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mardi 11 septembre 2018

Faut pas prendre la tomate de Toulouse pour Jeanne d'Arc


 Faut pas prendre la tomate de Toulouse 

pour Jeanne d'Arc




Les Canards du Midi

 Jeudi 6 septembre 2018


Elle devait « bouter la tomate marocaine » hors de nos marchés. L'usine à tomates XXL de Bessières, à 35 kilomètres au nord de Toulouse, tourne désormais à plein régime... et le dos à ses promesses de proximité. Ces 10 hectares de serres sont chauffées grâce à l'incinérateur d'ordures ménagères concédé au groupe Suez, qui lui fournit une énergie trois fois moins chère que le gaz ou le fioul. A l'exception de José Bové et des écologistes de la région, qui présentent les Serres de Bessières comme la cousine végétale de la « ferme des 1.000 vaches » en Picardie, tout le monde applaudit les performances de cette usine ultra-moderne, plus vaste que le hall de montage de l'Airbus A380 et pilotée par ordinateur, qui annonce la création d'une centaine d'emplois. 
 
Seule une journaliste a osé reprendre les critiques des élus écolos, qui auraient préféré que les subventions de la région aillent à de vrais maraîchers bio en circuit court plutôt qu'à un projet industriel de 20 millions d'euros. Martin Venzal, le propriétaire du canard local coupable de ce crime de lèse-tomates, a du se faire remonter les bretelles par ses amis du patronat local. ToulEco a fait amende honorable en publiant un deuxième article à la gloire des Serres de Bessières. « Actuellement la région toulousaine importe plus de 70% des tomates consommées. La naissance de cette entreprise s’inscrit dans une logique de production locale et de reconquête de marché, au sein d’un territoire où les légumes frais, comme la tomate, sont le plus souvent importés », y plaide Serge Briffaud, le PDG de l'usine. L'article reprenait l'argument de la directrice de Decoset, le syndicat mixte gérant les ordures ménagères du département, affirmant que le marché-gare de Toulouse « n'aura plus à chercher ses tomates au Maroc »
 
Les Serres de Bessières ont même lancé une marque, « Ô Toulouse », pour mieux vendre les tomates locales. Mais les plateaux rouges de l'entreprise demeurent très discrets sur les étals du Cristal, le grand marché quotidien des boulevards toulousains. La plupart des commerçants, qui s'approvisionnent au marché-gare, continuent de vendre des tomates produites au Maghreb, mais aussi en Espagne, ou par la coopérative Savéol, implantée en Bretagne et leader sur le marché français de la tomate. Les tomates de Bessières, attendues comme le Messie qui allait chasser les tomates d'importation comme les vils marchands du Temple du carreau du Marché d'Intérêt National (MIN) de Toulouse, filent en réalité directement vers les grandes surfaces. La quasi-totalité (80%) de la production est livrée aux entrepôts géants construits par Intermarché et Casino dans le Tarn-et-Garonne, à seulement 30 minutes de camions de l'usine. On peut les retrouver jusqu'à Lille ou Strasbourg. Serge Briffaud n'est ni Jeanne d'Arc, ni Charles Martel. Les « tomates marocaines », qui entrent en France par le marché de gros de Perpignan, n'ont pas été stoppées à Toulouse. Quant à la centaine d'emplois annoncés, ils ont été largement pourvus en recrutant des travailleurs saisonniers venus de Pologne ou de Bulgarie, mais aussi des demandeurs d'asile Afghans... et des ouvriers marocains, chassés d'Espagne par la crise économique.

Source : https://www.facebook.com/notes/les-canards-du-midi/faut-pas-prendre-la-tomate-de-toulouse-pour-jeanne-darc/2220154978222021/

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