restons plus que déterminés à ce que la biodiversité de Notre-Dame-des-Landes demeure intacte !
Contact presse :
- Triton (François de Beaulieu) 06.16.20.30.93
Contact presse :
- Triton (François de Beaulieu) 06.16.20.30.93
- Triton bis (Olivier Swift) 06.76.00.14.19
- Triton ter (Étienne Ouvrard) 07.81.705.705
- Triton ter (Étienne Ouvrard) 07.81.705.705
A Notre-Dame-des-Landes, les zadistes prêts à une possible intervention
Les partisans du projet d'aéroport ont appelé mercredi à déloger les défenseurs du terrain.
Les
opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se sont dits
«prêts»
jeudi à faire face, unis, à une éventuelle intervention des forces
de l’ordre sur le site prévu pour le projet, au lendemain de
l’appel des partisans de la future aérogare nantaise à venir les
déloger. «Nous
sommes plus que jamais résolus, dans l’unité, à défendre les
terres, les habitants, les paysans»,
a déclaré Julien Durand, président de l’Acipa, principale
association d’opposants, lors d’un point presse commun des
différentes organisations hostiles au projet d’aéroport.
Ce
point de presse, organisé sur le site même du projet
d’infrastructure, était le premier organisé par les opposants
après la manifestation record de 20 000 à 60 000
personnes qui a dégénéré samedi à Nantes. «Si
les gendarmes viennent, on ne peut pas aujourd’hui dire ce qu’on
va faire, s’ils veulent passer en force, il faudra qu’ils
considèrent que nous nous sentons agressés»,
a prévenu Julien Durand. «La
mobilisation se mettra en place dans toute la France.»
«Nous
sommes prêts en cas d’intervention»,
a-t-il déclaré, tandis que toutes les associations anti-aéroport
ainsi que les représentants des militants anti-capitalistes
installés sur la Zone d’aménagement différée, les «zadistes»
(estimés à 150 à 200 sur la zone), se tenaient symboliquement
par les bras. Les «zadistes» ont raillé l’appellation de «Black
blocs» employée par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls pour
désigner certains des militants radicaux, estimés à un millier par
la préfecture, qui ont généré heurts et destructions lors de la
manifestation de samedi, revendiquant plutôt l’appellation de
«Black ploucs».
«Notre
détermination n’a absolument pas changé»,
a expliqué une «Camille», le prénom générique des «zadistes».
«S’ils
veulent venir expulser la zone, on leur souhaite bien du courage»,
a ajouté un Camille. Après l’appel du président PS de la région
des Pays de la Loire Jacques Auxiette mercredi au président François
Hollande pour ordonner l’expulsion de la Zad, «en
cas de nouvelle tentative de vidage de la zone, nous poursuivrons
avec acharnement la résistance sur le terrain, ensemble, dans le
respect de nos valeurs»,
a expliqué Geneviève Coiffard pour Attac. «Nous
ne serons pas les initiateurs de la violence, bien que prêts à
l’affronter.»
AFP
- Libération
ND-des-Landes La ZAD est en alerte
|
L'opposition anti-aéroport se dit plus unie que jamais. Et l'a montré en se tenant par les coudes© Marc Le Duc |
Ce
jeudi, les différentes composantes de l'opposition à l'aéroport de
Notre-Dame-des-Landes ont tenu une conférence de presse dans un
hangar agricole au cœur de la zone dévolue au projet. Le parti de
gauche, les Alternatifs, Europe Écologie les Verts, Attac, et des
associations locales avaient envoyé des représentants.
Tous
ont affirmé " l'unité", sur le terrain, pour défendre la
zone d'aménagement, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes."Les
tentatives de division" ont échoué, fait remarquer un
occupant, un "zadiste", porteur d'un masque de triton
qui avait été fabriqué pour la manifestation de samedi.
"520 tracteurs prêts à réagir"
Depuis
les affrontements de Nantes, les partisans du projet demandent de
faire évacuer la ZAD sans délais. Ainsi le président de la région
Pays de la Loire, Jacques Auxiette, qui, la veille, avait écrit en
ce sens à François Hollande.
"Nous
sommes prêts, tout sera mis en œuvre pour protéger la ZAD et ses
habitants", répond le paysan Vincent Delabouglisse."Les
520 tracteurs qui étaient présents se tiennent prêts à réagir au
moindre coup de pelle. Les paysans seront là", annonce le
représentant du collectif Copain. Dans son dos, un engin, avec une
bande autocollante :"tracteur vigilant".
"Appel
a été lancé à une extrême vigilance", note Julien Durand,
porte-parole de l'Acipa, principale association citoyenne
d'opposants. Qui ajoute: "samedi, la mobilisation a été
exceptionnelle, ce fut la plus massive depuis 40 ans. Les comités de
soutien, qui avaient organisé 65 cars, sont prêts à
revenir".
Ouest
France
A propos de la manif de samedi :
"L'opération
de manipulation et vraiment de mise en danger, je dirais même, de la
sécurité des 50.000 manifestants, personne n'est dupe!", a
pour sa part déclaré Vincent Delabouglisse pour les agriculteurs
opposants du collectif "Copain". "Nous savons que,
au-delà de votre propre jugement, vous êtes sous les ordres des
actionnaires de vos rédactions respectives et des pressions
politiciennes", avait déclaré Julien Durand, en ouverture de
la conférence, à la vingtaine de représentants des médias qui
avaient fait le déplacement.
Le
Figaro
Sur place, Françoise
Verchère espère donc rapidement en revenir au fond des débats.
« Notre argumentaire peut faire percer la vérité sur ce
projet et les violences ne changent rien à la légitimité de
notre combat, promet-elle. Et j’ose espérer que l’opinion
publique n’est pas dupe des mensonges d’État. »
Tous assurent donc
que leur détermination est intacte. Un plan de blocage de la région
et des « flux économiques » proches de la ZAD est
prêt en cas d’opération de police sur la ZAD et les comités de
soutien sont sur le qui-vive. « Ils nous ont redit qu’ils
seraient présents immédiatement en cas d’intervention »,
assure « Camille ».
Attac y a ajouté sa
voix, ce jeudi, sans ambiguïté : « En cas de nouvelle
tentative de vidage de la zone, nous poursuivrons avec acharnement la
résistance sur le terrain, ensemble », prévient
l’organisation.
Politis
L’ACIPA remercie toute la population des environs immédiats de Notre-Dame-des-Landes et tous les comités de soutien venus de la France entière en car, pour leur présence massive à la manifestation du 22 février.
L’ACIPA condamne la violence organisée, tolérée par des forces de police prenant elles-mêmes en otage des familles entières sous des pluies de grenades lacrymogènes, ce qui s’est traduit d’une part par la détérioration de biens publics et privés qui ont jeté le discrédit sur l’énorme succès de notre mobilisation et d’autre part – et surtout – par de nombreux blessés parmi les manifestants venus participer à un rassemblement inter-générationnel, familial, joyeux et pacifique comme annoncé.
Aujourd’hui, nous pensons aux très nombreux blessés (dont des enfants !) et aux 2 personnes ayant perdu un œil suite aux tirs de flashballs. Qu’ils soient assurés de tout notre soutien ! Nous ne pouvons donner de chiffres sur le nombre de blessés mais les témoignages continuent d’affluer posant de vraies questions sur la gestion de cette manifestation par les services de l’État. C’est un scandale d’État qui s’accentue avec l’esprit de délation qui se met en place !
A Monsieur Auxiette, qui ose dire que l’accord politique signé après la grève de la faim de plusieurs de nos camarades en mai 2012, est caduc, nous disons que c’est un mensonge éhonté ! Cet accord a été réalisé à la demande de François Hollande lui-même, conclu et signé avec les opposants par les représentants des 3 collectivités que sont le Conseil Régional (Jacques Auxiette), le Conseil Général (Philippe Grosvalet) et Nantes Métropole (Jean Marc Ayrault). Cet accord stipulait qu’il n’y aurait pas d’expulsion possible pour les paysans en activité sur la zone et les habitants ayant un titre de bail au moment de la DUP de 2008, tant que certains recours ne seraient pas épurés. Il reste toujours un pourvoi en cassation concernant l’ordonnance d’expropriations qui ne peut être examiné tant que les recours liés à l’arrêté de cessibilité ne seront pas jugés au Tribunal Administratif et au Conseil d’État.
Concernant le volet juridique, nous attendons sereinement le jugement des recours déposés contre les arrêtés préfectoraux de décembre 2013 au titre de la Loi sur l’Eau et des espèces protégées. La méthode de compensation, invalidée dans sa globalité par le comité d’experts scientifiques sollicité, ne devrait pas être entérinée sauf à constituer un nouveau passage en force de l’État. L’Europe n’a pas dit son dernier mot non plus : les pétitions des opposants sont toujours ouvertes à ce jour.
Nous réaffirmons notre opposition totale au projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes et nous continuerons sans relâche notre travail d’information à la population, notamment lors des réunions d’information organisées par les comités de soutien. Nous soutiendrons également les travaux du groupe de travail technique sur les Plans d’Exposition au Bruit prévisionnels et l’aménagement de Nantes Atlantique.
Enfin, nous appelons à une extrême vigilance sur la ZAD. Nous y serons présents pour défendre et protéger les paysans, les habitants et les terres agricoles menacés d’expulsion ou de destruction, dès qu’il le faudra !
- Un récit du déroulement de la manif : Contre-feu face à la dévastation médiatique
Le journaliste de RennesTV porte plainte contre les condés : plainte contre X pour "violence volontaire avec arme"
La ZAD du Testet, dans le Tarn, est expulsée, l’occupation continue
Les gendarmes ont investi ce matin la zone à défendre contre un barrage inutile dans le Tarn. Les zadistes - rejoints par des personnes venues des alentours - se sont installés sur un champ voisin. Non sans opposer une résistance non-violente. Prochaine étape : le tribunal à Albi, vendredi matin.
Une
Zad est installée
depuis plusieurs semaines au Testet, dans le Tarn, afin
d’empêcher
la construction d’un barrage destructeur de biodiversité et
inutile.
Elle
est en cours d’expulsion depuis ce matin, a appris Reporterre,
alerté par un courriel à notre adresse [planete (arobase)
reporterre.net].
Selon
le témoignage d’un occupant du collectif Tant
qu’il y aura des bouilles, recueilli au téléphone et des
courriels reçus par Reporterre,
l’expulsion a commencé à 8 h 25, conduite par une soixantaine de
gendarmes mobiles. Les routes d’accès sont bloquées. Une pelle
mécanique a détruit la grande cabane d’habitation, le poste de
garde, les toilettes, et une plateforme. Le chapiteau est confisqué.
Des employés ont redonné leurs meubles aux occupants.
La
parcelle occupée couvre environ un demi hectare.
Démontage
du chapiteau
-
Les occupants ont pu se réfugier sur une parcelle voisine, appartenant à l’ONF (Office naturel des forêts) et non expulsable. Ils ont pu emporter le gros de leurs affaires. Ils sont une dizaine, qui dormaient dans la cabane, le chapiteau, et des véhicules.
Une
soixantaines de personnes sont arrivées en renfort durant la
matinée, en passant par les chemins et déjouant les barrages de
gendarmerie.
L’avocate,
selon qui la procédure n’est pas respectée, a entamé des
démarches juridiques.
Actualisation
12 h 20
- Il a été obtenu qu’une audience ait lieu devant le Tribunal de
grande instance d’Albi, vendredi 28 février à 11 h. Les zadistes
demandent que des personnes viennent les soutenir à ce moment-là.
Actualisation
photos 16 h .
En
fin de matinée, les habitants et leurs soutiens ont réussi à
déborder les gendarmes.
Plusieurs d’entre eux sont parvenus à grimper sur la pelle mécanique, l’empêchant de poursuivre sa tâche.
Quelques bousculades se sont produites avec les gendarmes, qui ont usé de gaz lacrymogène, mais pas de matraques.
Ceux-ci ont repris le contrôle de l’engin, où ne restait plus que deux habitants.
Ils ont été maîtrisés.
Fin de l’épisode matinal. Mais le camp se réinstalle sur la parcelle voisine de l’ONF, et le rendez-vous est donné au tribunal vendredi matin.
-
C’était…
quelques jours auparavant
–
Camille
Martin – Reporterre
Vendredi
28 février
"environ 300
fauteurs de troubles", "activistes professionnels"
inspirés des redoutables "Black Blocs", "la mouvance
de l’ultragauche", " techniciens du chaos", "cohorte
de desperados", "les groupes violents de l’ultragauche et
les anarcho-autonomes", "nihilistes " - quasi
insaisissables !
"...Compliqués
à infiltrer, ces nihilistes refusent par définition toute
hiérarchie, n’appartiennent à aucune structure et répondent à
des mots d’ordre spontanés diffusés sur les réseaux sociaux.
Tandis que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI)
et le Renseignement territorial (RT) patrouillent sur le Web, les
stratèges du maintien de l’ordre réfléchissent à hisser le
niveau de la riposte..."
Casseurs
de Nantes… l’étau se resserre – le Figaro –
27-02-14 à 19H50
En
recevant la distinction dont l’expert en maintien de l’ordre a
bien voulu nous honorer, notre gratitude était d’autant plus
profonde qu’on mesurait à quel point cette récompense dépassait
nos mérites individuels...
"La
palme du désordre"
Notre Dame des Landes. NANTES -
Une enquête parlementaire s'impose
Qui sont réellement les casseurs ?
que s'est-il passé à NANTES ?
qui sont "les casseurs" quels blessés? ©
agenceinfolibre
agenceinfolibre
Bonjour
Regardez
bien cette vidéo , prenez le temps , tout particulièrement à 11.14
on entend bien un étrange langage pour d'hypothétiques black
blocs : "affirmatif, affirmatif" faut-il admettre
qu'ils sont équipés de micros et écouteurs?
Plus
étrange encore , à partir de 12.05 , nous voyons des jeunes
tenter d'empêcher "un casseur".
un
2° casseur poursuit "l'oeuvre du premier"
arrive
un 3° personnage en noir, lui aussi cagoulé au geste autoritaire,
pointant la caméra du doigt ... "dégagez dégagez"
L'allure
vestimentaire de ces personnages ne correspond pas à l'idée que
l'on se fait de "blacks blocs"
Qui
sont ces casseurs? Nous sommes nombreux à souhaiter une enquête
parlementaire objective sur cette manifestation, d'autant qu'il y a
des blessés graves chez des manifestants pacifistes.
Des
jeunes gens ont tenté d'empêcher l'action des"casseurs"
fort bien équipés , il faut le constater.
Nous
souhaitons que toute la lumière soit faite sur cette manifestation,
pourquoi a-t-elle dégénéré, et comment.
Nous
citoyens, allons tous payer la casse, nous souhaitons savoir qui,
exactement sont les responsables, Quelle est la réalité du coût de
la casse? sachant que des Nantais en contestent l'ampleur?
Nous
citoyens, respectons l'ordre mais n'acceptons pas la violence
policière lorsqu'elle se manifeste.
N'y
a-t-il pas eu brutalités injustifiées des forces de l'ordre
dans un 2e temps, emploi d'armes telles que grenades de
désencerclement et flash-balls à tir tendu à hauteur de visages,
les blessures et mutilations en ayant découlé? Des photos
démontrant tout ceci circulent sur les réseaux sociaux, qui ne
laissent aucun doute sur l'état du jeune Quentin qui a perdu un
oeil, sur des personnes âgées bousculées, sur les blessures
d'un jeune homme venu porter secours à une vieille dame renversée
par les forces de l'ordre. Auquel cas, quelles sanctions sont
envisagées? Quelles suites aux plaintes déposées par les blessés,
dont un journaliste de Rennes TV ? une évacuation correcte des
blessés a-t-elle étét respectée?
Vidéo
et déclarations du journaliste blessé qui a déposé plainte
ici :
LA
VERITE TOUTE ENTIERE. Merci
Citoyennement
vôtre
Merci
à l'Agence Info Libre pour la vidéo et la qualité de sa prestation
Anne
Nymette
– Blog Médiapart
Notre-Dame-des-Landes : "Après les municipales, c’est jouable"
Le PS local réclame de nouveau l'évacuation du site du futur aéroport. Une nouvelle offensive qui ne décourage pas les opposants historiques au projet.
Des opposants au projet de futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, samedi 22 février 2014. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP) |
Une
semaine après les
violences qui ont ébranlé la ville de Nantes, les nerfs sont à
vif entre pro et anti aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La
température est encore montée d’un cran mercredi 26 février
lorsque le président PS de la région des Pays-de-la-Loire, Jacques
Auxiette, a
écrit à François Hollande pour qu'il ordonne l'évacuation de
la ZAD, le site du projet occupé depuis de nombreux mois par des
militants opposés au projet.
Ce
courrier témoigne de l’exaspération des élus PS locaux qui
redoutent un pourrissement de la situation sur place. Mais à moins
d’un mois des élections municipales, une évacuation du site
est-elle vraiment possible ? "Juridiquement oui", répond
un élu socialiste, proche du président de région. "Mais on
n’est pas idiot, le calendrier de l’évacuation n’est pas de
notre responsabilité, et on sait que c’est compliqué. En
revanche, après les municipales c’est jouable."
Dans
sa lettre au président de la République, Jacques Auxiette ne
demande pas seulement l'évacuation du site. Ce proche de Jean-Marc
Ayrault n'hésite pas à accuser ouvertement les militants qui vivent
sur le site du futur aéroport "de violences, de vols et de
racket".
Parmi
les farouches opposants à l'aéroport, cette nouvelle offensive du
président Auxiette est vécue comme une nouvelle déclaration de
guerre. "Il n’a jamais mis les pieds à
Notre-Dame-des-Landes", tacle Gilles Denigot, ex-conseiller
général EELV. "Il surfe sur le piège tendu la semaine
dernière par Manuel Valls." "Ces histoires de vols, c'est
du délire !, surenchérit, Sylvain Fresneau, un fermier de la ZAD.
1.1.1.1 EELV accusé de jouer un double jeu
L’opposition
au projet d’aéroport a franchi nouveau un cap samedi dernier avec
les violents heurts en plein centre ville de Nantes, entre un millier
de radicaux et les forces de l’ordre. Des débordements imputés
par Manuel Valls aux Black Blocs – des groupuscules liés à
"l'ultragauche radicalisée", qui auraient causé un
millions d'euros de dégâts.
Mais
au delà de ces violences, c’est l’attitude "ambigüe"
des responsables écologistes – locaux comme nationaux - qui est
visée. D’où la
demande de mise au point de Jean-Marc Ayrault adressée à EELV,
reprochant à demi-mot à sa ministre Cécile Duflot de tarder à
condamner les heurts.
Le
préfet de Loire-Atlantique est allé encore plus loin, qualifiant
les opposants écologistes à l'aéroport de "vitrine légale
d'un mouvement armé".
Des
accusations "graves" balayées par Gilles Denigot. "La
police avait des consignes pour laisser faire la casse. Le pouvoir a
crée les conditions de la dégénération de la manifestation.
Depuis le début, nous avons toujours condamné les violences",
dénonce ce membre du CéDpa (Collectifs d'élus doutant de la
pertinence de l'aéroport). Les adversaires du projet reprochent en
effet à l’exécutif d’exacerber les tensions. Faux débat,
répondent les pro-aéroport qui reprochent aux écologistes
un double jeu. "On ne peut pas condamner publiquement les
violences comme le font certains responsables EELV, et aller ensuite
ravitailler ces mêmes militants violents sur la ZAD", dénonce
un élu socialiste.
1.1.1.2 Pas d'aéroport avant 2019
Sur
le site prévu pour le projet, les "zadistes" - ils sont
actuellement entre 150 et 200 - ne comptent surtout pas baisser les
bras et se tiennent prêts à une éventuelle intervention des CRS.
"Si les gendarmes veulent venir, on est prêts. On les attend.
Il en faudra plus pour nous faire désarmer", prévient Sylvain
Fresneau, éleveur à la tête de l'Association de défense des
exploitants concernés par l'aéroport (l'Adeca).
La
zone étant toujours occupée, les travaux du futur aéroport n’ont
pas débuté. "Ce projet avance mais il faut laisser les
recours [déposés
par les opposants, NDLR]
être examinés par l'autorité judiciaire parce que [...] nous
sommes dans un Etat de droit", a déclaré ce vendredi Jean-Marc
Ayrault lors d’une visite à Nantes. Conséquence
: la livraison du futur aéroport, programmé au départ en 2017,
n'est désormais pas envisagée avant 2019 par les plus
optimistes. Une situation qui irrite les partisans du projet.
"Ça commence à faire long quand même", peste un
responsable PS
local.
Guillaume
Stoll
- Le
Nouvel Observateur
Qui sème le vent, récolte la tempête
Les images du centre ville de Nantes ont fait le tour des médias, qui surfent sur ce genre d' évènements pour faire de l'audience. La société récolte ce qu'elle sème : il faut du sensationnel pour être écouté ? Les citoyens n'arrivent pas à se faire entendre ? Un million de manifestants pacifiques en 2010 pour la retraite à 60 ans, des sondages majoritaires pour les soutenir et pour quel résultat?
Alors faut-il s'étonner de ce qui arrive ? Pour autant, il faut relativiser car au final, qu'y a-t-il eu ?
Une grue de chantier de Vinci incendiée pendant plusieurs heures sans que les pompiers n'interviennent.
Des tags et inscriptions un peu partout, particulièrement sur les banques. Des pavés déscellés dans les rues.
L'agence Vinci saccagée, quelques commerces abîmés, des locaux de la Tan (société en charge des transports) incendiés, là encore sans jamais que les pompiers n'interviennent pour éteindre l'incendie. Pourquoi ?
Beaucoup de dégâts matériels donc, dont certains très ciblés.
Côté CRS, gaz lacrymogènes, canon à eau, LBD*, grenades assourdissantes. Des armes violentes contre des personnes pas ciblées du tout. Tout le monde pouvait être visé sans discernement. Un jeune homme a perdu un œil, à cause d'un tir à bout portant, ce n'était pas un casseur. Les gens qui les ont secourus ont du se réfugier dans un parking souterrain car les CRS continuaient à leur tirer dessus.
Les tags seront effacés, les vitrines redressées, les locaux reconstruits, les pavés reposés, grâce au travail de gens de terrain. Le jeune, lui, ne retrouvera pas son œil.
La veille de la manif, un homme s'est pendu dans son bureau dans un Monoprix. Il ne supportait plus les conditions de travail imposées. Qui en a parlé ? Ce même week-end, une femme, battue par son mari, est entre la vie et la mort. Que fait le ministère de l'intérieur pour protéger les plus faibles ?
La violence des riches est bien plus violente, mais elle sait rester cachée, invisible, sans visage. Les milliardaires et actionnaires sont bien loin, à l'abri des débordements de Nantes.
Les dix personnes les plus riches en France gagnent 135 milliards !
La remise en état de la ville va coûter un million d'euros : 6 mois de salaire du patron de Sanofi, et on doit les payer sur nos impôts ? Pourquoi pas sur ces 135 milliards ?
La BNP, une des banques tagguées, a plus d'une centaine de filliales dans les paradis fiscaux. C'est un détournement de fonds parfaitement organisé et qui n'est légal que parce que le législatif laisse faire. Il faut d'urgence une autre politique fiscale.
La CGT de Nantes métropole ne s'est pas positionnée sur le transfert ou non de l'aéroport. Mais les citoyens ont le droit de s'exprimer et le débat doit pouvoir s'enrichir d'opinions diverses. 40 000 personnes, 520 tracteurs, c'est un succès pour les organisateurs que les pouvoirs publics doivent entendre.
Nous ne cautionnerons jamais la casse des services publics car c'est se tromper de cible.
Mais nous ne pouvons accepter la violence policière et le traitement fait pas les médias sur ces évènements.
L'explosion des inégalités et le mépris des plus riches est bien au au coeur de la violence et il est très urgent de s'y attaquer.
Le bureau du syndicat
*
LBD: lanceur de balles défensives. Une des marques est connue:
Flash-ball
CGT
Nantes métropole –
26-02-14
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