Déméter :
le gouvernement défend
la surveillance des opposants
à l’agro-industrie
22 février 2022
Le 31 janvier dernier, le tribunal administratif de Paris avait demandé au ministère de l’Intérieur de mettre fin aux activités de surveillance des « actions de nature idéologique »
de la cellule Déméter de la gendarmerie. Les ministres de
l’Agriculture, Julien Denormandie, et de l’Intérieur, Gérald Darmanin,
ont décidé, lundi 21 février, de faire appel de cette décision.
Les ministres soulignent dans leur communiqué « la
contribution de la gendarmerie à la mission de renseignement, en vue de
prévenir les atteintes et actions violentes contre les exploitations
agricoles et les agriculteurs ».
La cellule Déméter, créée en octobre 2019, avait été contestée devant
le tribunal administratif par les associations de lutte contre les
pesticides Pollinis et Générations futures, et par l’association
animaliste L214. Ces associations se sentaient directement attaquées par
les missions attribuées à la cellule de gendarmerie, prévue pour lutter
contre les vols dans les exploitations agricoles, mais également pour
surveiller les « actions de
nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de
dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des
répercussions matérielles ou physiques », selon le ministère de l’Intérieur.
Ainsi, la lutte contre les militants animalistes est une priorité
affichée du ministère, mais depuis la création de la cellule plusieurs
opposants à l’agriculture industrielle et aux pesticides ont également été visés.
Fin janvier, le tribunal administratif de Paris avait donné deux mois
au ministère de l’Intérieur pour que la cellule cesse ses activités
concernant les « actions de nature idéologique », sous peine d’une astreinte de 10 000 euros par jour.
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