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Après
Sète, c'est désormais Angers qui s'apprête à accueillir... un nouveau
parking. Une idée absurde et anti-écologie initiée par notre ministre de
la Transition écologique !
Pour l’écologie comme pour le reste, c’est toujours la même chanson. Il y
a d’un côté les beaux discours, agir pour le climat, réduire
l’empreinte carbone, bla-bla-bla… De l’autre, la réalité. Et là,
qu’est-ce qu’on bichonne ? La bagnole, toujours la bagnole. C’est pour
elle qu’on veut construire une absurde autoroute entre Toulouse et
Castres. C’est pour elle, encore, qu’on défigure des centres-villes
chargés d’histoire pour y mettre des parkings. À Sète, la jolie place
Aristide-Briand est déjà sacrifiée
sur l’autel des quatre-roues. Angers suivra bientôt le même chemin,
avec un futur parking de quatre étages en extérieur, à deux pas de
l’emblématique château.
Ce
projet, dont la réalisation est prévue pour 2025, est aux antipodes des
discours prônant la réduction de la place de la voiture en ville. Or
qui l’a initié ? Rien de moins que le ministre de la Transition
écologique, Christophe Béchu. Il en a lancé l’idée lorsqu’il était maire
d’Angers, avant d’intégrer le gouvernement, et depuis, son successeur,
Jean-Marc Verchère (MoDem), a vaillamment repris le flambeau.
Un parking contre des logements
Mais
pour l’opposition municipale de gauche, ce parking est complètement
aberrant. D’abord, il est inutile, nous explique Yves Aurégan,
conseiller municipal EELV : « Il y a déjà deux parkings à moins de
500 m du château, et ils sont loin d’être remplis. Plutôt que d’amener
la voiture au centre-ville, il vaudrait mieux construire un parking en
périphérie, et il serait facilement accessible grâce aux futures lignes
de tramway. » C’est vrai, quoi, les touristes peuvent bouger leur
cul (au château, la tenture de l’Apocalypse, plus grande tapisserie
médiévale au monde, vaut bien cinq minutes de marche !).
De plus, pour construire ce parking, il faudra détruire des logements. Dans l’espoir de déjouer les critiques, un hallucinant concept a été imaginé : l’édifice sera « réversible »,
et les places de parking de nouveau convertibles en habitations si
besoin. Mais pour Yves Aurégan, c’est ajouter de l’absurde à l’absurde :
« On va détruire des logements pour construire un parking qu’on
retransformerait ensuite en logements. Mais à Angers, c’est de logements
qu’on manque, pas de parkings. »
Un architecte peu rassurant
N’empêche, les promoteurs persistent, et de plus ils n’ont visiblement
peur de rien… puisqu’ils ont confié les travaux à l’architecte Frédéric
Rolland. Or celui-ci est connu à Angers pour avoir conçu un balcon dont
l’effondrement, en 2016, avait provoqué la mort de quatre jeunes. Même
s’il a été relaxé, ce n’est pas très rassurant (le juge avait reconnu
des « manquements aux obligations professionnelles » et le procureur avait requis quatre ans de prison dont deux ferme à son encontre).
Sur le plan écolo, Angers a tout de même un atout : l’agglomération
arrive souvent en tête du classement des « villes vertes ». Mais
l’ancien maire n’y est pour rien, précise Yves Aurégan : « Ce
classement est dû au fait qu’il y a beaucoup d’espaces verts à Angers,
car ce sont des zones inondables et non constructibles. Sinon, elles
seraient urbanisées depuis longtemps. » Ces histoires de parkings
nous rappellent que, pour l’écologie en actes, il ne faut pas compter
sur les ministres, mais bien plus sur tous ces citoyens qui, de Sète à
Angers, se battent contre l’invasion des bagnoles au cœur des villes.
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