Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

vendredi 14 mars 2014

Montebourg Pose des Jalons pour une Future Exploitation des Gaz de Schiste

Mines : comment Montebourg a imposé son filon

LAURE BRETTON(MIS À JOUR : )

Arnaud Montebourg dans les carrières de gypse de Montmorency, le 21 février. (Photo Patrick Kovarik. AFP)

RÉCITLe ministre du Redressement productif a accéléré l'annonce de la création de la Compagnie nationale des mines de France alors que Matignon n'avait pas rendu tous les arbitrages.

Arnaud Montebourg ne change pas. En annonçant en février la «renaissance» d’une «Compagnie nationale des mines de France» (lire notre supplément EcoFutur de ce lundi), le ministre du Redressement productif a succombé à deux de ses péchés mignons préférés depuis le début du quinquennat : marcher sur les pieds de Matignon et poser de nouveaux jalons sur la voie d’une exploitation des gaz de schiste en France.

«Le colbertisme est de retour et c’est un bien», a fanfaronné le chantre du «retour de l’Etat actionnaire» dans les colonnes du Parisien. Dans un pays qui n’a pas créé d’entreprise publique depuis 1993 et avec les mots magiques «compétitivité» et «souveraineté», Arnaud Montebourg a eu l’oreille plus qu’attentive de François Hollande. Le chef de l’Etat ne s’est-il pas dit favorable en décembre à la création d’une structure publique pour extraire l’or de Guyane, aux mains des orpailleurs clandestins ? La CMF serait donc la grande sœur généraliste de cette idée présidentielle.

«L'ANNONCE A ÉTÉ UN PEU FORCÉE»

Le hic, c’est que les arbitrages n’étaient pas vraiment rendus par Matignon quand Arnaud Montebourg a pris les devants pour médiatiser le projet. La création d’une compagnie minière était dans les tuyaux mais le nom, la date de naissance et le périmètre budgétaire de la nouvelle entité faisaient débat. «Les arbitrages étaient tardifs. Comme souvent. L’annonce a été un peu forcée. Comme souvent», décrypte le député socialiste Arnaud Leroy, proche de Montebourg.

Pour d’autres, l’affaire est plus délicate pour les services du Premier ministre. «Tout ça a été monté de l’Elysée, sous l’influence d’Anne Lauvergeon et des industriels, explique un visiteur du soir du palais présidentiel. Dire que les arbitrages étaient en cours à Matignon mais pas encore rendus c’est l’excuse la plus facile.» A posteriori, Jean-Marc Ayrault a donc rué dans les brancards. Mais mezzo voce. Le mois de février a commencé avec le fiasco de la loi famille et s’est poursuivi avec les allers/retours de la majorité sur le gel de l’avancement des fonctionnaires : pas question qu’il se termine sur un couac minier à quatre semaines du scrutin municipal. Mais «Ayrault qui gère sa relation avec les Verts l’a ouvert », confirme un parlementaire.
«JOLIE COQUILLE VIDE»

L’annonce de «200 à 400 millions» d’euros d’investissements sur «cinq à sept ans» pour la future CMF peut surprendre en ces heures de disette budgétaire où l’exécutif est à la recherche de 50 milliards d’économies. Mais pour les spécialistes des questions minières, ces chiffres sont surtout très en deçà de ce qu’il est commun d’investir pour explorer les sous-sols. Surtout que le MRP évoque le territoire métropolitain, celui de l’outre-mer mais aussi de l’Afrique francophone. La CMF risque de devenir «une jolie coquille vide», assure une source ministérielle, qui note cependant «la com’ parfaite d’Arnaud : ça on ne peut pas le lui enlever». «400 millions c’est bidon. Avec ça, vous ne faites même pas de la recherche. Cela veut dire que des gros noms du secteur privé sont derrière», s’inquiète un poids lourd socialiste. «La logique, c’est celle des biens communs. On peut s’appuyer sur des entreprises privées mais il faut un leadership d’Etat», contre-attaque Arnaud Leroy.
Là où une partie de la majorité – écologistes en premier – tique, c’est qu’Arnaud Montebourg n’en est pas à son coup d’essai sur la richesse des sous-sols même si son collègue de l’Ecologie, Philippe Martin, rappelle à l’envi que c’est lui qui a la main sur la réforme du code minier attendue avant l’été. Le ministre du Redressement productif a prôné dès juillet dernier la création d’une compagnie nationale publique pour exploiter les gaz de schistes «écologiques». Ce qui donne à sa future Compagnie nationale des mines de France de vrais faux-airs de cheval de Troie.
Laure BRETTON


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire