Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

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mercredi 5 mars 2014

NDDL : Chronique Février 2014

Quinzième chronique pour savoir ce qui s'est passé sur la ZAD et aussi  ce qui s'est dit et fait autour du projet d'aéroport inutile, imposé et destructeur à Notre Dame Des Landes pendant ce mois de février 2014. 
Merci encore à l'auteur partie prenante du Collectif Conflent 66 en soutien à NDDL

PROJET D’AYRAULT – PORT de NOTRE DAME DES LANDES ( 44 )
Source : ZAD.nadir.org février 2014

Infos du 1er au 2 février

Ceci n’est pas un camping !

Suite aux annonces sur le démarrage possible des chantiers du projet d’aéroport de Notre dame des landes, une flopée d’articles reprenant peu ou prou les même formulations copiés-collées sont parues dans la presse. L’une d’elle nous a particulièrement frappé. Dans ce contexte où une nouvelle vague d’expulsion et une destruction définitive de la zone menacent de nouveau, on peut en effet lire un peu partout que : "200 altermondialistes campent toujours sur la ZAD". Le chiffre peut paraitre approximatif. Le qualificatif d’"altermondialistes" n’est par ailleurs certainement pas celui dans lequel s’enfermeraient ceux et celles qui ont fait le choix de défendre la Zad coûte que coûte et de lutter contre l’aéroport et son monde. Mais qu’importe ! Nous retiendrons surtout cette fois la mauvaise blague consistant à décrire ce qui se vit ici comme un "camping". Elle a pour conséquence nauséabonde de minimiser fortement la portée de ce qui pourrait être détruit si César revenait avec ses troupes sur la zone. Il est permis de se demander si les auteurs de ces dépêches cherchent à dessein à imposer une caricature ultra-réductrice du mouvement d’occupation, ou encore si ils se contentent de recopier la terminologie Préfectorale et n’ont juste même pas pris la peine de se rendre sur le terrain pour observer la réalité de leurs propres yeux.

NDA : Le lien avec l’article et les photos du no-camping : http://zad.nadir.org/spip.php?article2106


Article publié sur ce blog (47 photos)

Samedi 1er février

La géologie de Notre Dame des Landes rend très difficile la construction d’un aéroport

Article déjà publié sur ce blog

Tout est calme sur la Zad, beaucoup des ami-e-s sont à Nantes pour la Manif pro avortement !

Sinon, un appel très urgent :
Tom, 3 ans, habitant de la Paquelais, nous demande en urgence :
Bonjour, je m’appelle Tom et j’ai perdu ma petite chèvre Goulu que j’ai élevée au biberon. Si vous la trouvez, merci d’appeler le téléphone de la Zad : 06.43.92.07.01 ou envoyez un mail à la Zad at riseup point net ! Les ami-e-s vont prévenir Papa
Merci :)

Dimanche 2 février

A l'occasion de la journée mondiale des zones humides, les Naturalistes en lutte nous avaient invités à une sortie sur le terrain à travers les prairies humides de NDDL. Le soleil était de la partie pour accompagner les nombreuses personnes qui s'étaient déplacées, intéressées par cette journée découverte.
Le rendez-vous avait été donné à la Vacherie, lieu d'accueil pendant la période difficile des expulsions-destructions de l'automne 2012. Devant le nombre important des personnes présentes (environ 400), les Naturalistes en lutte proposent de se partager en 4 groupes : certains partiront de la Vacherie et se dirigeront à travers les prairies humides en direction de la forêt de Rohanne, les autres partiront à la découverte des mares entre la Freuzière et Bellevue….
Presquile gazette.net


Infos de la semaine du 3 au 9 février


Lundi 3 février

Nantes. Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : quatre recours déposés

Les opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ont déposé ce matin au tribunal administratif et par le biais de leurs avocats quatre confirmations de recours visant à faire annuler les arrêtés préfectoraux pris en décembre et autorisant le début des travaux pour la future plateforme aéroportuaire et le barreau routier. Leur conseil, Me Sébastien Le Briério, s'est dit "serein" sur l'issue de la procédure, assurant pouvoir s'appuyer sur "des jurisprudences qui pourraient permettre d'arrêter le projet".
Presse-Océan  

Mardi 4 février


Samedi 8 février

Sur la ZAD
Tempête : ça vente toujours fort, mais on ne s’est pas encore envolé-e-s !

Des demandes d’autorisation de destruction des espèces protégées vivant dans des bâtiments (et donc des bâtiments en question) ont été déposées à la pref :
pour la maison occupée des Domaines : dossier en PDF ; page sur le site de la Préfecture  
pour la ferme de Bellevue : dossier en PDF  
pour une maison vide à l’ouest de Chanais : dossier en PDF

Dimanche 9 février

Collectif NDDL66 : collage de l’affiche « Appel à la manif du 22 » sur Perpignan


Infos de la semaine du 10 au 16 février


Lundi 10 février

Collectif NDDL66 : collage de l’affiche « Appel à la manif du 22 » sur Prades et ses environs


Notre Dame des Landes : les précipitations actuelles remettent en cause le projet d’aéroport


Article déjà publié sur ce blog : 

Notre-Dame-des-Landes : le recours de 26 opposants rejeté

La cour administrative d'appel de Nantes a rejeté le recours de 26 opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes contre l'arrêté déclarant cessible leurs parcelles dans le cadre de la procédure d'expropriation destinée au projet, a annoncé lundi 10 février la préfecture de Loire-Atlantique.
Ces recours, déposés au début de l'automne 2012, avaient été rejetés par le tribunal administratif de Nantes en première instance, le 20 décembre 2012, et les opposants, parmi lesquels des agriculteurs et des particuliers, avaient fait appel de cette décision, que la cour d'appel du tribunal d'administratif de Nantes a donc confirmée, le 7 février 2014.
Après ce rejet en appel, "nous avons l'intention de déposer un pourvoi devant le Conseil d'Etat et nous étudions la meilleure façon de le faire", a déclaré Julien Durand, président de l'Acipa, l'une des principales associations d'opposants institutionnels à l'aéroport.
Un recours déposé devant la Cour de cassation contre les ordonnances d'expropriation avait également été déposé par les opposants en 2012 et la cour a suspendu sa décision, dans l'attente de l'issue définitive de la procédure entamée contre les arrêtés de cessibilité devant la justice administrative.
Le Nouvel Observateur

Mercredi 12 février

 Notre Dame des Landes : bon sang, on a oublié le brouillard !

Article déjà publié sur ce blog :

Vendredi 14 février

Cultiver pour résister


paru dans CQFD n°117 (décembre 2013), rubrique Le dossier, mis en ligne le 14/02/2014

Parce qu’au-delà de la lutte contre un aéroport, c’est toute la vision productiviste de l’agriculture qui est remise en cause à Notre-Dame-des-Landes, il nous a semblé important de donner un aperçu, même partiel, des réalisations agricoles sur la ZAD et des conceptions de ceux qui les animent. Sur place, un constat s’est imposé à nous : même si elles sont loin de représenter tout ce qui est accompli et débattu sur la ZAD, les différentes pratiques agricoles y constituent le ferment de la résistance à Vinci et à l’état.


« semons la résistance ! » Le 5 octobre dernier, 22 hectares non cultivés depuis plus d’un an sont remis en culture collectivement au lieu-dit les Planchettes. Environ trois cents personnes et plus d’une vingtaine de tracteurs s’activent pour ensemencer différentes parcelles, mais aussi planter des arbres pour reconstituer un kilomètre de haies bocagères. L’importance de cette journée, c’est qu’elle réunit les trois collectifs agricoles de la ZAD : les agriculteurs de l’Adeca [1], les voisins du Copain 44, auquel participe notamment la Confédération paysanne [2], et l’assemblée agricole « Sème ta ZAD », qui regroupe une quinzaine de projets portés par des occupants de la ZAD.

Il faut rappeler que tous les agriculteurs de la ZAD [3] pratiquent une agriculture dite « conventionnelle », c’est-à-dire tolérant l’usage d’intrants de synthèse tels que les pesticides. La plupart des membres du Copain, en revanche, pratiquent l’agriculture « biologique ». Quant à l’assemblée « Sème ta ZAD », elle représente essentiellement une agriculture vivrière de petite échelle. Le suivi de la culture des 22 ha de « Semons la résistance ! » a donc été réparti entre les trois composantes [4] :
5 ha sont semés de triticale (un hybride entre le blé et le seigle), destiné à l’alimentation des bovins de la zone, et vont être cultivés de façon « conventionnelle » par l’Adeca ;
9 ha sont semés d’un mélange céréales/protéagineux (triticale, avoine, pois), destiné à l’alimentation des volailles, cochons et bovins, et vont être cultivés sans intrants par le Copain ;
les autres parcelles sont confiées au collectif « Sème ta ZAD » : 2,5 ha sont semés de seigle et 2 ha d’épeautre (pour les boulangers de la ZAD), 2 ha d’un mélange céréales/pois et le reste en engrais vert pour des semis de printemps.
Marcel, de l’Adeca : « On a toujours souhaité que ces terres libérées soient cultivées collectivement. Cette mise en culture se fait dans la reconnaissance, dans le respect des différents types d’agricultures qui existent ici. Ça, pour nous, c’est important. Ce partage-là s’est fait sereinement, ce qui est aussi un bon signe sur le vivre-ensemble. Les besoins de chacun sont respectés, les modes d’action de chacun sont respectés. »


Le 4 août déjà, après les tensions du printemps consécutives aux tentatives de blocage d’entrées de champs autour de la D 281 par certains occupants de la ZAD qui voulaient laisser la friche s’installer et s’opposaient à l’emploi d’engins motorisés ou à l’usage de pesticides, Marcel avait exprimé le point de vue des agriculteurs de l’Adeca : « Le plan du conseil général, c’était le développement des friches pour pouvoir disposer du terrain, mais les friches n’ont pas progressé sur la ZAD. Alors, pour nous, laisser faire la nature, ne même pas récolter l’herbe, c’est à l’opposé de notre stratégie. » Il poursuivait : «  Au nom de quoi un voisin va-t-il me dire ce que je dois faire chez moi ? C’est le niveau le plus important : on a tous choisi ce métier pour être maître chez nous. Qui serait supérieur ou bien juge de nos actions pour nous dire quoi faire ? » Marcel précisait encore que, localement, les systèmes de polyculture/élevage sont peu consommateurs de pesticides [5]. Il exprimait enfin sa volonté et celle de Sylvie, sa compagne, de « passer en bio », mais pour cela il leur faudrait l’assurance de garder les terres et être disponibles, afin de réorganiser complètement leur exploitation (moins de maïs, plus de foin, remplacer le triticale par du mélange céréalier, augmenter les interventions mécaniques sur les cultures, etc.). « Pour un tel engagement, il faut être libre dans sa tête et disposer de temps. Ce qui n’est pas le cas des agriculteurs qui résistent dans la ZAD. Nous avons un avenir incertain, nous avons deux à trois réunions ou actions par semaine. Nous ne sommes libres ni dans notre tête ni en termes de temps. [6] »

Sème ta ZAD. Ces soucis de conversion ne concernent évidemment pas les participants à « Sème ta ZAD » réunis depuis janvier au sein d’une assemblée agricole. La ZAD avait déjà accueilli des jardins collectifs, celui du Sabot notamment (6 000 m2 occupés et défrichés en mai 2011). Noyé sous les gaz, le Sabot était expulsé manu militari au cours de l’opération « César » en octobre 2012. Dans la foulée de la manif de réoccupation du 17 novembre 2012, des discussions rassemblant paysans et occupants de la ZAD envisageaient la possibilité de travailler ensemble et posaient le débat de la répartition des terres. 
Dans son appel lancé pour la manifestation de remise en culture du 13 avril, « Rendre fertile ce qu’ils veulent rendre stérile », l’assemblée précisait ses intentions : « Une forme de partage en porte-à-faux avec les grandes concentrations agricoles et les freins posés à l’accès au foncier pour les projets d’installation paysanne ; l’entraide, la mutualisation de moyens, d’outils, mais aussi les possibilités d’installations collectives ; un dialogue fécond entre savoir-faire agricole traditionnel et pratiques expérimentales, entre professionnels et paysans hors cadre ; des réflexions communes autour de la question alimentaire : sur une production autonome en rupture avec les logiques agro-industrielles, sur les liens possibles avec Nantes et ses habitants. [7] »

Pour une quinzaine de collectifs, il s’agit désormais de concrétiser des projets variés, afin de nourrir la résistance sur la ZAD, voire d’envisager ce que pourrait devenir la ZAD après le départ des bétonneurs. Si les intentions affichées pouvaient paraître ambitieuses, un premier constat s’impose : les potagers ont produit de belles récoltes [8] et, d’ores et déjà, la ZAD tend à installer l’autonomie alimentaire. Depuis juin, les légumes sont échangés ou proposés à prix libre le vendredi au « non-marché » de la Saulce. On y trouve également les fromages de la ferme de Bellevue et le pain des Fosses-Noires. Autour de ces échanges, des liens se tissent, y compris avec l’extérieur. Car l’autarcie n’est pas le but, bien au contraire.


Aux « Cent-Noms », le collectif conçoit l’ensemble de ses activités en s’adaptant au milieu et à ses ressources : maraîchage, élevage (poules, moutons), apiculture, mais aussi auto-construction. L’occupation d’une parcelle a fourni l’occasion de multiplier les expériences de cultures (en association, sur buttes, sous tunnel) ; des dons de semences ont permis de tester des variétés de légumes rares et anciennes. Du foin récolté sur place a été utilisé pour isoler les murs d’une cabane construite à partir de matériaux de récupération ; des perches de châtaignier – bois réputé imputrescible – provenant de taillis proches ont servi de base à l’édifice. Comme ailleurs sur la ZAD domine la volonté de s’approprier des techniques et des savoirs qui répondent à des besoins élémentaires, dans une perspective qu’on peut qualifier de paysanne. La recherche de l’autonomie passe aussi par la production d’électricité, et prochainement une éolienne sera implantée aux « Cent-Noms ».

La plupart des collectifs occupent des petites parcelles (moins d’un hectare), à l’exception de Saint-Jean-du-Tertre, où une cabane a été construite sur les ruines d’une ferme détruite en janvier 2013. Les terres qui l’entourent, promises par Vinci pour compenser des dommages subis lors de fouilles archéologiques à un gros exploitant (pourtant déjà indemnisé), sont occupées par le groupe rennais de la Maison de la Grève. Au terme d’un savant mélange de discussions et de rapport de force, les 4 ha ont été mis en culture au printemps, avec l’aide de paysans du Copain. En septembre, 3,5 ha de sarrasin ont été récoltés, qui sont destinés à produire de la semence (engrais verts) et de la farine pour les galettes échangées au carrefour de la Saulce. En octobre, 6 ha ont été semés de blé panifiable (transformable en bon pain), dont 2,5 ha en association avec un paysan de la ZAD. Entrer dans son système de rotation de cultures, c’est allier échange de bons procédés et refus de se consacrer à plein temps au métier de paysan. Le blé produira de la farine pour le pain de la Maison de la Grève, à Rennes, et pour celui de la ZAD. L’idée n’est pas simplement de défendre l’usage agricole des terres, mais bien de penser collectivement comment produire ce dont on a besoin pour vivre. À Saint-Jean-du-Tertre encore, des ruches ont été installées et le verger débroussaillé. Enfin, une parcelle a été plantée de vigne. Des cépages résistants (Noah, Othello, Oberlin) ont été sélectionnés avec l’idée d’en tirer d’ici quelques années des cuvées au goût de victoire.

Bellevue et le Copain 44. La ferme de Bellevue a été sauvée d’une destruction imminente le 27 janvier 2013. Les Copains l’ont occupée et protégée en l’entourant de leurs tracteurs. Leur but : que les terres restent agricoles et nourricières. «  Préserver la ferme de Bellevue, c’est maintenir les terres en état de produire, celles de Bellevue mais aussi celles de tous les paysans en activité sur la ZAD. [9] » D’où la volonté d’y réinstaller de jeunes paysans, mais encore d’accompagner les projets agricoles et vivriers des habitants de la ZAD. Pour les Copains, l’occupation des bâtiments, tout comme la mise en culture de la centaine d’hectares alentour, constitue à la fois un moyen de s’opposer aux appétits des cumulards et l’occasion d’amorcer une gestion collective des terres expropriées.

La ferme de Bellevue n’est pas seulement la vitrine politique des Copains. Sans leur aide matérielle les réalisations agricoles sur la ZAD n’auraient pas pris une telle ampleur. Les Copains n’hésitent pas à prêter leurs tracteurs, ni à passer du temps pour en apprendre la conduite. On assiste à des rencontres qui ailleurs auraient pu paraître improbables : un groupe vegan mène sur 3 ha des cultures de légumineuses associées à des céréales (pois, fèves, lupin, avoine, orge) avec l’aide d’éleveurs du Copain qui, eux-mêmes, s’interrogent sur la place excessive prise par la viande dans l’alimentation. Au sein du mouvement d’occupation, beaucoup estiment que l’élevage prend trop d’importance sur la ZAD et que trop de surfaces lui sont dévolues.

En tout cas, à Bellevue, on engraisse des cochons et on élève des poules et des moutons. L’élevage, c’est aussi l’affaire du « groupe vaches » qui s’occupe d’un petit troupeau de quatre laitières, prêtées par des paysans du Copain. Un local a été aménagé et six personnes se sont initiées à la fabrication de fromages. Leur objectif est de comprendre et de contrôler l’ensemble du processus, depuis l’alimentation du bétail (foin, betteraves fourragères) et la connaissance des herbages, jusqu’à la traite et la transformation du lait. Une attention constante est accordée au bien-être des animaux, qu’il s’agisse de respecter leur rythme ou de veiller à leur santé, notamment en essayant d’autres traitements que les antibiotiques (tout en admettant être parfois contraint d’y recourir). Cette approche empirique s’est accompagnée d’échanges permanents avec des paysans. L’activité menée à plusieurs impose coordination et rigueur dans les horaires et les protocoles de fabrication. Au vu des premières réalisations, plutôt satisfaisantes, le groupe envisage de doubler le troupeau avec quatre bretonnes pie noir, une race locale. Ici encore, la résistance s’organise en se réappropriant et en mettant en pratique de multiples savoirs. Comme le résume l’un d’eux : « Si les flics arrivent, je continue à traire les vaches. »

La ferme produit également des légumes, du jus de pomme, du cidre et du pain cuit dans un four en pierre restauré. Les haies bocagères sont entretenues et fournissent le bois de chauffe. Car ici encore, l’agriculture vivrière est au cœur d’une activité paysanne qui, sans se soucier de l’estampille officielle AB, cherche à satisfaire la plus grande partie des besoins en essayant de sortir du circuit de l’argent.

Le désir de s’enraciner s’inscrit dans la continuité des luttes locales [10], du ravitaillement de la Commune de Nantes en 1968 jusqu’aux combats des années 1970-1980 qui revendiquaient « la terre à ceux qui la travaillent » (à Cheix-en-Retz, la Vigne-Marou, Mésanger ou la Ferrière). La Loire-Atlantique a constitué un des principaux foyers du mouvement des « paysans-travailleurs », dont est issue la Conf’, et Bellevue reçoit régulièrement la visite de syndicalistes paysans plus anciens, qui assurent la transmission de cette mémoire. En tout cas, nous avons pu constater, autour de la ferme, que l’alliance entre paysans du Copain et occupants suscite un véritable enthousiasme : un rapport fait de fraternité de lutte, d’entraide, d’attention réciproque et, avec le temps, d’amitié.
Aujourd’hui, l’assemblée « Sème ta ZAD » est reconnue par les agriculteurs de l’Adeca, ce qui n’était pas acquis d’emblée. L’objectif, c’est désormais d’augmenter la surface des cultures collectives et d’obtenir des rendements plus importants [11], avec le but de casser la routine propre au travail agricole et de pouvoir ravitailler d’autres luttes. Si étendre les cultures implique de recourir aux tracteurs, certains veulent aussi utiliser la traction animale et se défaire de la dépendance aux machines et aux énergies fossiles. Sur la ZAD, une partie des cultures a été menée de façon mixte : après un premier travail du sol au tracteur, l’entretien (binage, buttage) a pu s’effectuer grâce au cheval. C’est le cas aux Rosiers où la plantation et la récolte d’un hectare de pommes de terre a mobilisé des chantiers collectifs.

D’autres projets sont en gestation. Par exemple, avec l’aide du Crapal (Conservatoire des races animales en Pays de Loire), les prairies de la ZAD devraient prochainement accueillir des chèvres, des fossés et des moutons des Landes de Bretagne. Il s’agit ainsi de contribuer à la sauvegarde d’espèces locales.


Ce tableau des activités agricoles, esquissé au hasard de quelques rencontres, est forcément incomplet. Il pourra paraître optimiste. Il faut garder à l’esprit que l’occupation et les débats qu’elle suscite sont souvent âpres, parfois tendus. Surtout, si les occupations de terres paraissent essentielles, elles ne doivent pas masquer d’autres aspects de la résistance, où se déploie la vie collective : bouffes, ateliers, organisation de concerts ou animation de Radio Klaxon, qui pirate la fréquence de Vinci. La défense du bocage se fait, entre autres, en empêchant le « déplacement » – pour ne pas dire l’« élimination » – des espèces protégées, et en sabotant la construction du barreau routier. L’Acipa [12] non plus ne lâche pas le morceau : 400 membres étaient présents à son AG du 8 novembre à Notre-Dame. Un an après l’opération « César », personne n’a oublié la violence des affrontements de novembre-décembre 2012. Chacun sait que la partie est loin d’être gagnée et le retour des pandores est attendu de pied ferme.
Photos de Val K pour le Collectif Bon Pied Bon Œil.

Notes

[1Association de défense des exploitants concernés par l’aéroport (i.e. des agriculteurs en titre de la ZAD), créée en décembre 1972.
[2Outre la Conf’, le Copain 44 (Collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d’aéroport, créé en juillet 2011) regroupe cinq autres structures : le Civam 44 (Centre d’initiative pour valoriser l’agriculture et le milieu rural), le GAB 44 (Groupement des agriculteurs biologiques), Accueil paysan, Terroirs 44 et Manger bio 44.
[3La ZAD comprend environ 1 000 ha de surface agricole utile. La quasi-totalité de ces terres est actuellement cultivée. Il reste encore quatre fermes en activité sur la ZAD. Ces quatre fermes sont, de façon provisoire et hypothétique, « protégées » par l’accord politique de mai 2012 qui a fait suite à la grève de la faim de deux agriculteurs (il a été promis, aux propriétaires en titre, qu’aucune expulsion n’interviendrait avant l’épuisement des différents recours juridiques). Une autre partie de ces terres est cultivée par des agriculteurs dont les fermes sont situées en dehors de la ZAD. Certains d’entre eux ont été expropriés mais continuent toutefois de cultiver les terres. Enfin, une dernière partie est cultivée par les différents collectifs d’occupants, principalement ceux qui participent à l’assemblée « Sème ta ZAD », et également par le Copain 44 autour de la ferme de Bellevue.
[4On peut lire un récit de cette journée sur le blog de Sylvie et Marcel.
[5Sur le « retour à l’herbe » et les dégâts du « modèle agricole breton », ultra-productiviste, on peut lire André Pochon, Les Sillons de la colère, 2001.
[6Prise de parole du 4 août 2013, au nom de l’Adeca, à l’occasion du forum/débat « Quelle agriculture paysanne face à l’accaparement des terres sur la ZAD de NDDL et ailleurs ? ».
[7À lire sur le site zad.nadir.org. Voir aussi « Semer et s’enraciner », in CQFD, n° 111, mai 2013.
[8Pour des photos, on peut aller voir « Le Diapotagerama de l’été » de « Sème ta ZAD ».
[9Copain 44, « Point info du 14 février 2013 sur l’action des paysans à la ferme de Bellevue ».
[10L’histoire de ces luttes paysannes reste à écrire. Le terrain a déjà été défriché par René Bourrigaud et le Centre d’histoire du travail de Nantes. Sur l’affaire de Cheix-en-Retz, on peut visionner en ligne le documentaire de François Guillement et Pierre Boureau, Le Bois-aux-Moines, 1998.
[11Cf. l’appel « Resème ta ZAD : invitation pour envisager les cultures de 2014 » sur le site : zad.nadir.org.
[12Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport, créée en décembre 2000.


La richesse de Notre Dame des Landes en amphibiens et reptiles est remarquable

Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Ecologie, la Société herpétologique de France, qui regroupe les scientifiques spécialistes de ces animaux, détaille la richesse du site de Notre Dame des Landes en amphibiens et reptiles. La Société montre les insuffisances des études d’impact et la vacuité de la méthode "de compensation"

Jacques Castanet - Société herpétologique de France

Article déjà publié sur ce blog :
http://lemurparle.blogspot.fr/2014/02/nddl-richesse-remarquable-en-amphibiens.html

Samedi 15 février

A Notre Dame des Landes, les Naturalistes en lutte ont changé la donne



Dans le combat qui se mène à Notre Dame des Landes, on avait presqu’oublié un enjeu essentiel : la nature. Jusqu’à ce qu’émergent les Naturalistes en lutte : un collectif spontané, mêlant experts et citoyens. Leur expertise scientifique corrige les sidérantes lacunes des études officielles.

Dimanche 2 février, Zad de NDDL, hangar « la VacheRit », 14h15.

Il y a là quelques 200 personnes, deux fois plus de bottes en caoutchouc, et un petit air de printemps. Comme tous les premiers dimanches du mois depuis janvier 2013, les Naturalistes en lutte viennent ratisser le terrain et faire découvrir le bocage à un public familial et curieux. Mais ce jour est un peu particulier, c’est la « journée mondiale des zones humides »Et cette sortie fait suite à une soirée spéciale à Nantes, au cours de laquelle les Naturalistes présentaient les résultats de leurs travaux devant une salle comble.


En un peu plus d’un an, l’équipe des Naturalistes est devenue un acteur clé de la lutte contre l’aéroport.

Ce collectif s’inscrit dans le courant de la recherche participative, qui fait partie des nouveaux modes d’exercice de la citoyenneté en plein essor depuis une vingtaine d’années. Parmi ceux-ci, on trouve des réseaux de citoyens lanceurs d’alerte concernant la protection de la nature. Ces programmes permettent d’associer des scientifiques aux amateurs mobilisés individuellement ou autour d’associations, et les enjeux concernent l’élaboration ou la remise en cause de politiques publiques.

Structure informelle organisée, les Naturalistes en lutte regroupent des membres de plusieurs associations de protection de l’environnement (dont : France Nature Environnement, Ligue de Protection des Oiseaux - LPO -, Bretagne Vivante, Groupe Mammalogique Breton, Eau et Rivières de Bretagne…), des étudiants en biologie et sciences naturelles de l’université de Rennes I, des personnes travaillant dans des bureaux d’études et de simples citoyens amoureux de la nature.

« C’est, à ma connaissance, un cas sans précédent », dit Loïc Marion, chercheur en écologie au CNRS à l’université Rennes I. « On a là un groupe de plus de deux cents naturalistes bénévoles, dont le travail va pallier les insuffisances des études officielles. Cette mobilisation citoyenne a permis de démontrer les faiblesses de l’inventaire du bureau d’études Biotope mandaté par l’Etat. Sur la méthode d’investigation pratiquée par les Naturalistes en lutte, il n’y a rien à redire. C’est un travail de grande valeur scientifique ».

Ornithologue échange savoir avec entomologiste


Jumelles en bandoulières, Guy Bourles fait partie de ces irréductibles, omniprésents sur le terrain. Pêcheur professionnel, il est naturaliste à la LPO depuis plus de 25 ans, et anime des groupes au sein des naturalistes en lutte. « A cette échelle de moyens et de compétences, c’est la première fois que je vois une mobilisation pareille », résume-t-il.

« Cela nous a surpris nous-mêmes. Nous sommes un milieu relativement cloisonné. Il est rare qu’un spécialiste des insectes échange régulièrement en co-étude avec un spécialiste des oiseaux. C’est ce qui se passe ici ; au-delà du travail d’inventaire, on propose un véritable échange des savoirs. Et sur les deux cents personnes, on a un noyau dur d’au moins cinquante personnes qui sont des experts dans leurs domaine. Il faut dire que dès le départ, on a pressenti ce qui se jouait à NNDL : une sorte de laboratoire de déformation de la loi sur l’eau qui faciliterait la destruction des zones humides ».

François de Beaulieu, investi dans l’association Bretagne Vivante, est porte-parole des Naturalistes en lutte : « Chacun avait conscience qu’on avait affaire à une nature d’une exceptionnelle richesse. En novembre 2012, on a lancé un appel sur nos réseaux associatifs. En décembre le blog et la boite mail étaient ouverts, et on a donné rendez-vous pour le premier dimanche de chaque mois afin de commencer les inventaires naturalistes. Le message est passé de façon… virale ! »
- François de Beaulieu -

En effet, pas moins de 220 personnes se sont retrouvées lors du tout premier rendez-vous. « Les plus réguliers habitent dans un rayon de cent kilomètres en moyenne. Les personnes sont d’âges et de milieux sociaux extrêmement divers, ce qui fait beaucoup pour la richesse du débat ».

Dès le début, le collectif s’organise, se répartit par thématiques selon affinités et connaissances. Batraciens, reptiles, insectes, oiseaux, flore, mammifère, il y en a pour tous les goûts ! « Chaque sous-groupe est accompagné d’un ou plusieurs coordinateurs. En plus des rendez-vous mensuels, certains viennent travailler sur place dès qu’ils en ont la possibilité. Et il y a aussi un gros travail pour préparer les fonds de cartes, les protocoles, les fiches d’identification, rédiger les synthèses ».

Et accessoirement, décortiquer, en moins d’un mois, les 4247 pages du dossier de demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées, déposé par les maîtres d’ouvrage (AGO et la DREAL pays de la Loire).

"Ils font le travail qu’aurait dû faire l’Etat"


Mais il en faut plus pour effrayer les Naturalistes en lutte. « Nous avons maintenant un pôle de contre-expertise capable de contrer, dans le détail, les arguments des porteurs de projet. Et notre objectif reste de répondre à toutes les demandes des juristes qui préparent les dossiers », résume François de Beaulieu.

Romain Ecorchard, juriste de l’association Bretagne Vivante, fait partie de l’équipe juridique de la lutte contre l’aéroport. Pour lui, le travail fourni par les naturalistes « apporte une vision critique des études officielles et propose une contre-expertise très fouillée, grâce notamment au travail de terrain. Les Naturalistes en lutte ont permis d’élever le niveau du débat avec des données très techniques, précieuses pour nous autres juristes. Si on est capable de démontrer l’insuffisance des dossiers que nous mettons en cause, les arrêtés seront annulés et la procédure devra reprendre depuis le début, ce qui serait bien fâcheux pour les porteurs de projet ! »

Julien Durand, président de l’ACIPA, confirme : « Le travail des naturalistes apporte une base technique concrète et fiable. Les documents qu’ils fournissent alimentent et consolident tout le volet juridique. En fait, ils font le travail qui aurait dû être fourni par le cabinet d’études mandaté par l’Etat. Mais ils sont plus nombreux, et mettent plus de moyens en terme de temps passé sur zone. Par ailleurs, leur présence élargit le champ de mobilisation, en touchant d’autres couches de citoyens. Pour nous, c’est un appui très important ».

Pour résumer, « Les naturalistes ont montré que l’inventaire officiel est tronqué, ils contestent la méthode de compensation, et remettent en question l’idée même de compensation » note Loïc Marion.

La bataille, loin d’être finie, promet d’être rude. En filigrane apparaissent des enjeux qui dépassent le cadre strict de l’aéroport. En effet, la méthode de compensation imaginée par le bureau d’études Biotope laisse perplexe. En cas de destruction d’une zone humide, la loi oblige à compenser les pertes, espèce par espèce.

Pour le chercheur au CNRS, « le bureau d’études officiel attribue de manière arbitraire des points à telle ou telle espèce, et comptabilise ces points en fonction des surfaces sur lesquelles l’espèce est présente. Mais dans leur système, tout se vaut : par exemple, on va compenser la perte de lézards vivipares par la création de prairie humide. C’est une méthode comptable qui détourne totalement l’esprit de la loi.


Pour moi, c’est comme remplacer des carpes par des lapins, ça n’a pas de sens. Si cette méthode est validée, elle va faire jurisprudence, et, à terme, c’est tout le socle de la protection de la nature, espèces et habitats, qui serait remis en cause ».
Isabelle Rimbert -Reporterre

A Nantes, le 22 février, manifestation : "L’aéroport, c’est toujours non !"


Collectif d’associations nationales et de syndicats :

Ce texte est signé en commun par : Agir pour l’Environnement – Attac – Confédération paysanne – Générations futures – Fédération nationale des Associations d’Usagers des Transports – Les Amis de la Terre – Paysages de France – Réseau Action Climat – Greenpeace – Ligue pour la Protection des Oiseaux – Droit au logement – Solidaires.


Infos de la semaine du 17 au 23 février


Lundi 17 février

Au sujet de la manif, voici un texte :

Retour et infos sur des trucs qui ont précédé les grosses manifs des dernières années.

La semaine avant le 14 mars 2012, la situation s’est tendue : les medias se sont saisis d’une embrouille entre habitantEs pour faire un drame sur « comment les squatteurs agressent les bons citoyens », Des articles alarmistes de la pref ont suivi, annonçant la venue de casseurs fous furieux de toute l’Europe, une manif qui serait un carnage, un dispositif policier énorme (1600 flics, hélicos, autopompes...). Dans les jours qui précédaient la manif, les flics contrôlaient les bagnoles tout autour de la Zad, ils contrôlaient en plusieurs points et changeaient de place toutes les demi-heures. Ils avaient des réquisitions pour fouiller les véhicules et contrôler tout le monde, et peut être bien (pas sur !, problème de mémoire !) des réquisitions qui interdisaient le transport de tout un tas de trucs. L’hélico survolait la zone très régulièrement. Des flics ont débarqué chez plusieurs personnes de l’ACIPA pour les menacer de les tenir responsables individuellement de ce qui se passait sur la manif. L’ambiance était très tendue, on était pas mal à se dire qu’on n’arriverait jamais à Nantes !
Avant la manif de réoccupation, les médias ont monté en épingle une broutille (l’histoire du vigile de La Pointe soit disant cramé) pour faire monter la pression. Ce qu’on peut se dire après tout ça, c’est qu’ils vont probablement essayer des trucs du même acabit cette semaine, essayer de dissuader des gens de venir, installer la peur, la méfiance entre tout le monde, installer un climat de tension, faire jouer cette bonne vieille division « gentils manifestantEs contre méchantEs autonomes ».
Voilà ! Mieux vaut le savoir et garder du recul que tomber dans la parano !!
Pour se faire à l’idée qu’il pourrait y avoir des pressions et le cas échéant y faire face la tête un peu plus calme !

Loire-Atlantique. Anti-aéroport : 

le web comme toile de com'


Sur la toile, ils sont partout. Dans l'objectif de mobiliser au maximum samedi pour dire "non" au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les opposants postent et postent encore. Passés maîtres dans l'art d'utiliser les réseaux sociaux, ces derniers ont mis en place un véritable plan de communication. Sur Twitter par exemple, leur activisme virtuel se démultiplie avec les reprises en rafale de messages par la communauté des militants. Aujourd'hui, il s'agissait de photos d'affiches publicitaires détournées prises dans le métro parisien.

On trouve aussi l'association Agir pour l'environnement qui joue depuis deux jours la carte de la symbolique en organisant un "cyber-squat". Elle s'est rendue compte que le nom de domaine "vinci-construction.org" était libre de propriétaire. Ni une ni deux, elle en profite pour s'en emparer et le déposer, tout en y publiant l'appel à manifester de Nantes. A l'heure où nous publions ces lignes, pas moins de 11 322 squatteurs s'y sont déjà installés... Reste à savoir samedi si toutes ces actions virtuelles seront suivies d'effet.
Presse-Océan


Samedi 22 février


Presse Océan

Communiqué des organisateurs-trices de la manifestation anti-aéroport du 22 février.

La manifestation d’aujourd’hui a connu une mobilisation inégalée.
520 tracteurs, venus de tous les départements limitrophes ont été comptés, deux fois plus que le 24 mars 2012 à Nantes. Cela marque une implication massive du monde paysan. Les tracteurs vigilants sont prêts à intervenir sur la zad.
Il y avait 63 bus venus de toutes les régions de France, deux fois plus encore que lors de la chaîne humaine. C’est le signe d’une mobilisation nationale et de la connection entre Notre Dame des Landes et d’autres luttes contre les grands projets inutiles et imposés.
Il y avait entre 50 et 60 000 personnes, plus encore que lors de la manifestation de réoccupation du 17 novembre 2012. Il s’agit de la plus grosse mobilisation du mouvement.
Le défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas, salamandres, tritons géants, masques d’animaux marquant le refus de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de compensation. Des prises de paroles et animations ont eu lieu jusqu’à 18h square Daviais.
La préfecture avait choisi de mettre Nantes en état de siège et de nous empêcher d’être visible dans le centre ville. C’est la première fois qu’on interdit à une manifestation d’emprunter le Cours des 50 Otages. Une partie du cortège est passée par l’île Beaulieu. Une autre a essayé de passer par le trajet initialement prévu et a fait face à une répression policière violente avec tir de flashball, gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes. Cela n’a pas empêché les manifestant-e-s de rester en masse dans les rues de Nantes jusqu’à la fin.
Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ?
Cette journée est un succès et les différentes composantes de la lutte restent unies sur le terrain. L’opposition ne fait que croître depuis 30 ans. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’abandonner le projet d’aéroport !


NDA : nous étions 5 personnes venues des P.O. (à notre connaissance) lors de la manifestation, représentant le Collectif NDDL66 (sans banderole, malheureusement).


 Infos de la semaine du 24 au 28 février


Lundi 24 février

Manifestation anti-aéroport : Lettre ouverte à Manuel Valls de Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique 

Article déjà publié sur ce blog :

Notre-Dame-des-Landes : le vrai scénario de la manifestation contre le projet d’aéroport

La ville de Nantes a-t-elle été le théâtre de scènes de « guérilla urbaine » samedi après-midi lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? Le ministre de l’intérieur, des élus locaux, des responsables politiques nationaux et des chaînes de télévision déroulent un même scénario. Pourtant, sur place la réalité fut bien différente : une manifestation familiale et festive, des violences en marge, un jeune homme gravement blessé par un tir de police. Mediapart a reconstitué le déroulé des événements.

La ville de Nantes a-t-elle été le théâtre de scènes de « guérilla urbaine » samedi après-midi lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? L’« ultra gauche violente » et de « véritables casseurs antisystème » ont-ils orchestré une razzia en plein jour au cœur de l’une des plus grosses villes de France ? Les associations de paysans et de riverains opposés au projet d’aérogare sont-elles devenues « la vitrine légale d'un mouvement armé » ?

A Nantes, le 22 février, pendant la manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (©JJ)

Depuis samedi, le ministre de l’intérieur, des élus locaux, des responsables politiques nationaux et des chaînes de télévision déroulent un même scénario, univoque : la prise en otage d’une manifestation familiale par des hordes armées et la mise à sac du centre-ville (voir notamment ici, ou là, et encore ici) . Ces déclarations sont pourtant bien éloignées des faits que Mediapart a pu constater sur place, samedi, pendant la manifestation. Que s’est-il vraiment passé samedi 22 février entre 13 heures et 19 heures dans la métropole des Pays de la Loire ? Voici le déroulé des événements que nous avons pu reconstituer.

Le 12 février à 17 h 30, dix jours avant la date du rassemblement, le collectif des organisateurs composé d’opposants historiques à l’aéroport, d’agriculteurs et d’occupants de la Zad, la zone d’aménagement différée, déclare en préfecture une manifestation. Le parcours part de la place de la préfecture de Nantes et s’arrête square Daviais, dans le centre-ville. « Il existe une tradition syndicale en Loire-Atlantique selon laquelle on ne demande pas d’autorisation, on déclare les manifestations », explique Julien Durand, agriculteur retraité et pilier de l’Acipa, la principale association des opposants. «Nous avons souvent des manifestants non disciplinés, reconnait Patrick Lapouze, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, qui dit être à l'initative de la réunion du 12 février. Mais lorsqu'il s'agit de manifestants institutionnels avec des personnalités politiques présentes, il serait tout de même bon que les règles républicaines soient respectées».


Deux jours plus tard, ce trajet est refusé par l’État qui, selon les organisateurs, s’oppose à son passage par le Cours des 50-otages, l’une des principales artères de la ville, très régulièrement empruntée par les manifestants nantais. Plusieurs réunions se tiennent, aucun accord n’est trouvé. De son côté, Patrick Lapouze, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, affirme avoir proposé en vain plusieurs itinéraires qui passaient tous par le Cours des 50-otages. « Le Cours des 50-otages n'est pas un problème, au contraire c'est le lieu des manifestations institutionnelles, affirme-t-il. Mais les organisateurs voulaient passer aussi par les rues latérales, commerçantes et tortueuses où le maintien de l'ordre n'était pas possible. À partir du moment, où ils ont refusé, j'ai indiqué que je bloquerais le Cours. »

Le 22 février à 13 heures, jour de la manifestation, la place de la préfecture est noire de monde. Quelque 1 500 gendarmes et policiers sont mobilisés, dont selon nos informations le GIPN. Des familles, des délégués de comités de soutien de divers départements, des bonnets rouges – dont le maire de Carhaix, Christian Troadec –, des élus, des militants associatifs et syndicaux et de nombreux masques à l’effigie d’espèces animales présentes sur la Zad et menacées par le projet d’aéroport : triton crêté, triton marbré, lézard, campagnol... Le rassemblement est calme et joyeux. Peu de banderoles. Le cortège démarre autour de 13 h 15. Il suit un parcours alternatif, plus au sud, pour dégager la route du gros des manifestants, explique Julien Durand, l’un des organisateurs. Les forces de l’ordre bloquent le bas du Cours des 50-otages, ce qui raccourcit le parcours, au risque de ne pas permettre à tout le monde de défiler, précise Durand : « C’était trop court pour l’ampleur de la manif. »

Les manifestants sont nombreux : 20 000 selon la police, sans doute 50 000 selon les organisateurs, qui comptent 65 cars et 520 tracteurs, soit plus que pour
la manifestation de réoccupation de la Zad (voir ici) du 17 novembre 2012 (40 bus et 400 tracteurs environ), dont le décompte oscille entre 15 000 et 40 000 participants. Très vite, des murs se couvrent de tags : « Nantes ma prison citoyen maton », « Non à l’Ayraultport », « Vinci dégage ». Les (rares) avions qui survolent cette partie de la ville sont hués. Un slogan résonne, en boucle : « Non à l’aéroport ! Résistances et sabotages ! » Sur un chantier de Vinci, le concessionnaire de Notre-Dame-des-Landes, en bord de parcours, une tractopelle est mise en feu. Une agence de Vinci est mise à sac : volets de bois arrachés, vitrine brisée, ordinateurs détruits, fils arrachés, armoires renversées.


« Pourquoi cette agence et ce matériel n’ont-ils pas été protégés ? Vinci est la cible des anti-aéroport », s’interroge aujourd’hui Julien Durand. « Comme les commerçants et la municipalité, les responsables de Vinci ont été alertés, ils ont jugés les volets de bois suffisants : après c'est un choix individuel », répond le directeur de cabinet du préfet. Mais les autorités semblent avoir été surprises par des actes de vandalisme qui ont commencé dès le départ du cortège et non sur la fin lors de la dispersion. Sur les précédentes manifestations de ce type, « les dégradations n'avaient jamais commencé aussi tôt, de façon aussi violente, et ce sous le regard bonhomme des manifestants institutionnels », indique Patrick Lapouze.

Un peu avant 15 heures, les premiers manifestants, des militants de la Confédération paysanne et de Via Campesina notamment, sont arrivés square Daviais, l’esplanade de fin de parcours. Débutent les premières prises de parole. Tout est calme. À 500 mètres de là environ, des affrontements débutent, au bas du Cours des 50-otages. D’un côté, des petits groupes lancent des pavés, des œufs remplis de peinture et autres projectiles sur les forces de l’ordre. De l’autre, des rangées de CRS tirent des bombes lacrymogènes à répétition. Les canons à eau déversent des tonnes de liquide à grands jets. Des grenades assourdissantes retentissent. Le commissariat tout proche, pourtant barricadé, est recouvert de tags, de jets de peinture. Début d’incendie à l'intérieur. Deux agences de voyagistes (Fram et Nouvelles frontières) sont mises à sac (vitrine brisée, intérieur détruit).

Une antenne du conseil général est aussi visée. Le toit d’un abri de tram part en flammes. Le feu se propage à un arbre voisin qui lui aussi se consume. Il s’agit sans conteste de destructions de biens matériels. Mais pourquoi parler d’attaques contre « des symboles de la République », comme l’affirme le président de la région, le socialiste Jacques Auxiette ? Ces actes de vandalisme semblent ciblés : les autres commerces sur le parcours, sans lien avec les porteurs du projet d’aéroport, sont laissés intacts (boulangeries, boutiques de fringues, épicerie…).

En milieu d’après-midi, des slogans plus radicaux apparaissent : « un flic, une balle ». Au sol, gisent des extincteurs pré-remplis de peinture pour taguer plus vite et plus fort. Mais ces échauffourées restent très circonscrites. Car en même temps, les manifestants continuent de défiler, les yeux rougis par l’épais nuage de lacrymogènes. Le meeting du square Daviais se poursuit dans les rires et les chants. Sur la place du commerce, à 100 mètres d’une bataille rangée entre CRS et manifestants, des dizaines de personnes boivent un verre assises en terrasse. Des passants font leurs courses. Certains manifestants tentent d’empêcher les attaques anti-policières. Mais la plupart laissent faire et poursuivent leur chemin. La scène n’a rien d’une guérilla urbaine. Aucun mouvement de panique. Pas d’état de siège. Tous ceux qui le souhaitent peuvent s’éloigner.

Un jeune charpentier a perdu son œil


Combien de militants de culture « black bloc » se trouvent-ils dans les rues de Nantes ? À vue d’œil, très peu. Quelques dizaines au maximum. On semble les reconnaître à leur organisation bien rodée. Le visage entièrement recouvert, ils changent de vêtements sous une tente pour mieux se dissimuler quand ils quittent les lieux, et transportent leur matériel en caddies de supermarché. « Il y avait des groupes hyper organisés, habillés en noir avec des sacs à dos, on en a vu certains retirer leurs vêtements pour les mettre au feu », dit Caroline de Benedetti, présente dans le cortège et qui s’occupe du magazine L’Indic.

Mais autour d’eux, parmi les lanceurs de projectiles, on voit de nombreux jeunes bien moins préparés. Leur visage est apparent, parfois même sans capuches. Certains portent des drapeaux bretons, sans rapport avec les habituels étendards anarchistes. Impossible de les relier au black bloc, et encore moins à l’« ultra gauche » désignée par Manuel Valls. Cette expression, notamment popularisée par le criminologue Alain Bauer – et ami de trente ans du ministre de l’intérieur – ne recoupe aucune réalité sociologique avérée dans les mouvements politiques radicaux, beaucoup trop épars et autonomes les uns des autres. Elle avait servi au ministère de l’intérieur alors tenu par Michèle Alliot-Marie, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, au moment de l’affaire de Tarnac. La préfecture agite quant à elle le chiffre d'un millier de personnes, ayant « le profil traditionnel de ceux qu'on rencontre sur la Zad, allant de modérément à extrêmement violents avec des méthodes qui s'apparentent à celles des Black bloc ». Car Patrick Lapouze en est persuadé : « Ce que j'ai vu à Nantes hier, c'est ce que je vois depuis des années sur la Zad. On estime que le nombre de gens qui y sont actuellement est de 200, mais le nombre total de ceux qui y tournent est de l'ordre d'un millier. »

Pour Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa Police, les événements n’avaient rien d’imprévisible.
« C’est un remake du sommet de l’OTAN à Strasbourg (en 2009, ndlr) avec des petits groupes très organisés, hyper-violents, dont on connaît très bien le mode d’action, explique-t-il. Ils arrivent, ils cassent en sachant d’avance où ils vont taper, puis ils s’en prennent à la police. On aurait pu les arrêter bien avant. Mais on a senti un flottement sur les instructions samedi, avec des ordres et des contre-ordres. Un commissariat en feu, ce n’est pas normal. »

Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et l'une des responsables du collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (le Cédépa), parle, elle, carrément de
« manipulation pour essayer de justifier le projet d’aéroport » : « Dès le samedi matin, en arrivant à l’aéroport de Nantes avec les tracteurs, les policiers nous ont dit que les black blocs allaient gâcher notre manifestation », explique-t-elle, jointe par téléphone. Dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, elle s’étonne donc que ces casseurs, manifestement attendus par les autorités, n’aient pas été arrêtés avant leur arrivée. Impossible, pour des raisons matérielles et de respect des libertés, de filtrer les casseurs parmi « les 20 000 personnes qui sont rentrées dans Nantes samedi pour une manifestation qui n'était pas interdite », prétend le directeur de cabinet du préfet. « Il fallait mettre 25 000 militaires autour de Nantes pour faire des barrages ? » rétorque-t-il.

Côté forces de l’ordre, la préfecture de Loire-Atlantique compte 27 personnes (13 CRS et 14 gendarmes) admises au CHU, sans plus de détails. Côté manifestants, le décompte est moins précis : une quarantaine de personnes auraient été admises. Au moins deux ont fini au CHU avec de graves blessures au visage suite à des tirs. Un jeune charpentier cordiste de 29 ans, Quentin Torselli, a perdu son œil
(voir ici ce billet de blog). « L’œil est crevé et l’os ainsi que le nez sont cassés en plusieurs endroits, c’est très douloureux », explique-t-il, joint par téléphone au CHU de Nantes. Il a été touché vers 19 heures place de la Petite Hollande, alors qu’il cherchait à se replier face à un barrage de CRS, selon son témoignage. « J’ai fait la manifestation avec tout le monde jusqu’au Cours des 50-otages qui était bloqué, raconte Quentin Torselli. Les CRS tiraient lacrymos, grenades et flashballs en tir tendu en se protégeant derrière quelqu’un d’autre. J’allais pour partir quand j’ai été touché et j’ai perdu connaissance. »


Quentin évacué par des manifestants après avoir été touché. © Yves Monteil

Pour Yves Monteil, photographe indépendant et membre de Citizen Nantes, témoin de la scène : « C’était : jets de pierres et de bouteilles contre tirs de lacrymos et de flashball. ». Il ajoute que « le manifestant blessé a été évacué dans une rue adjacente, au moment où le cordon de CRS avançait dans l’allée principale. Alors qu’une vingtaine de personnes levaient les bras en disant “Arrêtez, il y a un blessé”, les CRS ont continué à progresser dans cette rue adjacente en envoyant des lacrymos et des grenades ».

La préfecture indique que seuls des LBD 40×46, des Flashball deuxième génération plus puissants et précis, ont été utilisés. Quentin Torselli, qui se définit comme un
« citoyen, pas spécialement militant », a d’abord pensé à une grenade assourdissante « à cause du bruit ». « Je me rappelle d’un grand bruit et d’un grand choc, qui correspond en fait sans doute à l’éclatement de mon œil, indique-t-il. Un médecin m’a dit que les lésions correspondent à un tir de Flashball et on n’a pas retrouvé d’éclats de grenade. » Selon Yves Monteil, un autre manifestant, lui aussi blessé au visage par un tir, a été pris en charge par les secours près du CHU à peu près au même moment (voir ici d'autres photos). « Il a pris un tir de Flashball dans le nez dans le même quart d’heure », affirme le photographe, qui affiche lui un bel hématome au thorax, causé selon lui par un tir de lanceur de balle de défense alors qu'il filmait. De son côté, Quentin Torselli a effectivement croisé « quelqu’un qui a été blessé à l’œil » en se rendant au scanner. Contacté, le CHU de Nantes n’a pas souhaité confirmer.« La réaction policière est disproportionnée, réagit le jeune charpentier. Ces armes, Flashball, grenades assourdissantes, sont dangereuses et n’ont pas leur place dans des manifestations. » Il envisage des suites juridiques, au pénal ou devant le tribunal administratif, « ne serait-ce que pour que ça n'arrive plus à d’autres ». En France, selon notre décompte, une vingtaine de personnes ont été grièvement blessées par des lanceurs de balles de défense depuis 2004. « Sans surprise, la liste des blessés et des éborgnés ne cesse de s’allonger », note le collectif « Face aux armes de la police ». Sans aucune réaction du ministère de l’intérieur, malgré les mises en garde à répétition de feu la CNDS puis du Défenseur des droits. « Il n'était pas masqué, pas armé, en train de reculer face à une charge, s’indigne sa mère Nathalie Torselli. J'ai une tristesse infinie, une rage qu'un gosse qui est là pacifiquement pour manifester son désaccord se retrouve dézingué. Il n'a rien fait que d'être là. »

Selon la préfecture, 14 personnes ont été interpellées.
«La priorité pendant ces huit heures de violences était de défendre ce qui pouvait être protégé, dit Patrick Lapouze. Mais nous avons beaucoup de matériel vidéo, photographique en cours d'exploitation.»  Le maire de Nantes Patrick Rimbert (PS) a indiqué dimanche qu'il allait porter plainte contre X... pour tous les dégâts causés par la manifestation. Contactée lundi, la procureure de la République, Brigitte Lamy, indiquait n’avoir pour l’instant reçu aucune plainte.




Merci pour tous vos témoignages. Voir ici 

Merci aussi de prendre très au sérieux le fait de rendre compte des blessés et ainsi de faire apparaître le PROBLEME DES ARMES DE LA POLICE.
Toutes nos pensées vont évidemment aux blessés et tout particulièrement à Quentin. Il y a en effet des violences qui sont intolérables, nous faisons toutes confiance au préfet et autres vomitifs représentants de la loi pour qu’elles soient passées sous silence. En revanche, NOUS NE LES OUBLIERONS PAS.

Zad.nadir.org

On parle de 20 personnes hospitalisées chez les manifestants contre 7 chez les gendarmes, on parle d’une cinquantaine de blessés (dont 13 de tirs à la tête par flashball et LDB) pris en charge par l’équipe médicale de la ZAD, de 14 personnes interpellées.

NDA : Un bon reportage au cœur de la manif réelle :

Mardi 25 février

Communiqué de Presse du COPAIN44


Mobilisation sans précédent le samedi 22 février

Les paysannes et paysans des Copains du 44 et de tous le grand Ouest saluent la mobilisation sans précédent, à Nantes samedi, pour exiger massivement l’abandon immédiat du projet de transfert d’aéroport. Mobilisation réussie grâce à l’organisation forte et unitaire de l’ensemble des composantes de la lutte. Samedi les tracteurs vigilants posaient le rapport de force dans le calme et la détermination. Il n’y a pas eu de violence due aux paysans, donc la majorité des médias a ignoré la présence pourtant historique de 520 tracteurs dans Nantes. 

L’entrée, le stationnement et la sortie de la ville sans incident, grâce à une organisation millimétrée, quoi qu’en dise le préfet, souhaitaient garantir la sécurité des paysannes et paysans souvent venus en famille. Toute manifestation en milieu urbain entraîne généralement son lot de dégradations et d’exactions plus ou moins contrôlées, sans déchaîner les fureurs partisanes. 

Nous déplorons que samedi, le ministère de l’intérieur, le préfet, avec l’accord de pouvoirs politiques, aient sciemment joué avec la sécurité de 50 000 citoyens venus manifester joyeusement en famille, en laissant se développer les affrontements, entraînant des dégâts inadmissibles et révoltants, pour servir la communication des pro-aéroport acculés, prêts à tout pour sauver leur projet d’un autre temps.
Le Copain 44


Une émeute dégénère à Nantes

En milieu d’après-midi, ce samedi, en marge des violents heurts qui devaient se dérouler dans le centre ville de Nantes, un certain nombre de groupuscules non-violents ont tenté de déborder l’émeute.

Trois manifestants issus de la « gauche » prêts à en découdre.
La journée avait pourtant commencé dans une ambiance bon enfant : au moins deux engins de chantier incendiés ; une agence Vinci saccagée ; des policiers harcelés. Les émeutiers s’en prenant également à la mairie, un poste de police et plusieurs magasins du centre-ville.
Or dans la journée, plusieurs centaines de personnes ont convergé vers la ville dans la claire intention de manifester pacifiquement. « Ces agissements sont inacceptables » s’est empressé de dénoncer un porte parole des insurgés et membre du collectif People VS Nantes, « la présence de la gauche organisée en cortège au sein de nos émeutes est inadmissible. Il ne fait aucun doute qu’ils sont venus de toute la France et de l’étranger uniquement dans le but de scander des slogans, brandir des banderoles et ne pas s’en prendre au mobilier urbain. Nous ne les laisserons pas gâcher notre fête. »

Les tentatives de ces groupuscules citoyens d’éteindre les incendies et de s’interposer incessamment furent virulentes et répétées. Néanmoins, cette émeute demeure, selon les organisateurs, une victoire et  marque une nouvelle étape vers l’insurrection.

« Nous tenons à saluer la détermination hors pair à laquelle se sont tenus tous les participants à cette belle journée » conclut le porte-parole.

En milieu de journée, grâce au sang froid et à l’assurance des émeutiers, les choses rentrèrent rapidement  dans l’ordre et les forces de police purent continuer à être violemment pris à partie, essuyer des jets de projectiles et faire vainement usage de gaz lacrymogènes.

Presse purée

Mercredi 26 février

Nous relayons aussi le communiqué de presse inter comités de soutien à la lutte de NDDL suite à la manif du 22 février. 26 comités l’ont déjà signé. C’est très important pour nous que la résistance à la déferlante médiatique s’organise très vite. Merci à elles et eux ! Ne laissons personne nous voler cette victoire qui est d’avoir réussi à organiser ensemble une manifestation avec plus de 50 000 personnes et 520 tracteurs.

communiqué de presse inter comités de soutien à la lutte de NDDL suite à la manif du 22 février

Nous, comités de soutien à la lutte de Nddl de toute la France et de plus loin encore, soutenons pleinement la position exprimée dans le communiqué de presse des organisateurs/trices de la manifestation du samedi 22 février 2014 à Nantes.

Nous tenons à souligner l’incontestable succès de ce rassemblement et notre plaisir à y avoir participé. Une manif populaire, puissante, digne. C’est une convergence forte à souligner entre urbains et monde agricole ! Nous sommes d’autant plus regonflé.es et motivé.es pour les suites de la mobilisation que cette journée de manifestation a permis un moment de retrouvailles et d’échange et nous a permis de prendre la mesure de nos forces et de nos soutiens. Et d’autant plus convaincu.es qu’au vu de la mobilisation qui ne cesse de s’élargir année après année, l’arrêt du projet ne saurait être qu’inéluctable, malgré la propagande qui voudrait nous faire croire le contraire.

Cette manifestation comme les luttes auxquelles nous participons ici et là contre les grands et petits projets nuisibles imposés nous apprend ou nous confirme d’où vient la violence réelle et comment elle est instrumentalisée par les puissants- industriels, financiers, gouvernementaux et média-s. Nous déplorons la présence policière excessive dans les rues de Nantes ce samedi 22 et nous apportons tout notre soutien à celles et ceux d’entre nous qui ont été blessé.es au cours des interventions des forces de l’ordre.

Nous ne nous laisserons pas tromper. Nous sommes et resterons uni.es.
Les comités de soutien continueront les actions visant à informer le public des enjeux de la défense de la Zad et envisageront, en fonction de l’évolution de la situation, les actions nécessaires d’opposition au projet d’aéroport. En cas d’intervention sur la Zad, les comités rappellent qu’ils se tiennent notamment prêts à répondre à l’appel lancé par les opposants : venir en renfort sur place, bloquer Vinci, ses alliés et ses sous-traitants par tous les moyens jugés nécessaires et occuper les lieux de pouvoir là où ils sont.

Résistance !

Mercredi 26 février 2014

Comités Signataires au 26 février 2014 : Comité NDDL 18 (Bourges) Collectif Alsace NDDL Comité NDDL 4B16 Collectif NDDL Centre Finistère Comité NDDL - Plateau de Saclay Comité de Troyes (Aube, 10, Champagne) Comité Régional Nord-Pas de Calais Collectif de solidarité ZAD Rouen-NDDL Comité NDDL Pleudaniel, Côtes d’Armor Comité bigouden Comité de soutien Challans Nord Ouest Vendée (85) Comité NDDL 92 sud CNCA (Collectif Nantais Contre l’Aéroport) Comite de Lisieux (14) Collectif de Nîmes (30) Collectif Nddl Beauvais (60) Comité NDDL Challans (85) Comité Nord Nozay (44) Comité du Comminges (sud de la Haute-Garonne 31) Collectif IDF Collectif NDDL de Quimper Cornouaille(29) Comité NDDL Saint-Malo (35) Collectif de l’Université de Nantes Contre l’Aéroport (CUNCA) Comité de soutien 79 aux opposants à l’aéroport de NDDL Comité poitevin NDDL Comité NDDL St Brieuc (22)

La manif’ comme elle est belle… et comment on cherche à la discréditer !

Allez, un nouveau témoignage reçu ce soir que je vous recrache brut de décoffrage (Il est signé, et le patronyme dira peut-être quelque chose aux vieux syndicalistes CFTC-CFDT …) :

Recette pour discréditer une manifestation et obtenir pour le 20h les images de violences souhaitées


Ingrédients :

Interdire le matin même le parcours prévu et publié dans la presse depuis le début de la semaine
Verrouiller le centre-ville avec des cars de CRS et des grilles métalliques à chaque entrée de rue
Annoncer la veille dans tous les journaux qu’il s’agit d’une manifestation à risque de violence histoire d’attirer les individus qui souhaiteraient jouer à la guérilla
Obliger les organisateurs à réduire le parcours pour que le cortège ne puisse pas se déployer et avancer en totalité jusqu’au point de rassemblement
Faire en sorte que le cortège vienne buter rapidement devant les CRS
Empêcher les manifestants de repartir puisque toutes les rues sont bloquées.

Recette :

Répondre rapidement aux quelques jets de projectiles par des tirs de lacrymogènes intensifs qui touchent tout le monde, enfants et personnes âgées du cortège compris.
Faire monter la pression en avançant les camions anti-émeutes sur la partie autorisée du parcours (devant le CHU) alors que la manifestation n’est pas terminée.
Faire intervenir les groupes mobiles de policiers en civil dans les petites rues (rue Kervégan) pour créer des mouvements de foule, stimuler la création de barricades et arroser par derrière la foule de grenades lacrymogènes
Surtout ne pas faire de pause alors que clowns et musiciens viennent se mettre devant pour essayer de calmer le jeu.
Bien tenir les rues pour ne pas permettre aux citoyens de traverser le centre pour rentrer chez eux, pour encore augmenter la tension.

Dégustation :

Inviter les médias à venir filmer depuis le dispositif policier pour montrer les images de violence souhaitées.
Les laisser interpréter la présence de beaucoup de monde devant les CRS comme autant de casseurs, alors que la plupart sont des manifestants qui attendent, ne sachant trop où aller puisqu’il n’y a plus de parcours et pas moyen d’avancer.

Voila, en résumé, la stratégie de « maintien de l’ordre » utilisée lors de la manifestation du 22 février à Nantes, lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes.

Nous avons été gazés dans le cortège, avec des enfants en poussette près de nous. Il était 15h cours Olivier de Clisson. La manifestation était calme mais cherchait une issue, le parcours étant bloqué.

Nous avons été gazés à nouveau devant le CHU alors que nous cherchions un moyen de repartir, nous avons assisté à une fanfare qui continuait à jouer sous les tirs de lacrymogènes.

Nous avons certainement été comptés parmi le millier de casseurs, bien qu’il n’y avait alors qu’une dizaine d’énergumènes à jeter des projectiles en direction des camions de CRS.

Nous avons ensuite été refoulés par un cordon de gendarmes rue de la Fosse alors que nous voulions trouver un chemin pour rentrer chez nous.

Nous sommes surtout surpris de l’interprétation faite des photos publiées – à la une de Ouest-France en particulier : sous le titre « la manif dérape à Nantes », on voit des manifestants pacifiques, quelques clowns, et des tirs de grenade venant des rangs policiers. Pourquoi les forces de « l’ordre » n’ont pas su/pu/voulu mettre en place un dispositif adapté à la réalité ?

Céline et Christophe Declercq – blog de Bernard Langlois - POLITIS

Pourquoi rester mobilisés contre «Notre-dame des-Landes»


Manifestation contre le projet d'aéroport international à Notre-Dame-des-Landes, le 22 février à Nantes.
(Photo : FRANK PERRY.AFP)

Le projet d'aéroport pose la question d'un autre modèle de société et du rapport à la différence


Nous ne voulons pas revenir sur le pléthore d’arguments objectifs et rationnels qui conduisent à rejeter la construction du nouvel aéroport. Tous les débats ont déjà été épuisés, les recours juridiques tentés, les démonstrations étoffées. Qu’importe le large potentiel de capacité de Nantes-Atlantique. Qu’importe la destruction de 1600 hectares d’une tête de bassin versant, le sabotage de la méthode de compensation des zones humides et le déni des expertises citoyennes.

L’aéroport semble bien parti pour se faire. Mais la lutte continue, car l’essentiel est ailleurs.

L’enjeu est d’abord démocratique


Nous ne voulons plus de fausses concertations qui ne servent qu’à légitimer a posteriori les grands projets d’infrastructures. En 2014, dans une République décentralisée, l’articulation des projets nationaux dits d’«intérêt général» avec ceux des territoires qu’ils affectent devrait être impérative. Il est absurde de penser encore l’un sans l’autre. Projet de territoire signifie projet construit collectivement par l’ensemble des acteurs locaux – citoyens et usagers compris – définissant les besoins et les intérêts de tous.

Deux voies peuvent être empruntées. La première consisterait à parachever la décentralisation régionale. Les territoires ont maintenant la maturité pour être pleinement autonomes : ils doivent se saisir de cette opportunité offerte par l’acte III de la décentralisation pour se placer sur un pied d’égalité avec l’Etat. La seconde voie est celle de la co-responsabilité de tous les acteurs locaux dans l’élaboration de projets de territoire. Ces derniers seraient davantage débattus, négociés et responsables si tous les acteurs y étaient pleinement intégrés. Les modalités de cette co-responsabilité restent à dessiner.

L’enjeu est ensuite agricole


Nous ne voulons plus d’artificialisation silencieuse – la périurbanisation grignote tous les sept ans l’équivalent d’un département français – au mépris des surfaces agricoles. L’agriculture productiviste a du reste montré ses limites au regard de l’état microbiologique des sols et de l’uniformisation des semences. Ces deux phénomènes - l’artificialisation et les conséquences négatives de notre modèle de production - amenuisent de jour en jour le nombre d’hectares encore «préservés». Nous ne pouvons plus nous permettre de sacrifier davantage de terres ; au contraire il nous faut en gagner. C’est la garantie d’une alimentation saine qui se joue.

L’enjeu est enfin celui de l’acceptation de l’alternative


Nous ne voulons plus d’une seule solution imposée, mais d’un «rhizome de possibles», pour reprendre l’image chère à Edouard Glissant, penseur de la créolité, du mélange et des différences. Ce n’est pas pour rien. Notre-Dame-des-Landes est le lieu où se joue le rapport à d’autres modèles de société, de plus en plus plébiscités. Ceux-ci ne sont ni clairs ni définis, et ne souhaitent pas forcément l’être. Ils s’accordent sur des propositions et convergent sur des projets : circuits-courts de consommation, nouvelles formes de dialogue et de prise de décision, valorisation des «savoir-faire» sur les «faire-valoir», mobilité douce et collaborative, production d’énergie décentralisée, acceptation des différences dans notre société, etc.

Réfléchir en même temps au sens de la communauté locale, nationale, européenne, à la liberté individuelle et collective, et au rapport à la différence : voilà ce qui se joue à Notre-Dame-des-Landes.

Un collectif d'étudiants de Sciences Po - Libération
  • L’AG du mouvement d’hier soir était impressionnante. Près de 300 personnes pour discuter du bilan de la manif. Les échanges ont été passionnés (et passionnants), sans langue de bois. Certain-es ont dit leur tristesse devant les violences tandis que d’autres rappelaient le caractère éminemment politique des cibles choisies, local de Vinci ou de la Tan, commissariat, machines de chantiers. Tout le monde s’est accordé néanmoins pour rappeler l’importance que le mouvement reste uni, même si nous pouvons avoir des divergences politiques.

  • Photo prise à Nantes samedi :


  • Agression violente par gaz sur deux femmes qui passaient sur le trottoir à côté d’un policier dans sa voiture ; il a baissé sa vitre et les a aspergées à bout portant.
    © Bichette R.
    NDA : et il a l’air bien content de le faire, le « brave fonctionnaire » que nous payons pour assurer notre sécurité !
    Jeudi 27 février

    • M. Auxiette - Président de la Région (qui a bien fait avancer sa fille Anne au sein du CG44) a déclaré ouverte la ré-agression de NDDL.

    • reçu ALERTE GMs : Entre 10 et 15 fourgons sur l’autoroute entre Angers et Ancenis direction Nantes. Dont un gros poids lourd.

    • à l’hôtel Ibis de Ragon c’est toujours la même situation qu’hier : 4 cars, 2 camionnettes genre trafic et 2 genre kangoo.


    • Bonjour ! On a reçu ça : Alerte rouge ZAD du Testet dans le Tarn : mobilisation générale. Les gendarmes encerclent la bouillonnante pour évacuation. Les accès sont bloqués. Venez soit par les bois en vous garant sur la D999, soit en vous postant devant les barrages pour protester. Gardez votre calme.

    Barrage de Sivens (81) : les opposants au projet évacués ce jeudi matin



  • Les opposants au projet d’un barrage dans la forêt de Sivens, à Lisle-sur-Tarn, ont été évacués du site ce jeudi matin par les forces de l’ordre.
    L’évacuation a commencé ce matin, dès 8 heures. Cette opération a pour but, selon la préfecture du Tarn, de procéder « à l’expulsion des opposants, installés illégalement sur site ». Une intervention réalisée « en application d’une ordonnance rendue le 30 janvier 2014 par le président du Tribunal de Grande Instance d’Albi, et à la demande du Conseil général du Tarn, maître d’ouvrage ».
    La Dépêche du Midi

  • Les opposants au projet du barrage de Sivens sont en effet installés sur le site depuis juin 2013. Réunis autour du collectif « Tant qu'il y aura des bouilles », ils tentent de « défendre la zone » et d’empêcher le début des travaux, comme le font les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Nantes. La forêt de Sivens est selon eux « la zone humide la plus importante du département ». La détruire aurait des conséquences fâcheuses sur l’environnement.

    Un autre collectif, intitulé « Sauvons la zone humide du Testet », dénonce pour sa part un coût de 8 millions d’euros pour la réalisation du barrage, qui ne bénéficierait qu’à une vingtaine d’irrigants pratiquant l’arrosage intensif.


    Pour « Stopbarragesivens », cette expulsion montre « que les promoteurs du projet entendent passer en force en débutant les travaux dès que possible, tout en restant sourd et méprisant face à toute forme de médiation (notamment vis-à-vis de l’appel à un moratoire sur le projet, porté par de nombreuses forces politiques, syndicales et associatives)".


    La préfecture a quant à elle déclaré le projet d’intérêt public et général. Elle estime que "cette expulsion doit permettre notamment la réalisation des mesures indispensables de protection de la faune prévues avant le début des travaux" de la retenue envisagée sur le Tescou, "que la présence des opposants sur site rendait impossible jusqu’à présent".

  • Pour plus d'infos :
  • http://lemurparle.blogspot.fr/2014/03/expulsion-dune-nouvelle-zad-zone.html

Communiqué de presse des Naturalistes en Lutte

La volonté de protéger la biodiversité du bocage de Notre-Dame-des-Landes face à la construction de l’aéroport était le leitmotiv de milliers de manifestants ce samedi 22 février 2014. Pour la première fois des tritons déambulaient et étaient au cœur d’une manifestation festive de cette ampleur en France. C’est une évolution capitale de la prise de conscience collective des enjeux autour du projet d’aéroport. 



Mais l’État a gâché la fête. L’État a choisi sciemment de détourner l’ampleur médiatique de l’opposition au projet et de la mobilisation pour protéger la biodiversité de Notre-Dame-des-Landes, en provoquant une violence qui n’est pas notre moyen d’expression.

S’en est suivi un traitement médiatique dirigé et tronqué avec la reprise des arguments des pro-aéroports arguant que, par exemple, tous les recours contre le projet avaient été levés et qu’il était temps de commencer les travaux. Ce qui est totalement faux ! En effet, de nombreux recours ont été déposés au tribunal administratif de Nantes contre l'arrêté de déclaration d'utilité publique des travaux de recalibrage des routes et les arrêtés préfectoraux de décembre 2013 concernant la loi sur l’eau et les dérogations de destruction des espèces protégées. Aujourd’hui, ils n’ont toujours pas été jugés. De plus, certains arrêtés préfectoraux n’ont pas encore été signés et il est impossible pour l’État de lancer les travaux.



Face aux mensonges, l’engagement des Naturalistes en Lutte s’accroit pour le respect et la défense de la vérité et du vivant… 
Nous restons plus que déterminés à ce que la biodiversité de Notre-Dame-des-Landes demeure intacte !

Contact presse :
- Triton (François de Beaulieu) 06.16.20.30.93
- Triton bis (Olivier Swift) 06.76.00.14.19
- Triton ter (Étienne Ouvrard) 07.81.705.705



A Notre-Dame-des-Landes, les zadistes prêts à une possible intervention

Photo datant du 19 février montrant une route traversant la ZAD (zone d'aménagement différé) dédiée au projet de construction de l'aéroport Notre Dame des Landes, occupée par des opposants au projet. (Photo Jean-Sebastien Evrard. AFP)

Les partisans du projet d'aéroport ont appelé mercredi à déloger les défenseurs du terrain.

Les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes se sont dits «prêts» jeudi à faire face, unis, à une éventuelle intervention des forces de l’ordre sur le site prévu pour le projet, au lendemain de l’appel des partisans de la future aérogare nantaise à venir les déloger. «Nous sommes plus que jamais résolus, dans l’unité, à défendre les terres, les habitants, les paysans», a déclaré Julien Durand, président de l’Acipa, principale association d’opposants, lors d’un point presse commun des différentes organisations hostiles au projet d’aéroport.

Ce point de presse, organisé sur le site même du projet d’infrastructure, était le premier organisé par les opposants après la manifestation record de 20 000 à 60 000 personnes qui a dégénéré samedi à Nantes. «Si les gendarmes viennent, on ne peut pas aujourd’hui dire ce qu’on va faire, s’ils veulent passer en force, il faudra qu’ils considèrent que nous nous sentons agressés», a prévenu Julien Durand. «La mobilisation se mettra en place dans toute la France.»

«Nous sommes prêts en cas d’intervention», a-t-il déclaré, tandis que toutes les associations anti-aéroport ainsi que les représentants des militants anti-capitalistes installés sur la Zone d’aménagement différée, les «zadistes» (estimés à 150 à 200 sur la zone), se tenaient symboliquement par les bras. Les «zadistes» ont raillé l’appellation de «Black blocs» employée par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls pour désigner certains des militants radicaux, estimés à un millier par la préfecture, qui ont généré heurts et destructions lors de la manifestation de samedi, revendiquant plutôt l’appellation de «Black ploucs».

«Notre détermination n’a absolument pas changé», a expliqué une «Camille», le prénom générique des «zadistes». «S’ils veulent venir expulser la zone, on leur souhaite bien du courage», a ajouté un Camille. Après l’appel du président PS de la région des Pays de la Loire Jacques Auxiette mercredi au président François Hollande pour ordonner l’expulsion de la Zad, «en cas de nouvelle tentative de vidage de la zone, nous poursuivrons avec acharnement la résistance sur le terrain, ensemble, dans le respect de nos valeurs», a expliqué Geneviève Coiffard pour Attac. «Nous ne serons pas les initiateurs de la violence, bien que prêts à l’affronter.»
AFP - Libération

ND-des-Landes  La ZAD est en alerte

L'opposition anti-aéroport se dit plus unie que jamais. Et l'a montré en se tenant par les coudes© Marc Le Duc

"Nous sommes prêts à affronter une intervention dans la ZAD", annoncent les opposants au transfert de l'aéroport nantais dans le bocage.

Ce jeudi, les différentes composantes de l'opposition à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont tenu une conférence de presse dans un hangar agricole au cœur de la zone dévolue au projet. Le parti de gauche, les Alternatifs, Europe Écologie les Verts, Attac, et des associations locales avaient envoyé des représentants.
Tous ont affirmé " l'unité", sur le terrain, pour défendre la zone d'aménagement, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes."Les tentatives de division" ont échoué, fait remarquer un occupant, un  "zadiste", porteur d'un masque de triton qui avait été fabriqué pour la manifestation de samedi.

"520 tracteurs prêts à réagir"

Depuis les affrontements de Nantes, les partisans du projet demandent de faire évacuer la ZAD sans délais. Ainsi le président de la région Pays de la Loire, Jacques Auxiette, qui, la veille, avait écrit en ce sens à François Hollande.
"Nous sommes prêts, tout sera mis en œuvre pour protéger la ZAD et ses habitants", répond le paysan Vincent Delabouglisse."Les 520 tracteurs qui étaient présents se tiennent prêts à réagir au moindre coup de pelle. Les paysans seront là", annonce le représentant du collectif Copain. Dans son dos, un engin, avec une bande autocollante :"tracteur vigilant".
"Appel a été lancé à une extrême vigilance", note Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association citoyenne d'opposants. Qui ajoute: "samedi, la mobilisation a été exceptionnelle, ce fut la plus massive depuis 40 ans. Les comités de soutien, qui  avaient organisé 65 cars, sont prêts à revenir".  

Ouest France


A propos de la manif de samedi :

"L'opération de manipulation et vraiment de mise en danger, je dirais même, de la sécurité des 50.000 manifestants, personne n'est dupe!", a pour sa part déclaré Vincent Delabouglisse pour les agriculteurs opposants du collectif "Copain". "Nous savons que, au-delà de votre propre jugement, vous êtes sous les ordres des actionnaires de vos rédactions respectives et des pressions politiciennes", avait déclaré Julien Durand, en ouverture de la conférence, à la vingtaine de représentants des médias qui avaient fait le déplacement.
Le Figaro

Sur place, Françoise Verchère espère donc rapidement en revenir au fond des débats. « Notre argumentaire peut faire percer la vérité sur ce projet et les violences ne changent rien à la légitimité de notre combat, promet-elle. Et j’ose espérer que l’opinion publique n’est pas dupe des mensonges d’État. »

Tous assurent donc que leur détermination est intacte. Un plan de blocage de la région et des « flux économiques » proches de la ZAD est prêt en cas d’opération de police sur la ZAD et les comités de soutien sont sur le qui-vive. « Ils nous ont redit qu’ils seraient présents immédiatement en cas d’intervention », assure « Camille ».

Attac y a ajouté sa voix, ce jeudi, sans ambiguïté : « En cas de nouvelle tentative de vidage de la zone, nous poursuivrons avec acharnement la résistance sur le terrain, ensemble », prévient l’organisation.
Politis



L’ACIPA remercie toute la population des environs immédiats de Notre-Dame-des-Landes et tous les comités de soutien venus de la France entière en car, pour leur présence massive à la manifestation du 22 février.

L’ACIPA condamne la violence organisée, tolérée par des forces de police prenant elles-mêmes en otage des familles entières sous des pluies de grenades lacrymogènes, ce qui s’est traduit d’une part par la détérioration de biens publics et privés qui ont jeté le discrédit sur l’énorme succès de notre mobilisation et d’autre part – et surtout – par de nombreux blessés parmi les manifestants venus participer à un rassemblement inter-générationnel, familial, joyeux et pacifique comme annoncé.

Aujourd’hui, nous pensons aux très nombreux blessés (dont des enfants !)  et aux 2 personnes ayant perdu un œil suite aux tirs de flashballs. Qu’ils soient assurés de tout notre soutien ! Nous ne pouvons donner de chiffres sur le nombre de blessés mais les témoignages continuent d’affluer posant de vraies questions sur la gestion de cette manifestation par les services de l’État. C’est un scandale d’État qui s’accentue avec l’esprit de délation qui se met en place !

A Monsieur Auxiette,  qui ose dire que l’accord politique signé après la grève de la faim de plusieurs de nos camarades en mai 2012, est caduc, nous disons que c’est un mensonge éhonté ! Cet accord a été réalisé à la demande de François Hollande lui-même, conclu et signé avec les opposants par les représentants des 3 collectivités que sont le Conseil Régional (Jacques Auxiette), le Conseil Général (Philippe Grosvalet) et Nantes Métropole (Jean Marc Ayrault). Cet accord stipulait qu’il n’y aurait pas d’expulsion possible pour les paysans en activité sur la zone et les habitants ayant un titre de bail au moment de la DUP de 2008, tant que certains recours ne seraient pas épurés. Il reste toujours un pourvoi en cassation concernant l’ordonnance d’expropriations qui ne peut être examiné tant que les recours liés à l’arrêté de cessibilité ne seront pas jugés au Tribunal Administratif et au Conseil d’État.

Concernant le volet juridique, nous attendons sereinement le jugement des recours déposés contre les arrêtés préfectoraux de décembre 2013 au titre de la Loi sur l’Eau et des espèces protégées. La méthode de compensation, invalidée dans sa globalité par le comité d’experts scientifiques sollicité, ne devrait pas être entérinée sauf à constituer un nouveau passage en force de l’État. L’Europe n’a pas dit son dernier mot non plus : les pétitions des opposants sont toujours ouvertes à ce jour.

Nous réaffirmons notre opposition totale au projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes et nous continuerons sans relâche notre travail d’information à la population, notamment lors des réunions d’information organisées par les comités de soutien. Nous soutiendrons également les travaux du groupe de travail technique sur les Plans d’Exposition au Bruit prévisionnels et l’aménagement de Nantes Atlantique.

Enfin, nous appelons à une extrême vigilance sur la ZAD. Nous y serons présents pour défendre et protéger les paysans, les habitants et les terres agricoles menacés d’expulsion ou de destruction, dès qu’il le faudra !


Le journaliste de RennesTV porte plainte contre les condés : plainte contre X pour "violence volontaire avec arme"

La ZAD du Testet, dans le Tarn, est expulsée, l’occupation continue


Les gendarmes ont investi ce matin la zone à défendre contre un barrage inutile dans le Tarn. Les zadistes - rejoints par des personnes venues des alentours - se sont installés sur un champ voisin. Non sans opposer une résistance non-violente. Prochaine étape : le tribunal à Albi, vendredi matin.

Une Zad est installée depuis plusieurs semaines au Testet, dans le Tarn, afin d’empêcher la construction d’un barrage destructeur de biodiversité et inutile.
Elle est en cours d’expulsion depuis ce matin, a appris Reporterre, alerté par un courriel à notre adresse [planete (arobase) reporterre.net].
Selon le témoignage d’un occupant du collectif Tant qu’il y aura des bouilles, recueilli au téléphone et des courriels reçus par Reporterre, l’expulsion a commencé à 8 h 25, conduite par une soixantaine de gendarmes mobiles. Les routes d’accès sont bloquées. Une pelle mécanique a détruit la grande cabane d’habitation, le poste de garde, les toilettes, et une plateforme. Le chapiteau est confisqué. Des employés ont redonné leurs meubles aux occupants.
La parcelle occupée couvre environ un demi hectare.

Démontage du chapiteau -

Les occupants ont pu se réfugier sur une parcelle voisine, appartenant à l’ONF (Office naturel des forêts) et non expulsable. Ils ont pu emporter le gros de leurs affaires. Ils sont une dizaine, qui dormaient dans la cabane, le chapiteau, et des véhicules.

Une soixantaines de personnes sont arrivées en renfort durant la matinée, en passant par les chemins et déjouant les barrages de gendarmerie.
L’avocate, selon qui la procédure n’est pas respectée, a entamé des démarches juridiques.

 Actualisation 12 h 20 - Il a été obtenu qu’une audience ait lieu devant le Tribunal de grande instance d’Albi, vendredi 28 février à 11 h. Les zadistes demandent que des personnes viennent les soutenir à ce moment-là.

 Actualisation photos 16 h .
En fin de matinée, les habitants et leurs soutiens ont réussi à déborder les gendarmes.


Plusieurs d’entre eux sont parvenus à grimper sur la pelle mécanique, l’empêchant de poursuivre sa tâche.


Quelques bousculades se sont produites avec les gendarmes, qui ont usé de gaz lacrymogène, mais pas de matraques.


Ceux-ci ont repris le contrôle de l’engin, où ne restait plus que deux habitants.


Ils ont été maîtrisés.


Fin de l’épisode matinal. Mais le camp se réinstalle sur la parcelle voisine de l’ONF, et le rendez-vous est donné au tribunal vendredi matin.

- C’était… quelques jours auparavant
Camille Martin – Reporterre


Vendredi 28 février

"environ 300 fauteurs de troubles", "activistes professionnels" inspirés des redoutables "Black Blocs", "la mouvance de l’ultragauche", " techniciens du chaos", "cohorte de desperados", "les groupes violents de l’ultragauche et les anarcho-autonomes", "nihilistes " - quasi insaisissables !

"...Compliqués à infiltrer, ces nihilistes refusent par définition toute hiérarchie, n’appartiennent à aucune structure et répondent à des mots d’ordre spontanés diffusés sur les réseaux sociaux. Tandis que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et le Renseignement territorial (RT) patrouillent sur le Web, les stratèges du maintien de l’ordre réfléchissent à hisser le niveau de la riposte..."

Casseurs de Nantes… l’étau se resserre – le Figaro – 27-02-14 à 19H50

En recevant la distinction dont l’expert en maintien de l’ordre a bien voulu nous honorer, notre gratitude était d’autant plus profonde qu’on mesurait à quel point cette récompense dépassait nos mérites individuels...

"La palme du désordre"



Notre Dame des Landes. NANTES - 
Une enquête parlementaire s'impose 

Qui sont réellement les casseurs ?


que s'est-il passé à NANTES ? qui sont "les casseurs" quels blessés? ©

agenceinfolibre

Bonjour

Regardez bien cette vidéo , prenez le temps , tout particulièrement à 11.14 on entend bien un étrange langage pour d'hypothétiques black blocs : "affirmatif, affirmatif" faut-il admettre qu'ils sont équipés de micros et écouteurs?
Plus étrange encore , à  partir de 12.05 , nous voyons des jeunes tenter d'empêcher "un casseur".
un 2° casseur poursuit "l'oeuvre du premier"
arrive un 3° personnage en noir, lui aussi cagoulé au geste autoritaire, pointant la caméra du doigt ... "dégagez dégagez"
L'allure vestimentaire de ces personnages ne correspond pas à l'idée que l'on se fait de "blacks blocs"
Qui sont ces casseurs? Nous sommes nombreux à souhaiter une enquête parlementaire objective sur cette manifestation, d'autant qu'il y a des blessés graves chez des manifestants pacifistes.
Des jeunes gens ont tenté d'empêcher l'action des"casseurs" fort bien équipés , il faut le constater.
Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur cette manifestation, pourquoi a-t-elle dégénéré, et comment.
Nous citoyens, allons tous payer la casse, nous souhaitons savoir qui, exactement sont les responsables, Quelle est la réalité du coût de la casse? sachant que des Nantais en contestent l'ampleur?
Nous citoyens, respectons l'ordre mais n'acceptons pas la violence policière lorsqu'elle se manifeste.
N'y a-t-il pas eu brutalités injustifiées des  forces de l'ordre dans un 2e temps, emploi d'armes telles que grenades de désencerclement et flash-balls à tir tendu à hauteur de visages, les blessures et mutilations en ayant découlé? Des photos démontrant tout ceci circulent sur les réseaux sociaux, qui ne laissent aucun doute sur l'état du jeune Quentin qui a perdu un oeil, sur des personnes âgées bousculées,  sur les blessures d'un jeune homme venu porter secours à une vieille dame renversée par les forces de l'ordre. Auquel cas, quelles sanctions sont envisagées? Quelles suites aux plaintes déposées par les blessés, dont un journaliste de Rennes TV ? une évacuation correcte des blessés a-t-elle étét respectée?
Vidéo et déclarations du journaliste blessé qui a déposé plainte  ici :
LA VERITE TOUTE ENTIERE. Merci
Citoyennement vôtre 
Merci à l'Agence Info Libre pour la vidéo et la qualité de sa prestation
Anne Nymette – Blog Médiapart

Notre-Dame-des-Landes : "Après les municipales, c’est jouable"

Le PS local réclame de nouveau l'évacuation du site du futur aéroport. Une nouvelle offensive qui ne décourage pas les opposants historiques au projet.

Des opposants au projet de futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, samedi 22 février 2014. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP)


Une semaine après les violences qui ont ébranlé la ville de Nantes, les nerfs sont à vif entre pro et anti aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La température est encore montée d’un cran mercredi 26 février lorsque le président PS de la région des Pays-de-la-Loire, Jacques Auxiette, a écrit à François Hollande pour qu'il ordonne l'évacuation de la ZAD, le site du projet occupé depuis de nombreux mois par des militants opposés au projet. 
Ce courrier témoigne de l’exaspération des élus PS locaux qui redoutent un pourrissement de la situation sur place. Mais à moins d’un mois des élections municipales, une évacuation du site est-elle vraiment possible ? "Juridiquement oui", répond un élu socialiste, proche du président de région. "Mais on n’est pas idiot, le calendrier de l’évacuation n’est pas de notre responsabilité, et on sait que c’est compliqué. En revanche, après les municipales c’est jouable."
Dans sa lettre au président de la République, Jacques Auxiette ne demande pas seulement l'évacuation du site. Ce proche de Jean-Marc Ayrault n'hésite pas à accuser ouvertement les militants qui vivent sur le site du futur aéroport "de violences, de vols et de racket". 
  
Parmi les farouches opposants à l'aéroport, cette nouvelle offensive du président Auxiette est vécue comme une nouvelle déclaration de guerre. "Il n’a jamais mis les pieds à Notre-Dame-des-Landes", tacle Gilles Denigot, ex-conseiller général EELV. "Il surfe sur le piège tendu la semaine dernière par Manuel Valls." "Ces histoires de vols, c'est du délire !, surenchérit, Sylvain Fresneau, un fermier de la ZAD.

1.1.1.1 EELV accusé de jouer un double jeu

L’opposition au projet d’aéroport a franchi nouveau un cap samedi dernier avec les violents heurts en plein centre ville de Nantes, entre un millier de radicaux et les forces de l’ordre. Des débordements imputés par Manuel Valls aux Black Blocs – des groupuscules liés à "l'ultragauche radicalisée", qui auraient causé un millions d'euros de dégâts.

Mais au delà de ces violences, c’est l’attitude "ambigüe" des responsables écologistes – locaux comme nationaux - qui est visée. D’où la demande de mise au point de Jean-Marc Ayrault adressée à EELV, reprochant à demi-mot à sa ministre Cécile Duflot de tarder à condamner les heurts.

Le préfet de Loire-Atlantique est allé encore plus loin, qualifiant les opposants écologistes à l'aéroport de "vitrine légale d'un mouvement armé".

Des accusations "graves" balayées par Gilles Denigot. "La police avait des consignes pour laisser faire la casse. Le pouvoir a crée les conditions de la dégénération de la manifestation. Depuis le début, nous avons toujours condamné les violences", dénonce ce membre du CéDpa (Collectifs d'élus doutant de la pertinence de l'aéroport). Les adversaires du projet reprochent en effet à l’exécutif d’exacerber les tensions. Faux débat, répondent les pro-aéroport qui reprochent aux écologistes un double jeu. "On ne peut pas condamner publiquement les violences comme le font certains responsables EELV, et aller ensuite ravitailler ces mêmes militants violents sur la ZAD", dénonce un élu socialiste.

1.1.1.2 Pas d'aéroport avant 2019

Sur le site prévu pour le projet, les "zadistes" - ils sont actuellement entre 150 et 200 - ne comptent surtout pas baisser les bras et se tiennent prêts à une éventuelle intervention des CRS. "Si les gendarmes veulent venir, on est prêts. On les attend. Il en faudra plus pour nous faire désarmer", prévient Sylvain Fresneau, éleveur à la tête de l'Association de défense des exploitants concernés par l'aéroport (l'Adeca).

La zone étant toujours occupée, les travaux du futur aéroport n’ont pas débuté. "Ce projet avance mais il faut laisser les recours [déposés par les opposants, NDLR] être examinés par l'autorité judiciaire parce que [...] nous sommes dans un Etat de droit", a déclaré ce vendredi Jean-Marc Ayrault lors d’une visite à Nantes. Conséquence : la livraison du futur aéroport, programmé au départ en 2017, n'est désormais pas envisagée avant 2019 par les plus optimistes. Une situation qui irrite les partisans du projet. "Ça commence à faire long quand même", peste un responsable PS local.

Guillaume Stoll - Le Nouvel Observateur


Qui sème le vent, récolte la tempête


Les images du centre ville de Nantes ont fait le tour des médias, qui surfent sur ce genre d' évènements pour faire de l'audience. La société récolte ce qu'elle sème : il faut du sensationnel pour être écouté ? Les citoyens n'arrivent pas à se faire entendre ? Un million de manifestants pacifiques en 2010 pour la retraite à 60 ans, des sondages majoritaires pour les soutenir et pour quel résultat?

Alors faut-il s'étonner de ce qui arrive ? Pour autant, il faut relativiser car au final, qu'y a-t-il eu ?

Une grue de chantier de Vinci incendiée pendant plusieurs heures sans que les pompiers n'interviennent.

Des tags et inscriptions un peu partout, particulièrement sur les banques. Des pavés déscellés dans les rues.

L'agence Vinci saccagée, quelques commerces abîmés, des locaux de la Tan (société en charge des transports) incendiés, là encore sans jamais que les pompiers n'interviennent pour éteindre l'incendie. Pourquoi ?

Beaucoup de dégâts matériels donc, dont certains très ciblés.

Côté CRS, gaz lacrymogènes, canon à eau, LBD*, grenades assourdissantes. Des armes violentes contre des personnes pas ciblées du tout. Tout le monde pouvait être visé sans discernement. Un jeune homme a perdu un œil, à cause d'un tir à bout portant, ce n'était pas un casseur. Les gens qui les ont secourus ont du se réfugier dans un parking souterrain car les CRS continuaient à leur tirer dessus.

Les tags seront effacés, les vitrines redressées, les locaux reconstruits, les pavés reposés, grâce au travail de gens de terrain. Le jeune, lui, ne retrouvera pas son œil.

La veille de la manif, un homme s'est pendu dans son bureau dans un Monoprix. Il ne supportait plus les conditions de travail imposées. Qui en a parlé ? Ce même week-end, une femme, battue par son mari, est entre la vie et la mort. Que fait le ministère de l'intérieur pour protéger les plus faibles ?

La violence des riches est bien plus violente, mais elle sait rester cachée, invisible, sans visage. Les milliardaires et actionnaires sont bien loin, à l'abri des débordements de Nantes.

Les dix personnes les plus riches en France gagnent 135 milliards ! 
La remise en état de la ville va coûter un million d'euros : 6 mois de salaire du patron de Sanofi, et on doit les payer sur nos impôts ? Pourquoi pas sur ces 135 milliards ?

La BNP, une des banques tagguées, a plus d'une centaine de filliales dans les paradis fiscaux. C'est un détournement de fonds parfaitement organisé et qui n'est légal que parce que le législatif laisse faire. Il faut d'urgence une autre politique fiscale.

La CGT de Nantes métropole ne s'est pas positionnée sur le transfert ou non de l'aéroport. Mais les citoyens ont le droit de s'exprimer et le débat doit pouvoir s'enrichir d'opinions diverses. 40 000 personnes, 520 tracteurs, c'est un succès pour les organisateurs que les pouvoirs publics doivent entendre.

Nous ne cautionnerons jamais la casse des services publics car c'est se tromper de cible.

Mais nous ne pouvons accepter la violence policière et le traitement fait pas les médias sur ces évènements. 

L'explosion des inégalités et le mépris des plus riches est bien au au coeur de la violence et il est très urgent de s'y attaquer.


 Le bureau du syndicat

  * LBD: lanceur de balles défensives. Une des marques est connue: Flash-ball


CGT Nantes métropole – 26-02-14



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