Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
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lundi 7 mai 2018

3 - Chronique de la ZAD de Notre Dame Des Landes du 15 au 30 avril 2018

Ce mois d'avril, la Chronique des ZAD arrive en trois parties au vu de l'actualité brûlante...

Troisième partie
 
Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé dans/autour de la ZAD de Notre Dame Des Landes pendant cette première moitié du mois d'avril 2018.

Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation précieuse.


NOTRE DAME DES LANDES (44) : 

Enraciner l’avenir

Source : ZAD.nadir.org et médias
 

du 15 au 30 avril 2018

Et ailleurs : Briançon (05) – Roybon (38) - marche citoyenne et
 solidaire contre le blocage des frontières et contre le délit de
 solidarité, de Vintimille à Douvres -






Carte de la zone centrale de la Zad.



Dimanche 15 avril MANIF DE REOCCUPATION

08h43min : Bon ben, en ce jour de grand rassemblement, les flics sont massivement déployés sur la zone. Ils sont positionnés de Lama jusque la Saulce, dans tous les champs autour du Gourbi. Et officiellement pour sécurisé la manif. Ils déblaient les barricades entre les vraies rouges et le champ des fosses. On dénombre déjà 2 arrestations.


08h49min : La Grée est encerclée avec des personnes à l’intérieur et les gens venus en soutien repoussés vers l’ouest


09h02min : Contrôles de vilains sur la D15 et à la sortie de la 4 voie de Temple direction Vigneux. La D42 est annoncée bloquée pour toute la journée mais elle n’était pas encore bloquée il y a 10 minutes. Une des personnes interpellée a été relâchée.


09h19min : Présence policière et contrôles routiers : contrôle routier (identité et fouille du véhicule) à la sortie d’Heric N137 ; contrôle à la sortie Temple depuis St-Nazaire.

GM dans le champ nord de la Saulce, côté chemin de Suez et barricade de Lascar ; Le tractopelle avance dans le chemin de la Noue Non Plus ; GM en embuscade le long de la haie en direction des Fosses (passage du premier au deuxième champ).

9h38min : Risque d’évacuation à la Grée. Les GM encerclent le lieu et annoncent vouloir l’évacuer. Les personnes pourraient sortir par le côté Nord uniquement sur présentation d’une carte d’identité et fouille complète.

 

Il y aurait aussi trois cars de flics en civils (environ 150) qui seraient en route pour participer à notre évènement de la journée : soyez prudent.e.s, vigilant.e.s et trouvez-les.

Infotraflics : ils patrouillent tout autour de la zone, y compris dans l’ouest, notamment avec des flics à moto dans les alentours de la Maison Rose.

09h55min : Infotraflics : les contrôles sont systématiques et lourds. N’oubliez pas de leur prendre la tête en leur demandant les papiers justifiant l’arrếté préfectoral permettant les fouilles de véhicule, et faites gaffe à vous, les objets interdits sont nombreux et insolites.

 

Pour venir : vous pouvez tenter de sortir à Temple, de passer les contrôles sans trop d’embrouilles et de prendre la route direction Fay de Bretagne, jusqu’au Petit Mérimont, et de prendre à droite direction Chênes des Perrières. Faites attention à vous, ils sont partout. Ca se pourrait aussi que ca passe plus facilement par le Nord de la Zad. A voir, et n’hésitez pas à nous donner plus d’informations.

Occupation : la 2éme pelleteuse démonte la barricade sur la route au niveau des Fosses. A priori ils resserrent leurs positions à la Grée et sont dans le jardin du Greffon.

Et si vous êtes à Nantes et que vous savez pas quoi faire, il y a toujours des camarades en GAV à Waldeck et il y a un point de rendez-vous fixé devant le comico pour les soutenir, les accueillir et foutre la pression de toutes les manières possibles.

10h08min : Envie de pourrir des ennemis de la lutte ? Depuis une semaine il nous appelle en nous servant des discours sexistes, racistes, homophobes et haineux, faites vous plaisir en le pourrissant : 06-99-28-43-19 !

10h28min : Accès possibles : pour l’instant il n’y a pas de contrôles au Chêne des Perrières et au tunnel du Temple.

 

11h02min : Solidarités depuis Milan, devant un Squat, avec des italiens, portugais, grecs, chypriotes, roumains, tchèques, serbes, écossais, français. Hands Off ZAD !

 



11h09min : Gaz et grenades au carrefour de la Saulce : Les GM sont au carrefour et dans le champ Nord, et font face à la barricade de Lascar qu’ils arrosent allègrement. Quelques uns rentrent dans la forêt, faites attention à vous !

 

Dispositif allégé à la Grée, les copain-es lancent des pizzas. Les GM ne laissent pas rentrer mais laissent sortir à condition de contrôle d’identité et de fouilles. Ces bâtards ont détruits les tentes de campings et le matos derrière le hangar à gauche de l’entrée quand t’arrives de la route des Fosses.

11h19min : Infotraflics : contrôles de tous les véhicules et tracteurs à Héric, au Temple à la sortie N165, contrôles à Vigneux, NDDL,... la Boissière semble libre , le Chêne des Perrières et le tunnel du Temple aussi.


11h38min : Ils attaquent la barricade de Lascar à la disqueuse, il y a un blindé, et des flics plein la forêt de Roanne. Besoin de renforts humains et matériels !


11h40min :

Appel à rejoindre Bellevue par tous les moyens, et si vous ne pouvez pas, appel à se rassembler dans les bourgs de Notre Dame et de Vigneux pour s’organiser sur la journée à venir ! Ils veulent nous empêcher de nous rassembler, mais on va se retrouver !

 

La Grée est toujours encerclée, les gent.te.s qui veulent les soutenir peuvent converger dans ses alentours pour faire présence.

12h07min : Les GM ont dépassés la barricade de Lascar à coup de blindé et de meuleuse, et sont dans le champ entre l’Ambazada et la Wardine. Besoin de monde sur le toit de l’Ambazada.

 

Infotraflics : ça passerait à pied depuis Vigneux jusqu’au Rosier, à pied aux Ardillières contrôle et une fouille, par la Mancelière jusqu’au sud de la Sècherie et de la Grée.

Toujours des contrôles : sortie Temple direction Vigneux, Héric, et les bourgs aux alentours.
La Grée est partiellement libérée de la présence des GM =)

A bas l’Etat policier !

12h25min : A la hauteur de l’Ambazada, un groupe de personnes a fait reculer le blindé en s’avançant vers lui les mains en l’air. Respect. Les GM reculent de même sous la pression des copain-es.

 

Infotraflics : blocage à Vigneux sur la D81, affrontements à la Saulce, peut être possibilité de traverser la D81 à pied entre ces deux points. Ça passe en voiture et à pieds à la Mancelière Richard.

12h36min : Besoins de dons et de soutiens à la Grée suite à la destruction par les GM de tout le matériel d’hébergement, de camping et autres besoins du quotidien.

 

Besoins de relais à Nantes pour attendre les personnes en GAV à Waldeck.

Des groupes se forment dans les bourgs alentours et réussissent à empêcher les contrôles routiers par une présence massive autour des flics.

Plus d’infos en visuel avec la carte interactive : http://umap.openstreetmap.fr/en/map/zad-carte-de-resistance-aux-expulsions_212230#14/47.3530/-1.7486

12h54min : Répression et dissuasion : les flics qui font les contrôles routiers disent aux personnes de rentrer chez elles ! Ils prennent en photos les plaques des véhicules garés à Vigneux de Bretagne. Toujours plus de techniques d’intimidation et de dissuasion pour empêcher le monde de se rassembler.

Infotraflics : flics à Gourbi, à la Sècherie vers l’Isolette, un peloton à pieds dans les champs aux alentours. Ça gaze sur la route entre la Grée et la Sècherie.

13h08min : Infotraflics : contrôles à Fay de Bretagne direction Temple, contrôles aux Ardillres mais possibilité de passer à pied en échange d’une fouille.

 

La barricade mobile du Liminbout est ouverte jusqu’à 20h, mais le chemin doit être libéré avant 18h pour permettre le passage du camion laitier, sinon elles seront déplacées par tracteur.

Ça semble se calmer à Lascar. Et il y aurait un brouillage des talkies dans les alentours des Fosses Noires.

Des voitures vandalisées dans le chemin de la Frênelière : pneus crevés, carrosseries abimées,... faites attention à vous et faites signe si vous croisez les responsables.

13h50min : Infotraflics : il n’y a plus de flics à la Grée, mais ils sont toujours présent en masse dans le chemin de la Noue Non Plus et tirent des grenades sur les personnes qui tentent de récupérer les débris et le matériel de la cabane Acatrelle.

3ème camion benne plein qui quitte la route des Fosses Noires depuis ce matin. Les machines travaillent entre Gourbi et la Sècherie.

14h00min: Beaucoup de monde à Bellevue, dans les bourgs alentours et l’ambiance est bonne, envers et contre la répression d’Etat, on arrive progressivement à se retrouver !




Le soutien est partout !


A Paris, des Travailleurs et travailleuses du sexe 




A Millau


Opération péage



14h15min : Infotraflics : Des flics au bourg de Notre Dame mais ils laissent passer. Ca bloque aux Ardillières côté D281 et D81, mais ils laissent passer direction Liminbout Chêne des Perrières. Ca passe à la Mancelière, au tunnel vers le Temple.

Contrôles à Fay de bretagne.

Des nombreux GM en stationnements à la Saulce. Lascar est malheureusement tombée sous  ?
Des personnes aident à rentrer sur zone au niveau du Domaine du Lattay et au Club Hyppique de Vigneux.

15h51min : Ça converge au carrefour de la Saulce : le canon à eau est sur la route des Fosses, suivi par un mur anti-émeute, le tout rejoignant le dispositif policier déjà présent au carrefour pour empêcher le cortège de passer.

Passez par les champs, passez par les autres chemins, par la forêt, et soyons là, soyons présent.e.s pour avancer ensemble jusqu’au Gourbi !

16h01min : La foule arrive par la forêt et dans le champ nord. Les flics lancent leur 1ere sommation. Chose étonnante, il y a possibilité de passer de l’ouest vers l’est par la barricade nord du carrefour de la Saulce.



16h17min : Les bâtons qui avaient été plantés en octobre 2016 ont été sortis de terre et sont désormais dans les mains de la foule qui, bruyante, joyeuse et déterminée, avance vers le carrefour de la Saulce, et se déploie un peu partout dans la forêt et les champs.

Autre chose étonnante, le mur anti-émeute a commencé à reculer. Et les gens traversent par paquets de 10 la D81 en direction de l’est, au nord du carrefour de la Saulce et du dispositif policier.


16h34min : Pendant ce temps, les bâtons sont plantés symboliquement pour protéger la charpente du hangar qui est train d’être posée dans le champ entre la Wardine et l’Ambazada.

16h42min : Des centaines de personnes sont en train de passer vers l’est en débordant le dispositif de vilains. Cette ribambelle de gens avance dans les champs, au nord de la route des fosses, en direction du Gourbi et de la Grée. Et pendant ce temps, le hangar commence à s’installer OKLM !



17h03min : Ca crie, ça chante, ça tape sur des percussions pour accompagner le passage de la charpente en direction du Gourbi ! Elle vient de passer la D81. Et se dirige au nez et à la barbe du dispositif policier, vers sa destination finale... LE GOURBI !


17h06min : Cette charpente avec mille bras et mille jambes continue sa route en direction du Gourbi tandis que la première s’enracine dans le champ entre la Wardine et l’Ambazada !


17h19min : Les flics arrivent en 4ème vitesse vers la mine, près de la Chèvrerie. Pendant ce temps, la charpente progresse toujours dans les champs au nord de la route des fosses, tandis que les flics sont déployés tout le long de la route. Une question se pose ? Passera ou ne passera pas ? Est-ce que cette charpente aux mille pattes arrivera à traverser la route pour se poser au Gourbi, sa maison ? Réponse dans les minutes à venir !




Photo de la charpente sur le chemin de Suez !

17h37min : La charpente après un long voyage, s’apprête à faire une pause dans le champ au nord du Gourbi. Va-t-elle rester ici ? Va-t-elle traverser la route en déjouant encore une fois le dispositif de vilains ? Le suspense est insoutenable :)


17h40min : Dans le champ au nord de Lascar, les GM reculent face à une foule, les mains levées, qui avancent. Ils reculent jusqu’à la D81. En reculant, les vilains balancent des lacrymos, chose qu’ils font souvent quand ils reculent ! 

 

 



18h05min : Une info vient de nous être communiquée. Il paraît qu’une partie des troupes de vilains qui nous pourrissent la vie depuis des semaines dort à l’hôtel Campanille de Saint-Sébastien, le west Hotel de la Chapelle-sur-erdre. On vous dit ça à toute fin utile, au cas où vous ne sauriez pas quoi faire cette nuit, que vous auriez envie de, peut-être, jouer des percussions, tester votre klaxon, n’hésitez pas !

Le général de la gendarmerie a dit que s’il n’y avait pas d’affrontements au niveau du Rouge et Noir, il ne chercherait pas à attaquer le campanille (la partie haute de la charpente). Comme d’hab hein, parole de flic !
Bon et sinon c’est tellement fou ce qui se passe qu’on a envie d’en profiter. On vous tient au courant régulièrement quand même, mais un peu moins que jusqu’à présent !
Des bisous

18h39min : Pour info, les personnes qui ont été séquestrées une partie de la journée à la Grée par les vilains sont désormais libres de leurs mouvements !


19h17min : Finalement on ne résiste pas à revenir plus vite que prévue pour continuer à vous informer de la situation sur zone. A l’instant klaxon nous arrache un gros sourire : après l’embourbement du blindés il y a deux jours... c’est au tour du canon à eau de faire des siennes : IL NE MARCHE PAS !!! Les flics sont au carrefour de la Saulce et auraient bien voulu éloigner les gens à coup de lance à eau. Ils sont dégoutés !! Est ce qu’on peut soupçonner un sabotage en notre faveur du côté de quelques gendarmes en questionnement ?


19h45min : Salve continue de gaz et de grenades par le blindé depuis 5 minutes, le vrai visage de l’état sous Macron refait surface dès que les soutiens extérieurs ont repris le chemin de leur maison. Sans exagérer, on peut estimer à au moins une centaine de tirs dans le dernier quartier.

Il avance côté Rolandière et dans le champ côté Lascar en tirant des grenades F4. C’est celles qui font vraiment beaucoup beaucoup beaucoup de bruit, c’est à dire aussi beaucoup de blessés !


19h49min : INFOTRAFLIC : La route D49 en direction de Fay de Bretagne est bloquée par les flics. Mais d’autres chemins mènent ici. Et entre Notre dame des landes et Héric.


19h54min : Pas de repos en ce dimanche : charge en cours du côté de la Sécherie. Ca sent fort la lacrymo dans le bocage en cette fin de journée. Les flics empêchent de retourner vers le Gourbi


20h16min : Les flics ont reculés des Fosses noires vers la D281. Il y a des blessés au niveau du carrefour de la Saulce et ca continue de tirer. C’est complétement délirant.


22h46min : Les flics ont quittés la zone et une charpente à 200 jambes se promène sur les routes de la ZAD et semble aller en direction du Gourbi. Pendant ce temps des personnes profitent de pouvoir regagner la zone plus à l’est de la D281 pour aller récupérer les affaires ensevelies sous les décombres et gravats non encore emporter par les bennes collaboratrices. Du matériel de construction sera certainement aussi récupérable. Appel à coup de main bienvenue !


22h53min : La cabane en cours d’acheminement




Un signe positif pour l’avenir ?

 Détail de la charpente



Notre-Dame-des-Landes : sur la Zad, manifestation sereine et déterminée sur Reporterre :


Notre-Dame-des-Landes : sur la Zad, une belle détermination collective à reconstruire sur Reporterre :


La Zad vue par M. Macron : « La tyrannie de certaines minorités, habituées à ce qu’on leur cède en refusant de transformer le pays » sur Reporterre :

 


LA 2E BATAILLE DE NOTRE DAME DES LANDES • JOUR 3 • 11 AVRIL 2018 sur Taranis news :

 



Infos du 16 au 22 avril

Lundi 16 avril 8ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE

 

05h30min : MERCI ! Merci à toutes celles et ceux d’entre vous qui ont bravé le dispositif policier hier pour affirmer leur soutien à l’avenir de la zad ! Grace à votre soutien, sur place notre détermination reste sans faille.

05h57min : PAS DE FLICS SUR ZONE POUR L INSTANT : c’est le moment d’en profiter et de nous rejoindre sans se faire emmerder ! (voir les liens vers cartes et lieux d’hébergement une fois sur place en haut de l’article).

La journée d’hier a été un énorme succès avec une mobilisation extrêmement importante compte tenu de la rapidité avec laquelle elle a été organisée, de la pression policière pour l’empêcher (intimidations, barrages, blocage des axes de circulation de la zad). Un récit est disponible ici.. Surtout nous avons rempli notre objectif : poser les bases d’une nouvelle structure collective au Gourbi, au nez et à la barbe de la maréchaussée !




06h59min : Appel à action pour la ZAD et son monde à l’occasion de la journée mondiale des luttes paysannes, c’est pour demain !

 

07h24min : MACRON CAUSE DE NOUS :

Hier Emmanuel Macron était interrogé par 2 journalistes. Edwy Plenel de Mediapart lui pose une question sur les "projets collectifs" à Notre-Dame-des-Landes. "Vous détruisez ces projets" déclare t-il. "Je m’installe dans votre salon et on dit que c’est un projet agricole alternatif ? C’est impossible", a répliqué le président de la République.

Tiens, c’est une idée ça, qui est chaud pour une Convention d’Occupation Précaire d’un salon de l"Elysée ? Sur qu’on en ferait quelque chose de plus utile que ce à quoi ils servent en ce moment ? D’ailleurs qui a besoin d’une maison aussi grande ?

Et encore, "vous me parlez d’une colère aujourd’hui, mais de la colère de qui ? Vous me parlez des gens qui depuis des années bloquaient un endroit où on devait construire un aéroport, qu’on ne construit pas ? Et qui, aujourd’hui, viennent continuer à protester ?", a lancé le chef de l’Etat. Le président de la République a estimé que cette colère des zadistes n’était "pas légitime". "Elle n’a rien à voir avec celle des cheminots", a-t-il assuré.

Sérieusement, ce type mériterait qu’on aille péter sa maison, on verrait bien comment il prendrait la chose. En tout cas, sur qu’il s’inquiète de la convergence des luttes qui prend forme en ce moment. Ce n’est pas le moment de faire retomber la pression !

07h58min : LA CHEVRERIE NE TOMBERA PAS. On la reconstruira !

 

Le premier jour des expulsions, lundi 9/4, comme beaucoup d’autres lieux de vie à côté de la D281, la Chèvrerie se trouve attaquée et gazée. Ce n’est que le lendemain, le 10/4, que cette cabane collective sera détruite à coups de pelleteuse. Toute la semaine qui suit, lorsque les ami.e.s fouillent ses décombres pour récupérer leurs souvenirs et le matériel de construction, illes en sont empêché.e.s par des encerclements de périmètre, encore des gaz lacrimogènes et des grenades. Cette vidéo témoigne et appelle à soutien. Parce que la Chèvrerie, on la reconstruira ! Tous les coups de mains sont bienvenus. On a besoin de beaucoup de monde, de matos et de détermination pour construire et défendre ce lieu, comme tous les autres lieux qui veulent être reconstruits !

08h00min : LAMA FACHE : les flics essaient de dégager la barricade et tirent des grenades lacrymogènes. Ils se positionnent sur le champ à côté.

08h01min : RETOUR DES FACHEUX : la flicaille se positionne doucement, une petite gueule de bois peut être ? En tout cas ils sont désormais de retour sur la d281 : au Bois Rignoux (côté La Paquelais au sud), aux Ardillières (au nord) et des blindés se positionnent au carrefour de Lama Faché (au centre). Ils font les premières sommations.

 

Ils sont aussi de retour sur la d81 et le carrefour de la Saulce.

09h19min : INFOTRAFLICS : les gendarmes avancent sur la route de l’Isolette. Les pauvres doivent avoir un GPS en panne... où alors ils essaient de parvenir au Gourbi par le sud ? D’autres s’essaient à noyer la route des Fosses Noires sous les gaz lacrymogènes, ils y arrivent pas mal vu que ça fait une semaine qu’ils s’entrainent…

09h20min : BD : marre de nous entendre parler que de keufs ? Alors franchement nous aussi on voudrait bien changer de sujet mais c’est un peu dur de se concentrer avec le bruit des détonations dehors... BD, donc, envoyé en soutien par un camarade, à lire ICI

09h30min : GOURBI : la flicaille est en train de prendre position tout autour, dans les champs. Un blindé s’approche en provenance de la Saulce. C’est quand même con tous ces pov’ types qui ne savent faire que détruire... Je suis sur qu’on aurait pu leur apprendre à faire autre chose de leurs dix doigts, encore une faillite manifeste de l’Education Nationale.



Le Gourbi, encore debout pour combien de temps ? 
 
Un groupe de gendarmes est allé tronçonné le campanile du Gourbi qui avait été déposé dans un champ derrière les Fosses Noires. 
 
Et c’est nous les casseurs ???

9h48min : BILAN MEDIC DE LA JOURNEE DE DIMANCHE : les équipes médic ont recensé 60 personnes prises en charge pour des blessures diverses, ce chiffre ne prenant pas en compte les gens directement soignés sur le terrain.


09h58min : GOURBI : il y a toujours un blindé positionné, les gendarmes descendent de force les personnes grimpées sur la charpente. ça sent le sapin pour Gourbi 5, mais qu’ils n’espèrent pas nous voir renoncer, on en reconstruira autant qu’il faudra !

10h28min : GOURBI : un blindé a fait tomber la charpente, des gendarmes s’acharnent dessus à la tronçonneuse. Tristesse devant tant de connerie.

11h27min : INFOTRAFLICS : la bleusaille se recule vers le sud de la d281 et ils se répartissent en petits groupes pour encercler la Chèvrerie. Que quelqu’un leur dise que pour les empêcher de reconstruire c’est pas 3 semaines qu’il va leur falloir rester mais plusieurs années !

Contrôle sur le chemin de Saint Yves.

12h14min : INFOTRAFLICS : On nous signale qu’il vaut mieux éviter la rue Théophile Ceineray à la Paquelais. Merci de continuer à nous envoyer des infos. Sinon, une énième grenade qui n’a pas explosée a été trouvée entre les Fosses noires et les Vraies rouges. Si une personne avec des compétences de déminage pouvait se rendre là-bas...

12h40min : INFOTRAFLICS : 4 gendarmes au rond-point de Curette direction la Paquelais, bras croisés, pas de contrôle.

On a eu des nouvelles des gens qui étaient sur le toit de la charpente à Gourbi, personne n’a été arrêté. Big up à elles.

12h57min : INFOTRAFLICS : 2 camions de gendarmes mobiles au niveau de Bison futé et mouvement là-bas. Peut-être la relève.

13h08min : RAPPEL : à Nantes, contre les expulsions : ouverture d’un point accueil à partir de 9h30 à B17 (17 rue Paul Bellamy) et point info à la préfecture, rassemblement à 18h devant la préfecture et AG à 20h30 à B17.

13h09min : Une pelleteuse à Bison futé étale du remblais. Des clowns sont aux alentours. A priori le carrefour de la Saulce est toujours libre et la Grée est donc accessible par l’ouest.

13h15min : INFOTRAFLICS : Impossible de passer à pieds d’est en ouest la D281 au niveau entre Lama fâché et sous la Chèvrerie. Courage !

13h25min : Les flics progressent au niveau de Bison fumé, à 50 mètres de la chèvre. Ils vont élargir les chemins et les entrées de champs pour que les machines puissent travailler. Du coup ils sont en train de faire un périmètre de sécurité autour de Bison fumé. Les flics au nord-ouest ont bougé vers Bison.

Il y a des condés à la Fresnelière et autour de la Mancelière, ils font des aller-retour .
A Vigneux, ils vont, ils viennent. Aux Ardillières c’est toujours bloqué.
Il y aurait des contrôles à la sortie de la 4 voies à Héric.
Ça circule : la haie, le Chêne des Perrières.

13h29min : Les véhicules garés à Vigneux depuis plus de 7 jours sont enlevés par la fourrière. Deux véhicules ont été enlevés ce matin du parking qui est après le cimetière mais ils ne font pas de signalétique pour prévenir les gens. Pensez à bouger votre véhicule, même si c’est de quelques mètres, ça repart pour 7 jours !

13h30min : MEDIC : On a reçu beaucoup beaucoup de médicaments, merci ! On a un gros besoin de béquilles car il y a eu beaucoup de blessé-e-s hier. Merci pour vos dons.

 

Des clés de fourgon ont été perdues près de la barricade de la Wardine, si tu les trouves, merci de les ramener à la cantine de Bellevue.

13h37min : Des gens à Lama faché tentent de maintenir les flics et le blindé et demandent du renfort à Lama. Les flics sont à la chèvre et avancent vers l’ouest vers la mine. Les flics ont passé la mine, les potes ont laché la barricade, les flics bougent dans le champ entre la Grée et la Fresnelière, il y a eu deux arrestations, attention à vous. Ça gaze et ça charge.

13h41min : RAPPEL : à 14h à la Grée il y a une assemblée des occupantes. Ça va discuter des négociations : y retourner ou pas et comment ? Ce soir il y a aussi une assemblée des usages où la décision sera prise.

13h48min : INFOTRAFLICS : Une dizaine de GM qui étaient en statique dans une haie près des 100 noms viennent de se mettre en mouvement vers le sud sur le chemin entre la Grée et la Chèvre. Attention à vous.

13h55min : VILAINS : On nous signale le PSIG (BAC des champs) au niveau de la barricade de l’Acatrelle où une pelleteuse est arrivée. Besoin de monde dans le champ au nord-ouest de la Grée. Egalement 40 véhicules champ nord d281.

Une info réconfortante : ce soir à Poitiers il y a un concert de soutien pour la zad, ils nous envoient un énorme big up.

14h14min : Message de Nantes : "On relaie les infotrafflics sur https://nantes.indymedia.org/ pour que les gens s’organisent pour rejoindre la zone." Un grand merci à vous et big up à toutes les personnes qui s’organisent partout ailleurs contre Macron et son monde en ce moment, sur les piquets de grève, dans les manifs, dans les lycées. On aimerait davantage parler de tout ça, on est avec vous !

19h39min : Ce soir, AG des Usages exceptionnelle à 20h30 au Hangar de Bellevue. Au menu : comment et quoi répondre à l’invitation que la préfecture a faite à la délégation intercomposante.

Vidéos & Images : 15 avril 2018, un bâton pour protéger, un bâton pour construire : https://www.youtube.com/watch?v=jMkIw5bthnU

Journée de lundi : LEGAL TEAM : 7 personnes passées en compa’ : 1 choppée sur la ZAD vendredi matin et 6 autres arrétés pendant la manif de samedi à Nantes. 4 personnes ont refusées la comparution immédiate : 1 est maintenu en détention jusqu’à son procés le 18 mai et les 3 autres ont été placés sous controle judiciaire avec procés les 22, 23, 24 mai.
Les 3 personnes qui ont été jugés ont pris de la prisonn avec sursis + dommages et intérêt aux flics + interdiction de LOire-Atlantique pour ceux qui ne sont pas domicilié ici. TOus sont accusés de violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique et refus de signalétique et ADN pour la personne arrêté sur la ZAD .


Les mensonges sanglants de M. Macron par Hervé Kempf sur Reporterre


Zad de Notre-Dame-des-Landes : ce lundi, les gendarmes ont démoli la charpente du Gourbi sur Reporterre

« Des habitants supposent que la semaine va se dérouler comme ça, avec des échauffourées et des affrontements de basse intensité, et que c’est lundi 23 avril date de l’ultimatum pour l’enregistrement de projets agricoles individuels, qu’une offensive risque de monter en puissance. « C’est là qu’on sera », ont-ils assuré. »

    « De gré ou de force, nous garderons la zad » : une épreuve d’endurance s’engage entre gouvernement et occupants sur Bastamag

    De gré ou de force, nous garderons la zad » : une épreuve d’endurance s’engage entre gouvernement et occupants




Mardi 17 avril 9ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE

08h07min : première explosion

D281 : 2 blindés et une quarantaine de fourgons remontent la route depuis la Paquelais et enlèvent les barricades sur leur passage.
D81 : 2 blindés et de nombreux fourgons (50) de GM plus hommes à pied arrivent depuis le nord vers la Saulce

08h24min : les flics sont entre le carrefour de la Noue et des Fosses.

A la Saulce ils tirent au flash ball et cherchent à faire des arrestations


09h32min : flics avec chiens dans la forêt de Rohanne.

Ils cherchent à faire des arrestations, on rappelle qu’une personne a été arrêtée hier et se retrouve en prison au moins pour 1 mois en préventive jusqu’à la date de son procès.

09h48min : machines de destruction présentes à « l’Erette », qui attendent de pouvoir venir si elles ne sont pas entravées...


10h43min : 1 fourgon entre Fay et chêne des Perrières au lieu dit le Malabry/mal-abris ? contrôle


12h16min : Certaines personnes ne peuvent pas faire de virements sur le compte recevant les dons destinés à la zad, surement à cause d’un problème avec le Code Iban. Mais le problème a été contourné ! la cagnotte leetchi est en ligne. 7000 euros récoltés à cette heure ! Merci


12h21min : Deux journalistes de Libération blessés par les armes de la police en une semaine racontent ici la violence des vilains.Rappelons également qu’il y a quelques jours, le bilan du nombre de blessé.e.s sur la zone s’élevait à 150, dont plusieurs cas sérieux. On attend un bilan actualisé dont on peut déjà affirmer qu’il sera plus lourd. Les expulsions sont officiellement terminées depuis jeudi, les violences policières elles n’ont absolument pas cessé. On appelle toujours à des actions décentralisées contre la préfète et son monde !


12h31min : Compte rendu des comparutions immédiates qui ont eu lieu hier lundi 16. Tout notre soutien aux camarades victimes de la répression, feu aux prisons.


12h46min : Demain la préfecture de Vintimille (Italie) s’apprête à expulser plusieurs camps de personnes exilé.e.s, ça concerne 200 personnes. Un soutien humain, matériel et financier, sur place serait grandement apprécié, notamment par la cantine Kesha Niya qui demande des coups de main dans les jours et les semaines à venir.


12h48min : La pétition "Comme à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, défendons d’autres manières d’habiter" a presque atteint 50 000 signatures. Vous pouvez la trouver ICI la signer et la relayer.


13h37min : Les vilains sont positionnés sur la D81 entre la Geneslière et le carrefour de la Saulce, le long du champ nord ouest et on se demande ce qu’ils font. Des personnes les éblouissent avec des miroirs.


14h07min : Les brigades avec chiens les auraient lâchés entre la Saulce et la Geneslière, ils auraient chopé quelqu’un.


15h06min : Macron est à Strasbourg aujourd’hui alors la Pref a décidé d’y interdire les manifs, raison invoquée : « la mobilisation des forces de sécurité n’est pas suffisante pour assurer concomitamment à la visite du président de la République d’autres événements importants », que « des risques de trouble à l’ordre public sont susceptibles de se produire".

http://zaddumoulin.fr/macron-a-strasbourg-manifs-interdites

16h01min : Pour celles et ceux qui arrivent sur la zad ou y reviennent : il y a des contrôles au moins à Vigneux, aux Ardillières, à la Boissière et au Temple de Bretagne. Avec parfois des contrôles complets genre fouille au corps.

16h28min : Le soutien continue de partout : on reçoit des messages par centaines et on peine à recenser toutes les actions de solidarité depuis le début de l’opération tant il y en a (voir carte ici). Avec des "2 en 1" action + soutien financier comme c’est le cas pour les "péages gratuits" en Ariège (750 euros), à Fougères (1500 euros) et à Lançon (1500 euros). Mille bravos !

17h24min : INFOTRAFLICS : Flics à Vigneux à la sortie de la 4 voies en venant de Nantes, probablement parce que c’est là qu’ils déposent par là tout ce qu’ils déblaient sur zone.

À pied ça passe par le sud de la mine.

17h32min : INFOTRAFLICS : Deux voitures de gendarmes à la Mancelière.

17h39min : INFOTRAFLICS : Ça contrôle aux abords de la Maison rose.

18h05min : INFOTRAFLICS : Ça passe par la Boistière en venant du cimetière de Vigneux. Pas de képis à Vigneux. Infos à prendre aux conditionnel et à vérifier. Prévenez-nous s’il y a du changement.

Demain à partir de 14h il y aura un chantier au jardin des rouges et noires, sous le soleil. Il y a eu un appel à dons pour de la crème solaire donc vous ne craignez rien.
A celles et ceux qui veulent rédiger des statuts d’asso mais ne savent pas comment faire, rendez-vous demain à Bellevue pour faire ensemble.

Journée de mardi : LEGAL TEAM : 1 personne chopée le 13 avril sur zone a été condamnée à 4 mois avec sursis, 140h de TIG, 2X500euros de dommages et intérêts + 800 euros art 475 (on ne sait pas trop ce que c’est que cet article) + interdiction du département 44. Il y a eu 4 autres personnes choppées le 15 sur la zone, 1 a refusé la comparution immédiate et sera convoqué le 24 mai en attendant sous contrôle judiciaire, 3 autres personnes jugées et condamnées à 8 mois avec sursis et interdiction de 44. Renvoi au 28 juin pour les dommages et intérêts demandés par les flics .

Sur la ZAD, les mensonges d’Emmanuel Macron

 

Le chef de l’État a menti à six reprises au sujet de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes lors de son entretien télé avec BFM et Mediapart dimanche soir. Voici de quoi rétablir quelques faits.

Pendant son entretien de bilan d’un an de présidence avec Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel dimanche soir, Emmanuel Macron a prononcé plusieurs mensonges et contrevérités au sujet de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Si chacun·e est libre de se faire sa propre opinion sur ce sujet, le respect du débat public exige que ce soit sur la base d’une description exacte de la réalité. Voici de quoi rétablir quelques faits.
  •  1) « Nous avons rétabli l’ordre républicain : c’est-à-dire dégagé la route départementale et toute une partie autour de celle-ci, où il n’y avait aucun projet réel et uniquement des occupations illégales du domaine public. »



Le «Gourbi» reconstruit par la ZAD dimanche 15 avril et détruit par les gendarmes le 16 (@ZAD_NDDL).



Oui, les gendarmes ont dégagé la RD 281, la route dite « des chicanes », fermée par le département après l’échec de l’opération « César » d’évacuation de la ZAD en 2012. À l’époque, pour signifier aux automobilistes que la voie est fermée à la circulation, les autorités font imprimer de profondes marques dans le bitume. La route se couvre de barricades un temps habitées (les planchettes, Lama fâché), de carcasses de voitures brûlées, de sculptures situs et de slogans insurrectionnels.

Après l’annonce de l’abandon de l’aéroport, l’État exige le nettoyage de la route, condition non négociable pour envisager que des occupant·e·s de la ZAD puissent y rester. Mais pour certain·e·s, la libération de la route entraînerait inévitablement la fin de l’autonomie de la ZAD et sa normalisation. Ils s’affrontent à la majorité du mouvement d’occupation sur ce point, reconstruisent des obstacles et sabotent la route.

Le matin du 9 avril, le premier édifice que les gendarmes ont attaqué et démoli est la tour de bois, d’une dizaine de mètres de haut, construite en bordure de route par les habitants de « La Massacrée », campement héritier de l’ancien Lama fâché, délogé de la route. Ce site était ouvertement un lieu de résistance contre le retour de la zone sous la coupe de la puissance publique.

Mais quelques heures plus tard, ils ont aussi expulsé et détruit la ferme collective des Cent Noms, qui portait officiellement plusieurs projets agricoles, dont une bergerie et du maraîchage, et la Chèvrerie, où des habitant·e·s défendaient l’idée de « projections » pour l’avenir (comme des plantations de vergers par exemple) plutôt que de projets, et n’étaient pas opposé·e·s à l’idée de s’associer à des lieux en voie de régularisation. Contrairement à ce qu’a prétendu Emmanuel Macron dimanche soir, ces lieux regorgeaient de projets réels et motivés.
  • 2) « Pourquoi les gens qui étaient à la ferme des Cent Noms, depuis dix ans, ils n’ont jamais voulu créer une de ces formes-là ? Jamais. »
Expulsée et démolie lundi 9 avril, la ferme collective des Cent Noms était l’un des lieux symboliques de l’avenir de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Les huit habitant·e·s de cette ferme collective créée au printemps 2013 faisaient partie des personnes prêtes à déposer des projets officiels et à se faire régulariser. Une bergerie, un projet de troupeau-école de moutons, un jardin maraîcher… Ils souhaitaient rester sur la ZAD, y développer des projets agricoles, mais refusaient de déposer un projet individuel afin de maintenir le cadre commun et solidaire de la zone, permettant de mutualiser les moyens et les idées, ainsi que d’éviter l’émiettement des terres. L’un des habitant·e·s était en contact avec la mutuelle agricole MSA pour préparer sa régularisation.

Contrairement à ce qu’affirme Emmanuel Macron, les Cent Noms n’existaient pas depuis dix ans mais depuis même pas cinq ans. Et comment auraient-ils pu se régulariser plus tôt alors que le projet d’aéroport n’a été abandonné qu’en janvier 2018 ? Qui à la chambre d’agriculture aurait pris au sérieux des paysan·ne·s squatteur·e·s de la ZAD ? Personne, évidemment.
  • 3) « Parce que les gens qui étaient là, ils étaient là contre un projet arrêté. Ils n’avaient plus de raisons d’être là. »
Emmanuel Macron fait semblant de ne pas voir que le mouvement d’occupation des 1 650 hectares de la ZAD ne s’opposait pas seulement à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes mais est aussi un creuset radical d’alternatives au système capitaliste et à l’État. Cette commune rurale et insurgée a tissé mille liens avec les riverain·e·s, mobilisations locales et nationales, marchés bio du coin, militant·e·s syndica·les·ux. S’y inventent d’infinies manières de produire ensemble mais pas pour vendre, de partir en émeutes et d’aimer planter une spirale de plantes aromatiques autour d’une cabane de soins, d’échapper aux normes bureaucratiques mais d’inventer des règles coutumières, de vivre la lutte tous les jours plutôt que diviser sa vie entre travail et militantisme, de couper du bois pour répondre à ses besoins et à ceux de la forêt, d’aimer résister et de faire sérieusement la fête (voir ici notre reportage long format). Ou alors cet autre rapport au monde l’effraie trop pour qu’il puisse le prendre en compte.
  • 4) « Je vais avoir moi un projet alternatif, je vais aller m’installer dans votre salon ! Je sais une chose : occuper illégalement le domaine public, quand il n’y a plus aucune raison, ce n’est pas l’ordre républicain. »
Le fantasme de l’occupation du salon par de méchants zadistes malodorants et fumeurs de joints, c’est une des images préférées de l’extrême droite locale. Cette analogie est mensongère pour trois raisons :

– La ZAD n’est pas un salon dans le logement de quelqu’un·e mais un immense espace de 1 650 hectares composé de champs, forêt, étangs, routes, sentiers et… maisons. Ce n’est pas « chez quelqu’un·e » mais autour de chez beaucoup de monde.

– La ZAD n’appartient pas à une seule personne individuelle mais à l’État, qui en a concédé l’usage à AGO Vinci, fin 2011. Auparavant, près de la moitié de la zone avait été acquise par le département de Loire-Atlantique. À notre connaissance, l’État n’est pas une personne humaine bénéficiant du droit au logement.

– Si elle n’avait pas été occupée par une poignée, puis 200 à 300 personnes environ aujourd’hui, la ZAD aurait été détruite, recouverte par le goudron d’un gigantesque aéroport. Si le chef de l’État tient absolument à sa métaphore ménagère, il lui faudrait donc dire que c’est parce que « son salon » a été occupé par des zadistes, qu’il existe encore aujourd’hui.

Par ailleurs, interrogé sur le cadre individuel que l'État veut imposer aux zadistes alors qu'ils souhaitent garder un cadre collectif, et alors que des formes juridiques collectives existent (SCOP, SCIC…), Emmanuel Macron répond qu'elles « existent déjà » et que « nous portons ces projets ». C'est une demi-vérité, et donc un demi-mensonge car en réalité les habitant·e·s de la ZAD souhaitent une forme collective de gestion des 300 hectares dont ils s'occupent actuellement. C'est ce que l'État leur refuse, rejetant ainsi leur volonté de créer une SCTL sur le modèle de la société de gestion des terres du Larzac. Pas de SCOP, ni de SCIC, ni de GAEC possible sur l'ensemble de ces 300 hectares, à ce stade. La puissance publique veut un nom, et un seul par projet déposé. C'est le cœur de la bataille en cours sur l'avenir de la ZAD. 
  • 5) « Il y a des gens qui ont une idée formidable, une idée fumeuse, ils payent pas les terres, se conforment à aucune règle, produisent du lait sans aucune règle… Les règles de santé publique, c’est pas les leurs, ils ont un projet alternatif, c’est formidable, on paye plus rien, il n’y a plus de règles. »
C'est le discours de la chambre d'agriculture : sur la ZAD aucune règle sanitaire ne serait respectée. C'est faux. Un boulanger vend son pain sur le marché de la commune de Blain, un maraîcher fait les marchés d'un autre village, les bêtes élevées sur la zone sont soignées. Les habitant·e·s ne respectent pas toutes les règles et normes, en contestent certaines – le puçage par exemple, pour certain·e·s d'entre eux – mais cela n'empêche pas que la production de céréales, lait, fromages, houblon, légumes, confitures… y est sérieusement encadrée depuis plusieurs années, en lien permanent avec les agriculteurs historiques du coin.

Une réunion avait eu lieu le 28 mars entre la direction départementale des territoires (DDTM) et des habitant·e·s de la ZAD afin de parler des 80 hectares de terre – sur 1 650 en tout – jugés conflictuels par l’État. Ils ont énuméré les projets agricoles et artisanaux envisagés pour les 300 hectares dont ils revendiquent l’usage : cultures céréalières, de pommes de terre, production laitière et transformation, et présenté un projet de fédération coopérative pour les regrouper en un même ensemble… Et listé les personnes morales qui en seraient chargées, selon un participant.

Les zadistes ont demandé un autre rendez-vous et s’étaient engagés à y présenter une liste écrite de projets. « Nous n’avons jamais refusé de nous nommer », insistent-ils. Aux Cent Noms, cette ferme collective détruite lundi par les gendarmes, les brebis étaient déclarées auprès de la Chambre d’agriculture, bouclées et pucées. Le vétérinaire était passé récemment pour l’examen de prophylaxie. Les représentant·e·s de l’État n’ont pas présenté de modèles de conventions d’occupation précaire (COP) individuelles à remplir aux zadistes.

Mardi 10 avril, un paysan de la ZAD, en voie d’installation et adhérent à la MSA, Wilhem, disait son désarroi : « On a cru au dialogue mais ils nous ont eus. On a été pendant dix ans sous la menace des expulsions. Quand on veut s’installer en agriculture, le parcours d’installation pilotée par la Chambre d’agriculture dure environ un an. Il faut s’engager sur 5 ans pour recevoir la dotation des Jeunes Agriculteurs. L’État ne nous laisse pas le temps de lancer les démarches de régularisation. C’est scandaleux. C’est une honte. » 

La délégation des occupant·e·s avait également écrit une lettre à la MSA et prévu un rendez-vous avec des juristes pour étudier les formes juridiques de leurs futures activités : SCA, SCIC, fonds de dotation. Lundi 9 avril, jour du début de l’expulsion de la ZAD, ils déposaient plusieurs statuts d’associations destinées à héberger leurs activités.
  • 6) « Vous me parlez d’une colère, mais la colère de qui ? De gens qui, opposés à la construction d’un aéroport, bloquaient un endroit depuis des années et, alors que le projet a été abandonné, continuent à protester ? Je considère que cette colère n’est pas légitime et n’a rien à voir avec celle des cheminots. »
Pas de chance pour le président de la République : jeudi 12 avril lors d’une AG à Nanterre, des cheminots ont affirmé leur solidarité avec les zadistes, selon une participante qui en a fait part à Mediapart.

Plus globalement, depuis les manifestations contre la loi sur le travail en 2016, un collectif intersyndical contre l’aéroport a vu le jour (voir ici notre reportage sur la manifestation du 1er mai à Nantes en 2017). Il réunit les unions départementales de Solidaires, la CNT, et de la CGT Travail-Emploi Fonction publique, de la CGT AGO, du collectif national des syndicats CGT de Vinci, de la CGT Caisse des dépôts et consignations et d’autres militant.es. Il dénonce les « fortes dégradations des conditions de travail » depuis la reprise de la concession de Nantes Atlantique par Vinci à cause d'un manque d’investissements et de ses conséquences : turn-over, précarité, climat anxiogène. À ses yeux, la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, au nord du département, serait une « délocalisation » imposée et se traduirait par des suppressions d’emploi, notamment à cause de l’automatisation de certaines tâches.

Tous ces militants affirment aussi vouloir défendre « les habitant.es de la ZAD qui vivent l’expérience d’un monde plus humain, plus libre » et « ont toute notre solidarité, car ce monde d’exploitation et d’aliénation qu’ils et elles combattent c’est aussi celui contre lequel nous luttons quotidiennement ». Fin 2016, alors qu’une expulsion de la zone semblait imminente, la CGT Vinci avait publiquement refusé de travailler « sur tout chantier en lien avec le projet de transfert de l’aéroport » et appelé les salariés à exercer leur droit de retrait.

Jade Lindgaard - Médiapart


À Notre-Dame-des-Landes, comment sortir de l’impasse ? sur Reporterre


Autour de la Zad, la bataille politique de la propriété privée sur Reporterre

https://reporterre.net/Autour-de-la-Zad-la-bataille-politique-de-la-propriete-privee



Mercredi 18 avril 

10ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE


 

07h38min : BON MATIN : Le soleil s’est levé encore un jour sur le bocage avec l’hélico en ligne d’horizon. Pas de présence de flics à signaler directement sur zone (à part dans les airs), par contre ils ne sont pas loin.

Au programme aujourd’hui sur la zone : un petit déj à la Grée en ce moment, une formation street médic dans l’aprém, et certainement plein d’autres rendez-vous. Ha oui quand même, il y a aussi le rendez-vous de la délégation à la préfecture. On vous donne des nouvelles dès qu’on en a... On vous souhaites à toutes et tous une bonne journée.

07h59min : OPERATION MILITAIRE : Et voilà, ils sont de retour. Les vilains réoccupent le carrefour de la Saulce et ont déjà commencés à tirer les grenades ! Demande de présence un peu partout sur zone notamment à la Saulce et à la Grée. On nous à signaler qu’ils étaient également de nouveau présent sur la D281 et qu’un convoi arrive du côté de la D42.

08h07min : OPERATION MILITAIRE : La préfecture a prévenu hier que les flics viendraient au Sud de la Grée pour checker l’électricité qui était miraculeusement réapparu ce week-end. Maintenant ils nous préviennent de leur déplacement, ils ont dit qu’ils passeraient par le nord, c’est à dire la route des Fosses noires et qu’ils ne rentreraient pas dans la Grée. Comme on ne les croit pas trop, la Grée demande de la présence sur place et à organisé un petit déj festif pour ce matin. C’est le moment d’aller boire son café là bas.

08h17min : SONS : Une petite écoute radiophonique matinale pour revenir sur les derniers jours de l’opération dont on ne connait pas le nom à écouter ici

08h26min : PAROLE DE FLICS : Ils avaient annoncées qu’ils n’essaierait pas de rentrer dans la Grée (peut-être juste dans la maison ?) en attendant ils sont aux portes de la ferme et viennent de faire les dernières sommations autour de la Grée. Des chiens de la brigades cannine ont été laché. Becarful !

Les barricades de la Mancelière sont tombées et ... l’électricité à de nouveau été coupée pour les Fosses et on imagine aussi la Grée, la Wardine et tout les lieux autour. On imagine que ca veut également dire que les voisins et voisines de la ZAD concernés par cette ligne électrique sont de nouveau également coupés de l’électricité générale.

08h32min : SOUTIEN DES SOIGNANT.E.S : Le syndicat de la Médecine Générale a écrit un communiqué de presse dénonçant les violences policières et marquant leur soutien à l’expérimentation que représente la vie sur cette zone hors-norme. On en profite pour remercier très chaleureusement les soignant.e.s qui sont sur place et participent autant à porter des soins dans l’urgence des expulsions qu’à nos questionnements sur la question générale du soin dans notre société et à la reprise en main de certains savoirs. Parce que ce qui se vit sur la ZAD c’est aussi ces questions là.

10h11min : INFOTRAFLICS : pas de keufs au chêne des Perrières, par contre un fourgon, une voiture, 2GM dehors et un blindé aux Ardillières.

Sinon on nous informe que les bleus se posent à Cholet au Qualys park hotel 
 


Ça circule de la barricade sud du Rosier jusqu’à Vigneux, en passant par la Boistière ou par Saint Yves.

10h16min : INFILTRATION DE FLIC(S) EN CIVIL : on nous transmets des photos assez explicites, une personne en civil en train de discuter avec les GM puis qui les quitte pour rejoindre nos rangs.





Et toujours les flash ball 
 


10h32min : AUJOURD’HUI LES GM JOUENT AVEC L’ ELECTRICITE : rappel des épisodes précédents : mercredi dernier lors d’une attaque massive les gendarmes ont pris position autour de la Grée et coupé l’électricité aux différents lieux de la zone. Enedis, contacté, a affirmé que la gendarmerie refusait de les laisser rétablir le courant. Un petit lutin s’est donc occupé de rétablir l’électricité quelques jours plus tard. Ce matin, sous couvert de protéger Enedis qui vient vérifier que le rétablissement n’est pas dangereux, la gendarmerie lance une opération imposante, plusieurs centaines de gendarmes mobilisés, deux blindés, le GIGN, une équipe cynophile, les drones... parce que plutôt que venir à pieds ils préfèrent attaquer systématiquement toutes les barricades de la zone, encercler la Grée, prendre position devant les Fosses Noires en bloquant - une fois de plus - l’accès au camping des cheveux blancs... on a eu des témoignages de gens qui se sont fait tirer dessus dans le dos alors qu’ils partaient de la Grée en courant, d’autres qui ont reçu des des grenades assourdissantes sans sommation.

Une fois encore la gendarmerie joue avec le feu en provoquant un regain de tension sur la zone... et nous coupe l’électricité sous prétexte de vérifier que ça fonctionne. Moi ils me font perdre confiance dans le service public !
Mise à jour 11h52, l’élec est revenue, par contre l’accès à l’eau du réseau a été coupé. Le sous-préfet Stéphane de Riboux, présent sur place, prétend ignorer d’ou vient l’ordre. A suivre...

11h25min: INFO CIRCULATION : la barricade nord du Liminbout va être fermée pendant plusieurs jours. Toutes les voitures sur la route du Liminbout jusqu’au Rosier doivent dégager pour permettre le passage d’une ensileuse.

11h33min : LES GENDARMES SONT EPUISES ! Un article de France Bleu.

Les gendarmes mobilisés depuis le 9 avril sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en ont-ils ras-le-bol ? Oui, répond Gendarmes et Citoyens, association professionnelle nationale militaire créée en 2008 pour "défendre les intérêts collectifs et individuels des militaires de la gendarmerie". (...) "déblayer le terrain et avancer, ça on sait le faire, il n’y a pas de souci. Le problème c’est que derrière, il faut le tenir le terrain et quand on vous donne l’ordre de reculer et de ne plus tenir le point que vous avez dégagé, ça sert à rien, ça n’a aucun intérêt."
"le maintien de l’ordre sur la ZAD est quelque chose de très compliqué et lorsque ça s’inscrit dans la durée, c’est extrêmement usant et fatigant pour les militaires". Le militaire ajoute que s’il communique aujourd’hui, "c’est parce que l’inquiétude des gendarmes sur le terrain à Notre-Dame-des-Landes est massive".
Mieux encore, ils menacent de lâcher l’affaire : "Quand un militaire commence à réfléchir à la pertinence de son engagement dans une mission ambiguë sur le résultat à atteindre, il s’approche dangereusement vers une forme de désobéissance passive", préviennent-ils.
C’est con, étant militaire les gendarmes n’ont pas le droit de se syndiquer, on leur suggère donc, à défaut de pouvoir exercer leur, légitime, droit de retrait, de se faire porter pâle... ou mieux encore de changer de vie et de démissionner : il n’est pas trop tard pour trouver une activité utile !

12h15min : CHANTIER COLLECTIF DE MARAICHAGE aux Rouges et Noirs, aujourd’hui, 14h.

12h37min : HARCELER LES FOURNISSEURS D ARMEMENT, c’est bien, c’est sain.

13h36min : INFOTRAFLICS : 5 tracteurs qui tirent des bennes, accompagnés par les GM signalés à Héric direction Fay.

Des camions plus pompiers montent vers la zad à partir de Vigneux.

13h41min : LASCAR : on nous envoie une photo et un dessin





14h29min : Alors qu’en ce moment même, la délégation intercomposante s’est rendue à la préfecture pour voir la préfète, on a même le droit à la présence de Nicolas Hulot, ppshh, on pourrait lui demander comment il explique sa nouvelle politique agro-écologique à la lacrymo, et comment on est censé ensuite faire nos projets para-agricoles, ou juste nos jardins pour pouvoir se faire à bouffer.

et puis on demandera à la préfète : mais c’est quoi ce bout de métal qu’on a retrouvé dans la jambe d’une personne ici ??? c’est quoi ce bordel ?
Morceau de grenade de 2cm extrait de façon chirurgicale car il était enfoncé à 3cm de profondeur dans un mollet et responsable d’une infection sévère



16h26min : Un article qui raconte le quotidien des riverains excédés par "l’état de siège" que subit la zad http://www.presseocean.fr/actualite/notre-dame-des-landes-autour-de-la-zad-des-habitants-epuises-16-04-2018-268495

Si, depuis le début de l’opération policière, vous avez pris des photos attestant de sévices infligés par les flics aux animaux (non-humains) sur la zad, merci de les envoyer à zad (@) riseup.net avec pour objet : sévices sur animaux.
Témoignage de Camille A. (nous avons du changer le nom pour des raison de sécurité) :
"alors cet aprem , je m’apprêtais à me régulariser en remplissant le formulaire … et puis je me suis pris un éclat dans la main"

16h41min : Des coûts et des hommes : Nantes Révoltée nous transmet quelques chiffres de ces 8 jours d’occupation militaire de la Zad : les GM auraient tiré 11’000 grenades (8000 lacrymogènes et 3000 explosives), ce qui fait une moyenne de 1400 grenades par jour. Et le coût financier (sans le coût des engins de chantier, sans le maintien de l’ordre en ville) serait de 3,2 millions d’euros. Tout ça ayant pour contre partie, selon l’équipe médic (communiqué et bilan en cours), plus de 200 personnes blessées, dont une dizaine grièvement (avec évacuation).

Pour plus d’infos :
https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/photos/pb.294803323889181.-2207520000.1524061446./1662420860460747/?type=3&theater
On rappelle que certaines de ces grenades offensives, n’ont pas explosées et donc trainent toujours quelque part dans les champs. y en a une aussi qui est tombée pres dela maison des fosses noires. on n’imagine pas ce que ça va faire quand quelqu’un ou un animal marchera dessus. pour avoir un aperçu des dégas infligés, c’est toujours possible d’aller voir notre article "blessures causées par les armes de la police"
Plusieurs recours en justice devraient être aussi lancés contre différents sévices vécues ici. On n’y croit pas trop mais au moins ça fait un bilan de tout ça.

17h27min : Des nouvelles du Canard Enchainé :

 




18h55min : Vous êtes extraordinaires !! Vous, celles et ceux de Gap, Millau, Quimper, Guérande, etc. etc etc.

On relaie ici l’appel venant de Gap, parmi les très nombreux autres reçus (ici et les récits de toutes les actions de solidarités) :
L’occupation continue en solidarité avec la Zad et tous les lieux occupés sur l’esplanade de la paix à Gap, près de la liseuse (à côté du commissariat). Rendez-vous CE SOIR MERCREDI 18 AVRIL À PARTIR DE 18H pour discuter et à 19h une cantine de rue aura lieu. Vous pouvez bien entendu ramenez à boire et à manger ! Et passer aussi quand vous voulez !
Demain, APRÈS LA MANIFESTATION AU DÉPART DE L’INSPECTION ACADÉMIQUE À 10H00, retrouvons-nous à l’occupation (esplanade de la paix) pour un repas partagé, pour discuter des suites.
Et samedi c’est Carnaval à partir de 14h depuis le parc de la pépinière à Gap !


Notre-Dame-des-Landes, quand la réalité rejoint la fiction de « Résilience » par I.Attard sur Reporterre



Dimanche 15 avril 2018, sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes.

Zad de Notre-Dame-des-Landes : le gouvernement et M. Hulot restent intransigeants sur Reporterre


ZAD de NDDL : 

 

appel pour une vraie sortie de crise!


Alors qu'un rendez-vous entre une délégation du mouvement, la préfecture et M. Hulot a lieu mercredi 18 avril à 14h30, un ensemble d'organisations nationales, locales et des députés lancent UN appel urgent « Pour une vraie sortie de crise » à la ZAD. Parmi les premiers signataires : 350.org France, ATTAC, Amis de la Terre, Amis de la Confédération Paysanne, CGT Vinci, Confédération Paysanne, Les désobéissants, Greenpeace, Ensemble !, HALEM, Longo Maï, Forum Civique Européen, Réseau Sortir du Nucléaire, Solidaires, Sud-Rail, et Sud-PTT. Communiqué.  

Avant la reprise du dialogue avec la préfète de Loire-Atlantique, des organisations nationales, associations et collectifs appellent fermement

le gouvernement à permettre une sortie de crise à la ZAD de Notre -Dame -des-Landes. La tentative d'expulsion des habitant-es de la ZAD engagée la semaine dernière par le gouvernement s'est soldée par un échec cuisant et prévisible. La méthode forte employée, brutale et guerrière, a blessé de nombreuses personnes, semé la révolte et relancé un conflit stérile. Nous répétons que la poursuite des expulsions serait dramatique et ferait risquer un nouveau Sivens. 

L'afflux de soutien en un temps record sur ce territoire est le révélateur du profond attachement inter-générationnel à ce lieu devenu un symbole d'expérimentation et d'espoir, bien loin des caricatures grossières et hâtives que veulent en donner certains politiques et ministres.

Le gouvernement continue néanmoins de mettre le couteau sous la gorge aux habitants encore non expulsés, menace des espaces d'activités non encore détruits, en enjoignant les habitants à accepter avant le 23 avril un modèle de régularisation purement individuel, qui opérerait un tri inacceptable entre eux. Alors que sur la ZAD, solidarité et dimension collective sont expérimentées chaque jour et sont un des piliers de projets de vie.

Une écoute honnête et réelle quant à cette dimension collective du projet porté pour l'avenir de la ZAD est essentielle. Une place doit être laissée à ce titre à des activités qui ont un caractère agricole, mais aussi artisanales, culturelles, sociales, ainsi qu'à l'ensemble des habitats. C'est ce maillage d'activités qui fait la richesse de ce lieu, un espace rural vivant, un lieu expérimental à cultiver, une singularité à préserver.

Alors que le mouvement d'occupation a accepté un nouveau rendez-vous avec la Préfète le  18 avril, nous ne pouvons croire que le gouvernement s'enferme définitivement dans une logique martiale, en méprisant au passage le soutien large dont bénéficie l'expérience de la ZAD, comme le week-end du 14-15 avril l'a largement montré, sans laisser une place réelle au dialogue.

Nous réaffirmons donc notre soutien au territoire de la ZAD et demandons au gouvernement d'agir pour une véritable sortie de crise par le haut :

- En sortant de l'ultimatum du 23 avril pour permettre un dialogue de long terme en posant un calendrier aux échéances raisonnables et soutenables.

- En retirant le dispositif militaire pour permettre des discussions apaisées.

- En laissant la porte ouverte aux projets de prise en  charge collective des terres de la ZAD par celles et ceux qui l'habitent.

Il s'agit aujourd'hui d'admettre, au niveau gouvernemental, que d'autres modèles de schémas sociétaux sont désirables et possibles,
que des projets d'agriculture innovants sont à expérimenter et que la répression aveugle ne peut avoir de place dans une société équilibrée,
démocratique et affichant sa volonté d'aller de l'avant.

La signature de ce communiqué est toujours possible, les signatures seront ajoutées au fur et à mesure, contact :

soutiensavenirzad2018@riseup.net

Une conférence de presse à ce sujet se tiendra jeudi 19 avril à 11h, à Paris, dans les locaux de la Bourse du Travail, salle Francisco Ferrer,
3 rue du Château d'Eau, 75010 PARIS.

PREMIERS SIGNATAIRES
Organisations nationales 

- 350.org France - Association HALEM - ATTAC - Amis de la Terre France - Amis de la Confédération Paysanne - CGT Vinci
- Confédération Paysanne - Greenpeace - Ensemble ! - Longo Maï - Forum Civique Européen - Réseau Sortir du Nucléaire
- Solidaires – Sud-Rail - Sud-PTT
Députés : 
 
- Loic Prudhomme - Mathilde Panot - Danièle Obono - Adrien Quatennens - Eric Cocquerel - Muriel Ressiguier - Clémentine Autain
Associations et collectifs locaux : 
 
- Amis de la Terre 54 - Association Chalonnaise pour la Transition Écologique - Association familiale laïque de Commercy 
 
- ATTAC 44 - ATTAC 45 - Bouillons Terres d'Avenir - la CANVA - CNT Stics-13 - Coordination CIGEO/BureStop (Asodedra, Burestop 55, Bure Zone Libre, Cedra 52, Eodra, Habitants vigilants de Gondrecourt-le-Château, MNE, Fédération MIRABEL Lorraine environnement) - Collectif de permaculture et d'éducation populaire de la Somme - Collectif climat pays d'Aix

- Collectif pour la sauvegarde des zones humides du Testet - Comité de soutien NDDL du 72 - Comité de soutien NDDL de Loches (37) - Comité de soutien de la presqu'île Guérandaise - Comité de soutien NDDL Plateau de Saclay - Comité de soutien NDDL de Châlon-sur-Saône - Comité de soutien NDDL du Nord - Comité de soutien NDDL du Pays de Retz - Comité de soutien NDDL Saint-Jean de Boiseau Le Pellerin - Comité de soutien NDDL Nord 79 - Comité NDDL du Comminges - Comité de soutien bigouden de NDDL - Christophe Laurens, du collectif Défendre Habiter - CSDN 79 - Ende Gelände Paris - Les Faucheurs Volontaires d'OGM

- Mouvement ECOLO - Précaires Solidaires 21 - Réseau Stop Précarité - Sang pour Sans (Champigny sur Marne)

- Sortir du Nucléaire 72 - Stop-EPR ni à Penly ni ailleurs ! - Vivre et agir en Maurienne


 

Notre-Dame-des-Landes : 

 

des zadistes saisissent 

 

le Défenseur des droits


Avenir des projets agricoles, violences policières : retour sur l’actualité brûlante de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, avec des occupantes et le député européen José Bové, en duplex de Strasbourg.

Projets agricoles : « Le gouvernement nous demande de mentir, de ne pas être solidaires les uns des autres »
Avec Sarah, éleveuse de brebis et membre du collectif des Cent Noms, Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, et José Bové, député européen du Groupe des Verts/Alliance libre européenne.

Violences policières : « Les gaz lacrymogènes et les détonations à répétition engendrent un climat de panique pas propice à la négociation »
Avec Luce Fournier, du collectif VigiZAD, qui annonce saisir le Défenseur des droits.


Jeudi 19 avril 11ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE

08h37min : 8h00 le blindé arrive à la Saulce depuis Vigneux. Les hommes se déploient dans la forêt de Rohanne.


09h56min : infotraflic : Le Temple - Maison rose : 1 fourgon et contrôle - Maison Rose : 2 camionnettes - Chêne des perrières : ras
Ardilli
ères : 1 camionnette, 2 fourgons, 1 bâché, contrôle

10h43min : 1 camion Gm et un camion benne depuis Vigneux vers la D81

Contrôle routier au petit Mérimont, perpendiculaire à la d15. 1 véhicule avec 3 gendarmes. FOUILLE des véhicules

12h20min : On nous signale que les 2 blindés, les 30 fourgons et le tractopelle, alors qu’on se demande ce qu’ils ont bien pu foutre toute la matinée, se cassent du carrefour de la Saulce.

13h00min : Les 30 camions, 2 blindés et tractopelle quittent la d81 vers le nord. ils faisaient du "nettoyage", déblayaient les branches qui servaient de barricades sur la route

14h11min : Ça contrôle toujours à Temple de Bretagne avec fouille complète des voitures et des sacs

14h51min : Nouvel arrêté préfectoral interdisant le transport de gaz, carburant et d’accélérateurs de carburant, du 19 au 26 avril

15h44min : 13h50 : arrestation à Nantes de la conductrice du tracteur ayant transporté des lacrymos et grenades jusqu’à la pref. Une dépanneuse a emmené le tracteur.




18h09min : Les copines arrêtées à Nantes ont été relâchées :-)

23h28min : L’appel intergalactique à défendre la zad à partir du 23 avril et la semaine qui suit, de toutes les manières qui nous sembleront justes



23h50min : Nicole, la préfète du 44, cherche a briser les liens de solidarité qui nous unissent en nous poussant à nous déclarer individuellement, faute de quoi, elle renverrait ces bulldozers à l’assaut de nos habitations et ces flics (et leurs armes) à l’assaut de nos corps. Nicole nous invite donc à négocier en nous mettant le couteau sous la gorge. Quel grossier procédé ! Répondons avec malice à son attaque en envoyant des milliers de déclarations (fichier disponible ICI). Faisons face collectivement à sa tentative de nous isoler.

PS : n’hésitez pas à nous envoyer vos formulaires les plus croquignolesques, nous en publierons une sélection sur le site. Dépêchez-vous, nous n’avons que jusqu’au 23 avril !

Face au mur du gouvernement, le dilemme de la Zad sur Reporterre


Françoise Verchère, 

 

opposante historique

 

au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, 

 

jette l’éponge

 


« Pour moi, le combat Notre-Dame-des-Landes s’arrête là », a annoncé l’une des pionnières de la lutte contre l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, Françoise Verchère, selon le quotidien régional Ouest-France jeudi 19 avril.

« Depuis l’annonce de l’abandon de ce mauvais projet, je voyais venir les nuages : notre incapacité à libérer vraiment la “route des chicanes” malgré les efforts de beaucoup, paysans, zadistes, militants, allait donner une bonne raison au gouvernement d’intervenir. »

Dans un entretien avec Ouest-France, mercredi 18 avril, Françoise Verchère donne ses explications sur ce qui a mené dans l’impasse des négociations sur la Zad. Avec une certaine tristesse.

« Aujourd’hui, je suis fatiguée », conclut-elle dans son dernier post sur Facebook. « Il est temps pour moi de mettre fin à ce combat. Que les donneurs de conseil de tous poils prennent la relève, ils ont l’air d’avoir des idées, surtout depuis leur ordinateur ou leur smartphone », ajoute celle qui n’a pas été ménagée par les commentateurs du célèbre réseau social. « Il est temps de quitter Facebook. » Ce fut fait ce jeudi 19 avril. Au matin, elle a désactivé son compte.

Zad de Notre-Dame-des-Landes : 

 

des centaines de grenades déposées

 

devant la préfecture à Nantes




Ce jeudi 19 avril au matin, à l’occasion d’une conférence de presse de l’assemblée des blessés pour « dénoncer des violences » lors de l’opération de la Zad, les militants ont déposé devant la préfecture à Nantes plusieurs centaines de grenades tirées la semaine passée à Notre-Dame-des-Landes, rapporte le quotidien régional Ouest-France. « Ce tas ne représente que 20 % des grenades tirées », a affirmé un zadiste. 272 personnes ont été touchées par ces armes, dont dix gravement, a dénoncé l’assemblée des blessés.

D’après un étudiant nantais et le site d’information de la Zad, le tracteur qui a transporté les grenades a été arrêté sur le chemin du retour.

Vendredi 20 avril 
12ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE

11h06min : Petit bilan de ce milieu de matinée : c’est plutôt calme pour une occupation militaire. La pression ne retombe pas pour autant : il y a des contrôles sur les piétons et voitures, juste devant la maison rose.

Il y a également des contrôles aux Ardillières où l’on dénombre une forte présence policière
Il y a environ 5 camions de GM dans le champ de Lama Faché
Ca passe par le chêne des Perrières, mais il y a une barricade sur la route avant le Tertre donc pas possible de passer par là en véhicule

16h39min: Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la zad sans jamais oser le demander

FAQ, live sur twitter dimanche 28 avril à 21h @ZAD_NDDL #FAQzad

L’image que vous vous faites de la zad est possiblement aussi trouble et urticante que le brouillard de lacrymo dans lequel nous baignons depuis quelques semaines : expulsions finies ou pas finies ? projets individuels ou collectif ? légalisation et normalisation, radicalité et anonymat ou .. ? bons ou mauvais zadiste ? La diversité du mouvement, le rythme intense, les mensonges des médias et des politiques n’aident pas à s’y retrouver. Pour dissiper un peu ce brouillard d’incompréhension et retrouver la splendeur du bocage, plusieurs personnes impliquées dans le territoire en lutte de NDDL (une paysanne de COPAIN, un naturaliste en lutte, un paysan historique de la lutte, un.e ou plusieurs occupant.es) se proposent de répondre à vos questions. Cette FAQ (foire aux questions) sera la première d’une série (enfin,.. si on parvient à rester). Elle sera réalisée sur la zad et retransmise en direct sur twiter. D’ores et déjà, vous pouvez y poser vos questions @ZAD_NDDL #FAQzad

17h09min : Avis aux journalistes et autres colporteurs : on porte un projet collectif, il n’y a pas de zadistes "modérés" ou "radicaux", "constructifs" ou "violents", "réformistes" ou "jusque boutistes", "illégalistes" ou "légalistes"... n’en déplaise à nos ennemis politiques et nos alliés d’hier, les moyens d’actions sont complémentaires et notre lutte politique et collective.

 

18h10min : DEUX CHANSONS enregistrées sur zone


Violences policières : Repris de Nantes Révoltées : La justice a décidé de frapper fort, très fort, pour écraser toute contestation à Nantes.

 Depuis deux jours, des procès ont lieu contre les personnes arrêtées à Nantes et Notre-Dame-des-Landes, lors des manifestations contre les expulsions de la ZAD. Parmi eux, il y a cet homme de 48 ans, arrêté seulement pour avoir lancé quelques insultes à la BAC qui commettait des violences, samedi 14 avril, à Nantes. Le verdict ? 6 mois de prison, dont deux ferme ! De la prison ferme pour des mots.

 Il y a surtout ce jeune de 21 ans, arrêté dimanche sur la ZAD. Son casier est vierge. Il est accusé, sans aucune preuve, d’avoir vidé un extincteur en direction des gendarmes. Ce qui, formellement, n’est même pas une « violence », puisque la vapeur d’extincteur ne risque en aucun cas de blesser quiconque, et certainement pas des hommes en armure. Peu importe, le prévenu, de toute façon, explique que les gendarmes l’ont confondu avec un autre manifestant. La justice le condamne à 8 mois de prison ferme ! Oui. 8 mois de prison, sans preuve. Pour un acte non violent. Pour l’exemple.

 Ces dernières années, la police a blessé des centaines de personnes dans les manifestations à Nantes, avec ses armes. Parmi elles, 4 jeunes hommes ont été éborgnés après avoir reçu des balles en caoutchouc à l’œil, dans des manifs. Aucun policier n’a jamais été inquiété par la justice pour ces mutilations, dont ils garderont les séquelles à vie. Le tribunal de Nantes a requis une relaxe, et trois « non-lieu ».

18h35min : COUP DE GUEULE d’un membre démissionnaire du CA de l’ACIPA. Quand un binôme de traitre.ss.e à leur parole donnée bave dans la presse (cf les déclarations répugnantes de F.Verchère, ancienne porte parole du CEdéPA et de J.Durand, porte parole autoproclamé de l’ACIPA) il n’y a pas que sur la zad, heureusement, qu’on se rappelle les 6 points sur l’avenir de la zad, la promesse faite et répétée de tenir ensemble dans les bons comme les mauvais moments. Parce qu’aujourd’hui on ne peut plus se taire, appel à défendre la zad, toutes les personnes ayant participé à la lutte doivent pouvoir rester, projet agricole ou pas, dans la norme ou pas.

Si vous croyez qu’il y a des bons et des mauvais zadistes c’est que vous n’avez rien compris à ce qui se vit sur la zad ! Honte à vous de nous cracher dessus de manière publique alors que le gouvernement et ses 2500 gendarmes continuent de faire peser sur nous la menace d’une destruction totale !

AntiRep : Rapide synthèse de la répression à Nantes et sur la ZAD depuis le 9 avril 2018 : https://nantes.indymedia.org/articles/40998


À Notre-Dame-des-Landes, avec les marginaux de la Zad, ceux qu’on n’entend jamais sur Reporterre


« Le gouvernement est animé par une idéologie individualiste et capitaliste.

La Zad prône une philosophie de coopération » avec Hervé Kempf sur Reporterre


ZAD : 

l’insoluble dissolution du collectif 

dans les « projets individuels »


Le bras de fer entre l’État et les habitant·e·s de la ZAD autour de l’identification personnelle cache une autre bataille : l’opposition entre un modèle individuel et la défense de la gestion collective des terres. L’État ne veut pas d’un nouveau Larzac à Notre-Dame-des-Landes, mais les usages communs des terres sont en plein essor.


C'est un tournant dans le bras de fer entre l’État et les habitant·e· s de la ZAD : une quarantaine de dossiers nominatifs représentant des projets collectifs et touchant la quasi-totalité des lieux de vie ont été remis à la préfecture de Loire-Atlantique vendredi 20 avril. « Malgré le refus du gouvernement d'étudier notre proposition d’une convention collective, nous avons souhaité aujourd’hui faire un geste très concret de dialogue pour sortir de ce cycle infernal, explique l'assemblée des usages dans un communiqué. Nous attendons aujourd’hui avec cette remise d’un ensemble de dossiers et déclarations d’intentions, que les valeurs que nous portons dans ce
bocage soient enfin prises en compte dans la suite du dialogue. »

À la sortie d'une réunion de deux heures environ avec les services de l’État, le mouvement d'occupation de la zone a tenu à préciser : « Contrairement à ce qui avait pu être déclaré par le gouvernement, il ne s’était pas agi pour nous de refuser de nous nommer et de présenter ces projets, mais de s’assurer du maintien de la dimension coopérative et des liens entre les usages. Nous souhaitons toujours enraciner une vision des communs et d’une paysannerie solidaire, réellement soucieuse du soin du bocage et de l'environnement. »



La tour du collectif Lamassacré, après démolition par les gendarmes, le 9 avril 2018 (JL)



La représentante de l’État, Nicole Klein, comptabilise de son côté 28 projets agricoles déposés, parmi lesquels « sept paraissent sans problème, dix-huit pas loin de l'aboutissement » tandis que les restants – trois, donc – peuvent « poser problème ». Mais elle a reconnu « une ouverture » et « un pas franchi ». Elle leur avait demandé de remplir une « déclaration d’intention de projet individuel » indiquant leur nom, profession, diplôme agricole, affiliation à la mutuelle agricole (MSA), description et dimensionnement de la production envisagée… Ces documents doivent ensuite être passés en revue par la préfecture, qui doit évaluer la viabilité de ces candidatures. « Les zadistes, ce sont des gens qui, à force de s’appeler Camille, n’ont plus de nom », s’était plainte la préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein.

Un formulaire simplifié ou un contrôle d’identité ? Pour des occupant·e·s de la zone, cette assignation à l’identification personnelle est « indécente au vu de la richesse et de la multiplicité de ce qui se vit sur la ZAD ! Ce que nous expérimentons et mettons en place depuis dix ans ne peut se réduire ni à des activités agricoles, ni à des histoires de normes et d’argent, ni à des activités mitoyennes sans lien les unes avec les autres. L’État essaie de nous enlever notre force collective ». Ils appellent leurs soutiens à envoyer des milliers de déclarations à la puissance publique d’ici au 23 avril, délai officiel pour remettre les formulaires. C'est aussi ce que les initiateurs de la pétition Défendons d'autres manières d'habiter, qui a recueilli plus de 50 000 signatures, appellent à faire.

Ce bras de fer autour de l’identification personnelle des habitant·e·s de la ZAD cache une autre bataille : l’opposition entre un modèle individuel et la défense de la gestion collective des terres. « Nous voulons continuer à rêver en collectif », peut-on lire sur le site de la ZAD. Avant l’opération militaire d’expulsion, l’assemblée des usages, une instance collective des « usager·e·s » de la ZAD, avait fait parvenir à la préfecture une proposition de convention provisoire collective pour les 310 hectares cultivés par le mouvement d’occupation – à distinguer des 450 hectares exploités par les paysan·ne·s historiques.


Sur la ZAD, le champ des Vraies Rouges sous les lacrymos, le 9 avril 2018.



Ils proposaient de signer avec l’État une forme précaire de bail (une convention d’occupation précaire, « COP ») régularisant leurs activités. Une association loi 1901 « pour un avenir commun dans le bocage » a été créée en février, afin de signer ces documents. Mais l’État l’a refusé, du fait de l’absence de noms individuels. Pour le ministère de la transition écologique : « La gestion des terres se fera sur une base individuelle. C'est à chaque personne se déclarant agriculteur exploitant de se mettre en situation de régularisation. Il n’y aura pas de propriété collective des terres, ce qui n’empêche pas que les agriculteurs qui seront dans le cadre de la loi développent des projets collectifs s’ils le souhaitent. »

Quelle place la puissance publique est-elle réellement prête à laisser au cadre collectif de la ZAD ? Les formulaires simplifiés préparés par la préfecture ne prévoient pas cette possibilité. Pourtant, « toute l’agriculture, traditionnelle ou industrielle, est fondée sur la mise en commun : de terres, de matériel, de moyens », explique la sociologue Geneviève Pruvost, qui étudie les alternatives. « C’est le signe d’une méconnaissance absolue des pratiques agricoles que de ne pas comprendre cela. »

En France, il existe une infinité de formes juridiques et de pratiques d’échange : partage de matériels au sein des coopératives d'utilisation de matériel agricole (CUMA), organisation de fermes familiales en groupements agricoles d'exploitation en commun (GAEC), achat collectif de terres en sociétés coopératives, d'intérêt collectif (SCIC) ou agricoles (SCA), culture collective de terres privées, location de parcelles par des collectivités locales à des néopaysan·ne·s en cours d’installation. En 1970, la création des groupements fonciers agricoles (GFA) permet aux descendant·e·s de détenir une part du patrimoine de leurs parents, tout en autorisant l’un·e d’entre eux à cultiver l’ensemble comme un tout. En 1978, des opposant·e·s au projet de centrale nucléaire à Plogoff, en Bretagne, avaient créé un GFA pour empêcher EDF d’acquérir le foncier nécessaire à la construction du site – finalement abandonné en 1981 par François Mitterrand.

« Même les Jeunes Agriculteurs, liés au syndicat majoritaire FNSEA, prônent une vision agricole collective », explique la chercheuse Cécile Gazo. Les GAEC, une forme très répandue, « permettent aux exploitants de mettre en commun leurs surfaces, ce qui peut les aider à fournir les investissements nécessaires, à atteindre moins difficilement la rentabilité, à se libérer un peu de temps pour les loisirs et les vacances ».

« Les projets gérés collectivement sont plus résilients »



Sur la ferme collective des Cent Noms, détruite par les gendarmes le 9 avril 2018 (©Val K)



Ces pratiques se développent dans un cadre issu historiquement de la cogestion mise en place après la Seconde Guerre mondiale entre l’État et la profession agricole, poursuit-elle. Dès lors, pour être agriculteur, il faut avoir reçu une formation, avoir un projet viable économiquement. Les paysan·ne·s doivent suivre un parcours d’installation et développer un plan d’entreprise, où la rentabilité économique de leur projet est évaluée, des investissements prescrits, des subventions publiques allouées, des crédits bancaires proposés.

Ce système crée une vision individuelle de chaque exploitation, jaugée à l’aune de ses résultats économiques. C’est ce cadre que défend aujourd’hui la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique pour les terres de la ZAD (voir ici notre article à ce sujet). Et c’est cet imaginaire que bousculent les néopaysan·ne·s qui s’installent dans de nombreuses régions françaises, avec des projets plus petits, en bio, en permaculture, en agroforesterie, après parfois dix à vingt ans de vie professionnelle dans un autre secteur d’activité.

Porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel a expliqué mercredi soir sur le plateau de Mediapart que le principe même de la vie en ruralité reposait sur l’usage commun des espaces, entre paysan·ne·s, cueilleurs de champignons, chasseurs. Et que pas une exploitation agricole ne fonctionne sans pratiquer l’échange : de tracteurs, d’outils, de conseils… Sarah, habitante de la ZAD, préfère parler de « partage », c’est-à-dire « sans se poser la question de ce que tu auras en échange de ce que tu as partagé. C’est pourquoi la propriété collective est importante, elle pose un garde-fou. Elle protège des dissolutions de collectifs en cas de disputes et de désaccords forts ».

L’exemple le plus abouti, le plus étendu et l’un des plus anciens de gestion collective des terres en France, on le trouve sur le plateau du Larzac. L’État est resté propriétaire des 6 300 hectares arrachés en 1981 au projet d’extension d’un camp militaire. Il a signé un bail emphytéotique avec la Société collective des terres du Larzac (SCTL), qui prend en charge toutes les obligations du propriétaire, sauf le droit de vente. Conséquence : les terres ne sont pas vendables, pas cessibles, et sont indivisibles. Toujours sociétaire de la SCTL, José Bové nous expliquait en février dernier : « On savait que tout le monde ne pouvait pas acheter. Si tu achètes, les banques se retrouvent au cœur du système et à chaque génération tu dois rembourser. D’où l’idée plutôt de gérer les usages, comme pour un commerçant qui n’achète pas ses murs, mais le droit à y exercer son activité de vente. »

L’État délègue la gestion des terres à la SCTL qui, à son tour, la loue aux agriculteurs ou habitant·e·s du plateau exerçant une activité. Ce sont des baux de carrière sur vingt ou trente ans, jusqu’à l’âge de la retraite. « Les terres et les maisons sont des outils de travail, tu n’y restes pas si tu n’y travailles plus, précise Bové. Cela a permis d’améliorer les droits des fermiers : s’ils aménagent et font des travaux dans des bâtiments qui ne leur appartiennent pas, ils peuvent, à leur départ, les céder à leur valeur d’usage. C’est un système de prêt à usage. »

À la différence de ce que certain·e·s voudraient tenter sur la ZAD, sur le plateau du Larzac, l’accès aux terres est géré collectivement mais les exploitations des parcelles sont individualisées. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’exemple du Larzac est repoussé par une partie des habitant·e·s de la ZAD, qui le trouvent trop légal, normalisé, amadoué par le système.

Ce n’est pas le cas de Longo Maï, commune rurale autogérée créée en 1975 et qui s’étend aujourd’hui sur neuf coopératives en Europe – cinq en France, une en Autriche, Allemagne, Suisse et Ukraine (retrouver ici notre reportage). On y cultive la terre, élève des moutons, tisse du textile, fabrique du vin. Presque tous ces collectifs appartiennent à une fondation suisse reconnue d'utilité publique, le Fonds de terre européenne. Chaque lieu est géré collectivement par une structure exploitante – en France il s'agit d'associations – qui signe un bail auprès du fonds.

Pour Geneviève Pruvost, le Larzac, c’est un peu l’équivalent d’une HLM : « Tu n’es pas propriétaire de la terre, mais des équipements que tu y as construits ou installés. » À Notre-Dame-des-Landes, l’ACIPA, l’association historique des opposant·e·s à l’aéroport, et COPAINS, un collectif de paysan·ne·s, tiennent beaucoup à la référence à la SCTL. Elle rejoint toute l’histoire des paysans travailleurs de Loire-Atlantique, qui se sont battus pour défendre les droits d’user de la terre plutôt que de la posséder.

Depuis les années 1970, la taille des exploitations agricoles a beaucoup augmenté en France. Résultat, les fermes sont de plus en plus chères et souvent inaccessibles à celles et ceux qui souhaitent s’installer. Face à ce problème, des collectivités locales ont monté des structures d’acquisition de foncier.

Dans la région nantaise, la SCIC Nord Nantes acquiert du foncier pour le sauver de l’étalement urbain et de l’abandon en friches. Depuis sa création en 2013, elle a défriché environ 150 hectares, remis en état de production et loué environ 450 hectares à des néopaysan·ne·s. Subventionnée à 80 %, elle compte des collectivités locales dans son tour de table. « Cela a permis d’installer des jeunes qui démarraient en maraîchage à Bouguenais [la ville de l’actuel aéroport de Nantes – ndlr], explique Dominique Michenot, son président. On a repris des parcelles à des gens qui arrêtaient d’exploiter et n’avaient pas de repreneur. Cela a évité que ces terres ne partent à l’agrandissement d’autres exploitations. Si on n’avait rien fait, ces parcelles auraient disparu. »

Créé en 2003, le réseau Terre de liens achète des parcelles pour les louer à des agriculteurs qui s’installent ou se convertissent à l’agriculture biologique. Elle a développé tout un écosystème de portage collectif de terres. Celui-ci les accompagne avec un système de financement coopératif, abondé par de l’épargne solidaire. « La gestion collective des terres est une question essentielle, explique Anne Gellé, administratrice de la branche francilienne du mouvement. Un jeune qui veut s’installer s’endette au minimum pour 200 000 euros. Ce n’est pas à la portée de tout le monde. Ça peut même être rédhibitoire. »

En 2017, Terre de liens a levé 8,5 millions d’euros de collecte d’épargne citoyenne, et un million de dons. Les parcelles achetées sont gérées collectivement par la structure en triptyque du réseau, composée d’une foncière (organisée en société commandite par action, SCA), d’une association et d’une fondation. Elles ne sont pas revendues, afin d’en préserver l’usage agricole. Mais les porteurs de projet développent à leur guise leur projet individuel. Les porteurs de projet soutenus par le réseau signent un bail rural environnemental, s’engagent à produire en bio.

Alors que l’État n’a laissé qu’à peine deux mois aux habitant·e·s de la ZAD pour se régulariser, Anne Gellé précise que l’installation dans ce cadre prend deux ans en moyenne. « C’est un engagement important, qui ne se prend pas en quelques jours. Leur demander fin janvier de se déclarer fin mars ou même en avril, c’est un délai ridicule. Qui peut monter un projet en deux mois ? » Le réseau Terre de liens demande l’arrêt des destructions et évacuations en cours sur la ZAD, « un lieu d’innovation où coexistent des initiatives paysannes, culturelles, artisanales. Cela participe aussi au décloisonnement nécessaire de l’agriculture, pour des territoires ruraux vivants, solidaires et dynamiques ».


La cabane à l'entrée du puits d'Alex, à l'est de la ZAD, détruite par les gendarmes. (JL)



Créateur des Fermes d’avenir, sites de maraîchage et réseau de soutien à l’installation en micro-fermes, Maxime de Rostolan est une figure emblématique du néoentrepreneuriat bio, florissant en France. Lui aussi estime que la question de la gestion collective des terres est cruciale : « C’est un énorme champ à creuser. Les projets gérés collectivement sont plus résilients et ont beaucoup plus de chances de réussir. Ils permettent une diversité d’activités et une meilleure gestion du risque. » Il défend la création d’un statut des écolieux solidaires collectifs : adaptation des OIN (opérations d’intérêt national) au service de l’autonomie alimentaire et de la regénération des écosystèmes, assouplissement de règles comptables pour des activités non rémunératrices participant au bien-être de la collectivité, comme s’occuper des enfants et des parents des autres, par exemple.

Lors d’une conférence de presse à Paris jeudi 19 avril, plusieurs organisations ont affirmé publiquement leur soutien à la ZAD et leur engagement à la protéger de nouvelles expulsions. « On se revendique comme syndicat de transformation sociale vers l’autogestion », a expliqué Didier Aubé pour Solidaires. « Dans ce cadre, la question de l’usage collectif des terres mais aussi de l’eau, de l’énergie est importante car nous voulons protéger les communs. La réflexion sur les usages et la propriété est au cœur de la lutte. » Pour Gilles Sabatier, d’Attac : « L’intérêt de la convention collective que souhaitent les zadistes, c’est que c’est un travail sur les communs, à gérer ni par l’État, ni par la propriété privée. »

Porte-parole du collectif NDDL Île-de-France, Vincent Gay considère que c’est « essentiel » : « L’idée du partage des terres, des terres communales était un élément important de la paysannerie, détruit par le capitalisme et l’agriculture productiviste. C’est une façon de dépasser le modèle agricole actuel mais aussi le découpage d’activité entre d’un côté les paysans, de l’autre les boulangers, les autres travailleurs du monde rural. » Signataire de plusieurs appels dont la Barricade des mots, l’anthropologue Barbara Glowczewski a pour sa part affirmé qu’il fallait « permettre aux singularités individuelles de la ZAD de travailler en réseau collectif ».

Cette subtile distinction semble échapper aux catégories binaires de la puissance publique.

Jade Lindgaard - Médiapart

Le Défenseur des droits est saisi des violences policières 

sur la ZAD


Le collectif VigiZAD a saisi mercredi matin les services de Jacques Toubon. Leur lettre, accompagnée d'une vingtaine de témoignages, lui demande instamment de venir sur place. Mediapart a pu lire l'intégralité de cette saisine.


Mercredi 18 avril, le ministre de l’écologie Nicolas Hulot saluait, lors d’une conférence de presse tenue à Nantes à l’issue d’une réunion avec une délégation de zadistes, la « retenue » des gendarmes lors des opérations d’expulsion et de destruction sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Dix jours après le début de cette opération, les quelque 250 blessés recensés par les équipes de Medics sur place ont certainement une autre appréciation des événements. De fait, au moment où Hulot s’exprimait, les services du Défenseur des droits avaient reçu depuis quelques heures une saisine sur les violences policières observées depuis le 9 avril sur place.


Dans cette saisine, que Mediapart s’est procurée, le collectif VigiZAD – créé pour l’occasion – demande instamment au Défenseur des droits Jacques Toubon de se rendre sur place, soulignant « l’impérieuse nécessité de l’intervention rapide d’une autorité indépendante »

« De nombreux témoignages font état de grenades GLI-F4 lancées en cloches et/ou en rafales au lance-grenades jusqu’à 200 mètres, contrairement aux consignes de lancer au sol à la main », explique VigiZAD dans son courrier. Il dénonce également des « grenades utilisées sur des groupes réunis sur des chemins étroits où la dispersion est impossible, ainsi que dans les bois et par-dessus les haies ce qui revient à tirer à l’aveugle », ainsi qu’un « usage disproportionné et non réglementaire des gaz lacrymogènes »

La lettre de saisine fait également état de « tirs tendus ou à l’aveugle au-dessus d’une foule sur une route étroite, voire de dos sur une foule qui recule comme le mercredi 11 avril », de témoignages faisant « état de tirs de LBD non réglementaire sur le torse et au visage ». Le document parle enfin de « pression psychologique », de « détonations constantes, les nuages de gaz entraînant des difficultés respiratoires, le bruit incessant de l’hélicoptère et du drone » qui prive les habitants de sommeil. 

À cette lettre, le collectif joint plus d’une vingtaine de témoignages (lire la Boîte noire). Un journaliste raconte ainsi les conditions dans lesquelles il a été blessé le mercredi 11 avril : « Une salve de gaz lacrymogènes m’a aveuglé, au moment où je relevais la tête et cherchais une issue du champ, une grenade a explosé près de moi. » Jointe à ce témoignage, une « observation médicale » rédigée aux urgences indique de « multiples plaies par éclats et saignement important, puis constitution d’un hématome profond du creux poplité droit »



Des affrontements non loin de la RD281 lundi 9 avril. © CG



La journée du mercredi 11 avril revient particulièrement dans les témoignages. Ce jour-là, les habitants de la ZAD avaient appelé à un grand pique-nique sur le lieu appelé « Camp des cheveux blancs ». À la fin de ce pique-nique, des affrontements ont éclaté, prenant les personnes sur place de court. Un témoignage raconte ainsi l’envoi de gaz lacrymogène, des tirs de Flashball et de grenades explosives sur « une foule courant de dos ». « Plusieurs [grenades] ont explosé aux pieds des gens qui couraient, les faisant tomber à terre », précise cette personne. 

Toujours à propos de ce mercredi après-midi, un autre témoin raconte que des « personnes à visage découvert » ont suivi un orchestre dans un champ. « Les gens dansent, marchent, restent immobiles, chantent des slogans, précise-t-il, sans que rien de plus ne se soit produit, les gendarmes se sont mis à tirer des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. » « Très vite, nous ne pouvions plus rien voir et nous suffoquions », « les explosions de grenades étaient terrifiantes »

Un autre participant au pique-nique déclare pour sa part avoir « vu des individus être évacués car touchés par des éclats de grenade dans les jambes et le torse ». « Un homme d’une cinquantaine d’années est venu me voir : il avait un hématome rond sur le front. Il semblait avoir reçu un rebond de grenade », ajoute-t-il. 

Un autre témoin raconte comment une grenade a explosé « à peu près un mètre au-dessus de [sa] tête et à trois mètres de [lui] ». Un autre encore déclare « avoir été témoin d’un usage disproportionné et inapproprié de LBD par les gendarmes », ayant notamment observé une personne blessée au visage et une autre blessée « au pectoral droit ».

Au même moment, un camion des Medics a dû batailler pendant de longues minutes avec les gendarmes pour qu’ils le laissent évacuer une personne gravement blessée au pied par une explosion de grenade. Finalement pris en charge par les pompiers, l’homme est transporté à l’hôpital à Nantes. Pour le soigner, les médecins ont dû découper ses bottes. Mais selon le récit de deux témoins, le service des urgences a demandé à la victime de quitter les lieux en plein milieu de la nuit, par manque de place. 

« Il est tout de même parvenu à se faire ramener [sur la ZAD] et s’est ainsi retrouvé au milieu de la nuit devant une barricade pour tenter de rejoindre la ferme de Bellevue. Il a alors tenté de marcher mais a constaté que c’était impossible à cause de la douleur liée aux blessures », indique un témoin, qui précise : « Le lendemain midi, cette personne était manifestement encore en état de choc, le regard dans le vide, et répondait difficilement à mes questions. » 
 
Le collectif VigiZAD a recueilli plusieurs témoignages mettant en cause les services médicaux de Nantes et n’exclut pas d’agir également sur ce point. Le mardi 10 avril, un autre zadiste a été blessé au moment de son expulsion de la Chèvrerie, puis amené par les pompiers au CHU de Nantes. Sur place, on lui fait des pansements avant de l’envoyer à la Clinique de la main, ailleurs dans la ville, avec un simple « plan Mappy qui indiquait le chemin ». Deux heures d’opération plus tard, le zadiste est rentré sur la ZAD : deux tendons sectionnés, 56 points de suture et un mois et demi d’attelle. 

Ce même 10 avril, une autre personne blessée au pied par une grenade a dû être emmenée à l’hôpital par des Medics. 

Durant cette première semaine d’opérations militaires sur la zone, les Medics ont décompté près de 250 blessés. Une soixantaine, dont quatre graves, pour la seule journée du dimanche 15 avril. Un habitant de la ferme des Fosses noires, un lieu non concerné par les expulsions, raconte ainsi que ce dimanche, les gendarmes sont passés sur la route longeant la ferme dans leur camion. « En passant devant le chemin d’accès aux Fosses noires, des gendarmes ont tiré en tir tendu depuis leur véhicule des grenades lacrymogènes et des grenades. (…) Ils ont tiré dans la cour. Une grenade assourdissante a atterri dans la cour sans exploser au niveau du corps de ferme, un endroit où les gens boivent le café ou prennent des repas », témoigne cet habitant. 

Le soir, le moment où les gendarmes mobiles se retirent donne systématiquement lieu à un déluge de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Un témoin raconte ainsi cette scène, le 12 avril au soir. Avec un petit groupe, ils se trouvaient dans un champ, « à environ 30 ou 40 mètres de la route, immobiles ». « Nous nous préparons avec satisfaction à voir partir les derniers [gendarmes mobiles]. À notre grande stupeur, et sans la moindre sommation, ils ont fait pleuvoir sur nous une grande quantité de lacrymos et de grenades assourdissantes. »

Alors qu’une nouvelle date butoir est fixée au lundi 23 avril, l’inquiétude prédomine sur la ZAD, beaucoup craignant de nouvelles opérations des gendarmes mobiles sur place. Et ce d’autant que les gendarmes, qui ont compté une cinquantaine de blessés dans leurs rangs, font passer depuis quelques jours des messages sans ambiguïté. 

 
Dans un post Facebook du 16 avril, l’association APNM Gendarmes et citoyens parle d’une « guérilla rurale qui s'annonce de plus en plus délicate physiquement et moralement pour les gendarmes engagés sur place ». Surtout, l’association réclame à mots couverts le retour des grenades offensives, interdites depuis 2017 : « Après Sivens, ces mêmes politiques qui donnent chaque jour des leçons de fermeté ont retiré les grenades offensives qui permettaient de se dégager rapidement d'une situation dangereuse. Il faut être véritablement inconséquent pour imaginer que des individus belliqueux, rompus à toutes formes de transgressions, se contentent de répondre à quelques lacrymogènes par des gestes de tendresse. »
 
Il faudrait être inconséquent aussi pour imaginer que des gendarmes, épuisés, stressés, se contentent de répondre à quelques jets de pierre par des gestes de tendresse. 

christophe GueugneauMédiapart


Zad de Notre-Dame-des-Landes : « Nous voulons stopper l’escalade de la tension et obtenir le temps »

sur Reporterre : https://reporterre.net/Zad-de-Notre-Dame-des-Landes-Nous-voulons-stopper-l-escalade-de-la-tension-et


Appel à écrire au Premier ministre pour défendre les habitats de la Zad de Notre-Dame-des-Landes

sur Reporterre : https://reporterre.net/Action-de-masse-epistolaire-pour-soutenir-la-Zad



Samedi 21 avril 

13ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE

12h49min : Il y a 1h, ça passait aux Ardillières

Aujourd’hui il n’y a a priori pas de contrôle aux alentours... la zone est calme. Ouf, peut-être nous laisseront-ils un jour de répit ?
Par contre un 4x4 se balade de lieu en lieu et prend des photos des gens, des voitures et des lieux...
A la question, mais qui êtes-vous ils répondent : "nous sommes la France" ...

13h19min : AUJOURD'HUI LES FLICS S’EMMERDENT :

Photo prise aujourd’hui samedi 21 avril 2018 vers 12h15 à la maison rose.


Les flics jouent avec la chèvre (ou le bouc) depuis 2 heures. Par exemple les flics le(a) font tenir sur ses pattes arrières, etc.
"Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction." Antoine de Saint-Exupéry

13h22min : INFOTRAFLICS : contrôle sur la route entre Fay et le Temple direction la Goujonnerie (la route vers le Liminbout).

13h56min : Des émissions de Radio No Tav : les interview en italien depuis la médiation ; trasmissione del 19 aprile, il podcast (http://www.radionotav.info/trasmissione-del-19-aprile-podcast/). Et FRANCIA : FALLITO L’INCONTRO PER TROVARE UNA SOLUZIONE SULLA ZAD. LA RESISTENZA CONTINUA (http://www.radiondadurto.org/2018/04/18/francia-fallito-lincontro-per-trovare-una-soluzione-sulla-zad-la-resistenza-continua/)



15h38min : TEMOIGNAGE D’UN.E EXPULSE.E : Expulsions low cost ?. Où l’on voit, une fois de plus, l’énorme hypocrisie de l’Etat français.

15h49min : COMMUNIQUE DE SOUTIEN : Communiqué de presse d’organisations nationales et locales. /// ZAD de NDDL : Après le geste de dialogue du mouvement, le gouvernement doit mettre fin aux menaces !



Les médics de la Zad soignent les corps et les esprits sur Reporterre



L'Evangile selon St Macron : bombardons urbi et orbi


Les ZADistes « n'aiment pas l'ordre républicain ». Plusieurs artistes et intellectuels s'interrogent sur ce que signifie ce propos présidentiel. « Si la république est celle, universelle, que les Communards appelèrent de leurs vœux, une République à vocation internationaliste qui admettait tous les étrangers en son sein, alors les vrais Républicains sont les ZADistes et Macron aspire à l’Empire. »

« Ce qui est formidable avec Notre-Dame-des Landes, c'est qu'il n'y a pas besoin d’un mandat de l'ONU pour tout détruire ». Voilà qui pourrait résumer le climat de bonne humeur qui règne à l’Élysée. En effet, certains esprits bougons, insensibles aux joies de la pyrotechnie militaire, ont protesté contre le bombardement en Syrie, arguant qu’il avait été effectué au mépris des lois internationales ; « nous avons la pleine légitimité internationale », a rétorqué Macron lors d’un récent entretien télévisé. Car le Président de tous les Français qui Marchent sait bien la différence entre légalité (respect de la lettre de la loi) et légitimité (invocation d’un principe moral ou politique supposé supérieur à la stricte obéissance à la loi). Mais à Notre-Dame-des-Landes, la situation est plus aisée : on peut bombarder à domicile, avec la loi sous forme de gendarmes et une préfète chargée d’évacuer tout ce qui bouge. C’est légalement qu’on détruit.

Chose étrange, Macron a oublié que les habitants de la ZAD peuvent précisément invoquer la légitimité de leur présence contre la loi casquée et lacrymogène qui leur demande légalement de dégager fissa sous peine d’être frappés et incarcérés. Dès lors, comment nous faut-il comprendre le propos présidentiel – toujours lors de la même émission télévisée - selon lequel les ZADistes « n’aiment pas l’ordre républicain » ? Être ZADiste, cela voudrait-il dire manquer de cœur, ne pas être assez patriote, catholique, anti-droit d’asile, pro-sélection à l’université ? Ces gens-là seraient-ils du genre à aimer le statut de cheminot ? Questions ardues ; proposons ces deux interprétations :

1/ Si ledit « ordre républicain » consiste à envoyer des grenades de désencerclement et des gaz incapacitants sur des militants et des journalistes près de Notre-Dame-des-Landes, alors le gouvernement de Macron recrute en ses rangs des « professionnels de la confrontation » (une expression inventée par le poète Gérard Collomb, ancien socialiste désormais Ministre de la Liquidation de tout Extérieur) et il est bien normal de refuser cet ordre brutal ;

2/ Si la république est celle, universelle, que les Communards appelèrent de leurs vœux, une République à vocation internationaliste qui admettait tous les étrangers en son sein, alors les vrais Républicains sont les ZADistes et Macron aspire à l’Empire.

Dans les deux cas de figure, l’Évangile selon St Macron dévoile son mode de bénédiction : " Bombardons là-bas, bombardons ici, bombardons tout ce que nous pouvons ! Soyons la loi et la morale, la finance et la police, l’union en Europe et la guerre civile en France ! Vive la sélection générale ! La France est une Zone À Dividendes, protégeons-là des gens qui ne sont rien ! ". On murmure cependant qu’un texte hérétique, jugé apocryphe par la Ministre de la Culture, circule sous le manteau, passant de main en main, d’une université à une zone occupée, d’une gare à un camp de réfugiés. Il y est écrit que la société n’est pas une affaire de banquiers. Que l’écologie du monde est terne, et triste, sans la dimension d’anarchie qui la renouvelle. Qu’il est juste, et bon, de défendre les manières d’exister qui favorisent la vie commune. 

Signataires :

Martine Auzou, enseignante retraitée ; Bernard Aspe, philosophe ; Léna Balaud, agricultrice ; David gé Bartoli, écrivain ;
Jean-Claude Besson-Girard, peintre ; Christophe Bonneuil, historien ; Sophie Gosselin, philosophe ; François Jarrige, historien ;
Nicolas Klotz, cinéaste ; Emmanuel Moreira, producteur radio ; Frédéric Neyrat, philosophe ; Élisabeth Perceval, cinéaste ;
Dénètem Touam Bona, écrivain…




Dimanche 22 avril 
14ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE

 

Infotraflic : Les GM sont en mode patrouilles sur zone, par groupe de 4 fourgons et occupent le terrain de leur oppressante présence, que ce soit sur la D81 ou sur D281. Comme l’explique Mathieu Rigouste, "Le mot « police » à lui seul contraint chaque fois qu’il est prononcé et par sa seule existence. Toute la police est violence jusque dans ses regards et ses silences".

Autrement pas de points de contrôle signalés pour l’instant. Restons vigilant.e.s en cette trêve temporaire et reprenons des forces. La diplomatie n’est que la continuation de la guerre par d’autres moyens, les deux s’alternent dans un même combat.

09h55min : Les GM en patrouille font aussi des incursions sur nos territoires et prennent les gen.te.s, les lieux et les barricades en photo. Ils sont passés à la Chèvrerie, par Bison Futé, mais n’ont pas insisté suite à la présence de camarades sur les lieux.


Violences policières : Du Bocage aux Blocages : soutien à Tolbiac depuis la Zad de NDDL.

 




19h18min : une idée d’une personne qui nous soutient et qui est commerçant : Voici l’info que je communique à la caisse de mon commerce afin que le plus grand nombre soit au courant, certains m’interrogent, ce qui me permets de pouvoir expliquer avec plus de détails ce qui se passe sur la zad et les enjeux qui se jouent. Puissent tous les commerces en faire de même



Infos du 23 au 30 avril

Lundi 23 avril  


15ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE DATE LIMITE POUR EXPULSIONS A MINUIT


10h18min : Les flics sont présents depuis ce matin sur la D281 et sur l’est de la route des Fosses noires. Ils auraient arrêté puis relâché une personne au niveau des Vraies rouges et sont en train de charger vers les Noues non plus. Il se peut bien qu’ils cherchent à détruire les reconstructions en cours dans ces coins là.

10h39min : "ZAD de NDDL : Après le geste de dialogue du mouvement, le gouvernement doit mettre fin aux menaces !" Ce week-end a été écrit un nouveau communiqué d’un ensemble d’organisation nationales et locales, syndicats, ONG, groupes environnementalistes, et comités locaux. Il appelle à se mobiliser si le geste de dialogue du mouvement n’est pas entendu. A lire ici.
Tous
les communiqués de soutien sont recensés ici.

11h31min : Il y a 40 min il y avait le blindé accompagnés de ces Playmobils à la Saulce. L’occupation policière est bien toujours présente.

Quelqu’un nous envoie un fichier pour des sérigraphies ou autre :



12h20min : ARRESTATION : Deux personnes ont été gazés et arrétếs sur le chemin de la noue. Une aurait été relâchée et nous n’avons pas de nouvelles de la deuxième. Il s’agit d’une personne de 80 ans installée sur le camping des cheveux blancs.


14h25min : NOTRE ÂME DES LANDES : un texte en soutien écrit par Alain Damasio écrivain de SF qu’on affectionne par ici... et qui nous le rend bien !


14h38min : SOLIDARITE AVEC NDDL : un texte de Raoul Vaneigem qu’il nous envoie à l’instant

 

Ce qui se passe à Notre Dame des Landes illustre un conflit qui concerne le monde entier. Il met aux prises, d’une part, les puisssances financières résolues à transformer en marchandise les ressources du vivant et de la nature et, d’autre part, la volonté de vivre qui anime des millions d’êtres dont l’existence est précarisée de plus en plus par le totalitarisme du profit. Là où l’Etat et les multinationales qui le commanditent avaient juré d’imposer leurs nuisances, au mépris des populations et de leur environnement, ils se sont heurtés à une résistance dont l’obstination, dans le cas de ND des Landes, a fait plier le pouvoir. La résistance n’a pas seulement démontré que l’État, « le plus froid des monstres froids », n’était pas invincible – comme le croit, en sa raideur de cadavre, le technocrate qui le représente – elle a fait apparaître qu’une vie nouvelle était possible, à l’encontre de tant d’existences étriquées par l’aliénation du travail et les calculs de rentabilité. Une société expérimentant les richesses de la solidarité, de l’imagination, de la créativité, de l’agriculure renaturée, une société en voie d’autosuffisance, qui a bâti boulangerie, brasserie, centre de maraîchage, bergerie, fromagerie. Qui a bâti surtout la joie de prendre en assemblées autogérées des décisions propres à améliorer le sort de chacun. C’est une expérience, c’est un tâtonnement, aves des erreurs et ses corrections. C’est un lieu de vie. Que reste-t-il de sentiment humain chez ceux qui envoient flics et buldozer pour le détruire, pour l’écraser ? Quelle menace la Terre libre de ND des Landes fait-elle planer sur l’État ? Aucune si ce n’est pour quelques rouages politiques que fait tourner la roue des gtandes fortunes. La vraie menace est celle qu’une société véritablement humaine fait peser sur la société dominante, éminamment dominée par la dictature de l’argent, par la cupidité, le culte de la marcchandise et la servitude volontaire. C’est un pari sur le monde qui se joue à ND des Landes. Ou la tristesse hargneuse des résignés et de leurs maîtres, aussi piteux, l’emportera par inertie ; ou le souffle toujours renaissant de nos aspirations humaine balaiera la barbarie. Quelle que soit l’issue, nous savons que le parti pris de la vie renaît toujours de ses cendres. La conscience humaine s’ensommeille mais ne s’endort jamais. Nous sommes résolus de tout recommencer.

15h04min : ACTUALISATION DE LA LISTE "DEMANDE DE DONS"


15h22min : INFOTRAFLICS : ça pète à nouveau sur la zone, au niveau du carrefour de la Saulce et de Lama Faché et du camping des Vieux Fourneaux : beaucoup de keufs et d’engins de chantiers sur place.


15h32min : "EXPULSIONS PARTIELLES ? RESISTANCE TOTALE !"



15h47min : INFOTRAFLICS ENCORE : une pelleteuse se serait mise en route vers les décombres de Pimkie. C’est possible de rejoindre la zone Est mais il y a pas mal de keufs sur la d281, faites attention à vous !

 

16h12min : CONF DE PRESSE DU MOUVEMENT CE MATIN :

Morceaux repris dans la presse :

"Un geste a été fait de la part des habitants de la zone. Ce n’est plus à nous de faire un geste, c’est très clairement au gouvernement de faire un geste pour prolonger l’apaisement qu’il semble souhaiter et que nous on souhaite. On attend un geste fort de leur part", a déclaré Baptiste, 33 ans, au cours d’une conférence de presse sur la ZAD.

Une délégation d’occupants de la ZAD a déposé vendredi à la préfecture de Loire-Atlantique une quarantaine de projets nominatifs comme le demandait le gouvernement. Si la préfète des Pays de la Loire Nicole Klein a souligné le "gros travail" des zadistes, la décision de poursuivre ou non les expulsions revient au chef du gouvernement.

"Depuis que le dossier a été déposé, il n’y a eu aucune communication gouvernementale qui allait dans le sens de l’apaisement. Donc on s’attend à la possibilité qu’ils reviennent intervenir...", a poursuivi Baptiste, artisan crêpier sur la ZAD. "On a jusqu’à la fin de la journée pour présenter de nouveaux projets ou les affiner. Un travail continue d’être mené sur ce plan là", a-t-il ajouté. Un "bureau permanent" affine, complète et clarifie les projets, ont indiqué les occupants.

Une démarche collective

"Si après le dépôt de ce dossier collectif comportant un ensemble de fiches nominatives, le gouvernement choisit tout de même la voix militaire pour régler ce conflit, ça veut dire qu’il est prêt à tuer (...) pour que les gens restent réduits au rang d’individus et ne puissent pas s’organiser ensemble à l’échelle d’un territoire", a estimé un jeune occupant aux cheveux bruns bouclés, se faisant appeler "Camille". Lors de la conférence de presse, plusieurs occupants ont rappelé que les projets déposés en préfecture étaient interdépendants et qu’il s’agissait d’une "démarche collective" pour le territoire.

"On demande qu’on nous laisse un laboratoire d’expérimentation sur la gestion du foncier et sur les questions d’agro-écologie", a expliqué Sarah, habitante de la ZAD.

16h37min : LE CHEF DES KEUFS ANNONCE QU’ILS VONT RESTER DES MOIS :



Le général Lizurey parle à la presse, pour dire qu’il est très fier de ses braves pandores, qu’ils aiment tellement la zone qu’ils sont tous volontaires pour y rester. Maintenant, faudrait peut être penser à vous construire des cabanes les gars parce que le personnel des hôtels du coin n’arrêtent pas de se plaindre que vous êtes dégueulasses !

"Nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle phase qui visera, dans les mois à venir, à sécuriser la zone pour que les projets validés par la préfecture puissent voir le jour. (...) A Notre-Dame-des-Landes comme d’ailleurs partout sur le territoire, la gendarmerie nationale continuera donc à agir pour que force reste à la loi"

Dénonce un collabo : Communiqué : Résistance et sabotage, saison 2018 - Le cas Louis XVI. Il y aurait eu 4 dépanneuses de l’entreprise collabo Louis XVI incendiées la nuit passée à Saint-Herblain, dans le cadre de la série Dénonce un collabo, saison 2018. Une action de soutien à la Zad qui a de quoi nous inspirer dans nos modes d’actions respectifs et décentralisés, la Zad est partout, ses ennemis aussi.

 

[Texte repris d’Indymédia Nantes : https://nantes.indymedia.org/articles/41065]

Nous, l’amicale Verts Chers, avons attaqué des dépanneuses d’une entreprise collaborant aux expulsions de la zad de NDDL. A l’avenir, il y réfléchiront à deux fois ;)

Le 9 avril 2018, l’Etat entamait sa tentative d’écrasement de la ZAD. 2 500 flics et une armée de machines ont encerclé la zone, détruit un tiers des cabanes, blessé 260 camarades et interpelé 60 autres. Et, ce bilan n’est que provisoire, car quel que soit le moyen de répression utilisé, l’Etat ne lâchera pas l’affaire.

Pour réaliser ce sale boulot, les gendarmes ont eu besoin du concours d’entreprises privées, dont l’entreprise de dépannage Louis XVI qui se charge d’enmener en fourière tous les véhicules génant le taf des keufs. Collabo de longue date, cete boîte avait également participé au muselement de l’opération "escargot" en 2016.

Cher Louis XVI, au vu de l’inefficacité de la guillotine, nous avons décidé de te réduire en cendre.

Avis à tous les collabos, ceux qui choisissent de s’engraisser grâce à la répression des luttes sociales ne dormiront pas plus tranquilles que les politiques qui l’ordonnent.

En soutien à la zad, en solidarité avec tou.te.s les bléssé.e.s et les inculpé.e.s, résistance et sabotage


Naomi Klein: « La ZAD est un modèle » 

 


Alors qu’Édouard Philippe dit vouloir évacuer la ZAD avec « avec une immense détermination tranquille », la journaliste et activiste canadienne prend la défense de la zone et de « sa vision essentielle de la politique » : il ne suffit pas de dire non aux injustices, il faut aussi faire advenir le monde que l’on veut défendre.


Les services de la Direction départementale des territoires et de la mer ont jusqu’au soir du 23 avril pour expertiser les 28 projets nominatifs agricoles déposés vendredi dernier par les habitant·e·s de la ZAD, ainsi que la dizaine d’autres projets liés à des activités artisanales et culturelles (voir ici à ce sujet). La préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, considère que le dépôt de ces documents marque « une ouverture, une possibilité » et témoigne d’« avancées concrètes » et d’« une prise de conscience positive ». Pour autant, le devenir de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes est toujours incertain. Jeudi, au Sénat, Édouard Philippe a déclaré vouloir mener jusqu’au bout l'évacuation de la zone « avec une immense détermination tranquille ».

C’est dans ce contexte que nous avons recueilli les propos de la journaliste et activiste canadienne Naomi Klein, auteure en 2017 de Dire non ne suffit plus, un essai réflexif sur le pouvoir de Donald Trump et la façon de s'y opposer.



Que pensez-vous de l’expulsion et de la démolition d’une partie de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ?

Naomi Klein : Les images des attaques féroces de la police contre la ZAD sont très choquantes et tellement révélatrices : le système n’aime pas qu’on lui dise non. Il aime encore moins qu’on construise une alternative radicale. Des personnes sont venues vivre sur la ZAD pour empêcher une infrastructure néfaste pour le climat. La ZAD représente une vision essentielle de la politique : il ne suffit pas de dire non aux injustices et à la destruction du monde par le profit et les pollutions. Il faut faire advenir le monde que l’on veut défendre. Ces encoches où des gens se retrouvent pour construire un bel avenir sont importantes. En ce sens, la ZAD est un modèle. Elle est née du mouvement d’opposition à un aéroport mais elle est devenue bien autre chose. Elle est devenue un « oui » : un lieu collectif de vies et d’inventions, avec des projets agricoles, d’artisanat, une bibliothèque.

Dire non ne suffit plus, c’était le titre de mon dernier livre sur Donald Trump. En 2008, quand a éclaté la crise financière, l’imagination utopique en était réduite à un stade très atrophié. Les générations qui avaient grandi sous le régime néolibéral avaient beaucoup de mal à imaginer autre chose que le système qu’ils avaient toujours connu.

Nous devons raconter une histoire qui tranche avec celle des néolibéraux, des militaristes et des nationalistes. Développer une vision du monde suffisamment forte et entraînante pour concurrencer leur storytelling. Je suis convaincue que ce récit ne peut naître que de processus sincèrement collaboratifs. Ce travail sur l’imaginaire me semble de plus en plus crucial et urgent.

Les gouvernements néolibéraux ont peur de celles et ceux qui disent « oui » contre lui. Au Canada, les luttes contre les grands projets d’aménagement sont très majoritairement menées par les peuples autochtones. Au cœur de leurs combats, il y a la volonté acharnée de protéger la gestion collective de leurs terres, qui est le fruit de leur histoire. Les structures communautaires des terres autochtones sont violemment attaquées par les intérêts des industriels qui veulent construire des oléoducs et des infrastructures liées aux énergies fossiles. Cette histoire est bien sûr bien plus ancienne que celle de la ZAD. Mais on voit bien que ces luttes pour les terres contre les projets et pour des vies alternatives sur des terres collectives existent dans le monde entier.



Schéma des projets coopératifs sur la ZAD.



Vous avez récemment publié (dans The Intercept) une enquête sur une loi votée à la Barbade après le passage de l’ouragan Irma qui affaiblit la propriété communale des terres. Peut-on tracer un lien avec la bataille actuelle autour de la ZAD entre projets individuels et collectifs ?

En début d’année, un amendement a été voté à la Barbade. Il menace l’existence des terres communales, une tradition qui remonte à l’abolition de l’esclavage en 1834, et qui a permis qu’un développement durable de la Barbade existe, contrairement à ce qui s’est passé dans le reste des Caraïbes.

Jusqu’ici, les terres des Barbades étaient sous un régime de propriété collective : elles ne pouvaient pas être achetées ou vendues. Les promoteurs pouvaient les louer sur de très longues durées avec des baux de 50 ans, et ils avaient besoin de l’accord de la majorité des habitant·e·s pour développer leurs projets. C’est un exemple rare de planification économique participative et de redistribution heureuse des terres aux anciens esclaves et à leurs descendant·e·s. Mais cette loi était combattue par les investisseurs internationaux et les riches habitants. Leur dernière offensive contre cette loi a repris quelques jours après le ravage de l’île par l’ouragan Irma. 90 % des bâtiments ont été détruits et tous les résidents évacués vers Antigua. C’est un nouvel exemple de cette « shock doctrine », cette théorie du choc, que je documente depuis plusieurs années. Aujourd’hui, des habitant·e·s se mobilisent pour préserver ces terres communales.

A-t-on besoin de terres collectives en situation de dérèglements climatiques ?

C’est une question difficile parce que les liens entre ces sujets sont complexes. Je pense qu’on ne peut agir contre les changements du climat que par l’action collective qui seule peut contrer les comportements de multinationales comme ExxonMobil et Goldman Sachs. Agir pour le climat demande des investissements de la part de la sphère publique : dans de nouveaux réseaux énergétiques, les transports publics, l’efficacité énergétique, à un niveau inégalé depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour cela, il faut plus d’impôts, donner la priorité aux industries vertes locales et aux activités relocalisées. Saper les bases du néolibéralisme et du conservatisme actuel.

Je ne crois pas que protéger les communs soit une garantie en soi que vous aurez une soutenabilité environnementale. Mais ne pas le faire garantit que vous n’en aurez pas. Ce qui est protégé, ce sont les outils, les mécanismes de la transformation. Plus les décisions se prennent de manière centralisée et privatisée, plus vous pouvez prendre des décisions qui déstabilisent le climat. Si l’on regarde l’ouverture de la possibilité des privatisations dans le rail en France, il y a un lien avec le climat. 
Bénéficier de transports en commun publics ne veut pas forcément dire que vos modes de transport seront soutenables. Mais si vous perdez le rapport de force que permettent les communs, il est certain que ce ne sera pas le cas.



Soutiens à la ZAD depuis Ithaca, dans l'État de New York (ZAD – nadir).



Les images de l’évacuation de la ZAD ont-elles été montrées au Canada ?

Le New York Times a étonnamment beaucoup couvert le sujet. C’est difficile de se battre pour obtenir de la visibilité. J’ai publié plusieurs tweets au sujet de l’expulsion de la ZAD. Ça se passait en même temps que Donald Trump bombardait la Syrie. Pourquoi tweeter sur ces paysan·ne·s en France qui ont fait le choix de vivre là alors qu’au même moment des missiles sont tirés contre des Syriens ? Parce que ces encoches où des gens prouvent tous les jours qu’on peut vivre différemment, qu’il est possible d’extirper un autre modèle économique, social et politique, sont si précieuses. C’est la raison pour laquelle ces images ont fait le tour du monde et ont déclenché des signes de solidarité partout.

C’est le pouvoir de l’exemple. Ça a toujours existé. Voir la force brutale d’une police militarisée face à des milliers de personnes et des gens qui veulent juste qu’on les laisse tranquilles pour vivre leur vie dans la beauté, de façon soutenable, ça résonne pour les gens.

Des gens m’ont remerciée de les avoir alertés sur ce qui se passait à la ZAD. D’autres étaient troublés, car ils sont séduits par le discours de Macron. Si Macron perd ses soutiens, c’est important de se demander à qui cela profitera. Du fait de l’histoire contestataire en France, c’est excitant si cela nourrit l’essor d’une nouvelle gauche en France, autour des étudiant·e·s, des syndicats, des zadistes.

Mais en l’absence d’une force politique organisée à gauche, les fascistes pourraient profiter des trahisons imprudentes de Macron. Cette histoire n’est pas encore écrite. Mais si cela se produit, il en sera le responsable. Pas les gens qui lui résistent, qui sont des héros. Mais Macron ouvre la voie aux fascistes par sa politique. Et faire ça, après les résultats incroyablement inquiétants de la dernière présidentielle française, c’est le comble de l’imprudence.


Jade Lindgaard - Mediapart


À Notre-Dame-des-Landes, la Zad reprend son souffle sur Reporterre :

https://reporterre.net/A-Notre-Dame-des-Landes-la-Zad-reprend-son-souffle

Notre-Dame-des-Landes : une semaine de résistance en images sur Reporterre :


Sur la Zad, 

la tension avec les gendarmes a repris



Sur la Zad, un papy a été gazé. Source : témoin « Armelle » via Facebook

NDA : Il semble qu’il s’agit d’Alexandre – charpentier à la retraite de 85 ans en tête des affrontements depuis le 9 avril.
Bande d’ordures ! Et d’après Reporterre du 24 , il a été arrêté



Sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes, tout le monde s’attendait à une journée calme, alors que les habitants ont jusqu’à ce lundi 23 avril minuit pour déposer leurs formulaires individuels.

Mais sur le terrain, l’offensive a repris, a constaté notre journaliste sur place. Tous les accès à la Zad sont bloqués et filtrés par les gendarmes. Des affrontements ont eu lieu au carrefour de la Saulce, lorsqu’un engin a tenté de combler les tranchées creusés ce week-end. Entre les Fosses noires et le Lama fâché, un tractopelle s’active, escorté par un engin blindé et une présence militaire. D’après notre journaliste, depuis la fin de la matinée, au moins une douzaine de grenades ont explosé. Habitants et soutiens sont consternés, car ils espéraient une journée de répit.

D’après le site zad.nadir, « deux personnes ont été gazées et arrêtées sur le chemin de la Noue. Une aurait été relâchée et nous n’avons pas de nouvelles de la deuxième. Il s’agit d’une personne de 80 ans installée sur le camping des cheveux blanc ».

Reporterre 



Les « zadistes » respectent l’ultimatum 

 

et déposent 40 projets agricoles, 

 

artisanaux et culturels


Les occupants de la zad de Notre-dame-des-Landes ont devancé l’ultimatum fixé par le gouvernement en déposant 40 projets d’activités sur les terres disponibles depuis l’abandon du projet d’aéroport. Et ce, malgré les délais extrêmement courts imposés par le Premier ministre : dans une situation « normale », quand un agriculteur souhaite s’installer, il lui faut au moins un an pour monter son projet. Reste à voir si le gouvernement respectera sa parole.

Ce 23 avril, l’ultimatum fixé par le gouvernement aux occupants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes est arrivé à échéance. Cet ultimatum leur impose de déposer des dossiers décrivant les projets agricoles ou artisanaux qu’ils souhaitent développer au sein de la zone humide. Exiger des délais aussi réduits est inédit en France pour des projets agricoles, surtout s’ils sont collectifs.

« Il faut compter au minimum un an si tu fais un parcours classique d’installation agricole, explique Adrien, maraîcher dans l’ouest de la France depuis dix ans [1]. Ce n’est pas lié aux porteurs de projets mais à l’instruction administrative des dossiers. » État, chambres d’agriculture, banques, collectivités territoriales, mutualité sociale agricole (MSA), Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural)... de nombreux organismes accompagnent l’installation agricole « légale ». À chaque fois, le futur agriculteur doit décrire et expliquer son projet, ses objectifs de production, son business plan, et le défendre ardemment. C’est d’autant plus fastidieux quand il s’agit d’une nouvelle installation, avec un projet « atypique », c’est à dire hors agriculture intensive, comme sur la zad où les projets sont souvent collectifs, en bio ou en agroécologie.

      Un projet collectif exige de longs moments d’échanges


« Quand je me suis installé, se souvient Adrien, la chambre d’agriculture du département où je résidais ne disposait pas de données technico-économiques sur le maraîchage diversifié. Pour construire mon plan de développement d’entreprise, j’ai donc dû remplir le tableau Excel fourni en remplaçant, par exemple, les veaux par des carottes… Cela a pris un temps fou et ne m’a servi à rien par la suite, tellement c’était déconnecté de la réalité de mon travail. Aujourd’hui, c’est un peu mieux, les choses ont évolué. Mais cela reste compliqué pour les projets atypiques. Pour ceux et celles qui reprennent une ferme familiale, c’est plus simple. »

Pour Marie, maraîchère qui a planté ses premiers fruits et légumes en novembre 2016, les délais aussi ont été longs. « Nous avons monté un projet collectif avec un autre maraîcher, deux paysans boulangers et une productrice de savons, décrit-elle. Nous partageons le bâtiment agricole et mutualisons la commercialisation de nos produits. » Leur ferme, trouvée sur le bon coin en mai 2015, a été achetée par une société collective immobilière (SCI) en janvier 2017. En attendant de trouver l’épargne citoyenne qui permette à la SCI d’acquérir les terres, ils ont bénéficié d’un portage foncier : la Safer leur a réservé des terres disponibles. « C’était bien d’avoir du temps, estime aujourd’hui Marie. Cela nous a permis de partir sur de bonnes bases. Un projet collectif exige de longs moments d’échanges et de discussions. Pendant un an, nous nous sommes vus une fois par semaine, et parfois le week-end. » Entre le moment où elle a trouvé des terres et son installation officielle, un peu plus d’un an a donc été nécessaire.

      « Côté administratif, cela a vraiment été épique »


Trouver des collègues, puis une ferme, prend du temps. Pour avoir l’autorisation de s’installer, détenir un diplôme agricole, ou équivalent, est nécessaire. Cela fait d’ailleurs partie des cases à cocher sur le formulaire imposé par la préfecture aux occupants de la zad. Selon l’expérience de chacun, l’installation peut ensuite prendre quelques mois comme plusieurs années. « J’ai obtenu mon diplôme agricole en 2003 », retrace Alex, qui ne vient pas d’une famille d’agriculteurs. « Je me suis installé dans la ferme où je suis actuellement dix ans plus tard. »

Souvent, l’administration a bien du mal à comprendre. Alex, qui élève des chèvres et fabrique du fromage souhaitait s’associer avec un paysan boulanger. « Côté administratif, cela a vraiment été épique, retrace-t-il. Il y a eu plein d’aller retours avec la chambre d’agriculture. Côté chèvres, c’était bon, ils avaient des référentiels, mais en boulange paysanne ils n’avaient rien. Ils ne comprenaient pas nos chiffres. Nous annoncions une valorisation de la tonne de blé à 4000 euros, puisqu’elle était entièrement transformée sous forme de pain. En conventionnel, ils ont l’habitude de vendre la tonne 200 euros. Ils étaient vraiment perdus. On a dû emmener le conseiller de la chambre voir d’autres paysans boulangers, installés depuis des années pour lui expliquer. Évidemment, ça prend un peu de temps... »


      « Demander à des gens de présenter des projets 

       

      en deux mois est hallucinant »


« Pour les banques, c’était pire. En plus de ne pas être fils d’agriculteurs, nous avions décidé de construire des bâtiments sur des terres dont nous n’étions pas propriétaires mais locataires. Les banques ne pouvaient pas hypothéquer nos bâtiments et cela les embêtait énormément. Nous n’avons pourtant emprunté que 35 000 euros chacun. ils ne prenaient aucun risque. » Le Crédit mutuel et la Banque populaire de l’ouest refusent de les financer. Les deux jeunes agriculteurs réussiront finalement à obtenir un prêt du Crédit agricole grâce à l’intervention d’un représentant régional, qu’ils connaissaient. « Et encore, précise Alex, nos deux compagnes ont dû se porter caution ! »

Sans accord des banques, impossible de passer devant la commission départementale d’orientation agricole (CDOA) qui rend un avis favorable, ou non, à un projet d’installation. Cet avis détermine ensuite la décision du préfet. Pour ceux et celles qui choisissent la forme collective et s’installent en Groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec), l’avis de la commission ad hoc est également nécessaire. « Tout cela nous a pris 18 mois, soupire Alex. Étant donné ce contexte, demander à des gens de présenter des projets en deux mois sur des modèles atypiques, alors qu’ils sortent d’une lutte de plusieurs années pour défendre les terres sur lesquelles ils travaillent, c’est hallucinant. »

      Avec 40 projet déposés, la zad relève le défi


Pourtant, les occupants ont relevé le défi, malgré une semaine d’interventions policières, de destructions d’une trentaine de lieux et de violences depuis le 9 avril. L’assemblée des usages, qui porte les décisions collectives, a planché sur la rédaction de dossiers individuels décrivant les activités menées sur la zone. Les heures passées à discuter, réfléchir, puis écrire ont été intenses. 40 « fiches projets » nominatives ont été déposées en préfecture, ainsi qu’une proposition de convention d’occupation précaire au nom de « l’Association pour un avenir commun dans le bocage ». On y trouve des activités agricoles – élevages, maraîchage, vergers, paysans boulangers, plantes aromatiques ; de l’artisanat – conserverie, fromagerie, boulangerie collective, atelier mécanique agricole ; des projets de distribution – cantine, épicerie solidaire ; et des activités culturelles – bibliothèque, club sportif, association de garde partagée, ferme pédagogique... Un schéma explique les liens entre les diverses activités de la zad - agricoles, artisanales, culturelles. Bref, les « zadistes » ont accompli leur part de travail – en un temps record ! – et montré leur bonne volonté. Au gouvernement de respecter sa parole.




De ce côté, la crainte reste grande que le fichage par projets ne serve finalement qu’à casser la dynamique collective, même si la stratégie des occupants de la zad a consisté à lier les activités entre elles. Il sera ainsi difficile aux autorités de retenir un projet en abandonnant les autres. Pourquoi, par exemple, s’opposer à une cantine associative ou à une épicerie solidaire si celles-ci permettent un débouché commercial à un paysan boulanger ou à un maraîcher ? « Les dernières annonces du Premier ministre à ce sujet - menaçant le 19 avril d’évacuer le reste de la zad « avec une immense détermination tranquille » - sont très préoccupantes », énonce un collectif d’organisations nationales qui soutiennent les habitants de la zad.

Nolwenn Weiler - Bastamag




Rassemblement devant la préfecture à Perpignan à 18H30 :



Mardi 24 avril 16ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE


09h53min : Alors voici les infos qu’on a sur les positions des vilains et des entreprises collabos :

Il y a 3 pelleteuses et 2 gros bennes sur D281 depuis Bison en direction de Lama - 3 tractopelles en plus arrivent d’Heric
Les flics sont devant la Maison rose et contrôlent tout autour, mais il est pour le moment (9h44) possible d’emprunter la route de la Maison rose à la Boisetière qui est libre

10h05min : Point agenda de cette aprem, car malgré l’occupation militaire, la vie continue sur la zad

- 14h h au camping des cheveux blancs pour organiser un parloir sauvage en soutien aux potes incarcérés
- 14h à la Grée, au gîte, atelier rap
- 16 h réunion du groupe vieillir sur zone à tout âge
- 18 h à la Grée, réunion anti autoritaire pour parler de la situation sur zone et comment s’organiser avec perspective anti autoritaire
- 20h30 AG des usages à la Wardine
- 21 h concert à la Wardine

10h30min : Communiqué des sans-fiches : les personnes qui ont refusé la stratégie de remplir des fiches de projets individuels, nominatifs mais inter-dépendants auprès de la préfecture pour tenter d’arracher une gestion collective de la zad, expliquent ICI pourquoi.

11h06min : Ca charge à la Chèvrerie. Le blindé arrive au niveau de la première barricade avec une soixantaine de vilains et un blindé. On nous signale aussi la présence du PSIG avec chiens à Lama


12h00min : Un RDV est en cours à la salle municipale de NDDL avec la préfète, pour faire signer aux agriculteur-ices historiques de la zad des COP (convention d’occupation précaire) afin de recouvrer leurs droits.



12h42min : Nouvelle charge à la Chèvrerie, les vilains investissent le champ au nord ouest de Bison fûté. Le blindé est à l’entrée du chemin de la Chèvrerie. Ça tire un peu de lacrymo.

On en profite pour relayer un guide de survie à l’usage des barricades !
Ainsi que plusieurs montages sonores compilés [ici]

13h48min : Le PSIG est parti de Lama, il y a encore un blindé avec caméra et une 15aine de vilains. Une équipe de clowns leur fait face et ça construit aussi !

A Bison : un blindé, une 30aine de méchants, 10 fourgons, une voiture banalisée et champ à l’ouest à priori libre
Pour les infotraflics : 2 fourgons contrôlent les identités (conducteurices et passagèr.es) + ouverture de coffre, au niveau de la Trocardais sur la route entre Fay et Temple.
N’hésitez pas à demander aux flics les papiers qui les autorisent aux contrôles des passagèr.es et à l’ouverture des coffres/fouilles, et même à les prendre en photo et les envoyer sur le tel d’urgence si vous pouvez !

Equipe Médic : Bilan médic de la journée du 23 avril : 8 blessé.e.s par des grenades dont 1 trauma abdominal et une atteinte de la face ; une personne brûlée ; trois personnes blessé.e.s par des tirs de LBD (dont une fracture) ; une personne blessé.e par les gaz. Bilan 13 personnes blessé.e.s pour une période de "négociation".

21h50min : Parce qu’on se laisse pas abattre, on continue de faire du rap ! ICI le morceau du mardi 17 avril mixé comme il faut (oui, bon, on a pas réussi à en faire le 10 avril parce que y avait une sale bande de GM à l’endroit où on avait prévu notre atelier-barricades...). Et même que si c’est pas le branle-bas de combat demain, y en a deux autres à venir dans la journée !

Zad Social Rap Partout !!

ZAD : "Pendant ce temps-là, à l’Est de la zad..."

Des voix de l’Est, pour se raconter ce qu’il se passe quand tout semble "plus calme"...
Témoignages narrés [ici].

Sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes, de nouveaux soutiens continuent d’arriver

sur Reporterre : https://reporterre.net/Sur-la-Zad-de-Notre-Dame-des-Landes-un-lundi-pas-si-apaise



Mercredi 25 avril 
17ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE

 

09h00min : Ce matin vers 8h, deux blindés et un gros tas de fourgons remplis de bleusaille est arrivé par les Ardillières et a descendu la D281. Il a déblayé les barricades présentes sur la route, notamment au niveau des 100 noms. Un des blindés est au niveau de Lama. Le PSIG est également présent. D’après un gradé, les flics ne feront que du déblayage aujourd’hui et pas d’intervention si les cailloux ne volent pas vers eux. Parole de keuf !

La D42 est bloquée par les flics au niveau de l’Epine et on dénombre une dizaine de fourgons derrière le barrage. Les vilains demandent aux gens de faire demi tour.
On nous signalait vers 7 heures du matin des flics positionnés au niveau du lieu-dit la gazette.

09h17min : Dévaster en feignant de protéger. La vidéo des naturalistes en lutte qui montre les dégâts causés par l’opération policière sur le bocage


09h31min : Un récit de la journée du dimanche qui suivait les expulsions


12h30min : Dans la série, coups de fils qui font plaisir : Appel d’une habitante de Notre Dame des Landes ce matin sur le téléphone de la zad : "Oui, bonjour, j’ai un message à faire passer, j’en ai marre", qu’elle dit. Je crains le pire car, malgré nos efforts pour casser les clichés et créer du lien avec nos voisin.e.s, notre présence ne fait pas l’unanimité dans les bourgs alentours. La dame enchaîne : "Il y a un barrage de flics dans le bourg de la Paquelais, je dois aller chercher mes enfants à l’école et je ne peux pas. j’en ai marre de cette présence policière. Et ce n’est pas vos barricades qui m’emmerdent, ce sont les flics qui bloquent les routes. Faîtes-bien passer le message hein", répète-t-elle avant de raccrocher. Voilà qui est fait ! Merci pour le coup de fil.


15h37min : L’association "Des abeilles pour l’Ouest" créée par des habitant-es de la zad a contribué au dossier des fiches projet remis à la préfecture. Pour consolider les activités du groupe et participer à la stratégie administrative de défense de la zad, nous cherchons des ruches et ruchettes afin de mettre en place un rucher-école sur le territoire. Même en mauvaise état, nous nous ferons un plaisir de les rénover pour consolider les projets en lien avec l’apiculture sur la zad.

Pour plus d’informations : abeillesouest@riseup.net

17h14min : SOLIDARITE INTERLUTTE : Les postiers et postières en luttes de Rennes nous rejoignent jeudi et vendredi histoire de prendre l’air alors qu’ils et elles entament leur 109e jour de grève. A cette occasion un bureau de poste temporaire sera mis en place. Préparer vos stylos et venez envoyer vos plus belles lettres de soutiens aux personnes emprisonnées, aux autres luttes, aux personnes de votre famille qui ne sont pas encore convaincu, à la préfecture etc...

Pour lire leur communiqué c’est ici

17h28min :[MAIS OU SONT LES KEUFS]

On nous signale que "Les pontes des vilains sont logés au Golden Tulip Hotel de Pornic" N’hésitez pas à vérifier avec bruits.

18h08min : Une "lettre à nos voisin.e.s" a été écrite par des habitant.e.s de la zad : "Nous habitons la zad et sommes conscient.e.s des tensions et incompréhensions qu’ont pu faire naître les événements des dernières semaines dans notre voisinage ..." La suite à lire ici.


18h36min : Un ensemble de personnalités, chercheur·ses, expert·es, praticien·nes ou observateur·trices du monde agricole et rural, s’adressent au gouvernement français et au mouvement qui défend la zad pour un arrêt des expulsions et un accompagnement du "projet d’avenir" coopératif. Voir ici leur communication envoyée mardi 24 avril au Premier ministre et au mouvement, et la liste des signataires.



Notre-Dame-des-Landes : la Zad face au dilemme de la normalisation sur Reporterre :


Notre-Dame-des-Landes : les paysans historiques retrouvent leurs droits sur Reporterre :



LES RENCONTRES D’AILLEURS 

 

REJOIGNENT LA ZAD EN SOUTIEN CONTRE 

 

L’OCCUPATION POLICIERE


Les Rencontres d’Ailleurs c’est un week-end, globalement le plus proche du 1er mai, où se retrouvent des cinéastes, des cinéphiles, des cinoches ambulants ou pas, des producteur.ice.s, des créateur.ice.s et pas que.

Elles rassemblent des gens qui se questionnent sur le cinéma, sa fabrication et sa diffusion, sur leurs pratiques et les échanges libre de connaissances, de savoirs-faire, le partage des moyens.

Les Rencontres se veulent rejoignables et essayent de se situer chaque année là où elles ont envie d’être à l’envers, pour se rencontrer entre camarades de l’image et du son à l’endroit où cela fait sens, dans la perspective de densifier les liens entre ceux et celles qui "refusent de faire la séparation entre le cinéma et la vie".

En temps de conflit politique intense où le gouvernement décide d’écraser au rouleau compresseur la contestation qui lui est faite par des milliers de personnes non seulement dans le bocage mais aussi par les grèves, dans les rues des villes, dans les facs et sur les lieux de travail ; et quand les forces de l’ordre envahissent des territoires en lutte à coups de grenades mutilants, il nous a semblé préférable de changer de programme afin de rejoindre la résistance plutôt que se contenter d’éspèrer que tout ira bien pour elle.

Malgré les centaines de blessés, les dizaines de maisons et lieux de vie détruites à la pelleteuse protégée par des milliers de GM et leurs blindés militaires, malgré le fait qu’elle a été coupé de son secteur oriental, eh ben la ZAD de NDDL tient toujours tête au gouvernement et il n’est pas trop tard de faire basculer la balance en faveur des occupations et une solution collective au conflit.

Pour cela, nous appelons à la tenue des RENCONTRES D’AILLEURS 2018 à la ZAD les 27-28-29 avril (possibilité d’arriver avant et de repartir plus tard)

Rendez-vous sur le lieu-dit l’AMBAZADA vendredi à 10h (se renseigner le jour-même sur les routes à prendre pour y arriver : https://zad.nadir.org/)

Les Rencontres d’ailleurs : appel à contribution. Si vous avez des rush des expulsions, vous pouvez les amener demain à partir de 10h à l’Ambazada et participer à des ateliers de montage vidéo.

"Attendre le pire, espérer le meilleur" est la phrase qui pourrait caractériser les rencontres de cette année.

Non seulement ce sera rigolo sous les bombes lacrymos, mais en plus de ça, nous ferons avec et parmi nos camarades de la ZAD de l’image, du montage, de la projection, de la diffusion, du bordel visuel.

Nous avons imaginé plusieurs ateliers ou projections de film ainsi que d’autres idées qui pourraient faire sens dans un contexte de siège militaire ou conflit de basse intensité.

On en reparlera, a sara düra !

Rejoignez-nous !
— > http://www.dailleurs.net/ (pas tout à fait à jour)


Jeudi 26 avril 18ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE


08h14min: Alors qu’Edouard Phillipe est interviewé sur Europe 1, gros dispositif ce matin en place au niveau de Lascars et dans la forêt de Rohanne qui commence à envoyer des lacrymos sur Lascars. Une cinquantaine de camions et deux blindés progressent sur la route des fosses depuis le carrefour de la Saulce en direction de Lama.


08h21min : Extrait de l’interview d’Edouard, le 1er sinistre : "Des occupants sont déclarés : 28 occupants ont accepté la main tendue par l’état. Ils l’ont fait tard car ils ne croyaient pas que nous étions déterminés" "Si ceux qui souhaitent rentrer dans la légalité, à savoir s’inscrire à la MSA et payer leurs impôts, comme tous les autres agriculteurs, alors ils pourront le cas échéant s’installer. Les autres ont vocation à quitter les terrains." "Le 14 mai, la préfète convoque la commission qui va étudier les dossiers de ceux qui veulent entrer dans le droit commun. Ceux qui ne veulent pas quitter les lieux devront alors être partis." Le journaliste lui dit que l’opération a jusqu’à présent couté plus de 5 millions d’euros, "c’est vrai que c’est cher [...]mais nous avons face à nous des gens d’une très grande violence".


08h27min : Les flics sont à 5 mètres de Lascars, sur la route et dans la forêt de Rohanne. Ils envoient des grenades GLI F4. Un blindé et des flics à pied arrivent depuis la route des Fosses noires direction La Saulce


08h42min : Les machines de la police (un blindé accompagné d’une centaine d’affreux en uniforme), sont en train d’enfoncer les barricades sur le chemin des Fosses/Mancelière depuis le nord. Ils sont maintenant au niveau du jardin de la Grée. Ces gens là seraient accompagnés d’un sous-préfet. Parole de keufs : ils ont dit qu’ils n’entraient pas si nous ne les aggressions pas. Ce qui, de la part de gens qui arrivent avec un blindé et 100 affreux surarmés, est assez culotté. Le blindé repart vers le nord. Pendant ce temps là, les keufs sont en train de disquer la barricade de Lascars. Ils sont une cinquantaine sur la route et on retrouve également un bon paquet de ces étrons plastronnés dans la forêt de Rohanne, pas plus d’indication sur leur position pour le moment.

Ils sont inutiles et nuisibles (enfin, pas pour tout le monde). Je les vomis. Bonne journée à vous qui nous lisez !

08h57min : Alors que les explosions de grenades viennent agresser nos tympans, que les lacrymos nous font pleurer, que les blindés et les machines-à-obéir qui les accompagnent se déploient par centaines sur les routes de la zad, les médias osent parler de "longue trêve accordée à la zad". Voilà qui me donne bien envie de faire la trêve dans les locaux de Ouest-France !


09h41min : You can find HERE the early news in english


10h14min : Les affreux sont désormais bien engagés sur le chemin de suez. Ils ont passé la barricade de Lascars et l’Ambazada et sont à peu près stationnaires à l’entrée est du champ de Kazh Koat et dans la forêt. On ne sait pas jusqu’où s’étend le dispositif vers le nord dans la forêt.

Des machines et leurs gardes du corps sont également déployées sur la route des Fosses. On sait qu’elles bouchent les tranchées devant Youpi mais pas plus de précisions pour le moment.

12h11min : Aux dernières nouvelles, il n’y avait pas d’affreux aux Ardillières, ni de NDDL jusqu’au chemin de l’épine !


Equipe Médic : Besoin urgent de poches de froid pour les différentes équipes médic. Merci à tou.te.s !


Vidéos & Images : Des images, des sons, des lectures de partout et sur tout :


Notre-Dame-des-Landes : l’art de la barricade : https://fr.squat.net/2018/04/26/notre-dame-des-landes-l-art-de-la-barricade/
La vidéo Dévaster en feignant de protéger : les dégats de l’opération policière sur le bocage de NDDL : https://www.youtube.com/watch?v=pXmqwqwUmBE&list=PLzeUbPp-G1_JVWmPu63sJZXi12wjjreQ0
Des photos, des récits et des portraits de la Zad par des ami.e.s suisses du Pantographe : https://pantographe.info/2018/04/24/une-republique-en-marche-ou-en-reves/ ; https://pantographe.info/2018/04/24/portraits-voeux-de-zadistes/
Derniers sons du ZSR : ’Main tendue’ et ’Mêmes pas mort.e.s’ ! A écouter, comme tout le reste. https://soundcloud.com/zadsocialrap/main-tendue https://soundcloud.com/zadsocialrap/meme-pas-mortes
Le Bocage, numéro spécial du journal de l’ENS Ulm, après leur venue sur la Zad : <https://bocageulm.noblogs.org/files...>
Demain le Grand Soir : Témoignages en retour de Notre Dame Des Landes, https://www.mixcloud.com/DemainLeGrandSoir/t%C3%A9moignages-en-retour-de-notre-dame-des-landes/

23h44min : Parce que la Chèvrerie ne tombera pas, malgré les blindés, les pelleteuses, les grenades, les ministres ou les présidents.

Un chouette témoignage des copaines du lieu, des photos et un court-métrage sur ce lieu de vie [ici]




Matignon annonce une trêve, 
les habitants de la Zad 
dénoncent un « ultimatum » et un « chantage »



NDA : rarement vu une gueule de faux-cul aussi caricaturale !

Ce jeudi 26 avril au matin, le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé sur Europe 1 que le gouvernement suspendait les expulsions jusqu’au 14 mai. D’après lui, « 28 occupants illégaux ont accepté la main tendue de l’État » et déposé des dossiers pour présenter des projets agricoles. Mais les autres « devront avoir quitté les lieux » au 14 mai. C’est la date à laquelle « la préfète va convoquer la première réunion du comité qui a vocation à analyser les dossiers déposés par ceux des occupants illégaux qui veulent rentrer dans le droit chemin ».

En réponse à cette déclaration, des habitants de la Zad ainsi que leurs soutiens ont tenu une conférence de presse à 12 h 30 à la Rolandière, où se trouve notamment la bibliothèque rurale du Taslu.
Voici les principaux points qui ont été soulevés :
  • La déclaration d’Édouard Philippe vient fragiliser un début de sortie de crise. « On sort de trois semaines d’extrême tension, même si de nouveaux soutiens sont arrivés, avec la destruction d’habitats en dur, ce qui est terrible pour le bocage et les travaux des champs. On a fait un geste en remettant les formulaires, on avait donc un sentiment d’un début de sortie de crise. » Pour les habitants, le discours du Premier ministre n’engage donc ni un dialogue ni une trêve, « mais un nouvel ultimatum et un chantage au tri des projets. »
  • Les habitants et les soutiens refusent le « tri » que veut instaurer le gouvernement entre projets agricoles et non agricoles. « 41 fiches ont été déposées, mais le volet social et le volet culturel de la Zad ne sont pas pris en compte. Si seuls les projets agricoles sont acceptés, ça ne fonctionnera pas. C’est absurde : à la campagne, il n’y a pas que des agriculteurs ! » Ils comptent donc restés mobilisés pour défendre tous les projets, dans leur dimension collective : « Il n’y a pas de raison d’évacuer les gens, on habite ici, on a défendu le territoire, le gouvernement dit qu’il est déterminé, mais nous le sommes encore plus. Des gens sont mobilisés partout en France, ils veulent défendre un espoir de vivre autrement et pas seulement des projets agricoles normés. »

Conférence de presse ce jeudi midi à la Rolandière.


  • Pour eux, les conditions du dialogue ne sont pas réunies. « On a appris ce matin par voie de presse que le comité de pilotage était avancé de trois semaines. Il devait avoir lieu le 6 juin. Il faut du temps pour aboutir à ces projets. » Ils s’inquiètent également du niveau d’exigence sans cesse relevé pour l’installation agricole : « On a appris que le gouvernement ne voudrait que des cotisants principaux à la MSA [Mutuelle sociale agricole], pas des cotisants solidaires, comme c’est le cas ailleurs. » Et de conclure, « ces négociations sur les formulaires, c’est une manière pour le gouvernement de se débarrasser de nous ».
  • Concernant la présence militaire, les habitants appellent à un retrait des gendarmes mobiles. « On ne peut pas continuer à vivre avec des grenades qui tombent dans nos jardins. C’est un régime de terreur. » Ils appellent également à ce que les routes redeviennent circulantes pour tous, habitants et voisins de la Zad.
  • Quant au coût de l’intervention de 3 semaines, estimé à 5 million d’euros, ils se sont demandés s’ils « méritaient » cela : « On ne leur coûte rien, on vit ici, on construit ici, on cultive ici, on expérimente un mode de vie collectif, solidaire et respectueux de la nature. Si le gouvernement pense que ça mérite 5 millions de dépenses pour y mettre fin, c’est qu’il a un problème. On est là pour créer de la valeur, les militaires sont là pour dépenser l’argent du contribuable. »
  • En guise de conclusion, les habitants et les soutiens ont rappelé leur état d’esprit. « On n’a pas envie de vivre dans un monde où tout est normé, où tout est libéral, où le plus fort gagne. Ça ne nous intéresse pas. On va donc continuer à défendre ce projet collectif sur la Zad, pour nous et pour tous ceux qui ne veulent pas de cette vie là. »

Ce jeudi 26 avril au matin, le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé une trêve à Notre-Dame-des-Landes : il dit vouloir laisser du temps au processus de régularisation des occupants déclarés et gèle les expulsions au moins jusqu’au 14 mai.
Or sur la Zad, notre reporter nous signale que des affrontements se déroulent autour du carrefour de la Saulce et de la forêt de Rohanne.


Affrontements au carrefour de la Saulce, jeudi 26 avril à 9h.


Ce matin sur Europe 1, le Premier ministre a indiqué que « ceux qui ne veulent pas respecter ce processus ont vocation à quitter les terrains ». D’après lui, « 28 occupants illégaux ont accepté la main tendue de l’État » et déposé des dossiers pour présenter des projets agricoles. Mais les autres « devront avoir quitté les lieux » au 14 mai. C’est la date à laquelle « la préfète va convoquer la première réunion du comité qui a vocation à analyser les dossiers déposés par ceux des occupants illégaux qui veulent rentrer dans le droit chemin ».

Hier, mercredi 25 avril, à Matignon, la préfète de Loire-Atlantique et le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, ont rencontré Édouard Philippe, trois ministres, deux secrétaires d’État. Il s’agissait d’envisager « la poursuite du processus de retour à l’État de droit » . À savoir continuer ou non les destructions de lieux de vie. À ce jour, 29 ont été rasés. Mais il resterait entre 60 et 70 habitats.
    Reporterre - Photos : Europe 1 et © Émilie Massemin/Reporterre


Des personnalités proposent d’accompagner la Zad pour porter leur projet collectif sur Reporterre :



Vendredi 27 avril 
19ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE


Nos allié.e.s d’hier : Le CéDPA réagit à l’action de soutien contre Louis XVI ; Françoise n’aurait pas apprécié que le collectif en question lui rende hommage : http://www.presseocean.fr/actualite/nddl-incendie-de-depanneuses-le-cedpa-soffusque-et-reagit-24-04-2018-269328


Et pendant ce temps là, Julien Durand, repris par la Gendarmerie Nationale qui soutient son discours, ré-affirme que les zadistes "radicaux" n’ont rien à faire sur la Zad.

Grand Jeu : Plus d’infos sur le jeu Grandeur Nature "Passe à l’Est" de dimanche [ici] ! Venez nombreux.reuses et heureux.reuses, on se laisse pas miner par la répression, rallumons les étincelles de l’Est !


20h21min : Retour sur une journée de "trêve" (décidément, les éléments de langage en communication... Macron t’es un publicitaire !)

Affrontements à la wardine : https://www.youtube.com/watch?v=h8obYd6Z_fE
Et un texte vachement fort, trouvé chez les camarades d’Indymedia Nantes : ""Faut qu’ça saigne

« En trois jours, je suis tombé amoureux de la Zad de Notre-Dame-des-Landes » sur Reporterre :



Samedi 28 avril 
20ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE

 

14h03min : Petite leçon de Macronite : On nous a envoyé une vidéo où Jupiter explique à de petits étudiants comment se prémunir des donneurs de leçons que sont les professeurs... Les règles du jeu, c’est du bullshit, il ne faut pas les respecter qu’il nous explique !

Ah ben t’inquiètes, ça tombera pas dans l’oreille de sourd.es... ! : https://zad.nadir.org/IMG/mp4/0cce03730af884927674da87a350d897cad2efc0.mp4

14h10min : Petit retour sur ce matin : Au carrefour du coin (Fosses/route de la Grée) les flics ont débarqué avec deux blindés et une centaine de fantassins en venant de la Saulce. En même temps y a une quarantaine de GM et un blindé qui se sont posés devant les VR, ont mis leur dispositif habituel sur le chemin de la Noue et se sont positionnés en mode collés-serrés au Vraies Rouges. Dès qu’ils ont été en place leur chef a dit "bon maintenant on recule", pis ils sont partis... Sauf un petit groupe qui a descendu le chemin de la Noue. Pendant ce temps-là les keufs qui étaient au carrefour du coin sont rentrés à 25 dans le barnum des cheveux blancs... ont changé les bancs de place et sont repartis.

En même temps des flics (une trentaine) ont débarqué à la grée par le nord et ont commencé à avancer dans le champ nord, en disant qu’ils allaient vérifier qu’il n’y ait pas de reconstructions. Un petit groupe de ce troupeau a été décoré de jolies couleurs... mais ils sont trop monochromes alors ils ont pas trop aimé.
Au niveau de la D281 : faible dispositif de maximum une dizaine de fourgons entre Bison et Jessy, ils ont l’air de regarder les trous dans la route, à priori sans empêcher les gens de passer de part et d’autre de la route.
Ils sont aussi passés à la Bellic’h. Comme c’est journée jardin, les copaines ont essayé de les faire jardiner. Mais ils ont pas voulu, sans doute qu’ils sont trop fainéants !

16h46min : 14H38 ...et rebelote...

alors que revoilà les 2 blindés et leurs fourgons d’assault sur la route des fosses noires. ..
la route est toujours vide, pas de barricades, ni de tranchées, et pourtant le petit cirque s’avance pour "sassurer une deuxieme fois" que l’axe est carrossable.

Ils vont passer sur toute la route des Fosses, en faisant une incursion sur le chemin de la sècherie jusqu’à la Grée. ils s’inquiètent de voir 2 tentes dans le champs des cheveux blancs qui ont l’air louches, parce que posées il y a soit-disant peu de temps...on se demande où sont sensé aller vivre les personnes qui se sont faites expulser. 

Il n’y a clairement aucune raison pour eux de venir sur cette route étant donné qu’ils passent 3 fois par jour en hélico et avec des drones, il faut nous expliquer comment ils font pour ne pas voir qu’il n’y a rien qui entrave la circulation.

...Ils font leur petit tour en repassant par les Ardillières puis devant la Rolandière. Ensuite il y a un petit bout de bois qui traine sur la route, enfin ils ont un truc à faire...après quelques blagues sexistes et des menaces, ils s’avancent vers le carrefour de la Saulce, où..attention, .."ils vont faire usage de la force"....ils tirent quelques lacrymos depuis les blindés qu’ils se reprennent dans la gueule à cause du vent, puis s’en vont. on devrait les voir réapparaitre dans quelques minutes pour le petit manège du samedi.

17h19min : ce soir, restons vigilants.es, un rendez de fachos est organisé à NDDL, opération facebook contre les habitants.es de la zad.


20h58min : [A ECOUTER] Petit montage audio fait par un camarade : Rentrer dans le Droit chemin de Suez

21h00min : [A LIRE] A propos du coût de l’opération militaire sur la zad 

Une fois n’est pas coutûme même si ca nous fait mal au coeur de renvoyer vers la presse mainstream... Un article du figaro détail (sur une fourchette basse) les coûts à priori engrangés par l’opération militaire. C’est pas faute de dire que ça sert à rien de nous envoyer 2500 GM, leurs blindés et le reste, surtout quand c’est pour tenir une position 3mn et repartir aussi sec… Plus de 5 millions pour l’instant. Et dire que le gouvernement impose ensuite aux précaires 5 de moins sur leurs APL...
De l’inutilité des forces du désOrdre, extraits :
Depuis le 9 avril, 20 à 25 escadrons de gendarmes mobiles (65 hommes par escadron) sont entrés en scène. Il faut y ajouter les renforts dans la région de 2 à 6 compagnies de CRS (75 hommes par unité). Le plus important dispositif déployé sur plusieurs semaines depuis les émeutes de 2005. L’opération coûte plus de 15 000 euros par jour et par unité.
Premier poste budgétaire : les indemnités de déplacement. […] ce seul poste dépassera le million et demi d’euros ! Il y a même des « surprimes » pour les CRS.
« Deuxième poste : l’hôtellerie […] Total de ce deuxième poste : encore 1,5 million d’euros. Il faut aussi loger les états-majors de coordination (GTG, GOMO), sans parler du directeur général de la gendarmerie nationale et de son aréopage d’officiers. »
« La nourriture, le carburant, les péages entrent en ligne de compte et alourdissent la facture globale de déplacement d’un troisième tiers. Soit encore 1,5 million d’euros. Et c’est un minimum, car, pour l’occasion, la maréchaussée a sorti toute sa panoplie : deux hélicoptères (à 1 500 euros, voire 2 000 euros l’heure de vol), des drones, des blindés. « Les 2 millions d’euros sont largement dépassés sur ce poste », assure un officier. »
« Et les munitions ? Plus de 10 000 grenades tirées par les gendarmes en même pas trois semaines ! À 30 euros pièce la lacrymogène de base, 40 euros la lacrymo à effet sonore et 50 euros l’unité pour une ­grenade de  « désencerclement », le coût dépasse ici les 300 000 euros »
Voilà voilà. Faudra nous expliquer comment il justifie des coupes budgétaires derrière, comment ils peuvent dépenser l’équivalent du coût foncier de la Zad, juste parce qu’ils ont décidé que les personnes qui ont protégé ce territoire de l’aéroport ne pouvaient pas se déclarer ici COLLECTIVEMENT.
Ça fait cher l’individualisme.

Ailleurs sur la toile :
 retour sur la ferme des 100 noms
 Griveaux et ses termes sortis de nulle-part, qualifie certain.es d’entre nous de « refuzniks »


Sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes, il y a aussi des artisans sur Reporterre :


900 gendarmes se retirent de la Zad, Hulot dit aux zadistes non paysans : « Qu’ils dégagent »


Près de 900 gendarmes vont quitter la ZAD samedi, indique la gendarmerie nationale. L’ensemble du dispositif est concerné, des gendarmes mobiles comme des militaires affectés au poste de commandement des opérations, à Saint-Etienne-de-Montluc, au sud de Notre-Dame-des-Landes, précise la gendarmerie nationale.

Une certaine tension continuait cependant à régner samedi, comme les matins précédents, avec des entrées de gendarmes en différents points de la Zad avec charges et lancers de grenades lacrymogènes.

Le coût de l’opération de gendarmerie menée sur la Zad avoisinerait 300.000 euros par jour, selon certains médias. Soit, depuis le 9 avril, une facture d’environ 5,7 millions d’euros à la charge de l’Etat. La préfecture de Loire-Atlantique n’a jamais voulu confirmer ces chiffres.

Au total, 29 habitats précaires sur les 97 lieux de vie recensés sur la Zad ont été détruits. Une trentaine de personnes ont été interpellées. Les gendarmes déplorent aussi une centaine de blessés, les zadistes plus de 200.

Invité de RTL, vendredi 27 avril, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, estime que les zadistes qui n’ont pas de projet et « qui n’entrent pas dans le cadre doivent dégager ».

Selon le ministre, « Les choses se sont faites d’une manière séquencée, raisonnable. Je pense que le gouvernement a fait preuve, franchement, de bienveillance, d’indulgence et surtout d’intelligence dans ce dossier. Je rappelle que la raison d’être de ce combat c’était que ces terres conservent leur dimension et leur destin agricole [...] : c’est fait ! Après on donne en plus la possibilité à celles et ceux qui le désirent de rentrer dans des projets. Ils l’ont fait. Et ceux qui ne rentrent pas dans ces projets, et bien il faut qu’ils... qu’ils dégagent. »

Sources : . 20 Minutes . Nantes Indymedia . L’Obs sur Reporterre 


Dimanche 29 avril 
21ème JOUR DE L’OPERATION POLICIERE

10h58min : Aujourd’hui : Passe à l’Est !!





Venez nous rejoindre.. grâce à leur spécificité unique, les arbres de la zad, protègent de la pluie ! 

... Mais si c’est vrai !!

Cirquetraflics : ce matin le manège est passé devant la Rolandière pour s’arrêter vers la Saulce comme d’hab toujours avec 2 blindés et 26 fourgons aujourd’hui. ils s’engagent sur la route des Fosses Noires

11h27min : infotraflic : les blindés sont sur la D42 ! Présence de flics à l’est dans et au Noname avec le PSIG, présence à la Dalle, Sabot, Planchettes 8 camions, la Gaité et la Friche
presence sur la D281 : fourgons sur la route des
Fosses, s’avancent vers Gourbi, contrÔle aux ArdillIères

à 13H RDV dans le champ des cheveux blancs pour pic nic avec des pizzas

et partir pour l’action "Repotager"

On va nettoyer, rattrapper le saccage des bulldozers, revivifier le sol, reprendre nos usages, resemer, replanter.

Amenez des outils*, des graines*, des plants, des bottes, et n’oubliez pas vos mains.

Rdv 12h – 14h au champ des cheveux blancs (en face des Fosses Noires) pour pique-niquer ensemble, puis 14h pour partir aux potagers.

À vos grelinettes !

12h56min : les clowns ont un peu retardé le PSIG à rejoindre leurs collègues ce matin




 Quelques personnes seraient nassées au Sabot mais on n’a pas plus d’infos pour le moment.
Autres photos de la matinée



Lecture : Des textes de Comités, des prises de position et des communiqués à lire :

 

Comité de Bigouden - Lettre à l’ACIPA et au CEDPA : https://zad.nadir.org/spip.php?article5741
Ça roule !...ou pas ? - gestion routière du far far west - : https://zad.nadir.org/spip.php?article5740
Coup de gueule d’un membre démissionnaire du CA de l’ACIPA : https://zad.nadir.org/spip.php?article5645
La main tendue et le coup de pied au cul : https://zad.nadir.org/spip.php?article5665
Texte du comité Rennais sur la situation actuelle : https://zad.nadir.org/spip.php?article5732

ZAD : Bourreau Détérim : se met en place dès lundi 30 avril à 10h à l’Ambazada un bureau d’intérim avec pour objectifs de coordonner les divers ateliers, chantiers en cours ou à venir, les équipes prêtent à le porter et les personnes prêtes à aider, ainsi que centraliser les différents rendez-vous et autres dates de discussions et d’AG.

 

N’hésitez pas à passer, à ramener des infos et à aider pour organiser la Zad. On a besoin de sortir de ce climat d’urgence face à l’occupation militaire pour se réapproprier notre quotidien de manière collective, bienveillante et surtout constructive ; les jardins n’attendent que nous et les chemins et champs demandent qu’à être nettoyés de toute la souillure militaire de l’Etat !

Reprenons la Zad pour un quotidien de luttes, pour sortir du conflit au quotidien.

15h15min : [NE PAS SE FAIRE VOLER LE PRINTEMPS] malgré l’occupation militaire quotidienne qui vient jouer avec nos nerfs et cherche à empêcher toute vie sur cette zone, nos luttes continuent.

Une action potagère pour remettre en culture les potagers des lieux détruits est en cours. Le tractopelle a bien tassé la terre et les camarades sont en train de la retourner pour pouvoir semer.

Même ça semble faire peur au gouvernement. Comme chaque jour la bleusaille circule, bloque des routes etc... Viendront ils également piétiner les jardins ? Contre leur monde de mort on ne lâchera pas. Ici ou ailleurs.



Pendant ce temps quelqu’un d’autre "fouille les ruines de ses souvenirs"


17h18min : "REPOTAGER", plus d’images d’aujourd’hui







Lundi 30 avril

Sur la Zad de Notre-Dames-des-Landes, 

les gendarmes ont déversé 

une quantité record de grenades





En 10 jours, une pluie de 11.000 projectiles s’est abattue sur le bocage nantais de Notre-Dame-des-Landes. Quels sont-ils ? Quels risques présentent-ils ? Reporterre a cherché des réponses.


Depuis le début de l’évacuation de Notre-Dames-des-Landes, lundi 9 avril 2018, plus de 11.000 grenades ont déjà été tirées par les gendarmes mobiles. Selon les informations d’Europe 1, ce sont près de 8.000 grenades lacrymogènes et de plus de 3.000 grenades assourdissantes qui sont tombées sur la Zad en un peu plus d’une semaine. Propulsées à l’aide de lanceurs Cougar et Chouca, ces munitions peuvent parcourir jusqu’à 50 à 200 mètres avant d’atterrir. Dans certaines situations, les lacrymogènes ont bouché la vue des gendarmes mobiles, qui se sont retrouvés à tirer en aveugle à travers leurs propres gaz.

Dans le camp des zadistes, on recense plus de 272 blessés atteints par cette pluie de projectiles, même si l’équipe médicale de la Zad préfère rester vague sur le chiffre exact et les spécificités des blessures pour éviter que les opposants ne soient interpellés à l’hôpital, comme ce fut le cas en 2012. Du côté des forces de l’ordre, au moins 77 gendarmes ont eux aussi été blessés, dont 4 par l’une de leurs propres grenades au deuxième jour des expulsions.

Une journaliste de Reporterre, Marie Astier, et deux de Libération ont eux aussi été touchés au cours de leurs reportages. Les blessures recensées vont de l’irritation des voies respiratoires par les gaz lacrymogènes aux hématomes en passant aux petits éclats brûlants de grenades pénétrant les chairs jusqu’à celle, plus grave, d’un morceau de grenade de deux centimètres responsable d’une infection.

    Nombre de ces projectiles 

     

    ont dépassé leur date de péremption


La semaine dernière, les petites mains de Notre-Dames-des-Landes ont récupéré des restes de grenades lancées par les gendarmes pour témoigner du pilonnage subi. Les projectiles sont rassemblés en tas, et chaque tas est recouvert d’une bâche sur laquelle est inscrite les spécificités des engins recueillis. On y retrouve des bombes de désencerclement, des bombes assourdissantes, des cartouches de gaz lacrymogène, des cartouches de fumigènes… Ces produits sont fabriqués par les entreprises françaises Nobel Sport et SAE Alsetex.

Selon le collectif Désarmons-les !, ce sont justement les modèles de grenades à « effets combinés » GLI F4 de SAE Alsetec qui ont été massivement utilisés lors des évacuations. Des projectiles qui émettent par « détonation un effet sonore et de choc très intense en libérant instantanément du CS [gaz lacrymogène] pulvérulent », vante son concepteur, qui met en avant les « effets psychologiques engendrés par l’effet sonore (165 db mesurés à 5 mètres et 160 db mesurés à 10 m) » ainsi que « l’onde de choc » produite pour « déstabiliser les manifestants dans des situations particulièrement difficiles ». Une grenade dont « l’usage était déjà remis en question dans un rapport commun de l’inspection de la gendarmerie et de la police à la suite de la mort de Rémi Fraisse en 2014, rappelle Désarmons-les !. Contestées pour les blessures graves qu’elles occasionnent, les GLI F4 sont censées être remplacées peu à peu par les GM2L [un modèle plus récent]. »


Pour écouler ses stocks, la gendarmerie semble avoir misé sur une utilisation massive des grenades F4, comme en témoigne Gaspard Glanz, journaliste habitué des mouvements sociaux et des lacrymogènes : « En dix ans, j’ai dû voir une dizaine de F4 exploser par événement. Durant la semaine du 9 avril, à Notre-Dames-des-Landes, il y avait des jets de plusieurs centaines tous les jours ! Une utilisation aussi gargantuesque de cette arme, c’est inédit. »

Une stratégie d’autant plus alarmante que nombre de ces projectiles ont dépassé leur date de péremption. « En examinant les restes des grenades, on a trouvé un lot entier de grenades qui a été fabriqué en 2005, et qui était donc périmé depuis 2015, poursuit Gaspard Glanz. Le problème, c’est que certaines munitions tombent sans exploser. C’est extrêmement dangereux si quelqu’un la ramasse et qu’elle lui saute dans les mains. » Et même si les projectiles fonctionnent correctement, ils n’en restent pas moins dangereux : « Nous avons récupéré des morceaux de plastique et de métal tout autour de chaque impact sur le sol. Quand elle explose, la coque supérieure de la grenade éclate complètement et se répand dans un périmètre de 5 à 10 mètres. Les tirs comme ceux-là, on a vu ce que ça a fait à Sivens. C’est un miracle qu’il n’y ait pas un mort sur les 3.000 assourdissantes lancées. »

      « Il n’est pas interdit de porter des masques à gaz 

      en manifestation » 

Mais, les effets à long terme des gaz CS contenus dans les grenades utilisées à Notre-Dame-des-Landes restent eux aussi un vecteur d’inquiétude. Bien que décrite comme une arme non létale, des études ont élevé de sérieux doutes sur la classification du mélange produit : les gaz CS peuvent en effet causer de sérieux dommages pulmonaires et abîmer le cœur, les reins et le foie des personnes qui en font les frais. Si une exposition unique provoque des larmoiements, une irritation de l’appareil respiratoire et une sensation de brûlure sur la peau, une exposition chronique mène, elle, à des vomissements, des nausées, des maux de crâne et des insomnies qui peuvent durer plusieurs semaines. « Dans le cas de Notre-Dame-des-Landes, les gens qui restent sur place sont inondés de ces produits, qui se collent à la peau, à leurs vêtements. Il y a un effet de saturation, on commence à voir des cas de plus en plus inquiétants », évoque un membre de la Zad.



Sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes, samedi 14 avril.



Point positif, le collectif Désarmons-les ! tient à souligner que les forces de l’ordre n’ont pas eu recours à des grenades « incapacitantes », comme certaines personnes l’ont écrit sur les réseaux sociaux. Pas plus qu’aux grenades contenant du gaz CN et de l’adamsite, un gaz chimique utilisé autrefois comme arme chimique et anti émeute, qui ne sont plus utilisées aujourd’hui.

En cas d’exposition aux gaz lacrymogènes, « le premier réflexe est de rester calme, conseille Gaspard Glanz, il faut retenir sa respiration, attendre que le gaz se dissipe et s’écarter de la zone quelques minutes. Si quelqu’un panique, il va respirer à pleins poumons et empirer la situation. » Il est également recommandé en cas de contamination de ne pas se frotter les yeux, au risque d’aggraver la situation, mais de les rincer à l’aide d’un sérum physiologique. Les vêtements touchés doivent eux être manipulés avec attention, en raison des résidus de gaz toujours présents à leur surface. Et quitte à être présent dans une zone où les grenades risquent de voler, le journaliste rappelle « qu’il n’est pas interdit de porter des masques à gaz en manifestation ».

Mais en pleine période de nidification, pas sûre que les oiseaux du bocage nantais aient prévu d’enfiler le leur, selon le journaliste : « La zone locale aussi a dû en pâtir avec le nombre de munitions lancées. C’est quelque chose qu’il faudra surveiller de près. »


    « L’HYBRIDATION ENTRE MAINTIEN DE L’ORDRE 

    ET OPÉRATION DE GUERRE, 

    C’EST LA MILITARISATION DE LA POLICE »


L’Assemblée des blessés par la police, un collectif, a publié un document, intitulé Que fait la police ? où elle rassemble les faits concernant les armes utilisées par la gendarmerie lors de l’opération sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes du 9 au 18 avril : selon ce collectif, « le dispositif mis en place sur la zone illustre de façon terrible l’hybridation entre maintien de l’ordre et opération de guerre, ce que nous appelons la militarisation de la police ».


 Télécharger "Que fait la police ?" : https://reporterre.net/IMG/pdf/expulsion_de_la_zad_-_assemble_e_des_blesse_s.pdf


AILLEURS

Infos du 23 au 30 avril

Mercredi 25 avril

Dimanche, suite à une marche organisée de Clavière à Briançon pour permettre le passage de la frontière a une trentaine d’exilé-es, trois personnes ont été mises en détention préventive. Voir ici "Trois potes en prison". Courage à vous et à bas toutes les frontières !


Trois militants « solidaires » des migrants placés en détention sur Reporterre :


Les camarades de Roybon lancent un appel à les rejoindre, notamment pour faire face aux fachos, qui ont mené une attaque la semaine dernière sur une personne dormant dans son camion à proximité de la "Barricade nord". Leur appel ici.



Samedi 28 avril

20h16min : [CONTRE LES FRONTIERES] Au delà de ce qui se passe dans le bocage, Macron impose sa répression partout. Les personnes migrant.e.s ne sont pas en restent avec le nouveau projet de loi qui vise à modifier le code d’entrée et de séjour des demandeurs d’asile. Chaque année les frontières tuent. Alors on relais l’info suivante : "Des associations organisent une "marche citoyenne et solidaire contre le blocage des frontières et contre le délit de solidarité, partira de Vintimille (italie) jusqu’en angleterre (Douvres) en traversant du du sud au nord la France, elle aura lieu du 30 avril au 8 juillet. Voilà deux liens des assos qui l’organisent : http://www.roya-citoyenne.fr/wp-content/uploads/2018/01/dossier-de-prsentation-11-mars.pdf https://www.laubergedesmigrants.fr/fr/la-marche-citoyenne/"







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