Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle précieuse.
PROJET D’AYRAULT – PORT de
NOTRE DAME DES LANDES (44)
Source : ZAD.nadir.org et médias
Novembre 2017
Et ailleurs : Indymédia Nantes (44) - Anti CGO Strasbourg (67) - Anti THT (12) - Sivens (81) - Lyon (69) - Hambach (Allemagne) - Bure (55) - Granquié (81) - Landivisiau (29) - Projet de station de ski dans le massif "Svydovets" (Ukraine)
ZAD
de NDDL - 44
Infos du 6 au 12 novembre
Le
gouvernement a fait savoir qu’il "trancherait" sur la
question du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en
principe avant Noël. Nous appelons les comités et soutiens partout
en France et au-delà à se préparer à se retrouver le soir de
cette annonce dans la rue - devant les mairies, Préfectures ou
ailleurs - pour prendre ensemble la mesure de cette décision. Aux
comités locaux de préciser par avance les lieu de rendez-vous les
plus adéquats dans leur contexte.
Nous
appelerons aussi à converger et se retrouver nommbreux/ses sur la
ZAD environ un mois après la décision, quelle qu’elle soit.
Contre
l’aéroport. Pour l’avenir de la zad !
L’assemblée
du mouvement anti-aéroport du 7 novembre 2017
►Lecture
Les papis en résistance sont de retour avec le tome 4 de la BD Les vieux fourneaux [ici]. Le tome 4 s’appelle "La magicienne". C’est le nom d’une sauterelle qui pond ses larves sur une zone à défendre qui servira de trame de fond aux aventures de ces vieux anars.
►ZAD
►Sème Ta Zad
Message
du groupe "PATATES" La culture collective de pommes de
terre sur la ZAD a permis de produire environ 15 T cette année. Il y
a donc de quoi en manger tout l’hiver, mais on l’avait aussi
dimensionné ainsi pour que les comités de soutien, les personnes du
mouvement, les cantines de lutte, d’autres lieux en lutte, etc.,
puissent en profiter. Donc n’hésitez pas à venir vous servir, et
à faire tourner le mot. Les patates sont stockées au Rosier, dans
le petit hangar, avec un message explicatif sur quels sacs prendre et
une caisse "prix libre" pour financer les cultures de Sème
ta ZAD.
►18h26mn
On
nous envoie des messages pour prévenir de contrôles de flics un peu
partout autour de la zone, surement due à une fête qui a eu lieu
pas très loin de la Noé Verte.
Mercredi
15 novembre
►ZAD
Jetez
un oeil à l’agenda, le programme est bien chargé sur la zad toute
cette semaine, entre formation plantes médicinales, soirée autour
d’Annie Ernaux, atelier "garde à vue", boum, chantier au
verger ... Bienvenue !
►Lecture
L’autonomie, c’est un mot qui revient (de plus en plus ?) souvent dans les discours et les écrits, que ce soit ici à la zad de NDDL ou dans beaucoup de luttes plus ou moins contestataires. Voici un texte écrit par un-e occupante qui la questionne.
Une
tournée des bourgs pour initier un mouvement de défense des terres
de la ZAD
A l’intention des habitant-es, différentes composantes de la lutte et soutiens de la ZAD
Rendez-vous le mercredi 15 Novembre à 20h30 à la Rolandière
Lorsque le projet d’aéroport sera abandonné, il sera nécessaire de prolonger le rapport de force avec le gouvernement pour assurer le futur des terres de la ZAD. Pour initier cette nouvelle phase de la lutte, le soutien d’habitant-es autour de la ZAD sera primordial pour de nombreuses raisons.
Nous aurons besoin de faciliter le rapport avec les exploitant-es agricoles, trouver des manières pour que le fonctionnement de l’entité de gestion des terres de la ZAD soit compris par les gens du coin. Ceci pour une double raison : partager les usages des terres localement (affouages dans les bois, cultures collectives, développer les liens grâce aux dynamiques agricoles…) et prévenir les conflits futurs tout en prolongeant la dynamique de prise de terres des cumulards. Nous aurons également besoin de penser et de s’organiser avec les services publics pour la gestion des biens communs tels que les routes, les fossés, l’eau, etc.
L’idée serait de trouver des formes d’intervention dans l’espace public pour entrer en relation avec les habitant-es du coin pour au minimum initier un dialogue et susciter de la curiosité envers la ZAD, au mieux créer du soutien envers ce mouvement « pour l’avenir de la ZAD ».
Dans le passé, nous avons déjà réalisé des actions à destinations des habitant-es du coin : journées portes grandes ouvertes, lettres d’invitations dans des lieux de vies tractées dans les boîtes aux lettres, journal « laisse béton », réunions publiques, projections de films…
Nous pouvons reprendre des formes qui ont déjà marché, et nous pouvons également imaginer d’autres formes comme des cantines de rue, des ateliers mobiles (forge, sérigraphie…) et des productions de la ZAD (pain, légumes, farine…) pour parler des terres et du réseau de ravitaillement des luttes, ce pourrait être des interventions sur des marchés ou dans des salles publiques…
Cette tournée des bourgs ne peut être une réussite qu’en présence de soutiens actifs dans la préparation. C’est pourquoi nous vous invitons le mercredi 15 novembre à 20h30 à la Rolandière pour discuter des formes, dates et itinéraires que cette tournée pourrait prendre.
A bientôt !
Des habitant-es de la ZAD et des membres des comités locaux
►Se réapproprier les moyens de productions et la santé au travail, occuper son usine pour gagner les luttes, le collectif syndical vous propose d'ouvrir les imaginaires des luttes locales !
Rencontrez les travailleuses et les travailleurs de Vio.me, usine occupée à Théssalonique en Grèce, et SCOP-TI, anciennement FRALIB et plus connus à travers leur marque de thé "1336", du nombre de jour de l'incroyable lutte qu'ils nous raconteront le 16 décembre.
En Pièce jointe l'affiche de l'évenement, toutes les infos, tract et trailer vidéo des rencontres sur https://blogs.mediapart.fr/
Rendez-vous le 16 décembre à la maison des syndicats! et sur la zad, au Taslu à 19h. https://zad.nadir.org/spip.
Pour nous contacter, envoyer un mail à syndicnon@riseup.net
N'hésitez pas à faire tourner dans vos réseaux !
►La
médiation à propos du transfert de l’aéroport
deNotre-Dame-des-Landes tire à sa fin et le gouvernement a promis
une décision avant Noël.
Quelle que soit celle-ci, il sera nécessaire de marquer notre engagement à rester et à lutter ensemble sur la zad, et au-delà. Un appel à se rassembler dans toutes les villes de France le jour de la décision gouvernementale a d’ors et déjà été lancé (cf plus bas).
Lors de la dernière réunion intercomités du 22 octobre, une discussion a démarré sur les formes que pourrait prendre un rassemblement sur la zad pour démontrer notre détermination à continuer, que ce soit dans la joie de la victoire ou la colère de la déception. Nous proposons de continuer cette conversation afin d’avoir des propositions à apporter au mouvement, le vendredi 17 novembre à 20h30 dans l’espace info de la Rolandière.
Appel de l'assemblée du mouvement anti-aéroport du 7 novembre
en vue de la
prise de position annoncée par le gouvernement.
A
diffuser au sein des comités et réseaux.
Le gouvernement a fait savoir qu'il "trancherait" sur la question du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en principe avant Noël. Nous appelons les comités et soutiens partout en France et au-delà à se préparer à se retrouver le soir de cette annonce dans la rue -devant les mairies, Préfectures ou ailleurs - pour prendre ensemble la mesure de cette décision. Aux comités locaux de préciser par avance les lieu de rendez-vous les plus adéquats dans leur contexte.
Nous appellerons aussi à converger et se retrouver nombreux/ses sur la zad environ un mois après la décision, quelle qu'elle soit.
Contre l'aéroport. Pour l'avenir de la zad !
Le gouvernement a fait savoir qu'il "trancherait" sur la question du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en principe avant Noël. Nous appelons les comités et soutiens partout en France et au-delà à se préparer à se retrouver le soir de cette annonce dans la rue -devant les mairies, Préfectures ou ailleurs - pour prendre ensemble la mesure de cette décision. Aux comités locaux de préciser par avance les lieu de rendez-vous les plus adéquats dans leur contexte.
Nous appellerons aussi à converger et se retrouver nombreux/ses sur la zad environ un mois après la décision, quelle qu'elle soit.
Contre l'aéroport. Pour l'avenir de la zad !
Dimanche
19
novembre
A la ZAD, sortir du face-à-face avec l’extérieur
D’ici
le 1er
décembre, les médiateurs chargés par le gouvernement de proposer
des solutions au conflit de l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes doivent rendre leur rapport. Après s’être
préparés à se défendre contre leur évacuation, des zadistes
cherchent le système qui leur permettrait de rester.
Sur
la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, de notre envoyée spéciale.-
Une
ambassade logée dans une charpente en bois construite
collectivement, un troupeau de moutons autogéré, des cagettes de
soutien aux salariés grévistes. De la prouesse architecturale à
la solidarité paysanne la plus matérielle, de nouveaux projets
éclosent sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Après s’être
longtemps préparés à se défendre contre leur évacuation par les
gendarmes, des habitant·e·s espèrent rester sur les plus de 1 500
hectares que le mouvement d’occupation tient depuis près de dix
ans pour empêcher la construction d’un aéroport.
D’ici
le 1er décembre, les trois médiateurs chargés par le
gouvernement de proposer des solutions au conflit de l’aéroport du
Grand Ouest doivent rendre leur rapport. Les auditions ont
cessé, les grands élus locaux (mairie de Nantes, département,
région) favorables à la construction de l’aérogare dans le
bocage s’inquiètent publiquement de la décision à venir.
L’arbitrage du gouvernement et du chef de l’État est attendu
avant Noël.
Loin
des salles préfectorales et des bureaux ministériels, l’Ambazada
a officiellement été inaugurée fin octobre. Inspirée de la
escualita des zapatistes dans le Chiapas, lieu d’accueil et
de formations, c’est une salle polyvalente. Elle est destinée à
accueillir des collectifs amis, des ateliers, des résidences. Cent
personnes peuvent tenir à l’intérieur.
« C’est un
carrefour, décrit Rodod, un de ses architectes, On veut que
ça vive, que ça circule, que ce soit une école permanente. »
Construite en épicéa de sitka, une essence de la forêt de Rohanne
où les combats contre les gendarmes furent si durs en 2012, elle a
été érigée en quelques semaines l’été dernier lors d’un
chantier collectif. « Des gens qui n’avaient jamais
travaillé le bois y ont participé, se réjouit-il. Plein de
monde y a contribué, et est reparti en sachant faire quelque chose
sur un chantier de construction. En un mois on a réussi à lever un
bâtiment. Dans le civil, ça ne se fait jamais ! » La
charpente a été levée à la main en deux demi-journées. Initié
par un collectif basque, le chantier s’est déroulé en cinq
langues, autour de forts principes antisexistes : s’assurer
que des femmes participent aux travaux perçus comme plus physiques
et des hommes à la préparation de la paille pour l’isolation. Des
photos accrochées aux murs témoignent de l’histoire inhabituelle
de ce chantier collectif et de son intensité émotionnelle.
À
quelques centaines de mètres de là, le collectif moutons à cinq
pattes prépare sa dizaine de bêtes à passer l’hiver sur la ZAD.
« On envisage de pâturer les sous-bois de la ZAD, on
s’intéresse au sylvo-pastoralisme, explique Corentin, l’un
de ses membres. Pour nous, pâturer un milieu, c’est permettre à
la biodiversité de s’exprimer. Il y a des espaces naturels jugés
sans valeur car ici nous sommes dans un milieu naturel humide. On
trouve des atouts à ces lieux délaissés par le monde agricole. Les
moutons peuvent être un lien entre le monde paysan, des débutant·e·s
en agriculture et des naturalistes. » S’occuper de
moutons à viande sur la ZAD, « c’est pour nourrir des
liens entre ces groupes et entre différentes luttes. C’est un
ancrage dans le territoire car tu engages des vies ici pour plusieurs
années ». Pour le jeune éleveur, c’est aussi « une
façon de continuer à se relier à d’autres luttes et à quelque
chose de révolutionnaire dans la manière d’habiter et d’utiliser
un espace en commun ».
Hors
système agricole conventionnel, ils sont à la recherche de parrains
et de soutien matériel pour leurs brebis. Le mouvement d’occupation
de la ZAD, squatteurs et paysan·ne·s, viennent de reprendre une
trentaine d’hectares aux agriculteurs qui ont cédé à l’amiable
leurs terres à Vinci, concessionnaire de l’aéroport. À leurs
yeux, les terres de la ZAD sont désormais communes et si le projet
d’aéroport est abandonné, elles doivent être gérées par le
mouvement qui s’est opposé à l’aéroport.
À
quelques kilomètres de la ZAD, Angélique élève des vaches à
viande et des moutons avec son compagnon. Ils vendent leurs produits
en direct aux consommateurs. La paysanne, ancienne postière,
intervient souvent dans les écoles et les établissements pour
personnes âgées pour parler de sa ferme et de l’importance de
l’agriculture. Elle est aussi une cheville ouvrière de Copains,
collectif regroupant des paysan·ne·s et des habitant·e·s de la
ZAD pour défendre les terres agricoles. Ils accompagnent des jeunes
en recherche de terres disponibles pour s’installer. Entre
squatteurs de terres et fermier·e·s expérimenté·e·s, circulent
les demandes de conseil et les partages d’expériences. Comment
passer la herse ? Se débarrasser du taupin dans son champ de
pommes de terre sans produits chimiques ? « Ça nous
amène à réfléchir sur comment on travaille sur nos fermes,
commente Angélique. C’est tout un échange. Ils arrivent à
expérimenter des choses que nous n’avons pas le temps de faire,
mélanger les céréales, réutiliser des outils oubliés. »
Depuis
l’été dernier, sur une idée du collectif intersyndical contre
l’aéroport à la suite des mobilisations contre la loi Travail, un
réseau de ravitaillement des luttes en pays nantais s’est mis en
place : « la cagette des terres »,
que l’on peut aussi entendre comme « déter »,
au sens de « déterminé ».
L’idée est simple :
soutenir les grévistes en compensant leur perte de salaires par
l’offre de ravitaillement en produits de la ferme et les aider
ainsi à tenir plus longtemps. « Nourrir la grève »,
« renforcer les liens entre luttes urbaines et
rurales »,
proclame l’un de leurs tracts. Le réseau regroupe des fermes hors
et sur ZAD, des donateurs, des colporteurs, des vigies dans les
entreprises pour prévenir en cas de déclenchement de conflit.
Tract du réseau « la cagette des terres ».
Des
agents de la poste de Saint-Herblain, dans la banlieue de Nantes, ont
fait grève 18 jours cet automne contre la réforme en cours de leur
entreprise. « On a apporté un petit déjeuner sur le piquet
de grève. On m’a pris pour une postière. En voyant arriver des
gens de la ZAD, un gréviste m’a dit : “Mais on n’est
pas forcément contre l’aéroport…”. On n’était pas là pour
ça mais pour soutenir leur lutte. Le jour de leur reprise, on leur a
apporté à chacun·e une cagette avec du fromage, de la soupe de
poisson, des pommes de terre, des pâtes, des galettes. Les postiers
étaient très émus : “On ne sait pas quoi vous dire”,
“Je ne voyais pas la ZAD comme ça”. » Pour participer
aux manifestations nantaises, des zadistes ont construit une machine
mobile qui peut servir à faire la cuisine, jouer de la musique,
sortir des tracts, enregistrer des témoignages, jouer pour tuer le
temps pendant les blocages. Une manière de redonner un sens actif,
concret, à la participation à une manifestation.
Construire
des solidarités avec des travailleurs, trouver une place dans le
monde rural et paysan, ouvrir des espaces d’accueil et de travail :
trois manières pour les habitant·e·s de la zone de sortir du
face-à-face avec le monde extérieur. Le sort de la ZAD n’est pas
spécifiquement à l’ordre du jour de la médiation
gouvernementale. Mais si le projet d’aéroport est abandonné, la
question risque de passer au premier plan. Que deviendraient les
terres arrachées à l’aéroport ? La puissance publique
acceptera-t-elle de laisser la zone aux opposant·e·s ? Les
agriculteurs ayant accepté de partir et ayant touché des
indemnisations - ainsi que des terres voisines en compensation-
voudront-ils récupérer leurs parcelles ?
L’exemple
du plateau du Larzac vient vite à l’esprit. En 1981, après dix
ans de lutte contre l’extension d’une base militaire, les terres
retrouvent leur vocation agricole. En 1985, l’État accorde un bail
emphytéotique de 60 ans à la Société civile des terres du Larzac
(SCTL). Sa cinquantaine de membres assure la gestion des 6 300
hectares du plateau et favorise l’installation de jeunes. Mais ce
modèle n’est pas sans contrainte : les paysan·ne·s
bénéficient de baux de carrière et ne peuvent garder les fermes
arrivés à l’âge de la retraite. Quelle place pour les projets
non agricoles ? Et beaucoup sur la zone souhaitent garder une
radicalité politique qu’ils ne voient plus sur le Larzac.
D’autres
modèles de pérennisation de squats ou d’occupations de terres
sont étudiés à la loupe par le mouvement d’occupation contre
l’aéroport, réunissant des agriculteurs et opposants historiques,
des élus, des juristes, naturalistes, comités de soutien et des
habitant·e·s de la zone. Ils sont tombés d’accord sur « six
points pour l’avenir de la ZAD » : que tous les
habitant·e·s actuelles de la zone puissent y rester, que les
agriculteurs retrouvent leurs droits, les anciens propriétaires et
locataires qui ont subi l'expropriation et ont refusé les
indemnisations aussi. Que les terres soient prises en charge par une
entité issue de la lutte, et qu’elles servent à des installations
agricoles ou non, officielles ou hors cadre, mais pas à
l’agrandissement des exploitations existantes. Et que les formes
d'habitat, de vie et de lutte créées sur ce territoire puissent se
poursuivre.
Pour
Copains, dont fait partie la Confédération paysanne, le syndicat
longtemps dirigé par José Bové, un historique du Larzac, il sera
nécessaire de créer une entité pour gérer les terres de la ZAD et
servir d’interlocuteur aux acteurs institutionnels : chambre
d’agriculture, préfecture, etc. D’où l’importance de
développer au plus tôt des projets d’installation agricole sur la
zone.
Sur
la ZAD, une assemblée des usages a commencé à se réunir pour
préparer la suite : hypothèses sur l’avenir, gestion des
conflits, installations. « Prendre des terres actuellement
gérées par Vinci , c’est important pour l’action collective,
explique Camille, car cela met en œuvre dès maintenant ce que
nous voulons pour l’avenir : que le mouvement prenne en charge
les parcelles. » Et que la diversité des pratiques soit
respectée. Actuellement 530 hectares de la Zad sont prêtées par
Vinci aux agriculteurs qui ont accepté les indemnisations, sous la
forme de baux précaires. Ce sont ces parcelles que les opposant·e·s
souhaitent reprendre sous leur contrôle. Plusieurs personnes venues
occuper la zone souhaitent y développer des projets agricoles
officiels. D'autres voudraient maintenir des formes de production
collective sans statut officiel. D’autres encore voudraient se
consacrer à la prise en charge de la forêt et des haies, plutôt
que la rétrocéder à l’ONF. « Par rapport aux tensions
internes du printemps dernier, on reconstruit des bases et un futur
possible, se réjouit Camille. Malgré tous les a priori sur
l'impossibilité de vivre sans Etat et sans police, on s'en est très
bien sorti depuis cinq ans. On a toujours le désir de continuer
ensemble. »
Pour
ces habitant·e·s, dont certain·e·s vivaient déjà sur la zone
avant l’opération César de 2012, commence la recherche d’un
équilibre délicat : trouver un statu quo sans pervertir le
sens et la radicalité de leur expérience, inédite, sur la ZAD de
Notre-Dame-des-Landes.
PS :
Pour ce reportage, je me suis rendue sur la ZAD du 27 au 29 octobre.
Les personnes interrogées apparaissent pour certaines sous leurs
véritables noms, pour d'autres sous un nom d'emprunt.
Pour contacter
le collectif Moutons à cinq pattes :
moutonsa5pattes@riseup.net//
Jade
Lindgaard
– Médiapart
►Squats-espaces autogérés
Expulsions
à Nantes. L’ancienne école des Beaux-Arts, occupée depuis hier
pour mettre à l’abri des mineurs isolés a été expulsée cet
après-midi. Trois blessé.e.s, affaires balancées, pas
d’arrestations, et au-delà de tout cynisme la Mairie annonce
mettre en place des logements d’urgence.
Plus
d’infos et photos prises de Nantes Révoltées :
Ce
bâtiment vide appartient à la mairie. Nantes, ville socialiste, qui
envoie des escadrons de CRS pour détruire les solidarités. Nantes,
ville socialiste, qui jette à la rue des enfants étrangers en
hiver.
Infos du 20 au 26 novembre
►On
relaie un appel à contribution : une équipe de personnes sur
la Zad cherche des motivé-es pour aider à la traduction
(anglais-français) d’un manuel d’agriculture sans intrants
animaux. C’est par
là.
►Naturalistes en lutte :
Ballade
naturaliste afin de réfléchir ensemble à des usages qui permettent
à la diversité d’espèces présentes sur la zad de se maintenir.
►Contre les grands projets :
Déclaration
commune d’habitant.e.s de territoires en lutte face au sommet
climat du 12 décembre à Paris
►Jeunes
exilé.e.s à la rue,
Expulsion - Réaction !
Après l’expulsion violente des Beaux-Arts dimanche dernier, 7 salles de la fac de Nantes sont actuellement occupées pour héberger des mineur.e.s isolé.es. Besoin de soutien et de matériel (matelas, bouffe, couvertures...) surtout vendredi matin tôt.
►Solidarité avec les migrant-e-s
SAMEDI
25/11 à 14h : RASSEMBLEMENT Au Mémorial de l’abolition de
l’esclavage Quai de la fosse, Nantes (Pont Anne de Bretagne)
Notre-Dame-des-Landes : le bruit n’est pas un argument,
prouvent des experts néerlandais
Une
étude réalisée par le bureau d’étude néerlandais Adecs montre
que le problème du bruit de l’aéroport de Nantes est très
exagéré. Avec l’évolution technique des avions, il devrait
encore se réduire.
Avant que ne soient connues les conclusions des trois médiateurs nommés par le gouvernement en juin dernier, le CéDpa (Collectif d’élu·es contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes-, et l’Acipa, l’association citoyenne des opposants au projet, rendent publique une contre-enquête sur l’impact sonore de l’actuel aéroport. Qui prouve que les restrictions d’urbanisme sont à revoir à la baisse. La question est cruciale : les promoteurs de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes assurent que le bruit de l’actuel aéroport de Nantes est insupportable, ce qui justifierait son transfert au loin.
L’étude,
rendue publique ce vendredi 24 novembre et réalisée par le
bureau d’études Adecs-Airinfra, basé à La Haye, établit que le
bruit des avions n’est pas une entrave à l’extension et la
densification de la ville. La zone de bruit est bien moins étendue
que ce que prétend la Direction générale de l’aviation civile
(DGAC). De plus, l’évolution technique des avions devrait réduire
leur bruit, ce qui réduira encore l’emprise des zones urbaines
retenues dans les plans de gêne sonore et qui affectent les plans
locaux d’urbanisme des communes.
« Pour
l’étude du bruit aérien futur autour de Nantes Atlantique, on a
su que les médiateurs s’apprêtaient à refaire des calculs pour
cartographier un scénario de référence et trois variantes, mais à
partir des chiffres fournis par la DGAC. Il nous a paru indispensable
de repartir de chiffres plus fiables »,
explique Geneviève Lebouteux. Le cabinet indépendant Adecs-Airinfra
a donc été sollicité pour réaliser cette analyse : « C’est
le bureau hollandais qu’on avait déjà
fait travailler en 2013. Le coût de l’étude, plus de 20.000
euros, a été totalement financé par l’appel aux dons »,
dit de son côté Françoise Verchère, porte-parole du CéDpa.
Le
résultat tient en trois cartes qui représentent les périmètres de
gêne liée aux décibels. Les zones recalculées par le bureau
d’étude néerlandais sont plus petites, « jusqu’à 45 %
de réduction de surface » souligne Geneviève Lebouteux.
Le
premier schéma qui semble étaler une peau de crocodile géant, à
nez pointu, est la version officielle produite en 2003 et largement
contestée. La queue de l’animal empiète sur l’hyper centre de
Nantes.
Selon
ce schéma, l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes bloquerait
l’urbanisation galopante de l’île de Nantes, au sud du centre.
Un imbroglio qui disparait avec les scénarios réévalués à la
baisse par le cabinet indépendant hollandais.
Car
les nouvelles cartes produites sur des chiffres plus fiables révèlent
des espaces de gêne sonore bien moins étendus que la version de la
DGAC.
- Les cartes établies par les experts néerlandais
Ces
aires d’exposition au bruit recalculées retiennent deux valeurs de
décibels pour la zone C : en violet à 55 Db, qui est la valeur
maximale retenue légalement, et en bleu à 57 Db, valeur plus
laxiste retenue par dérogation à Nantes.
Télécharger
les trois cartes, avec les détails :
-
- Les trois cartes de bruit : DGAC et experts néerlandais
« Nous avons fait
faire deux scénarios au bureau d’études. La différence entre les
deux c’est la répartition de l’utilisation de la piste. Et aussi
les trajectoires d’arrivée au nord, un peu différentes, précise
Françoise Verchère. Ce n’est pas ce que la DGAC dira, ou la
médiation, mais même si leurs hypothèses seront différentes,
notamment sur le nombre de mouvements [départs et arrivées
d’avions], il y a une évidence : le progrès technique des
avions "gommera" l’augmentation des mouvements,
les zones gelées par le plan d’exposition au bruit rétrécissent,
des zones à urbaniser se libèrent sur Bouguenais et Saint-Aignan. »
Tous
les spécialistes s’accordent sur ces projections, y compris les
pontes de l’aviation civile. Lors d’un colloque à Toulouse en
novembre 2015, Paul Schwach, directeur adjoint de la DGAC, parti en
retraite cinq mois auparavant, évoquait l’inéluctable atténuation
des nuisances sonores liée au progrès technique des appareils et à
la réduction du nombre de mouvements.
Les
opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ont
plusieurs fois pris les techniciens de la DGAC en
flagrant délit de trucage des chiffres, estimations financières
de travaux, projections de trafic ou autres analyses versées à
l’appui de leurs études, toutes favorables au nouvel équipement à
trente kilomètres au nord.
Le dernier argument des bétonneurs : le bruit
Ces
dernières semaines, le lobbying des partisans d’une construction
d’un aéroport dans le bocage ont beaucoup utilisé l’argument du
bruit. En juillet, une stèle était érigée « en mémoire
des victimes inconnues de Nantes Atlantique » de l’actuel
aéroport, une bougie allumée devant pour an rajouter sur la fibre
émotionnelle. Les victimes ? Il s’agirait des riverains
atteints d’insomnies et des « troubles et retards dans
l’apprentissage chez les enfants en maternelle et primaire ».
Jean-Claude
Lemasson n’est pas le dernier à essayer de faire du bruit. Maire
de la commune de Saint-Aignan dont le périmètre englobe le bout des
pistes d’envol (l’aérogare et les parkings étant sur la commune
de Bouguenais), il s’est lancé dans une tardive croisade contre
les méfaits du bruit sur la santé de ses 3.800 administrés. Fin
septembre, il parlait de traîner l’État devant les tribunaux pour
mise en danger de la vie d’autrui. Il prône un « couvre
feu » qui supprimerait le trafic aérien nocturne,
affirmant que ses concitoyens Aignannais ont subi plus de 25 vols par
nuit l’été dernier.
« Mensonge
éhonté, rétorque le comité du pays de Retz des opposants à
Notre-Dame-des Landes. Nous avons relevé tous les horaires des
atterrissages et décollages du 22 juillet au 31 septembre.
Sur cette période, entre 22h30 et 6h du matin, le maximum en une
nuit a été de 13 vols, décollages et atterrissages cumulés.
Durant cette même période d’été, la moyenne par nuit est
légèrement supérieure à 8 atterrissages et décollages. Mais
combien d’avions, en moyenne, sont passés au-dessus des habitants
de Saint-Aignan ? Pour éviter les accidents, les décollages ne
se font pas par le même côté que les atterrissages, il faut donc
diviser le total par deux. C’est donc une moyenne de 4 avions par
nuit qui ont survolé Saint-Aignan. »
Dans
ses plaidoyers, le maire de Saint-Aignan mélange pollutions
acoustiques ou celles émanant des gaz de combustion, évoquant de
manière fumeuse un « cocktail » plein de
« perturbateurs endocriniens ». A la mi novembre,
la commune a saisi le Premier ministre afin d’inclure
Nantes-Atlantique dans la liste des aéroports tenus de faire un Plan
de prévention du bruit dans l’environnement.
Les
élus du CéDpa trouvent pour le moins douteuse cette offensive de
dernière heure, alors que ni le maire de Saint-Aignan, ni les trois
associations pro-transfert reçues par les médiateurs n’avaient
jusqu’ici bataillé sur la question des nuisances sonores, n’ayant
jamais demandé l’arrêt des vols de nuit, l’augmentation des
tarifs pour les avions bruyants, ou l’actualisation des estimations
de gêne sonore. L’étude d’Adecs-Airinfra devrait permettre de
replacer le débat sur une base sérieuse.
►ZAD :
Rando
ensoleillée sur les sentiers de la ZAD aujourd’hui, au moins 800
personnes présentes à la mi-journée.
►Luttes sur la métropole :
Un article paru sur Indymedia détaille les projets "aménageurs" de Nantes et Nantes Métropole, et les résistances qui y font face : "Ces derniers temps la Ville de Nantes et Nantes Métropole accentuent les attaques (le développement selon eux) pour écarter tout un pan de la population qui arrivait encore à se loger à un prix décent sur Nantes tout en cassant une certaine diversité sociale. En parallèle elles redessinent la circulation piétonne pour drainer un public-touriste vers les espaces marchands. L’une après l’autre, et désormais en même temps, des parcelles d’alternatives à leur vision de la Ville idéale sont mises en danger. Après les quartiers du Vieux-Doulon, la Moutonnerie, c’est Feydeau et Chantenay qui se trouvent dans la ligne de mire de l’aseptisation-sécurisée qu’elles nous vendent. Cartographie textuelle de là où en sont les projets." Lire la suite
Infos du 27 au 30 novembre
Lundi
27 novembre
Le rapport sur Notre-Dame-des-Landes
sera rendu en retard
Le
rapport des médiateurs sur le projet de l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes ne sera pas rendu vendredi 1er décembre
comme attendu, selon une information de France Inter.
Le
retard sera peut-être d’une semaine, non pas parce que les trois
médiateurs ne sont pas prêts - le rapport, de 150 pages environ,
est rédigé - mais car Edouard Philippe préfère être là
physiquement lorsque la décision sera rendue. Or vendredi, le
Premier ministre se trouvera en Nouvelle-Calédonie.
Pendant
six mois, près de 200 personnes, dont des opposant et des partisans,
ont été entendues. Selon France Inter, on ne devrait pas
lire dans ce rapport de oui ou de non clair à la construction de
l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il ressemblera plus à une
présentation des plus et des moins de chaque camp. C’est ce qui
était prévu dans la lettre de mission des médiateurs avec, par
exemple, un comparatif des coûts : quel investissement en cas
de réaménagement de l’aéroport de Nantes ? Quel argent
nécessaire au contraire en cas de nouvel aéroport ?
Enfin,
une source proche du dossier, jointe par France Inter, prédit un
« casse-tête
pour le gouvernement ».
La décision sera politique et elle doit être rendue d’ici la fin
de l’année.
France
TV Info
sur
Reporterre
►Expulsions
Château
du Tertre - Université de Nantes
Menaces
d’expulsions : Rendez-vous à 19heures ce soir pour une
conférence de presse et n’hésitez pas à venir soutenir le
mouvement d’occupation solidaire, arrêt de tram Facultés, Ligne
2.
À Notre-Dame-des-Landes,
un demi-siècle de luttes
d’une incroyable richesse humaine
À
l’approche du verdict sur l’avenir du projet d’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes, Marc Le Duc et Jocelyne Rat racontent presque
un demi-siècle d’une lutte exemplaire dans le livre « Retour
à Notre-Dame-des-Landes », illustré de façon remarquable.
François
de Beaulieu a publié depuis 1967 une soixantaine de livres et
plusieurs centaines d’articles sur le patrimoine naturel et
culturel de la Bretagne. Il est engagé dans la protection de la
nature et spécialement des
landes bretonnes, et présente ici le livre de Marc Le Duc et
Jocelyne Rat.
Dernière
ligne droite tendue pour les médiateurs du gouvernement dans le
dossier Notre-Dame-des-Landes [Ils
devraient remettre leur rapport au Premier ministre, Édouard
Philippe, le
13 décembre.].
Le lobby pro-aéroport tire à boulets rouges sur la mission mise en
place par le Premier ministre et Nicolas Hulot. « Une
farce »,
n’a pas hésité à proclamer Philippe Grosvalet, président
socialiste du conseil départemental de Loire-Atlantique.
L’objet
de cette colère ? La mission a remis sur la table l’hypothèse
du maintien de l’aéroport nantais sur le site actuel. Depuis juin,
de réunion en réunion, les élus anti-aéroport et l’Atelier
citoyen croisent le fer avec la Direction de l’aviation civile
(DGAC). Les opposants viennent de lever 24.000 euros afin de financer
des études à opposer à celles de la DGAC. « Cette
dernière ne lâche rien », confie un participant.
Mais
les pro-aéroport croient percevoir dans ces études comme la
préparation à un renoncement au projet. D’où l’offensive. Elle
vise à décrédibiliser les médiateurs et derrière eux, Nicolas
Hulot, désigné par anticipation comme le grand responsable d’un
possible échec du transfert dans le bocage.
C’est
pourtant une vision réductrice du dossier, doublée d’une
inquiétante amnésie. En réalité, si les pistes et les
installations n’ont toujours pas recouvert le bocage, c’est que
dès les années 1970, le projet s’est heurté à des paysans déjà
mobilisés pour la défense de la terre-outil de travail, acteurs ou
solidaires d’autres luttes comme celles du Larzac ou de Plogoff.
Qu’en 2012, une grève de la faim de 28 jours a rendu les recours
juridiques suspensifs. Que la lutte s’est renforcée, élargie avec
l’arrivée de citoyens, d’élus, de pilotes de ligne, de
squatteurs anticapitalistes. Que le travail des naturalistes a
contribué à faire connaître la grande richesse du territoire. Que
la plus vieille lutte environnementale de France reste capable de
mobiliser rapidement des dizaines de milliers de personnes…
- Au printemps 2012, une grève de la faim de 28 jours écarte les menaces d’expulsion des paysans (au centre, le paysan Michel Tarin, l’une des grandes figures du combat contre l’aéroport).
Faire ressentir l’incroyable richesse humaine
Au
moment où une nouvelle étape pourrait s’ouvrir à
Notre-Dame-des-Landes, il s’avère indispensable d’avoir en
mémoire les grands moments d’un combat de presque un demi-siècle.
- Une des premières actions des paysans contre l’aéroport au début des années 1970.
Pour
cela, on dispose d’un nouveau document. Anciens journalistes ayant
suivi le dossier pour Ouest
France,
Marc Le Duc et Jocelyne Rat en connaissent tous les éléments et,
surtout, les acteurs. Le livre qu’ils publient s’intitule
d’ailleurs Retour
à Notre-Dame-des-Landes. Portraits et reportages.
Après avoir assuré avec rigueur leur mission d’information en
donnant la parole à tous, ils peuvent aujourd’hui rendre hommage
aux paysans courageux sans qui il n’y aurait jamais eu de zone à
défendre. Le livre est d’ailleurs dédié au regretté Michel
Tarin, dont on n’a pas oublié la grève de la faim.
De
remarquables photographies viennent à l’appui d’un récit
toujours vivant et précis. Pour ceux qui ont eu la chance de vivre
ces années exceptionnelles, comme pour tous les autres, ce livre a
surtout le mérite de faire ressentir l’incroyable richesse humaine
qui s’est déployée là.
- Le 1er avril 2017, inauguration du phare au cœur d’une Zad
- qui expérimente de nouveaux rapports entre les individus.
Si
les auteurs ne manquent pas d’éléments pour restituer la
chronologie et dénoncer les trucages des partisans du projet
d’aéroport, les études orientées de la DGAC, ils ont surtout le
mérite de faire vivre de l’intérieur tous les temps forts de la
lutte, les déceptions comme les victoires, les initiatives
imprévisibles et la formidable capacité à rassembler. Le récit
donne une idée très concrète de ce que l’on nomme
« l’intelligence
collective ».
Il faudra avoir cette longue histoire en mémoire pour inventer un
avenir digne de la lutte menée.
Retour
à Notre-Dame-des-Landes.
Portraits et reportage, de Marc Le Duc et Jocelyne
Rat, le
Temps éditeur,
septembre 2017, 176 p., 17 €.176 p., 17 €.
►ZAD
Le rapport des médiateurs ne sera finalement remis que le 13 décembre au gouvernement qui devrait rendre sa décision quelques jours plus tard. [Source ici]
AILLEURS
Infos du 1er au 5 novembre
"Des requêtes, par centaines,
des actions, par milliers."
Nouvelle attaque contre Indymedia Nantes
Fin
Septembre, nos camarades d'Indymedia Grenoble et nous avions dû
retirer une
contribution suite
à une requête de l'OCLCTIC. Notre première réaction a été
de nous dire qu'il s'agissait d'une tentative de l'Etat de faire un
exemple afin d'effrayer les sites d'infos pour que ce genre de
revendication ne soit à terme plus publiée.
"D'abord,
par défaut, parce que nous avons eu du mal à nous coordonner,
n'étant pas tout.e.s joignables dans les 24 heures à ce moment.
Ensuite, parce que c'est déjà arrivé que lors de ce genre de
blocages, l'ensemble des sous-domaines se retrouvent inaccessibles,
et pas seulement le site visé, ce qui aurait bloqué l'ensemble des
sites Indymedia en France. Ensuite, parce que nous voulions continuer
d'être accessible au maximum de personnes, sur le Web non-torifié,
afin que toutes les autres contributions que nous hébergeons soient
encore facilement consultables. Enfin, parce que nous n'étions pas
sûr qu'il y ait un mouvement de soutien suffisamment fort pour
contrer ces menaces de la police, au vu du peu de soutien que nous
avons pu voir en France lorsqu'Indymedia Linksuten a lui même été
censuré."
Nous
savions aussi que cette bataille n'était que la première, et que ce
genre de situation risquait de se reproduire.
Hé
bien c'est chose faite, puisque le
26 Octobre, nous avons reçu une autre de ces requêtes de retrait
pour
la revendication de
l'incendie de voitures de police municipale à Clermont-Ferrand. Et c'est sans surprise que nous en avons reçu une troisième requête le soir du 31 octobre, demandant le retrait de la revendication de l'incendie de véhicules de gendarmerie à Meylan. Tout cela alors que la semaine prochaine un camarade passera devant le tribunal pour un appel passé sur le site cette semaine.info. Comme à chaque répression contre des médias libres, nous apportons tout notre soutien à cette personne !
En cas de "disparition" d'IMC Nantes du web, ne paniquez pas ! Ne prévenez pas la gendarmerie, ou alors faites ça la nuit, en ayant auparavant pris soin de sécuriser votre moyen de communication : on ne doute pas que désormais tout est utilisé pour justifier le passage de l'Etat d'Urgence dans le droit commun. Mais nous ne comptons pas lui servir "d'homme de paille" dans cette tentative.
Dans tous les cas, il sera toujours possible de visiter le site en utilisant le navigateur Tor Browser. Celui-ci contourne les blocages que l'Etat pourrait mettre en place. Si vous ne l'utilisez pas déjà, installez-le, c'est simple et rapide.
Nous mettrons également en place un nouveau nom de domaine pour rester accessible sans Tor, et publierons la nouvelle adresse sur les autres sites d'informations du réseaux indymedia et du réseaux "mutu".
Enfin, Indymedia Nantes sera toujours disponible par Tor en service caché à l'adresse http://3wirxietn4iktvf3.onion/
Et bien sûr, on compte sur vous pour faire un maximum de bruit autour de cette histoire et éclabousser tous les murs de flamby !
Infos du 6 au 12 novembre
Jeudi
9 novembre
►GCO
Nous
avons lu avec attention l’appel du 10 octobre dernier de 23 Maires
de l’Eurométropole pour le GCO. Sur le constat, nous sommes
d’accord, la situation d’engorgement aux heures de pointe et de
pollution de l’agglomération doit trouver des réponses efficaces.
Les 23 maires en indiquent un certain nombre : amélioration de
l’offre en transports collectifs, « RER métropolitain », taxe
régionale sur les poids lourds. Nous leur disons : « Chiche !
Qu’attendez-vous, faites-le, faisons le… »
Les
23 Maires reconnaissent que « le GCO ne suffira pas », mais qu’«
il est une étape incontournable ». Encore faudrait-il avoir des
arguments pour le démontrer ! Et là ils nous ressortent toujours et
encore les prétendus effets de soulagement du trafic, de diminution
de la pollution. C’est séduisant, tout le monde en rêve et
signerait tout de suite pour le GCO si c’était avéré. Mais les
chiffres sont têtus et toutes les études officielles ont montré
que le soulagement de trafic et donc la diminution de la pollution
dans l’agglomération strasbourgeoise ne seront pas au rendez-vous.
A tel point que la Commission d’enquête publique avait conclu en
2007 que : « le
désengorgement n’est ni l’enjeu ni l’objectif du GCO
». Et si nous y réfléchissons un peu, cette conclusion est
logique. Aux heures de pointe, 90% des usagers souhaitent se rendre
dans – ou sortir de – l’agglomération : pourquoi
emprunteraient-ils un GCO payant si les axes gratuits sont fluides ?
Les
vraies raisons du GCO
est de transformer la plaine d’Alsace en couloir à camions…
A
Ittenheim, l’échangeur du GCO amènera 14 000 véhicules par jour
supplémentaires sur l’autoroute de Hautepierre. A Vendenheim, la
modification de l’échangeur – sacrifiant au passage 10 hectares
de forêt en plus – pénalisera les automobilistes de l’A4 qui
veulent se rendre vers le nord de Strasbourg via l’A35, puisqu’ils
devront sortir par une bretelle. Le risque est grand de voir les
usagers, refusant de choisir entre un GCO payant qui les emmènera là
où ils ne veulent pas aller et leurs axes habituels encore plus
encombrés, se reporter massivement vers le réseau secondaire,
augmentant
ainsi le trafic dans les rues principales des communes
périphériques,
parmi lesquelles d’ailleurs celles de la plupart des Maires
signataires.
L’argument
économique ne tient pas davantage. Certes, une petite minorité
d’entreprises et d’artisans pourront gagner un peu de temps en
empruntant un contournement payant. Mais, comme l’a démontré le
rapport TTK, ils n’échapperont pas aux bouchons en amont du GCO,
par exemple ceux entre Brumath et Vendenheim. Mais dans
l’Eurométropole, la situation sera encore pire : comment un
artisan de Bischheim se rendra-t-il à la Meinau, par exemple, avec
une A35 transformée en boulevard urbain ? Les accès à
l’agglomération et à des pôles importants comme l’Espace
Européen de l’Entreprise seront bien plus compliqués. Quant à
l’argument de « donner du travail au BTP », ne vaut-il pas mieux
réaliser en priorité les projets de mobilité cohérents avec les
enjeux actuels – climatiques, sanitaires et améliorant la
circulation – plutôt qu’un projet dont les 23 Maires
reconnaissent qu’il date des années 1970 ?
Notre
Collectif est prêt à se mobiliser avec tous pour la mise en place
des bonnes solutions de mobilité, sans en écarter aucune par
principe et si son utilité dans un plan d’ensemble est avérée.
Mais nous ne pouvons pas accepter qu’on réalise un GCO
qui aura comme principal effet de transformer l’Alsace en couloir à
camions,
alors même que l’écotaxe promise depuis plus de 10 ans n’est
toujours pas en place. Le GCO est une tentative de transférer les
poids lourds en transit vers d’autres territoires, sacrifiant au
passage 300 hectares de terres fertiles, alors que l’écotaxe
permettrait de réduire cette nuisance pour tous.
L’écotaxe
est exigée par la grande majorité des Alsaciens, alors que le GCO
nous enferme dans des oppositions stériles. Commençons donc par ce
qui fait consensus et regardons ensuite s’il faut des équipements
complémentaires. C’est là le sens de notre combat – et de notre
devoir – depuis près de 15 ans et nous ne renoncerons pas.
Le
Collectif GCO NON MERCI,
élus, agriculteurs, associations d’usagers des transports et de protection de l’environnement, citoyens, unis pour des mobilités cohérentes et efficaces
►Anti-THT :
Ça se passe dans le sud Aveyron (Amassada)
Mardi
à Saint Victor, 200 personnes étaient réunies derrière une
muraille de paille pour refuser l’enquête publique. 14 heures le
tocsin a retenti annonçant l’arrivée du commissaire enquêteur,
qui est repoussé jusqu’à sa voiture sous les chants. Dans la
foulée, c’est les dossiers de l’enquête qui sont sortis de la
mairie et jetés dans les flammes. La maquette du projet est amenée
aux poubelles du village afin d’enterrer le projet dans le seul
endroit qui semble être sa place.
https://douze.noblogs.org/post/2017/11/30/video-de-france-3-sur-lenquete-publique/
Infos du 13 au 19 novembre
Lundi
13 novembre
►Testet :
Dossier
Sivens octobre
2017
Retours
sur la Zad de Sivens. On diffuse un dossier qu’on nous a transmis
qui contient plein d’articles et d’infos sur la lutte à Sivens.
Ce
dossier* Sivens octobre 2017 comprend :
divers
articles de presse concernant le rassemblement qui s’est tenu le 22
octobre à Sivens en mémoire de Rémi Fraisse.
le
communiqué des Bouilles
la
lettre de Robin, mutilé par une grenade à Bure l’été dernier
Après
les pyromanes, les pompiers ? Les dessous du "projet de
territoire" de Sivens. Texte signé Des habitant.e.s du Tarn et
diffusé lors du rassemblement à Sivens le 22 octobre.
Contester
ou cogérer ? Sur la lutte contre le barrage du Testet à
Sivens, et les leçons que l’on peut en tirer pour l’avenir des
luttes territoriales. Brochure diffusée lors du rassemblement à
Sivens le 22 octobre.
Le dossier Sivens de 2014 à 2017 est consultable sur : https://cras31.info/spip.php?article221
D’autre
part à consulter :
sur le site Lundi matin https://lundi.am/ :
le
film La nature qui se défend
1h,
Sivens, 2014 Avec : les zadistes de Sivens, le collectif pour la
sauvegarde de la zone humide du Testet, les habitants de Gaillac,
d’Albi, Yannis Youlountas, Noël Godin, PAP40, Mathieu Burnel, les
gendarmes, les gardes-mobiles...
Bure, la bataille du nucléaire
Le
nouveau livre de la collection Reporterre : une
enquête-reportage sur la lutte contre les déchets nucléaires,
comme on ne l’a jamais racontée.
Un
sarcophage gigantesque censé tenir des dizaines de milliers
d’années ! C’est au nom de ce projet fou, qui serait le
plus grand chantier d’Europe, que Bure, entre Meuse et Haute-Marne,
se transforme en zone grillagée et quadrillée de gendarmes. Pour
l’industrie nucléaire, ce territoire relégué serait l’exutoire
ultime des déchets radioactifs qui s’accumulent et dont elle ne
sait que faire.
Sur
place, les habitants sont de plus en plus nombreux à s’insurger
contre la transformation de leur région en « poubelle
atomique ». Depuis deux ans, des dizaines de personnes
s’installent sur place, occupent une forêt, bloquent les travaux.
La nouvelle bataille du nucléaire est lancée, pour empêcher de
croire que cette industrie peut continuer sans risque, réinventer
des manières de vivre et lutter, imaginer d’autres possibles pour
ce pays.
Dans
cette enquête où l’engagement vécu se mêle au regard
journalistique, Gaspard d’Allens et Andrea Fuori n’écrivent pas
un livre de plus sur le nucléaire, mais l’histoire en train de se
vivre d’une rébellion déterminée contre la violence du monde
industriel. Ils révèlent aussi les méthodes manipulatrices des
nucléaristes, et la façon dont l’Etat achète les consciences
pour imposer le silence. Le combat vaut d’être mené : ce
récit impétueux et pourtant réfléchi convainc qu’il est
possible de faire reculer les puissants. Plutôt que la contamination
radioactive, parier sur la contagion joyeuse d’une force de
résistance.
Gaspard
d’Allens est journaliste. Il a déjà publié Les
Néo-paysans
(Seuil-Reporterre), avec Lucile Leclair, un livre qui a révélé
l’importance d’une passionnante mutation agricole, et qui connaît
un grand succès.
Andrea
Fuori s’est installé à Bure il y a plus d’un an, complètement
bouleversé par ce qui s’y jouait. Il écrit occasionnellement pour
Reporterre et des médias autonomes.
- Bure, la bataille du nucléaire, Gaspard d’Allens et Andrea Fuori, éd. Seuil-Reporterre, 160 p., 12 €.
►Anti-THT
Jeudi
16, la commission d’enquête publique pour le méga-transformateur
en Aveyron à essayé de venir à Costes Gozon et a été repoussée
avec succès !
A
Hambach,
il y a l’une des plus anciennes forêt d’Allemagne mais aussi la
plus grande mine de charbon d’Europe qui veut s’étendre encore.
Le mardi 21 novembre, une décision de justice sera rendue. En
fonction du verdict, il est possible que la police tente le jour même
(ou peu après) d’expulser les occupantEs. Illes
appellent à soutien !
Des nouvelles de Bure et des évènements à venir
Quelques
petites nouvelles de Bure pour les hiboux d’ailleurs & des
comptes-rendus & des dates
Bonjour
à tous-tes !
Voici
un long message pour donner quelques nouvelles de Bure et annoncer
quelques dates ! D’autres mails et appels suivront
bientôt ;) !
Et puis, comme d’habitude à Bure, on a vécu des trucs vraiment, vraiment très difficiles. Les flics continuent leurs pressions et patrouilles quotidiennes et cherchent à taper fort. Il y a une semaine, un pote s’est fait embarqué alors qu’il était à vélo et est maintenant en détention préventive à Fleury-Mérogis (https://vmc.camp/2017/11/02/la-repression-continue/ ) … et ça nous met en rage. Quelques jours avant, un compagnon apprenait que le commandant Dubois portait plainte contre lui pour « diffamation », car il avait eu l’outrecuidance d’écrire que celui-ci, en l’interpellant lors de la manif du 18 février, l’avait étranglé. Il passe en procès le 21 novembre. Le 24 octobre, notre ami Jean-Pierre Simon a pris 2 mois de prison avec sursis pour avoir prêté son tracteur pour la première occupation en juin 2016 : c’est la première fois en France qu’un agriculteur écope d’une condamnation aussi lourde pour de tels faits (http://www.confederationpaysanne.fr/rp_article.php?id=6337 ). Le proc réclame 3 mois de sursis sur un autre pote, pour avoir crié « mangemerde » le soir du 14 juillet dernier. Chaque semaine ou presque, voir même chaque jour à certaines entrées, des hiboux de la forêt doivent faire face à la présence plus ou moins menaçante de GM ou du PSIG (https://vmc.camp/2017/11/04/mais-quest-ce-quulles-flic/ ). Et tant d’autres épisodes dans cette chronique amère de la vie militarisée dans le sud-Meuse.
Mais les dernières semaines ont été aussi émaillées de nouvelles enthousiasmantes venant de comités et de gentes qui se bougent un peu partout avec de bien belles idées : un comité de soutien Lilleradié se monte à Lille, à Toulouse « Bure Partout Nucléaire Nulle Part » officialise son existence avec plusieurs soirées de soutien/projection, à Lyon la « Clique des Ami-e-s de Bure » organise soirée-concert etc, à Paris le comité de soutien Bure/Paris-IDF tient une réunion toutes les deux semaines, à Dijon le comité de soutien s’apprête à lancer un gros chantier pour fabriquer une grande cabane à remonter dans le bois Lejuc à la fin de l’hiver, à Reims le comité « Brut de Bure » participe au festival naturaliste de Montiers-en-Der, dans le Jura aussi ça bouge, à Longwy le « Comité de soutien des pays-haut » est super motivé pour être dans la convergence des luttes, ramener du matos etc. Et bien d’autres endroits encore. La page des Comités sur le site est ici : https://vmc.camp/comites-de-lutte/
N’hésitez
pas à rejoindre des comités proches de chez vous, ou créer le
votre . C’est possible de s’inscrire sur la liste
bure-intercomites at lists.riseup.net en envoyant un mail à
l’adresse burepartout at riseup.net ! Que la lutte
décolle ;) ! On aimerait beaucoup que le mouvement à Bure
alimente des subversions et des envies d’auto-organisation un peu
partout pour subvertir l’État nucléaire, l’autorité,
l’atomisation sociale et inventer d’autres choses ! Des
premières rencontres intercomités en petit périmètre ont eu lieu
le 22 octobre dans le bois Lejuc, d’autres plus larges auront lieu
d’ici à quelques semaines/mois, et en attendant plein de choses
fourmillent ici et là !
D’ici
là, la prochaine assemblée de lutte s’organisera le 25 novembre
et sera suivie du prochain chantier pour la cabane solidaire le 26
novembre : ces espaces sont vraiment dédiées à toutes celles
et ceux qui ont envie de lutter ici et là contre Bure, c’est
vraiment important de s’en emparer et qu’ils continuent de grandir, qu’on puisse se coordonner entre la Meuse et le reste du monde pour résister à l’atomisation sous toutes ses formes :) !
vraiment important de s’en emparer et qu’ils continuent de grandir, qu’on puisse se coordonner entre la Meuse et le reste du monde pour résister à l’atomisation sous toutes ses formes :) !
18 & 19 novembre : soutenir les naturalistes en lutte (nelvscigeo at riseup.net) et autres hiboux au Festival de Montier-en-Der (https://vmc.camp/2017/11/15/montier-en-der-ou-le-monde-derriere-lobjectif/ )
21 novembre : procès d’un compagnon au tribunal de Bar-le-Duc (https://vmc.camp/2017/11/16/nouveau-proces-le-21-novembre-un-camarade-accuse-de-diffamation-non-a-letranglement-judiciaire/ )
Le 25 & 26 novembre pour : l’AG de lutte (à la salle des fêtes de Couvertpuis), à partir de 10h pour plénière le matin, repas partagé puis groupes de travail l’après-midi.
Le 26 novembre suite du chantier de la cabane solidaire dans le bois Lejuc, rendez-vous à 10h à la barricade nord. (https://vmc.camp/2017/11/16/le-25-26-novembre-ag-de-lutte-chantier-cabane-solidaire-au-bois-lejuc/ )
6 décembre (et avant, et après), c’est la Saint-Nicolas : et si on organisait autour de cette date des actions décentralisées contre Hulot, le nucléaire et leur monde (de merde) ? Appel à rassemblements et actions auprès des nucléocrates en tout genre (EDF, RTE, etc, etc) ! Que ce soit pour la construction d’une méga-poubelle, d’un transformateur en Aveyron, de lignes THT un peu partout, où la cyber-colonisation par les compteurs LINKY, il y a 1000 raisons de s’opposer à ces machins ! (Plus d’info très vite sur vmc.camp et ailleurs )
Et
ailleurs :
2 décembre : manif’ en Aveyron contre la construction d’un méga-transformateur par RTE
9 décembre : manif sur la plateau de Millevaches contre l’usine à pellets de CIBV
12 décembre : rassemblement à Paris contre le sommet climat tout pourri
16-17 décembre : anniversaire de la forêt occupée à Roybon tout le mois de décembre : veille et vigilance sur la décision attendue du gouvernement sur NDDL, préparons nos rendez-vous pour accueillir la décision, qu’elle quelle soit, comme elle se doit
À
très bientôt !
Quelques
hiboux et gravitant-e-s de Bure et des environs.
Infos du 20 au 26 novembre
Lundi
20 novembre
Nouvelle perquisition d’une camarade à Bure
Aujourd’hui
lundi 20 novembre les flics sont venus perquisitionner une nouvelle
fois à Bure, au domicile privée d’une hibou vivant à Mandres. Il
y a trois jours, vendredi 17 novembre, une attaque nocturne par des
gens non identifiés ciblait l’ancienne gare de Lumévile, à coup
de jets de cailloux. Les patrouilles et les contrôles sont de plus
en plus nombreux. Le nouveau peloton de GM présent sur place vient
de Toulouse et s’est notamment exercé à Sivens (ils s’en
vantent). Visiblement les perquiz’ du 20 septembre n’ont pas
suivi, pas plus que l’arrestation et le placement en détention
d’un camarade il y a une quinzaine de jours.
En
parallèle, il y a quelques jours à peine, Nicolas Hulot déclarait
que Cigeo était la "moins mauvaise" des solutions pour
l’enfouissement des déchets, mettant fin à un mutisme de 7 mois.
Même s’ils n’ont pas besoin de ça, voilà qui pourrait bien
libérer encore plus les gros bras du Ministère de l’Intérieur
qui n’attendent que de "casser" du hibou à Bure.
Voici
quelques informations, et un appel à actions décentralisées le 6
décembre contre Hulot, les nucléocrates et leur monde ! S’ils
nous asphyxient sur place, ouvrons des espaces pour respirer partout
ailleurs !
2) Appel à actions décentralisées autour du 6 décembre contre Nicolas Hulot, les nucléocrates et leur monde (de merde)
D’autres
infos, d’autres mails, d’autres voix seront régulièrement
actualisées sur le site, par les listes mails, etc.
Faites-tourner !
Venez à Bure renforcer l’occupation et les lieux de vie avec joie
rage et déteritude ! Emparons nous de la date du 6 décembre
pour agir, continuons de nous organiser, créer des comités de
soutien et rester lié-e-s ! N’hésitez pas à donner des
nouvelles de votre côté via la liste bure-intercomites at
riseup.net et le mail burepartout at riseup.net !
À
bientôt,
Quelques
hiboux de Bure.
Infos :
vmc.camp / Contact : sauvonslaforet at riseup.net - burepartout
at riseup.net (comités de soutien)
►Non au puçage :
Appel à soutien lors du contrôle de Nathalie et Laurent, éleveurs qui refusent le bouclage de leurs bêtes. [Ici]
►Contre les grands projets :
Depuis 6 ans des camarades se battent à Landivisiau contre un projet destructeur de centrale à gaz, censé assurer l’indépendance énergétique de la Bretagne. Une opposition résolue et vivante existe et se développe et noue des liens avec les autres luttes contre l’aménagement capitaliste du territoire, dans le Finistère comme ailleurs. Les 22, 23 et 24 novembre les ami.e.s là bas accueilleront la tournée finistérienne d’Anna Bednik, pour la présentation de l’ouvrage : Extractivisme, exploitation industrielle de la nature : logiques, conséquences, résistance.
A Bure, contre le désert nucléaire,
habitants et néo-paysans font revivre la campagne
Venus
à Bure pour s’opposer à la poubelle nucléaire, des activistes
ont choisi de s’installer dans la Meuse pour enraciner la lutte.
Malgré la constante pression policière, ils cultivent de multiples
projets et regardent avec les habitants vers le long terme.
Mandres-en-Barrois
(Meuse), reportage
À
peine arrivée devant l’imposante bâtisse en pierre, voilà qu’une
voiture Dacia Duster noire s’avance lentement à mes côtés dans
la rue déserte. Deux hommes m’observent tandis que je franchis le
portail en fer et me fraye un chemin glissant à travers le jardin
humide. Je frissonne, et les -2 °C ne sont pas les seuls en
cause : le véhicule appartient au Peloton de surveillance et
d’intervention de la gendarmerie. Bienvenue à Mandres-en-Barrois,
petite commune meusienne sous haute surveillance policière. Et pour
cause, le village est situé en plein milieu du projet
d’enfouissement de déchets nucléaires, baptisé Cigéo et porté
par l’Andra (l’Agence nationale pour la gestion des déchets
radioactifs).
Ce
matin d’octobre, un pâle soleil baigne les rues de Mandres d’une
lumière paisible. Des enfants jouent aux gendarmes en Duster
poursuivant des villageois. Yeux pétillants et sourire jovial,
Michel, opposant de longue date, fait son tour quotidien de
porte-à-porte. Notre petite bande se joint à lui alors qu’il
sonne chez Claudine. L’octogénaire balaie sa cour d’un coup de
poignet énergique. « J’ai encore vu
passer la police », soupire-t-elle,
avant d’enchaîner sur la récolte des carottes. Malgré une
omniprésence policière, la vie suit son cours, chacun s’accommodant
tant bien que mal du « bruit des
bottes » et des manœuvres de l’Andra.
« Si tu ne devais penser qu’à Cigéo, tu crèverais de déprime », lâche Alex, en poussant la lourde porte de la grange jouxtant sa maison. L’immense espace, aujourd’hui encombré de paille, de vélos et de bocaux devrait accueillir une épicerie coopérative à prix libre. « Nous ne faisons pas de différence entre l’offensive et l’alternative, poursuit-il. Construire des modes de vie alternatifs n’a de sens que parce qu’il y a la lutte contre la poubelle nucléaire. Je me suis installé ici parce que c’est au cœur du désert. » Dans leur livre Bure, la nouvelle bataille du nucléaire, publié par Reporterre et les éditions du Seuil, Gaspard d’Allens et Andrea Fuori écrivent : « On vient pour lutter contre, on s’ancre en partageant toujours plus de pour. Habiter à Bure, c’est peupler le “non” de mille “oui”. »
Comme
les opposants installés à Mandres, Ben veut créer les
infrastructures de l’autonomie — alimentaire, énergétique,
politique : « Le nucléaire est le symbole de la
dépossession technique et démocratique la plus totale, car nous
n’avons aucun pouvoir ou moyen d’agir sur cette industrie. En
Meuse, nous luttons en nous réappropriant les savoir-faire et le
territoire. »
« Le territoire t’attrape davantage
que tu ne le choisis »
Depuis
deux ans que le combat contre Cigéo connait un regain et
s’intensifie, les opposants affluent par dizaine. Ils passent
d’abord par la Maison de résistance à la poubelle nucléaire,
grande
bâtisse achetée à Bure par des associations antinucléaires en
2004, point d’accueil et d’entrée dans la lutte. Mais certains
décident de passer le cap de la sédentarisation : plusieurs
appartements sont ainsi loués dans les alentours, et au moins deux
maisons ont été achetées cette année, dont une belle habitation
au centre de Biencourt-sur-Orge, à moins de dix kilomètres du
laboratoire de l’Andra. Paul [*],
Louise [*]
et Inès [*]
m’accueillent dans leur salon cosy, qui abritait autrefois le café
du village. C’est justement leur idée : rouvrir un bar
associatif et culturel « alors
que la seule activité dans le coin, c’est un supermarché à 20
km ».
« Il
n’y a plus de lieux de sociabilité à part la messe et la chasse,
souligne Louise. Nous
voulons reconstruire des vies de village. »
Le futur cabaret regorge pour l’instant de courges à peine
récoltées, de bois de chauffe et de matériel de construction.
- Les cagettes de légumes cultivés à Cirfontaines-en-Ornois viennent garnir les cuisines des opposants, à Bure, Mandres et ailleurs.
Paul
est arrivé de la capitale il y a plus d’un an pour quelques jours…
et n’est jamais reparti : « En ville, je me battais
contre des idées et avec des idées : ici la lutte se
concrétise, se “désabstractise”. » Cultiver un
jardin, retaper une maison décrépie, ou même mettre en place des
relations humaines moins violentes et plus respectueuses.
« Chaque
aspect de la vie, on se le réapproprie, chacun reprend son destin en
main », murmure Inès. Bonnet de laine enfoncé jusqu’aux
sourcils, elle boit une tasse de tisane fumante avant de retourner
peindre sa chambre : « J’ai l’impression d’avoir
une emprise directe sur les choses, et la présence de chacun compte,
est importante et fait la différence. » Est-ce cela qui
l’a poussée à rester dans ce territoire pourtant inhospitalier au
premier abord ?
- Ce blé a été récolté dans un champ de l’Andra
- squatté et cultivé par les opposants.
« On
vient ici parce que la lutte nous touche, mais on ne reste pas que
pour ça : on s’installe parce qu’on y trouve quelque chose
pour soi », estime-t-elle. À ses côtés, Louise
enchérit : « On se fait happer par une vie, par un
quotidien. Le territoire t’attrape davantage que tu ne le
choisis. » L’épaisseur des relations humaines,
l’apprentissage addictif, l’intensité de chaque journée. Autour
du poêle sur lequel grillent des graines de courge, les anecdotes
affluent : fabriquer du vin de pissenlit entre copains, partir à
l’aurore en quête d’herbes sauvages. « J’en suis même
venue à aimer les couchers de soleil sur les champs industriels ! »
Paul décrit avec sérieux la tactique subtile pour recruter de
nouveaux militants : « Quand une personne arrive,
quelles que soient l’heure ou la saison, il y aura toujours une
bonne bouffe, une bonne gnôle et un dortoir confortable. »
Imparable. « L’écologie est souvent vue comme une
privation : ici, on est mû par le désir et le plaisir »,
ajoute Louise.
« Le sud de la Meuse
n’est pas un territoire mort »
Prendre
du recul donc, et décrocher. Je prends les habitants de Biencourt au
mot et décide de zapper une réunion (pourtant passionnante) sur
l’autonomie alimentaire à la Maison de résistance, pour aller
prendre l’apéritif chez Johann, un ancien habitant de Bure
désormais installé à Montiers-sur-Saulx, en contrebas du plateau.
Ce Marseillais d’origine a troqué la côte méditerranéenne pour
les collines meusiennes fin 2014. Après un an comme permanent — en
charge de l’accueil et de la coordination — à la Maison de la
résistance, aussi appelée BZL (pour « Bure zone libre »),
il décide de chercher un appartement dans le coin et un travail.
« C’est autant la lutte que les fêtes de village, les
activités culturelles et sportives ou les liens créés avec les
habitants qui m’ont fait rester. » Aujourd’hui, Johann
travaille comme cantonnier et joue assidûment au foot. Avec ses
coéquipiers, il parle peu de la lutte, bien plus du temps qu’il
fait ou des histoires de cœur. « On croit arriver dans un
désert, mais quand on gratte un peu, on se rend compte qu’il y a
des tas d’associations qui se bougent, sur le plan culturel
notamment. Le sud de la Meuse n’est pas un territoire mort. »
Attirée
tel un papillon, j’arrive à l’entrée de l’Agence juste à
temps pour voir trois camions de gendarmerie s’engouffrer dans
l’enceinte grillagée. Des brigades sont stationnées en permanence
à l’Andra.
La forêt contre les déchets nucléaires :
au bois Lejuc, c’est dans les arbres qu’on résiste
L’épicentre
de la lutte contre la poubelle nucléaire de l’Andra se trouve au
bois Lejuc, près de Bure. Depuis juin 2016, les opposants y
organisent la résistance, entre cabanes arboricoles et espaces
communs.
Mandres-en-Barrois
(Meuse), reportage
Si
les opposants à Cigéo peuplent désormais les villages alentour, le
projet de l’Andra est aussi attaqué en son épicentre. Ce cœur,
sous lequel l’Agence espère enfouir les déchets radioactifs,
s’appelle le bois Lejuc. Depuis juin 2016, une poignée de
militants occupe la forêt afin d’empêcher le début des travaux.
Des trois cabanettes branlantes originelles construites en lisière,
l’occupation s’est déployée, élevée dans les arbres,
structurée. Le chemin de terre qui mène au bois par le Nord est
désormais solidement barré d’un amoncellement de pneus, de
barbelés et de palettes. « Bienvenue
à la barricade Nord »,
indique un panneau. Derrière, la forêt résonne de mille coups de
marteau.
Tout
n’est pas romantique, loin de là. La vie collective est faite de
hauts et de bas. Biscuits, fruits et autres denrées alimentaires
doivent être suspendus pour éviter d’attirer souris et rats. La
boue s’incruste partout, donnant même lieu à un nouveau type de
météo : « Ici, on dit qu’il fait “muddy” »
[boueux, en anglais], plaisante Pauline, avant d’ajouter :
« Il y a aussi le harcèlement policier, ils viennent nous
filmer, passent avec des hélicoptères, nous insultent. »
Malgré la menace toujours présente d’une expulsion — le bois
étant occupé illégalement — les militants se projettent à long
terme.
Ce qui se joue sous la cime des chênes
« L’occupation
n’est pas éphémère, la lutte s’ancre dans la forêt,
constate Pauline. On peut parler d’une Zad, comme à
Notre-Dame-des-Landes. » Comme dans le bocage nantais, le
bosquet meusien s’est doté d’infrastructures collectives — une
cuisine, un lieu de réunion — et des assemblées régulières
permettent de réfléchir collectivement au devenir de ce squat à
l’air libre de quelque 300 hectares. Tournage d’un film avec le
collectif des Scotcheuses, formation à l’automédication, accueil
de visiteurs du Forum social antinucléaire. Une feuille de chou
hebdomadaire rédigée à la Maison de résistance, le Hibou
express, permet de tenir tout le monde au courant des activités.
Sous le couvert des noisetiers, des projets éclosent : une
auto-école associative pour proposer des permis de conduire à des
prix abordables (la voiture à double pédale a déjà été
achetée), un centre social autogéré qui accueillerait jeunes et
vieux en galère.
Au
milieu d’une clairière, le bruit métallique des mousquetons
attire mon regard vers les hautes branches d’un arbre : quatre
occupants s’activent dans les airs, suspendus par des cordages. À
plus de quinze mètres de hauteur, ils aménagent une immense cabane
d’une trentaine de mètres carrés. À terre, fenêtres et meubles
récupérés patientent avant de s’élever vers la plateforme.
Lieux de vie et refuges en cas d’expulsion, ces cabanes arboricoles
sont les nids de celles et ceux qui peuplent le bois depuis quinze
mois. Causer avec les sittelles torchepot, côtoyer les hiboux,
cueillir les pleurotes, autant de petits plaisirs qui réchauffent le
cœur quand le thermomètre descend au-dessous de zéro.
Si
les forces de l’ordre et les agents de l’Andra ne peuvent plus
pénétrer dans le bois depuis le début de son occupation, les
habitants continuent de venir
s’y promener. Un réseau de solidarité se tisse peu à peu entre
opposants venus d’ailleurs et locaux. Un paysan apporte de la
paille, une habitante rapporte des chandails chauds. Dans leurs yeux,
une étincelle d’admiration : « Nous
sommes nombreux à soutenir ce qu’ils font dans le bois, même si
on y va pas nous-mêmes »,
me glisse un grand-père croisé plus tard dans les rues de
Gondrecourt.
Les
associations locales, plus portées sur le combat juridique que sur
l’action directe de désobéissance, ont elles aussi franchi le
Rubicon forestier : à l’orée du bois Lejuc, elles ont posé
les bases d’une future cabane collective qui pourrait accueillir
des assemblées et constituer un point d’information. « Nous
ne sommes pas toujours d’accord sur les stratégies de lutte à
adopter et nous n’avons pas les mêmes modes de fonctionnement,
mais la tolérance et la compréhension mutuelle prévalent,
observe Jean-François. L’objectif commun — défaire Cigéo —
est plus fort que les divergences. » Queue de cheval
argentée et regard clair, ce kinésithérapeute reçoit dans son
cabinet de Gondrecourt.
« Ils arrivent avec un nouveau souffle
et de nouvelles idées »
Dans
son petit local tapissé d’affiches contre la poubelle nucléaire,
il masse un patient derrière un rideau à fleurs tandis qu’un
autre pratique des exercices de rééducation tout en grommelant
contre l’Andra. « Ici, c’est un des derniers lieux où
l’on peut parler et débattre de Cigéo », note Laurent,
venu pour une séance d’électrothérapie. Membre de l’association
des Habitants vigilants de Gondrecourt, Jean-François voit dans la
vague d’arrivants militants « un renouvellement salvateur
des générations » : « Ils arrivent avec un
nouveau souffle et de nouvelles idées, ils s’installent et
s’impliquent dans la vie locale. » Je repense à Alex,
qui hier soir m’affirmait : « On n’arrive pas en
force d’occupation ou en colonisateur comme l’Andra : on
vient avec nos petits bras et on retape des maisons. L’idée n’est
pas de créer des ghettos anarchistes dans différents coins de la
Meuse ; nous voulons nous lier aux habitants et créer un climat
de résistance. »
Un
des champs avoisinant le bois Lejuc.
-
En raccompagnant un de ses patients à la porte, Jean-François lui glisse un autocollant antinucléaire. L’autre s’en saisit et lui lance : « Si un jour ça se monte, leur projet, la vie ici, c’est terminé. » En attendant, « les opposants ne s’essoufflent pas et apportent de la vitalité, lui répond Jean-François. Un enfant est même né le mois dernier ! »
BZL,
bois Lejuc, maisons achetées, appartements loués, champs squattés
ou prêtés… En Meuse, la lutte prend racine sous forme d’un
archipel d’espaces où s’expérimentent de nouvelles formes de
vie collective et autonome. Dans leur livre Bure,
la nouvelle bataille du nucléaire,
Gaspard d’Allens et Andra Fuori citent Jacques Rancière.
L’émancipation n’est pas dans le projet d’un idéal lointain,
elle se passe maintenant, explique le philosophe. C’est une autre
manière d’habiter le monde en commun, c’est créer des
espaces-temps autonomes au sein de l’ordre existant.
Cigéo : une commission recommande
une expertise internationale sur certains déchets
Une
expertise scientifique internationale devrait être sollicitée
« assez
urgemment »
quant à la gestion des déchets bitumineux au sein du projet de site
d’enfouissement de déchets nucléaires prévu à Bure (Meuse), a
recommandé la Commission d’évaluation des recherches sur les
déchets radioactifs (CNE), selon l’AFP jeudi 23 novembre.
L’Autorité
de sûreté nucléaire (ASN) a précédemment relevé les
« incertitudes » quant au comportement des déchets
enfermés dans du bitume en cas d’élévation de température,
notamment en cas de réaction chimique entre produits. Ces fûts, qui
représenteront environ 18% des déchets stockés par Cigéo, sont
très inflammables.
C’est
une « question quand même importante car les colis de
bitume sont nombreux au sein de Cigéo et ils seraient (...)
parmi les premiers à être stockés », a souligné à
l’Assemblée nationale Gilles Pijaudier-Cabot, vice-président de
la CNE, devant les parlementaires de l’Office d’évaluation des
choix scientifiques.
Deux
pistes sont proposées par l’ASN, avec une préférence pour la
seconde : modifier les conditions de stockage ou traiter les
bitumes pour réduire leur inflammabilité.
« S’ensuit
une question de faisabilité à l’échelle du stock de bitumes que
nous avons », a ajouté jeudi le représentant de la CNE,
qui présentait son rapport annuel.
« Clairement la commission considère aujourd’hui qu’il y a là un débat scientifique et technique », a-t-il dit. « Une façon de répondre à ce débat (...) est de mettre en place une expertise externe internationale qui permettrait au moins de partager l’ensemble des connaissances, de façon à éclairer au mieux les décisions. Et ça, nous pensons qu’il est assez urgent de mettre en place cette expertise scientifique internationale ».
A
partir des années 70, une partie des déchets finaux de moyenne
activité ont été enfermés dans du bitume, le processus de
vitrification ayant été mis au point plus tardivement. Quelque
40.000 fûts d’environ 200 litres sont concernés, selon l’Institut
de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). La réactivité
des sels de bitume ayant conduit à des incidents notamment au Japon
à la fin des années 1990, le bitumage a ensuite été interdit en
France, à l’exception d’une installation encore en activité à
La Hague.
►A
Lyon,des migrants viennent de se faire expulser de la Part
Dieu, ce sont des étudiants de l’université de Lyon 2 qui les
hébergent de leur plein gré, dans les locaux de la fac Lyon 2 à
Bron.
►Expulsions
Appel urgent depuis la forêt d’Hambach (Allemagne), occupée pour lutter contre l’extension d’une gigantesque mine de lignite à ciel ouvert : "L’entreprise RWE a commencé aujourd’hui par dégager des buissons pour préparer le déboisement total. Les préparatifs d’une action massive de police sont évidents. Ils ont annoncé qu’ils veulent expulser l’intégralité de l’occupation. Nous les attendons au plus tard lundi pour des expulsions. Ils sont déjà dans la forêt, protégeant des machines. Donc nous devons mobiliser nos forces aussi." Voir leur appel relayé sur Indymedia. et leur blog.
Infos du 27 au 30 novembre
Lundi
27 novembre
En Ukraine,
1.400 ha de forêts menacés
par une méga-station de ski
Le
gouvernement de Transcarpatie, en Ukraine, compte créer une immense
station de ski au cœur d’un massif montagneux très préservé.
Guenady
Moskal,
le gouverneur de la Transcarpatie, veut y construire un immense
complexe touristique avec plus de 60 hôtels, 120 restaurants, 33
remonte-pentes qui mèneront aux pistes d’une longueur totale de
230 km, le tout financé par des investisseurs dont il n’a pas
voulu publier les noms. Des centres commerciaux, médicaux, de
fitness, des filiales de banques, des parkings à plusieurs niveaux
et même une piste d’atterrissage sont prévus. La future station
pourra accueillir jusqu’à 28.000 touristes à la fois.
Un
petit groupe d’habitants opposés, soutenu par des organisations
écologistes ukrainiennes et européennes, tente de s’opposer au
projet, notamment par la voie juridique.
Le
massif « Svydovets » fait partie des Carpates en
Transcarpatie dans l’ouest d’Ukraine. « De nombreuses
forêts font de ce massif un des plus beaux, des plus riches en flore
et en faune du pays. Il est caractérisé par son aspect sauvage,
trois lacs naturels et le fait qu’il serait au centre de l’Europe
géographique. Au cœur de Svydovets nait la rivière Tchorna Tisza -
la source de la Tisza, l’une des rivières les plus importantes de
la région. Le massif est l’épicentre des principales
pluviométries de la région », écrivent les militants
dans un courriel transmis à Reporterre.
Le
chiffre de 14.000 hectares de forêts menacés a été avancé par
les services de l’administration. Puis les services du gouverneur
se sont rétractés et ont expliqué que cela avait été une faute
de dactylographie, qu’il ne s’agissait que de 1.400 ha. Pour les
activistes, cette polémique sur les surfaces est ridicule et ne sert qu’à embrouiller les esprits.
Source
:
courriel à Reporterre.
Complément
d’info : sur
Svydovets https://reporterre.net/IMG/pdf/svydovets_fr.pdf
Mardi
28
novembre
La forêt de Hambach,
en Allemagne, est menacée de destruction
par une mine de charbon
Le
tribunal administratif de Cologne a statué vendredi 24 novembre
contre une plainte déposée par le groupe environnemental BUND, qui
voulait protéger la forêt de Hambach, une des forêts les plus
anciennes d’Allemagne, dont une grande partie va être rasée pour
ouvrir une mine de charbon (lignite) exploitée par le compagnie RWE.
►Expulsions :
Lyon
- Appel à une assemblée sur l’hébergement mardi 28 novembre. Les
étudiant.e.s de l’Amphi C, appellent les habitants, collectifs,
associations, squatters, sensibilisés sur la question des
hébergements à participer à une grande assemblée mardi 28
novembre à la faculté de Bron pour construire un rapport de force
contre la politique répressive des pouvoirs publics.
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