Texte trouvé dans un commentaire sur FB
Je vous transmets ce texte écrit par un jeune d’origine arménienne.
Lors d’un rassemblement à Grenoble, en soutien à Gaza. À propos du génocide.
Un texte très fort écrit et lu par un jeune d’origine arménienne.
Merci à cette jeunesse qui se révolte contre l’injustice et l’arbitraire.
Je m’appelle Gabriel
Et je suis descendant d’un génocide
Mon histoire familiale est marquée par l’exil, la fuite, les cicatrices invisibles d’un peuple qu’on a tenté d’effacer.
Je suis un enfants La 4ème génération du premier génocide du 20 ème Siècle. Le génocide des Arméniens
Toute ma vie, j’ai entendu ce mot : génocide.
Il planait au-dessus des repas de famille comme une ombre qu’on n’ose pas toujours nommer.
Il était là, dans les silences, dans les photos absentes, dans les regards fuyants.
Mais pour l’enfant que j’étais, ce mot ne voulait rien dire.
C’était un mot trop grand. Trop lointain. Trop abstrait.
Et puis j’ai grandi.
Et ce mot a pris un sens.
Un poids. Une colère. Une responsabilité.
Ce mot n’est pas une page de manuel. Ce mot est une plaie. Un avertissement. Un cri.
Et ce mot, aujourd’hui, je l’entends de nouveau.
Pas dans un livre.
Pas dans un musée.
Mais en direct.
En Palestine.
Ce qui se passe en Palestine n’est pas un conflit, ce n’est pas une guerre entre deux camps.
C’est un projet d’effacement. Un système d’écrasement.
C’est la destruction méthodique d’un peuple, de ses enfants, de ses lieux de vie, de sa mémoire.
C’est un génocide.
Et ce génocide, il est commis sous les yeux du monde.
Il est commenté, mesuré, temporisé, relativisé.
Mais il est là.
Il est là, et il progresse, jour après jour.
Je vous parle aujourd’hui avec ce que l’histoire de mon peuple m’a appris :
Le crime absolu n’a pas besoin du silence des bourreaux.
Il a juste besoin du silence des autres.
Il a besoin des demi-mots.
Des “ce n’est pas si simple”.
Des “on ne sait pas tout”.
Des “ce n’est pas le moment”.
Toute ma vie, j’ai regardé avec une tristesse mêlée de rage ceux qui ont su ce que subissait mon peuple,
et qui ne se sont pas levés.
Qui ont détourné les yeux. Qui ont baissé la voix. Qui ont trouvé ça “complexe”.
Et je vous le dis clairement aujourd’hui à vous qui êtes là mais aussi et surtout à ceux qui ne le sont pas :
Vous ne voulez pas ue, dans 10 ans, dans 20 ans, dans 40 ans, les enfants de Gaza — ceux qui auront survécu —
vous regardent avec ces mêmes yeux.
Des yeux pleins de douleur.
Des yeux pleins de vide.
Mais surtout, des yeux pleins d’une colère historique,
la colère de ceux qu’on n’a pas défendus.
La colère de ceux qu’on a laissés seuls.
a la colère de ceux qu’on a abandonné.
Alors je vous le dis ici :
Ce n’est pas une question d’opinion. Ce n’est pas une question de nuance. Ce n’est pas une question de géopolitique.
C’est une question de justice.
Une question d’humanité.
Une question de courage.
Nous sommes à un moment charnière.
Un moment où chacun, chacune, doit choisir son camp.
Pas dans des débats. Pas dans des plateaux télé.
Mais dans la rue, dans les actes, dans les mots, dans les prises de position.
Levez-vous.
Partout où vous êtes.
Criez. Dérangez. Prenez position.
Faites de votre colère une force. Faites de votre mémoire une arme.
Levez-vous pour que la Palestine vive.
Levez-vous pour que l’histoire ne recommence pas.
Levez-vous pour être du bon côté.
Et je vous le dis avec tout ce que je porte :
Rangez-vous du côté des justes.
Rangez-vous du bon côté de l’Histoire.
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