Notre-Dame-des-Landes : la moitié des Français opposés à l'aéroport
Le Parisien 22.02.2014
Alors que les opposants au
projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), se mobilisent ce
samedi, un sondage Ifop révèle qu'une majorité de Français (56%) n'est pas
favorable au transfert de l'actuel aéroport, situé au sud de Nantes, vers celui
qui doit être construit dans le bocage à 15 km au nord de la ville d'ici 2020.
Selon cette enquête, 24% y
sont favorables ;
Ce sondage (*) a été
réalisé pour le compte d'Agir pour l'environnement, d'Attac et de l'Acipa
(association locale) et a consisté en une seule question :
«En considérant les incidences
économiques, écologiques et climatiques d'un tel projet, estimez-vous que la
construction du nouvel aéroport Notre-Dames-des-Landes doit être maintenue ou
non ?»
Si 20% ont répondu ne pas
savoir, 8% ont dit «oui certainement», 16% «oui probablement», tandis que 21%
ont dit «non probablement pas» et 35% «non certainement pas».
Commentant dans un communiqué le
résultat du sondage, Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, a appelé le gouvernement «à
entendre l'opposition qui s'exprime depuis plusieurs années à l'encontre de ce
projet et à l'abandonner définitivement».
Stéphen Kerchkove, d'Agir pour
l'environnement, estime qu'à «l'inutilité intrinsèque d'un tel projet, s'ajoute
une véritable impopularité».
Les opposants manifestent alors que les arrêtés de
travaux sont publiés
Les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes organisent samedi à Nantes une grande manifestation, deux mois après la publication des arrêtés autorisant la reprise des premiers travaux (défrichage, transfert d'espèces protégées, diagnostic archéologique), qui n'ont toutefois pas encore démarré.
Les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes organisent samedi à Nantes une grande manifestation, deux mois après la publication des arrêtés autorisant la reprise des premiers travaux (défrichage, transfert d'espèces protégées, diagnostic archéologique), qui n'ont toutefois pas encore démarré.
Sont attendues les différentes composantes de l'opposition à ce projet :
des associations comme l'Acipa, agriculteurs proches de la
confédération paysanne, mais aussi des personnalités politiques et des
militants anti-capitalistes.
Parmi les
personnalités politiques annoncées, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de
gauche, plusieurs personnalités d'Europe Ecologie - Les Verts parmi lesquelles
José Bové, Eva Joly, mais aussi, à titre personnel, Christian Troadec, le maire
DVG de Carhaix (Finistère) et leader des Bonnets rouges.
Samedi dans une interview au Monde, la ministre écologiste Cécile
Duflot fait également part de son soutien aux manifestants. «Je suis de cœur
avec eux et ils le savent.
Ma contestation de ce projet est ancienne, notre
participation à la majorité n'y change rien», déclare la ministre du Logement.
(*)Le sondage a été réalisé du 12 au 14 février selon la
méthode des quotas, auprès de 1.011 personnes âgées d'au moins 18 ans.
Chronologie
du projet très contesté d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes
1965 : le préfet de Loire-Atlantique lance la recherche d'un «nouveau site aéronautique pour les régions Bretagne et Pays de la Loire».
26 oct 2000 : le Premier ministre socialiste Lionel Jospin décide la
réalisation de l'aéroport.
Nov 2000 : création de l'Acipa, «Association Citoyenne
Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de
Notre-Dame-des-Landes», opposée à l'aéroport.
18 juil 2003 : fin du débat public sous la présidence de Jean
Bergougnoux, ancien PDG de la SNCF, qui n'apporte aucun consensus.
13 avr 2007 : la commission d'enquête publique rend un avis
favorable.
10 fév 2008 : la déclaration d'utilité publique (DUP) est publiée au Journal officiel.
30 déc 2010 : signature du contrat confiant à Vinci la conception, le financement, la construction et l'exploitation du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes mais aussi, en attendant sa construction, de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique, durant 55 ans.
26 oct 2011 : le cabinet néerlandais CE Delft, spécialisé dans les enjeux environnementaux, produit à la demande des opposants au projet, une étude qui met en doute sa nécessité.
24 mars 2012 : manifestation à Nantes de 3 à 10.000 opposants. Heurts après la fin du défilé.
8 mai 2012 : fin d'une grève de la faim de plusieurs agriculteurs et élus opposants qui obtiennent un accord politique suspendant l'expulsion de tous les occupants jusque-là «légaux», jusqu'à la fin des recours juridiques déjà engagés.
13 juil 2012 : le Conseil d'Etat rejette plusieurs recours contre le décret approuvant la concession au groupe Vinci.
10 fév 2008 : la déclaration d'utilité publique (DUP) est publiée au Journal officiel.
30 déc 2010 : signature du contrat confiant à Vinci la conception, le financement, la construction et l'exploitation du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes mais aussi, en attendant sa construction, de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique, durant 55 ans.
26 oct 2011 : le cabinet néerlandais CE Delft, spécialisé dans les enjeux environnementaux, produit à la demande des opposants au projet, une étude qui met en doute sa nécessité.
24 mars 2012 : manifestation à Nantes de 3 à 10.000 opposants. Heurts après la fin du défilé.
8 mai 2012 : fin d'une grève de la faim de plusieurs agriculteurs et élus opposants qui obtiennent un accord politique suspendant l'expulsion de tous les occupants jusque-là «légaux», jusqu'à la fin des recours juridiques déjà engagés.
13 juil 2012 : le Conseil d'Etat rejette plusieurs recours contre le décret approuvant la concession au groupe Vinci.
16 oct 2012 : début d'une importante opération d'expulsion des
opposants anti-capitalistes installés sur place dans des fermes squattées,
baptisée opération «César». Plus d'un millier de policiers et gendarmes engagés
pendant plusieurs semaines. Plusieurs fermes jusque là squattées sont
détruites, sur fond de vifs affrontements.
17 nov 2012 : entre 13.000 et 40.000 opposants manifestent sur la
«Zad» pour la «réoccupation» du site.
23 et 24 nov 2012 : reprise des opérations d'évacuation de squatteurs
opposants, avec plus d'un millier de gendarmes.
24 nov 2012 : à Nantes, manifestation d'opposants qui s'achève sur de
vifs affrontements et l'arrêt des opérations d'expulsion.
Fin 2012 - premier trimestre 2013 : une «commission du dialogue»
est mise en place qui conclut à l'utilité du projet mais recommande une
amélioration de ses mesures de compensation environnementales.
18 oct 2013 : le Conseil d'Etat rejette un recours des opposants
contre la déclaration d'utilité publique du 9 février 2008.
20 déc 2013 : le préfet signe quatre arrêtés sur l'eau et la
biodiversité permettant le début des travaux. Recours en justice non suspensif
des opposants le 3 février 2014.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire