Un homme ouïghour participe à un rassemblement
contre le gouvernement chinois
à Osaka, Japon 2019 ©REUTERS/Jorge Silva
La Chine
harcèle les Ouïghours
qui vivent à l’étranger
Publié le 21.02.2020.
La
Chine continue d'intimider les Ouïghours et les membres d’autres
groupes ethniques musulmans, même lorsqu’ils ont quitté le pays.
Une répression au-delà des frontières chinoises
Nos
recherches révèlent que la Chine cible, de manière systématique, les
membres de la diaspora ouïghoure et d’autres communautés à travers le
monde. Ces pressions sont exercées par les ambassades chinoises à
l’étranger via des applications de messagerie et lors d’appels
téléphoniques.
Des récits effrayants de Ouïghours
établis à l’étranger montrent que la répression visant les musulmans en
Chine s’étend bien au-delà de ses frontières. Même lorsque les Ouïghours
et les membres d’autres minorités ont fui les persécutions dans le
Xinjiang, ils ne sont pas en sécurité. Le gouvernement chinois trouve le
moyen de les atteindre, de les intimider et, finalement, tente de les
ramener vers un sort bien sinistre – y compris en faisant pression sur
d’autres gouvernements pour qu’ils les expulsent.
Des témoignages de Ouïghours à l’étranger
Nous
avons collecté des informations sur des membres de groupes ethniques
majoritairement musulmans installés dans 22 pays, entre septembre 2018 à
septembre 2019. Parmi eux, 400 Ouïghours, Kazakhs et Ouzbeks. Leurs
récits révèlent le harcèlement et la peur qu’ils vivent au quotidien.
Plusieurs
Ouïghours déclarent que les autorités locales du Xinjiang s’en prennent
à leurs proches restés au pays afin de faire pression sur leurs
activités à l’étranger. D’autres affirment que les autorités chinoises
les ont contactés via des applications de messagerie de réseaux sociaux
pour leur faire peur.
Ces témoignages illustrent la portée mondiale de
la campagne orchestrée par la Chine contre les Ouïghours, les Kazakhs et
d’autres personnes originaires du Xinjiang.
Des camps de rééducation pour les minorités musulmanes
Depuis
2017, la Chine mène une campagne sans précédent de détention de masse
visant des Ouïghours, des Kazakhs et d’autres groupes ethniques à
majorité musulmane dans le Xinjiang. On estime qu’au moins un million de personnes sont détenues
dans des centres « de transformation par l’éducation » ou « de
formation professionnelle ». Elles y subissent de nombreuses violations
des droits humains. En début de semaine, un document officiel chinois de
137 pages a été divulgué à plusieurs médias internationaux. Il listait
des informations précises sur des personnes originaires du Xinjiang. Des
critères comme leurs habitudes religieuses et les relations
personnelles y déterminaient l’affectation ou non dans les camps de
« rééducation ».
Bien que la Chine continue de nier
l’existence des camps d’internement, les preuves s’accumulent. Toute
personne renvoyée vers le Xinjiang risque fortement d’être internée dans
un camp et de subir de graves violations des droits humains. Tous les
pays qui accueillent des membres de la diaspora du Xinjiang doivent
prendre des mesures pour les protéger contre tout acte d’intimidation et
bloquer leur renvoi forcé vers la Chine.
Source : https://www.amnesty.fr/discriminations/actualites/chine-harcele-les-ouighours-qui-vivent-a-letranger
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