Mardi
28 juin à 21h,
les Ciné-rencontres vous proposent le film :
''Kaili
Blues'' de
Bi Gan.
SYNOPSIS
A
Kaili, dans la province de Guizhou en Chine, deux médecins
s'ennuient dans une petite clinique. Mais un jour, l’un d’entre
eux, Chen Shen, décide de respecter la dernière volonté de sa mère
décédée et s’embarque pour un périple en train à la recherche
de l’enfant que son frère a abandonné. Sa collègue de la
clinique, une vieille dame seule, lui demande d’apporter une
vieille photo, une chemise et une cassette à son ancien compagnon,
gravement malade. En cours de route, Chen passe par la petite ville
de Dangmai. Il s’y arrête et y fait l’expérience de vivre son
passé, le présent et l’avenir...
Première
par Gérard Delorme
La forme,
fluide et d’une virtuosité discrète, évoque un flux de
conscience plus ou moins onirique, commenté par un monologue
intérieur surréaliste. Un vrai trip, à la fois dépaysant mais
étrangement familier.
Positif
par Jean-Dominique Nuttens
C'est
tout l'effet que produit "Kaili Blues", dont on sort
débarrassé de la pesanteur des choses et en regardant différemment
le monde.
Le
Monde par Jacques Mandelbaum
Une
nature morte, une digression accidentelle, un fragment de discours
poétique, une bifurcation intempestive se logent souvent entre les
deux extrémités de ce qui aurait dû être une droite et qui se
révèle un rébus merveilleux.
Libération
par La rédaction
C’est
avant tout une magnifique méditation sur le temps qui passe et sur
ce que peut en faire le cinéma, comment il le tord et le malaxe, et
semble toujours trouver de nouvelles manières de le remonter.
Les
Inrockuptibles par Serge Kaganski
Ce
plan-séquence somnambulique est la plus belle incise poétique que
le cinéma ait à nous offrir ces temps-ci (avec "The Assassin"
de HHH), un sortilège dont les effets perdurent après la
projection, comme si le cinéma mélancolique de Jia Zhangke était
infusé par le bonneteau temporel de la fin de "2001 : l’odyssée
de l’espace".
TELERAMA
Lumière clignotante de néon
sur le mur écaillé d'un dispensaire, puis sur une terrasse, la
nuit. Deux médecins en blouse blanche, une vieille dame et un homme,
échangent quelques mots. Elle s'inquiète de l'entendre tousser. «
Seuls les morts ne tombent pas malades », lui répond-il. Deux
minutes se sont à peine écoulées et l'on est déjà certain de
tenir un vrai cinéaste : harmonie de la composition, réserve
mystérieuse, acuité du regard. Le médecin, héros opaque et
taciturne, qui a naguère fait de la prison pour avoir été à la
solde des triades, travaille, fume, rêve. Un jour, il quitte la
ville et part dans une région reculée, à la recherche de son neveu
et d'un inconnu dont il a juste une photo. Trame elliptique où
s'esquissent pourtant trois histoires de couple et de générations.
Il s'agit surtout d'un voyage à travers le pays et le temps. Une
errance réaliste et poétique. Des vers sibyllins en voix off («
Quand les roses absorbent la lumière, la terre en est tout imprégnée
») ponctuent le film, lui donnent sa respiration.
Des souvenirs
sous forme de flash-back voisinent avec des songes. Le présent, le
passé et le futur se confondent même dans un morceau de bravoure
impressionnant : un plan-séquence d'une quarantaine de minutes, où
la caméra ne quitte pas le héros, serpente avec lui sur une route
montagneuse puis entre les bicoques d'un village un peu fantôme,
emboîte le pas d'une jeune fille, qui ira assister sur l'autre rive
d'un fleuve, à un concert rock en plein air... Mouvement fluide,
étrange, qui dénote une inspiration évidente, un sens intuitif de
la mise en scène, proche de Hou Hsiao-hsien (dont The Assassin est à
l'affiche), maître déclaré de ce jeune cinéaste très prometteur
de 27 ans. — Jacques Morice
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