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mardi 16 mai 2023

À Angers, un nouveau front contre la bagnole

 

  À Angers, 

un nouveau front contre la bagnole

 

 




Après Sète, c'est désormais Angers qui s'apprête à accueillir... un nouveau parking. Une idée absurde et anti-écologie initiée par notre ministre de la Transition écologique ! 
 
 
Pour l’écologie comme pour le reste, c’est toujours la même chanson. Il y a d’un côté les beaux discours, agir pour le climat, réduire l’empreinte carbone, bla-bla-bla… De l’autre, la réalité. Et là, qu’est-ce qu’on bichonne ? La bagnole, toujours la bagnole. C’est pour elle qu’on veut construire une absurde autoroute entre Toulouse et Castres. C’est pour elle, encore, qu’on défigure des centres-villes chargés d’histoire pour y mettre des parkings. À Sète, la jolie place Aristide-Briand est déjà sacrifiée sur l’autel des quatre-roues. Angers suivra bientôt le même chemin, avec un futur parking de quatre étages en extérieur, à deux pas de l’emblématique château.
 
Ce projet, dont la réalisation est prévue pour 2025, est aux antipodes des discours prônant la réduction de la place de la voiture en ville. Or qui l’a initié  ? Rien de moins que le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Il en a lancé l’idée lorsqu’il était maire d’Angers, avant d’intégrer le gouvernement, et depuis, son successeur, Jean-Marc Verchère (MoDem), a vaillamment repris le flambeau.
 
Un parking contre des logements
 
Mais pour l’opposition municipale de gauche, ce parking est complètement aberrant. D’abord, il est inutile, nous explique Yves Aurégan, conseiller municipal EELV : « Il y a déjà deux parkings à moins de 500 m du château, et ils sont loin d’être remplis. Plutôt que d’amener la voiture au centre-ville, il vaudrait mieux construire un parking en périphérie, et il serait facilement accessible grâce aux futures lignes de tramway. » C’est vrai, quoi, les touristes peuvent bouger leur cul (au château, la tenture de l’Apocalypse, plus grande tapisserie médiévale au monde, vaut bien cinq minutes de marche  !).
 
De plus, pour construire ce parking, il faudra détruire des logements. Dans l’espoir de déjouer les critiques, un hallucinant concept a été imaginé : l’édifice sera « réversible », et les places de parking de nouveau convertibles en habitations si besoin. Mais pour Yves Aurégan, c’est ajouter de l’absurde à l’absurde : « On va détruire des logements pour construire un parking qu’on retransformerait ensuite en logements. Mais à Angers, c’est de logements qu’on manque, pas de parkings. »

Un architecte peu rassurant

N’empêche, les promoteurs persistent, et de plus ils n’ont visiblement peur de rien… puisqu’ils ont confié les travaux à l’architecte Frédéric Rolland. Or celui-ci est connu à Angers pour avoir conçu un balcon dont l’effondrement, en 2016, avait provoqué la mort de quatre jeunes. Même s’il a été relaxé, ce n’est pas très rassurant (le juge avait reconnu des « manquements aux obligations professionnelles » et le procureur avait requis quatre ans de prison dont deux ferme à son encontre).

Sur le plan écolo, Angers a tout de même un atout : l’agglomération arrive souvent en tête du classement des « villes vertes ». Mais l’ancien maire n’y est pour rien, précise Yves Aurégan : « Ce classement est dû au fait qu’il y a beaucoup d’espaces verts à Angers, car ce sont des zones inondables et non constructibles. Sinon, elles seraient urbanisées depuis longtemps. » Ces histoires de parkings nous rappellent que, pour l’écologie en actes, il ne faut pas compter sur les ministres, mais bien plus sur tous ces citoyens qui, de Sète à Angers, se battent contre l’invasion des bagnoles au cœur des villes.

 

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