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mardi 22 février 2022

La Serbie enterre le plus grand projet de mine de lithium en Europe

La Serbie enterre 

le plus grand projet 

de mine de lithium 

en Europe

 

Sous la pression de la population, le gouvernement serbe a mis un terme au gigantesque projet minier de Rio Tinto. Le géant australien aurait extrait assez de lithium dans la vallée de Jadar pour construire 1 million de voitures électriques par an.

 

Des habitants inquiets de l'impact environnemental d'une mine de lithium ont bloqué des axes routiers majeurs en Serbie. (Oliver Bunic/AFP)

 

Par Étienne Goetz

Publié le 21 janv. 2022

C'est un revers pour le développement de sources d'approvisionnement de lithium sur le Vieux Continent. Le gouvernement serbe a enterré le projet de Rio Tinto qui voulait exploiter le plus grand gisement de lithium en Europe. Jeudi soir, la Première ministre Ana Brnabic a annoncé avoir mis « un point final » aux ambitions du géant australien. Dans sa déclaration retransmise par la télévision publique, la dirigeante explique avoir « satisfait toutes les revendications des protestataires ».

Dans la vallée de Jadar à l'ouest de la Serbie, le groupe minier entendait extraire suffisamment de lithium pour alimenter la construction de plus d'un million de véhicules électriques par an. Pour atteindre cet objectif, il était prêt à investir 2,4 milliards de dollars. Cette mine, à quelques heures de route de l'Allemagne, coeur battant de l'industrie automobile, aurait propulsé Rio Tinto et la Serbie parmi les principaux producteurs de lithium d'ici à 2030. Avec l'explosion de la demande, les prix de l'or blanc explosent .

Blocages routiers

Les populations de la région se sont toutefois massivement soulevées fin 2021, occupant et bloquant des axes routiers majeurs, y compris l'une des autoroutes qui traverse Belgrade. Habitants et écologistes dénonçaient l'impact environnemental d'un tel projet, alors que la Serbie est déjà l'un des pays les plus pollués du continent.

Le gouvernement et le président Aleksandar Vucic ont même été accusés de s'être entendus en secret avec Rio Tinto et de dissimuler les études d'impact. Le sujet est devenu tellement sensible qu'il est venu parasiter la classe politique à trois mois des élections présidentielles. Pour calmer les esprits, l'exécutif a, dans un premier temps, promis un référendum et Rio Tinto a accepté de geler son projet. Sous la pression, le gouvernement a finalement dû céder et il a retiré les permis d'exploitation.

Le groupe australien assure avoir toujours agi en conformité avec la réglementation serbe et mène actuellement une réflexion sur l'avenir de ses activités en Serbie. Mais pour lui, c'est un double camouflet. D'abord, ce retrait retarde le positionnement du groupe sur les métaux de la transition énergétique. Surtout, Rio Tinto n'arrive toujours pas à redorer son image, écornée par le dynamitage d' un site archéologique d'une valeur inestimable , une grotte vieille de 40.000 ans considérée comme sacrée par la communauté aborigène en Australie.

Les mines n'ont pas la cote

Ce dossier est symptomatique du grand paradoxe de la transition énergétique. Le monde a besoin d'une quantité colossale de métaux - pour atteindre la neutralité carbone, la demande globale de lithium va être multipliée par 42 d'ici à 2050 - mais les projets miniers doivent composer avec une opposition locale toujours plus importante. Ce phénomène touche même les pays habitués à l'extraction minière, comme au Pérou et au Chili pour les mines de cuivre, vues d'un mauvais oeil en raison de leur consommation d'eau.

Au niveau de l'Union européenne, l'abandon du projet sape les ambitions visant à sécuriser l'approvisionnement en métaux. Une batterie de voiture électrique contient en moyenne 45 kg de lithium. Pour le moment, la quasi-totalité des matières premières est importée, notamment de Chine. Or, Bruxelles souhaite par tous les moyens - ouverture de mines ou recyclage - réduire cette dépendance vis-à-vis de l'étranger. Un autre projet de mine au Portugal peine à avancer en raison, là-bas aussi, de l'opposition des habitants.

Etienne Goetz

 

Source : https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-serbie-enterre-le-plus-grand-projet-de-mine-de-lithium-en-europe-1381018?fbclid=IwAR0Pam_08oA_35rscyphYN9qo9uTKpvN5WScouhQJxOY5dj1Bt-uC_B3jy8

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