En France,
près de 3.000 enfants
dorment dans la rue,
dont des centaines
ont moins de 3 ans

A.L. avec AFP
Précarité
Dans
la nuit du 2 octobre, 2.822 enfants, dont 686 âgés de moins de trois
ans, sont restés sans solution d’hébergement, après que leur famille a
tenté sans succès d’obtenir une mise à l’abri en appelant le 115
Femme en centre d'accueil - Illustration. - LEVINE HEIDI / Sipa
« Le constat est alarmant. » Depuis la rentrée, le nombre d’enfants contraints de dormir à la rue augmente, ont alerté mardi des associations et parlementaires, qui réclament l’augmentation du nombre de place d’hébergement d’urgence et des mesures pour permettre d’accéder à un « logement durable ».
Dans la nuit du 2 octobre, 2.822 enfants, dont 686 âgés de moins de trois ans, sont restés sans solution d’hébergement, après que leur famille a tenté sans succès d’obtenir une mise à l’abri en appelant le 115. Un nombre en hausse de 42 % par rapport au mois précédent, pointent dans un communiqué commun le Collectif des associations unies, l’Unicef France, le collectif Jamais sans toit et la Fédération de parents d’élèves FCPE. « Au total, on décompte 8.351 demandes non pourvues au 115 le soir du 2 octobre, soit 2.500 personnes de plus qu’en juin dernier » pointent les associations dans ce communiqué qu’a reçu 20 Minutes.
« Un tri des vulnérabilités, des précarités »
Une situation d’autant plus préoccupante que ce nombre reste sous-évalué, puisqu’il « ne tient pas compte des familles à la rue qui n’appellent plus le 115 ou n’arrivent pas à le joindre et des mineurs non accompagnés ».
« Malheureusement, les chiffres sont implacables, le nombre de places actuel n’est pas suffisant, il y a un tri des vulnérabilités, des précarités », a commenté lors d’une conférence de presse Nathalie Latour, porte-parole du Collectif des associations unies. Il est nécessaire de créer 10.000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires, estiment les associations. Pour l’heure, le gouvernement a seulement prévu de maintenir les 203.000 places déjà existantes.
La moitié des personnes en famille qui ne sont pas prises en charge par le 115 résident en Ile-de-France (49,5% des 5.362 personnes en famille), et sur ces personnes, la moitié sont des enfants, soit plus de 1.300 enfants qui vivent à la rue en Ile-de-France, dont 431 ont moins de 3 ans. C’est à Paris que la situation est la plus tendue, avec 1.328 demandes non pourvues. Viennent ensuite la Seine-Saint-Denis (528) et le Nord (395).
Enfants privés de sommeil
« L’exclusion du logement met en péril la santé mentale des enfants », a souligné Béatrice Lefrançois, secrétaire général de l’Unicef France. « Ils sont privés de sommeil, d’intimité, déménagent souvent et ont du mal à accéder à l’école ».
Dans une tribune, les associations ainsi que 55 parlementaires de différents partis réclament également la mise en œuvre d’une programmation pluriannuelle « de la rue au logement », dotée de « moyens suffisants » pour que tous les enfants soient hébergés et pour « favoriser leur accès au logement durable en produisant et en attribuant davantage de logements sociaux ».
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