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dimanche 30 avril 2017

"L'autre côté de l'espoir" mardi 2 mai 20h45 au Lido à Prades dernier film d'Aki Kaurismäki


 

 

 

Mardi 2 mai au Lido à 20h45
Les Ciné-Rencontres vous proposent 

 

Synopsis  
 
Khaled, un jeune Syrien, a atterri en Finlande par accident. Il est arrêté, puis relâché, mais sa demande d'asile ne lui a pas été accordée. Alors qu'il a trouvé refuge dans un local à poubelles, il tombe nez à nez et se bat avec Wikström, un quinquagénaire en pleine crise existentielle. Il vient de quitter son épouse et ne veut plus travailler comme représentant de commerce. Il aimerait ouvrir son propre restaurant. Après une entrée en matière compliquée, Wikström engage Khaled, qui subit le racisme. Le jeune homme vient de recevoir des nouvelles de sa sœur et il est bien décidé à la retrouver...
L'AUTRE CÔTÉ DE L'ESPOIR - Bande-annonce VOST - Aki Kaurismäki
https://www.youtube.com/watch?v=eMDQZWBrV3U&feature=youtu.be
       Cliquez pour voir la bande annonce :     https://www.youtube.com/watch?v=eMDQZWBrV3U&feature=youtu.be
 

Critique TELERAMA :

Son art du dépouillement n'a jamais semblé aussi utile. Dans un monde qui se raconte de plus en plus comme une série télé dramatique et bavarde, Kaurismäki va à l'essentiel. Des plans comptés, des dialogues choisis. « Showers ? », c'est le premier mot qu'on entend dans L'Autre Côté de l'espoir : parti d'Alep, en Syrie, et arrivé à Helsinki caché dans un tas de charbon, sur un cargo, Khaled cherche des douches. Du savon d'abord. Avant d'essayer de reconstruire sa vie. Ce dont le Finlandais Wikström doit se préoccuper lui aussi : il a quitté sa femme, qui lui préférait la vodka, et repart à zéro. Khaled va tout miser sur sa demande de droit d'asile. Heureusement, Wikström, qui a joué son avenir au poker, sera là pour l'aider.
L'essentiel, c'est la solidarité. Comme au temps de l'Armée du salut et de la soupe populaire, dans L'Homme sans passé (2002). Comme dans Le Havre (2011), où un gamin arrivé clandestinement du Gabon était recueilli par un cireur de chaussures. Si Kaurismäki nous parle à nouveau aujourd'hui du destin d'un migrant, c'est pour faire entendre un besoin de fraternité devenu encore plus criant. La réalité s'est durcie. Lorsque Khaled est questionné par les autorités finlandaises sur son parcours et raconte les violences qu'il a subies, le décor froid de la pièce dit qu'il n'y a plus de place pour la compassion. Nul besoin de protection pour le Syrien, qui peut être renvoyé chez lui, jugeront les autorités. Sur un écran de télé, surgissent alors les images d'Alep en ruines...
En même temps qu'il épingle la gestion bureaucratique d'une crise humanitaire, Kaurismäki reste dans la générosité. Les images du reportage télé, il les accueille dans son film. Lui qui a toujours rendu hommage à la pureté du cinéma des origines, aux films muets et à Charlie Chaplin, il met l'actualité au premier plan. Montrer Alep est essentiel. Dans son univers si personnel, le Finlandais fait entrer le monde d'aujourd'hui comme une évidence. Il y a ces noms de pays qui résonnent dans le récit de Khaled, Turquie, Grèce, Slovénie, Allemagne, Pologne... Il y a les tenues colorées des Africaines, au centre d'hébergement, à Helsinki. Et aussi un exotisme plein de fantaisie. Le représentant de commerce Wikström vend des chemises à une commerçante qui va prendre sa retraite au Mexique pour y danser le hula, comme à Hawaii. Et quand Wik­ström change de vie, il rachète une brasserie où le prix du steak de hareng est toujours affiché en marks finlandais, pour en faire un restaurant japonais. L'espoir est dans ces vies mon­dialisées qui inspirent des scènes burlesques et tendres, et font basculer le drame du côté de la comédie. Avec quelques personnages, une nouvelle Internationale prend forme !
En allant vers les autres, Kauris­mäki revient à lui, retrouve son passé. A travers Wikström, il évoque son père, qui était VRP spécialisé dans les chemises. Et comme à ses débuts dans le cinéma, il nous fait souvent croiser ici des musiciens, des rockers qui chantent au coin des rues, dans les bars. L'Autre Côté de l'espoir est un film plus juvénile que ses précédents, en même temps qu'il est très réfléchi, engageant sa vision du monde aujourd'hui. C'est le film de tous les partages. Entre la sombre réalité et la légèreté qui permet d'y survivre. Entre les souvenirs et le changement. Entre Khaled et Wik­ström. Un Syrien et un Finlandais qui, avec leurs cheveux gominés, ont belle allure. Leur héroïsme, c'est l'humanisme. — Frédéric Strauss

 

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