Ce blog rassemble, à la manière d'un journal participatif, les messages postés à l'adresse lemurparle@gmail.com par les personnes qui fréquentent, de près ou de loin, les cafés repaires de Villefranche de Conflent et de Perpignan.
Mais pas que.
Et oui, vous aussi vous pouvez y participer, nous faire partager vos infos, vos réactions, vos coups de coeur et vos coups de gueule, tout ce qui nous aidera à nous serrer les coudes, ensemble, face à tout ce que l'on nous sert de pré-mâché, de préconisé, de prêt-à-penser. Vous avez l'adresse mail, @ bientôt de vous lire...

BLOG EN COURS D'ACTUALISATION...
...MERCI DE VOTRE COMPREHENSION...

lundi 3 octobre 2016

Chronique des ZAD septembre 2016 - Notre-Dame-Des-Landes et de 15 autres endroits en France et ailleurs

Des infos, des liens, des photos pour tout savoir (ou presque) sur ce qu'il s'est passé en septembre 2016 autour des Zones A Défendre : on y parle de Notre-Dame-Des-Landes et de plein d'autres choses.

Merci à l'auteur, membre du Collectif de Soutien NDDL66, pour cette compilation mensuelle

PROJET D’AYRAULT – PORT de NOTRE DAME DES LANDES (44)

Source : ZAD.nadir.org et médias
septembre 2016
Et ailleurs : Oaxaca (Mexique) – Bure (55) – Val de Susa (Italie) – Strasbourg (67) – Calais (62) – LGV Aquitaine (33) - Lannion (22) – Europacity (95) – NO THT 05 – Adama Traoré (95) – A 45 (42-69)

Dakota (E.U.) – AFA 74 - Rojava (Kurdistan) - contrôle d'identité (banlieue parisienne)


ZAD de NDDL - 44


Infos du 1er au 4 septembre

Vendredi 2 septembre



Des nouvelles du procès en appel de Greg du 31 août 2016 - Lire le compte rendu ici



Demain, balade botanique sur la ZAD.10h à la boîte noire. RDV 9h30 à l’église de NDDL pour regroupement de véhicules

8 octobre sur la ZAD : Que résonnent les chants de nos bâtons !


Appel commun aux diverses composantes de la lutte pour le 8 octobre.

Acculé par les mobilisations massives des 9 janvier et 27 février, le gouvernement a organisé en juin une consultation biaisée. Se croyant forts du résultat de cette mascarade, les pro-aéroport et le premier ministre ont confirmé leur intention de procéder cet automne à l’évacuation et à la destruction de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, de ses cultures, de sa faune et de sa flore, de ses habitats et activités ainsi que des liens entre toutes celles et ceux qui se sont attaché.es à ce bocage. Ces déclarations font fi de la situation juridique du dossier puisqu’entre autres les autorisations de travaux ne sont toujours pas accordées.

Les porteurs du projet ne semblent pas avoir non plus mesuré la détermination de celles et ceux qui habitent ce bocage, des militant.es engagé.es à leurs côtés, le soutien dont ce mouvement bénéficie dans la région et bien au-delà, ainsi que l’implication des comités locaux. Ces 2000 ha de bocage et ce qui s’y vit sont aujourd’hui porteurs d’espoirs indéracinables face au saccage du vivant, des terres agricoles et à la marchandisation du monde. Il est impensable qu’ils disparaissent !

A l’initiative de l’ensemble du mouvement d’opposition au projet d’aéroport, nous marquerons donc le 8 octobre notre volonté commune d’empêcher toute agression contre la ZAD et tout démarrage des travaux. En écho à bien d’autres luttes paysannes, comme au Larzac, nous ferons résonner le sol de milliers de bâtons. Nous les laisserons sur place, en nous engageant ensemble à venir les reprendre, en cas d’intervention, et à défendre la ZAD, ses habitant.es, paysan.nes et l’avenir qui s’y construit.

Nous monterons également ensemble un hangar dont les éléments ont été fabriqués durant l’été sur la ZAD par des dizaines de charpentier.es. Cette oeuvre collective concrétisera notre volonté de nous organiser pour la résistance en créant un lieu qui sera une base d’appui en cas de tentative d’expulsion, autant qu’une structure commune pour le futur.

Convergeons vers Notre-Dame-des-Landes le 8 Octobre 2016

Rendez-vous à 10h dans le bocage, à pied, en tracteur ou à vélo.
Que chacun-e apporte son bâton, sculpté, décoré et le mette dans les roues du projet.


Tous et toutes ensemble, empêchons l’aéroport !


Plus d’infos sur les sites acipa-ndl.fr et zad.nadir.org

Organisation 


- pour préparer cette mobilisation : voir les rdv dans l’agenda

 les détails logistiques : à venir bientôt

- Nous appelons les soutiens et comités de partout à s’organiser dès aujourd’hui pour le succès de cette mobilisation, en rediffusant cette information et en se coordonnant pour faciliter des moyens de transports collectifs. 

Notamment via le site http://annonces-ndl.org



Dimanche 4 septembre


A voir ici, des très belles photos de la ZAD faites par ValK la semaine dernière



Pas mal de monde ce we sur la zone, au grand dépit de Retailleau qui veut interdire les we ! 

 


Cette semaine, les pro-aéroports ont aussi redemandé au gouvernement un calendrier, le nôtre est le suivant :


agenda local


agenda d'ailleurs

La Pointe, réoccupée depuis la manif du 27 février 2016 a appris qu’elle est officiellement expulsable à partir du 6 septembre. Il y a un appel à participer à faire vivre ce lieu et le défendre quand il y aura besoin.

Infos du 5 au 11 septembre


Lundi 5 septembre


Retailleau appelle à poursuivre les formations... Nous aussi !


Avec aussi en vidéo la réponse de partipant-e-s au week-end de formation : https://www.youtube.com/watch?v=_CDjpzsCdbo

La semaine dernière, Bruno Retailleau appelait à “interdire” les formations publiques pour défendre la zad et à “poursuivre” quiconque “y participerait de près ou de loin”. Ce sont néanmoins plus de 70 personnes qui ont rejoint ce premier week-end de formation. N’en déplaise au Président de la Région, nos « troupes » ne sont pas à l’image de ses fantasmes militaires : elles viennent de partout, sont membres de comités de soutien, d’associations diverses ou arrivent à titre personnel. On y rencontre tous les âges et les profils les plus variés.

« Guerilla », « école de la violence » visant à mettre « en danger la vie des forces de l’ordre », M. Retailleau n’a pas de mots assez forts pour décrire la menace que nous semblons incarner à ses yeux. Nous reconnaissons bien là le sensationalisme à toute épreuve du Président de la Région, mais regrettons en revanche qu’il n’ait pas pris le temps de s’intéresser plus en détail au contenu de nos formations avant d’envoyer sa missive. Il n’y aurait pas découvert de formation à la kalashnikov mais des ateliers pour découvrir la zone, imaginer des actions créatives, apprendre à connaître ses droits, ou encore une course d’orientation.

L’entreprise de diabolisation délibérée de la ZAD et de ses soutiens répond à une logique simple : légitimer par avance l’usage aggravé de la violence par les forces de l’ordre en cas d’expulsion. En 2012, lors de la précédente tentative d’expulsion, les forces de l’ordre si chères à M. Retailleau avaient ainsi blessé gravement plusieurs dizaines de personnes. Depuis, Rémy Fraisse est mort à Sivens et ces violences vont bon train : de la répression des manifestants contre la loi travail jusqu’aux crimes policiers racistes, dont Adama Traoré est la plus récente victime. Dès lors, si « école de la violence » il y a, il nous semble bien que c’est de ce côté là qu’elle se trouve, et que s’organiser dans ce contexte, c’est non pas faire « peser un grave danger sur la sécurité des populations », mais au contraire s’assurer que de moindres risques seront pris par les personnes désireuses de soutenir la ZAD en cas d’expulsion. Contrairement à ce que M. Retailleau s’obstine à faire croire depuis des mois, nous n’avons pas de problèmes avec les “populations à proximité”, mais bien avec l’entêtement destructeur du gouvermenent et les intérêts voraces de Vinci et consort. Le Président de Région construit sa politique sur la peur et l’esbrouffe sécuritaire, nous continuerons à lui opposer le choix d’un territoire ouvert et vivant, basé sur le partage et la solidarité.

Nous comptons former plusieurs centaines de personnes d’ici au mois d’octobre, et en attendons plusieurs dizaines de milliers d’autres les 8 et 9 octobre sur la zone. Le mouvement dans toute sa diversité assume qu’il se mettra physiquement en travers du chemin des tractopelles et de la police si le gouvernement revient expulser ou démarrer les travaux. C’est ce qui s’est passé en 2012 lors de l’opération César et c’est ce qui a permis que le bocage et ce qui s’y vivait soient préservés. C’est cette détermination que nous retrouverons avec bien plus d’ampleur encore si cela s’avère nécessaire. Plus que jamais, nous appelons massivement nos soutiens à participer à nos formations, à en organiser chez eux et venir avec nous défendre la ZAD, lors du rassemblement d’octobre ainsi qu’en cas de tentative d’expulsion.


Mercredi 7 septembre

►Oh Surprise ! Ouest torche reprend notre communiqué de réponse à Retailleau : http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nddl-la-zad-denonce-une-campagne-de-diabolisation-4456132

►Par contre, le gouvernement n’a bizarrement pas grand chose à dire sur la question...

►Si vous n’avez encore rien de prévu dans vos agendas de rentrée pour les 26-27-28 septembre, des gen.tes ont des idées pour vous occuper pendant le sommet de greenwashing - Climate Chance qui aura lieu à Nantes :

https://stopclimatechance.wordpress.com/



Infos du 12 au 18 septembre



Lundi 12 septembre


On voulait commencer la semaine en remerciant B.Retailleau qui en interpellant en le gouvernement et le mettant en garde contre ce qu’il appelle "de véritables camps d’entrainement anti-flics" mis en place sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, nous a fait une formidable publicité ! Comme lui nous appelons à poursuivre les formations de défense de la zad, tous les weekend jusqu’à début octobre. Ce weekend plus d’une centaine de personnes sont venues échanger avec les occupant.es, parler de l’histoire de la lutte, apprendre les bases d’orientation et de fonctionnement collectif nécessaire à une résistance efficace. Evidemment bien loin de la caricature que le pitre Rétailleau veut en faire il s’agissait d’un moment précieux et tout le monde en est ressorti plein d’énergie.

D’autres moments plein d’énergie ce weekend, les rencontres intercomités régionales le samedi après midi qui ont réuni plusieurs dizaine de comités venus peaufiner les réactions entre cas de tentative d’expulsions ou de débuts de travaux, et l’inauguration de la bibliothèque Le Taslu, avec discours, jeux et coupé de ruban, le tout dans la bonne humeur malgré un petit crachin. Dorénavant elle sera ouverte les mercredi, vendredi et dimanche, de 15h à 19h, l’emprunt est possible. N’hésitez pas à y passer, elle est derrière la Rolandière. Nous vous invitons à y amener des livres à partager. Prochain rdv, le 17 septembre 2016, pour une rencontre autour de L’arme à l’oeil, en présence de l’auteur. Une petite mise en bouche littéraire avant de se rendre aux rosiers pour la fête de la patate !

Les travaux continuent pour finaliser l’espace accueil à la Rolandière :




C’est pas tous les jours qu’on va vous renvoyer à la lecture d’un article du journal des entreprises mais là on y résiste pas : Aéroports régionaux. Faut-il en fermer ? extrait : Sur 86 plateformes en métropole, 25 enregistrent une chute de trafic à deux chiffres sur cinq ans. Sur les neuf aéroports que comptent les Pays de la Loire, seul celui de Nantes est rentable. La Cour des comptes pointe un gaspillage d’argent public. Donc il faut détruire l’aéroport de Nantes et le transférer à NDDL... cherchez l’erreur....

Un article assez correct dans l’Express fait le point sur ce qui se passe sur la zad en ce moment, entre formations, constructions, point accueil et bibliothèque..

 Mardi 13 septembre



Quelques photos des rencontres inter-comités du week-end dernier

►Un article d’Alternative Libertaire sur la suite de la mobilisation dans le bocage : http://www.alternativelibertaire.org/?Notre-Dame-des-Landes-Chassons

►Et un autre qui nous explique une fois de plus que cet aéroport ne servirait à rien... mais côté patronnat cette fois : http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/notre-dame-des-landes-j-p-dubreuil-raisonne-courte-vue-4471387



 Mercredi 14 septembre


►Journée noire pour les campagnols amphibies

Le préfet de Loire-Atlantique a signé mardi deux arrêtés portant sur la destruction du campagnol amphibie, un petit rongeur présent sur le site du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Les travaux à d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ne peuvent avoir lieu tant que les arrêtés de dérogation permettant la destruction des espèces protégées n’ont pas été signés. Tous les arrêtés (plantes, tritons…) avaient déjà été pris en décembre 2013 (les recours en justice ont été rejetés cet été), sauf ceux concernant le Campagnol amphibie.



Les inventaires Campagnol amphibie commandés par AGO-Vinci avaient été fais en septembre 2013. De nouveaux inventaires avaient eu lieu en février 2014 pour tenter de répondre aux critiques des Naturalistes en Lutte. Les projets d’arrêtés avaient reçu un avis défavorable du Conseil National de Protection de la Nature en avril 2014, puis soumis à enquête publique en septembre 2015. Les deux arrêtés autorisant la destruction du Campagnol amphibie (aéroport et désserte routière) viennent d’être pris, le 13 septembre 2016. Même si des recours en justice sont possibles (dans un délai de 2 mois), la possibilité de commencer les travaux est maintenant ouverte…





arrêté préfectoral en PDF, voir page 40

Mais n’oublions pas de rire grâce à Nicolas Sarkozy : « Cela fait 4 milliards d’années que le climat change. Le Sahara est devenu un désert, ce n’est pas à cause de l’industrie. Il faut être arrogant comme l’Homme pour penser que c’est nous qui avons changé le climat… », a-t-il déclaré. TROP BIEN !

 Vendredi 16 septembre


►Le chant des bâtons : 8 octobre @ la zad : https://www.youtube.com/watch?v=m39UqQJA5hk


Samedi 17 septembre


Notre-Dame-des-Landes: peu à peu, l’Etat prépare l’évacuation


Depuis la déclaration d’utilité publique en 2008, et en dépit des mensonges et des conflits d’intérêts qui truffent le dossier de l’aéroport, l’État poursuit la mise en œuvre du projet. Après la consultation de juin, plusieurs scénarios d'évacuation sont à l'étude.

Le sujet de Notre-Dame-des-Landes avait disparu de la politique nationale depuis l’été et la victoire du oui lors de la consultation du mois de juin sur la construction de l’aéroport. Aucune déclaration de François Hollande ni de Manuel Valls, le ministre le plus résolu à faire évacuer la ZAD de ses occupants. Ce silence ne valait pas indifférence. Petit à petit, l’État prépare les conditions nécessaires à une expulsion manu militari de la zone d’occupation.

Mardi 13 septembre, une étape décisive a été franchie avec la publication par le préfet de Loire-Atlantique de l’arrêté autorisant la destruction du campagnol amphibie, petit rongeur inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de disparition. C’était le dernier obstacle administratif à lever avant que les travaux ne puissent être légalement entamés. Présent sur la zone du projet d’aéroport, ce mammifère protégé doit faire l’objet de mesures de compensation en cas de démarrage du chantier de construction. Des animaux doivent être prélevés et déplacés vers des emplacements en dehors de la ZAD. Mais tous ne pourront être sauvés. D’où l’obligation légale d’obtenir une dérogation à sa protection avant de lancer les pelleteuses sur la zone humide.

L’arrêté précise le calendrier possible pour l’intervention : concernant le campagnol amphibie, les secteurs d’habitat seront détruits « si possible » entre le 1er juillet et le 31 octobre, période d’absence de sol humide ou inondé (« l’assec »). Plus précisément, le maître d’ouvrage a jusqu’au 15 octobre pour missionner un expert afin de constater l’absence de sol humide. Il a ensuite quinze jours « pour réaliser les travaux, afin de limiter le risque que de nouvelles pluies rendent le milieu favorable à l’espèce ». Pour les autres espèces à protéger sur le site – notamment des arbres où niche la faune –, les mois de septembre et octobre sont les seuls à ne connaître aucune restriction d’intervention au nom de la sensibilité des espèces. La fenêtre de tir pour l’expulsion semble correspondre à la seconde quinzaine d’octobre.

Avocat des opposants, Thomas Dubreuil s’étonne de l’absence de périodes interdisant la destruction du campagnol amphibie. L’arrêté fait peser peu de contraintes sur le maître d’ouvrage, la société AGO, filiale de Vinci. Il porte la marque d’une priorité accordée à la logique économique sur la préservation du milieu, l’une des plus grandes zones humides de France.

Le texte de la préfecture prend le temps, en introduction, de dérouler tous les arguments des porteurs du projet d’aéroport : il « répond à des raisons impératives d’intérêt public majeur, notamment pour assurer le développement socioéconomique de la métropole Nantes/Saint-Nazaire, dans une logique d’anticipation sur les besoins de déplacement induits par l’évolution démographique, l’activité économique et touristique du Grand Ouest pour pallier la saturation du site aéroportuaire de Nantes-Atlantique et ses risques pour la santé liés aux nuisances sonores ».

Au passage, il contredit la position du ministère de l’écologie, fondée sur le rapport rendu par ses trois experts, au printemps dernier : « Il n’existe pas d’autre solution alternative satisfaisante. » Ségolène Royal avait pourtant affirmé le contraire. Mais depuis la consultation de juin, elle a déclaré ne plus vouloir s’opposer au projet d’aéroport et laisse les mains libres à Manuel Valls. L’arrêté préfectoral reflète en tous points la position de Matignon sur le dossier. Depuis la parution de la déclaration d’utilité publique en 2008, et en dépit des faiblesses argumentaires, des mensonges et des conflits d’intérêts qui truffent le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’État poursuit inéluctablement la mise en œuvre du projet.

Le gouvernement s’apprête-t-il à expulser la ZAD ? En milieu de semaine, la position de l’Élysée était double : respect du vote des citoyens (favorable à 55 % à la construction), détails opérationnels entre les mains du premier ministre. Une réunion s’est tenue à l’Élysée en juillet, après la consultation. Manuel Valls y a réaffirmé sa volonté d’évacuer la zone occupée au nom de l’État de droit, Bernard Cazeneuve a dit sa réticence à affecter plusieurs milliers de gendarmes pour plusieurs semaines ou mois alors que la France vit sous une menace terroriste aiguë.
Jeudi 15 juin, le quotidien Presse Océan a publié ce qui ressemble à un plan d’intervention : le ministère de l’intérieur prévoit selon eux de mobiliser jusqu’à 3 000 gendarmes pour une action progressive, secteur par secteur. Un large périmètre de sécurité serait établi autour de la ZAD pour en bloquer l’accès. Environ 600 gendarmes pourraient être requis pour la première phase.

Mais selon d’autres sources, tous les scénarios seraient sur la table de Manuel Valls : évacuation complète, partielle, ou pas d’évacuation du tout. Sollicitée par Mediapart, la préfecture de Loire-Atlantique n’a rien confirmé mais semblait surprise des éléments publiés par Presse Océan. Contacté à son tour, le cabinet du ministère de l’intérieur n’a pas répondu à nos questions. Annoncée au lendemain de la consultation, la réunion d’information du préfet en direction des élus locaux n’a toujours pas eu lieu.

Bruno Retailleau, président (LR) de la région Pays de la Loire, n’a toujours pas été reçu par Manuel Valls, malgré une demande adressée par écrit dès juillet. Depuis le début de septembre, il appelle à cor et à cri à l’expulsion de la zone, protestant notamment contre l’organisation par les militants de formations d’autodéfense. « Côté administratif, c’est réglé. Reste à voir politiquement ce qu’il se passe. Je n’ai pas plus d’infos », explique-t-il à Mediapart.
Les obstacles politiques à l’expulsion manu militari de la ZAD sont nombreux. La mort de Rémi Fraisse, ce militant écologiste tué par la grenade d’un gendarme sur la ZAD du Testet (Tarn) en octobre 2014, est dans tous les esprits. Le décès d’une ou plusieurs personnes sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à quelques mois des élections présidentielles jetterait une ombre indélébile sur le bilan de François Hollande. Il semble difficile d’imaginer que l’exécutif, si vulnérable électoralement, soit prêt à prendre un tel risque politique.

Par ailleurs, les gendarmes sont massivement requis par la surveillance des frontières pour bloquer l’arrivée des migrants, notamment à Vintimille, et pourraient être mobilisés pour évacuer le camp de Calais, priorité affichée du gouvernement.

Et il reste un obstacle juridique de taille : dans le cadre de sa procédure de pré-contentieux avec l’Union européenne sur le dossier de l’aéroport – Bruxelles demande une nouvelle étude d’impact –, la France s’est engagée à réviser le Schéma de cohérence territoriale Nantes-Saint-Nazaire (SCOT) de 2007. Après plusieurs mois de travail, un document a été rédigé. Mais il fait l’objet d’une enquête publique jusqu’au 21 octobre. Il doit ensuite faire l’objet de plusieurs réunions de calage jusqu’en décembre et doit être voté par le conseil régional, au plus tôt à la veille des vacances de Noël. Il ne sera donc achevé que début 2017.

Or Paris s’est engagé à ne pas démarrer les travaux avant l’achèvement de ce processus. Et Bruxelles considérerait comme une infraction l’ouverture du chantier avant remise du SCOT. De leur côté, les opposants historiques ont déposé de nouveaux recours contre la déclaration d’utilité publique et vont attaquer les arrêtés sur le campagnol amphibie. Ils appellent à un rassemblement sur la ZAD le samedi 8 octobre pour y planter des bâtons, en référence au mouvement d’occupation du plateau du Larzac.

D’après le collectif Copains, la mobilisation est forte parmi les agriculteurs tandis que les comités de soutien affichent une motivation sans faille. Dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes, chacun redoute la confrontation et s’y prépare.


Jade Lindgaard et Ellen Salvi Médiapart

Infos du 19 au 25 septembre




Lundi 19 septembre

La ZAD en alerte face à la menace d’expulsion ! Un appel contenant des informations plus précises est en préparation et sera publié dans les jours qui viennent.

Ce week-end a été intense dur la ZAD : vendredi, la soirée à La Pointe avec un débat "Comment défendre la ZAD lorsqu’on y habite pas ?" a rassemblé une centaine de personnes. Samedi soir, la fête des patates en soutien aux projet agricoles de la ZAD a rassemblé plusieurs centaines de personnes : malgré la mauvaise récolte, on ne se laisse pas abattre. Et bien sûr, la formation "Prêt-e pour défendre la ZAD" était encore une fois pleine !


Jeudi 22 septembre

Le Climate Chance c’est dans quelques jours, ça rassemble pleins de gros intérêts privés qui veulent faire des NDDL partout en se badigeonnant de vert à la sauce greenwashing. ça dure 3 jours et c’est à la Cité des Congrès. Une manif est prévue pour le 26. Ce sera également l’occasion de manifester contre l’expulsion de la ZAD, en métropole. plus d’infos par ici



►On apprend en ce moment la naissance de nouveaux comités de soutien, et même la mise en place d’actions de solidarité loin d’ici, comme cette vélorution organisée à Stockhholm le 8 octobre

►Un bon article de Reporterre sur la situation actuelle, À Notre-Dame-des-Landes, calmes et déterminés, les occupants de la Zad se préparent à une éventuelle expulsion

►Nous publions un communiqué de nos camarades de COPAIN 44 qui réaffiment leur opposition résolue au projet d’aéroport.

►Un petit retour de l’Assemblée Générale de mardi dernier à la Vache-Rit. Sans rentrer dans les détails plus de 150 personnes étaient présentes pour discuter des risques d’expulsion. On a beaucoup parlé de comment on souhaitait défendre la zad et de l’état d’esprit collectif qui y règne et qui permet à ses diverses composantes de s’exprimer. Comment faire en sorte que, dans l’action, la diversité de cette expression puisse être assumée par tous et toutes, y compris par celleux qui, renforts extérieurs, ne sont pas d’emblée dans cet état d’esprit ? Il semble faire l’unanimité que la solution n’est pas dans la pose d’interdits ni dans le reproche à chaud. A été réaffirmé que la diversité tactique était notre force, et qu’en situation de résistance il serait normal que des réponses variées soient apportées. Il faudra évidemment prévoir en conséquence des échanges préalables entre les forces en présence (par point de blocage par ex.). L’appel de la zad en cas d’expulsion reprend quelques exemples de ce qu’on ne veut pas voir exister en période d’affrontements.


Samedi 24 septembre




►Hier jour de marché à Foix, le collectif a effectué une répétition afin d’informer localement la manifestation du 8 octobre.



La répétition s’est achevée par un planter de bâtons sur le site de Bouychères où le 22 novembre 2014 avait été planté un arbre à la mémoire de Rémi Fraisse.




 ►Radio Klaxon change d’adresse et s’appelle maintenant https://radioklaxon.antirep.net/RadioKlaxon. Et le streaming marche !

En ce moment a lieu l’enquête publique pour la révision du « Schéma de Cohérence Territoriale » (SCOT) de Nantes - Saint-Nazaire. Des camarades en ont fait une petite analyse : #NDDL & métropole Nantes Saint-Nazaire : SCoT toujours !

►AGO, le concessionnaire du projet d’aéroport, recrute un assistant qualité…

Les habitants de la zad ne seraient pas légalement expulsables



- Point presse avec des occupants, leurs avocats et des représentants du DAL - Lundi 26 septembre à 13h devant le tribunal de Nantes.

Des dizaines de personnes arrivées sur la zad depuis 2009 y habitent dans des fermes, maisons et habitats auto-construits. Elles ont bâtis leurs vies, travaux et activités durablement ici et s’y projettent aux cotés des habitants et paysans dit “historiques”.

Le gouvernement a annoncé par la voix du premier ministre vouloir expulser ces habitants en octobre. Pourtant cette annonce cache un problème important en terme de droit. Le premier ministre, qui se targue dans cette affaire de vouloir le respecter, a prévenu qu’il serait par ailleurs à Nantes en ce début de semaine pour se préoccuper de questions de droit au logement. Dans un contexte lourd de menaces, des habitants de la zad tiendront un point presse le lundi 26 à 13h devant le tribunal. Ils y expliqueront, avec leurs avocats et des représentants du DAL, pourquoi des dizaines d’entre eux ne sont pas légalement expulsables de leurs domiciles.

Contact : 06.95.06.81.49 ou zadcontactpresse@riseup.net

Infos du 26 au 30 septembre



Lundi 26 septembre





### Pourquoi les habitant.e.s de la zad ne sont pas censé.e.s être légalement expulsables



/// Contenu du point presse donné par des habitant.e.s de la zad et leurs avocats, en présence de militant.e.s du DAL



Des dizaines de personnes arrivées sur la zad, avant 2012 ou depuis, y habitent dans une soixantaine de fermes, maisons et habitats auto-construits. Elles ont construit leurs vies, travaux et activités durablement ici et s’y projettent au coté des habitant.e.s et paysann.e.s dit.es “historiques”. Leurs maisons et habitats sont juridiquement leur domicile.


[...] le droit au logement est supposé s’appliquer à toutes et tous. Si tant est qu’on entende les expulser et, à moins que le propriétaire soit dans l’impossibilité de trouver leurs noms, les personnes habitants la ZAD ont à minima droit à une procédure contradictoire face à un.e juge. Elles peuvent alors être défendues par un avocat durant l’audience et sont susceptibles d’y obtenir divers délais au titre du droit au logement.

TOUT LIRE ICI

 


conférence de presse devant le tribunal





 Mardi 27 septembre



►Tout est calme sur la zad (côté flics, parce que côté activités ça fourmille comme d’habitude). Il bruine un peu ce qui nous permet (enfin ?) de réaliser qu’on est en automne depuis quelques jours ...

►Quelques images de l’accueil fait à Valls ce matin à Nantes :





L’AFA 74 (Action Antifasciste Haute-Savoie) nous a fait parvenir son appel de soutien à la défense de la ZAD "contre l’écocide capitaliste" : http://www.antifa74.fr/2016/09/21/contre-le-capitalisme-ecocidaire-defendre-la-zad/

Nous avons reçu un message du Rojava (Kurdistan) avec une photo de soutien :




En réponse une photo de solidarité avec le Rojava a été prise :





On nous envoie ce dessin intitulé "Incohérence" :



 Mercredi 28 septembre



►L’évacuation de la Zad, c’est pas encore fait ! Le maire de Notre-Dame-des-Landes n’y croit pas et le fait savoir..


OuestTorche se fend de "cinq raisons de douter d’une évacuatin imminente de la ZAD", et imagine le début des hostilités "plutôt en novembre".



Quant à l’Europe, elle conseille au gouvernement de ne pas commencer les travaux... Interrogé sur la question hier lors de son passage au congres des HLM à Nantes, Valls a préféré botter en touche…


«S’ils évacuent la ZAD, ils vont raser un village»



Plusieurs dizaines d’habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes réclament le respect de leurs droits en cas d’évacuation de la zone. Leur avocat dénonce l’opacité juridique qui entoure le projet d’évacuation.


Ils sont environ 70, ils habitent la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et pour la première fois, ils acceptent de se nommer pour réclamer le respect de leurs droits : sortant ponctuellement de l’anonymat du collectif d’occupation, ils réclament le respect de leur droit au logement, et dénoncent l’opacité juridique qui entoure le projet du gouvernement d’évacuer la ZAD. Lundi 26 septembre, ils ont tenu une conférence de presse à Nantes, en présence du DAL, l’association de soutien aux mal logés, et du collectif Copains, regroupant des paysans dont certains vivent sur la zone promise à la destruction en cas de construction de l’aéroport.


Même un squatteur a le droit à un délai entre l’annonce et la mise en œuvre de son expulsion. « Les responsables politiques ne sont pas censés exclure la ZAD du droit français », remarque un habitant de la zone. Mais qu’elle vive en cabane, en habitat autoconstruit ou dans une ferme occupée, aucune personne demeurant sur la zone n’a reçu d’avis d'expulsion, selon eux. Aucun huissier ne leur a rendu visite, aucun courrier d’AGO, la filiale de Vinci propriétaire des parcelles de la ZAD, ne les a informés de l’existence d’une procédure à leur encontre. Pourtant, certains ont écrit dès 2013 à la société pour se faire connaître. Ces derniers jours, une vingtaine de personnes se sont signalées auprès du propriétaire comme habitants de la ZAD.


Selon leur avocat, Stéphane Vallée, « soit le propriétaire a oublié de le faire, soit il a choisi la procédure de l’ordonnance sur requête ». Dans ce cas de figure, si le propriétaire d’un lieu illégalement occupé justifie qu’il n’a pas accès à la parcelle ou ne peut identifier les personnes qui s’y trouvent, il peut demander au tribunal l’autorisation d’expulser les habitants. C’est une procédure anonyme et non contradictoire. Concrètement, en cas d’évacuation de la ZAD, des huissiers accompagneraient les gendarmes mobiles et notifieraient aux habitants leur expulsion une fois leur logement évacué.


Mais impossible de savoir aujourd’hui si c’est la méthode choisie par le concessionnaire. « Le tribunal de grande instance de Nantes ne nous donne pas accès à ces documents », explique leur avocat qui dénonce « cette absence de transparence ». Sans accès aux ordonnances sur requête, les personnes visées ne peuvent pas les contester en droit. Elles sont coincées par l’absence de notification de la procédure. « Toute décision de justice est censée être publique », insiste un habitant. Une demande d’information doit être formellement envoyée à AGO. Sollicité par Mediapart, Vinci Airports répond ne pas vouloir commenter la procédure.


Pourquoi se lancer aujourd’hui dans cette démarche ? « J’habite là depuis quatre ans, dans un habitat autoconstruit, explique Dominique (un nom d’emprunt). C’est ma vie. On veut rester ici, on se projette. » Il a signalé sa présence à AGO dès 2013. « Si on est venu ici, c’est dans le cadre de la lutte contre l’aéroport et par la suite on y est resté. C’est devenu notre vie. Je suis attaché à l’endroit où j’habite, nous y vivons à sept, et aux relations sociales autour. Certains ont des activités agricoles, d’autres font de la boulangerie. De l’extérieur, il y a cette image d’une zone de boue, difficile. Mais quand on y vit toute l’année, on sait que ce n’est pas du tout comme ça. On n’habite pas dans une mare ! C’est un endroit agréable. On s’attache à ce bocage, ses chemins, ses haies. » Vivre dans une maison que l’on s’est construite soi-même a-t-il un sens particulier ? « À la base, c’est répondre à un besoin. C’est faire quelque chose à plusieurs. On a beaucoup appris en le faisant. C’est un échange de savoirs. »



Pour Jess (un nom d’emprunt) : « Cela fait cinq ans que j’habite sur la ZAD. C’est mon lieu de vie. Il a la légitimité de ce qu’on y a construit. S’ils détruisent la ZAD, ils vont raser un village. C’est un lieu d’amitié et d’entraide, comme un hameau. On est associé à tout, on décide ensemble de comment on vit, en autogestion. Chacun amène ses connaissances et des liens forts se tissent entre les personnes. Si quelqu’un ne va pas bien, on vient lui faire à manger, le soigner. On est ensemble. »


Il existe une soixantaine de lieux de vie sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, de formes et d’ampleurs diverses : fermes en dur occupées, maisons autoconstruites en bois et paille, granges réaménagées, simples cabanes, caravanes, tipis. La plupart sont habités par plusieurs personnes. En tout, environ 250 personnes vivent aujourd’hui sur la zone, selon un habitant. Certaines y sont depuis sept ou huit ans. Mais leur situation juridique varie. Certaines habitations ne sont pas expulsables, car elles ont fait l’objet, elles, de procédures d’expulsion judiciaire. Les « Hauts Faits » et le « Moulin de Roanne » deviennent prochainement expulsables, mais leurs habitants peuvent saisir le juge pour demander un délai supplémentaire. En revanche, le « Liminbout » et la « Noé verte » bénéficient d’un délai judiciaire jusqu’au printemps 2017. Si les gendarmes en évacuent les habitants, ce sera une opération illégale.


Jade Lindgaard - Médiapart




Jeudi 29 septembre

On a appris hier avec colère que notre ami Greg, accusé de violence et dégradations lors de la manif du 22 février 2014 a été condamné en appel, hier, à 18 mois de prison dont 6 avec sursis, 3 ans d’interdiction de Loire-Atlantique et d’obligation de travail ainsi qu’à 16 000 euros d’amende. Il avait pourtant prouvé qu’il n’était pas présent à Nantes ce jour là mais l’accusation, fondé sur des accusations mensongères de la DGSI (ex RG) s’est appuyé sur son passé militant pour l’enfoncer. Courage à toi et à bientôt dans la lutte !

D’habitude les pétitions c’est pas trop notre tasse de thé, mais là, voilà pas qu’on reçoit l’appel à signer la première pétition des naturalistes en lutte. Comme ce sont des camarades on ne peut que vous conseiller d’aller y jeter un coup d’oeil !

On aime de plus en plus la CGT ici, surtout quand on reçoit des communiqués comme celui là :

"Le collectif national des syndicats CGT de VINCI s’associe pleinement à la tribune appelant à défendre la zad de Notre-Dame-des-Landes et à être nombreux à se rendre sur place le 8 octobre prochain. Nous rappelons notre opposition au projet de transfert de l’aéroport, à l’enrichissement des groupes privés comme Vinci par la privatisation des services publics, et à toute tentative d’expulsion des habitants de la zad. Nous redisons notre détermination à refuser tous travaux en lien avec ce projet. Il en ira de même pour tout projet de même nature, au nom de notre volonté de travailler pour des ouvrages dont nous puissions être fiers pour leur utilité sociale et sociétale".

On a reçu un message de soutien du mouvement No-Tav, qui annonce qu’une délégation viendra manifester avec nous le 8 octobre prochain. pour celles et ceux qui comprennent l’italien allez faire un tour sur leur site.


Une affiche à diffuser qui rappelle les réflexes à avoir en cas d’intervention à NDDL :







 http://zad.nadir.org/IMG/pdf/consignes_de_se_curite_nddl-rouge.pdf

ET AILLEURS

Infos du 1er au 4 septembre




Vendredi 2 septembre




Samedi 3 septembre


A Bure, cet été, une importante victoire du mouvement antinucléaire





La forte mobilisation estivale des opposants au projet de poubelle nucléaire, dit Cigéo, à Bure, dans la Meuse, a permis à leur lutte de sortir de l’ombre. Avec, en point d’orgue, la destruction le 14 août du mur érigé autour du bois Lejuc. Retour sur un événement majeur dans l’histoire du mouvement antinucléaire.


Gaspard d’Allens, collaborateur régulier de Reporterre a choisi de suivre ce mouvement, non en tant que journaliste ayant un regard distancié sur l’événement, mais en tant que personne qui y est engagée.

Bure (Meuse), témoignage


 « Ça y est, le mur de la honte est tombé ! » s’écrie une jeune femme, une lourde masse à la main. Ils en rêvaient, ils l’ont fait. Le 14 août, des centaines d’opposants au projet de poubelle Cigéo ont abattu le mur qui entourait le bois Lejuc, cette forêt qui, depuis le début de l’été, cristallise les tensions entre les antinucléaires et l’Andra, l’Agence nationale pour la de gestion des déchets radioactifs.

« C’est un coup mémorable », « une action inédite et historique » : les opposants ne cachent pas leur joie. Au cours de cette journée, un kilomètre de mur en béton a mordu la poussière sous un soleil de plomb. Irène, militante de longue date, assure : « S’il y avait eu ce type de résistance au début de la lutte, l’Andra n’aurait pas pu s’implanter ici. »



À chaque pan de mur qui s’écroule, une clameur générale retentit. « Et la forêt, elle est à qui ? Elle est à nous ! » Début juillet, l’Andra avait érigé cette ceinture de béton, haute de deux mètres, pour continuer ses travaux de défrichement et de forage tout en évitant une nouvelle occupation. L’agence souhaitait transformer le bois en « une zone des puits », un espace qui servirait à aérer les galeries souterraines où seront stockés les déchets radioactifs. C’était sans compter la fronde populaire qui a mis à terre le projet. Comme un grain de sable dans la mégamachine nucléaire.


    « La chute du Bure de Merlin »



L’euphorie règne en ce début d’après-midi d’août. Le cortège de 400 personnes est arrivé sans encombre à la lisière du bois et les forces de l’ordre brillaient par leur absence. Après avoir surveillé les routes du pays pendant un mois, fiché et contrôlé les habitants, l’unité de plus de cent gendarmes mobiles qui gardait la forêt en permanence a disparu. Selon la préfecture, « il fallait éviter les heurts ». La précédente manifestation du 16 juillet s’était conclue avec un nombre important de blessés et une polémique délicate pour les promoteurs du projet de poubelle nucléaire : « On avait constaté une inquiétante complicité entre la répression gouvernementale et des milices privées de l’Andra », rappelle un opposant. Jean Paul Baillet, directeur du site de l’Andra à Bure avait démissionné peu de temps après.

À l’inverse, le 14 août la journée est comme une fête. Un acte de sabotage collectif et joyeux. Trois générations sont présentes, des locaux, des militants historiques, des jeunes, des paysans, certains masqués, d’autres non. « Des cultures politiques différentes se rejoignent dans la magie de l’action commune, témoigne un opposant. Nous sommes tous contre le nucléaire et son monde de barbelés, de vigiles mercenaires, de béton armé, de pots-de-vin, de bureaucrates et d’experts méprisants. »




À l’aide de sangles, de masses et de pioches, ils ont réalisé une véritable performance. Certains morceaux de béton pèsent 2,7 tonnes. Au fil de la journée, la technique s’améliore. « C’est presque devenu industriel », s’amuse une jeune femme qui se fait appeler « Michelle ». Les murs s’écroulent comme des dominos sous les airs de l’accordéon et de la chorale révolutionnaire. Cette dernière reprend des chants catalans, dont l’Estaca, composé lors de la dictature de Franco :



Si nous tirons tous, il va tomber, si je tire fort vers ici, et que tu tires fort par là, il est certain qu’il tombe, tombe, tombe, et nous pourrons nous libérer. »



En miettes, à même le sol, les dalles de béton ressemblent à des tombes. Certains évoquent « le cimetière de l’Andra » tandis que d’autres y écrivent des slogans : « Comme un murmure de révolte » ; « Nous sommes un mouvement de masse(s) » ; « La chute du Bure de Merlin » ; « Casse-toi pov mur ! ». De Gaza à Vintimille, de Calais au Mexique, en passant par Mandres-en-Barrois, des solidarités sont tissées contre tous ces murs qui séparent les peuples : « La prochaine fois, on abattra vos frontières ! » peut-on lire sur une stèle.

    « Le mur matérialise l’opacité du nucléaire »



À travers cette action de sabotage, c’est un symbole que les opposants ont voulu viser. « Un mur est avant tout un aveu d’échec, un refus du dialogue, constate Charlotte Mijeon, du Réseau sortir du nucléaire. L’Andra a tenté de museler la contestation en construisant une forteresse dérisoire. Le mur matérialise l’opacité du nucléaire, son imposition par la force, sa violence. » Pour John, un habitant de la maison de la Résistance, « cela fait 20 ans que l’on fait des pétitions et des manifestations sans être entendus. Notre action aujourd’hui c’est un droit de réponse, une saine et légitime défense face au rouleau compresseur de l’Andra ».


Les opposants se sentent renforcés par leur première victoire juridique. Le 1er août, le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc a rendu un jugement historique. Il a condamné les défrichements illégaux de l’Andra et a enjoint l’agence à réhabiliter la forêt dans un délai de six mois si elle ne recevait pas d’ici là une autorisation préfectorale. Régine Milarakis, de l’association environnementale Mirabel, présente lors de la manifestation, esquisse un sourire : « En plantant aujourd’hui des arbrisseaux, on aide l’Andra à remettre en état la forêt et à tenir ses engagements. »




Les opposants ont néanmoins conscience que « l’acte politique fort » qu’ils ont porté le 14 août risque d’avoir des conséquences judiciaires. Dans un communiqué de presse, l’Andra affirme avoir « porté plainte pour dégradations et occupation illégale d’un terrain dont elle est propriétaire ». La dégradation doit se chiffrer en millions d’euros. La préfecture a également lancé une enquête sur des tirs de fusées contre un hélicoptère de la gendarmerie. Un fait que démentent les opposants.

    « Bure cul nu ou Burkini, tous et toutes libres sur les plages ! »




Depuis le 14 août, la forêt est de nouveau libérée et les travaux de la poubelle nucléaire, gelés. Des promenades sont organisées à l’ombre des charmes et le dimanche, des habitants se baladent avec leurs enfants.


Le lendemain de la manifestation, les opposants antinucléaires ont rebaptisé le chantier « Bure-les-Bains ». Les murs tombés sont reconvertis en transat. Une piscine a même été installée. Sous les gravats, la plage. En cagoule, les fesses à l’air, les militants commentent l’actualité stérile de l’été : « Bure cul nu ou Burkini, toutes et tous libres sur les plages ! » « On nous empoisonne la vie avec de faux enjeux. À quand un débat sur le nucléaire ? » Au-delà du geste festif, les opposants y voient aussi une stratégie de résistance. « Émeutier un jour, citoyen légaliste qui demande des comptes le lendemain, danseur fou le surlendemain, nous devons être multiples et casser les étiquettes. »







L’action du 14 août s’inscrit dans ce que les militants ont appelé « l’été d’urgence », trois mois intenses de mobilisation qui ont permis à la lutte contre la poubelle nucléaire de sortir de l’ombre. Tout au long de la période estivale, des centaines de personnes ont convergé vers Bure. La maison de la Résistance a connu de nombreux passages, un fort brassage. La médiatisation a été importante. Désormais, tous les journalistes savent situer sur une carte ce village perdu aux confins de la Meuse.




Cet été, en mêlant occupation physique du territoire, sabotage et recours juridiques, les opposants ont dessiné les contours possibles d’un grand mouvement de résistance et gagné leur première bataille face au « croque-mort du nucléaire ».




Gaspard d’Allens - Reporterre





Dimanche 4 septembre




Val de Suse : des nouvelles fraîches de la vallée dans un entretien avec Pepi, un des Valsusain frappés par des contrôles judiciaires qui refusent collectivement et publiquement de se soumettre aux mesures restrictives prononcées à leur encontre. Ils s’exposent ce faisant à l’aggravation de ces mesures et in fine à la prison.


Contre le projet de contournement de Strasbourg, la rentrée se prépare aussi : le collectif Alsace NDDL a fait un travail d’information pour tout savoir sur ce GPII porté par Vinci en Alsace : qu’est-ce que le GCO, son historique, son financement, sa résistance, et annonce une grande manifestation pour le 15 octobre.



Infos du 5 au 11 septembre



Mercredi 7 septembre




Dimanche 11 septembre



Bordeaux - Septembre 2016 - Festival Darwin Ocean Climax
Entre les discours du vice-président du Conseil Régional et ceux de Nicolas Hulot et d’Edgar Morin... quelques trublions sont venus exprimer leur opposition déterminée aux projets aquitains de Lignes de trains à Grande Vitesse. Le président Rousset n’était, hélas, pas présent pour prendre conscience de l’urgence de stopper les grands projets inutiles, néfastes et imposés... La LGV Aquitaine ne se fera pas ! ZAD PARTOUT !!! pour voir la vidéo (3mn39)


Infos du 12 au 18 septembre



 Mardi 13 septembre



►Petite histoire de l’extraction de sable dans la baie de Lannion, où l’état a concédé une partie de fonds marins à une entreprise (la Compagnie Armoricaine de Navigation) qui voudrait maintenant récupérer son dû et commencer à extraire. Mais là encore, quelques irréductibles continuent de lutter contre leur logique mortifère... : 

https://blogs.mediapart.fr/frederic-lhelgoualch/blog/130916/extraction-de-sable-lannion-lheritage-macron-la-methode-royal

Le projet Europacity va se poursuivre malgré un débat public au bilan mitigé






Le « débat public » sur le projet Europacity a rendu ses conclusions lundi 12 septembre. Le projet doit artificialiser des terres agricoles à côté de Paris pour bâtir un centre commercial géant. De nombreuses questions restent sans réponse.


Le projet Europacity va être poursuivi, a déclaré le directeur du projet Christophe Dalstein lundi 12 septembre. Le directeur général d’Alliages & Territoires, la filiale d’Immochan qui porte le projet, a fait cette annonce à l’issue du bilan du débat public concernant ce projet de mégacomplexe commercial, ludique et culturel situé à Gonesse (Val d’Oise).


« Nous avons décidé de poursuivre la mise en oeuvre du projet, a ainsi déclaré M. Dalstein. Mais nous prenons bien sûr acte de la richesse des points de vue exprimés lors de ce débat, qu’ils soient positifs ou négatifs, favorables ou critiques. Nous travaillons d’arrache-pied pour faire évoluer ce projet, l’adapter à ce qui a été dit pendant quatre mois. » Une nouvelle version du projet doit être présentée en décembre 2016.


Europacity doit s’étendre sur 80 hectares de terres agricoles à 20 kilomètres au nord de la capitale. Il comprendrait 230.000 mètres carrés de commerces, 150.000 mètres carrés de surface dédiée aux loisirs (piste de ski, centre aquatique...) et 50.000 mètres carrés d’espaces culturels (salles de spectacle, halle d’exposition...), ainsi que des chambres d’hôtel, des restaurants, des espaces de congrès, etc. Le complexe a vocation à s’intégrer dans le projet de Zac du triangle de Gonesse, 299 hectares d’aménagements urbains desservis par une nouvelle ligne de métro. Le début du chantier d’Europacity est prévu pour 2019, avec une ouverture du site en 2024.

    3,1 milliards d’investissements privés


Cette annonce, alors que le porteur de projet disposait d’un délai de trois mois pour livrer sa décision, étonne un peu la présidente de la Commission particulière de débat public Claude Brévan. « C’est la première fois que je vois ça, souligne-t-elle. Mais cette décision a sans doute été prise par souci de transparence et pour rassurer les investisseurs sur le fait que le débat public ne débouche pas sur un abandon du projet. » Le coût d’Europacity est estimé à 3,1 milliards d’investissements privés, dont 2,6 financés par Alliages & Territoires.


Les opposants au projet contestent la décision d’Immochan. « Il ressort du débat public que le projet n’est pas réellement accepté sur le territoire, estime Bernard Loup, co-président du Collectif pour le triangle de Gonesse. Nous allons poursuivre notre mobilisation et nous regarderons les propositions faites dans trois mois. Mais ce projet reste inacceptable. »


Pour mémoire, le débat public concernant le projet Europacity, organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP), s’est déroulé du 15 mars au 13 juillet 2016. Il a mobilisé environ 2.000 participants au cours de quelque 70 heures de réunions, débats et ateliers thématiques. « La participation a été importante, apprécie Mme Brévan. Mais peu de profanes se sont joints aux discussions. Nous sommes sur un territoire où la population connaît pas mal de difficultés et est difficile à mobiliser sur des projets de moyen terme. »

    « De nombreuses personnes frappées par le gigantisme du projet »


Il est ressorti du débat qu’Europacity a suscité « beaucoup de questions relatives au modèle de société qu’il représente », observe le président de la CNDP Christian Leyrit. « De nombreuses personnes ont été frappées par le gigantisme du projet : pour certains, c’était une raison de s’y opposer, mais pour d’autres, parmi lesquels le maître d’ouvrage, c’était au contraire l’enjeu de sa réussite. » Si Alliages & Territoires met en avant un projet « en phase avec la révolution des modes de vie, qui permet d’offrir en un même lieu des activités commerciales, culturelles et de loisirs, des participants dénoncent le développement d’un consumérisme effréné ».


Parmi les points de discorde, les questions environnementales. Alliages et Territoires met en avant un projet quasi-autonome sur le plan énergétique grâce aux énergies renouvelables et en particulier de la géothermie. Mais ces points méritent d’être confortés, a souligné l’Ademe, invitée à analyser le projet par la CNDP. Plus encore, c’est le sacrifice de terres agricoles parmi les meilleures d’Europe qui préoccupe les opposants au projet. « Pourquoi faire ce projet sur ces terres agricoles alors qu’on a la friche PSA ? », a ainsi interrogé une habitante de Bondy (Seine-Saint-Denis) lors du débat public.


Par ailleurs, les élus de Seine-Saint-Denis redoutent l’impact d’un nouveau centre commercial sur les commerces de centre-ville. La question du nombre d’emplois créés a également fait débat. « Nous avons trouvé des chiffres qui vont du simple au double », indique Mme Brévan. Pour les élus, il est également important de savoir si les emplois créés profiteront réellement à la population.


Emilie Massemin - Reporterre

Mercredi 14 septembre


►Des nouvelles (pas très bonnes) de la lutte No-THT 05 suite au week-end de résistance du 10-11/09 en Haute-Durance ICI

Des témoignages après la mort d' Adama Traoré :
Un pompier, témoin de la mort d’Adama Traoré le 19 juillet dernier dans le Val-d’Oise, a affirmé aux enquêteurs de l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) que les gendarmes n’auraient pas placé le jeune homme de 24 ans en position latérale de sécurité au moment de son malaise. Selon le récit, publié par Quotidien et consulté par Libération, les forces de l’ordre n’auraient pas réagi et auraient même cru à une simulation.

Une absence de réaction des gendarmes, des forces de l’ordre qui pensent à une simulation. Voici ce qui ressort de l’audition du premier secouriste intervenu le 19 juillet dernier à Persan (Val d’Oise). Ce jour-là, Adama Traoré meurt peu de temps après son arrestation, menotté par terre dans la cour de la gendarmerie. Une quasi-absence de réaction des gendarmes le pompier : « Un gendarme m’a indiqué que la victime simulait et que c’était quelqu’un de violent », aurait ainsi affirmé le secouriste aux enquêteurs de l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Un responsable de l’unité aurait également évoqué une simulation. « Moi quand j’arrive, il n’est pas en PLS mais il est face contre terre » Quand j’arrive sur la victime, il y a du monde autour mais personne ne s’en occupe. La victime se trouvait sur le ventre, face contre terre », aurait assuré, catégorique, le pompier, qui a confié s’être tout de suite inquiété de ne pas sentir « de ventilation et pas de pouls ».

Infos du 19 au 25 septembre



 Lundi 19 septembre


►Une fête contre l’autoroute A45 a regroupé plusieurs milliers de personnes ce week-end à la ferme du Mornantais.


Jeudi 22 septembre

 
Un récit d’une lutte indigène dans le Dakota (E-U). Un article du Monde qui en parle.



Strasbourg : les travaux préliminaires (sondages) pour le Contournement Ouest (A355) ont commencé. Les camarades sur place appellent à la résistance.

[AntiTHT] pour soutenir la résistance contre la THT dans la vallée de haute-Durance, des camarades appellent toutes les initiatives, collectives ou individuelles, envers RTE et ERDF, ici et partout, pendant la semaine du 10 au 17 octobre 2016.


Infos du 26 au 30 septembre



Lundi 26 septembre




► Lu dans Mediapart :

« Celui-là on lui fait un contrôle d’identité ! »

« T’es prof ? Quand l’État islamique viendra à la Sorbonne tu vas les regarder en te branlant ?”. Celui de gauche : “Regarde-moi sale pédé. Sale pute. Tu habites là-bas hein ? (il montre mon immeuble). Je vais venir chez toi, je vais mettre une cagoule et je vais te violer”. [...] » J’ai affaire à des flics politisés, des flics de l’état d’urgence permanent... » Témoignage.

https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-anselme/blog/230916/celui-la-lui-fait-un-controle-didentite

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